Quelle serait la mort de ton personnage ?
✗ Le vieux Timothy "Baril Percé" Jackson a encore abusé de la bouteille la nuit dernière, et alors qu’il réparait l’enseigne d’un établissement de la ville, celle-ci se décroche et vient aplatir le pauvre Su, qui passait par là.

Après s’être rendu aux autorités, et suite à un procès équitable, Tim est reconnu coupable de destruction de bien privé par négligence, et condamné à verser une amende au propriétaire de l’établissement en question.

Pour l’homicide involontaire de la face de citron – aussi belle soit elle – Tim devra payer les frais de mise en terre du malheureux. Car il n’y a qu’une justice à Crimson, et que c’est celle du gouverneur Stanford !

Quel est ton but à Crimson Town, à court et long terme ?
✗ Le but premier de Su est de survivre en ces terres hostiles, sans avoir à regretter ses actes. Il aspire à une vie honnête et paisible – autant que l’Ouest le lui permettra – et compte un jour pouvoir troquer son salon itinérant, à l’arrière de sa calèche, contre un réel Barber Shop.

La terrible nuit du 31 mars 1866, à Crimson, des hors-la-loi ont tué, saccagé, pillé la ville. De quelle façon cette épisode t'a-t-il atteint ?
✗ Su est arrivé à Crimson Town près d'un mois après l’orage, découvrant ainsi une ville meurtrie et encore en train de se relever. S’il éprouve beaucoup de commisération envers les habitants, il se sent heureux d’avoir échappé au massacre. Et se gardera bien d’en faire étalage…

Mère était une force de la nature… Elle aurait pu coucher une montagne si l’envie lui avait pris, ou contraindre la lune et le soleil de se réconcilier… Mais… Cette nuit-là, elle gisait tout simplement devant l’entrée de ma cachette, baignant dans son propre sang.

J’étais trop terrifié pour crier, trop accablé pour bouger, et il fallu que les combats ne cessent, et de longues heures encore après, pour que Père ne vienne m’en délivrer. L’Empereur avait peut-être perdu son Mandat du Ciel, mais en une nuit, j’avais perdu ma Mère et mon village natal…

Ne subsistent que fort peu de souvenirs de notre exil… Anéanti par le deuil, point encore âgé de dix printemps, Père me tenait tout contre lui, dans ses bras, quand mes jambes venaient à ne plus me porter. On avait marché longtemps, d’abord vers les montagnes – où un cousin nous accueillit le temps d’un cycle lunaire – puis vers la mer…

Au final, nous avions passé plus de temps à marcher d’un point à un autre que nous ne passions de temps en un même lieu, et tout ce qui se disait, se faisait, m’était étranger. Parfois, nous devions rebrousser chemin, pour éviter "les officiers du Mandarin". Je ne savais pas ce que cela pouvait signifier, mais ça me faisait d’autant plus peur, et je pense que ce fut la période où j’obéis le plus à Père, sans faire d’histoire.

Non pas que je fus un enfant capricieux et ingrat ! Né l’année du Lièvre d’Eau, ma mère ne cessait de me dire que j’étais venu au monde sous de bons présages, et qu’elle n’avait jamais vu de petit garçon aussi beau. J’imagine que toutes les mères méritantes doivent penser cela à propos de leurs enfants…

Le plus éprouvant furent les nuits dans la grande ville… Père dispensait de ses arts, soignant qui pouvait le payer, en pièces comme en biens, ou en services. Parfois, on dormait chez le patient du jour, parfois on se contentait du seuil d’une porte close. Or, malgré les épreuves et le froid, jamais Père ne me laissa le ventre vide.

