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Le monde est un endroit têtu. [Ohanzee & Shappa]
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Loya

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Disponibilité RP: Oui
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Age: 38
Métier: Tueur d'Yeux Clairs
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Loya
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Dim 4 Fév - 16:48



  • Type de RP: flashback
  • Date du RP : /03/1865  
  • Participants : Ohanzee & Shappa
  • Trigger warning : A voir.
  • Résumé : Loya et sa bande de Miwoks tendent une embuscade à une caravane de Yeux Clairs au canyon d'Ojo Caliente. Ils pillent la marchandise et capturent un père et sa fille.



Spoiler:

Loya

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Dim 4 Fév - 16:57
Une caravane. Deux tuniques bleues.


"Le hic quand on arrive sur une nouvelle terre, c'est qu'il y a toujours des ronces, ou une souche pour donner des rejets, tout ce qui résiste à la force de votre projet." - "Le monde est un endroit têtu monsieur." - "Ces souches, c'est le plus difficile. Enfoncées dans le sol comme elles le sont... vous voyez, elles persistent dans l'illusion que c'est leur droit d'être là, simplement parce qu'elles étaient là les premières ! Elles peuvent même s'imaginer vivre dans un monde de justice, vous saisissez Mr Free ?" - "Bien sûr, il faut remplacer ces ronces que vous évoquez par des natifs. Simple métaphore." - "... Mr Free, vous n'êtes pas aussi bouché que votre nez..." - "Merci Monsieur." - "Ce n'était pas un compliment..."


Un rêve.

Oneida se tenait derrière son mari, une expression de concentration douce et respectueuse ancrée sur son visage. Sa peau, tannée par le soleil de californie, portait les marques de son héritage Tolowa et de son lien profond avec la nature. Sa longue chevelure de jais, plus sombre encore qu'une nuit sans lune, cascadait dans le dos, ornés de plumes colorées et de perles, témoignant de sa culture et de sa tradition.

Elle était assise derrière son mari, qui se trouvait au centre de leur humble wickiup. L'atmosphère était imprégnée de calme et de sérénité alors qu'elle commençait à coiffer ses cheveux, les démêlant avec des gestes délicats et précis. Ses doigts, longs et agiles, étaient aussi vifs et légers que les ailes d'un papillon de nuit. Oneida maniaient habilement les brins, tissant une histoire silencieuse à travers chaque mouvement.

La chevelure de son homme était épaisse et robuste; indomptable et libre. Mais sous ses mains expertes, elle prenait forme, se pliait à sa volonté, et devenait une extension de son art et de son pouvoir. Elle traitait les cheveux de Loya avec respect et admiration, sachant qu'ils portaient l'essence même de son mari et de sa lignée. Chaque mèche étaient soigneusement séparée, chaque nœud défait avec patience et dévotion.

Ses propres cheveux s'entremêlaient parfois avec ceux de son époux, créant un lien intime entre eux, un lien tissé dans le langage universel de l'amour et du respect. Dans ce moment intime, Oneida honorait non seulement son mari, mais aussi leurs ancêtres et leur héritage. C'était un acte d'amour, de connexion et de préservation de leur culture, transmis à travers les générations, un geste qui transcendait le simple fait de coiffer des cheveux pour devenir une célébration de la vie et de l'amour.

"Tu sais, aujourd'hui Muata est parti pêcher à la rivière..." Commença par dire Oneida. C'était une femme de peu de mot de manière générale car elle en mesurait toute la portée et sa voix semblait sans cesse flirter avec le chuchotement, comme si toute la douceur qu'elle incarnait s'échappait d'entre ses lèvres. Mais lorsqu'il s'agissait de parler de ses enfants, la Tolowa avait grande peine à réfréner sa verve. "Ah oui ?" Rétorqua Loya, le regard perdu dans le foyer crépitant. Sa voix manquait clairement de conviction, c'était comme si des songes lointains et brumeux assaillaient son esprit. "Oui, il est revenu avec une très belle prise." Loya respirait profondément, les yeux fermés. Le contact délicat du brin sur sa chevelure dense semblait l'apaiser, faire taire le loup en lui. Il répondit à sa femme par un vague grognement approbateur. "Il était si fier." Ajouta Oneida. "Il l'a pêché dans le bassin près des rochers..." Puis, elle lui glissa à l'oreille entre deux mouvements amples de peigne : "Comme tu l'avais dit !" L'excitation mal contenue de son timbre de voix était presque palpable. Un laconique "C'est très bien." fut la seule réponse du Miwok.

Il y eut un silence. Un court instant suspendu dans le temps.

"Loya ?" - "Oui ?" - "Pourquoi es-tu si triste ?"


Au matin


"Loya, Loya !"

Le voile que faisait peser ses paupières closes sur le monde s'était levé. Loya avait la tête lourde; ses pensées laborieuses étaient les ombres fugitives du délire. Comme à chaque fois qu'il s'extirpait du monde des rêves, le Miwok se sentait mal ; une sensation profonde de lassitude l'envahissait, l'impression que le véritable monde était dans son esprit, que sa place n'était plus ici, avec les vivants. C'était une impression fugace, un mumure porté par le vent mais qui revenait régulièrement.

