La sécurité du vaste domaine ne dépendait que de toi,  @James K. Lindley. C'était entre tes mains que le Gouverneur avait décidé de mettre sa vie et celle de sa famille, son personnel, tous ses biens. Il avait su voir en toi un homme de main compétent, et il avait eu raison ; depuis l'attaque de Hope Village, tu n'avais cessé de faire des rondes, de patrouiller sur le domaine et en dehors, de forger les stratégies de tes propres hommes et de les perfectionner. Ce soir, ton acharnement allait payer en t'offrant de longues et précieuses minutes ; un de tes hommes se dirigeait vers toi, en sueur, solidement cramponné à son cheval. Crimson est attaqué ! lança-t-il, alerte. Je patrouillais aux abords et j'ai entendu plein de coups d'feu ! Ils sont au moins dix, avec tout c'boucan du diable ! Tu te doutes avoir eu une chance inouïe et ne tarde pas à prendre les devants... Par quoi vas-tu commencer ? Peut-être par cette silhouette sombre que tu vois toquer à la porte de la grande demeure ? C'était celle de  @"Magdalene Madrigal", qui avait réussi à grimper jusqu'aux marches.

A l'intérieur même du domaine, on tambourina à la porte. Le majordome qui discutait avec quelques membres du personnel s'étonna d'être sollicité à une heure si tardive. Les maîtres de la maison dormaient déjà et n'attendaient personne. Il se leva et marcha rapidement jusqu'à la porte pour éviter une nouvelle vague de bruits qui serait susceptible de réveiller le couple Stanford ou leur invité Mr. Tiffany, à l'étage. Mr. Jenson ouvrit la porte, droit et toujours présentable. Sa pupille détailla la femme sombre qui se tenait face à lui. Il savait que cette présence n'augurait rien de bon, et déjà pensait à la façon dont il pourrait protéger ses maîtres.

Monsieur @Ferdinand Stanford ne reçoit pas de visites nocturnes. Repassez demain. Il s'apprêta à refermer vivement la porte, non sans un dernier regard à la sinistre inconnue, dont la silhouette ressemblait aux ombres des cauchemars dont on ne se réveillait pas. Mr. Jenson avait vécu des horreurs et des guerres, et il le sentait ; cette nuit ne ressemblerait à aucune autre. En refermant la porte, ses pas montèrent ensuite les escaliers. Il était silencieux et paraissait paisible mais le tourbillon en son fort intérieur était violent. La porte de la chambre de Mrs. @Victoria Stanford s'ouvrit sur le visage grave du majordome. Elle dormait si paisiblement dans les bras de son époux, tous les deux semblaient enfin s'être retrouvés. Mais il n'avait pas le choix, et après s'être raclé la gorge pour s'éclaircir la voix, il dit : Mr. Stanford. Mr. Stanford, s'il vous plaît, réveillez-vous. Sa main bienveillante se posa délicatement sur l'épaule de son maître. Ce n'était pas habituel mais les convenances n'avaient plus leur place. Quelque chose ne va pas, Mr. Stanford. Une femme étrange est sur le pas de votre porte...

L'un des valets, qui avait tout vu de la scène, suivit le mouvement et alla jusqu'à la chambre de  @Joshua L. Tiffany. Il avait été assigné à son service et prenait son travail à cœur. Monsieur Tiffany ! dit-il avec bien plus d'empressement que le vieil homme, levez-vous, Monsieur !
Votre sommeil avait été interrompu, et vous vous réveilliez tous en comprenant vite que la situation n'était pas commune... Se retrouver au salon pour une mise au point ou ignorer les craintes des domestiques, cela ne tenait qu'à vous.