Nous ne tardâmes à embarquer. Sans que je ne comprenne comment, plus d'une année était passée… Le cours de notre existence avait tant été dévié, reflué pour mieux être happé que tout cela m’avait paru n’être que quelques mois…

L’océan, à perte de vue… c’est le souvenir le plus persistant de notre départ définitif de Chine… Un jour, j’en avais même pleuré, gémissant que nous étions perdus, car cela faisait plusieurs jours que rien ne pointait à l’horizon, aux quatre points cardinaux. Comme si nous voguions sur une mer infinie, pour l’éternité. Au final, la tempête que nous essuyâmes le surlendemain eu le don de calmer mes craintes, contre toute attente. S’il y avait un orage, alors nous devions encore être dans le monde des vivants… Et puis nous vîmes les côtes de Californie, et la joie envahit l’équipage au complet ; nous étions sains et saufs.

17 Juillet 1854. Ma première rencontre avec l’homme blanc m’intimida. Certains d’entre eux faisaient figure de géants, à la barbe hirsute, et à l’air menaçant, dépassant de plus d’une tête Père, et M. 萧, qui nous accompagnait. Les blancs traitaient mal les nôtres, leur criaient dessus et les bousculaient.

Je me souviens encore d’un ranger ivre, du haut de son cheval, qui avait manqué me piétiner… Peu lui importait que je me trouve au milieu du passage ; ma vie n’avait guère plus d’importance à ses yeux que celle d’une limace égarée.

Ce fut pourtant en ce jour que j’obtins la certitude que malgré tous nos déboires, la Bonne Fortune guidait mes pas : le cheval n’avait lui-même rien tenté pour m’éviter. C’était tel si j’avais été possédé par un esprit… Je m’étais déplacé pile au bon moment, esquivant les longues pattes de la monture et me faufilant sous son ventre, sans même avoir conscience d’avoir agi…

Père avait deux mérites, qui nous furent salutaires. Il parlait et comprenait un peu l’anglais, et était à même de remettre sur pieds les blessés et les malades. Et des blessés, dans les mines, il y en avait bon nombre.

Si l’orpaillage dans les cours d’eau était le chemin le plus accessible vers la conquête de richesse, beaucoup des nôtres rejoignaient – de gré ou de force – des excavations, pour leur prétendue maîtrise de la poudre à canon. Peut-être que l’idée d’envoyer au casse-pipe des étrangers payés une misère séduisaient les Blancs, plus que de se salir les mains et de prendre eux-même des risques…

Quand bien même Père avait droit à quelque égard, il dû insister pour faire de moi son apprenti, malgré mon jeune âge. Sinon, j’aurais tôt ou tard fini sur sa table d’opération, après un coup de grisou ou bien l’effondrement d’une galerie, à moins de ne me rompre le corps à piocher toute la journée…

Le superviseur de l’équipe B était un homme profondément mauvais et cruel. Samuel D. Farrington… Un homme violent, braillard et rustre, dont j’étais le chien de compagnie bien malgré moi… Sitôt qui lui plaisait, et il lui plaisait quand bien même Père avait besoin d’une seconde paire de mains pour tenter de sauver une vie, il me réquisitionnait, et j’avais intérêt à rejoindre sa botte en toute hâte, si je ne voulais m’en prendre un coup dans les côtes.

Ça, il l’avait bien compris, que du haut de mes quatorze ans j’avais appris l’anglais… Sans vouloir me montrer malintentionné, cet homme était bien trop stupide pour apprendre davantage… Sa tête était pleine, de tout et de rien, et le seul mot de cantonais qu’il avait daigné apprendre était "快脆", soit l’équivalent du "hurry up !" qu’il servait aux mineurs non-Chinois.

Quand il aboyait ses ordres, je devais traduire, avec suffisamment de force et de conviction pour que monsieur Farrington ne me bouscule pas trop. Et il aboyait souvent les mêmes choses… Mais gare, si je prenais l’initiative d’anticiper ses interventions tonitruantes, car rien ne le rendait plus furieux que d’avoir l’impression d’être rendu inutile par un simple gringalet bridé.

Qu’un être inférieur puisse menacer son poste lui sonnait comme une hérésie, et m’avait valu la première – et dernière – fois deux côtes cassées et une arcade sourcilière en sang. Comme quoi, comme il aimait à le dire, j’apprenais vite, pour un sauvage.

