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Can we always be this close ? | Jamie & Victoria
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Victoria Stanford

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Lun 8 Avr - 22:38


  • Type de RP: Normal
  • Date du RP : 06/06/1866
  • Participants : @Jamie Anderson & @Victoria Stanford
  • Trigger warning : /
  • Résumé : Alors qu'elle souhaitait rendre visite au Colonel Anderson à Fort Crimson, Victoria fait face à un incident avec sa diligence qui force l'arrêt de son trajet en plein milieu des plaines. Et Dieu seul sait qui d'autre pourrait bien se trouver là...



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Victoria Stanford

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Lun 8 Avr - 23:35


La diligence avançait à bonne allure sur la route désormais marquée par les passages réguliers qui s’étaient faits entre la ville et la demeure des Stanford, doucement reculée vers les collines qui découpaient l’horizon. Les chevaux attelés tiraient sans peine le véhicule au petite trop cadencé, le cochet tenant ses rênes avec fermeté pour mieux maîtriser l’allure. Voilà une dizaine de minutes que la boîte sur roue se déplaçait, escortée par un cavalier vêtu d’une tunique bleu, uniforme trahissant son appartenance à l’armée américaine. Un autre soldat se tenait aux côté du cochet, son fusil en main, prêt à tirer à la moindre menace. La diligence avait été chargée avec quelques denrées particulières et tout ceci avait bien du sens quand on savait qui se trouvait à bord de l’habitacle et où elle se rendait.

Victoria n’avait que trop caressé le papier des lettres soigneusement rédigées de la main du Colonel Anderson. Pensive, dans son boudoir, elle n’avait fait que repousser l’échéance de sa venue au Fort, comme il la lui avait si aimablement proposée. Pourquoi hésiter ? Jamie était une belle âme, un ami sincère et… Et son cœur n’avait de cesse de bondir avec allégresse dès lors qu’elle s’égarait en pensant de trop nombreuses minutes à lui. N’était-ce pas pour son époux qu’elle éprouvait tout cela ? Elle aimait Ferdinand, après tout… Alors qu’était-ce donc que cette légèreté qui la gagnait quand elle relisait ses mots, posés sur le papier ? Cédant à l’irrépressible désir de le revoir, profitant de l'absence momentanée des hommes vivant sous son toit, à Bodie pour affaires, elle avait fait part de son souhait de venir visiter son fief, de venir remercier les hommes qui étaient les siens pour prétexte, car ils assuraient sa sécurité et elle n’avait plus aussi peur, désormais. Hudson était là, tapie dans les méandres de ses pensées, attendant probablement de resurgir au meilleur moment pour lui offrir la terreur dont il était maître.

Vêtue d’une robe d’un bleu plus soutenu que les pastels dont elle avait l’habitude, elle était alors assise sur la banquette de la diligence, droite comme un i, ses cheveux remontés étant ornés d’un chapeau de taille raisonnable aux nombreux atours. Ses mains s’étaient jointes sur ses genoux, sa peau ne s’effleurant que là où la dentelle blanche le permettait. Le regard clair de Victoria était alors posé sur l’extérieur, sur ces paysages qu’elle avait bien du mal à s’approprier. La vie citadine lui manquait plus qu’elle ne l’admettrait jamais et savoir Ferdinand à profiter de celle-ci alors qu’elle devait demeurer dans ce trou à rats était une motivation supplémentaire pour l’encourager à retrouver la compagnie agréable du Colonel, malgré ce qu'ils avaient pu mettre en lumière lors de leur dernière entrevue.

Perdue dans ses pensées, ce fut une secousse plus violente qui la ramena à la réalité. La rapidité des choses fut telle qu’elle ne sut se résoudre à crier, se cramponnant autant qu’elle le pouvait à ce que ses doigts pouvaient trouver alors qu’à l’extérieur, le cochet appelait les chevaux à ralentir leur allure pour mieux se stopper. Etonnamment, hormis le choc lui-même de la roue avec le trou plus profond qui se trouvait dans le sol, la suite ne fut pas si terrible et Victoria sut maîtriser sa crainte pour appeler son corps tout entier à se calmer. Posant une main sur son ventre arrondi, elle chercha à rassurer son habitant d’une voix tendre. « Tout va bien… Nous allons bien, cher trésor. » Soupirant un instant, elle finit par tirer le rideau de l’habitacle dans lequel elle se trouvait, passant la tête par l’encadrement de la fenêtre. « Que s’est-il passé ? » Le cochet, déjà, sautait de son siège pour mieux s’avancer vers elle et, plus particulièrement, vers la roue arrière du véhicule. « Une crevasse, madame Stanford. Je n’ai pas réussi à l’éviter à temps et la roue a sauté. » Elle n’avait aucune idée de ce que cela signifiait. Soupirant, elle comprit rapidement qu’il vaudrait mieux pour elle être hors du véhicule que dans celui-ci. Les soldats qui les accompagnait observaient l’horizon, tâchant de protéger la prunelle des yeux du gouverneur – et de leur supérieur mais cela, ils l’ignoraient. Le cochet pesta un instant, Victoria observant alors ailleurs avec soin pour ne pas avoir à réagir au langage peu approprié qu’il employait. « Est-ce grave ? Pourrons-nous repartir ? » « Si je dois m’en charger seul, j’ai bien peur que non… Avec l’aide de l'un de ces jeunes hommes… Peut-être, mais je dois d’abord comprendre pourquoi la roue est sortie de son axe. » Le soldat hésita avant de mettre pied à terre, le second demeurant sur son perchoir. Attachant son cheval à l’arrière du véhicule désormais à l’arrêt, il s’avança vers l’objet de leur déroute, jetant de temps à autre des coups d’œil sur les plaines.

La chaleur de l’après-midi était grande pour ce début de mois de mai et Victoria espéra que cela ne prendrait guère des heures car il lui semblait impossible de tenir si longtemps sous l’astre brûlant. S’éloignant légèrement pour leur laisser l’espace nécessaire, elle se sentit grandement inutile aussi, ses yeux se posèrent sur le paysage ocre et rocailleux. Qu'y avait-il de plaisant, en ces terres ? La question tourna dans son esprit, le regard rivé sur les plaines désolée, espérant certainement voir venir une aide inespérée. Finalement, l'un des soldats s'était avancé vers elle, évoquant la possibilité d'aller alerter le Fort afin que l'on vienne s'occuper de la ramener chez elle, ou de lui permettre de finir le trajet. Réfléchissant un instant, elle finit par hocher la tête. « Faites dire au Colonel que... Que je ne cours aucun danger pour l'heure. Que si d'autres devoirs lui incombent, il peut tout à fait résoudre cela en premier lieu. » Elle ne pouvait être une priorité dans ses devoirs, quand bien même il avait su s'épancher sur ses sentiments. Elle n'avait besoin que de moyens, pas de sa présence et pourtant... Pourtant elle espérait le voir venir à son secours.


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Jamie Anderson

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Jeu 4 Juil - 19:14
@Victoria Stanford


Un soldat accourait à grandes enjambées de l'entrée du Fort. Depuis sa fenêtre ouverte, Jamie entendit les cris qui l'appelaient comme si une vie en dépendait. Il savait que Victoria Stanford devait arriver bientôt et c'était pour cela que, d'un bond, il s'était niché à son perchoir pour mieux aviser le nouvel arrivant d'un oeil inquiet. Voyant son subordonné lui faire des signes on ne peut plus incompréhensibles, le colonel se résout à sortir de sa tanière pour se rapprocher du soldat.

- Mon colonel ! Il est arrivé un petit incident avec la diligence de Madame, ils sont coincés en plein dans les plaines, mon colonel !
Un incident ?! Avec si peu d'informations, Jamie se raidit instantanément. Il dévala les escaliers en bois jusqu'à la cour principale et marcha d'un pas assuré jusqu'au jeune homme, rabattant une de ses mèches derrière les oreilles. Celui-ci, essoufflé, reprenait difficilement sa respiration mais son supérieur ne lui laissa pas le loisir de le faire à sa guise.
- De quel incident parlez-vous, qu'est-il arrivé ? Où est V.. Madame Stanford, comment va-t-elle ?! L'officier qui entendait le ton dur du colonel sut qu'il ne plaisantait pas et qu'il devait vite le rassurer, quitte à en perdre haleine.
- Ces jours ne sont pas comptés, Colonel. Elle a dit que si d'autres devoirs vous incombent, de les traiter en priorité. C'est la roue de la voiture qui a dévié, elle est immobilisée à mi-chemin. Elle n'était peut-être pas entre la vie et la mort mais les plaines restaient un endroit dangereux et une roue déviée pouvait signifier plusieurs choses, dont une hypothèse qui ne lui plaisait pas du tout. Les bandits causaient parfois des pièges pour faire arrêter totalement une diligence et ainsi la piller avec la plus grande facilité.
- Préparez immédiatement la jument à la robe blanche, je vais me rendre sur place.
L'armée n'avait pas de diligence disponible, ils utilisaient des chariots pour transporter ce qu'il leur fallait et même les soldats sans chevaux, mais jamais une dame telle que Victoria n'y prendrait place car il n'y avait d'ailleurs nul siège pour l'accueillir... que des échardes de bois prêts à piquer sa robe et n'en faire que des lanières de tissus !

Le colonel était remonté dans son bureau pour récupérer son arme et finir de vêtir l'entièreté de son uniforme, puis rejoignit la cour avec son cheval prêt à la monture. C'était la splendide jument de Victoria Stanford et il avait déjà bien travaillé avec cette merveille de la nature, en plus d'un mois elle avait fait des progrès. C'était le moment idéal pour que sa propriétaire ne le voit de ses propres yeux et dans toute sa splendeur, car à la lumière du jour, l'animal reflétait mille éclats. Il insista pour qu'à son retour avec leur invitée, tout soit dans la mesure du possible présentable, et quitta les larges, hautes et épaisses portes du Fort Crimson.

Jamie avait galopé dès que les sabots de sa monture foulèrent les terres arides. Il n'arrêta pas de solliciter la jument tant qu'il ne voyait pas, au loin, la diligence et les silhouettes se dessiner sur la ligne d'horizon. Quand ce fut le cas, le colonel tira sur les rênes, sifflant doucement pour forcer à ralentir le pas. Son cœur s'apaisa en voyant que tout allait bien. Un peu de sable et de chaleur ne pouvait pas faire mal ! Un grand sourire dessiné sur les lèvres, il fit un demi cercle autour du petit monde jusqu'à arriver à hauteur de Victoria Stanford.
- On m'a dit qu'il y avait une demoiselle en détresse sur les plaines, plaisanta-t-il alors qu'il descendit du cheval. Une main à sa ceinture, il marcha en leur direction en même temps qu'il constata de loin les dégâts. Je vous conduis au Fort, les réparations peuvent prendre du temps, sous cette chaleur. Jamie la regarda, sans se démunir de cette joie sur son visage, qu'il lui était impossible de masquer. J'espère que vous n'étiez pas sérieuse lorsque vous avez dit que si "d'autres devoirs m'incombaient, de les traiter en priorité" ? Il espéra que ce ne fut que de la politesse et que plus que tout, Victoria n'attendait en réalité que sa venue précipitée. Que dites-vous d'une promenade, à dos d'une monture que vous connaissez bien ?



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Sam 13 Juil - 23:44


« Vous devriez vous asseoir à l’ombre, madame. Je ne vous suggérerai pas de vous replacer dans l’habitacle de la diligence, je dois vous confesser qu’il va me falloir la délester au mieux pour tenter de replacer la roue mais… Nous pouvons vous offrir une assise confortable dans l’ombre de cette large boîte, pour sûr. » Soufflant longuement, elle hocha la tête, soudainement prise en tenaille entre les rayons brulants de l’ouest et cet incident. Le temps s’égrainait et elle espérait que les minutes ne pouvaient se transformer en heure car il lui semblait alors mortel de demeurer dans ces plaines rouges. A l’image d’un couvre-chef, elle n’avait pas pris d’éventail et regretta amèrement ne pas avoir la capacité de se ventiler de plus belle, appréciant alors chaque petite brise qui pouvait se lever de temps à autres. On fit descendre l’assise du cochet et on la plaça à l’ombre, invitant l’épouse du Gouverneur à y trouver un peu de fraîcheur, maigre réconfort qui tentait malgré tout de lui offrir un peu de confort.

On lui offrit également un gobelet d’eau tiède, chose qu’elle n’eut à cœur de repousser, laissant le liquide glisser dans son corps pour mieux tenter de l’apaiser. Il lui fallait éviter le moindre mouvement si elle ne désirait pas se subir la chaleur plus encore aussi, elle tâcha de demeurer immobile, respirant avec profondeur, priant intérieurement pour la venue hâtive du Colonel alors que les deux hommes restants réfléchissaient déjà à un moyen de procéder. Il leur fallait décharger au maximum la diligence pour espérer soulever l’essieu et replacer la roue dans son axe. Une mission qui demanderait bien plus de deux bras. Caressant son ventre arrondi, elle les écoutait, incapable de leur offrir le moindre conseil, regrettant un instant l’absence de Ferdinand car il aurait probablement lancé des directives plus vite qu’ils n’espéraient en recevoir. Et puis, au loin, une trainée de poussière se dessina. Fronçant ses délicats sourcils, le jeune soldat qui demeurait avec le cochet remarqua également la chose mais ne s’en inquiéta guère. Il vient du Fort. Le Colonel. Machinalement, elle s’était remise sur ses pieds, s’écartant légèrement de cette ombre façonnée pour elle pour mieux le regarder arriver.