Le Gouverneur somnolait paisiblement, entourant de ses bras sa femme. Ainsi endormi, ses traits étaient paisibles et il ressemblait alors à n'importe quel homme. Enveloppé par les ténèbres silencieuses de la chambre à coucher, le calme régnait, rythmé seulement par le souffle régulier de sa respiration. Les rayons de lune filtraient à travers les rideaux délicats, créant des ombres mouvantes sur les murs que la porte s'ouvrant perturba aussitôt. Le majordome, fidèle serviteur du gouverneur depuis toujours, entra dans la pièce discrétion. Ses pas légers et son visage empreint de préoccupation témoignaient de l'urgence de la situation. Ferdinand commença à gigoter lorsque la main sur son épaule et la voix inquiète de Mr. Jenson perturba son sommeil. Désorienté par le réveil, clignant et frottant ses yeux, il remarqua immédiatement l'expression grave sur le visage du majordome. Ferdinand se redressa, attentif à ce qui avait pu troubler la quiétude de la nuit. Que se passe-t-il ? murmura le Gouverneur, qui ne céda pas tout de suite à la panique. Les situations stressantes n'étaient pas inconnues pour lui et tant que rien n'était certain, il serait maître de ses émotions. Veuillez excuser mon intrusion, Monsieur Stanford, mais il y a quelqu'un devant la porte de votre de la maison. Et je sens que quelque chose ne va pas, répondit Jenson.

Lindley ne peut pas s'en charger ? chuchota-t-il, haussant ce sourcil maintes fois sollicités lorsqu'il était irrité, suspicieux ou dépassé. Il jeta un regard à son épouse qui dormait toujours, et sortit délicatement du lit. Après avoir enfilé sa robe de chambre joliment décorée de broderies, il descendit au rez-de-chaussée, croisant quelques domestiques éveillés, dont Louisa. Le Gouverneur lui fit signe d'approcher, son regard sévère se posant sur elle, avec une froideur calculée. Il ne l'appréciait pas, et la tolérait sous son toit uniquement car sa femme le voulait.  Vous n'avez que trop tendance à faire irruption dans la chambre de Mrs. Stanford. Elle n'est pas votre amie, mais votre maîtresse, alors comportez-vous comme toute domestique. Pour l'instant, il n'est pas nécessaire de l'importuner tant que je ne l'ai pas jugé nécessaire. La jeune fille hocha la tête, "Bien Monsieur", et retourna à son occupation.

Puis, ses yeux émeraudes dévisageaient la porte d'entrée. Il lui sembla que la poignée de porte bougea...

Si personne n'avait eu l'outrecuidance de troubler l'innocent et profond sommeil enfantin de la douce Grace, les bruits de pas effrenés et le tapage de la maison avait su toutefois frayer son chemin dans les brumes de son inconscience.

Repoussant les draps, elle réfléchit un instant à la façon de se présenter pour aller aux nouvelles. Une demoiselle ne se montrait jamais autrement que tirée à quatre épingles mais c'était une toilette peu compatible avec le réveil en pleine nuit. Se saisissant d'une brosse, elle disciplina ses longs cheveux longs qu'elle natta rapidement d'une tresse lâche tout juste arrêtée d'un ruban bleu dont la teinte se rapprochait un peu de ses yeux. Elle était sans corset, habillée d'une épaisse robe de nuit blanche qui la couvrait du cou aux chevilles et jusqu'aux poignets. La décence, de ce côté là, était sauve ou presque. Elle attrapa un châle de soie rose perle qu'elle mit sur ses épaules et laissa négligemment tomber sur sa poitrine. Pour la cacher ou la mettre en valeur, cela était à l'observateur de le décider.

Elle chaussa enfin de fins souliers d'intérieur, plus utile à cacher ses pieds qu'à les protéger.

Ses meilleures armes fourbies, elle attrapa tout de même un stylet à la poignée d'argent et finement aiguisé qu'elle gardait sous son oreiller et le cacha dans sa manche. Elle était femme. Faible et délicate comme le rappelait la chaine en or soutenant une fine croix qui tombait dans son corsage, mais elle était aussi Stanford et plus qu'une autre, elle était déterminée à ne pas se laisser faire.

Réveiller Mary ou la laisser se faire surprendre ? Elle n'aurait pas mérité meilleur sort, seulement la jeune femme n'avait pas envie de s'encombrer d'un chandelier et se décida donc à lever sa femme de chambre...mais pas de la laisser se rafraichir. Après tout, elles devaient toutes les deux paraitre tout juste éveillées. Afin que les artifices de la maitresse ne passent pour de la beauté naturelle.

C'est doucement que la jeune Stanford descendit l'escalier reliant l'étage noble à celui de reception, suivant la voix de son cousin jusqu'au Hall d'entrée. Elle fut surprise de voir une autre silhouette mais décida de ne rien montrer.

