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 [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement

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Victoria Stanford
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MessageSujet: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyLun 7 Nov - 1:19


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  • Type de RP: Flashback
  • Date du RP : 03/1857
  • Participants : @Ferdinand Stanford
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  • Résumé : Les prémisses de l'histoire d'un couple qui cache bien des choses...

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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyLun 7 Nov - 1:26


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« Je ne peux concevoir cela, Jonathan ! Notre fille n’est pas une marchandise que vous pouvez vendre comme bon vous semble à qui est suffisamment riche pour l’épouser ! » Le bruit significatif d’un objet fragile arrivant en fin de vie se fit entendre, certainement projeté par Charlotte Davis contre un mur ou le sol. Derrière la porte close, les domestiques n’osaient plus bouger, attendant que la tempête ne cesse d’elle-même. « Mère, je vous en prie, calmez-vous ! » Rares étaient les haussements de voix au sein de la charmante demeure des Davis. Mais ce jour était spécial, à marquer d’une croix sombre pour l’ensemble de la maisonnée.

Victoria se tenait aux côtés de son père, tâchant d’apaiser sa mère en faisant de son corps fragile un bouclier entre ses deux parents. Jonathan Davis, lui, avait fini par laisser aller son séant dans un profond fauteuil de cuir, une main venant masser ses tempes. Le problème tournait et retournait dans sa tête pour arriver à cette bien triste conclusion : il n’avait pas le choix. Evidemment, tout ceci s’était fait sans que le moindre mot ne soit arrivé aux oreilles de son épouse qui, comme quiconque pouvait l’entendre, n’approuvait pas cette idée. Lui non plus, à dire vrai, ne l’approuvait pas tout à fait. Mais cette solution ne venait pas de lui, tout comme il ne lui appartenait pas entièrement de la proposer ou la refuser.

Jonathan avait longtemps été déçu de constater qu’il n’aurait pour héritier qu’une fille. Certes, l’enfant était belle, délicate et raffinée, les têtes se tournant dès lors qu’elle se présentait, plus encore depuis qu’elle s’était déclarée en âge de prendre époux. Les salons mondains de San Francisco s’étaient ouverts à elle et à lui, permettant au père de faire de nouvelles rencontres et à la fille d’amadouer ces vautours. Seulement, un joli minois n’était pas suffisant pour être impliqué au sein de la gérance de son entreprise qui rencontrait bon nombre de malchances. Il n’aurait su expliquer comment ces accidents avaient pu survenir tous, les uns après les autres, mais la finalité était économiquement catastrophique. Sans investisseur digne de ce nom, il serait en faillite avant la fin de l’année et leur famille sombrerait dans la déchéance. L’idée, cependant, n’était pas venue de lui. Il l’avait envisagée, certes. Mais au fond de lui, le cœur du père ne pouvait décemment pas enchaîner celui de sa fille contre sa volonté à qui saurait seulement présenter assez d’argent pour l’obtenir. Ces manières étaient désormais révolues et il souhaitait voir Victoria prendre époux par amour, non par intérêt.

Seulement, alors qu’un soir, il désespérait à parcourir ses livres de comptes, sa jeune enfant était entrée. Elle avait à peine vingt ans, fleur à peine ouverte qu’il ne pouvait voir autrement que comme un précieux trésor. Et ce trésor, bien que née d’un sexe faible, n’était pas sotte. Elle savait lire en lui et percevoir ses doutes et ses inquiétudes. Victoria, en quelques minutes, sut trouver les mots pour le faire parler, pour qu’enfin, il cède cette fatalité qui menaçait leurs existences. Et alors qu’il soulignait qu’il avait bien peu à offrir, la jeune femme avait eu des mots qui résonneraient en lui à jamais. Vous m’avez, moi. S’il tenta de lui faire entendre qu’elle n’avait rien à voir avec ses affaires, il découvrit le poids que sa fille, trop longtemps, avait su porter sur ses épaules. J’ai la possibilité de vous rendre fier, père, de vous être utile. Ne m’enlevez pas cela comme vous avez su m’enlever tout le reste. Quel père était-il ? Était-ce un monstre aux yeux de sa seule fille ? Alors, sanglotant, l’étreignant avec force, il lui avait demandé pardon. A l’âge de vingt ans, Victoria s’était laissée faire, murmurant encore et encore que ça n’était pas grave.

Si l’accord entre le père et la fille était clair, l’homme avait pourtant volonté de marier cette princesse qui s’ignorait à quelqu’un qui saurait la mériter. A quelqu’un qui ne serait pas trop âgé, qui saurait la traiter avec respect… Et qui pourrait la rendre heureuse. De salons en soirées, l’homme avait alors fait la rencontre de ce qui s’approchait le plus d’un gentleman. Ferdinand Stanford était un jeune homme prometteur, loué par bon nombre de bonnes gens de la ville de l’Ouest. On le disait riche, on le disait ambitieux. Le rencontrant à de multiples reprises, Jonathan avait fini par mentionner sa fille. Il put la lui présenter, rapidement, lors d’une soirée, la demoiselle étant pourtant fortement sollicitée à la danse par bon nombre d’autres gentilshommes. Appuyant la volonté de sa fille à se marier, évoquant les difficultés financières de sa société, les pions avançaient sur un échiquier qu’il pensait contrôler et ce fut avec un large sourire qu’il avait accepté l’idée d’un mariage contre un investissement conséquent de l’homme. Il ne restait plus qu’à convaincre sa fille… Et son épouse.

« C’était mon idée, mère, je vous l’assure. Nous avons besoin de cela. » Charlotte sembla grogner, ses pupilles lançant un regard noir à son époux. « Que lui as-tu dit pour qu’elle en vienne à cette finalité ? Comment oses-tu manipuler l’innocente enfant qu’elle est pour tes fins personnelles ? » Frappant l’accoudoir du fauteuil avec rage, l’homme de la maisonnée se fit enfin entendre. « Il suffit. Je ne saurais tolérer ces accusations, Charlotte. Victoria est au courant de notre situation comme j’ai cru bon de vous en informer, car nous formons une famille. Jamais je n’aurais accepté que notre fille épouse quiconque si ce n’était par amour si cette idée n’était pas venue d’elle. J’aime notre fille comme je vous aime. Notre famille est bien une priorité et c’est pour son équilibre que nous devons accepter cette éventualité. » Charlotte soupira. La colère se lisait en elle, comme les larmes étaient contenues au bord de ses yeux. « Il y a forcément un autre moyen… » Le silence éloquent fut une réponse suffisante. Non, il n’y avait plus d’autres solutions. Pinçant les lèvres, Victoria s’approcha de sa mère, sa main venant se refermer sur la sienne. « Tout ira bien, mère. Ce n’est… Ce n’est qu’un dîner un peu formel à l’issue duquel nous pourrons tous prendre une véritable décision. » Au fond d’elle, la brunette espérait avoir encore le choix. Ses yeux azurés s’étaient brièvement tournés vers son père, cherchant une confirmation à tout ceci, incapable d’en avoir une. Alors Charlotte avait pris sa fille dans ses bras, pleurant à chaudes larmes.

***

Quelques jours plus tard, l’échéance de cette invitation était arrivée. Assise dans la diligence aux côtés de sa mère, elle tenait fermement sa main, leurs gants de satin s’entremêlant l’un avec l’autre. Observant ce que la rue pouvait lui offrir à travers la petite fenêtre, elle n’écoutait plus réellement les échanges de ses parents. Leur relation s’était refroidie, eux qui s’aimaient pourtant avec tendresse. Victoria avait fait mine de ne rien voir, mais elle espérait intérieurement que tout saurait se passer parfaitement pour qu’ils puissent oublier ces échanges houleux. Elle avait fait le choix d’une robe travaillée, sertie de dentelle, d’une pâleur presque immaculée si de légères teintes bleutées n’avaient su rehausser la couleur du vêtement. Cintrée à la taille, le vêtement la mettait parfaitement en valeur, elle et sa morphologie longiligne. Les cheveux remontés en un chignon travaillé, une rose blanche savamment glissée à l’arrière de son oreille, elle portait des bijoux simples quoique mettant en valeur sa beauté naturelle. L’angoisse montait à mesure que les chevaux la portaient auprès de son destin, auprès de cet homme dont elle n’avait qu’un souvenir flou et lointain. Pourtant, quand le véhicule s’arrêta devant une magnifique bâtisse située dans le plus beau quartier de la ville, elle avait doucement souri.

Lâchant la main de sa génitrice, elle fut guidée par son père pour quitter le petit habitacle, celui-ci lui adressant un sourire encourageant auquel elle sut répondre de la même manière. Ensemble, ils gravirent les marches qui menaient au perron, le majordome les accueillant dans le petit hall d’entrée que la demeure citadine possédait. Ils n’eurent guère à attendre longtemps car déjà, leur hôte se présenta à eux. Derrière ses parents, elle prit le temps de l’observer, cet homme blond au sourire charmant et à l’allure déjà fort impétueuse. « Monsieur Stanford, merci infiniment de nous recevoir. Permettez-moi de vous présenter mon épouse, madame Stanford. » La principale désignée hocha simplement la tête, la froideur se lisant au fond de ses pupilles. Puis, lâchant le bras de sa moitié, Jonathan tendit la main vers l’arrière, invitant ainsi sa fille à s’avancer, chose qu’elle fit avec cette grâce innée qu’elle possédait. « Ainsi que notre fille, que vous avez déjà eu l’occasion de croiser, Victoria. » S’inclinant avec respect, baissant la tête et le regard dans une brève révérence, la principale intéressée avait fini par poser sur l’homme un premier regard, ignorant alors qu’elle scellait son destin dans un tel agissement. « Monsieur Stanford, c’est un plaisir de vous rencontrer à nouveau. A mon tour, je vous remercie pour cette invitation. »


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyLun 7 Nov - 12:49



Qui étaient véritablement les Stanford ? A n’en pas douter, des personnes qu’on aimerait avoir dans son cercle relationnel. C’était surtout au patriarche de la famille qu’on pensait, lorsqu’on entendait leur nom de famille dans les bouches de tiers. Christopher Stanford était un homme intelligent, qui avait toujours su jouer ses cartes pour arriver plus loin, plus haut. Il faisait parti de la chambre haute de la législature de l’Etat de Californie. Mais dans la branche exécutive de cette politique divisée, l’homme n’avait que peu d’amis, alors il vit en son héritier un moyen de rendre ce territoire toujours plus fier et grand. C’était ainsi que Ferdinand, leur fils unique, fut éduqué à la dure. Les cours se donnaient à la maison, parmi les meilleurs professeurs de l’époque et dans le plus de domaine possible. Les marques d’affection étaient occasionnelles, pour ne pas dire inexistantes. Oh, le couple aimait leur enfant, comme tout parent se le devait ! Mais ils avaient une vision différente de ce qu’était la relation entre un parent et leur progéniture. Ferdinand leur remerciait, aujourd’hui, de l’avoir traité comme un adulte dès lors qu’il était en âge de comprendre certaines choses de la vie… Car à 34 ans, le voilà qui possédait déjà une maison digne de ce nom, avec un travail important au parlement. Une seule chose lui manquait véritablement, ce pour quoi les hommes de son âge le pointaient souvent du doigt ; son célibat. Marier une femme, fonder une famille, voilà le prochain objectif de Ferdinand qui n’avait que trop songé à la politique mêlée aux soirées frivoles dans des cercles restreints. Cependant et parce qu’il était quelqu’un qui avait une très haute estime de soi-même, Ferdinand ne voyait chez ces potentielles femmes que des gamines insignifiantes, sans rien en leur faveur pour les rendre plus intéressante qu’une autre. Elles n’avaient que la beauté, qui s’estompera avec les années, mais aucune lumière d’intelligence ne brillait dans leur pupille. La barre avait été placée haute, comme un moyen très simple de garder encore un temps, sa liberté. Le temps pressait néanmoins et pour être pris au sérieux à l’Assemblée, il lui fallait quérir une vie qui ne lui faisait pas spécialement de l’oeil.

Jusqu’à ce jour, où il avait entrevu Lady Victoria Davis lors d’une soirée mondaine.

Et elle se tenait à présent là, derrière l’entrée où le majordome s’enquit d’ouvrir la porte. Ferdinand n’avait pas lésiné sur son apparence et avait vêtu un de ces costumes trois pièces, dernier cri, avec la chaine en or de sa montre gousset visible à l’avant de son veston noir. Aucune histoire particulière derrière cet objet qui n’avait aucune valeur sentimentale, simplement le désir d’afficher ses richesses. Beaucoup étaient émerveillés par cela, questionnant la provenance du bijou, se demandant s’il s’agissait là d’un objet de famille transmis de génération en génération. Lorsque cela arrivait, Ferdinand pouvait se mettre à rire d’une manière qui se voulait moqueuse et désinvolte ; il n’en avait cure du sentimentalisme, tout ce qui avait attrait à cela n’avait pas à être affiché, mais simplement à résider dans son coeur. Là où personne ne pouvait fourrer son nez.