L’équidé galopait à vive allure et ce ne fut que lorsqu’il ralentit qu’elle crut reconnaître un animal bien particulier, qu’elle avait su lui confier bien des semaines auparavant. La jument était méconnaissable, bien mieux bâtie, les muscles saillants se lisant sous sa robe immaculée. Son port de tête n’était plus le même, sa bouche trouvant le mors sur lequel elle se posait sans tirer, offrant à l’officier sur son dos pleinement les commandes. Epoussetant sa robe, Victoria attendit qu’il ne s’arrête pour mieux lever les yeux vers l’homme qui venait à son secours. Le jeune homme chargé de sa sécurité salua son supérieur et le cochet lui offrit un hochement de tête. On m’a dit qu’il y avait une demoiselle en détresse sur les plaines. Avec souplesse, il glissa de sa selle sous le regard soulagé de Victoria qui sentit son cœur battre avec une allégresse nouvelle. Certainement parce qu’il avait su presser la cadence pour mieux lui venir en aide… « En détresse ? Votre homme aura exagéré, nous n’avons subi qu’un léger contre-temps… » Et rien de plus. Elle aurait pu se faire agresser par des bandits ou autres hors-la-loi, mais seule sa diligence avait décidé de se montrer récalcitrante. Je vous conduis au Fort, les réparations peuvent prendre du temps sous cette chaleur. Elle hocha la tête, soupirant doucement. Elle ne lutterait pas, pour sûr, lasse de cette attente qui, déjà avait été longue. « D’autres hommes risquent bien d’être nécessaires. J’ai cru comprendre qu’un tour de force serait à envisager et dans ma condition, je n’ai pas pu faire valoir la mienne… » Une force inexistante mais une boutade certaine. Croisant son regard, elle rougit, se ventilant d’une main, l’excuse des plaines brûlantes étant bien utile à cette heure.

J’espère que vous n’étiez pas sérieuse lorsque vous avez dit que si d’autres devoirs m’incombaient, de les traiter en priorité ? Elle fronça les sourcils avec douceur, le dévisageant un instant. « Si ma position d’épouse du Gouverneur a su m’apprendre une chose, colonel… C’est que le bien commun doit être une priorité face à ma personne. Si d’autres vies étaient en jeu, je sais que votre honneur vous aurait conduit à votre juste place. » Mais où serait-ce donc, alors ? Auprès d’elle ? A sauver les honnêtes citoyens ? Elle soupira, baissant le regard en toussotant légèrement, les mots qu’il eut lors de leur dîner et ceux partagés dans des lettres se rappelant à sa mémoire. Que dites vous d’une promenade, à dos d’une monture que vous connaissez bien ? Avisant la jument avec laquelle elle avait, jusque-là, gardé ses distances, elle sourit avec un peu plus d’aisance. « La transformation que vous lui avez offerte m’a presque convaincue qu’il s’agissait là de vôtre monture… Mais vous connaissez mes craintes, je vous ai déjà dit qu’elles seraient là la plus grande difficulté que vous rencontreriez quand il s’agirait de faire de moi une cavalière aguerrie… » Entre monter à cheval et marché sous ce soleil, le médecin de la jeune femme aurait tôt fait de choisir, c’était une certitude. Mais l’autre certitude résidait dans l’art de trouver les bons arguments pour mieux la pousser à grimper sur le dos de l’animal.


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Jamie Anderson

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Dim 14 Juil - 1:41



Une fois le soulagement de l'avoir retrouvé sauve, il s'était détendu.
La joie de la revoir se lisait dans chaque fibre de son corps, sans que leur dernière rencontre et sa teneur ne vienne entacher quoique ce soit.
Dans sa bonté habituelle, Victoria lui fit remarquer qu'il faudra plus d'hommes sur place pour venir en aide à ceux déjà présents. S'inquiétait-elle de l'exténuant labeur qui les attendait avant même de s'inquiéter pour sa propre personne ? C'était ce qui faisait d'elle cette femme unique, que les années n'auront pas ternis, quoiqu'en dise cette mélancolie au fond de ce regard clair.
- Mes hommes sont entrainés pour le dur la labeur et les conditions extrêmes, Madame. Mais votre sincère préoccupation à leur égard me touche, je ferai le nécessaire. Ainsi il l'espérait soulagée de ce poids que représentait la réparation de la diligence, qui bien trop vite à son gout la ramènerait dans son domaine, l'arracherait à la présence d'un colonel dont la grande souffrance ne pouvait se deviner derrière ses sourires et cette impeccable attitude.
- Si ma position d’épouse du Gouverneur a su m’apprendre une chose, colonel… C’est que le bien commun doit être une priorité face à ma personne. Si d’autres vies étaient en jeu, je sais que votre honneur vous aurait conduit à votre juste place.
Victoria le surestimait grandement, il le remarquait une fois de plus dans ce fait qu'elle pensait être vrai. En réalité il n'aurait su dire lui-même, à cet instant, si tel était la vérité. Son honneur lui dictait sa conduite, mais les élans de son coeur allaient bien souvent au-delà de la raison... alors quelle était sa juste place, il se le demandait bien. Cette question brillamment soulevée se rajouta à toutes les autres qu'elle avait su éveiller en lui, mais pour l'heure Jamie préféra ne pas s'y attarder. Trop de nuits sans sommeil l'avaient agité.
- A ma juste place, oui. Vous avez raison.
Enfin, il lui proposa de quitter les lieux à dos de la jument qui devait s'impatienter de reprendre la route. S'occuper d'elle appris à Jamie qu'elle aimait éperdument solliciter ses puissantes et longues jambes pour des courses fougueuses, la crinière s'épanouissant au vent. Tel devait être la vie de tout étalon, même au service de la Nation.
- La transformation que vous lui avez offerte m’a presque convaincue qu’il s’agissait là de vôtre monture…
Un peu plus, le Colonel s'avança de Victoria. Les autres étaient déjà attelés à leur tâche et faisait à peine attention à leur présence, c'était du moins, l'impression que leur dos tourné donnait. Que leurs oreilles soient plus audacieuses n'était qu'une éventualité dont Jamie, il devait se l'avouer, s'en désintéressa pour le moment.
- Mais vous connaissez mes craintes, je vous ai déjà dit qu’elles seraient là la plus grande difficulté que vous rencontreriez quand il s’agirait de faire de moi une cavalière aguerrie… Le soldat avait hoché de la tête, il se rappelait que trop bien de cette conversation.
- Ma réponse de soldat serait que pour survivre, c'est la seule option qui s'offre à vous, sourit-il. Ma réponse en tant que Colonel serait que vous êtes sous ma protection et que cette solution vous mènera plus vite en lieu sûr. Le dernier pas qu'il fit alors, était le dernier avant que cela ne soit vu comme une proximité indécente. Il ne tenait qu'à lui de tendre les bras pour la serrer, comme il désirait tant le faire, mais sa volonté quasiment inébranlable l'empêcha de céder. Ma réponse en tant que Jamie est que, je suis avec vous et tout ira bien.

Il tendit la main, qu'elle prit, quelque soit la version de sa demande qu'elle avait pu choisir intérieurement. Tous étaient nourris, de toute évidence, par le même besoin de prendre soin d'elle.
Jamie aida Victoria à monter la première, dans sa condition il était plus facile pour elle de s'installer les deux jambes d'un même côté. Une fois en selle à son tour, il attrapa les rênes, entourant son invitée de ses bras. D'une certaine manière n'était-ce pas pour lui un moyen détourné de l'étreindre et apaiser, un infime instant, les tourments de son coeur ? Avec douceur, ceux qui auraient pu être un couple se chérissant l'un l'autre, prirent le chemin du Fort Crimson. Celui-ci ne tardait pas à envahir l'horizon par ses hauteurs, ses largeurs et ses meurtrières invisibles aux yeux inexpérimentés qui les voyaient arriver de loin.
Le court trajet se passa, pour Jamie du moins, dans une sérénité toute naturelle. La compagnie de Victoria était toujours authentique, innée dans sa facilité, évidente. Les soldats de l'autre côté du mur ouvraient les portes, qui se frottaient au sol dans un mouvement lent qui souleva la terre sèche.
- Votre venue a été annoncée, disait le Colonel, et votre bonté vous précède.
Il dit cela quelques secondes avant que Victoria ne puisse voir ces rangées impressionnantes d'officiers, immobiles, l'accueillant au Fort. Ce spectacle n'était pas offert à tous les invités, mais uniquement à ceux dont la gentillesse avait été largement saluée. Jamie descendit en premier et tendit immédiatement les mains vers Victoria, afin qu'elle ne mette pied à terre aussi délicatement que la dernière feuille virevoltant de sa branche...



Victoria Stanford

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Dim 14 Juil - 17:38


Mes hommes sont entraînés pour le dur labeur et les conditions extrêmes, Madame. Mais votre sincère préoccupation à leur égard me touche, je ferai le nécessaire. Elle hocha doucement la tête, heureuse de constater que ses requêtes pouvaient être entendues, quand bien même les jeunes hommes étaient mieux armés qu’elle ne le serait jamais face à ces tâches ingrates. Et si la diligence devait être immobilisée plus de temps que nécessaire, elle ne doutait pas qu’une autre solution puisse être trouvée afin de lui permettre de rentrer chez elle sans que personne ne voit sa santé compromise. D’une main sur son ventre rond, elle caressa machinalement cet enfant qui se cachait en son sein, comme pour mieux le rassurer, lui aussi, comme pour mieux lui offrir de cette bonté qui lui était naturelle.

Puis, il tenta de lui faire dire que ses pensées puissent avoir été quelque chose qu’elle ne concevait pas réellement, réveillant le devoir de la jeune épouse et la poussant à l’énoncer à voix haute pour mieux lui rappeler le sien. Elle ne pouvait douter de son honneur, de son dévouement envers la cause qu’il défendait : le Peuple, la Nation. Elle devait nécessairement passer après cela, quand bien même elle en faisait tout autant partie. Victoria n’était rien de plus qu’une femme et face à un village tout entier, il était évident que Jamie choisirait aisément la place de son devoir. A ma juste place, oui. Vous avez raison. Elle retint un léger soupir, trop heureuse de l’entendre le lui confirmer, ne pouvant deviner la tempête éventuelle qui dévorait son âme, pensant avec aise qu’il œuvrait alors davantage à l’oublier plutôt qu’à l’aimer plus que de raison.

La jument n’étant pas loin d’elle, force était de constater que rentrer sur son dos était la chose la plus rationnelle. Pour autant, les peurs de la jeune femme ne l’étaient nullement et elle se fit hésitante, rappelant au Colonel qu’elle appréhendait bien trop les choses pour s’imaginer cavaler dans les plaines. Ma réponse de soldat serait que pour survivre, c’est la seule option qui s’offre à vous. Elle grimaça légèrement, n’appréciant que peu cette perspective, priant intérieurement pour que quelqu’un trouve une solution acceptable pour elle. Ma réponse en tant que Colonel serait que vous êtes sous ma protection et que cette solution vous mènera plus vite en lieu sûr. Elle quitta le poil luisant de la bête du regard pour mieux relever ses yeux bleus vers lui tandis qu’il vint frôler la limite du raisonnable en termes de distance, la poussant même à entrouvrir les lèvres, déglutissant avec peine. Ma réponse en tant que Jamie est que je suis avec vous et tout ira bien. Les prunelles de la jeune femme brillaient de cette inquiétude et pourtant, plongées dans leurs jumelles, elle sembla trouver le réconfort nécessaire. Chaque promesse qu’il avait formulé à son égard, il avait su la tenir et même plus. La confiance qu’elle ressentait à son égard dépassait même celle qu’elle pouvait placer en son époux aussi, à peine eut-il tendu la main qu’elle laissa ses doigts venir retrouver les siens, lui offrant l’entièreté de ses doutes pour qu’il puisse l’aider à les balayer.

L’amenant jusqu’au flanc gauche de l’animal, il lui donna les directives et l’aida à se hisser sur le dos de la bête, Victoria prenant tant bien que mal place en amazone sur la selle qui n’était nullement taillée pour cela, lui offrant momentanément un équilibre bancal. Machinalement, elle vint soutenir son ventre arrondi d’une main, comme pour mieux s’assurer que l’enfant qu’elle portait ne se trouvait pas dans position plus terrible que la sienne. Pourtant, elle qui n’était nullement à son aise trouva davantage de confort quand Jamie se hissa à son tour sur le dos de la bête qui sembla râler un instant de la charge qu’on lui imposait, plus conséquente que d’ordinaire. Les bras de l’homme se glissèrent autour d’elle et sans même réfléchir, elle avait posé sa main sur son avant-bras, trouvant dans son dos le corps de l’homme pour meilleur soutien. Le rouge gagna ses joues alors que l’inconvenance même faisait l’ensemble de la situation mais nul ne trouverait à redire car il s’agissait là d’un instant nécessaire plus que volontaire. Victoria soupira longuement alors que la jument fut invitée à prendre la marche, le bassin de la future mère suivant tant bien que mal les mouvements imposés par l’équidé, poussé à l’unisson vers la droite ou la gauche avec le corps de Jamie. Aussi longtemps que dura la chevauchée, elle garda le silence, s’essayant à penser à autre chose que l’étrange sensation que cela pouvait bien lui procurer. La mine sévère de son époux traversa ses pensées, suffisante figure pour l’inciter à accorder son temps au paysage.

A l’approche du Fort, Victoria laissa son regard détailler les lieux, découvrant la bâtisse militaire et son architecture. Certains hommes en tuniques marchaient sur les hauteurs, là où les gardes se faisaient, quelques jumelles pour meilleur outil. A leur approche, on ouvrit les larges portes et les grands yeux de la jeune femme s’écarquillèrent devant la vision inédite que lui offraient les soldats. Votre venue a été annoncée et votre bonté vous précède. Elle sourit avec tendresse, incapable de démentir cet état de fait, mais sincèrement touchée de l’honneur qu’on lui offrait. Les soldats s’étaient alignés, réalisant une véritable haie d’honneur pour elle et uniquement pour elle. D’ordinaire, ce genre de procession n’avaient lieu qu’en raison de la présence de son époux à ses côtés. Là, elle était placée sous une lumière qui reconnaissait son implication, certes modeste, à sa juste valeur. « Ce n’était pas nécessaire… » Elle ne faisait que s’assurer que ceux qui avaient sa protection pour responsabilité soient bien en état de le faire, offrant nourriture et réconfort en sa propre maison. Evidemment, la discrétion sur ce point avait été plus grande depuis quelques semaines et le retour de Ferdinand mais elle avait su lui faire entendre que l’implication des soldats dans sa protection était une chose dont elle était infiniment reconnaissante.