"Me permettez vous, Monsieur mon cousin, de m'enquérir de la raison de cette agitation nocturne ? Y aurait-il une visite impromptue ? Dois-je me porter aux côtés de votre épouse ?"

résumé a écrit:

Grace se réveille, porte un soin tout particulier à avoir l'air négligée, réveille sa femme de chambre et descend voir pourquoi tout le monde semble courir partout. Elle a un stylet aiguisé en argent dans sa manche.

Quelle soirée étrange se dessinait là, un tableau imparfait aux yeux de Ferdinand. Entouré de quelques domestiques, de son majordome dont les rides semblaient s'être creusées à cause de l'inquiétude. De Mr. Tiffany qui heureusement, avait avec lui des hommes pour plus de bras armés en cas de nécessité ; et puis, pourquoi tout de suite penser à l'apocalypse ? Après tout cela pouvait être un voyageur égaré et innocent ― mais quand bien même, il exigerait de son homme de main qu'il le jette en dehors de ses terres.

Aucune idée, Joshua. Je n'ai pas la moindre idée de toute cette agitation. Mais d'après Mr. Jenson, une présence indésirable a pénétré le domaine.

Le Gouverneur, soigneusement emmitouflé dans sa robe de chambre à la soie délicate, avait tourné son regard inquisiteur vers son fidèle ami. Ce fut ce moment inopportun que choisit sa Cousine pour faire son apparition. Ferdinand l'avait regardé s'approché de lui de sa mine interrogatrice, et pour mieux la rassurer, il glissa une main réconfortante sur son dos. Je ne peux vous en dire plus pour l'instant, Grace, mais restez près de moi. Je suis responsable de votre sécurité, après tout. Son sourire s'affina légèrement au coin de ses lèvres, puis des éclats de voix parvenaient de derrière la porte. Celle de Lindley à coup sûr, mais la seconde lui était inconnue.

Jenson ? L'interpellé hocha la tête et ouvrit la porte, laissant clairement voir James et cette mystérieuse étrangère sur le pas de sa porte. Ferdinand haussa un sourcil, silencieux, puis voyant que les esprits n'étaient pas encore bien éveillés, il dit : Et bien, quelqu'un veut-il m'expliquer pourquoi je ne suis pas en train de dormir aux côtés de mon épouse ? Lindley, de son éternel air de mauvais garçon, avait opiné sans la conviction que le Gouverneur aurait aimé voir sur sa face.
Mr. Stanford, la ville de Crimson est sous les coups de feu. C'est le début d'un massacre, et ceux qu'on a recherché si longtemps sont sans doute à la tête de l'attaque. Des nouvelles annonciatrices de catastrophes, il en avait connu de nombreuses, au cours de sa vie. Même si certaines l'avaient touchée de près, il ne s'était pas souvent senti réellement en danger de mort, si ce n'était les quelques tentatives de meurtre sur sa personne.  Mais ce soir, l'annonce lui fit l'effet d'un poignard dans le dos. Ferdinand détailla son homme de main, et le sérieux qu'il découvrit dans la lueur de ses yeux lui fit comprendre la gravité de la situation. Bon sang, James, vous deviez les trouver avant... Il inspira profondément, pinçant l'arête de son nez comme si cela pouvait intensifier sa réflexion. Ferdinand n'allait pas céder à la panique, auquel cas il risquerait d'y perdre beaucoup. Bien, poursuivit-il en parlant à sa Cousine, trouvez Victoria, dites-lui de s'habiller et de me rejoindre. Alors que Louisa ouvrait le pas de la jeune Stanford, la scène se poursuivit dans cette même ambiance à présent pesante. Jenson, que les valets ramènent toutes les armes dans le grand salon.

Voilà qu'il ne restait plus que Ferdinand, Joshua, James et l'inconnue. Et vous êtes ? daigna-t-il finalement par souffler, son regard perçant toisant celui tout aussi scintillant, de la femme en noir.