Madame Davis, Monsieur Davis. Je vous remercie d’emblée d’avoir accepté mon invitation, répondait-il sur un ton charmant, qui laissait entrevoir toute la parfaite éducation dont il avait bénéficié. Lorsque le paternel lui présenta officiellement Victoria, il la gratifia d’un sourire discret, sans lâcher du regard cette paire d’yeux qui semblait vous transpercer. Il tendit la main vers Victoria, afin d’attraper la sienne du bout des doigts, pour y déposer un premier chaste baiser. Vous revoir me donne encore davantage de plaisir qu’un bal organisé par le Capitole de Sacramento lui-même, dit-il sur le ton de l’humour, qui emporta quelques rires de Mr. Davis. Il lâcha à regret cette douce main et les invita à le suivre jusqu’au salon, où les domestiques attentaient leur arrivée, plateau en main. Je vous en prie, servez-vous ! leur intima Ferdinand, qui fit un signe discret à son majordome. Celui-ci s’absenta alors, pour revenir quelques minutes plus tard, chargés de paquet. Comme vous le savez, commença Ferdinand, je reviens d’un séjour à Washington. Je vous ai apporté des présents qui j’espère vous feront honneur. Un signe du menton donna le feu vert à son employé qui s’approcha, silencieux. Ferdinand prit d’abord le cadeau de Mrs. Davis, dont le visage fermé ne lui disait rien qui vaille, mais il savait y faire avec les dames les plus récalcitrantes ; elle finirait par se rendre compte qu’il était le gendre idéal. C’est un parfum très délicat, tout droit venu de Paris, il n’est pas encore sur le marché, expliqua-t-il avant de passer à Jonathan. Mr. Davis, de longues discussions entre hommes nous attendent, pour cela quoi de mieux qu’un excellent cigare et une des meilleures bouteilles de whisky qu’on puisse trouver sur le sol américain ? Le présent sembla faire plaisir à son invité, qui ne retint pas sa petite exclamation de joie.

Il était simple pour Ferdinand de faire plaisir aux autres, il se contentait à simplement débourser des dollars en objet de luxe. Les gains matériels étaient à sa portée, aussi facile que se baisser dans un champs pour arracher une fleur. Se tournant enfin vers Victoria, il sortit cette fois un bel écrin, fait de bois poli et verni. A l’intérieur, la jeune lady allait découvrir un fin tissu en soie bleu, qui cachait un assortiment de bijou précieux, dont la valeur dépassait l’entendement. Il était presque inadéquat d’offrir pareil présent, pour une prétendante qui ne portait même pas encore la bague. Des boucles d’oreille, un collier et un bracelet ornaient le fond de la boîte. Ferdinand la laissa d’abord découvrir son cadeau, sans faire attention au silence qui s’était imposé à la seconde même où le scintillement des bijoux aveugla les parents. Le jeune Stanford tourna un visage souriant vers le couple Davis, toisa le regard de la mère à qui il défia tacitement d’oser protester face à un tel cadeau.

Est-ce qu’il vous plait ? demanda Ferdinand, d’une voix plus douce, à l’intention de sa promise dont il aimerait entendre la voix. Il s’enquit du collier, détaillant la pierre bleue. Je l’ai choisi car il a le même éclat que vos yeux, Lady Davis. A ce stade, il ignorait totalement la présence des parents. Seule comptait Victoria, dont il contourna la silhouette pour se retrouver derrière elle. Son chignon parfait ne laissa pas place aux mèches rebelles, dans lesquelles il aurait voulu passer ses doigts ; mais qu’importe, chaque chose en son temps, il saurait prendre son mal en patience. Dans un geste lent, Ferdinand plaçait le collier autour de son cou. Il avait rapproché son visage du sien, humant une fraction de seconde l’odeur émanant de sa chevelure. Il prit son temps pour refermer le collier, profitant de cette proximité pour tâter un terrain encore inconnu.

Se détachant finalement, Ferdinand se rappela qu’ils n’étaient pas seuls. Il lui faudrait voler un instant pour se retrouver seul avec Lady Davis, ne serait-ce que  pour pouvoir échanger même quelques mots. Mrs. Davis s'installa auprès de sa fille, tandis que le père se joigna sur le canapé d'en face, près de son futur gendre. Levant son verre, Ferdinand posa ses yeux sur sa future épouse.

A nos deux familles.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyMar 8 Nov - 0:46


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Les présentations avaient été des plus formelles. Leur hôte se tenait droit, fier dans l’antre qu’il habitait avec une distinction certaine. Alors qu’il saluait ses parents, Victoria avait levé le regard sur les murs tapissés, sombres mais ornés de divers tableaux. L’ensemble pouvait sembler austère, froid. Et pourtant, dans ce hall, elle semblait apprendre déjà, à connaître l’homme qu’on lui destinait.

Quittant ses rêveries du moment, elle s’était avancée quand son père l’avait sollicitée, droite, grâcieuse et délicate dans le moindre de ses mouvements. Il était indéniable que sa beauté allait de paire avec la jeunesse qui se lisait sur ses traits. S’inclinant avec un profond respect, saluant son hôte et futur époux avec une volonté de bien faire déjà fort marquée, elle s’était redressée, lui adressant quelques mots et lui offrant ses prunelles d’azur. Avec délicatesse, il avait tendu sa main dans laquelle elle avait plongé la sienne, la laissant se faire porter aux lèvres de l’homme qui déposa sur le satin de ses gants de satin. Lui offrant un premier compliment, flattant son ego d’une boutade, il la poussa à sourire plus franchement, détournant un instant le regard, ses joues se teintant d’un léger fard rosé. Seulement, le compliment avait fait rire son géniteur, tant il était poussé à son paroxysme. Evidemment, elle n’arrivait pas à la cheville d’un tel événement mais l’idée même d’y être comparée lui suffisait.

Récupérant l’extrémité de son membre supérieur, elle laissa ses parents emboîter le pas de l’homme avant de se faire queue du petit cortège qui s’avança jusque dans un salon de taille des plus respectables en proportion de la demeure. Invitant ses convives à se servir, Victoria n’en fit rien, bien peu encline à briser montagne de règles d’étiquette en se faisant plus gourmande qu’elle ne l’était. D’ailleurs, seul l’homme de la famille Davis s’était aventuré à empoigner une flûte. Charlotte, elle, avait pris soin de saisir la main de sa fille dans la sienne, comme pour affirmer son souhait de ne pas la laisser partir. Un étrange silence s’était installé, bien rapidement coupé par le retour du Majordome et d’un valet qui portait des paquets. Intriguée, Victoria avait levé un sourcil, son attention s’en retournant à cet homme fort étrange qui avait repris la parole. Washington. Pour celle qui n’avait eu que bien peu l’occasion de voyager, même au sein des Etats d’Amérique, la mention de la grande ville eut dont de nourrir la curiosité brillante dans son regard. Aurait-elle seulement l’opportunité un jour de s’y rendre ? Cette opportunité était-elle dès lors plus assurée que son mariage serait prononcé avec cet homme ? Elle notifia l’information alors que, tel un véritable décrypteur des pensées des membres de la famille Davis, il s’avança d’abord vers sa mère. Cette dernière fut bien forcée de lâcher la main de sa fille unique pour mieux réceptionner le présent. Un parfum très délicat, tout droit venu de Paris. La mention de la capitale français força Charlotte à faire tomber un instant son masque, trop stupéfaite pour ne pas réagir. Mais c’était fort mal connaître la matriarche de penser qu’elle se laisserait tout bonnement amadouer par un nœud de satin retenant un précieux trésor. « Merci… Délicat, dites-vous ? J’espère qu’il n’en est pas moins doté de certaines notes plus caractérielles, je ne me verrais pas porter un parfum trop effacé, cela ne me ressemblerait pas. » Le regard qu’elle adressait à Ferdinand Stanford, en dépit de son sourire aimable, se faisait rapace. Un mot de trop et il semblait à Victoria que sa mère pouvait bondir pour mieux le saisir à la gorge. Expirant longuement, tentant de garder calme et contenance, elle préféra reporter son attention sur son père et sa joie communicante, souriant quand il reçut avec plaisir cigare et whisky. « Mon cher monsieur Stanford, je crois que vous savez comment faire plaisir à un homme… Et vous faire plaisir en même temps, car j’aime à penser que nous boirons cette bouteille ensemble, à de bien diverses occasions. » Il lui adressa un regard entendu avant de glisser une œillade vers sa fille. Cette dernière lui avait souri, n’étant pas idiote, comprenant que la première occasion serait certainement ses Noces.

Admirant la générosité de l’homme en dépit des réactions diamétralement opposées de ses parents, Victoria s’interrogea sur la nécessité de tout ceci. Souhaitait-il faire étalage de ses richesses à sa future belle-famille, ou espérait-il les séduire pour les rassurer quant à l’avenir de leur enfant ? Ne disant rien, elle avait finalement refermé ses doigts sur ce coffret de bois qu’il lui avait tendu sans rien dire. Ainsi, elle n’aurait pas le descriptif du contenu de son présent et se voyait forcée de l’ouvrir pour le découvrir. Adressant à l’homme un regard curieux, elle finit par soulever délicatement le couvercle avant d’écarter la soie avec délicatesse. Et alors, ses yeux s’étaient écarquillés. Les lèvres entrouvertes, aucun son n’en sorti alors même qu’elle admirait les joyaux qui se trouvaient là. La parure était merveilleuse, les boucles d’oreilles et le bracelet étant sertis de diamants quand le collier était avant tout orné d’une pierre plus conséquente d’un bleu azuré. Le silence avait pris possession de la pièce, Victoria finissant par relever le regard vers ses parents, son père lui adressant un sourire et un hochement de tête entendu quand sa mère sembla prête à exploser. Est-ce qu’il vous plaît ? Les yeux pivotant vers le responsable de son émoi, elle finit par ciller avant de parvenir à retrouver l’usage de la parole. « Je… Oui… Oui, bien sûr. Mais… C’est bien trop, je ne sais si je peux… » Accepter un tel présent ? Elle n’eut guère le temps d’achever son propos que déjà, il s’était emparé de la pièce maîtresse de cette boîte, portant l’attention sur ce bleu si particulier. Je l’ai choisi car il a le même éclat que vos yeux, Lady Davis. Son regard plongeant à nouveau dans le sien, elle ne sut que dire. Alors, tandis qu’il se glissait dans son dos, ses mains venant jouer devant elle pour mieux glisser l’objet autour de son cou, elle porta ses doigts à cette pierre désormais étrangement précieuse à son cœur. Si proche d’elle alors qu’il s’affairait à boucler le fermoir, elle crut sentir son souffle tiède sur sa nuque frémissant malgré elle.

Finalement, achevant son travail, il s’écarta d’elle, poussant Victoria à relever à nouveau les yeux vers lui, un sourire conquis sur les lèvres. « Merci… Merci infiniment pour cette merveille, vous n’étiez en rien obligé. » Et elle se sentait bien peu en capacité de lui rendre pareille attention. Déglutissant avec force, reprenant contenance, elle se laissa guider jusqu’aux canapés, sa mère s’imposant à ses côtés quand les hommes leur firent face. Un valet leur présenta d’autres flûtes et ainsi installées, les deux femmes s’autorisèrent à en prendre une, participant ainsi au toast que lançait le maître de maison. « Et à un avenir en commun. » Souriant de plus belle devant l’enthousiasme plus que visible de son père, Victoria leva son propre verre quand Charlotte n’eut qu’une ébauche de mouvement, noyant un instant son amertume dans le contenu de ce dernier. Puis, sans prévenir, la matriarche lança une nouvelle pique. « Eh bien, monsieur Stanford… Peut-être pourriez-vous commencer par nous parler de vous ? Après tout, j’ignore, pour ma part, tout simplement qui vous êtes… » Retenant un instant son souffle, Victoria tenta d’éviter qu’elle ne détaille plus encore son propos. « Enfin, Mère… Nous savons déjà deux choses : Monsieur Stanford est un homme de goût et de nature généreuse… » Il allait falloir leur faire front commun, tous, pour éviter que la mère de la future mariée ne vienne définitivement tout capoter. Et au visage soudainement fermé de son époux, il y avait fort à parier qu’elle ne faisait qu’entamer les hostilités…


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyVen 11 Nov - 10:12



Un bout de chemin allait devoir être parcouru avant que la glace ne fonde entre Ferdinand et sa future belle-mère. Cela ne dérangeait pas le politicien d’être en mauvais terme avec elle, après tout, c’était avec sa fille qu’il allait passer sa vie. Mais là tout de suite, la seule chose intelligente que le jeune homme pouvait faire, était d’afficher un sourire malgré la remarque à l’encontre du parfum. Evidemment, Ferdinand savait que ce présent n’était qu’un prétexte pour elle de montrer son mécontentement. Et il allait y répondre avec toute la politesse dont il pouvait faire preuve. Vous pensez que la délicatesse est dépourvue de caractère, Mrs. Davis ? Vous auriez bien tort de penser cela étant donné que votre époux m’a parlé de votre fille comme d’une personne… délicate. Son ton restait aimable tandis que ses yeux brillaient d’une lueur ardente. Bien sûr, elle pouvait déclencher et nourrir ce petit jeu, mais elle ignorait être face à un adversaire qui pouvait s’avérer être redoutable. La réaction de Victoria avait été bien plus plaisante à analyser. Le corps s’exprimait souvent de manière bien plus explicite que le langage oral, et face à l’observation fine et minutieuse de Ferdinand, il put lire sur la peau frémissante de sa promise que le cadeau ne lui était pas indifférent. Tandis qu’elle bredouillait des remerciements, l’hôte regardait cette pierre bleue scintillante au dessus de sa poitrine ; voilà un bijou en parfaite harmonie avec son teint, son visage. Elle reflétait une innocence qui l’attirait comme un aimant, lui qui n’avait fréquenté des femmes plus ouvertes et extraverties. Lui, était aujourd’hui dépourvu de cette innocence, alors se voir irrémédiablement charmer par Victoria n’était pas anodin.