Le Colonel mit pied à terre et Victoria soupira, soulagée de savoir qu’elle allait pouvoir quitter ce perchoir. Posant ses mains sur les épaules de Jamie, elle le laissa se saisir de sa taille alors qu’elle se laissait aller en avant, quittant la selle pour ses bras un court instant, ses souliers retrouvant bien assez tôt le sol. Relâchant son étreinte, elle replaça une mèche de cheveux de ses doigts agiles, observant les divers soldats présents. La jument, elle, vint mettre un léger coup de son bout du nez dans le bras de la jeune femme, l’effrayant un instant et la forçant à faire un nouveau pas vers le maître des lieux, lui adressant un regard navré. Décidément, elle ne se sentait que fort peu à sa place entre ces remparts qui la préservaient pourtant bien du reste du monde. « Dois-je… Les remercier ? Ou dire quelque chose ? » Elle ignorait la marche à suivre, ne souhaitait pas prendre la parole à la place de l’homme qui se tenait à ses côtés… Bon Dieu, qu’il était plus simple de seulement suivre Ferdinand comme une ombre invisible plutôt que d’exister par elle-même…


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Jamie Anderson

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Dim 14 Juil - 21:18



Les portes en bois massif, ornées de ferronneries noircies par le temps, s'étaient fermées lentement derrière eux.
Le visage de Jamie arbora un sourire rassurant, la surprise faisait son effet sur l'invitée du Fort Crimson et il était ravi que, pour une fois, ce soit elle qui fut mise en lumière et personne d'autre, pas même lui. Ses hommes avaient eu vent de la grande bonté et la gentillesse de la femme vivant au domaine, certains d'entre eux eurent même le loisir de participer à sa protection et pouvaient ainsi affirmer les dires de chacun. Victoria Stanford était ainsi très appréciée en ces murs.

- Bien sûr que c'était nécessaire, affirmait le colonel qui croisa les mains derrière son dos. Vous n'avez pas à vous sentir gênée, et pour tout vous dire, ce n'est pas moi qui ai demandé quoique ce soit. Il haussa les épaules, toujours ce sourire aux lèvres et content de ses hommes.
En constatant que Victoria n'était pas le moins du monde à l'aise près de la jument, il plaça une main sur son dos en la touchant à peine et les écarta de deux pas. Il fit signe à un officier de mener l'animal à l'écurie et le débarrasser de sa selle.
-  Dois-je… Les remercier ? Ou dire quelque chose ?
Un regard doux se posa sur la dame aux bonnes manières. Il était intéressant de voir qu'à présent, c'était elle qui se sentait peu à sa place et comme elle à l'époque, il ne la laisserait pas patauger sans aide pour nager en ces eaux troubles.
- Victoria, dit-il, vous rappelez-vous notre première rencontre au bal ? Il laissa une seconde en suspend, comme s'il était possible d'oublier. J'étais perdu au milieu de tous ces codes parfois incompréhensibles pour moi ! Son rire s'éleva entre les hauts murs de son terrain, là où il se sentait chez lui. Cela se ressentait dans son attitude, dans sa voix. Vous n'avez qu'à vous laisser porter, à me laisser vous montrer mon univers à moi. Jamie avait le coeur léger, ses muscles n'étaient pas continuellement tendus. Un bras pour Victoria afin de la soutenir, ils commencèrent par avancer, traversant les rangées de soldats qui se tenaient au garde-à-vous. Leur pas résonnait sur les pavés du fort, amplifiant le silence toutefois respectueux qui régnait autour d'eux. Jamie eut alors une petite idée pour tenter de voler quelques francs rires à son invitée.
- Ils sont pour l'instant aux gardes à vous, expliqua-t-il alors que les soldats suivaient leur lente progression du regard. Cela signifie que les soldats se tiennent droits, immobiles et prêts à recevoir des instructions. Jamie s'arrêta de marcher et observa ses hommes.
- Présentez, armes !
Comme un seul homme, ils obéirent à l'ordre de leur supérieur. Lorsqu'une centaine d'hommes agissait en même temps, cela pouvait être impressionnant pour un novice mais le spectacle en valait la peine.
- En joue !
Les soldats mettaient leur arme en position de tir, vers le ciel. Jamie ne leur avait pas ordonné de charger, il n'avait pas l'intention de les faire tirer, le bruit aurait trop incommodé Victoria.
- Soldats, repos ! Il se pencha doucement vers l'oreille de la jeune femme pour chuchoter. Ils peuvent se détendre tout en restant à leur place, mais sont prêts à tout moment à reprendre position. D'un sourire, il reprit leur marche et tous les deux finissaient de traverser la rangée. En faisant face à une partie de son régiment, la tête haute, le colonel les regarda avec une fierté qui se lisait dans ses yeux. Avec eux, il avait combattu et survécu, avec eux il mourra peut-être demain.

- Rompez !



Victoria Stanford

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Lun 15 Juil - 0:08


Bien sûr que c’était nécessaire. Vous n’avez pas à vous sentir gênée, et pour tout vous dire, ce n’est pas moi qui ai demandé quoique ce soit. Le contraire l’aurait probablement plus blessée que plu. Victoria le toisa un instant d’un air pourtant doucement désabusé alors que lui souriait de plus belle. La spontanéité des hommes du corps armé était belle mais elle ignorait seulement comment se comporter face à celle-ci. Devait-elle les remercier ? Ou serait-ce les insulter ? Décidément, elle n’avait jamais assisté à ce genre de choses ou alors suivait gentiment Ferdinand sans relever le minois, attendant patiemment que les obligations politiques s’achèvent pour mieux reprendre son souffle une fois son être à l’abri des regards.

Jamie écarta la menace équine d’un geste, guidant Victoria d’une légère pression dans le dos pour mieux l’inciter à s’écarter légèrement de la voie que prenait la jument. Plus tard, il lui faudrait le remercier, tout de même, pour le travail qu’il accomplissait avec cette monture dont elle avait si peur. Et puis, l’interrogeant sur la manière de faire, elle releva vers lui un regard doucement perdu, le regard de l’officier se posant alors sur elle avec une tendresse bien lisible, aussi désarmante qu’appréciable. Victoria… Dieu qu’il pouvait murmurer son nom encore et encore, elle ne ferait que succomber davantage à l’envie de s’accrocher à ses lèvres. Vous rappelez-vous notre première rencontre au bal ? Dans le regard océan de la jeune femme, il pouvait lire tous les souvenirs qui étaient les siens. Leurs yeux qui s’accrochaient, sa venue maladroite pour se présenter en rompant les codes, dans le seul but de lui quémander un tour de piste… Un instant, tout ceci lui sembla dater d’hier, comme si rien d’autre n’avait su se dérouler durant ces années qui formaient presque une décennie. J’étais perdu au milieu de tous ces codes parfois incompréhensibles pour moi ! Elle souffla un rire de concert avec son hilarité, se rappelant avoir souligné la manière dont il n’était pas familier avec ces célébrations par le nombre d’impairs qu’il avait su connaître. Alors, elle lui avait demandé une chose : Être simplement lui-même car elle ne le jugerait pas, lui qui avait eu l’honnêteté de lui confesser son malaise. Aujourd’hui, les rôles étaient sensiblement inversés bien que nul ne viendrait moquer l’attitude de la jeune femme si elle commettait quelques impairs.

Vous n’avez qu’à vous laisser porter, à me laisser vous montrer mon univers à moi. Et il semblait s’en réjouir, le regard brillant qu’il lui offrit la poussant à étirer ses lippes en un sourire conquis. Lui tendant son bras, il n’eut aucun mal à la convaincre de s’en saisir, passant alors devant les rangées d’hommes, Victoria les dévisageant tour à tour, offrant son plus beau sourire à ceux qui offraient leurs services et possiblement leur vie à la Nation. Des âmes braves et honorables. Des héros, ni plus ni moins. Que valait sa propre existence face à ce courage ? Et celle de Ferdinand ? Les politiciens gouvernaient le monde comme s’il s’agissait de vulgaires marionnettes en guise de jouets. Les marionnettes, elles, étaient dotées d’une force de cœur que les Hautes Sphères n’auraient jamais. Chacun de ses hommes étaient prêt à donner sa vie pour la sienne. Cette simple pensée était effrayante. Ils sont pour l’instant au garde à vous. Elle haussa les sourcils, reportant son attention sur lui, la curiosité se lisant dans le creux de ses prunelles. Cela signifie que les soldats se tiennent droits, immobiles et prêts à recevoir des instructions. Il stoppa leur marche et elle le regarda avec une part d’inquiétude tandis qu’il guettait les rangs. Puis, d’une voix forte, il entonna ce qui était une routine pour ces hommes. Présentez, armes ! La chorégraphie la fit sursauter légèrement, tous s’offrant à quelques mouvements calculés en simultanée avec ses voisins. « Doux Jesus… » La surprise avait été grande, son cœur se soulevant lourdement dans sa poitrine alors que sa prise se refermait de plus belle sur son bras. Cillant, elle observa ce déploiement de force impressionnant avec une lueur de fascination profonde dans les yeux. Elle avait déjà pu voir ce genre de manœuvres mais toujours tenue à l’écart. Là, si proche, elle sentait l’excitation de toutes ces demandes. En joue ! A nouveau, ce fut un vacarme calculé, les gestes se faisant assurés et contrôlés. Les fusils furent pointés vers les airs et elle cilla, soudainement inquiète à l’idée qu’ils puissent tirer. Sa main se plaça sur son ventre, l’enfant ressentant les diverses émotions qui traversaient sa mère et le lui faisant savoir.

Soldats, repos ! C’était impressionnant, cette soumission, ce pouvoir qu’avaient les mots offerts par un seul homme. Par cet homme qui se tenait à ses côtés. ils peuvent se détendre tout en restant à leur place, mais sont prêts à tout moment à reprendre position. Elle sourit, le regardant avec un respect profond dans le regard, l’accompagnant alors qu’il achevait de l’accompagner à travers ces hommes, aux âges parfois si jeunes. Et puis, il fit face à ses hommes, leur donnant l’autorisation de mieux sortir de ces rangs si merveilleusement dressés. Victoria soupira doucement, un sourire tendre sur les lèvres. « Rappelez-moi de vous envoyer l’ensemble de mon personnel… Je crois qu’un peu de discipline ne ferait pas de mal à certains. » Une boutade, évidemment. Victoria gérait son foyer d’une main douce, préférant le renforcement positif des bons comportements à quelques sanctions face aux réfractaires. Evidemment, quand il fallait se séparer d’un élément, elle le faisait mais pas sans avoir cherché, au préalable, à lui trouver sa juste place, comme elle avait su le faire avec Louisa. « C’est… Impressionnant. » Elle observa un instant les soldats aller et venir, reprendre leurs conversations, la saluer d’un hochement de tête… « Vos hommes vous tiennent en haute estime, cela se perçoit au premier regard. C’était déjà le cas, il y a de cela plusieurs années, quand bien même vous n’étiez alors que lieutenant… J’imagine que votre entourage doit être fier de celui que vous êtes devenu… » Sa sœur ? Sa mère ? Elle ne se souvenait que trop bien comme il avait parlé d’elles avec aisance. Son propre père aurait-il seulement plus de respect pour l’officier, maintenant qu’il s’était hissé si haut dans la hiérarchie ? Des remords se dessineraient-ils, dans le cœur des coupables de l’échec de leur amour ?


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Jamie Anderson

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Lun 15 Juil - 20:25



Le sourire de Victoria était un cadeau. Il la regardait s'émerveiller devant le spectacle et ce visage s'illuminant lui apporta une joie, la même qu'autrefois, au bal ou devant la barque du quai. San Francisco était un chapitre révolu et un nouveau s'ouvrait à présent. Il ne devait pas le voir ainsi, bien sûr, mais Jamie Anderson était un homme sensible et romantique : c'était plus fort que lui. Elle était mariée, elle attendait un enfant, et pourtant en l'observant à cet instant précis il la voyait toujours comme une femme pour qui ses sentiments restaient inchangés. Une erreur commune, celle du débutant en amour, de l'homme fidèle à lui-même, aux battements de son coeur quand elle était si proche, qu'elle lui tenait le bras, qu'elle cherchait le contact visuel pour partager en un regard ce qu'ils ne pouvaient dire à voix haute...

-  Rappelez-moi de vous envoyer l’ensemble de mon personnel… Je crois qu’un peu de discipline ne ferait pas de mal à certains.
Il sourit, heureux de la voir user d'humour. Cela rendait l'atmosphère plus détendue, et détendu il l'était, parfaitement entre ces murs qui étaient siens. Ici, personne n'était au-dessus de lui, pas même le gouverneur lui-même s'il foulait le sable du Fort Crimson. Il n'y avait peut-être bien que Victoria pour le soumettre, l'élever ou le terrasser. Il ne suffirait qu'un seul mot, un seul regard pour que Jamie s'exécute.
- C’est… Impressionnant.
Le Colonel la remercia d'un mouvement de tête qui précéda ses paroles.
- Je vous remercie. Je pourrais dire que la tâche a été dure à mener à terme, mais en vérité, c'est très simple. Quand ils comprennent que le respect est mutuel, quand ils comprennent que tout ce que je leur apprends et ordonne n'est là que pour qu'ils rentrent sains et saufs de leur mission, alors tout devient facile et limpide. Lui-même était passé par tous les rangs inférieurs au sien, alors il savait exactement ce qu'un soldat attendait de son supérieur. Il n'était pas aisé d'être à l'écoute de plusieurs centaines de tuniques bleues, mais ce qu'il pouvait faire au mieux, Jamie le faisait volontiers. Il n'y avait pas à être fier de cela, aucune fleur à lui lancer, son attitude vis-à-vis de ces soldats qui avaient remis leur vie entre ses mains était chose normale.