Parfois, quand il se sentait vraiment seul, je me retrouvais à devoir le regarder boire en silence, des heures durant, à écouter ses états d’âme – pour peu qu’il en eut une. Il m’avait tellement rabattu les oreilles, de ses plantations de cotons en Alabama, de ses anciens esclaves, ses "bêtes bavardes", comme il aimait les appeler, de sa maison blanche à clapboard en forme de "L" et culminant une colline rocheuse, longée d’un ruisseau généreux – même en été – qu’au final j’étais presque capable d’en avoir l’image en souvenir…

TOUT était de la faute des Yankees ! Sans oublier les nègres, les indiens, les Mexicains, les papistes, les bouffeurs de riz et sa bonne femme – que le Seigneur avait rappelé à lui, et le pauvre, Il devait s’en mordre les doigts !

Parfois, les "polygames sodomites" des saints des derniers jours en prenaient aussi pour leur grade, et pourtant, le vieux Samuel reconnaissait qu’au fond, ils avaient peut-être trouvé comment contourner l’abolition de l’esclavage en "mêlant l’utile à l’agréable"…

En repensant à ce monstre d’orgueil et de bêtise, et à tout ce temps condamné à subir sa présence, je me demande sérieusement comment je m’en suis réchappé sans trop de séquelles… Mais… Je… Je ne veux plus en parler… Il est mort, et ça m’a coûté mon Père…

C’est ainsi que la vie m’a grandement incitée à aller voir ailleurs, après près de neuf ans de loyaux services, prenant la première diligence acceptant une face de citron à bord, et profitant de trois jours de voyage confinés avec de bonnes gens passablement dégoûtées d’avoir à subir ma présence… Le vieux Samuel m’aura au moins appris à me satisfaire de tout – avec le sourire – même du mépris et de l’indignité des blancs…

Le tout est de toujours garder sa rancœur pour soi, et de ne pas laisser ses sentiments vous mener droit vers la tombe… Plus facile à dire qu’à faire, et si je n’avais pas mon Père à honorer, avec cette seule photographie sur plaque de verre de lui… Je ne saurais pas comment aller de l’avant.

Le grand patron, Mr Joshua A. Hermann, avait toléré que je récupère la mallette de chirurgie de mon défunt père, ainsi que l’argent qu’il avait durement gagné. Bien plus qu’un mineur, et pourtant – au vu des années de durs et loyaux services – une misère.

Je n’avais pas le talent de mon père – et je ne l’ai toujours pas – mais s’il fallait recoudre une plaie ou bien poser une attelle sur une jambe cassée, c’était pleinement dans mes cordes. Et puis…

"Barnaby, viens-en à l’évidence… Tes cheveux… Une horreur, mon fils !
– Voyons, Elizabeth ! Nous avons tous été jeune au moins une fois !
– Et si notre fils s’était épris de ces peaux-rouges ?! Vous le laisseriez se tresser les cheveux, comme une petite fille modèle ?! Et s’accrocher des plumes de pintade un peu partout ?
– Mère, se laisser pousser les cheveux ne devrait pas vous poser de problème… Les vôtres sont toujours plus longs que les miens, quand bien même vous prenez grand soin à les tresser… Et non pas comme une Squaw, ou comme une fillette, mais comme la vieille dame que…
– Oh, il suffit ! Je ne me laisserais pas insulter de la sorte, mon garçon ! Je ne tolérerais pas… Déjà que nous devons… Alors cessez vos sottises ! Aussitôt à Bodie, nous rectifierons tout cela !
– …
– Et bien quoi ?!
– Rien, mère ! Je ferais comme il vous siéra. Comme toujours…
– Madame Harper ?"

Il est parfois des regards plus cuisants qu’une lame chauffée à blanc…

"Vous parlez notre langue, vous ?!
– Certes oui, madame.
– Et c’est maintenant, suite à cette scène des plus humiliantes, que vous nous en informez ? Heureusement que… Bon. … Et bien ?!
– Si vous souffrez de voir ainsi votre fils, je pourrais…
– Quoi donc, le scalper ?
– Non madame, nous ne faisons pas cela en Chine…
– Vous mangez bien du chien, alors vous ne devez plus être à cela près…
– Elizabeth… Vous vous entendez parler ?
– Oui, Lloyd, fort heureusement, je ne suis point encore sourde."