Tous assis, le feu crépitant dans la cheminée au milieu du salon, les premières conversations pouvaient suivre leur cours en attendant le diner. Lorsque la voix de Mrs. Davis s’éleva, pour une fois de plus chercher à heurter celui dont elle ne voulait pas comme beau-fils, celui-ci se permit une remarque qui pouvait être jugée déplacée mais qui, en vérité, était récurrente dans son milieu. Un milieu plein de vautours où se bagarrer à coup de poings de manière impulsive et néandertalienne était mal vu, mais tous les coups étaient permis oralement. La politique est un domaine masculin où il est compliqué d’en saisir les rouages, Mrs. Davis, cela ne m’étonne donc pas que vous… ignoriez qui je suis, car j’ai voué ma vie à cette politique, répondit-il tout naturellement sans même ciller, mais je me ferai un plaisir de combler les blancs. Mon cher père fait parti de l’Assemblée au Capitole de Sacramento, ce qui explique d’ailleurs son absence ce soir. Mrs. Stanford se trouve à ses côtés. Il but plusieurs gorgées tandis que son regard errait sur la silhouette de la matriarche. Je fais parti des représentants du pays, et la Californie est mon but ultime, c’est là où j’ai vécu et grandi. Je ne la laisserai pas entre les mains d’incompétents qui ne voient qu’une infime partie d’un potentiel immense. Il avait fini cette phrase en dirigeant, cette fois, son regard sur Victoria. Elle était là, silencieuse, à écouter. Et dans ces pupilles, Ferdinand semblait voir cette curiosité, cette envie de comprendre et d’apprendre. Elle était intelligente, bien plus que sa mère appartenant à cette ancienne génération de femmes à qui on avait établi une liste de choses à faire dans la vie et à laquelle elles devaient se cantonner. J’ai de grands projets, Mrs. Davis. Votre fille pourrait avoir l’opportunité de les façonner à mes côtés, je ne dirais pas non à une touche plus délicate. Comme il croyait à ses belles paroles, car qui ne rêvait pas d’une relation si fusionnelle avec sa moitié qu’il n’y avait plus aucun jardin secret ? Que l’un finissait les phrases de l’autre ? Mon parcours est semblable à beaucoup, après les cours à domicile j’ai réalisé un cursus en droit. Mais je ne veux pas me limiter à la défense d’une personne aux barreaux. Mon père, Christopher Stanford, est un modèle à suivre ! Je serai fou de ne pas emboiter ses pas. Ferdinand visait le pays entier, et son désir secret d’atteindre la présidence était enfoui dans son coeur. Abraham Lincoln avait bien foulé le sol du Congrès, lui qui n’avait que 25$ en poche après sa traversée maritime. Il avait bien été élu Président il y a cinq ans, avec avec presque 40% des voix.

Mais trève de conversations ennuyeuses ! dit-il avec engouement. Ses yeux se posèrent sur Victoria, à qui il s'adressa directement. Votre père m'a loué vos talents de pianiste. Je suis moi-même un adepte de cet instrument à cordes. Me feriez-vous l'honneur d'un duo en votre compagnie ? dit-il en tendant une main vers elle. Le piano à queue se trouvait dans une pièce voisine, dans un bois sombre et verni. Des canapés en velours y étaient disposés pour les invités qui savaient apprécier la musique et se laisser bercer par elle.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyDim 13 Nov - 1:09


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Sa mère semblait ne pas vouloir concéder le moindre morceau de terrain. Victoria ne pouvait que s’inquiéter des conséquences d’un tel entêtement face à une décision qui était importante pour son avenir. Intérieurement, elle songeait déjà au renoncement que pourrait exprimer monsieur Stanford si sa future belle-mère continuait à se montrer tant désobligeante. Ou pire, aux exigences qu’il pourrait formuler concernant cette mère pénible dans leur avenir commun. La jeune demoiselle appréciait trop sa mère pour accepter de renoncer à elle et, pourtant, si les Noces avaient bien lieu et que Ferdinand le lui demandait, alors elle n’aurait pas de raison de lui refuser cette faveur, n’étant que trop d’accord avec les limites déjà franchies par Charlotte Davis. Mais l’homme, tel que son père avait su lui décrire, n'était pas genre à se laisser effrayer à la première remarque cinglante. Savant et orateur certain, il parvint à retourner les propos de la mère de la jeune femme contre elle en l’espace d’un rien de temps, invoquant Victoria dans ses propos qui ne s’en offusqua guère. Charlotte aurait alors pu tuer d’un regard, ce pauvre monsieur Stanford serait mort une dizaine de fois.

Espérant que les choses sauraient se calmer pour la suite de la soirée, elle avait également tenté de nuancer le propos de sa génitrice quand vint le temps des conversations plus personnelles, cependant envieuse d’en savoir également plus sur cet homme à qui on souhaitait la voir mariée. Alors, avec une patience que Victoria avait sue lui reconnaître, il expliqua que la politique était un domaine trop masculin pour que les dames puissent en saisir les rouages. Ainsi, ce n’était pas étonnant qu’elles ignorent toutes deux de qui il s’agissait puisqu’il baignait dans ce milieu. Poursuivant son discours, il précisa la position de son père et donc les raisons de son absence en cette soirée, ainsi que celle de sa mère. Intérieurement, la jeune femme fut doucement déçue de ne pas pouvoir rencontrer ces personnalités qui feraient également partie de son monde prochainement. Les rencontrer uniquement le jour de leurs Noces, voilà qui était un peu triste, à ses yeux. Et si sa belle-mère émettait plus de doutes à son sujet que sa mère à l’encontre de Ferdinand ? Saurait-elle seulement la convaincre que, malgré son jeune âge, elle est bien au courant de ce que le monde attendait d’elle ?

La Californie est mon but ultime. Elle était là, cette ambition décrite par son père dont elle croisa le regard un instant avant de laisser son potentiel fiancé lire à nouveau en elle à travers ses pupilles. Portant son verre à ses lèvres pour masquer la gêne que cela procurait, elle l’écouta évoquer les grands projets qui étaient les siens, précisant alors que Victoria pourrait les façonner avec lui. C’était peut-être la première fois qu’elle prit conscience de la réalité de tout ceci, que ces fiançailles abordées en aparté pouvaient désormais être réelles. Reprenant à nouveau les paroles de la matriarche dans les siennes, il provoqua un demi-rire chez Jonathan Davis qui finit par noyer cette légère hilarité dans son propre verre. Evoquant alors son parcours, il aborda son statut d’avocat et Victoria sourit de plus belle. Elle n’aurait pu épouser homme qui ne vivait que par l’héritage de ses parents. Ferdinand Stanford avait construit son existence et cela le rendait plus séduisant qu’il ne l’était déjà. « Je dois vous confesser mon admiration pour votre parcours, Mr Stanford… » Des flatteries pourtant sincères. Mais rapidement, il évoqua des conversations ennuyeuses et tourna son attention vers elle. Votre père m'a loué vos talents de pianiste. Tiens donc… Haussant les sourcils, le regard de la brunette s’était tourné vers le principal intéressé qui sourit quand il entendit la proposition de son futur gendre. Souriant hochant doucement la tête, elle déposa le verre qu’elle tenait sur la tablette à côté du sofa dans lequel elle était assise. « Ma foi… L’honneur est pour moi. J’espère être à la hauteur de votre pratique. » Glissant à nouveau sa main dans la sienne, elle s’était levée, suivie de près par sa mère. « Charlotte, très chère, rasseyez-vous donc… La musique s’écoute, nul besoin de la voir, nous pouvons tous deux écouter ce quatre mains depuis le salon, j’en suis certain. » La mère de Victoria sembla sur le point d’exploser. Et pourtant, face à son époux, en société, elle n’avait rien à redire, son séant reprenant place sur son siège.

Guidée par Ferdinand, s’éloignant ainsi de ses parents bien que sachant qu’ils pouvaient l’entendre si la voix était trop forte, elle finit par se racler doucement la gorge avant de prendre la parole sur un ton assez bas. « Je… Je vous prie de bien vouloir pardonner l’odieux comportement qu’a choisi d’adopter ma mère. Cela ne reflète en rien la femme aimante et respectable que je connais. Elle n’est que très peu convaincue du bien fondé de tout ceci et espère certainement vous voir changer d’avis concernant… Le mariage évoqué avec mon père. » Son regard se fit timide tandis qu’il s’installaient tous deux devant l’instrument aux touches noires et blanches.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyDim 13 Nov - 12:02



Victoria Stanford, pensait le futur gouverneur du territoire californien. Cela sonnait bien à ses oreilles et ferait taire bien des rumeurs sur sa personne. Les attentes le concernant cesseraient de peser constamment sur lui, et cette jeune femme qui venait le complimenter sur son parcours à peine entamé, avait les épaules pour cette vie. Il ne lui demanda pas de conter son propre cheminement qui l’avait conduite ici, non pas car il ne s’y intéressait pas, mais parce que Ferdinand aurait tout le temps d’apprendre à la connaître lorsqu’il l’emmènerait déjeuner en tête-à-tête. Ce rendez-vous familial était plus une formalité encouragée par la société, mais avant même que les Davis ne franchissent le seuil de sa demeure pour partir, Jonathan lui aura permit de voir sa fille promise seule, dans un lieu public.

Alors qu’il menait son invitée vers la pièce voisine, il entendit le paternel doucement dire à sa femme de rester à sa place. Il était bien soulagé d’avoir au moins une personne qui bénirait cette union, quoiqu’il arrive. Bien que Jonathan avait tout intérêt à ce que ce mariage ait lieu, Ferdinand n’aurait pas aimé forcer quique ce soit à accomplir son devoir, quel qu'il soit.

Dans un murmure, comme si Victoria lui confiait un premier secret, la jeune femme se confondit en excuse pour le comportement déplacé de la matriarche. Ferdinand l’écouta sans se dépeindre du sourire victorieux sur son visage, avant de les arrêter à mi-chemin pour lui faire face. Son regard détailla ses magnifiques yeux bleus, qui le regardaient comme s’il avait toutes les réponses aux questions. Il aimait la façon dont elle avait de poser ses pupilles sur sa personne, cela lui donnait le sentiment d’être fort, invincible. Il était bien connu que les hommes trouvaient refuge chez une seule femme, qu’en elle résidait leur force. Les mains de Ferdinand s’enquirent des siennes, réfugiées dans leur gant en satin. Lentement, il retira le délicat tissu, tout en répondant dans ce même murmure. De toute évidence, je ne saurais accéder à la requête de votre mère, maintenant que mon regard s'est posé sur vous. Une première main fut libérée, permettant à Ferdinand de sentir la douce peau de ses doigts. Que votre voix hantera désormais mes songes. La paire de gants fut déposée sur un meuble décoratif. Il garda dans son emprise ferme, ces jeunes mains dont il baisa un à un le dos, sans détacher son regard de sa promise. Il ne me manquerait plus qu'à vous embrasser pour que vous possédiez définitivement mon cœur, Victoria, mais pour cela je saurai être patient. Courtiser une femme était pour lui un exercice facile, car il n'avait que trop jouer durant ces années d'étude. Mais la saveur de cette activité changeait au contact de Victoria, car les enjeux étaient autres, car elle était autre.

Ferdinand lui rendit sa liberté et l’invita à prendre place sur le siège double. Une partition de Schumann était posée contre le pupitre, avec derrière elle, le couvercle déjà levé. Le clavier en bon état laissait malgré tout deviner que l’instrument était régulièrement sollicité par le modeste artiste vivant sous ce toit. Les images d'Orient du virtuose était un morceau récent mais connu, alors Ferdinand en joua les premières notes, afin d'aiguiller l'oreille musicale de sa partenaire et lui donner les informations nécessaires pour le suivre. Lorsqu'il jouait, l'héritier arborait un visage sérieux et concentré, les yeux rivés sur l'acharnement de ses doigts qui viraient parfois vers celles de Victoria, dont le doigté impressionnait. Il était important pour Ferdinand d'avoir des points communs, et la musique faisant grandement partie de sa vie, il était ravi de constater qu'elle n'était pas méconnue chez Lady Davis.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyJeu 17 Nov - 23:41


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Sa main s’était d’abord glissée dans la sienne, acceptant cette invitation à jouer du piano à ses côtés, avant que ses doigts ne saisissent machinalement son bras, comme une évidence. Menée par son hôte dans le petit salon de musique qui se trouvait dans la pièce adjacente, elle lui avait offert quelques premières confessions sur le ton du secret, espérant davantage que sa mère ne l’entende guère alors même qu’elle ne lui accordait pas raison. Il lui était plaisant de se trouver à ses côtés, la facilité avec laquelle leur démarche respective s’accordait à l’autre venant souligner cet unisson qu’elle n’avait fait qu’ignorer jusque-là. Comment sa mère ne pouvait-elle pas le voir ?