Lorsqu'il fut en mesure de bouger sa tête, Loya ne vit en premier lieu qu'une silhouette alors que la lumière de l'aube l’aveuglait. Puis, peu à peu, ses yeux embrumés s’habituèrent et la silhouette vague devint un corps et un visage. Taza, le dernier membre en date à avoir intégré son groupe de guerrier, se tenait à une poignée de mètres de lui, l'arc à la main. C'était un beau jeune homme de quinze ans à peine, droit comme un I, mesurant plus de un mètre quatre-vingts, large poitrine, nez en bec d'aigle, yeux noirs, bouche ferme, avec une expression aimable. Plus que tout autre Miwok, il brûlait de prouver sa bravoure au combat et d'en découdre avec les Yeux Clairs, lesquels avaient violé puis tué sa soeur aînée trois mois plutôt.

Une horrible histoire devenue hélas monnaie courante dans la région.

Lorsque Loya fut de passage dans son village, il sauta sur l'occasion pour le rejoindre, connaissant la réputation du Warbringer et les traînées de sang qu'il laissait dans son sillage.

"Que veux-tu ?" Questionna le guerrier qui était à présent en pleine possession de ses moyens. "La caravane, Loya, elle arrive !" Le calme du chef de bande Miwok contrastait grandement avec le niveau d'excitation de son jeune frère d'armes. Il saisit l'outre qui reposait sur sa peau de bison et déversa le contenant dans son gosier. "Lozen l'a vu de ses yeux, elle va emprunter le sentier d'Ojo Caliente, comme tu l'avais dit !" Loya essuya les commissures de ses lèvres avec son avant-bras. "Que viens-tu de dire Taza ?" La confusion pouvait à présent se lire sur le visage du jeune Miwok. "Hé bien que la caravane passait par Ojo Caliente..." - "Après ça." - "Comme tu l'avais dit ?" - "Comme je l'avais dit..." Loya fut pris d'un étrange sentiment, comme si rêve et réalité s'entremêlait et que les esprits se jouaient de lui. Il resta un court instant songeur puis chassa rapidement les pensées qui l'assaillaient. "Tout le monde t'attend Loya. Lozen est parti en avant pour s'assurer de bloquer le sentier avant que la caravane n'arrive sur place." - "Ne perdez pas de temps. Va avec les autres. J'arrive." - "Oui Loya." - "Attends, Taza." - "Oui ?" - "Aujourd'hui, tu rapporteras un scalp d'Yeux Clairs." - "Je te ferai honneur Loya, ainsi qu'à ma famille." - "Va à présent."


L'après-midi



L'embuscade tendue par les Miwoks aux premières lueurs du jour sur la caravane des Yeux Clairs s'était révélé être un franc succès. En effet, le sentier d'Ojo Caliente, en plus de se situer au pied d'un canyon, n'avait qu'une seule sinueuse voie d'accès. Le groupe de Miwok avait repéré puis pisté les blancs quatre jours auparavant, veillant à ne pas trahir leur position en restant à pied et avait judicieusement anticipé leur itinéraire. Ceci permit à Loya d'ourdir un plan avec pour objectif de surprendre leur adversaire en piégeant les sinuosités vertigineuses du canyon au moyen de rochers placés en équilibre instable de façon à ce que même un individu seul puisse les envoyer s'écraser sur leur cible.

Comme prévu, la malheureuse caravane emprunta le sentier puis le piège se referma sur elle lorsque la roche se mit à pleuvoir drue. S'ensuivit une attaque éclair des natifs, lesquels surgirent des hauteurs comme un aigle fond sur sa proie et ils tuèrent la quasi totalité des colons présents à l'exception d'une femme blanche et de son père.

Tous deux furent emmenés au campement temporaire des Miwoks où ils constituaient une source d'amusement non négligeable pour la bande de natif. En ce début d'après-midi, on y retrouvait Loya assit sur un rondin en compagnie d'un vieil indien à l'air usé et qui répondait au nom de Nana. Lozen la seule femme du groupe, taillait des flèches en prévision d'une future confrontation. Taza, Mato et Nosh s'amusaient quant à eux à tourmenter leur captive, dans un ersatz du jeu du chat, où il était question d'encercler la malheureuse et de jouer avec sa peur viscérale de l'homme sauvage. Les jeunes Miwoks s'approchaient d'elle chacun leur tour, aboyaient, grognaient puis se mettaient à rire lorsqu'elle leur filait entre les doigts. La femme aux yeux clairs s'épuisait petit à petit, morte de frayeur, le tout, sous le regard impuissant du père de la jeune fille alors ligoté à un arbre.

"Bande de sauvages ! Vous approchez pas de ma fille ! Je vais tous vous tuer si vous touchez à un seul de ses cheveux ! Raaah !"

L'homme luttait comme un beau diable pour tenter de se soustraire à ses liens. Hélas pour lui, Lozen n'avait pas son pareil lorsqu'il s'agissait de faire des noeuds. "Eshk ! Arrêtez vous trois !" Ajouta Nana, le doyen de la bande. Les trois jeunes hommes s'arrêtèrent momentanément. A leurs pieds, la fille blanche, épuisée de gesticuler dans tous les sens, fondait en larme. Ils regardèrent en direction de Loya. "Laisse les s'amuser Nana, ils l'ont bien mérité."