- Vos hommes vous tiennent en haute estime, cela se perçoit au premier regard. C’était déjà le cas, il y a de cela plusieurs années, quand bien même vous n’étiez alors que lieutenant… J’imagine que votre entourage doit être fier de celui que vous êtes devenu…

Ces mots lui firent immédiatement penser à sa famille. L'Oregon paraissait très loin et en quelque sorte, il l'était. Un voyage vers ces terres natales demanderaient des mois de route à travers divers paysages : le désert, les montagnes, les rivières, les denses forêts. Tous avaient leur lot de difficultés, leur danger. Chaque halte, chaque bivouac sous les étoiles seraient une prise de risque immense qui feraient de lui une cible facile pour les rôdeurs et les criminels plus aguerris. Mais si un jour il devait rentrer, et ce jour arriverait, alors aucun obstacle ne pourrait le freiner.
C'était une certitude.

- A chaque correspondance avec ma famille, ils n'oublient jamais de me dire à quel point ils sont fiers et que je leur manque. Il sourit, et ces traits se marquèrent une fraction de seconde d'une tristesse évidente. Ma mère m'écrit souvent que mon absence pèse lourd mais qu'elle comprend mes choix. Elle sait aussi que je reviendrai. Jamie eut alors un rire léger, et s'expliqua : Je suis obligé d'y retourner, car je l'ai promis à Olivia. Je n'ai pas le choix que de tenir ma parole, elle serait capable de venir me chercher ! Et le voyage étant trop dangereux pour une femme de surcroit, il était hors de question de négliger cette promesse.

Après quoi, le lieutenant Harris arrivait face à son colonel et madame Stanford. Son couvre-chef sous le bras, il s'avança respectueusement. C'était un jeune homme dans la fleur de l'âge, intelligent, grand brun qui avait toutes les qualités requises pour le rang qu'il occupait.
- Mon colonel, tout est près pour la visite !
- Merci, lieutenant. Il se tourna vers Victoria. Je vous présente mon second, le lieutenant Harris. Il est mon reflet exact de ce que j'ai pu être il y a dix ans. J'ai une confiance absolue en lui et, si un jour pour une raison ou une autre je ne suis pas là, fiez-vous à lui. Le soldat Harris était un bon garçon en qui Jamie avait fondé de grands espoirs. Il était le genre d'homme intègre dont l'armée des Etats-Unis avait cruellement besoin. Il se voyait en ce jeune homme, militaire voué à de grandes comme de petites choses, car les plus petits actes comptaient tout autant.
- Mes hommages, madame, dit le lieutenant Harris qui avait plus que les autres, le privilège de rencontrer les cercles restreints autour de son mentor.
Il les laissa ensuite pour la visite prévue par Jamie afin de faire découvrir à Victoria, ce qui pouvait bien se tramer entre les murs d'un Fort rempli d'hommes courageux.

- Avant la visite, voulez-vous vous asseoir un instant, Victoria ? Mon... Il s'éclaircit la voix, embarrassé même s'il savait qu'à présent ils avaient le droit d'être seuls dans une pièce. Mon bureau se trouve au second niveau, après les escaliers. Vous y serez confortablement installée, et je peux faire demander une tasse de thé, si vous le souhaitez ? Un verre d'eau ? Il n'avait pas de quoi lui proposer qui rivalisait avec la qualité servie au domaine, aussi il se fit hésitant dans ses propositions.



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Mar 16 Juil - 21:46


Était-ce là sa juste place ? Un court instant, l’illusion fut si bonne qu’elle le songea. Comme si jamais elle n’avait quitté le bras de l’officier, sa peau diaphane contrastant si joliment avec le bleu de sa veste, elle laissa l’idée folle lui traverser l’esprit que tout ceci aurait pu accompagner son quotidien. Que ces hommes, là, la saluaient avec respect grâce à l’homme à ses côtés qui avait acquis leur respect, leur soutien et que par extension, ils le lui offraient de gaieté de cœur. Comme on salue la femme de son employeur avec respect, ils lui auraient accordé les honneurs. Mais rien de tout ceci n’était réel. L’enfant dans son ventre n’était pas celui de Jamie mais celui de son époux qui avait glissé deux bagues à son annulaire. La première pour mieux lui promettre de la chérir, la seconde pour mieux l’encager à ses côtés, jusqu’à ce que la mort ne les sépare. L’amour qui la liait à Ferdinand serait à jamais différent des émois qu’elle ressentait aux côtés du colonel Anderson. Pour autant, quand bien même il pouvait la malmener et la pousser à bout, elle lui demeurait inlassablement soumise et dévouée, femme prenant Dieu pour témoin et espérant que dans sa grande miséricorde, il fasse du Gouverneur un homme meilleur.

Quittant ses rêveries indécentes qui mériteraient bien quelques confessions divines, elle écouta Jamie lui exprimer comme son lien avec ses hommes s’était fait avec simplicité. Quand ils comprennent que le respect est mutuel, quand ils comprennent que tout ce que je leur apprends et ordonne n’est là que pour qu’ils rentrent sains et sauf de leur mission, alors tout devient facile et limpide. Si elle aurait aimé pouvoir faire le parallèle avec les liens du mariage, elle s’abstint de délier sa langue car les mensonges ne pouvaient être prononcés par son innocente bouche. Son mariage ne fonctionnait pas ainsi. Le respect mutuel n’existait nullement et sa vie toute entière était dévouée à son époux quand lui prenait loisir à aller et venir à sa guise, choisissant ou non de l’avoir à ses côtés. Elle était un objet d’apparat, rien de plus. Ferdinand se battrait-il seulement pour la maintenir en vie ? Le souvenir trouble de cette nuit cauchemardesque vint lui tirer un frisson qui secoua son échine et elle préféra se recentrer sur le moment présent, sur ces hommes. Sur cet homme à ses côtés.

Evoquant sans le faire sa famille, elle releva vers lui son regard tendre, espérant ne pas voir son visage se voiler d’une tristesse endeuillée. Au contraire. A chaque correspondance avec ma famille, ils n’oublient jamais de me dire à quel point ils sont fiers et que je leur manque. Elle connaissait cela, elle aussi. Les échanges qu’elle entretenait avec sa mère était marqués par cette distance qui leur avait été imposée, par la tristesse de ne pas partager une étreinte chaleureuse et aimante. Charlotte se lamentait déjà de ne pas connaître son petit-fils ou sa petite fille. Ma mère m’écrit souvent que mon absence pèse lourd mais qu’elle comprend mes choix. Elle sait aussi que je reviendrai. Je suis obligé d’y retourner car je l’ai promis à Olivia. Je n’ai pas le choix que de tenir ma parole, elle serait capable de venir me chercher ! Elle rit doucement, à son tour, regrettant un instant de ne pas avoir agi de même à une époque. N’aurait-elle pas pu faire fi du danger et s’aventurer sur ses traces pour mieux le retrouver ? Quelle aventure aurait-ce été… « Votre famille porte cela en elle : un courage puissant. J’envie les femmes qui vous entourent, elles semblent si fortes et si déterminées. Je ne suis rien de tout cela. » Et elle aurait probablement détonné dans ce paysage où chacun semblait prêt à défendre sa part. Victoria aurait donné la sienne sans concession, simplement parce que son cœur pur lui aurait dicté que c’était là le bien et que sa bonté finirait par être récompensée. Dans un monde de serpent, Victoria demeurait la brebis égarée que tous cherchaient à mordre et qui les remerciait pour cela.

Un jeune homme se présenta à eux et quelque chose frappa immédiatement Victoria, la déstabilisant légèrement. Sans que cela ne soit véritablement physique, il existait une ressemblance saisissante entre les deux hommes, avec une décennie ou deux de décalage. Et cet uniforme ne lui était pas entièrement inconnu… Mon Colonel, tout est prêt pour la visite. Elle sourit tandis qu’il le remercia, évoquant son rang. Lieutenant. Evidemment qu’il l’était. Il était cette ancre vers un passé aussi lointain que proche… Je vous présente mon second, le lieutenant Harris. Il est mon reflet exact de ce que j’ai pu être il y a dix ans. J’ai une confiance absolue en lui et, si un jour pour une raison ou une autre, je ne suis pas là, fiez-vous à lui. Victoria offrit un hochement de tête appuyé au jeune homme qui s’inclina à son tour. Mes hommages, madame. « Je dois confesser entrevoir ce que votre Colonel peut dire en évoquant un reflet de lui-même, d’autant plus que j’ai eu le privilège de le rencontrer quand lui-même fut lieutenant. Si vous suivez ses pas, lieutenant Harris, nul doute que vous atteindrez les sommets, et avec les Honneurs. » Tant qu’il conservait le sien, d’honneur, il était assuré de s’élever. Le jeune homme la remercia sans fléchir avant de se retirer, laissant Victoria poser à nouveau ses yeux clairs sur son compagnon du moment. « A nouveau… J’ai le sentiment d’oublier que dix années se sont écoulées… » Parce que ce jeune lieutenant ne faisait qu’alimenter, par sa présence, les souvenirs.

Avant la visite, voulez-vous vous asseoir un instant, Victoria ? Mon… Il hésita, la poussa à froncer légèrement ses sourcils. Mon bureau se trouve au second niveau, après les escaliers. Vous y serez confortablement installée et je peux faire demander une tasse de thé, si vous le souhaitez ? Un verre d’eau ? Poliment, elle s’apprêtait à écarter cette possibilité mais les longues minutes passées sous le soleil brûlant du désert californien avaient fait croître sa soif. Et l’offre de l’homme, quand bien même pouvait-elle leur offrir autre chose qu’elle ne percevait pas encore réellement, lui fit envie plus que de raison. « Avec cette chaleur, je n’ai rien contre l’idée d’un verre d’eau… Ou deux. » Ses lippes rosées sourirent à nouveau tandis que son regard quitta Jamie à nouveau pour mieux galoper sur le décor inédit qui l’entourait.


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Mer 17 Juil - 16:21



Depuis que Jamie avait rencontré Victoria, il avait toujours trouvé qu'elle ne se considérait pas à sa juste valeur. La future mère venait encore de mettre ce trait de sa personnalité en avant, peut-être sans s'en rendre compte, à parler de femmes fortes et déterminées. Elle aussi l'était, c'était une certitude. Pour Jamie, la vie d'une femme en haute société était aussi dure que celle d'une fermière de l'Oregon. C'était qu'il fallait pouvoir survivre, au milieu de toute cette superficialité, ces hypocrisies, ces mensonges... et finalement, ces dangers. Même s'il n'était pas né dedans, le soldat avait pu voir toute l'imperfection qu'on tentait de cacher derrière des soies, des diamants, des conversations polies et soutenues. Il n'aimait pas la voir se dégrader de la sorte et plus que jamais, il lui prouverait tôt ou tard qu'elle était solide. Elle vivait dans l'Ouest, en terre sauvage ! Quelle autre femme de son rang pouvait dire cela ? Si un jour Victoria devait rentrer à San Francisco, elle aurait bien plus à raconter dans les boudoirs et rien à prouver à personne. C'était à tout cela que le Colonel pensait à cette seconde.

En présence du lieutenant Harris, il ne fut pas aisé pour Jamie de ne pas tomber dans une certaine nostalgie d'une époque qui n'existait, bel et bien plus. Les mots que Victoria eut pour son second lui avaient mis du baume au cœur tout comme l'effet d'un poignard, au même endroit, enclenchant ainsi une souffrance continuelle momentanément apaisée lorsqu'il était auprès de Victoria. Mais son chagrin revenait, toujours.

Le regard envoutant de ce diamant attira le sien. Il aurait pu l'admirer indéfiniment, s'interrompant uniquement pour battre des cils face à la fragilité de sa condition humaine.
- A nouveau… J’ai le sentiment d’oublier que dix années se sont écoulées…
Le soldat avait hoché de la tête. Lui, il n'oubliait pas car le temps il l'avait senti passé. Des femmes prêtes à l'épouser, il en avait rencontré. Toutes lui interdisaient sans même le savoir, d'oublier l'existence de Victoria, comme s'il était condamné à un amour maudit à sens unique. Ce doux visage, il le vit sans cesse dans celui des autres jouvencelles. Ca avait été des filles de ferme, des filles d'avocat ou d'architecte, ou même des filles de rien. Belles, intelligentes, amusantes, spontanées... Une chose manquait cependant et cela n'avait rien à voir avec l'apparence ou la moralité.
En vous regardant, je pourrais presque dire que ces dix années n'ont jamais existé, parce que vous n'avez rien perdu de celle que vous étiez. Il sourit, ses yeux guidés peut-être par l'attraction de l'être qui grandissait en elle, vers son ventre. C'était la seule chose visible qui le ramenait bel et bien à la réalité., qui lui intimait en silence de ne pas céder à ses sentiments forts.

Il perdit la première manche en lui proposant de se reposer dans l'intimité de son bureau. C'était un des seuls endroits où personne ne surgirait. Bien sûr que Jamie mentirait s'il disait que non, au grand jamais il n'aurait pensé à être seul avec Victoria, afin de s'offrir soi-même une opportunité... mais quelle opportunité, au juste ? L'indécence de ses pensées le firent culpabiliser et il voulait se rétracter. Sur le point de parler, sa gracieuse invitée accepta avant, le mettant devant un fait accompli à assumer dorénavant. Il ne se sentait pas fort, pas capable d'être avec elle sans que son cœur et ses espoirs ne se gonflent d'un souffle nouveau. Car il n'y avait plus aucun espoir et pourtant tout son être la chérissait encore.