Mr Harper aurait souhaité que sa sidération n’ait raison de lui, et la suite lui prouvant le contraire, telle ne fut sa déception.

"Et donc ? Vous qui vous êtes immiscé dans notre conversation, vous pourriez au moins avoir la décence d’être bref, et d’aller au fond des choses…
– Je peux coiffer votre fils, madame Harper.
– Vous pouvez ? Jeune homme, je ne veux déjà pas que mon fils soit coiffé comme ces brutes épaisses de trappeurs, ou autres chasseurs de bison. Je ne veux pas qu’il porte des tresses indiennes ou bien pire, l’iroquoise. Je-ne-veux-pas non plus qu’il passe pour je ne sais quel Tonkinois !
– Vous avez oublié les Irlandais, mère…
– C’était purement gratuit, fils…
– Autant pour moi, il n’y a que Mère qui sait doser ces choses…
– Barnaby !"

Les blancs avaient vraiment un problème avec les dénominations, et ce prénom sonnait vraiment comme une punition… Pas étonnant que ce jeune homme soit si révolté… Celui-ci finit pourtant, à notre fort attendue halte méridienne – tant le cahot de la diligence nous meurtrissait les assises – par y laisser des cheveux.

Madame Harper trouva à y redire, sans grand étonnement, mais finit par se murer dans le silence. Ses deux hommes, eux, furent d’un tout autre avis ; le plus jeune avait retrouvé la paix et son père était comme à son accoutumée, très fier de lui. Bien que la maîtresse de maison refusa de céder le moindre penny à l’intrus, son époux profita qu’elle ne s’assoupisse en chemin pour lui tendre une pièce de cinquante cents.

Le lendemain, ce fut sans le moindre regret que Su quitta ses compagnons de route, devant le relais postal de Bodie. Or, il eu droit au même accueil dans la rue qu’il ne l’avait eu à Python… Il n’y avait pas moyen de rester dans une si grande localité, où, à y parier – et il ne le voulait pas – il finirait au bout d’une corde pour avoir éternué.

Tombant sur un jeune couple de colons optimistes, venus s’installer en ville et tentant de se débarrasser du superflu à un bon prix, le barbier parvint à acquérir leur modeste chariot bâché et sa monture, un mulet de trait à l’air éveillé et répondant au doux nom de "Mr Bawler".

Ils lui firent aussi état d’une petite ville, Crimson, à une journée de route plus au sud-est, par laquelle ils étaient passés pour arriver à Bodie dernièrement, et où il semblait faire bon vivre…

✗ Apparence : Peux-tu ajouter entre parenthèse, les équivalences entre sa taille et son poids car comme c'est écrit actuellement on se rend difficilement compte de s'il est grand ou non sans être forcés de faire ses propres recherches.

✗ Histoire : Les symboles chinois sont immersifs et appréciés ; si utilisés lors de tes rps, on t'invite cependant à inclure une traduction en nota bene ou autre pour faciliter la lecture.

Merci pour ta patience et ta coopération, lorsque tu auras fait tes modifications, tu peux poster sur ta fiche pour nous signaler que c'est tout bon !

Te voilà à présent membre à part entière de notre communauté. En t'inscrivant, tu t'es engagé à respecter la charte du forum et nous attendons de toi que tu échappes aux geôles de Crimson Town !  

En attendant, voilà quelques pistes pour t'aider au démarrage :
✗ Ton inventaire a été créé juste ici. Il te permettra de demander ton salaire mensuel et de gérer tes dépenses afin d'aider ton cher personnage à vivre plus longtemps, dans ces contrées hostiles. 42 $ t'ont d'ailleurs gracieusement été offert pour célébrer ton arrivée ce mois-ci !  
✗ Tu peux désormais créer ton Carnet d'aventure afin d'y recenser l'ensemble de tes liens et de tes RP.
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