Les natifs avaient entreposés leur butin dans des sacs de peaux. De manière générale, il étaient fascinés par les choses étranges que les Yeux Clairs utilisaient dans leur vie quotidienne. Pour preuve, certains d'entre eux arboraient des objets qui n'avaient pour eux qu'une valeur fétichiste : non seulement des chaînes de montre et des bijoux, mais également des photographies et des lettres manuscrites.


Spoiler:

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Lun 5 Fév - 13:19
La vie sous l’égide du Grand Esprit est tel un cheval fougueux. D’une race ancestrale, elle garde les informations d’un passé tacite dont les informations, les leçons et les expériences se transmettent par le divin Esprit de sorte à ce qu’elles ne soient jamais perdues. D’aucuns le nommerait « instinct », tandis que d’autres le nommerait bénédiction du Grand Esprit. Tel le jeune cheval, la vie est fougueuse, douce, protégée par ceux qui la construisirent et la mirent au monde. Fougueuse et impétueuse, elle est sincère et naïve. Puis vient le temps des déceptions, des tragédies et des traumatismes. Le mors vient alors remplacer la mâchoire ; la bride, la liberté ; la selle, l’indépendance. La rancoeur apparait alors, et avec elle la tristesse, l’aigreur et la désillusion.

L’être blanc était à l’être natif, cette privation soudaine, violente et immorale de liberté et d’autonomie ancestrale. D’un jour, sans crier gare, ce qui constituait l’immuabilité d’une vie sincère et douce – bien que sauvage et rustre – en communion avec la nature, n’est plus qu’une demi-vie dans laquelle l’être ancestral est soustrait de son humanité et remplacé par un faux dieu, une fausse civilisation, et motivée non plus par l’honneur et la communion avec la terre mais le profit, la domination et le fanatisme religieux. Que feraient alors les chevaux libres ? Que feraient les bisons ? Que dirait le Grand Esprit ?

Dans l’esprit d’Ohanzee, la réponse était toute trouvée : combattre. Le Grand Esprit aura toujours été l’insufflation de la vie de tous les êtres peuplant la terre, du plus petit au plus grand ; du plus innocent au plus terrible ; du plus insignifiant au plus important. Chaque vie, sur cette terre, dépend de toutes les autres : sans l’insecte, point de fleurs, point d’arbres ; sans fleurs, point d’insectes ; sans forêts, point d’herbivores ; sans herbivores, point de carnivores. Dans ce monde, l’humain n’est qu’un animal parmi d’autre, dans une chaîne alimentaire et de vie maîtrisées par le Grand Esprit seul. La vie était faite de combats pour la survie… Et dans les temps d’aujourd’hui, le visage-pâle n’est autre que la menace que le natif doit éliminer pour sauvegarder la vie telle qu’elle fut pensée. Ohanzee n’abandonnerait jamais… Il combattrait jusqu’à-ce qu’il rejoigne le monde des ancêtres… Aussi priait-il tous les jours pour que son paternel Powaqa entende raison et le nomme chef de guerre, afin qu’il puisse ensuite unifier les tribus sur ce chemin de la guerre et du sang.

Aussi, lorsqu’il entendit les guerriers de Loya parler d’une embuscade, Ohanzee abandonna son entraînement, et se plaça alors dans ce groupe. Bien vite, il fut rejoint par Shappa, excellent guerrier lui aussi, aux oreilles pendues comme celles d’Ohanzee aujourd’hui. Deux guerriers en plus, au milieu du groupe de Loya, serait un atout de poids à n’en point douter… Car Ohanzee le savait : de toute la tribu, il était le guerrier le plus impitoyable et le plus combattif… Et sans doute le plus fort.

Le combat fut outrageusement facile. L’un des jeunes guerriers du groupe de Loya avait une mission : ramener un scalp. L’avait-il fait ? Sans doute. Et, alors qu’ils étaient dans un campement à s’amuser avec deux survivants de cette attaque, Ohanzee, lui, n’attendait que la prochaine attaque contre l’homme blanc… Qu’elles viennent rapidement !

Shappa

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Mar 6 Fév - 10:19

rp libre miwok



Un sommeil sans rêve pour Shappa. D'habitude, ses nuits étaient agitées par des images difficiles à interpréter et souvent le cerf lui rendait visite, avec son pelage encore trempé de son propre sang. En ouvrant les yeux il regagnait le monde des vivants et ses incommodités. Il se leva de sa modeste couche et remarqua le feu éteint que personne dans le petit village n'avait pris la peine de nourrir. En regardant autour de lui, Shappa voyait que la vie grouillait déjà dès l'aube. Un rythme effréné et nécessaire quand on vivait en terrain dit hostile par les envahisseurs. Le désert, hostile ? Pour qui ? Pour eux, ces hommes de peu de foi et d'esprit. Plus à gauche du village, Loya était pris d'assaut par Taza qui avait encore toute la vie pour faire ses preuves, mais comme tout miwok, il ne fallait pas attendre trop longtemps pour montrer sa bravoure. Ce jeune guerrier l'avait bien compris, Shappa l'avait lu dans ses yeux brillant quand son aîné lui confia la mission d'un scalp comme trophée. Il sourit, se rappelant lui-même de ses débuts d'abord chaotiques, puis allant de mieux en mieux. "Si tu abandonnes, tu plongeras notre famille dans la honte.". Tels étaient les mots de son père qui n'avait pas pu admettre qu'un de ses fils ne rejoignent pas la longue lignée de guerriers.