Jamie accompagna alors Victoria jusqu'aux escaliers qui grincèrent sous leur pas. Silencieux, il leur fit longer l'étage supérieur dans toute sa longueur avant de s'arrêter face à une porte fermée. En l'ouvrant, il se dégagea de la pièce une odeur de bois et de tabac dont le propriétaire des lieux n'avait même plus conscience, par habitude. La lumière faisait se voir la poussière qui semblait faire briller l'espace ambiant. Des détails qu'il ne voyait plus car les conditions de vie d'un soldat n'était jamais optimale mais que, une femme de la société elle, verrait à coup sûr.
- Je vous en prie, entrez, dit-il en refermant derrière eux. Une des fenêtres était grande ouverte et l'agitation de la grande cour était audible depuis le bureau.
Sur son bureau ordonné, il y avait des échanges avec le shérif concernant leur travail commun, des listes de noms qui ne diraient rien à Victoria, sauf peut-être un. D'un geste protecteur envers elle, il posa sur tous ces papiers sa propre veste d'uniforme afin de cacher ces mauvais souvenirs.
Retroussant les manches de son chemisier blanc, il proposa à Victoria le petit fauteuil assez large pour une seule place. Il n'avait pas l'habitude de recevoir dans son bureau personnel aussi tout avait été pensé pour lui, et uniquement lui.
- Je... disait-il alors que son regard fouillait les recoins de son antre. Il vit une tasse de café probablement là depuis dès jours et se rua presque dessus pour la prendre et la poser plus loin, hors de la vue de Victoria. Je suis désolé, le confort du Fort doit être pour vous une vaste plaisanterie mais je vous assure, au fil du temps on s'y fait, sourit Jamie. D'une carafe remplie d'eau il en versa dans un verre destiné à Victoria. Tenez, désaltérez vous. Votre diligence sera remise à neuve, ne vous en faites pas pour cela.

Ensuite, le silence retomba. Il s'était assis sur le bord de son bureau et observait Victoria en ressassant les mille choses qu'il aimerait aborder avec elle mais que rien ne lui laissait le droit de le faire, sinon elle, d'un mot. Aujourd'hui était un jour spécial car elle était là, ici, et sa présence lui fit oublier qu'un autre évènement le concernant avait pourtant lieu. Il l'ignorait, mais ses hommes avaient profité de ce prétexte pour organiser une petite soirée non conventionnelle au sein du fort, après certainement le départ de madame Stanford.
- Alors, avez-vous su... écrire à vos parents ?
La question anodine portait surtout sur ce qu'ils avaient pu découvrir sur leur histoire. Avait-elle cherché à savoir plus sur tout ça ? Mais à quoi bon, au fond, si cela n'allait plus rien changer au présent ?



Victoria Stanford

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Mer 17 Juil - 23:08


En vous regardant, je pourrais presque dire que ces dix années n’ont jamais existé, parce que vous n’avez rien perdu de celle que vous étiez. Le sourire de Victoria s’éteignit doucement alors qu’elle soupesait ces mots. Si ces dix ans n’avaient nullement existé alors… Alors ne serait-il pas simplement en train de lui faire la cour, de poursuivre ce que tous deux avaient entamé avec tant d’entrain et de désir ? Était-ce là le souhait de l’homme que de pouvoir effacer cette décennie et reprendre là où ils avaient laissé leurs cœurs ? Une part d’elle l’espérait, elle qui avait pourtant tant changé… Mais c’est justement parce qu’elle avait changé qu’elle savait comme ces dix années avaient leur importance. Jamie finirait bien par voir comme elle n’était plus la même, comme son mariage avait fait d’elle quelque chose de moins pur…

Trouvant son bras, elle se laissa guider dans les marches, gagnant le bureau de l’officier qui dirigeait les lieux, le regard cherchant les détails dans les décors qui s’offraient à elle. L’agitation semblait gagner doucement les hommes du corps armé qui levaient vers elle quelques regards curieux. Victoria était belle et suscitait l’intérêt, partout où elle allait. On murmurait souvent bien des choses sur son passage et la plus grande des questions tournait autour de son époux. Comment avait-il fait pour la faire succomber, pour mieux saisir le cœur de la belle ? Comment une femme si douce et si bonne avait-elle pu s’enticher d’un tel homme ? N’avait-elle pas pléthore de prétendants ? Forcément, les jeunes gens qui la découvraient s’interrogeaient à leur tour, le gouverneur leur ayant été dépeint comme un homme sévère et dur. L’équilibre d’un couple tenait-il donc à la juste balance entre les deux partis ?

La route qu’elle partagea avec le Colonel la conduisit face à une porte fermée qu’il ouvrit avant de mieux s’écarter, laissant le privilège à la jeune femme d’entrer. Dans un sourire, elle le remercia et se glissa dans le lieu qui avait une teneur presque sacrée à ses yeux. Ainsi, voilà le temps où l’homme passait la plupart de son temps, ces quatre murs pour compagnie. L’odeur boisée et fumée avait quelque chose de réconfortant, comme dans ces vieilles maisons de campagne. Elle admira la lumière que captait la fenêtre grande ouverte, s’avançant doucement vers celle-ci pour mieux accorder un nouveau regard dans la cour. Ce bureau n’avait rien à voir avec celui de Ferdinand, ce fut sa première réflexion, comme un parallèle automatique qu’elle façonnait entre eux deux. Là où son époux était ordonné et précautionneux à l’extrême avec ses affaires, Jamie semblait plus désordonné, moins dans le rangement excessif de chaque chose. Le regard de Victoria, naturellement, fut attiré par ce bureau en désordre, admirant cela avec un sourire qui s’effaça quand elle perçut la mention d’un nom en particulier, vite dissimulé sous la veste de l’officier. Sa veste… Naturellement, elle glissa son regard jusqu’à lui, détaillant sa chemise bien malgré elle, étant capable de compter sur les doigts d’une main les occasions qui avaient su lui offrir tant d’aise pour mieux se défaire de son uniforme. Elle s’en amusa, ses lèvres s’étirant alors qu’il l’invitait à prendre place dans le seul fauteuil de la pièce.

Droite comme un i, elle laissa son séant prendre place, ses doigts venant jouer avec la dentelle de ses gants pour mieux l’en débarrasser. Je… Elle releva les yeux vers lui, haussant les sourcils, s’interrogeant sur ce qu’il pourrait lui dire avant de le voir filer pour mieux s’emparer d’une tasse ayant déjà servi. Un instant, Victoria se demanda s’il ne fut pas tenté de la jeter par la fenêtre pour mieux la faire disparaître. Je suis désolé, le confort du Fort doit être pour vous une vaste plaisanterie mais je vous assure, au fil du temps, on s’y fait. Elle rit avec douceur, s’étonnant qu’il puisse s’inquiéter de son manque de confort. « Jamie, ce n’est rien… Rien de tout cela ne m’effraie… » Ne le lui avait-elle pas dit, par le passé ? Non, elle n’était pas de ces milieux plus populaires qui appelaient à la simplicité mais Victoria n’était nullement matérialiste. Elle appréciait, certes, les multiples cadeaux et les belles soieries mais elle n’était pas attachée à ne vivre que ça. La vie se composait de moment, nullement de biens. Elle essayait tant bien que mal de le faire entendre à Ferdinand mais à ce sujet, ils différaient bien trop. Tenez, désaltérez-vous. Votre diligence sera remise à neuve, ne vous en faites pas pour cela. Elle aurait volontiers tenté une plaisanterie, arguant qu’un de ses hommes lui céderait bien son lit dans le cas échéant mais à ces pensées, d’autres naquirent et son regard chercha sans qu’elle ne comprenne pourquoi l’accès à la chambre de l’homme. Lui céderait-il sa couche ? Ou bien… Noyant les pensées pécheresses dans son verre d’eau, elle pinça les lèvres en soupirant longuement. Le silence, alors, se fit plus pesant que tous les mots.

Alors, avez-vous su… écrire à vos parents ? Elle releva vers lui ses yeux clairs, le dévisageant un instant. Était-ce important à ses yeux ? Désirait-il tant comprendre les raisons qui avaient poussé leurs cœurs à s’éloigner quand bien même aujourd’hui encore, ils battaient à l’unisson. Elle s’humecta les lèvres, hochant péniblement la tête. « Hier. J’ai peiné à trouver les mots justes qui ne seraient ni accusateurs, ni trop légers. Je désirais le faire depuis des semaines mais j’étais sou l’emprise d’une profonde colère, Ferdinand est rentré et… » Et il pouvait lire ses correspondances sans gêne aucune, l’ayant déjà fait, ou bien s’assurant d’un regard par-dessus son épaule que la mère et la fille ne s’échangeaient que des banalités. « J’espère que vous comprendrez que je dois m’armer de prudence à l’égard de tout ceci… Mon époux n’a pas idée de… De ce que fut la teneur de notre passé. Je n’ai fait que lui répéter que nous nous étions croisés à l’occasion de mondanités, rien de plus… » Oh, elle n’avait pas honte de cette cour qu’il lui avait faite mais Victoria craignait la réaction de Ferdinand s’il le découvrait. L’accuserait-il d’avoir menti ? En gardant une part de la vérité, c’était peut-être ce qu’elle avait fait et pour cela aussi, elle devrait aller trouver la miséricorde du divin. Un léger sourire naquit sur ses lèvres rosées. « Mère sera heureuse de découvrir que vous vous portez bien. Elle est de celles qui n’a jamais voulu croire à votre mort ni à votre abandon. Et elle sait quoi faire concernant mon père. Si quelque chose doit être révélé, alors je vous le promets, je viendrais vous faire part du fin mot de cette histoire. »


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- Jamie, ce n’est rien… Rien de tout cela ne m’effraie…
Pourtant Jamie Anderson savait que Victoria n'accordait pas de réelle importance à tout ceci. Qu'il loge dans un taudis ou un palace, ce n'était point cela qu'elle regardait... Il ne saurait dire si son impression relevait de ses désirs, de ses fantasmes, mais il sentit que ce n'était que lui qu'elle observait avec cette attention presque similaire à la sienne. Rêvait-il de ces joues roses qui s'empourpraient par moment ? de ces sourires en coin, timides, qu'elle tentait de cacher à sa vue ? Mais tous ces détails le soldat les vit, ou pensait les voir et il pria pour que ce n'était pas le fruit de son imagination. Bien que le fruit soit défendu, il priait intérieurement, en sachant que jamais il ne pourrait y goûter. Déglutissant avec peine, il s'en voulait instantanément de ressentir autant de sentiments, de frissons, à l'égard d'une dame qui lui faisait pourtant confiance.

Cela ne l'avait pas empêché de mettre sur la table ce sujet qui les reliait, qui ne pouvait que les forcer à se souvenir, à se rappeler de cette époque où il lui faisait la cour. Cette époque où il s'était libéré par des mots directs sur ses sentiments et ses intentions la concernant.
- Hier. J’ai peiné à trouver les mots justes qui ne seraient ni accusateurs, ni trop légers. Je désirais le faire depuis des semaines mais j’étais sous l’emprise d’une profonde colère, Ferdinand est rentré et… Elle prononça le prénom de son époux et Jamie détourna une seconde le regard vers un trou creux d'une des façades de son bureau. Il en venait à oublier qu'elle était mariée, cet oubli ne durant toujours qu'une milliseconde dans le temps avant que la réalité ne le rattrape. Mais n'était-ce pas une des choses à présent les plus importantes qui ne devaient quitter son esprit ? S'il advenait qu'il oublie encore, un peu plus longtemps que cette milliseconde infernale, Jamie avait peur de ses propres agissements. Ceux-ci brûlaient en lui, avaient réveillé des pensées sur lesquelles ô grand jamais il ne devait s'attarder. J’espère que vous comprendrez que je dois m’armer de prudence à l’égard de tout ceci… Mon époux n’a pas idée de… De ce que fut la teneur de notre passé. Je n’ai fait que lui répéter que nous nous étions croisés à l’occasion de mondanités, rien de plus…
Jamie retrouva le contact de ce regard bleuté, clair et doux. Ainsi, elle n'avait pas parlé d'eux dans des détails qui auraient pu offenser son mari. C'était un choix légitime de sa part car toute personne avait un passé, mais Jamie se questionna. Quelles étaient les véritables raisons de son silence sur leur ancienne relation ? Si tout cela était vraiment relayé au passé et seulement au passé, alors pourquoi ne rien dire ? Il voulut le lui demander quand, Dieu soit loué, elle le coupa avec tendresse.
- Mère sera heureuse de découvrir que vous vous portez bien. Elle est de celles qui n’a jamais voulu croire à votre mort ni à votre abandon. Et elle sait quoi faire concernant mon père. Si quelque chose doit être révélé, alors je vous le promets, je viendrais vous faire part du fin mot de cette histoire.
Le Colonel se redressa sur son bureau, il s'était rendu compte que tous ses muscles étaient devenus rigides et qu'il avait presque arrêté de respirer.
- Je vous remercie pour votre transparence, étant donné que vous n'y êtes en rien obligée. Le souvenir que j'ai de votre mère protectrice est resté intact, sachez-le. Je suis cependant étonné qu'elle ne vous ait pas suivi jusqu'ici, dans l'Ouest ! Lui aussi esquissa un sourire. L'envie de lui poser la précédente question était toujours bien là mais il s'était ravisé, tout du moins pour l'instant.
Il se servit également un verre pour rafraichir sa gorge et sa bouche si asséchée par ce qui ressembla fort à de l'anxiété. Puis, un pas après l'autre, il se rapprocha du fauteuil où était installée Victoria. Il fallait à tout prix qu'ils sortent de ce cadre trop intimiste. Il avait d'abord pensé être assez fort pour rester seul avec elle sans que cela ne l'atteigne, en bien et en mal car toute proximité le faisait autant souffrir que plaisir.
- Vous avez dit que "rien de tout cela ne vous effraie", vous n'aurez alors rien contre le fait d'un peu de poussière sous vos pieds ? J'aimerai vous montrer certaines choses, disait le Colonel en proposant sa main pour l'inviter à se lever avec plus de facilité. Seulement, ce ne sera ni une balade sur les eaux fraîches d'une rivière, ni un parc fleuri et entretenu. Il haussa les épaules, l'air innocent et à la fois joueur. Il parlait bien sûr de leurs premiers rendez-vous chaperonnés. Bien conscient que raviver ces éclats de soie et d'épaulettes d'antan ne faisaient qu'empirer ses états d'âme et son coeur, Jamie Anderson ne pouvait se résoudre à les nier.

Seul le cadre qui les entourait avait changé, le reste paraissait être resté tel quel, figé dans le temps.