Finalement, il stoppa leur avancée, forçant la demoiselle à hausser ses sourcils parfaits, son regard tombant irrémédiablement dans le sien alors qu’il se plaçait face à elle. Allait-il critiquer, à son tour, les manières peu éduquées de sa mère et ainsi, remettre en cause cet arrangement qui était le leur ? Et pourtant, alors que les mains du gentleman se refermaient sur les siennes, jouant de ses doigts pour mieux évincer le satin, il lui répondit sur un ton similaire. La flatterie était chose qui marchait toujours chez les femmes et Victoria n’était pas indifférente à celle-ci. Seulement, des hommes lui ayant fait nombre de compliments, aucun n’avait eu ce regard trahissant la véracité de son propos. Ce qui se tramait entre eux s’apparentait davantage à une étrange alchimie doublée d’un magnétisme inexplicable. Tel le destin lui ouvrant les yeux, elle n’aurait voulu être nulle part ailleurs qu’en ces lieux en cet instant. Le satin quitta l’une de ses mains alors que ses joues se teintaient d’un léger rose, sa main retombant dans celle de l’homme, leurs épidermes venant se rencontrer pour la première fois. Poursuivant ses dires, s’acharnant sur le second rempart entre leurs peaux, il vint souligner qu’au-delà de sa beauté physique, il appréciait également le son de sa voix. Détournant un instant le regard, le pourpre montant à ses joues, elle laissa ses lèvres s’entrouvrir alors qu’il portait à ses lèvres les deux extrémités de la belle, les embrassant avec douceur et sincérité. Il ne me manquerait plus qu’à vous embrasser pour que vous possédiez définitivement mon cœur, Victoria. Les prunelles vibrantes le dévisageaient alors même qu’elle espérait qu’il n’agisse, scellant pour de bon leur destin.

Mais l’homme avait des manières qui ne pouvaient aller à l’encontre de son désir. Je saurai être patient. Elle n’osait plus dire mot, se contentant d’être menée jusqu’au piano où elle prit place, s’asseyant sur le large tabouret de velours, ses doigts venant rencontrer les touches d’ivoire pour la première fois, osant appuyer sur l’une d’elle pour vérifier le fonctionnement autant que la sensibilité de celui-ci. Guettant la partition qui se trouvait là, elle fut surprise de trouver une œuvre qu’elle avait déjà pratiqué par le passé, souriant doucement, satisfaite de connaître cet avantage qui ne la rendrait pas ridicule. Le capot du piano à queue était levé, permettant une meilleure qualité du son et les deux artistes avaient pris place. Ferdinand entama l’œuvre, les notes aigues se faisant entendre avant que la jeune femme ne vienne glisser ses mains sur le clavier, appuyant le thème qu’il interprétait par les notes plus graves. A de multiples reprises, leurs doigts s’étaient faits si proches qu’ils semblaient s’être apposés les uns sur les autres. Souriant durant toute leur interprétation, n’osant lâcher du regard la partition ou ses mains, elle ne releva la tête vers lui que lorsque la dernière note fut réalisée, instant demeurant dans l’air pendant quelques secondes avant que le silence ne se fasse. Souriant plus encore, assise là, juste à ses côtés, si proche de lui, elle finit par rompre cet instant volé. « Ainsi donc, vous excellez également au piano… J’ai à prendre encore bien des leçons si je souhaite pouvoir espérer vous faire honneur sur cet instrument. » Ses doigts revenant sur les touches, sa main droite avait glissé sur la gauche de l’homme, caresse la surprenant certainement tout autant que lui, provoquant un nouveau fard sur ses joues délicates. « Pardonnez-moi, je suis parfois bien peu sûre de mes gestes. » Toussotant légèrement, elle espérait bien profiter de cette intimité provoquée pour mieux échanger avec lui… Y compris sur des sujets plus tâtillons. « Quelle autre qualité mon père aura-t-il dû mettre en avant, pour mieux vous convaincre d’accepter ces Noces… ? » Elle n’était pas idiote et comptait bien le montrer, d’une manière ou d’une autre.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyDim 20 Nov - 11:58



A l’inverse de Victoria, tandis que leurs doigts pianotaient sur le clavier, Ferdinand ne pouvait se résoudre à détacher son regard d’elle. La partition, il la connaissait comme le fond de sa poche, mais cette jeune et élégante femme à proximité était encore un mystère à élucider. Observateur comme il était, le jeune Stanford appréciait pouvoir tout analyser et comprendre, y compris chaque mimique d’un être humain qui attiserait son attention. Tandis qu’elle jouait, sa concentration était rivée sur ses mains, qui parfois frôlaient les siennes dans ce vertigineux élan musical. Une beauté naturelle qu’aucun maquillage n’avait besoin d’embellir. La dernière note se joua et enfin, les iris bleus de Lady Davis croisaient les siennes. J’ai bien hâte de vous voir exceller à mes côtés, lui répondit Ferdinand, de plus en plus à l’aise en la compagnie de la jeune femme. Mais sachez déjà que vous écouter est un plaisir. Elle possédait cette attraction qui l’attirait indéniablement. La caresse involontaire le fit intérieurement sursauter, il était si subjugué par ses yeux qu’il en avait oublié sa maîtrise. Elle s’excusa et il sourit, en venant doucement reprendre la main de Victoria dans la sienne. Sa poigne n’était pas ferme et elle pouvait s’en dégager quand elle le souhaitait, mais simplement, il avait glissé sa paume contre sa jumelle et ce contact était électrisant. Le bout de ses doigts caressait l’extrémité de ses longues manches, cherchant presque à se faufiler sous le tissu pour espérer sentir le poignet de la mademoiselle.

Pour la suite de leur entrevue plus intime, Ferdinand n’aurait certainement pas parié à ce qu’elle pose une telle question. Et pourtant, elle l’avait fait, dévoilant une part de sa personnalité qui désirait peut-être prendre davantage de place, dans ce monde. Ou avait-elle seulement souhaité qu’il sache qu’elle n’était pas une de ces filles sans cervelle qui ne comprenaient rien à ce qui les entouraient. Mais ça, il le savait.

Ferdinand ne répondit pas tout de suite et se remit à jouer au piano, rendant à Victoria la liberté de sa main. Si la musique s’arrête, votre mère risquerait de venir jeter un coup d’oeil pour voir si je me comporte comme un gentleman avec sa fille, dit-il avec un sourire. Ensuite, les traits de son visage semblaient tirés, une fraction de seconde. Comme s’il était en proie entre deux décisions à prendre, deux chemins bien distincts.
Comme tous les pères, le vôtre a fait étalage de vos talents, de votre beauté, de votre intelligence, commença-t-il par dire. Il m’a également parlé de la facilité des femmes de votre lignée à enfanter, à ces mots il jeta un coup d’oeil à Victoria, l’air de sous-entendre que c’était particulièrement vieux jeu pour les patriarches d’en parler mais que cela se faisait, comme un gage fragile qu'on espérait ne jamais remettre en cause. Les notes se faisaient plus intenses sous ses doigts, plus dramatiques. Vous n’êtes pas sans savoir, je crois, que ce mariage a surtout pour but de sauver votre entreprise familiale. Ne vous méprenez pas, j’y vois aussi mon compte, mais… La succession d’accords se multipliaient dans un rythme effréné. Je me sens chanceux que ce soit vous et pas une autre. Pour être honnête, Victoria, je n’ai pas dû courtiser qui que ce soit dans ma vie. Mais avec vous c’est facile car cela se fait naturellement. Je me sens bien, auprès de vous. J’espère que ce sentiment est réciproque, car je ne souhaiterai en rien vous forcer. Si ces Noces peuvent marier l’utile à l’agréable, j’en serai plus que comblé. Les notes devenaient lentement plus douces, perdant de leur fiévreuse entrain. Il avait omis des détails mais cela était une obligation. Hélas, la vérité toute entière n’avait pas sa place ici et peut-être qu’en l'occultant, elle finira par s’évanouir et Ferdinand oubliera qu’elle existe. Cette vérité ne changerait rien en la sincérité de ce qu’il éprouvait à l’égard de Victoria, seul ce fait devait être important.

Je serai ravi de connaître le fond de votre pensée, Lady Davis, renchérit-il alors que la musique mourrait petit à petit dans le silence.

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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyDim 20 Nov - 17:59


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Vous voir exceller à mes côtés. Les lèvres charnues de la demoiselle s’étaient entrouvertes, son regard azuré plongé dans le sien. Ainsi donc, il lui façonnait déjà cette place, lui offrant cette possibilité de se montrer au moins aussi bonne que lui, devant le clavier noir et blanc. Soulignant qu’il était fort plaisant de l’écouter, elle avait souri plus encore, acceptant ces quelques compliments avec une joie non dissimulée, satisfaite de constater qu’elle ne faisait pas d’erreur, qu’il prenait plaisir à la connaître et qu’il ne semblait pas désireux de revenir sur sa décision de faire d’elle son épouse, ou même d’hésiter à cela. Les choses étaient d’ores et déjà actées sans que rien ne puisse le défaire car tous deux étaient bien d’accords. Pour autant, la demoiselle n’était pas sotte et avait su formuler dans un questionnement sa volonté de connaître les arguments avancés par son père dans cette entente qu’ils avaient sur trouver.

Sa main avait été forcée de quitter la sienne, ce cher monsieur Stanford reposant les doigts sur le clavier, surprenant Victoria dans la reprise d’une autre pièce, soliste cette fois-ci. Et alors, sa voix couvrant le son délicat des cordes frappées, il lui souligna comme il n’était pas judicieux pour eux de laisser la musique disparaître définitivement sans quoi cela forcerait bien des questions à être posées. Souriant avec un certain amusement, pourtant, elle osa faire preuve d’un autre trait d’esprit, doucement provocateur. « Mais… Vous vous comportez comme un parfait gentleman, monsieur… A moins que cela ne soit voué à changer… ? » Pourquoi craindre la venue de sa future belle-mère si son comportement était exemplaire ? Le sourire doucement étiré en coin, Victoria laissa son regard se poser sur les doigts qu’il agitait sur les touches, admirant sa dextérité et son doigté parfait. Ses mains étaient celles d’un politicien, soignées, jamais abîmées par les travaux manuels, leur seul ennemi n’étant que le papier tranchant des pages d’un livre agressif.

Reprenant la parole, il souligna les qualités que son père avait su mettre en avant, baissant doucement la tête, accusant le coup d’une légère grimace quand elle dut constater qu’il avait même su penser à l’avenir commun de ce couple. Qui plus est, cet argument n’était qu’un mensonge quand on pouvait constater la lignée de Jonathan Davis. N’était-il pas homme qui n’avait pas d’héritier, qui n’avait su voir naître en son foyer que cette délicate jeune fille devenue femme par la force des choses ? Si ce monsieur Stanford n’était pas sot, il aurait su faire cette déduction lui-même aussi, ce n’était pas un mensonge qu’elle enfoncerait volontiers, soupirant doucement, ses doigts venant s’entremêler sur ses genoux, marquant sa gêne. Il avait repris la parole, la musique se faisant plus encline à des émotions mélancoliques, son discours accompagnant cela. Oui, elle savait tout ceci. J’y vois aussi mon compte, mais… Relevant ses yeux clairs vers lui, les accords appuyant l’instant, elle se laissa aller à un doux sourire quand il mentionna sa chance : celle de s’être engagé auprès d’elle. Faisant part d’une honnêteté profonde, il lui révéla ne pas avoir cherché à courtiser quiconque par le passé, ce qui pouvait expliquer son statut de célibataire à son âge déjà avancé. Mais il devait souligner la facilité de tout ceci, de cette cour qui n’était qu’un simulacre puisque les choses étaient déjà fixées. Cette rencontre n’était qu’une formalité à travers laquelle l’un ou l’autre aurait pu envisager de se rétracter mais, comme il le précisait si bien, tout semblait si simple entre eux qu’il était impossible que cet engagement soit brisé.

Elle avait souri poliment, réfléchissant beaucoup à ce qu’il disait, ne sachant trop comment s’exprimer sans se montrer plus brusque qu’elle ne l’aurait dû. Je ne souhaite en rien vous forcer. Ne le quittant plus des yeux, elle écouta les dernières notes de la mélodie s’éteindre à mesure qu’il achevait son œuvre. Réclamant le fond de sa pensée, elle haussa les sourcils, attendant qu’il n’ôte ses mains du clavier pour mieux y placer les siennes. Alors, imposant sa présence sur le clavier, elle se lança dans son interprétation de la Nocturne n°20 en do# mineur de l’admirable Chopin. Elle attendit que la mélodie plus aigüe se fasse entendre pour reprendre la parole. « Permettez-moi d’être honnête, à mon tour, monsieur Stanford, autant que je le puisse. » Lui adressant un regard de coin, sa main droite allant chercher ces notes lointaines en passant devant lui sans honte. « Je connais, en effet, les dessous de ce mariage puisque je suis celle qui a encouragé mon père à agir de la sorte. » Relevant à nouveau son regard, le dévisageant un instant afin de voir sa réaction, elle se concentra ensuite sur les touches à nouveau. « Peut-être est-ce également là ce qui pousse ma mère à se montrer si peu encline à accepter la situation, jugeant ma prise de décision trop complexe pour mon jeune âge. Mais, bien que formellement tenue à l’écart des affaires de mon père, j’ai eu tout le temps d’apprendre comment une jeune femme non-mariée pouvait offrir soutien à celui qui est jusqu’alors l’unique homme de sa vie. » Un dévouement et une loyauté sincères, voilà ce que Jonathan avait omis de préciser sur sa fille. Evidemment, il n’aurait pas eu à cœur de concéder qu’il n’était pas à l’origine de cette idée et que sa jeune enfant s’était portée volontaire pour venir colmater les trous d’un navire qui coulait. C’était pour cela qu’il n’avait pas souhaité la vendre de la sorte au premier venu et que sa propre réflexion de lui présenter Ferdinand Stanford était également profondément réfléchi.