L'attaque sur le sentier d'Ojo Caliente avait été facile. Aux côtés d'un modèle exemplaire, nommé Ohanzee, Shappa se lança dans l'assaut dans un cri de rage. Le rocher qui dévala la route emporta avec lui de nombreuses âmes et alors qu'il avait empoigné son couteau, tout le groupe s'était approché vers les cris qui persistaient près du chariot. De sa lame, il prit la vie de plusieurs étrangers, sans leur donner aucune possibilité de dernière parole.
- Taza ! appela-t-il. L'adolescent arriva aussitôt. Tu as accompli la demande de Loya ? Fais-le, si ce n'est pas encore le cas. Shappa plongea son regard noir sur la silhouette éplorée et lamentable d'une survivante. Car c'est une belle opportunité. Sur ces paroles qui n'avaient pas cherchées à être sages ― et qui ne l'étaient nullement ― il laissa Taza à ses propres choix et termina sa ronde d'exploration. Il fouilla dans les débris de leur effet personnel, toujours curieux de voir de quoi était fait leur objet au quotidien. Il tomba sur un livre noir, petit et robuste. Le carnage l'avait abimé mais ce symbole sur la couverture était intacte. Cela ressemblait à une croix, Shappa en avait déjà vu plusieurs fois au cours des raids d'antan qui avait façonné l'homme qu'il était aujourd'hui. L'objet trouva une place dans son sac en peau de bête, ainsi qu'une petite cuillère, des feuilles vertes de ce qu'ils appelaient "dollars", des aliments qu'il n'avait jamais goûté.

Retour au campement, avec deux invités qui avaient survécu. En d'autre circonstance cela aurait pu être une bonne nouvelle mais lorsqu'on finissait entre les mains de sa tribu... c'était rarement le cas, pour ne pas dire, jamais. Les deux visages pâles étaient bruyants, le père hurlant sa détresse et son impuissance, sa fille qui n'en finissait pas de pleurer. Les femmes blanches étaient faibles, aucune combativité dans leur yeux, les leurs savaient se défendre et brandir les armes. Assis à même le sol, Shappa inspectait ses découvertes. Avec les rires de ses frères et des pleurs en guise de musique d'ambiance, il goûta à un morceau de nourriture, de forme triangulaire. L'aliment était tombé du panier en osier et donc recouvert d'un peu de poussière, mais ce n'était pas mauvais. Shappa se leva et avança vers le père.

- Khaŋğíwičháša ? demandait le guerrier à la peinte à moitié de rouge. Il montrait le morceau de nourriture dans la main.
- Va te faire foutre, putain ! Quelque chose disait à Shappa que ce n'était pas là, la réponse attendue. Alors il répéta, "qu'est-ce que c'est ?", après s'être accroupi devant l'homme blanc. Cake ! C'est un Cake ! Relâchez ma fille, par pitié ! Il prit un autre morceau de ce Cake qui avait une saveur inconnue à ses papilles, puis marcha vers Loya qui avait mené l'attaque.
- Pourquoi ils sont encore en vie ? dit Shappa en regardant en direction des captifs. Elle peut servir, mais lui ?

(C) LAURA




Le monde est un endroit têtu. [Ohanzee & Shappa] F3cp

Loya

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Mar 6 Fév - 22:02
Loya fixa un temps l'horizon bleuté puis se releva calmement. Il tenait dans sa main deux colliers de perles nacrées. A en juger par la teinte écarlate de la pierrerie, les bijoux avaient été arrachés du cou de leur propriétaire une fois ces derniers morts. La technique d'artisanat employée pour la confection de ornements était typiquement Anglos, mais elle avait son charme et n'était pas dénué exotisme.

Le chef de bande fit un pas vers Shappa ; sa démarche digne, son port altier. Les expressions de son visage étaient quant à elles fermées, comme à l'accoutumé. Il toisa son comparse quelques secondes, ses yeux de rapace fixés sur lui et sur un ton laconique répondit : "Tu t'es bien battu ce matin Shappa." Puis, sans prévenir, Loya saisit l'avant-bras du guerrier et le tira à lui de sorte que la paume de sa main s'ouvre en direction du ciel. "C'est pour toi. Offre-les à tes femmes." Renchérit-il simplement, après avoir déposé les colliers dans la main du fils de Yahto et avoir relâché l'avant-bras.

"Ha !" Ricanna le vieux Nana, assis juste à côté. La brusquerie de Warbringer et sa spontanéité l'avait toujours amusé. Le bougre ne passait jamais par quatre chemins et sa langue, disait-on, était sans détour. De surcroît, il était difficile de déchiffrer les lignes de son visage austère car il arborait une expression neutre en toute circonstance; qu'il vous fasse un compliment ou qu'il vous calomnie. C'était comme si la Dignité avait élue son champion et qu'elle irradiait de chaque pore de sa peau.