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Lun 29 Juil - 0:37


Invoquer le nom de Ferdinand était une façon pour elle de se ramener au temps présent, de quitter les méandres d’un passé volé pour mieux s’ancrer dans la réalité. Elle portait son enfant. Elle l’aimait. D’une façon différente qu’elle avait été capable d’aimer le lieutenant, jadis, mais elle l’aimait de manière à se sentir incapable de lui vouloir le moindre mal. Je te jure fidélité. A quoi bon ces vœux si elle était déroutée par quelques pensées, par quelques idées fugaces et sournoises qui venaient pourrir le jardin d’Eden ?

Jamie s’était redressé face à sa réponse, songeur tout comme elle l’avait été des semaines durant. Il sembla reprendre son souffle avant de lui parler, son corps se faisant plus aisé à deviner sous l’unique coton de sa chemise blanche… Je vous remercie pour votre transparence, étant donné que vous n’y êtes en rien obligé. Avant tout, elle ne le faisait pas pour lui. Elle le faisait pour cette jeune demoiselle désœuvré qui avait versé tant de larmes dans l’attente de ses lettres, incapable de vivre soudainement, tant elle avait su aimer un homme qui lui avait laissé pensé qu’il l’avait oubliée. Le souvenir que j’ai de votre mère protectrice est resté intact, sachez-le. Je suis cependant étonné qu’elle ne vouais ait pas suivi jusque ici, dans l’Ouest ! Surprise, Victoria haussa les sourcils avant de se laisser aller à un rire aussi léger que cristallin, véritablement amusée par les propos de l’homme face à une situation qu’il ne pouvait deviner. « Ma foi, si elle aurait probablement fait fuir tous les Hors-la-loi de cette région par sa simple présence et vous aurait éviter un tel déplacement, je crains que je ne serais veuve ou orpheline de mère, à cette heure… » Car la mère et son gendre ne s’étaient jamais entendus. Charlotte Davis avait flairé les ténèbres qui habitaient Ferdinand comme un cochon déterre des truffes et avait toujours cherché à protéger sa fille, à la détourner de ce mariage. Pour autant, elle avait fini par entrevoir la nécessité de l’union pour le maintien de leur famille mais avait toujours fait comprendre à Ferdinand qu’elle ne serait jamais acquise, elle qui n’avait que peu d’âge de plus que lui, elle qui le toisait comme un aigle analyse un serpent avant de fondre sur lui. Charlotte Davis avait toujours été la meilleure alliée de Jamie Anderson. Aujourd’hui ne faisait pas exception à cette idée.

Doucement, elle but à nouveau quelques gorgées d’eau fraîche de concert avec l’homme au grade de plus en plus élevé avant de le reposer sur la petite table qui se trouvait à ses côtés. Doucement gênée, elle le laissa s’avancer vers elle, relevant ses yeux clairs vers lui, l’observant par-dessous ses longs cils. Vous avez dit que rien de tout cela ne vous effraie, vous n’aurez alors rien contre le fait d’un peu de poussière sous vos pieds ? J’aimerai vous montrer certaines choses. Le sourire de la belle épouse du Gouverneur se dessina sur ses lippes tendrement rosées et charnues alors qu’elle considérait la main qu’il lui adressait. Seulement, ce ne sera ni une balade sur les eaux fraîches d’une rivière, ni un parc fleuri et entretenu. Elle pencha légèrement la tête de côté, le réprimant doucement d’un regard désabusé avant de lever les yeux au ciel. « Vous avez toujours eu don de me sortir de ma coquille, Jamie… Aujourd’hui ne saurait faire exception à cette tradition. » Car autrefois déjà, il l’avait fait voguer pour la première fois.

Elle avait ôté ses gants un peu plus tôt et pourtant, elle n’hésita pas. Comme une transgression, comme une première fois, ses doigts délicats s’offrirent à ceux de l’homme, appréciant le contact de sa peau, de celle d’un homme qui avait œuvré toute sa vie pour se tenir devant elle à cette heure. S’appuyant sur la prise, elle se releva, les yeux bleus ne se détournant pas de son regard et son sourire se dessinant plus encore. « Autrefois, j’avais souhait de découvrir tout de votre métier. Je n’ai nullement eu l’occasion d’obtenir réponse à toutes les interrogations qui sommeillent dans mon esprit fantasque de femme… Alors nulle poussière ne pourra m’empêcher de marcher à vos côtés pour une nouvelle promenade riche en étonnements. » De sa main libre, elle posa ses gants sur le fauteuil qu’elle venait de quitter avant de mieux se glisser à son bras. Tout avait changé… Alors pourquoi avait-elle l’étrange sentiment qu’ils ne faisaient que reprendre les choses là où elles s’étaient arrêtées ? « Rappelez-moi combien d’hommes se trouvent en ces murs ? Il me semblait que vous aviez évoqué des centaines mais ce Fort me semble bien trop étroit pour que cela ne puisse être vrai… »


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Ven 9 Aoû - 19:29



Ce qui dit Victoria sur sa charmante mère et son époux le fit doucement hausser un sourcil, cela voulait-il dire que les deux membres de cette même famille ne s'entendaient-elles pas à ce point ? Il espérait avoir eu mauvaise compréhension de cela car connaissant la jeune épouse aux yeux clairs, elle serait à coup sûr très chagrinée que ses proches ne puissent s'apprécier. Jamie ne fit aucun commentaire et au contraire s'était donné le devoir de faire passer à Victoria Stanford un bon moment en sa compagnie, aussi humble soit-il dans tout ce contexte. C'était dans cette résolution qu'il lui proposa une visite des lieux, peu communs pour une femme telle qu'elle mais le Colonel savait que Victoria s'intéressait à beaucoup de sujets et était désireuse d'apprendre toujours davantage du monde qui l'entourait. Du moins avec lui, c'était ce qu'il avait toujours ressenti, qu'elle ne s'arrêtait pas à son petit monde bourgeois.
- Vous avez toujours eu don de me sortir de ma coquille, Jamie… Aujourd’hui ne saurait faire exception à cette tradition. Jamie se mit à sourire car il se trouva qu'elle avait raison et de plus, il appréciait grandement pouvoir partager avec elle. Des banalités jusqu'aux savoirs plus ciblés, il avait été à chaque fois un homme heureux à converser dans un réel échange intéressé.
- Je n'arrêterai que lorsque vous serez à bout de souffle, répondit-il avec humour. Je sais comme vous pouvez être assoiffée de découvertes... Avant, du moins, cela avait été le cas. Et il était sûr que ça n'avait pas changé, le regard de Victoria brillait toujours de ces mille éclats.
Elle accepta sa proposition en ôtant son gant pour venir blottir sa main dans la sienne. Dès le premier contact qui électrisa Jamie de part en part, il déglutit alors que son regard ne se détacha nullement de la délicatesse de ce geste. Combien de fois aurait-il encore à subir à ses dépends, la faiblesse de son être tout entier ? Dès qu'il se surprenait à contempler trop longtemps son invitée, c'était une avalanche de sensations qui lui rendait la respiration difficile.
- Alors nulle poussière ne pourra m’empêcher de marcher à vos côtés pour une nouvelle promenade riche en étonnements.
Le soldat se permit de serrer ses doigts autour des siens, alors que ces mots furent prononcés avec autant de sincérité. Ils soutenaient mutuellement le regard de l'autre, Jamie perdant pied à mesure qu'il s'enfonçait dans ce bleu océan. Mais cela lui était en vérité bien égal de s'y perdre, de s'y noyer, car la voix de Victoria le rappellerait toujours à la surface des eaux troubles. Sa beauté égalait son esprit vif, cette femme était une perle rare qu'il n'avait pas su protéger dans le creux de sa main, jusqu'à la retrouver... Il y a dix ans, de nombreuses fois des demandes de permission lui furent refusées, car Jamie avait bien entendu souhaité retourner à San Francisco pour comprendre le silence de la jeune femme. S'il avait commis un impair sans même s'en être rendu compte, lui qui n'avait pas assimiler les codes de l'aristocratie ? ou si, simplement, la distance avait eu raison de l'amour ? Même dans ce cas si particulier, Jamie savait que Victoria ne l'aurait pas laissé sans nouvelle. Elle aurait pris la peine de coucher sur papier ces lettrines qui même douloureuses, étaient nécessaires...

Il était si soulagé, même après ce temps, qu'une explication existait.

- Le Fort Crimson, étroit ? répéta Jamie en riant de bon cœur alors qu'il ouvrit la porte pour les laisser sortir. Face à l'entrée de son bureau, en contrebas, toute la cour s'étendait devant eux. D'un regard, il invita Victoria à s'approcher pour son introduction à la visite guidée quelque peu improvisée. Le fort est de 170 à 190 pieds de long, avec des murs de cinq pieds d'épaisseur. De son index il démontra ses dires de part et d'autre. Ces murs s'élèvent à 50 pieds, autant vous dire que si assaillant il y a, il devra faire preuve d'imagination pour s'introduire.
Appréciant son petit cours d'histoire, il alla même un peu plus loin dans ses explications alors qu'ils longeaient vers la droite le mur côté est. Il a été construit il a une vingtaine d'année. Saviez-vous que ce Fort s'appelait autrefois Fort Red Desert ? Ce n'est qu'avec la guerre civile qu'il retrouva son utilité première et fut rebaptisé. Le gouverneur savait déjà tout cela, ne partageait-il rien avec sa femme sur l'histoire de cette ville en essor qu'il tentait de modeler à l'image du futur ?
- Et là où je voulais en venir... souriait Jamie en adressant un regard rieur à Victoria, c'est qu'il a été conçu pour abriter 650 hommes et 115 canons répartis sur deux niveaux d'emplacements.

C'était même ce qu'il avait envie de lui montrer, ces machines de guerre capables de réduire en poussière tout ce qu'elle ciblait. Bien sûr, il n'utiliserait pas l'arsenal de l'armée sans une bonne raison. Jamie désirait montrer à Victoria qu'à présent, Crimson n'était plus faible et qu'elle saura se défendre. Que même, elle ferait très mal en cas de réplique ! En se rendant dans les niveaux inférieurs du Fort, le Colonel expliquait que les canons sur le parapet, elle ne pourrait que les admirer de loin en raison de la hauteur et de sa condition. Ceux des casemates lui étaient accessibles.
Arrivés dans un couloir, ils distinguaient déjà les canons alignés le long des ouvertures du mur par où entrait la lumière du jour. Jamie s'approcha de l'un d'eux et posa sa main sur le fer froid. C'était comme s'il pouvait à nouveau entendre, encore, les bombardements des batailles au loin.



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Dim 15 Sep - 12:33


Lui voler un sourire était là un plaisir qu’elle ne cesserait jamais d’avoir. Comme elle aimait voir ses lèvres s’étirer et ses yeux se plisser doucement… Dans ses souvenirs les plus récents de l’homme, c’était cette image, exactement, qu’elle avait tâché de conserver, d’ancrer dans son esprit pour lutter contre l’absence du lieutenant à ses côtés. Quand, exactement, ces traits s’étaient-ils effacés ? A l’envoi de cette ultime lettre dans laquelle elle confessait ses peurs et ses devoirs, expliquant comme elle devait fermer son cœur et cette porte d’avenir qu’ils avaient pourtant ouvert ensemble ? Aujourd’hui, elle réalisait que cette entrée n’avait nullement été verrouillée et que poser sa main sur la poignée risquait de rouvrir les possibilités d’un monde qui ne leur était que trop commun.

Je n’arrêterai que lorsque vous serez à bout de souffle. Machinalement, elle s’arrêta de respirer, le rouge montant aux joues de l’épouse Stanford qui ne sut quelle interprétation offrir à ses propos. Cillant pour mieux reprendre contenance, elle garda le silence, préférant attendre qu’il ne vienne élargir son propos. Je sais comme vous pouvez être assoiffée de découvertes… Avant, du moins, cela avait été le cas. Soulagée de comprendre qu’il n’avait nulle pensée inconvenante, elle sourit, baissant légèrement le regard. « Vous l’avez dit vous-même… Quand bien même nous avons pu changer, certaines choses demeurent. Ma curiosité n’est pas encore assouvie. J’espère qu’elle ne le sera jamais. » Et pour la première fois, elle s’autorisa à laisser ses doigts rencontrer les siens sans qu’aucune soierie ou dentelle ne vienne retenir d’une étoffe leur contact.

Ensemble, ils quittèrent le bureau alors qu’il relevait ses paroles dans un nouveau rire. Oui, étroit. Les propriétés du couple Stanford étaient grandes et trônaient au cœur d’un parc qui n’aurait que trop peu trouvé d’égal sur le sol Californien. Les envies de grandeur de son époux n’étaient un secret pour personne et ces terres désolées et inhabitées étaient prétextes à battre des records. Portant son regard vers la cour qu’il lui indiquait, il n’hésita pas à lui faire part des mesures qui étaient celles de ces lieux. Suivant son doigt, elle admira la grandeur du royaume de ce Colonel qui accueillait des centaines d’hommes. Elle ne dit rien, se contentant de l’écouter, souriant face à la fierté qui émanait de lui alors qu’il procédait à l’état des lieux. La hauteur des murs était impressionnante et elle l’avait relevée quand ils étaient entrés, comme un seul homme, sur le dos de sa propre jument aux crins blancs.

Elle marchait à ses côtés, sage élève s’instruisant avec plaisir face un professeur passionné. Evoquant l’année de construction, elle haussa les sourcils, curieuse de découvrir que les lieux avaient une histoire qui dépassait leur venue à tous deux. Après tout, Ferdinand n’avait jamais mentionné un tel lieu et, d’un autre côté, pourquoi l’aurait-il fait ? « L’armée en a-t-elle toujours été tributaire ? Je n’ai croisé que très peu de soldats avant cela et une place aussi forte aurait pu attirer l’attention de vauriens en tout genre, désireux d’un fief qui les protégerait… » Elle n’était pas idiote et savait qu’avec Jamie, elle était en droit de le montrer. Voilà qui lui permettait de vivre avec davantage de légèreté qu’en présence de Ferdinand et ces quelques jours d’absence de son époux devenaient finalement salvateur après s’être efforcée d’entrer dans le carcan qu’il lui réservait.