Poursuivant la pièce, le ton se faisant plus léger par une variation en majeur, elle reprit également la parole. « Nous avons tous à gagner dans cette union, monsieur Stanford… Mon père, un investisseur pour remettre à flot son affaire ; vous, l’assurance de mettre la main sur cette entreprise dans un avenir lointain ; et moi… Un époux respecté et respectable qui saura assurer mon propre avenir. » La mélodie plus joyeuse s’éteignit pour que revienne cet air plus mélancolique. Pianotant inlassablement, elle soupira doucement. « N’ayez crainte, vous ne me forcez à rien. Je sais que mon père ne m’aura pas promise à un homme aux méthodes douteuses qui le pousserait à craindre pour ma vie… Ou la sienne. » Les derniers accords se firent entendre et doucement, elle releva son visage vers le sien alors que le son mourrait dans la pièce. « Et… Je ressens également, cette facilité à vous parler, à aspirer me trouver à vos côtés et cette volonté de vous plaire… Je suis heureuse, moi aussi, que cela soit vous… » Et naturellement, sa main était venue retrouver la sienne avec une tendresse déjà toute acquise.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyLun 21 Nov - 16:13



Parfait gentlemen ou non, votre mère semble ne pas me laisser le bénéfice du doute. Mais je ne la crains pas elle, Lady Davis, je crains simplement qu’elle ne vienne empiéter sur cette intimité dans laquelle je me complais avec vous. Son sourire enjôleur, son attitude séductrice, rien n’échappait à Ferdinand qui s’adonnait à cette danse millénaire pour plaire à une femme. Non, Mrs. Davis n’avait pas à avoir peur pour l’intégrité de sa progéniture ; car le politicien aux airs d’intello et premiers de classe, savait faire la différence entre une dame quelconque qu’on utilisait pour l’amusement et une femme qu’on désirait prendre pour épouse. Il était un traditionaliste qui ne dérogeait à aucune règle.

A son tour, les doigts de Victoria effleuraient le clavier. Ferdinand lui avait prié d’exprimer le fond de sa pensée, il voulait savoir ce qui se tramait derrière ses grands yeux bleus d’une douceur absolue. Ce qu’elle dit en premier lieu ne l’étonnait qu’à moitié, mais néanmoins le surprenait, malgré qu’il lui devinait une personnalité complexe. Victoria avait donc d’elle-même permis son père d’agir ainsi, pour le bien général de tous. Cette volonté et fidélité étaient pour le jeune politicien, des qualités vénérables qui pouvaient cependant s’avérer dangereuses en certaines situations, mais celles-ci n’étaient qu’hypothétiques dans son esprit qui anticipait constamment la moindre possibilité. Vos parents peuvent être très fiers de vous, de ce que j’entends. Votre mère finira par comprendre, je n’en doute pas. Les siens, de parents, étaient fiers aussi en ce qui concernait sa réussite professionnelle. Pour cela, ils n’avaient jamais rien eu à redire, Ferdinand était un excellent élève, puis étudiant. Ce n’était pas une question d’apprendre “facilement” mais de la volonté et la motivation à le faire, il en possédait une source inépuisable qui aujourd’hui encore le faisait avancer toujours plus loin. La seule chose qu’ils pouvaient décemment reprocher à leur fils unique était cette façade froide, ces jeux d’hypocrisie et de manipulation auxquels il jouait ouvertement, cette incapacité à créer sa propre famille, d’être un socle solide. Mais Ferdinand allait leur montrer qu’ils se trompaient.

Victoria énumérait les intérêts de chacun dans cette union. Le jeune Stanford ne cilla à aucun moment, pas même lorsqu’elle parlait de l’entreprise de son père “qui lui reviendrait de droit, plus tard”. Oh, Lady Davis, tout cela m’appartient déjà, pensait-il tandis que pour elle, il affichait un air compréhensif, en hochant lentement de la tête pour signifier qu’il était d’accord. Car il l’était. Mais une femme n’avait pas à connaître l’envers d’un décors qui dépasserait son entendement. Du moins, c’était avec cette conviction qu’il avait grandi, et elle aussi aux vues de ces paroles concernant sa mère “tenue à l’écart des affaires de mon père”. C’était ainsi dans toutes les familles, c’était une normalité.

Les notes de musique commençaient à s’envoler si loin qu’on ne les entendait plus. Le silence revenait au galop, menaçant de faire apparaître la matriarche au coin de l’entrée. Ferdinand regardait Victoria, ou plutôt la dévorait d’un oeil contemplatif. Le politicien avait dit qu’il désirait ardemment l’embrasser, mais qu’il faisait aussi preuve de patience. Était-ce là un premier mensonge qui s'immisçait entre eux ? Ferdinand le pensait, car tandis que ses pupilles erraient sur ces lèvres charnues, le désir de la faire sienne se fit plus pressant. Déglutissant légèrement, il inspira fort ; il devait reprendre contenance.

Un raclement de gorge le sortit de sa torpeur. C’était Jenson, son majordome, qui annonçait que le diner était servi avant de disparaitre au salon. Après le repas, j’aimerai vous faire une petite visite guidée de la maison si vous le permettez ? Après tout, elle viendrait vivre au milieu de ces meubles en bois massif, de ses lustres gigantesques et scintillants, de ses grandes fenêtres aux tentures épaisses. Elle ferait partie de l’âme de cette maison, qui abritait les Stanford depuis deux générations. La suivante suivrait sans doute rapidement, au vu de l’alchimie qui se produisait entre les deux futurs partenaires, mais c’était sans compter sur les nouvelles responsabilités qui s’annonceraient à l’horizon, pour le politicien.

Ferdinand se leva et tendit une main à Victoria, avant de lui offrir son bras. Ils rejoignirent les parents Davis au salon pour inviter tout le monde à passer à table. Celle-ci était longue, prévue pour quatorze personnes. Décorée avec goût, toute l’argenterie était bien disposée. Il n’y avait pas encore de mets fumants sur le centre, car Ferdinand tenait à ce qu’ils soient servis dès leur installation. Lady Davis, je vous en prie, fit-il en lui proposant l’une des chaises hautes. Un coussin incrusté dans le bois rendait l’assise plus agréable, pour un dîner qui tiendrait peut-être en longueur. Victoria était assise aux côtés de sa mère et face à Ferdinand, qui avait à sa droite, Mr. Davis. Leur verre fut à nouveau rempli, où à peine versé, l’odeur du vin emplissait les narines.

Je viens de passer un moment exquis à écouter et regarder Lady Davis jouer, renchérit Ferdinand avec un large sourire. D’ailleurs, il se tourna vers Jonathan, pourrais-je vous demander la permission d’emmener Victoria déjeuner avec moi, ce week-end ? Le restaurant français du centre, Le Petit Victorien, articula-t-il en un français travaillé, fait parti des meilleurs !

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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyMar 29 Nov - 0:01


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Elle ne souhaitait pas non plus voir sa mère faire son entrée et gâcher cet instant d’intimité qu’ils avaient su voler à la vue même de ses parents. Elle l’imaginait, la matriarche, en train de ronger son frein et chuchoter à son époux la folie dont il était victime. Son pauvre père risquait de ne pas survivre à cette soirée si l’instant durait… Et pourtant, prenant le relais sur le clavier, elle fit durer le plaisir, lui offrant la réponse qu’il attendait en se montrant d’une franchise certaine. Vos parents peuvent être fiers de vous. Elle sourit, la remarque sur sa mère ne la poussant qu’à hausser les sourcils avant de souligner : « Ne lui répétez pas combien elle doit être fière pour espérer la voir comprendre. Elle risquerait de penser que vous n’êtes pas assez bien pour moi… » Car elle le savait, Charlotte Davis aspirait au meilleur pour sa fille. Si l’amour pouvait être auréolé d’un parti plus que convenable, alors la mère serait aux Anges. Pour cela, elle peinait à comprendre en quoi le choix de Ferdinand Stanford pouvait être mauvais…

Achevant finalement son morceau dans des mots qui se voulaient honnêtes et francs, elle laissa ses mains retomber sur ses genoux, son visage se tournant vers son hôte, les prunelles azurées de son regard se plaquant dans celles, émeraudes, de l’homme. L’instant dura où il n’y eut nul mot échangé, les notes de musique se taisant pour faire place au silence. Elle sentait alors, cette étrange électricité parcourir son être, attirée vers lui comme un aimant, aspirant à connaître la caresse de ses doigts sur sa joue, celle de ses lèvres contre les siennes… C’était étrange et, comme il l’avait si bien souligné, d’un naturel effrayant. C’était un appel au vice qu’elle était prête à envisager…

Mais elle n’en eut pas le temps, sursautant quand le majordome avait toussoté, n’ayant pas même remarqué sa présence, détachant son regard de lui pour mieux reprendre contenance alors que l’homme annonçait le dîner. Déglutissant avec peine, elle lui accorda à nouveau son regard quand il lui proposa de lui faire visiter la demeure qui était la sienne après le repas. Était-ce sa manière de lui affirmer qu’il souhaitait la voir se familiariser avec des lieux qu’elle serait amenée à fréquenter davantage dans un avenir proche ? Son sourire s’étira sur ses lèvres, avec franchise. « J’en serais enchantée… Une demeure en dit bien plus long sur son hôte qu’on ne semble parfois vouloir le croire… » Et à mieux découvrir ses petits secrets, peut-être ? Au moins, pourrait-elle à nouveau converser avec lui avec une tranquillité plus marquée.

Saisissant à nouveau sa main, se levant du tabouret de pianiste, elle avait récupéré ses gants avant de prendre son bras, se laissant guider jusqu’à la longue table à manger. Ils y retrouvèrent les parents de la demoiselle et son sourire se fit plus large, trahissant le plaisir qu’elle avait eu à partager cet instant. Jonathan en sembla ravi. Charlotte… Doucement moins. Pourtant, ce furent tous ensemble qu’ils prirent place. Ferdinand semblait n’avoir plus d’yeux que pour elle, la guidant vers son assise, l’aidant à y prendre place, son fessier rencontrant le velours matelassé de la chaise. Sa mère fut installée à ses côtés alors qu’elle pouvait poursuivre à loisir de longs échanges de regards avec son voisin d’en face. Les mains délicatement posées sur les genoux, elle hocha la tête quand on lui présenta la carafe de vint, donnant son accord pour profiter de ces bonnes choses dont il ne fallait pourtant pas abuser.

La complimentant à nouveau, il força son sourire à venir se faire jumeau au sien, touchée qu’il puisse ainsi la mettre en valeur. « Notre fille a reçu la meilleure éducation possible, monsieur, ce qui inclut son apprentissage de la musique. » Pour une fois, Charlotte servait une vérité sans l’enrobait de réels piques. Était-ce le début d’un lâcher prise ? A sa mine renfrognée, rien n’était moins sûr… D’ailleurs… Tenant la table en haleine, se tournant vers son voisin de droite, il l’interrogea sur la possibilité d’emmener la jeune femme au restaurant pour un déjeuner. Son français la laissa, un instant, rêveuse. Jonathan, lui, approuva d’un hochement de tête. « L’idée me semble tout à fait raisonnable… Je suis heureux de constater que vous parvenez à vous entendre… » Et ses mots furent appuyés d’un regard entendu à l’adresse de l’un et de l’autre, son sourire franc trahissant son plaisir et son soulagement de savoir ses affaires déjà sauvées… « Peut-être devriez-vous interroger la principale concernée, monsieur Stanford… Victoria, chérie, je ne me souviens pas vous avoir un jour entendue apprécier la France et sa culture d’une quelconque manière… » Cillant, la fille observa la mère qui venait de plonger son amertume dans son verre de vin. Prenant une grande inspiration, un sourire tojours placé sur les lèvres, elle tourna son intérêt vers Ferdinand. « Mon Français est une petit peu difficile… » Grimaçant légèrement, elle finit par sourire, retenant un rire léger avant de reprendre en anglais. « Mais tant que vous ne me forcez pas à manger des grenouilles, je serais enchantée de ce déjeuner, monsieur Stanford. Il semblerait même que le nom de ce restaurant soit providentiel… » Victorien et Victoria possédaient la même racine, après tout. D’ailleurs… Ne venait-il pas de l’appeler par son prénom ?


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyJeu 1 Déc - 20:58



La répartie de la matriarche arracha un sourire en coin chez Ferdinand, qu’il partagea avec Victoria, en jetant un coup d’oeil dans sa direction. Pour lui, c’était un jeu dont il connaissait toutes les règles, et cette soirée était particulièrement divertissante dans le bon sens du terme. Car les enjeux étaient importants, et tout bonnement, il s’était épris de Lady Davis. Cela n’avait été qu’elle depuis le début, mais le jeune aristocrate se gardera bien d’avouer ce secret qui resterait sous scellé au fond de sa mémoire. Jonathan avait, bien entendu, accepté la demande de son hôte. A aucun moment, Ferdinand n’imaginait lui refuser quoique ce soit ; il se sentait tout permis, depuis le sommet de sa tour d’ivoire. C’était là un défaut qui pouvait le rendre très arrogant, sa mère elle-même ne supportant pas sa façon d’entrer dans une pièce, comme si tout lui appartenait. Et pourtant il était bien son fils, celui qu’elle avait tant bien que mal élevé, entourée de quelques nourrices et gouvernantes.