Pour beaucoup des siens, Loya était celui qui avait le faciès le moins attrayant, mais le plus impassible et le plus indéchiffrable de la tribu.

Nana, quant à lui,  avait le visage buriné et émacié. Son corps ridé était mince. Il était grand, presque autant que Ohanzee et paraissait vieux, même s'il ne connaissait pas son âge. Dans la langue Miwok, tous l'appelaient Broken Foot, mais jamais en sa présence. Personne non plus ne faisait allusion à son infirmité devant lui et il ne demandait jamais de faveurs en raison de son âge ou de son handicap. Loya le décrivait souvent en ces termes : "C'est un vieil homme, économe dans ses mouvements mais qui remue à l'occasion comme un chaton."

"La femme, c'est pour passer le temps." Répondit le vieux Miwok, à l'adresse de Shappa. Son regard ne parvenait pas à masquer le dégoût intérieur qu'il éprouvait pour de telles pratiques, néanmoins il connaissait la haine de son peuple à l'égard des Yeux Clairs -lui-même éprouvait de la rancœur- et savait pertinemment que pour s'assurer la loyauté des plus jeunes, Loya devait entretenir les brasiers de leur colère. Comme ce fut le cas pour Taza. "L'homme." Ajouta sobrement le chef de bande. "J'ai besoin de lui pour la colonne de poussière." Les paroles énigmatique du Miwok révélaient autant qu'elles dissimulaient mais Shappa allait rapidement comprendre.

Lozen émit un court mais puissant sifflement pour attirer l'attention de Shappa. Lorsque ce fut chose faite, elle désigna du doigt l'horizon juste derrière le Miwok. Des monticules de poussière s'élevaient au loin, signe manifeste que quelque chose était en mouvement et que cela se rapprochait de leur position.

Spoiler:


Au même moment :




"O-let'-te veille sur moi, Nosh ! Je l'ai vu en rêve cette nuit et il m'a dit que les balles des blancs ne pourraient jamais m'atteindre !" Fanfaronnait Taza. "Ohanzee l'a vu ! Par trois fois les balles sont passées à côté de moi ce matin, sans me toucher ha !" - "C'est parce que tu sens mauvais." Railla Nosh. "Personne, même une balle ne voudrait s'approcher de toi !" Mato, qui complétait ce trio, se mit à rire à gorge déployé. La jeune femme blanche au milieu des loups ne comprenait pas un seul mot du dialecte primitif qu'ils employaient mais s'imaginait, par quelque torture de l'esprit, qu'ils parlaient d'elle, en conséquence de quoi elle hurla de terreur. Le cri strident, mêlé aux rires moqueurs de ses compagnons rendirent fou de rage Taza qui, par dépit, asséna un violent coup à la Yeux Clairs. "Ferme la !" Cette dernière s'affaissa dans l'herbe dans un râle d'agonie. "Je suis un vrai guerrier maintenant ! J'ai rougis le sol avec le sang des blancs et j'ai apporté un scalp !" Tonna le jeune loup en soif de reconnaissance. Ses yeux de prédateurs se tournèrent en direction du second otage, lequel l'invectivait copieusement pour avoir frappé sa fille. "Ohanzee, tu connais la valeur de mon courage et la force de mon coeur" Ajouta Taza, cherchant l'approbation de son aîné vers qui il s'était tourné. "Je vais tuer le vieil homme blanc et tous vous reconnaîtrez ma bravoure."


Spoiler:

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Mer 7 Fév - 13:30

Les hurlements de la jeune femme résonnaient dans le campement dans de terribles échos qui, pourtant, aux oreilles d’un natif, étaient semblables à une douce musique. Ohanzee pouvait être cruel, comme beaucoup des combattants des tribus natives, et cette cruauté se retrouvait tant durant les combats que durant les tourments infligés aux victimes avant ou après ces instants guerriers. Les cris de la Visage-Pâle et les râles et menaces de son vieillard de paternel, faisaient sourire Ohanzee qui hoqueta d’un rire moqueur dans une moue sanguinaire.

S’il était un guerrier fougueux et puissant ; un briseur de crânes et un tireur doué ; s’il était de ceux qui, au combat, chargeaient les positions ennemies dès que ceci perdait pieds, ou pour les pousser à la faute, il se montrait particulièrement calme lors des moments de repos. Et plus encore lorsque le combat passé n’avait point été passionnant, ou risqué. Oh, ne vous y trompez point : tuer même un seul Yeux-Clairs était une satisfaction en soi… Mais préparer une embuscade pour si peu de Visages-Pâles, était un peu frustrant… Aussi était-il renfrogné, aujourd’hui… Et s’il pouvait se réjouir d’entendre couiner les deux porcinets à la peau trop blanche, voir le jeune guerrier perdre patience et s’emporter sur ses propres succès était légèrement plus ennuyeux.