La demeure Stanford vivait pour la première fois cette délicate situation, celle d'une attaque potentielle. Ferdinand avait évidemment songé à cette éventualité en s'installant ici, c'était la raison pour laquelle chaque il était si bien loti en terme d'armement et de sécurité. Les hommes de main qui la gérait étaient nombreux sur le domaine et avec les effectifs de Joshua Tiffany en plus, ils étaient une bonne douzaine à protéger leur maison, leur bien... leur vie. La présence de James Lindley était rassurante pour le Gouverneur, qui l'avait maintes fois entendu se vanter de ses qualités de combattant. Et bien en cette sombre nuit, le voilà qui aurait l'occasion de mettre à profit ses compétences. La demeure a plusieurs entrées, expliqua Ferdinand à  @Joshua L. Tiffany  qui semblait s'étonner de le voir faire demander la présence de son épouse. S'ils sont plusieurs comme semble le suggérer Mr. Lindley, alors ils forceront chaque porte et nous ne pourrons être partout à la fois. Et surtout, il devra la rassurer, lui donner une arme et la mettre en lieu sûr avec Grace et le reste du personnel.

Il tourna d'ailleurs un regard vers le majordome, qui se tenait toujours derrière lui telle une ombre, fidèle à son post. Entourés des deux valets, il était revenu avec tous les fusils, revolvers, munitions stockées dans la remise. Mr. Jenson... dit-il d'une voix emplie de sérieux, ma confiance en vous est sans faille. Vous le savez. Je vous demande de rester auprès de Victoria tout le long, de ne jamais la quitter des yeux. Le vieil homme resta impassible par respect des convenances mais la lueur qui brillait dans son regard trahissait les sentiments, les émotions, le respect à l'égard de cette famille. Sa famille. Monsieur Stanford, je resterai auprès de Madame jusqu'à la fin. Ferdinand hocha respectueusement la tête. Très bien. Armez-vous également.

Quant à la sinistre dame qui avait foulé le sol de sa maison, le Gouverneur la détailla d'un œil avisé. Une étrange créature qui avait vu le jour avec la violence de ce monde, sans nul doute, car quelle genre de femme pouvait finir avec pareil regard ? Son aura empestait la mort, sa langue fourchue crachait son venin. Elle avait une bien étrange façon d'établir une relation de confiance ou du moins, pour ne pas parler si tôt de confiance, une étrange façon de vendre ses services. Celle qui se faisait appeler la femme des Hautes Plaines, dévisageait le maître des lieux de tout son long. Une attention toute particulière qu'il lui rendit, avec beaucoup moins de réserve tandis qu'il fit un pas vers elle, nullement gêné par son accoutrement. Après tout n'était-il pas chez lui ? Personne n'avait le droit de venir sous ce toit et lui parler des sévices qu'il endurerait, d'une vengeance à laquelle il goûterait tel un plat qui se mange froid. Ses tempes fusaient, sa colère se mélangeait à la peur déjà installée par le danger qui se courait vers chez eux.

Je vous félicite pour cette tentative d'intimidation sous mon humble toit. Cependant, permettez-moi de vous rappeler que vous êtes ici dans le royaume des mots bien pesés, de la diplomatie affûtée et des convenances sociales qui nous sont si chères. Il marqua un silence, ses pupilles émeraudes lançant des éclairs, sa voix calme mais pourtant comparable à la pointe d'une lame aiguisée. Vos menaces ne sont que des vents éphémères, des souffles insignifiants perdus dans l'océan de ma patience. Sachez que votre présence ici ne fait qu'ajouter une touche pittoresque à ma demeure, une ode à l'absurdité dans cet univers de raison. Votre arrogance, bien qu'amusante, ne pèse pas bien lourd face à mon indifférence. Lui tournant maintenant le dos, il s'avança vers le sac d'armes déposé sur le meuble de rangement qui lorgnait le mur. Il est bien dommage que vous n'ayez pas davantage soigné votre discours, car je ne rechigne pas de traiter avec votre espèce. Il pensa notamment à James Lindley qu'il soupçonnait grandement de flirter avec l'autre côté de la Loi. J'aurai bien plus apprécié que vous me vantiez vos qualités, vos compétences, sans mettre en avant Ô combien je souffrirais de vous avoir trahi. Il eut un rire moqueur et las à la fois, fatigué de ses personnalités qui se voulaient toutes uniques mais qui auraient davantage leur place dans un cirque de pacotille. Maintenant, voilà mes conditions. Si vous voulez traiter avec moi, finit-il par rétorquer en saisissant une arme qu'il chargea, alors restez vous battre pour moi et ensuite j'envisagerai peut-être, de vous faire une place dans mes rangs. Sinon, sortez de ma maison.