Et là où je voulais en venir… C’est qu’il a été conçu pour abriter 650 hommes et 115 canons répartis sur deux niveaux d’emplacements. Elle en eut un hoquet de surprise. « Mais où diable faites-vous donc dormir 650 hommes entre ces murs ?! » Quant aux canons, elle ne se représentait finalement que très peu ce que cela pouvait vouloir dire. Aussi, il lui expliqua que certains étaient inaccessibles mais la conduisit auprès d’un engin d’une taille certaine. Relâchant la main de l’homme, elle le laissa s’avancer jusqu’à l’objet d’artillerie de gros gabarit, comparant dès lors la taille de Jamie et celle de l’engin pour comprendre que les dégâts causés par cette chose devaient être immenses.

Elle en avait déjà vu, au loin. Les commémorations politiques aimaient le raffut terrible de ces monstres de feu et pourtant, elle ne s’était que trop peu représenté leur taille. S’avançant à son tour, elle observa l’engin de ses yeux curieux avant de poser, à son tour, ses doigts sur le métal froid. « J’imagine qu’une fois en marche, mieux vaut ne pas toucher de trop près la chose ? Bien que je n’ai pas même idée de comment fonctionne véritablement la chose… » De la poudre, une flamme et un boulet. Voilà tout ce qu’elle en savait bien que les mystères de la physique demeuraient incompris pour la femme qu’elle était, tenue à l’écart des sciences et de ses apprentissages. « Au moins… Je suis rassurée de savoir que vous ne risquez finalement pas grand-chose entre ces murs… Peut-être devrais-je implorer Ferdinand de faire de notre domaine une annexe à part entière de votre Fort pour me sentir en sécurité sous mon propre toit… » Car ici, peu importait la menace : Elle se savait protégée.


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Dim 22 Sep - 22:01



- L’armée en a-t-elle toujours été tributaire ? Je n’ai croisé que très peu de soldats avant cela et une place aussi forte aurait pu attirer l’attention de vauriens en tout genre, désireux d’un fief qui les protégerait… Le Colonel hocha de la tête quant à la première question. Les mains croisées derrière le dos, il s'expliqua, partageant ce qu'il savait avec Victoria. Pour lui, qui la savait intelligente et curieuse, rien n'aurait su le dissuader d'échanger ce genre de discussion avec une dame. Elle n'était pas comme n'importe quelle autre dame soucieuse que des apparences de la vie qu'elle menait.
- Les Forts ont mené plus de batailles qu'un soldat puisse se vanter d'avoir vécu. Le Fort Crimson, lui, a participé à la guerre du Mexique. Vous êtes l'épouse d'un Gouverneur, vous en connaissez sûrement les grandes lignes puisqu'à l'époque c'est le congrès qui a donné une raison au Mexique de prendre les armes. Tout n'était jamais que politique, après tout. Politique, et argent. Le monde allait-il cessé un jour de tourner ainsi ? Le mal perdrait-il de sa superbe au fil des siècles ? Quant aux bandits qui espèrent prendre d'assaut un fort scellé de l'intérieur, où il n'y a de toute façon plus rien pour leur permettre de tenir un siège... Jamie sourit, cela allait de soi. Un fort devait être pris en mains par des centaines de personne, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des murs, puisqu'il était alimenté par les vivres venus de convois militaires. Après avoir expliqué ce dont était doté Fort Crimson, il rit aux paroles de son invitée, qui s'étonna d'une si grande capacité. Il n'y avait qu'à regarder tout autour d'eux ! C'était spacieux, fréquenté. Jamie ne s'y sentait que rarement étouffé, comme pris dans un étau, car l'espace était bien géré. Aussi, il fallait avouer qu'un sentiment d'oppression était très souvent lié à un mental en peine, une envie de revoir ses proches, un mal du pays. Mais les rassemblements entre frères d'arme étaient fréquentes entre ses murs ainsi que les permissions pour gagner les villes alentours. Ses soldats étaient bien traités et ils le lui rendaient bien.
- J'ai dit qu'il a été conçu pour abriter 650 hommes, pas que j'en avais autant entre ses murs, rectifiait poliment le haut gradé. En vérité, ils tournaient ici entre 500 hommes et tous n'étaient pas constamment présents. Les missionnés sur les grandes plaines s'en allaient et s'en revenaient chaque mois.
Victoria avait apporté avec elle la fraicheur, la joie, la couleur. Dans un milieu d'hommes, c'était des aspects de la vie qui leur faisait vite défaut. Au milieu des objets de guerre, destinés à faire parler la mort et faire couler le sang, la dame restait impressionnée.
- La majorité de ces canons-là sont légers, ce n'est pas de l'artillerie lourde, expliqua doucement Jamie. Elle ne devait certes pas apprécier énormément les armes de destruction, mais quand il fallait défendre son pays, toutes ces choses étaient indispensables. Même si elles nous pesaient sur la conscience en temps de paix. Le Général Montgomery le lui avait plusieurs fois enseigné : en temps de guerre, il ne fallait plus penser comme on le faisait avant. Cela signait l'arrêt de mort.
- Au moins… Je suis rassurée de savoir que vous ne risquez finalement pas grand-chose entre ces murs… Peut-être devrais-je implorer Ferdinand de faire de notre domaine une annexe à part entière de votre Fort pour me sentir en sécurité sous mon propre toit…
Le Colonel avait souri une fois de plus. En sa présence, il ne pouvait que difficilement tenir son rôle de soldat, de chef. Victoria ressentait le besoin d'être en sécurité, et après ce qu'elle avait vécu, cela était normal. Ses hommes n'avaient entrevu aucun danger lors de leur ronde autour du domaine. Un criminel allait rarement venir aussi tôt sur les lieux d'un crime grave, bien que ça n'était pas impossible. Néanmoins Jamie, à sa proximité, se sentait plus faible, plsu vulnérable. Autrefois Victoria avait été une raison pour laquelle se battre, pour laquelle rester en vie. Aujourd'hui, ces choses qui avaient compté, n'existaient plus. Et pourtant...
- Vous n'avez personne à implorer, je fais de votre protection un devoir... personnel.
Chaque citoyen du territoire avait droit à la protection de l'armée. Mais là où il voulait en venir, Victoria le comprendrait aisément.

Un Fort n'a pas pour seul but l'attaque ou la défense, expliqua Jamie qui reprenait sa marche. La population locale est la bienvenue, les voyageurs de passage peuvent trouver gît et couverts. Les natifs viennent parfois faire du troc. A pas modérés ils ressortaient du couloir pour reprendre la direction du centre du bâtiment. Un soldat accourait vers eux, salua son supérieur.
- Colonel, le cuistot demande si ce soir vous mangerez avec nous ou... Ses yeux défilèrent entre Jamie et Victoria. Il eut un petit rire amusé et tourna la tête vers son invitée.
- Je l'ignore, demandez donc à madame Stanford ce qu'elle souhaite ?
- Ce que je veux dire c'est que ce soir, justement, nous avions prévu quelque chose et peut-être que la présence de Madame...
Le colonel l'arrêta d'un geste de la main.
- Dis lui de préparer un couvert de plus, dans tous les cas. Notre invitée se décidera en tant voulu. Le jeune soldat repartit et son attitude cachottière le fit soupirer, de la bonne manière.
- Ils pensent que j'ignore qu'ils m'ont préparé une fête d'anniversaire !



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Mer 2 Oct - 18:50


La passion faisait vibrer la voix du Colonel qui semblait prendre plaisir à lui offrir bien des réponses à ses questions, approfondissant certaines notions afin d’instruire au mieux l’épouse du Gouverneur qui ne laissa nullement filer son sourire, hochant simplement la tête pour ne pas l’interrompre avec de nouvelles interrogations plus pointues, plus poussées. Ils partageaient, à nouveau, autour du monde de l’un ou de l’autre et si, jadis, il lui avait sembla fort compliqué pour elle de découvrir les mystères que l’armée pouvait représenter, elle pouvait jouir aujourd’hui de quelques libertés lui offrant l’opportunité de mieux plonger au cœur de ce domaine qui animait Jamie Anderson. Qu’il puisse présumer de ses connaissances en raison de sa place dans le monde était une façon tout aussi triste de rappeler à Victoria comme son époux pouvait être secret, taisant des informations en lui offrant toujours la même justification : Il ne souhaitait pas l’ennuyer, elle, pauvre femme aux connaissances limités, avec des faits liés à la géopolitique ou à d’autres choses qui lui étaient inaccessibles.

Le rire de Jamie face à sa naïveté était une chose dont elle ne se lasserait probablement jamais. Malgré la décennie passée, les rapports qui existaient entre eux demeuraient similaires et elle s’en accommodait volontiers, redécouvrant l’alchimie naturelle qui existait entre eux, qui avait su rendre leur rencontre aussi évidente que l’étaient leurs perspectives d’avenir. J’ai dit qu’il a été conçu pour abriter 650 hommes, pas que j’en avais autant entre ses murs. Elle lui adressa un regard faussement courroucé. « Voilà que vous jouez sur les mots pour mieux rire de moi… J’en viens à regretter de ne pouvoir me venger dans une salle de bal en vous invitant à commettre un impair grossier pour mieux vous ridiculiser. » Oh, elle n’aurait jamais fait cela, elle qui n’aspirait qu’à faire ressortir les meilleurs aspects du lieutenant, autrefois, pour mieux voir son père céder à ses espérances. Où donc s’était évaporée cette vie qui semblait si lointaine, si ce n’est dans des lettres mortes, perdues à jamais ?

Constatant la sécurité des lieux, elle l’envia doucement, elle qui craignait chaque jour une nouvelle attaque d’Hudson et ses sbires, guettant d’un œil apeuré la venue de cavalier par sa fenêtre en frissonnant. Ferdinand avait soif de venger le mal commis à son épouse et pourtant, il allait et venait en la laissant seule. Ce soir, il ne serait pas là pour lui garantir une protection des plus certaines et si des Hors-la-loi se présentaient à nouveau à leur porte, qui seulement pourrait prétendre vouloir les repousser ? Les quelques hommes de main payés par le Gouverneur n’étaient pas suffisants, ils avaient pu l’observer, déjà. Qui pouvait prétendre savoir ce qui se tramait dans l’esprit du fou qui avait su écorcher son omoplate ? Ses peurs étaient peut-être plus justifiées que son époux ne désirait le penser… Vous n’avez personne à implorer, je fais de votre protection un devoir… Personnel. Elle releva son regard vers lui, ne sachant que trop bien la volonté placée derrière les mots, l’attachement profond qui perdurait encore. Qu’il était mal de le cultiver et pourtant, à travers le regard noble de Jamie, elle avait l’impression d’exister réellement et non plus uniquement à travers l’image qu’elle renvoyait. Un Fort n’a pas pour seul but l’attaque ou la défense. La population locale est la bienvenue, les voyageurs de passage peuvent trouver gît et couverts. Peut-être était-ce là la solution ? Quémander l’asile pour trouver le repos et se sentir en sécurité, faute de l’être entre ses propres murs ? Mais quelle image cela renverrait-il au monde ? Le Gouverneur n’était pas même capable de rassurer son épouse alors un état tout entier, comment pourrait-il le gérer ? Si la nouvelle remontait jusqu’à Sacramento, les parlementaires auraient tôt fait d’évincer Ferdinand et le tout par sa faute. Les Natifs viennent parfois faire du troc. Elle cilla, le dévisageant en s’interrogeant sur une possible plaisanterie à ce sujet. Quittant le couloir, elle hésita sur ses mots. « Des… Natifs ? » Les quelques contacts avec ces Sauvages, comme les décrivait Ferdinand, n’avaient pas été positifs. Il y avait bien eu ce jeune garçon à l’instrument de musique plaisant qui avait tenté de lui faire entendre qu’ils détruisaient ce monde… Mais le seul réel Natif avec lequel elle avait interagi avait scalpé une de ses domestiques sous les yeux avant de l’empoigner avec force pour la conduire jusqu’au Diable en personne. La peur bordait ses prunelles d’azur mais nulle réponse ne put être exprimée car on accourut jusqu’à eux.

Colonel, le cuistot demande si ce soir vous mangerez avec nous ou… Au regard qu’il lui adressait à demi, Victoria n’eut pas le moindre mal à comprendre qu’elle était la raison même de cette interrogation. Sa présence venait visiblement perturber quelque chose et elle s’apprêtait dès lors à s’en excuser, espérant presque voir sa diligence rapidement réparée pour mieux laisser les hommes partager cet instant plutôt que d’accaparer l’attention de leur supérieur de la sorte. Seulement, le regard de Jamie se posant sur elle s’accompagna d’une rapidité de ses mots qu’elle ne put dépasser. Je l’ignore, demandez donc à madame Stanford ce qu’elle souhaite ? Fronçant légèrement les sourcils, elle fut surprise d’être ainsi prise à parti. Et puis, finalement… Ce que je veux dire c’est que ce soir, justement, nous avions prévu quelque chose et peut-être que la présence de Madame… L’incompréhension se lisait dans les yeux de l’épouse du Gouverneur qui n’avait qu’un souhait : S’excuser de cette présence inopportune et affirmer sa volonté de quitter les lieux dès lors que cela serait possible. Mais d’un geste de la main, le Colonel fit parler son autorité. Dis lui de préparer un couvert de plus, dans tous les cas. Notre invitée se décidera en temps voulu. Bon Dieu, mais que se tramait-il donc pour qu’on ne souhait qu’à demi la voir rester dîner si les choses devaient durer ?