Car la guerre – et son apprentissage – se faisaient surtout dans les échecs plus que dans les victoires. Et tout un groupe de guerriers contre seulement deux tuniques bleues et peu de civils, était presque trop facile… Pour Ohanzee, la fougue de la jeunesse était importante, mais devait rapidement être tempérée par l’expérience et la patience. Aussi, après avoir entendu de loin les mots du chef de groupe qui avait donc un plan pour l’homme gardé en otage, Ohanzee se leva et tendit une pogne ouverte vers Taza.
« Je connais ton courage, oui. Mais tuer un Blanc prisonnier ne montrera aucune bravoure Taza. D’autres combats t’attendent. Et certains ne seront pas aussi faciles que celui d’aujourd’hui. Loya a un plan. Et il a besoin de ce maudit blanc. Tu auras l’occasion de tuer des Visages-Pâles dans les jours à venir. Soi patient. » Dit-il, avant de reprendre une courte distance. Le guerrier n’était en effet point un père, et n’était point un mentor à proprement parler… Ainsi, il ne possédait point cette fibre paternelle, ou cette façon qu’ont les mentors d’user de mots et de démonstrations pour aider une progéniture ou inspirer un élève. Il savait, toutefois, se montrer suffisamment impressionnant pour pouvoir imposer sa vision des choses… « Patience, Taza… Tu as la jeunesse du veau et l’impétuosité du bison. Bientôt, tu auras la sagesse de l’ancien. Et avec la sagesse viendront la force et la maîtrise. »

Shappa

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Ven 9 Fév - 14:29

rp libre miwok



Pour un guerrier miwok, il n'y avait pas plus grande satisfaction de voir qu'on était utile à sa tribu. Les compliments de Loya lui allait droit au coeur et même si les élans de camaraderies ne se témoignaient pas physiquement par des accolades enjouées, cela se manifestait autrement. Loya qui lui offrait ces colliers, Shappa qui esquissait ce sourire avec sur le visage un air fier. Il prenait les objets et les observa un court instant en les imaginant plus que bien aux cous de ses épouses. Talinka était plus féminine mais les deux allaient apprécier le geste. - Les esprits étaient avec nous, répondit-il pour ne pas s'approprier toutes félicitations comme si la réussite n'avait été que de son fait. Aujourd'hui Shappa le sentait, le Grand Esprit était clément et marchait sur le même sentier qu'eux. Il fut coupé par le vieux Nana qui rappela sa présence par cette exclamation qu'il ne put dire si elle était sarcastique, amusée ou autre ? Shappa se tourna dans la direction du vieil homme, un sourcil haussé.  
"La femme, c'est pour passer le temps." disait Nana avec dégoût. Shappa hochait la tête, il l'avait deviné, à quoi d'autre une femme blanche et si faible servirait ? Lui-même avait passé du temps avec plusieurs d'entre elles, toujours dans l'optique d'un acte de guerre. Ô grand jamais Shappa ne se reproduirait avec une visage pâle pour le plaisir ou pour la procréation. Il en avait déjà laissé en vie, dans le seul but qu'elles parlent de ce qu'elles ont vécu. De leur force, à eux Miwok, de leur rage de vaincre.
- L'homme. J'ai besoin de lui pour la colonne de poussière.
Shappa ne comprit pas à quoi pensait Loya, mais il lui faisait confiance. Il avait brandi ses armes dans l'ombre de Loya et Ohanzee durant des années, sans jamais qu'ils ne fautent, qu'ils le trahissent lui spécifiquement. Il était prêt à les  suivre dans l'inconnu n'importe quand.
Le sifflement de Lozen sortait le guerrier de ses pensées. l'amérindienne à la beauté évidente avait sa place ici au même titre que les autres, elle l'avait gagné à la sueur de son front et la force de ses coups. Shappa regarda avec curiosité les collines de poussière que créait l'agitation à plusieurs kilomètres de là. Il n'avait rien remarqué plus tôt, trop absorbé par ses trouvailles et ses interrogations, comme quoi il pouvait encore et toujours se perfectionner.
- Qu'est-ce que c'est... ? Cela ne ressemblait pas à une tempête, ou alors une d'un nouveau genre ? Mais Loya n'avait pas l'air de s'inquiéter. Cependant Shappa ne faisait pas confiance aux traits de son aîné car ils ne trahissaient jamais Loya, si bien qu'il se demandait à quoi ressemblait l'homme lorsqu'il était très heureux ou très en colère.

Plus loin sur le campement, Taza bombait le torse avec un discours qui fit froncer des sourcils à Shappa. Il n'avait rien contre l'impétuosité de la jeunesse mais il était en revanche hors de question qu'un novice ne s'autorise quoique ce soit quand il était entouré de guerriers aguerris et de mentor. Heureusement, Ohanzee intervint, forçant le sourire chez Shappa qui rajouta quelques mots un peu moqueurs à l'adolescent.
Ohanzee te dit qu'avec la sagesse viendront la force et la maîtrise, moi je termine en te conseillant de t'entrainer très vite sérieusement pour muscler ses branches qui te servent de bras ! Car à ce rythme avant d'atteindre une quelconque sagesse, Taza sera déjà mort et enterré par manque de force et de tactique. Et tous le savaient, les miwoks étaient minoritaires par rapport aux envahisseurs et même aux tolowas. Ils devaient se repeupler et non pas mourir grossièrement.