Sur ces mots, Ferdinand resta un instant statique, la jaugeant. Voir de quel bois elle était faite, voir si elle saisirait l'opportunité qui s'offrait à elle.

Les ordres de Ferdinands n'étaient pas surprenants mais n'arrangeait guère la jeune femme qui, si elle n'avait aucune envie de se prendre un coup, aurait aimé voir comment se passait une attaque de bandits dans l'Ouest sauvage. Ce genre de choses n'arrivaient jamais à San Francisco et cela aurait fait une anecdote passablement intéressante à raconter à ses amies. A défaut de salons ou de beaux célibataires.

Quoi que Monsieur Tiffany semblait plutôt joli garçon. En attendant de savoir où il se tenait sur l'échelle sociale. Il gagna des points supplémentaire en se permettant, quoi que fort poliment, de contredire le Maître de Maison et de proposer ses propres hommes pour les protéger. Il allait de soi que la situation nécessitait quelques battements de cils que la jeune femme utilisa fort à propos, attendant de voir si son parent allait se trouver convaincu.

Il n'en fut rien. Reconnaissant une défaite partielle - qui n'en était pas une puisqu'elle n'avait pas combattu - la jeune femme fit une révérence polie aux deux hommes et se rendit, toujours accompagnée de Mary, vers la chambre de sa cousine endormie.

Elle ne frappa qu'un coup - ils étaient en situation d'urgence après tout et passa la porte.

"Ma Cousine ?" Elle regarda si Louisa était quelque part dans les parages. "Louisa, si vous m'entendez, Monsieur Stanford demande à ce que son épouse soit réveillée et habillée. La maison se trouve sous le coup d'une attaque, semble-t-il."

Elle n'aurait pas utilisé un ton différent pour demander du savon ou un travail de couture, levant toutefois assez la voix pour que l'épouse de son cousin entende, si elle ne dormait pas. Mary, elle, tremblait de tous ses membres, cherchant à le cacher au mieux devant l'indifférence totale de sa maîtresse.

El Cazador, un alias qui te sied à merveille,  @Emilio Magón. Tu as pris le lead d'un groupe qui te suit à présent sans rechigner, du moins pour la majorité, car la rancœur de King Vic est bien réelle. Ouvre l'œil, c'est un conseil avisé qui peut te sauver la vie. Pour l'heure, tu sembles scruter depuis ta cachette, le domaine qui s'étend à perte de vue. La splendide demeure des Stanford est là, juste devant, s'offrant à toi comme la plus belle des femmes. Tu l'as tant attendue et désirée ; et te voilà enfin. Tes hommes sont prêts à l'assaut, ils n'attendent que ton ordre... mais même tous les meilleurs plans ont des imprévus, et le tien ne fait pas exception : des hommes du Gang de James Lindley, l'homme de main du Gouverneur, patrouillent dans les environs. Les écuries font parties de leur itinéraire de surveillance, car elles offrent en effet une belle cachette pour tout genre de personnes malveillantes... comme vous tous, qui êtes accroupis dans le silence du moment opportun. Les cinq hommes de Lindley entrent et c'est un silence de mort qui s'impose à vous...

Jet de dés MJ a écrit:

Jet réussi : Emilio Magon (pas repéré)
Jet intermédiaire : Les frères O'Reary & Bambino (repéré mais possibilité d'échapper aux assaillants)
Jet échec : King Vic (Repéré et confrontation physique)

Lance 1D20 a écrit:

REUSSITE (1 à 5) = Tu repères des ombres dans les écuries sans véritablement déterminer son origine
REUSSITE (6 à 10) = Tu repères trois hors-la-loi fuyant les écuries à toute allure
ECHEC (11 à 15) = Tu crois voir quelque chose mais la nuit et le stress te jouent des tours, tu te concentres sur ce qui t'entourent
ECHEC (16 à 20) = Tu ne vois rien

Oh, elle ne restait pas plantée. Elle écoutait, regardait, enregistrait. Ainsi, la cousine Victoria pensait à ses bijoux. Il était vrai que cela était important, si, Dieu les en préserve, Ferdinand se faisait tuer et la demeure devenait impraticable. Des femmes seules dont une enceinte avaient besoin d'argent. Pour sa part, Grace n'avait pas de lien sentimental avec ses babioles et s'était bien gardée d'emporter les plus précieuses avec elles.