Madame, commença Ferdinand en réajustant sa manche, je doute que votre fille soit réfractaire aux découvertes de nouveaux horizons. Avec moi, elle n’aura de cesse de découvrir. Comment pourrait-elle ne pas apprécier une chose dont elle ne connait ni le goût, ni la couleur ? A ces mots, ses yeux verts se posaient sur les prunelles de Victoria. Un sous-entendu qu’elle seule pouvait comprendre en comparaison de ce qu’il lui avait dit plus tôt, lorsqu’ils étaient seuls. La voix de Lady Davis vint surplomber ceux de sa mère, dans un accent très charmant qui surpris Ferdinand, car il ne s’était pas attendu qu’elle se prête ainsi au jeu. Elle avait donc l’intelligence, la beauté, le talent, et l’humour. Quel était donc le défaut de cette femme qui serait bientôt sienne ? Ces défauts à lui, les gens qu’il cotoyait finissait toujours par s’en rendre compte, mais Victoria ? Que pouvait-on bien reprocher à pareille créature ? N’ayez crainte, Lady Davis, je n’essayerai même pas de vous faire goûter les escargots ! Il sourit et porta le verra à ses lèvres, sans détacher son regard de la partenaire qui lui faisait face.

Son majordome fit irruption dans la salle à manger, suivi par quelques domestiques qui portaient sur leur gant, les différents plateaux d'argent. Tandis que les plats étaient servis, l’hôte et ses invités vaquaient à leur discussion, ignorant généralement la présence des employés. Le plus fin observateur pouvait remarquer que Ferdinand n’adressait pas la parole aux domestiques, et très rarement à Jenson, même si celui-ci était une des personnes les plus proches du jeune homme. Il travaillait pour le couple Stanford avant même sa naissance et l’avait vu grandir, pour devenir cet être compliqué à comprendre, difficile à aimer, mais envers qui il était loyal. Plus tard même, il accepterait de le suivre jusqu’à Crimson Town, dans l’ouest, où il se disait pourtant que la vie était rude.

Les vapeurs des plats emplirent bientôt la pièce, la viande découpée en tranche se présentait soigneusement dans les assiettes et les verres semblaient ne jamais se vider tant les serviteurs prenaient soin à les remplir constamment. Le diner passa ainsi, entre commentaire bien placé de la matriarche, les airs las du paternel, et le jeu de regard qu’avait instauré Ferdinand avec Victoria, en début de table. Il tenait à ce qu’elle se sente intégrée et entendue, sans se douter que plus tard, son propre comportement excentrique finirait par bâillonner son épouse qui n’oserait plus autant prendre la parole. Mais l’heure était encore à l’insouciance et aux prémices excitantes de la nouveauté, ô grand jamais le jeune Stanford ne pouvait croire que leur couple finirait par ne même plus se parler. Il rirait bien au nez de quiconque l’informerait de la négligence dont il ferait preuve dans le futur.

Le passage au dessert était une redécouverte intitulée au début comme des biscuits en sucre de neige, puis rebaptisée meringue. Les choix étaient variés pour satisfaire toutes les papilles, avec notamment des tartes de fruits de saison qui se mariaient bien avec une tasse de café. …et il s’était endormi durant toute l’assemblée générale, en serrant à la fin la main du républicain à côté de lui ! Ferdinand et Jonathan éclataient de rire ensemble, la chute de l’histoire avait fait son effet pour aider à la digestion. L’humour était un remède et une solution pour multitudes de problème, après tout !

La silhouette du majordome apparut au coin de la salle. Droit et fier, représentant la maison qu'il servait, il déclara : Pour la suite, puis-je vous proposer de gagner le petit salon ?

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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyDim 4 Déc - 23:49


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Siéger à sa table était intimidant. La grandeur de la pièce et du meuble principal lui rappelait comme elle était petite, insignifiante. Et pourtant, à cette heure, leurs regards se croisant de nouveau, elle eut le sentiment d’enfin exister. Elle avait beau avoir la garantie d’être belle et d’avoir séduit bien des hommes, le regard brillant de Ferdinand trahissait les sentiments naissants qu’elle partageait à cet instant. La curiosité, l’envie de se retrouver à ses côtés pour l’entendre lui conter sa manière de refaire le monde… Victoria savait d’ores et déjà qu’elle apprécierait cela.

Sa mère tentait encore tous les diables pour mieux marquer sa désapprobation mais n’avait désormais plus le moindre allié à ses côtés. Victoria lisait à travers ses mots la peur de voir sa fille la quitter, de la voir partir de son joug, elle qui était fille unique, laissant la maison bien vide. Seulement, ainsi était faite la vie et Victoria était déjà âgée de vingt ans. Je doute que votre fille soit réfractaire à de nouveaux horizons. Avec moi, elle n’aura de cesse de découvrir. Ce furent à ses yeux de luire de cette étincelle marquant son désir profond de le prendre dans ses bras à cet instant. Elle rougit face à sa dernière remarque, baissant le regard un instant sur son assiette avant de faire étalage de sa propre connaissance bancale du français. Une lacune qu’elle comblerait avec plaisir si tant est que l’homme face à elle souhaitait le lui enseigner. Osant un trait d’humour, elle fut plus que satisfaite de le voir y être réceptif, renchérissant sur ses mots, la poussant à rire légèrement.

Le majordome annonça le repas. Protocolaire, celui-ci fut également délicieux. Les mets s’enchaînaient ainsi que les conversations, les banalités étant échangées. A bien des égards, Jonathan dressa la liste des qualités de sa fille tandis que Charlotte se démenait comme une lionne pour tenter un dernier échange piqué avec ce jeune homme qu’elle désapprouvait largement. Elle tenta bien de le faire parler de lui, de cette politique que sa famille affectionnait… Mais rien n’ébranla Ferdinand. Encore et encore, les regards se croisèrent et si elle n’ouvrit la bouche que pour commenter certains faits quand on lui demandait son avis, Victoria demeura silencieuse, à l’écoute.

Achevant sa meringue, ce fut avec un sourire qu’elle observa les deux hommes s’esclaffer après une nouvelle boutade en rapport avec la politique. Sa mère, elle, ne cachait plus même son ennui, baillant derrière une main qui ne couvrait que sa bouche, n’essayant pas même de dissimuler son geste. « Voilà qui est fort audacieux de sa part… Le Républicain ne s’est donc rendu compte de rien ? » Sa mère l’observa avec des yeux ronds, s’interrogeant certainement sur la nature de l’intérêt de sa fille pour des histoires aussi peu intéressantes. Mais le Majordome empêcha Charlotte de prononcer le moindre mot, intervenant à la place de son maître pour les inviter à se déplacer. Jonathan s’était levé, riant encore de cette plaisanterie fort amusante. Un valet de pied aida Victoria à quitter sa chaise, obtenant un léger sourire de la part de la demoiselle, reconnaissante. Puis, la petite troupe se dirigea vers le petit salon, la mère s’emparant du bras de sa fille un instant pour garder sa compagnie. Elle laissa une légère distance s’instaurer entre elles et les hommes avant de murmurer à son enfant. « Victoria, ma chérie… Rien ne te force à épouser cet homme. Il est froid et austère, comment pourrais-tu seulement éprouver de la joie à ses côtés ? » La fille avait posé sa main sur celle de sa mère. « J’entends vos inquiétudes, mère, mais vous faites fausse route… Il n’est pas l’homme que vous décrivez, je vous l’assure… » « Ce n’est pas en une poignée d’heures que tu peux te rendre compte de cela… Cet homme ne m’inspire aucune confiance ! » Elle ne savait plus que dire à celle qui, pourtant, voyait juste. L’avenir de sa fille, s’il était financièrement garanti, n’était pas des plus radieux et son instinct le lui dictait d’ores et déjà. Et pourtant, la jeune fille, elle, voyait sa candeur tomber en pamoison devant l’aura de Ferdinand Stanford.

Elles finirent par arriver dans le petit salon, bien peu de temps après son père et son futur fiancé. [colr=cornflowerblue]« Eh bien ? Aviez-vous peur que nous parlions à nouveau de politique pour vous égarer sur le chemin ? »[/color] Souriant, Victoria coupa l’herbe sous le pied de la demoiselle. « Mère s’interrogeait sur la possibilité que vos cuisinières puissent transmettre aux siennes la manière dont elles font leur meringue, monsieur Stanford… Ce fut un plaisir pour les papilles… Et nous n’étions guère égarées, nous n’aurions osé déambuler dans les couloirs de la demeure de monsieur sans sa permission. »


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyVen 9 Déc - 10:02



Les femmes suivaient leur pas vers le petit salon, cette pièce où Ferdinand recevait les petits comités. Il ne se retourna pas pour tenter de comprendre les messes basses de la matriarche, mais se doutait qu’elle essayait de raisonner sa fille. De quoi pesait-elle la protéger en lui permettant d’épouser un homme dont les ambitions ne finissait jamais d’aller plus loin dans l’accomplissement professionnel et personnel ? Toute mère souhaitait voir sa progéniture à l’abri du besoin, davantage s’il s’agissait de sa fille, n’est-ce pas ? Tout comme, toute épouse devrait se réjouir qu’un parfait gentleman donne de son argent pour sauver l'affaire familiale. Peut-être devrait-il lui demander directement quelles étaient ses réticences, ainsi ses interrogations seraient éclairées sur les faux pas qu’il aurait pu commettre sans s’en rendre compte ?

Mr. Davis brisa en premier le silence, sur le ton de l’humour, qui eut le bon effet de détendre l’atmosphère. Des verres déjà pleins étaient disposés sur la table en bois massif, au gré des invités. Ferdinand s’enquit de deux d’entre eux, puis se dirigea vers les charmantes dames qui composaient cette petite assemblée. Mrs. Davis, Lady Davis, dit-il en leur tendant le champagne. Je ferai part aux cuisines de vos compliments. Puis, regardant la matriarche d’un air de provocation mêlée à de l’humour, il rajouta : Les délicieuses recettes sont cependant un secret de famille que je partagerai volontier lorsque Miss Davis portera son alliance. Je suis sûr que vous comprenez. Son sourire était affiché sur son visage de la même manière qu’un conquérant d’une nouvelle terre planterait son drapeau dans un sol que nul n’avait encore foulé. Mrs. Davis avait débuté ce petit jeu qui, loin de véritablement plaire à Ferdinand qui aurait aimé s’en passer, attisait la taquinerie du maître des lieux.

Mais je vous en prie, déambulez à votre guise et n’hésitez pas à admirer les tableaux. Il s’agit pour la plupart de peintures réalisées par des artistes encore fort bien méconnus, mais dont les noms seront cités dans les livres d’histoire de l’art, peut-être dans un ou deux siècles ? Des portraits de famille, individuel, des scènes bibliques. Les traits de son visage s’apaisèrent tandis qu’il se servit également. Lui aussi désirait être recensé dans les livres, et que son nom ait contribué à l'évolution de la Nation, à la rendre plus forte et plus fière encore. Voulez-vous jeter un coup d’oeil à ma bibliothèque ? Vous pourriez emprunter n’importe quel livre qui vous ferait de l’oeil, Miss Davis. Je suis certain que vous êtes une femme férue de lecture. Ferdinand proposa son bras à l’attention de Victoria, espérant qu’elle accepte cette invitation avec grand plaisir, et ce malgré les regards de sa mère qui la suppliait en silence d’ouvrir les yeux sur cette gigantesque pièce de théâtre.

Retournant vers le hall, le grand escalier menant aux étages se dressait devant eux, avec sur les murs les tableaux de toute taille dont les portraits semblaient vous épier du coin de l'oeil. Sa main droite sur la rampe, l'autre bras dédié à l'appui de sa promise, le couple montait une à une les marches. Mr Davis avait été très enchanté à l'idée de découvrir la future maison où vivrait sa fille, alors c'était les yeux grands ouverts qu'il observait partout, suivi de sa femme moins enthousiaste. Ici le premier portrait de mes parents, dit-il en s'arrêtant près de l'image d'un couple aux visages sérieux. Sa mère portait une longue robe qu'on devinait d'un blanc cassé, tandis que son père arobrait fièrement un trois pièce classique. Les mariés semblaient proches, dans une position qui laissait croire une parfaite harmonie, qui s'était matérialisée durant leur vie. Ils l'ont commandé après leur mariage, et... C'est une tradition que j'aimerai perpétuer, je la trouve belle. On peut facilement oublier ce qui est le plus important, en cours de route, et admirer un moment du passé peut nous le rappeler. Cet aveux était sans doute une fenêtre ouverte vers ce qui attendait Victoria, mais qui pouvait réellement faire ces liens lorsque tout semblait s'emboîter parfaitement dans un si joli décor ?

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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyJeu 15 Déc - 23:47


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Il lui était de plus en plus complexe de lutter contre l’aura maternel. Charlotte Davis se faisait protectrice, désireuse de conserver sa fille unique en sécurité. Ce que Victoria ne comprenait pas, c’est que la sécurité lui semblait toute acquise aux côtés de Ferdinand. Il était riche, érudit, ambitieux… Quelles étaient donc ces vices que sa mère semblait lire en lui et qu’elle ne pouvait apercevoir, aveuglée par les prémices d’émois romantiques ? Encore une fois, quand il s’avança vers les deux femmes, un verre dans chaque main à leur attention, elle le trouva avenant et attentif à ses invités, rien de plus. Souriant, elle avait lâché le bras de sa mère pour mieux se saisir de la coupe de champagne, le remerciant pour cette nouvelle délicate attention. Je ferai part aux cuisines de vos compliments. Ainsi donc, sa pirouette avait été acceptée comme telle, quand bien même l’homme n’était pas sot et pouvait lire la méfiance sur les traits de la Mère.