Shappa retourna à son confortable rocher et rangea ses affaires. Il prit son tomahawk et le pointa vers Taza.
- Quand ta lame sera entièrement couverte de sang, jusqu'à son manche, là tu auras prouver ta bravoure.

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Lun 12 Fév - 10:39
La cavalerie des tuniques bleues fendait l'air, leurs montures galopant comme des ombres furieuses à travers les canyons tortueux de l'Ojo Caliente. Ils atteignirent rapidement le lieu de massacre, où la poussière dansait avec le sang des innocents. Les carcasses des chariots brisés gisaient comme des géants abattus, leurs secrets murmurant aux vents du désert.

Les natifs avaient frappés, fantômes silencieux, depuis les hauteurs de la mesa. Leurs flèches empoisonnées avaient frappé comme des vipères, laissant derrière elles un sillage de destruction. Parmi les débris, les hommes en uniformes bleus de l'armée de l'Union cherchaient des réponses dans les visages figés de ceux qui avaient péri. Leurs regards brûlaient d'une détermination farouche, prêts à poursuivre les coupables au bout du monde s'il le fallait. Dans ce tableau de désolation, où le ciel semblait s'assombrir à chaque instant, la promesse de vengeance flottait comme un éclair menaçant sur l'horizon.

Le sergent Gatewood fut le premier à poser pied à terre puis à inspecter les corps. La scène semblait l'affecter. C'était un sentiment étrange… il ne connaissait pour ainsi dire aucune de ces personnes mais pour chaque visage défiguré par la mort qu'il découvrait, c'était un morceau de sa Foi qui s'effritait. Sa Foi en un avenir meilleur pour lui et sa femme qu'il avait laissé en Arizona, une apache du nom d'Alope. Le cadavre du caporal Creedy n'était identifiable que grâce aux plombages qui obstruait certaines de ses dents. Le sergent fut incapable de déterminer si les mutilations avaient été effectuées avant ou après sa mort.

Le sergent n'était pas en colère, comme les autres hommes, non. Il était triste. Simplement triste.

"Hé bien sergent Gatewood, des survivants ?" Le tunique bleue avait retiré son couvre-chef en signe de recueillement. Il secoua légèrement la tête de gauche à droite afin de répondre à son supérieur, lequel était toujours perché sur son cheval ; un alezan à robe brune. "C'est regrettable. Mr Free et le caporal Creedy manqueront grandement à l'armée." Rétorqua simplement le capitaine, avec un détachement reflétant son manque cruel de sensiblerie. "Mais la piste semble encore fraîche. Ces indiens doivent toujours traîner dans les parages." Le sergent passa sa main sur son visage, comme pour chasser son chagrin, mais rien n'y fit : il était toujours aussi dépité. "Nous sommes à la frontière du territoire Miwok Capitaine. Même si par "chance" nous tombiions sur des natifs, nous n'auriions aucun moyen de nous assurer qu'ils soient les auteurs de ce massacre. Il y a des femmes et des enfants dans ces falaises." La monture du Capitaine s'ébroua.

"Gatewood, il s'agit de bien autre chose que cette fichue caravane. Il faut que ces... sauvages comprennent que nous ne plaisantons pas." Le sergent se tourna vers son supérieur.  "Capitaine... il y a quelques mois, des mineurs ont attaché quatre Miwoks à un arbre pour les fouetter. Ceux-ci refusaient d'indiquer l'endroit où se trouvait un filon d'or. Une dizaine de natifs ont été abattus le mois dernier, au nord, pour du bétail qu'ils n'avaient pas volé. Cette région se transforme peu à peu en véritable poudrière." - "Votre attache pour les indiens restera toujours un mystère à mes yeux, sergent. Leur caractère s'apparente à celui du loup de la prairie : ils sont sournois, lâches, vindicatifs et toujours prêts à massacrer les femmes et les enfants. C'est une race misérable, brutale et cruelle, absolument incapable de s'amender. Nous devons mettre un terme rapidement à tout ça. Le gouverneur de Californie entend bien moderniser la région avec son projet de chemin de fer. Bientôt, des trains chargés de marchandise afflueront depuis les états à l'Est et au Nord du pays. Les villes pousseront ici comme du chiendent. La machine est en marche sergent et quelques peaux rouge en colère n'y changeront rien. Leur place est dans une réserve et vous le savez." Dans l'esprit inflexible du capitaine, les Miwoks devaient accepter de capituler  ou prendre le risque d'être exterminé.  

"Allez, maintenant en selle, nous avons perdu assez de temps comme ça."



___________



"Il est possible que la vision que tu as eue ne soit pas une vraie Vision. Tu possèdes peut-être une faculté que t'ont donnée les esprits ou bien O-let'-te. Mais il peut aussi s'agir d'une farce que te fait une puissance qui n'aime pas les Êtres Humains Libres Naturels. Sois prudent Taza, dans la confiance que tu accordes à cette Vision." Ajouta Nana, mettant à son tour en garde le jeune natif quant au rêve qu'il avait fait la veille. Le vieux guerrier savait d'expérience que l'impétuosité était comme le feu : elle pouvait réchauffer les cœurs mais également dévaster les forêts. La patience était la lance du sage et les actes précipités engendraient la ruine. Malgré son désir ardent de prouver à tous et à toutes qu'il avait sa place dans une bande de guerre, Taza devait encore apprendre à calmer à tempérer les ardeurs de son cœur et le chemin serait long. Cependant, à l'écoute de ses aînés, le jeune homme desserra petit à petit  l'emprise ferme de sa main sur le manche de son couteau et les expressions de son visage reflétèrent une compréhension naissante.