Dans un soupir, alors, la réponse lui vint. Ils pensent que j’ignore qu’ils m’nt préparé une fête d’anniversaire ! Elle ouvrit la bouche, prenant une inspiration, les yeux doucement écarquillés. Son anniv… ? « Par tous les Saints, Jamie ! Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ? » Elle se sentait si sotte, soudainement. Cette date du 6 juin, il la lui avait donnée, jadis et malgré la distance, malgré son mariage, cette date était souvent prétexte à se rappeler son existence et à sentir les battements de son cœur s’affoler. Et puis, avec le temps, la sagesse lui avait appris à taire cette idée tout comme elle avait placé dans un coffre verrouillé l’ensemble de ses souvenirs liés à lui. La boîte de Pandore n’avait-elle donc pas de fond ? « Je… Je me sens si bête ! Je viens vous importuner en une telle journée alors même que tous vos hommes n’attendent que de vous voir disponible pour mieux célébrer cette occasion… » Et à en juger les propos du jeune homme, elle n’était peut être pas la bienvenue. « Je… Je devrais aller dire aux hommes de se hâter pour réparer mon moyen de transport et ainsi vous pourrez fêter dignement cela sans crainte… » Elle pensait tant à la logistique de la situation qu’elle en avait même oublié l’essentiel, cessant soudainement de parler, le toisant un instant avant de lui offrir un tendre sourire. « Et j’en oublie même de vous souhaiter un heureux anniversaire… » Rester pour célébrer cela, était-ce une réellement option ? Elle ignorait tout de ce qui était prévu pour une telle occasion mais au fond d’elle, l’envie de partager l’instant avec lui était égoïstement présente et elle aurait aimé qu’il le lui demande expressément.


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Jamie Anderson

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Dim 6 Oct - 13:19



L'attention de Victoria à son égard était naturelle, jamais Jamie n'avait senti être de trop, n'avait soupçonné l'ennuyer ou en dire trop. Elle était là, les grands yeux bleus fixés sur sa personne, écoutant chacun de ses mots. Ses propres soldats ne l'écoutaient pas avec autant de dévotion !
- Voilà que vous jouez sur les mots pour mieux rire de moi… J’en viens à regretter de ne pouvoir me venger dans une salle de bal en vous invitant à commettre un impair grossier pour mieux vous ridiculiser. Son rire se fondit dans les bruits sourds du fort et il reprit un temps soit peu son calme, le sourire toujours aux lèvres, se rappelant comme si c'était hier des faux pas innombrables commis dans les salles de bals. A l'époque Victoria couvrait ses arrières et lui rappelait de bon ton ce qui pouvait être fait ou non, lui apprenant sur le tas à vivre dans ce monde qui n'était pas le sien. Pourtant c'était dans ce monde là, loin des bottes de paille de l'Oregon, que Jamie était tombé amoureux.
- Me croirez vous si je vous avouais qu'encore aujourd'hui, je commets bien des impairs lorsque je suis convié à des évènements mondains ? Au plus il avait passé de grades, au plus Jamie était invité à ces soirées, ces diners, ces rencontres. Il était généralement dans l'obligation d'accepter, c'était un aspect de son travail qui comptait malgré tous les aprioris qu'il pouvait avoir. Je n'ai jamais pu trouver meilleure maîtresse de l'étiquette que vous... En se rendant compte de ce qu'il avait dit, il fut bien content de pouvoir changer de sujet avec sa mention sur les natifs. Victoria devait avoir une bien mauvaise opinion à l'encontre de ces gens aux coutumes à des années lumières de la leur. - Des… Natifs ? Tout en eux différait des colons et de la civilisation dans laquelle elle avait grandi, sa peur était légitime. Jamie ne comptait pas lui expliquer sa propre pensée tout de suite, les derniers évènements rendaient cette conversation délicate et il ne voulait pas heurter la sensibilité de son invitée. L'arrivée de son subordonnée était alors vu comme une intervention du destin. Leur court échange sur le déroulé de la fin de journée mit en lumière la raison de tout ce remue-ménage, et la réaction de Victoria ne se fit nullement attendre.
- Je n'ai rien dit car j'avais, en vérité, moi-même oublié. Cela fait de nombreuses années que je n'y pense plus, c'est souvent une lettre d'Olivia ou une surprise de mes hommes qui me rappellent que je prends de l'âge, expliqua-t-il d'une voix calme. Que le temps file... à une vitesse folle. Son regard se perdit une seconde dans celui de Victoria, puis il secoua doucement la tête, reprenant contenance.
-  Je… Je me sens si bête ! Jamie l'observa, surpris par ces propos. Je viens vous importuner en une telle journée alors même que tous vos hommes n’attendent que de vous voir disponible pour mieux célébrer cette occasion… Il eut un rire qui ressembla davantage un souffle. Elle n'avait donc pas idée que sa présence, par le plus grand des hasards tombé ce jour, était un cadeau inestimable ? Victoria se confondit dans des marées de paroles qui firent sourire Jamie, resté silencieux. Il s'était approchée d'elle, bien plus que ce qu'il n'aurait du. Prenant les mains de Victoria dans les siennes, il les caressa lentement de ses doigts, peiné de ne pas pouvoir dire ou faire plus. Mais entre ses murs, le colonel se sentait invincible, prêt à gravir cette montagne d'un simple geste.
Ses lèvres embrassèrent la peau douce qu'il tenait précieusement entre ses doigts, un baiser trop long pour être acceptable, mais sa volonté l'emporta sur la raison et Jamie s'éternisa. Il était serein, alors qu'il se redressa pour la regarder sans détourner les yeux.
- Il n'y a rien qui me ferait plus plaisir que vous, ici avec moi.

Les heures passaient dans une ambiance de plus en plus festive. Dans la cour généralement destinée aux entrainements, des tables avaient été dressées de façon très rustiques. Pas de nappes, pas de vaisselles scintillantes, rien d'extravagant ni d'abondant. Le cuisinier avait su préparer quelques biscuits, mais c'était surtout l'alcool qui coulerait à flot, les caisses en étaient pleines. Jamie avait insisté pour que la modération soit avec eux, en présence d'une invitée comme madame Stanford il n'était pas question de se comporter comme des animaux, même si se lâcher de temps à autre était bénéfique pour les troupes.
Entre temps, la diligence de Victoria avait été réparée et ramenée au Fort Crimson. Le colonel en avait inspecté rapidement le tour et remercia ces hommes pour le travail fourni. Revenant la chemise et les mains noircies par l'inspection de la voiture, il invita la jeune femme à le suivre jusqu'à sa chambre afin de ne pas la laisser seule au milieu de tout ces hommes déjà prêts à faire la fête.
- Je vais me changer pour l'occasion, voulez-vous me suivre ou m'attendre dans la cour ? demanda-t-il en s'époussetant les mains. Son second était juste là, prêt à veiller sur elle si Victoria décidait de l'attendre ici.

Jamie tourna les talons en direction de son logement qui n'était qu'à quelques mètres de là, avec une vue parfaite sur la cour depuis la fenêtre ouverte. A l'intérieur, son lit était fait, rien ne trainait par terre, seul le bureau était un véritable chantier. Des piles de lettres, ouvertes comme fermées, attendait une petite attention de la part du destinataire qui n'avait pas encore su trouver le temps à la lecture et aux réponses.



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Lun 7 Oct - 17:10


Me croirez vous si je vous avouais qu’encore aujourd’hui, je commets bien des impairs lorsque je suis convié à des événements mondains ? oh, elle n’avait nul besoin de le croire puisqu’elle pouvait l’observer le faire à ses côtés. Pour autant, elle ne lui en tenait pas rigueur, loin de là. Le charme de l’homme résidait à n’en pas douter dans ces fameux impairs, dans le manque d’assurance qu’il offrait dans ses gestes et ses mots. Alors elle avait souri, retenant un rire conquis par l’idée même qu’il puisse s’être parfois montré ridicule. L’avait-on seulement repris ou bien l’avait-on laissé se baigner dans cette même situation ? Je n’ai jamais pu trouver meilleure maîtresse de l’étiquette que vous… Elle rougit, baissant légèrement le regard pour mieux faire voir comme cette flatterie ne la laissait pas réellement indifférente. Elle lui aurait pardonné jusqu’au pire des faux pas tant elle avait laissé son cœur exprimer mille fois sa volonté d’être auprès de lui. Jamie Anderson n’avait pas été l’homme parfait espéré par ses parents mais c’était dans cette imperfection à son univers que résidait son charme et la tentation de découvrir autre chose. Elle aurait aimé pouvoir connaître toute cette vie promise à ses côtés, s’en aller jusqu’en Oregon pour rencontrer sa famille, pour mieux voir la simplicité qu’était l’existence tant la sienne avait été brodée d’un fil d’or superficiel dont elle s’estimait heureuse autant qu’elle aurait parfois souhaité le défaire de sa vie.

Vint alors le jeune homme et cette annonce aussi soudaine que surprenante. Jamie, comme chacun des hommes de ce monde, était né en un jour précis et la coïncidence des choses n’avait fait que pousser la venue de la jeune femme en ce jour si précis. Était-ce là une autre volonté divine sur laquelle elle n’avait nul contrôle ? Réalisant après coup que cette date lui avait été communiquée par le passé, elle tenta de mieux comprendre pourquoi il avait gardé le silence face à cette date si particulière et sa réaction n’en fut que plus déconcertante. J’avais, en vérité, moi-même oublié. Qui pouvait oublier le jour de sa naissance ? Son propre anniversaire était prétexte aux festivités et aux cadeaux, bien que cette année fut également source d’un événement bien plus tragique. L’anniversaire de Ferdinand lui demandait une dévotion sans égale et elle était toujours celle qui s’évertuait à le réveiller, ce matin-là, afin de mieux lui montrer son amour. Il lui semblait inconcevable d’oublier un tel événement. Alors oui, elle se sentait sotte et aurait préféré que les choses se passent autrement et de bien des manières. Se confondant en excuses, cherchant à mieux prendre la fuite, elle ne se tut que lorsqu’elle réalisa la proximité qu’il venait de créer entre eux, se saisissant de ses mains avec tendresse, forçant le regard océan de la jeune femme à se relever vers lui. Le temps filait à une vitesse folle, en effet. Mais aux yeux de la jouvencelle qu’elle fut autrefois, pouvoir détailler de si près ses traits ne lui apportèrent qu’une unique conclusion : Il n’avait pas tant changé, lui qui était si beau autrefois… Qui l’était toujours à ce jour.

Doucement, il fit monter ses mains jusqu’à ses lèvres pour mieux les déposer sur sa peau. Victoria, par ce geste, fut intimée au silence alors même que la panique l’avait ébranlée, alors même qu’elle eut l’envie de discourir encore des heures pour mieux s’excuser. Le silence tomba face à ce contact qui fut probablement le plus intime qui leur fut donné depuis près d’une décennie. Un frisson glissa le long de son échine, plaisant, lui arrachant un soupir trahissant son aise alors que l’intensité de son regard en demandait davantage par le biais de ses prunelles. Leurs mains ne s’étaient jamais touchées alors les lèvres de Jamie sur sa peau était un contact troublant auquel elle n’aurait jamais songé avoir droit. Et puis, l’instant se rompant au même instant que ce baiser, il plongea son regard dans le sien, elle qui offrait tout les doutes qui l’emparaient, tel un livre ouvert. Il n’y a rien qui me ferait plus plaisir que vous, ici avec moi. « Je… » Tâchant de reprendre contenance, remettant de l’air dans ses poumons avec profondeur, elle finit par déglutir. « Si c’est là votre souhait, je me dois de vous l’accorder, puisque ce jour est le vôtre… » Si le seul cadeau qu’il désirait d’elle était sa présence, alors quel mal y aurait-il à la lui accorder ? Pourrait-on l’en blâmer ?

Les heures suivantes parvinrent à effacer son trouble, le tour du Fort se muant finalement en des regards amusés vers la cour dans laquelle les soldats dressaient tables et buffets pour que prennent place les festivités. Elle interrogea plusieurs fois Jamie sur la teneur de cette fête en devenir, n’ayant pas idée véritable de ce qui l’attendait si ce n’était que les hommes risquaient de donner de la voix à mesure qu’ils descendraient quelques bouteilles… Et puis finalement, sa diligence fut ramenée à bon port et, sur les talons du Colonel, elle en fit le tour, fronçant ses délicats sourcils quand les questions plus mécaniques tombaient sans qu’elle ne puisse les comprendre. En finalité, les choses semblaient remises en place et la jeune femme avait souri à l’idée de pouvoir regagner son foyer comme prévu. Profitant de la présence de tous, elle demanda à ce qu’un message soit envoyé jusqu’au domaine afin de prévenir de son absence en raison de la soirée annoncée entre ces murs. Visiblement, l’idée enchanta quelques soldats qui sifflèrent face à cette annonce, les plus introvertis offrant des coups de coude à leur voisin pour les intimer à ne pas se montrer vulgaires.

Jamie se tourna vers elle et face à l’état de ses vêtements, elle se mordit la lèvre inférieure, retenant un léger rire. Je vais me changer pour l’occasion. Il valait mieux, en effet, lui qui était la personne la plus attendue du jour, ne pas paraître entièrement débraillé. Voulez-vous me suivre ou m’attendre dans la cour ? Le sourire de Victoria disparut tout aussi vite, la surprise se lisant sur ses traits. Le suivre ? Alors qu’il désirait… ? Quelle inconvenance était-ce là ? Alors, pourquoi hésitait-elle ? Ouvrant la bouche un instant, elle fut incapable de calquer le moindre son sur les lèvres pulpeuses qui s’agitaient dans le vide. Et puis, finalement, préférant voir la chose comme une boutade, elle eut un rire soufflé, prenant une moue amusée. « Nous avons en effet fort à faire concernant l’étiquette, Colonel Anderson… » C’était là sa manière polie de refuser. L’observant se hisser jusqu’à son bureau, elle fut placée sous la responsabilité du jeune lieutenant Harris qui tenta de ménager les ardeurs de ses pairs quand, enfin seule dans cette fosse aux lions, tous tentèrent volontiers d’accaparer son attention par une question ou une flatterie. Elle sourit de nombreuses fois, essayant de ne pas perdre pied parmi cette petite assemblée. Pourtant, parfois, son regard se releva vers cette fenêtre du bureau qu’elle avait su remarquer lorsqu’il l’y avait conduite, toujours ouverte sur cette cour, comme espérant apercevoir avec plaisir ce qu’elle n’était normalement pas autorisée à regarder.


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