Les délicieuses recettes sont cependant un secret de famille que je partagerai volontiers lorsque miss Davis portera son alliance. Fort heureusement pour Victoria, elle n’avait pas encore cherché à porter la coupe à ses lèvres sans quoi, elle aurait certainement avalé de travers. Voilà donc qu’il abordait ce sujet plus ouvertement encore, permettant à Charlotte de s’engouffrer dans cette faille. « Oh évidemment… Après tout, voilà des années que nous nous passons de telles recettes… Je pense pouvoir vivre encore longtemps sans elles. » La tension était palpable, les provocations fusant de part et d’autre sans que ni Victoria, ni son père, ne puissent réellement agir. Pour couronner le tout, la matriarche avait légèrement levé sa coupe en direction du parlementaire avant d’en boire une lampée, bien rapidement rappelée à l’ordre par son époux qui prit l’invitation à la déambulation de monsieur Stanford au premier degré.

Victoria avait assisté à la scène, impuissante, étant prête à jurer désormais que sa mère ferait tout pour que ce mariage n’ait jamais lieu, quand bien même elle y consentait, quand bien même elle y aspirait. Ses yeux clairs s’étaient posés sur l’homme qui se trouvait là, prenant un verre à son tour, la mine si décontractée qu’il ne semblait pas s’être passé la moindre chose. Elle l’admirait, lui qui gardait ce calme olympien en la présence de cette véritable harpie, cette admiration se lisant dans ses prunelles océanes. Voulez-vous jeter un coup d’œil à ma bibliothèque ? Le sourire s’était étiré sur les lippes rosées de la demoiselle qui s’était saisie de son bras. « Avec le plus grand plaisir, monsieur. J’ignore quels sont vos lectures favorites mais j’apprécie me laisser voyager par l’esprit. Et puis, vous m’avez promis une visite de votre demeure et j’ai le sentiment que la quiétude se trouve dans d’autres lieux. » Son père lui avait adressé un regard appuyé, complice. Il endurerait l’ire de la mère pendant que la fille pourrait, au mieux, découvrir ce monde qui pourrait lui appartenir.

Emboitant le pas à son fiancé quasi acté, elle le suivi jusqu’au grand hall dans lequel il les avait accueillis. A l’image de son père, elle observait d’un regard émerveillé ces murs fortement habillés, ces espaces gigantesques. Le premier portrait de mes parents. Les yeux de Victoria se firent plus curieux alors qu’elle observait cette peinture, moment figé d’un instant de vie. « J’ai grande hâte de les rencontrer… Pensez-vous qu’ils pourront m’apprécier ? » Une inquiétude vivace passa dans son regard. Et si les parents de cet homme étaient au moins aussi têtus que sa propre mère, n’était-ce pas joué d’avance ? La mère de Ferdinand, dès lors que leur mariage serait prononcé, deviendrait également une mère pour elle. Une rivale farouche pour Charlotte Davis, en somme… Offrant quelques explications sur la raison d’être de ce tableau, il étira à nouveau le sourire de la jeune femme. « Je suis partisane des traditions et ne saurait me mettre en travers d’une si belle idée… Cependant, je pense ne jamais oublier une chose aussi importante que celle captée dans un tableau… » Elle lui adressa un regard complice, lui faisant comprendre qu’elle était prête à avancer plus loin. Jonathan Davis, lui, semblait tenter d’attirer l’attention de sa femme sur un autre tableau, l’occasion pour les deux jeunes gens de s’éloigner à nouveau pour retrouver une légère intimité. « Ne craignez-vous pas que, dans un élan de folie et de rage, ma mère ne tente de saccager quelques-unes de vos toiles favorites ? » Si c’était une boutade, la possibilité que cela arrive effleura l’esprit de la demoiselle qui regarda un instant derrière elle, comme pour s’assurer que non, Charlotte Davis ne s’était pas saisie d’un couteau pour mieux éviscérer, sur toile, les parents de son futur gendre.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyLun 26 Déc - 20:09



Ferdinand s’amusait terriblement de la situation. Et pour cause, il n’avait pas ce même devoir que tant d’autre homme de plaire à la matriarche pour espérer l’approbation d’une demande de mariage. Celle-ci était déjà toute actée, c’était en tout cas tout comme, du point de vue du politicien qui savait que le père Davis n’avait aucune possibilité de refuser. Il pourrait, mais ne le ferait pas : l’aide du futur gouverneur était bien trop précieuse pour ne pas se retrouver sur la paille. Et pour quelqu’un d’aussi orgueilleux et fier que Ferdinand, il était très difficile de ne pas étaler toute sa puissance sur la table. Car la mère Davis le savait bien, c’était pour cela qu’elle se permettait d’abatre ces cartes ridicules, qui ennuyaient presque Ferdinand tant ces remarques était d’une affligeante petitesse. Mais il y avait Victoria. Et pour Victoria, le politicien était prêt à courber l’échine le temps d’une soirée, car il le savait, elle en valait la peine. Il l’avait su au moment où il l’avait vue, la première fois, il y a de ça plusieurs mois lors d’une réception avec l’aristocratie de San Francisco.

Si mes parents vont vous apprécier ? répéta Ferdinand, presque choqué par la question dont la réponse semblait être si évidente. Ils seront ravis. Mère vous prendra comme sa fille, elle se fera une joie de vous rencontrer. C’était une réalité. Elle avait beaucoup d’amour maternel à donner, chose que son fils unique ne lui avait jamais réellement laissé l’opportunité d’offrir, car son père accaparait leur fils pour lui apprendre, très tôt, les rudiments de la vie, puis les subtilités de la Haute Société. Puis, sur le ton de l’humour, il rajouta en chuchotant près de son oreille. Cela dit, je ne saurai vous dire comment cela se passera avec Mrs. Davis. Le duo continua l’ascension de l’escalier, lorsqu’à son tour, Miss Davis se permit une plaisanterie sur la matriarche. Ferdinand ne put réfréner le petit rire sincère qu’il laissa échapper, se risquant à observer par-dessus son épaule le couple marié plus loin derrière eux. Cela ne risque pas d’arriver, ma toile favorite se trouve dans mon bureau. Venez, je vais vous montrer. Il lui offrit son bras et guida sa fiancé à travers les couloirs de sa demeure. Des chandeliers en or massif éclairaient leur pas couvert par une somptueuse moquette, tandis qu’ils s’arrêtaient devant une porte en bois. Après vous, fit-il en l’ouvrant.

A l’intérieur, Victoria pouvait découvrir l’antre de son futur époux. Une pièce peu décorée, où trônait au milieu de la pièce, un bureau fait sur mesure et un fauteuil réhaussé dans son cuir noir. Une bibliothèque faisant tout un mur se tenait là, avec quelques livres gisant sur le sol, certains ouverts et d’autres placés ici et là. Si un oeil extérieur n’y verrait que du désordre, Ferdinand lui voyait qu’à gauche se trouvait la pile de livres non urgente à lire. Vers le centre, ceux ouverts sur une page précise, étaient ses lectures du moment. Parfois, il ne cherchait qu’à faire un peu de tri et de rangement puis finissait assis à même le sol, dévorant des bouquins dont il avait oublié l’existence. Dans cette pièce, il tenait à ce que personne ne lui fasse de remarque sur le chaos apparent qui régnait mais qui pourtant, était son monde à lui. La paperasse sur son bureau était dotée d’une écriture parfaite qu’était la sienne, soignée et distinguée au possible. Et enfin, sur le mur en face de la place où il pouvait passer des heures, une peinture à l’huile dominait l’ambiance des lieux. Un chef d’oeuvre de plus de deux siècles qu’il s’était offert à une enchère de l’empire germanique qui dès années plus tard, deviendrait l’Allemagne. Ceci, Victoria, commença-t-il après avoir fait quelques pas en direction du tableau, a été peint par Peter Paul Rubens. Intitulé La Chute des Anges Rebelles, il est sans nul doute une des seules choses en ce bas monde qui me fait me sentir tout petit. Ses yeux rivés vers les traits de pinceaux chaotiques du peintre l’attira un peu plus dans l’obscurité qui émanait de cette œuvre.

Clic !:

La laissant admirer l'image qui restait gravée en mémoire, Ferdinand retrouva son bureau où était déjà disposé des verres et une liqueur alcoolisée dont il versa un fond pour lui et son invitée. Il revint à elle, lui tendant sa boisson. C'est assez fort, peut-être ne devrais-je pas vous en proposer ? Cela pourrait paraître inconvenant, mais je ne me voyais pas boire seul. Face à Lady Davis qu'il dominait largement, son air était sérieux, sa voix était presque un murmure. Son regard qui d'abord soutenait les prunelles de la demoiselle, glissait vers ses lèvres charnues, avant de s'attarder sur le collier précédemment offert. Ferdinand l'admirait, elle était aussi un chef d'œuvre qu'il ne se lasserait jamais d'observer. Dans un geste lent, il se permit une caresse sur la fine courbure de sa mâchoire, à défaut de pouvoir goûter à un premier baiser. Puis-je espérer trinquer avec vous, pour une vie à deux ? Le consentement de votre père m'est important, mais votre désir d'y consentir l'est encore plus.

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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyMer 28 Déc - 17:43


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L’idée de plaire était omniprésente. Evidemment, l’inquiétude qu’elle avait pu ressentir concernant ce point vis-à-vis de l’homme qui se trouvait à ses côtés s’était envolée à l’instant même où il lui avait fait comprendre par bien des regards et son envie de la faire sienne qu’elle l’avait conquis. Mais sa famille ? Ses parents ? Elle allait également intégrer le petit monde de ces gens, aussi, ne devait-elle pas tout faire pour se faire apprécier d’eux ? Ferdinand avait agi de même en gâtant sa belle famille dès leurs premiers pas sous son toit – bien que Charlotte Davis aurait certainement souligné qu’il les avait acheté – alors elle se devait d’en faire de même. Son inquiétude était donc tout à fait légitime et la perspective de la rencontre avec ses futurs beaux-parents était quelques peu anxiogène. Pourtant, rapidement, l’homme se fit réconfortant, persuadé qu’elle saurait s’intégrer parmi les Stanford avec une aisance telle que sa propre mère la considérerait comme sa fille. Alors, elle lui avait sourit avec tendresse, à la fois rassurée de ne pas être une déception pour quiconque que de comprendre qu’elle aurait des alliées même en changeant de patronyme. S’approchant d’elle, il lui offrit un murmure plaisantin qui la poussa à retenir un gloussement d’une main. Sa mère demeurait au cœur d’une problématique certaine et pourtant, Victoria savait intérieurement qu’elle finirait par se calmer.

Ensemble, ils regardèrent les tableaux merveilleux que réservaient cette montée de marches, partageant sur leur beauté et plaisantant également sur l’éventuel sort que madame Davis pourrait leur réserver. Ferdinand ne s’en offusqua pas, bien au contraire, et Charlotte se féliciterait peut être un jour d’avoir été l’objet de bon nombre de boutades entre eux qui avaient, finalement, servi à les rapprocher, et rassura sa fiancée potentielle en lui soulignant qu’elle ne saurait mettre la main sur cette œuvre favorite, cette dernière se trouvant dans une autre pièce où il ne tarda pas à la conduire. Sans même hésiter, elle s’était emparée de son bras et se laissa guider, abandonnant à nouveau ses parents à leur sort dans la largesse de la bâtisse, souriant de plus belle à l’idée d’un nouvel instant volé en l’unique compagnie de Ferdinand.

Eclairés par les nombreux chandeliers de la demeure, tous allumés pour l’occasion, il la guida dans les couloirs pour mieux s’arrêter devant une large porte de bois. L’invitant à entrer, il lui ouvrit le battant, tirant un remerciement poli de la part de la jeune femme qui laissa ses yeux clairs se poser sur la pièce. Il s’agissait, à n’en pas douter, d’un bureau.  En effet, le meuble principal à cette fonction trônait au sein de la pièce large, gigantesque, dominé par un fauteuil de cuir qu’elle devinait confortable. Ses yeux observèrent ensuite les rangées de livres qui se trouvaient présentes, incapable depuis l’endroit où elle se trouvait de déchiffrer les différents titres des ouvrages. Elle devinait, cependant, qu’il ne s’agissait pas de romans mais certainement de livres de connaissances financières et en droit, voire même en politique. Certains jonchaient le sol en certains endroits, étirant le doux sourire de Victoria qui semblait découvrir les premiers défauts de l’homme qui venait de refermer la porte sur eux sans même qu’elle ne le réalise. Mais pouvait-elle l’en blâmer ? Une femme conservait ses petits secrets dans son boudoir quand un homme dissimulait les siens dans son bureau. Il la faisait entrer dans une part de lui-même en lui proposant de venir découvrir ce lieu et c’était avec respect qu’elle devait le faire.