Au pire, au moins, saurait-elle où se trouvent les valeurs du couple. Il ne serait pas difficile par la suite de convaincre Louisa d'un vol. Enfin, tout cela était du tout dernier ressort. Elle préfèrerait, tout bien considéré, que tout le monde reste en vie et que cet épisode ne soit qu'une anecdote pittoresque des prochains diners.

Sans rien laisser paraître de ses pensées, la jeune femme s'inclina doucement devant la Maîtresse de maison qu'elle suivit un pas en arrière, s'arrêtant en retrait quand la blonde dame se jetait dans les bras de son époux. C'était terriblement romantique. Elle fit un pas de côté en direction de Monsieur Tiffany qui semblait l'homme le plus sensé de la maison. Si elle n'était pas visiblement armée, le couteau caché dans sa manche la rassurait quelque peu.

"Je vous remercie, Monsieur, pour votre présence au coeur du danger et vos remarques pleines de sens." fit-elle doucement sans le regarder. Puis, une fois cette graine posée, elle se retourna vers l'inconnue.

Dieu que cette femme était laide. Ses cheveux rasés faisaient penser à une barbe mal entretenue. Son manteau ne méritait même pas d'exister quand à la tenue en dessous, elle réussissait l'exploit d'être à la fois peu flatteuse et vulgaire...

La Femme des Hautes Plaines avait choisi son camps, et les choses sérieuses pouvaient enfin débuter.
Les armes et les munitions étaient passées au peigne fin par Ferdinand et ceux qui voulaient s'adonner à la tâche. Les compter, les partager, diviser les munitions. Il tentait de garder son calme, et pour être honnête, il y arrivait plutôt bien. Le fait d'ignorer l'ampleur réel du danger le gardait dans cet état de calme... avant la tempête.

Ferdinand !
L'interpellé se retourna, conscient que ce sera le visage effrayé de Victoria qu'il verra en premier. En déposant les objets sur la surface du meuble, ses yeux se posèrent sur son épouse qui venait presque de dévaler les escaliers. Les pans de sa robe de chambre flottaient à chaque pas qu'elle faisait, l'un après l'autre, avant d'atterir contre son torse. Il l'entoura de ses bras, une main rassurante caressant l'arrière de ses cheveux. Il faillit ouvrir la bouche, puis lui murmurer que tout irait bien, mais le Gouverneur ne pouvait décemment pas mentir ce soir, pas à elle. Il encadra sa joue d'une main, un instant, tandis que son regard se posait sur ces yeux clairs. Une attaque imminente d'après Lindley, oui. Son pouce étreignit délicatement cette fine mâchoire. On ne peut pas partir, ils sont à nos portes. On est sans doute plus nombreux. Lindley, Tiffany et leurs hommes, tous nos domestiques...

Le Gouverneur s'adressa à son homme de main. James, vous garderez la porte d'entrée avec moi-même et trois de vos hommes. Son regard guettait maintenant leur invité ; l'investisseur ambitieux, avec qui il avait pris un mauvais départ. Mr. Tiffany, il y a trois autres entrées menant à la maison qui nécessite une surveillance. Je vous laisse choisir votre poste. Que tout le monde soit disposé à attaquer, et se défendre. Prenant une arme dont le poids était acceptable pour des frèles mains, Ferdinand guida Victoria jusqu'au petit salon, où ils furent seuls un court instant. Il devait lui parler et cela n'allait pas être aisé d'annoncer à sa femme qu'ils ne seraient pas ensemble. D'abord, ses lèvres lui volaient un premier baiser. A contre coeur, il s'en détacha. Avec Louisa, les domestiques et Jenson, vous allez vous enfermer dans la bibliothèque. C'est non négociable. Il déposa l'arme entre les doigts de sa femme. Ce n'est pas compliqué et Jenson t'expliquera. Tu es intelligente... et forte, souffla-t-il, scellant à nouveau leur lèvre. Ferdinand la serra dans ses bras, humant son odeur, appréciant sa chaleur.

Je ne me fais pas d'illusion, Victoria, ils sont là pour moi. Un Gouverneur est précieux pour ces criminels, et l'épouse du Gouverneur encore plus... Fais attention et reste groupée.