Finalement, son regard fut attiré par l’immense toile qui se trouvait là. Comment n’avait-elle pas pu la remarquer auparavant ? Ne faisait-elle pas aisément trois fois sa taille, couvrant un pan de mur sur qa hauteur ? Suivant Ferdinand alors qu’il lui présentait l’œuvre, elle entrouvrit ses lèvres délicates, levant le regard vers ces cieux étranges où se mêlaient obscurité et lumière, comme un dilemme véritable et existentiel. « Il est… Incroyable. » Elle n’avait d’autre mot, se sentant minuscule à son tour, les yeux bleus collés à cette œuvre. Il lui semblait ne pas être capable d’en détailler l’ensemble à moins qu’on ne lui accorde des heures pour le faire. Et des heures, elle n’en aurait jamais en ces lieux, c’était une certitude.

Sursautant presque alors qu’il se plaçait à nouveau à ses côtés, elle tendit machinalement sa main, refermant ses doigts sur le verre, effleurant ceux de Ferdinand. Souriant devant sa mise en garde, elle releva le regard vers lui. « Peut-être ne devriez-vous pas, en effet… Mais je crois que personne n’est là pour s’en faire témoin… » Elle avait laissé son regard glisser jusqu’à cette porte close. Ils étaient seuls. Ils n’avaient nul regard averti pour prévenir les gestes qui ne sauraient prendre place entre eux. Sa mère n’allait tout de même pas forcer chaque porte en cet instant, non ? Elle ne prit pas même le temps de songer à boire qu’il porta à nouveau ses doigts vers elle, avec une lenteur lui permettant aisément de se dérober si elle le souhaitait. Mais Victoria n’avait nulle envie de se soustraire à son emprise, tout autant convaincue de son choix qu’il avait affirmé l’être plus tôt. Respirant avec un contrôle profond, elle l’écouta, souriant à nouveau face à cette proposition. Le consentement de votre père m’est important. Pour elle aussi, il l’était. Mais la décision demeurait la sienne et Ferdinand semblait également s’y attacher. « Peut-être devriez-vous me demander simplement les choses, alors… Afin de mesurer la grandeur de mon désir concernant cette vie à deux que vous évoquez… » Sans même réfléchir, elle avait fait un léger pas vers lui, amenuisant cette distance entre leurs corps un peu plus, levant ses grands yeux de biche vers lui, le mettant presque au défi de lui poser cette grande question.


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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyMar 3 Jan - 12:43



Les yeux de Victoria s’étaient émerveillés face à l’oeuvre, qui en imposait dans la large et vaste pièce. Il était fier de voir qu’elle savait reconnaître le talent et la beauté lorsqu’elle le voyait. Son visage était levé vers la toile, et elle n’avait défait son attention que pour lui, alors qu’il s’était approché silencieusement. Miss Davis semblait d’humeur aussi enjouée que lui. Elle répondait aisément à ses sourires en coin, à ses regards en biais. Elle ne reculait devant aucune tentative de rapprochement, lorsque ses doigts l’effleuraient et qu’il la fixait de telle manière évidente. Je crois que personne n’est là pour s’en faire témoin, cette réponse avait été prise par Ferdinand comme une invitation particulièrement explicite à venir à but de ses pensées les plus maîtrisées, depuis qu’elle avait frôlé le seuil de sa demeure. Il sentit son coeur bondir dans sa poitrine, à la seule idée de pouvoir s’abandonner au désir qui le démangeait. Victoria fit un pas de plus vers lui, l’observant munie de ses longs cils qui entretenaient ce magnifique regard. Elle sembla le pousser dans ses retranchements, à lui demander d’emblée ce qu’elle pensait d’une telle union. Ferdinand n’était pas sot, il avait capté tous les signaux envoyés par sa promise, alors il ne se fit pas prier davantage.

Son petit sourire affiché sur le visage, il marcha d’abord à reculons vers son bureau puis se tourna complètement, se baissant un instant vers un de ses tiroirs fermés à clés. Ferdinand en sortit un écrin blanc qui contenait la bague de fiançailles, qu’il aurait dû donner bien après cette soirée informelle. Il avait prévu tout un  déroulement bien avant de voir à quel point ils s’entendaient parfaitement, bien avant de constater que Victoria avait tout d’une future Mrs. Stanford. L’alchimie qu’il ressentait dans chaque parcelle de peau était si vive dans sa chair qu’il ne se voyait, de toute évidence, pas attendre plus longtemps pour la faire sienne. Tandis qu’il referma le tiroire, son oeil glissait entre le regard de la jeune femme et la boîte dans ses mains. Il ne lui aura, certainement, suffit que d’un regard pour comprendre ce qu’il s'apprêtait à faire. En s’avançant à nouveau vers elle, Ferdinand la fixait d’un sérieux déconcertant. Il se sentait un peu stressé, malgré tout, le palpitant de son coeur accélérant au fil des secondes. Jamais cet homme orgueilleux et fier ne s’était agenouillé devant quiconque, et tandis que son genoux pliait face à elle et qu’il relevait son visage pour pouvoir capter continuellement ses pupilles, il se jura que la future Victoria Stanford serait la seule et unique femme envers qui il se serait incliné. Sa main libre vint saisir celle de sa promise, contre laquelle Ferdinand déposa un baiser qui s’attardait plus que de raison. Victoria Davis, commença-t-il par dire, permettez-moi d’espérer pouvoir vous appeler ma femme. Vous représentez parfaitement tout ce que je désire. Ma certitude ne laisse place à aucun doute quant à l’amour déjà naissant que je vous porte. Me feriez-vous l’honneur de m’épouser ?

Ferdinand ouvrit l’écrin, dévoilant une bague scintillante dont l’éclat se reflétait dans les yeux de la lady. Il n’avait pas été sûr de lui, quant au choix d’un bijou qui plairait à celle qui l’avait conquis, aussi s’était-il entouré d’experts pour ne faire aucun faux pas. Une pierre de taille moyenne, dont la pierre taillée d’une forme ovale était d’un blanc exceptionnel, parfaitement transparent, captant la lumière avec élégance. Toujours à genoux face à Victoria, attendant qu'elle le délivre d'un seul mot, Ferdinand était immobile. Ses yeux plongés dans les prunelles bleues qui reposaient sur sa personne, s'interrogeant sur les pensées qui lui traversaient l'esprit en cet instant où sa vie basculait. Le temps semblait s'éterniser pour Ferdinand, mais il ne le trouva pas long. Ces quelques secondes de tension qui raidissaient ses muscles avaient déclenché une montée d'adrénaline, tandis qu'il vit les lèvres de sa promise se mouvoir...

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MessageSujet: Re: [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement   [San Francisco, 1857] Toute histoire à son commencement EmptyMer 4 Jan - 23:38


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La porte était close. Tout pouvait désormais se tramer entre ces quatre murs. Alors, pourquoi ne tremblait-elle pas d’effroi ? Pourquoi ne craignait-elle pas pour cette vertu qu’elle avait si sagement su préserver auparavant ? Était-ce l’idée même que leur mariage était déjà acquis qui la poussait à se montrer si téméraire, si audacieuse ? Elle était venue en cette demeure avec quelques appréhensions, avec l’espoir de pouvoir se rétracter si les choses ne lui étaient en aucun cas favorables. Mais pouvait-elle lutter contre ce qui semblait s’être construit de façon si naturelle, en l’espace d’une soirée ? Avait-elle imaginé ces regards échangés, ces quelques contacts volés qui lui tiraient mille frissons ? Non. Ferdinand semblait tout autant hypnotisé par cet autre chose qui s’était façonné entre eux, rendant chacune seconde passée ensemble plus tendue, plus désirable. Alors oui, lui qui cherchait son approbation, elle l’avait provoqué de se montrer plus vulnérable, de faire les choses comme il le fallait. L’homme avait d’ores et déjà la bénédiction paternelle et il n’avait que bien peu de chances de rencontrer un échec, surtout maintenant qu’elle lui avait dévoilé avoir été à l’origine même de cette solution offerte pour sa famille. Mais il ne s’en contentait plus. Il désirait la voir céder à ce même désir qui le consumait petit à petit.

La distance entre leur corps affaiblie, elle lui avait adressé ce regard assuré, celui qui mettait au défi de se lancer. L’homme eut ce petit sourire qui, elle l’ignorait encore, mais la charmerait à coup sûr dès lors qu’il l’aurait sur les lèvres. S’éloignant d’elle, creusant à nouveau la distance entre eux, il se dirigea vers son bureau, se penchant vers un tiroir duquel il sortit… un écrin immaculé. Les lèvres entrouvertes, Victoria observa l’objet qu’il tenait entre ses doigts avant de croiser son regard. Alors elle comprit qu’il s’apprêtait à se jeter corps et âme dans une mer de désirs. Rougissant, elle baissa un instant ses yeux, portant le verre de liqueur à ses lèvres pour en prendre une gorgée avant de déposer le contenant sur une console non loin d’elle. Lentement, il revint vers cette statue qu’elle était, se contentant de guetter le moindre de ses gestes, l’éclat perçant de ses prunelles d’azur le dévisageant avec une intensité au moins égale à la sienne. Personne ne lui avait encore posé cette grande question. Personne n’avait encore eu le temps d’appréhender comme il se devait ce charmant minois. Des cœurs, elle en briserait probablement en acceptant une telle demande mais il lui plaisait déjà de s’imaginer au bras de Ferdinand, les regards des autres demoiselles brûlants de jalousie. Car l’homme possédait déjà sa renommée et était considéré comme inatteignable par toutes, fermé à l’idée de se marier. Si elles savaient, toutes autant qu’elles soient…

Il s’arrêta, pouvant mesurer la profondeur de la respiration de la jeune femme, celle qu’elle se forçait à prendre pour ne pas se laisser entièrement emporter par ses émotions, se préservant dans un contrôle presque épuisant. Son cœur battait à tout rompre, frappant ses côtes avec une rage folle, comme jamais elle n’en avait ressenti avant cela. Et alors, ployant le genou comme on s’incline avec respect devant une Reine, il releva son regard vers elle, se saisissant de sa main, les doigts de la demoiselle caressant naturellement les siens avec une tendresse certaine, comme pour mieux lui offrir le courage nécessaire pour qu’il puisse aller au bout de sa démarche. Et alors, sa voix prononça d’abord deux mots. Victoria Davis. Une identité qui tendrait à disparaître dès lors qu’elle accepterait sa requête, dès lors qu’elle consentirait à une éternité à ses côtés. Evoquant son désir et ses attentes, il n’eut pas peur, même, de faire part de se émois et de ce que son cœur pouvait ressentir. Elle avait souri, étirant ses lèvres avec tendresse, n’osant l’interrompre, le laissant achever ses termes pour mieux l’entendre prononcer les précieux mots. M feriez-vous l’honneur de m’épouser ? A question si simple, la réponse était une évidence et si elle aurait pu la prononcer dans un enthousiasme certain, elle se contint un instant, son regard tombant sur l’écrin que, d’un coup de pouce finement mené, il ouvrit.

La pierre immaculée fut ce qui attira immédiatement le regard de la jeune femme. Aurait-elle pensé un jour avoir à son doigt diamant si pur que celui-ci ? Il n’était qu’un prisme parfait, reflétant la lumière des bougies pour mieux la diffracter, créant un véritable arc-en-ciel. Nul reflet sombre ne venait en ternir les couleurs, gage d’une pureté digne des plus grands joyaux. La pierre n’était pas la plus grosse mais par sa qualité, elle avait un prix que rares étaient en mesure de s’offrir. L’ovale était d’une perfection rare, à l’image de celle qui se voyait aujourd’hui en droit de le porter. Caché dans son écrin de velours, l’anneau qui portait le précieux joyau se cachait mais un rare endroit permettait de deviner avec aisance qu’il était pavé des mêmes pierres à échelle réduite. Un solitaire pavé, toute en simplicité, mais à la pureté rappelant celle de la jeune femme. Jamais Victoria n’aurait pu imaginer bague à son image à ce point. Pourtant, si celle-ci capta un instant son attention, se faisant détailler dans les moindres recoins, les yeux clairs de la demoiselle remontèrent légèrement, plongeant à nouveau dans ce regard vert qu’elle n’était pas près de voir s’éloigner.

Déglutissant avec peine, la gorge soudainement nouée par l’émotion, elle avait souri avec plus de largesse. L’homme était là, à ses pieds, soldat commandé par les désirs d’une demoiselle. Elle l’ignorait, mais c’était certainement la seule fois de sa vie où elle saurait trouver un tel ascendant sur lui. Pinçant légèrement les lèvres pour se donner une contenance nécessaire elle finit par prendre une profonde inspiration. « Ferdinand Stanford… Vous qui interrogiez mon désir, je vous répondrais en laissant ce dernier s’exprimer : Je ne saurais remercier suffisamment mon père de vous avoir placé sur mon chemin car à l’instant même où nous nous sommes à nouveau croisés ce soir, j’ai ressenti ce quelque chose qui a réveillé mon cœur et engourdi mon âme. Je ne m’imagine désormais plus passer ma vie autrement qu’à vos côtés… Alors l’honneur est mien, tout entier et c’est un grand oui que j’accepte de devenir votre épouse. » La chose aurait pu être faite publiquement mais cette intimité était plus que parfaite. Il pouvait se relever. Il pouvait lui passer la bague au doigt sans hésiter. Et mieux encore, s’il souhaitait assouvir son désir, il ne trouverait nul regard réprobateur pour condamner ses gestes, le regard brillant de sa promise l’invitant même à agir.


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