Il maudit sa propre impulsivité et sa lame regagna l'étui en peau nouée à la lanière de son pagne. Nana esquissa un air satisfait puis il se tourna vers Loya mais constata que celui-ci n'était plus à sa place. Le Miwok se dirigeait d'un pas déterminé vers la femme blanche en pleure et qui gisait toujours prostrée au sol. Mato et Nosh s'écartèrent de concert en voyant approcher leur chef qui, sans plus de cérémonie, saisit fermement la chevelure blonde de l'ingénu pour la lui tirer en arrière.

Le père de la jeune femme se mit de nouveau à hurler : "Non ! Salaud ! Lâchez-là !" La peur de l'homme blanc grandissait dans son coeur car à présent, sa fille n'était plus entre les griffes de trois jeunes indiens en train de s'amuser. Non. Le sauvage suspendu au-dessus d'elle et qui lui tirait le cuir chevelu à lui en rompre les cervicales avait des traits redoutables et une expression de véritable tueur. L'heure n'était plus à l'amusement et le père sentait sa résilience s'effriter, son courage s'émousser, sa colère se changer en désespoir à mesure qu'il fixait Loya et son regard cruel. L'indien à l'expression dure, tenait de sa main libre un couteau dont la lame flirtait dangereusement avec le sommet du crâne de son otage. La jeune femme à la peau de porcelaine avait viré au rouge, compte tenu des émotions fortes qui la submergeaient et du fait que le Miwok au-dessus d'elle excerçait une puissante pression sur sa nuque. Entre deux sanglots, ses lèvres fines parvenaient tout juste à adresser une supplique à son père, qui, plus impuissant que jamais, se mit à son tour à implorer. Les larmes lui montaient aux yeux.

"Non pitié, pitié, pitié, je vous donnerai tout l'or que je possède !"

Pour Loya, cette fascination qu'éprouvait les Yeux Clairs pour le métal doré était incompréhensible car l'or était trop tendre pour être utile : il était impossible d'en faire des pointes de flèches ou des balles. De plus, c'était une substance sacrée, associée à O-let'-te, un symbole solaire. Loya justifiait ainsi le tabou relatif à l'extraction des minerais : "Nous sommes autorisés à les ramasser à la surface de Notre-Mère-la-Terre, mais non à ramper à l'intéireur de son corps pour les y chercher. En agissant ainsi, on s'expose au courroux de O-let'-te. Les divinités de la montagne dansent et secouent leurs puissantes épaules, détruisant tout ce qui se trouve alentour." Aussi, la proposition du père lui passait au-dessus de la tête. "Tais-toi, homme blanc." Rétorqua-t-il sèchement dans le langage des colons. Sa diction était loin d'être parfaite et ses paroles étaient saccadées. Mais dans l'ensemble, il avait appris à se faire comprendre.  "Loya n'a rien à faire de ton or ! Les Yeux Clairs sont superstitieux à son sujet. Leur soif de cette pierre est insatiable. Ils mentent, volent, tuent et meurent pour lui. Mais les Miwoks n'en ont rien à faire."

Toute la bande s'était rassemblée autour de la scène en spectateurs privilégiés. Nana comprenait à peu près ce qui se disait ainsi que Lozen (Shappa ? Ohanzee ?) mais Taza, Nosh et Mato eux, se contentaient du non verbal pour mesurer l'intensité de la scène. La voix de leur chef était cassante.

Loya commença alors à entailler la partie supérieure du front de sa victime qui se mit à hurler. "Non pitié ! Je vous en prie ! Je vous en prie..." S'il avait pu le faire, le père de la jeune femme aurait tapé son crâne contre le sol en guise de prière. Le ton de sa voix était brisé et il tremblait d'émotions. "Je ferais ce que vous voudrez, pitié... pitié ne lui faites pas de mal, je vous en prie..." Ses dernières paroles furent aspirées par le gouffre de désespoir qui l'habitait. "Tu vas nous suivre et faire ce que je te dis. Sinon, le scalp de ta fille ornera la selle de mon cheval et je mangerai son coeur. Tu comprends ?"

Loya était un homme circonspect. Pendant plus de seize années, il avait combattu sporadiquement les Yeux Clairs et n'avait que mépris pour leur perfidie et leur pusillanimité. L'honnêteté était pour son peuple une vertu cardinale, et la probité du Miwok était légendaire parmi les siens. Toutefois, dans le feu de son déchaînement de fureur après 1850  -année de l'odieux massacre de sa famille toute entière-, il n'hésitait pas à employer la duplicité pour tuer les Yeux Clairs.

"Je ferai ce que vous me direz !" Capitula l'homme avec empressement. "Bien." Répondit sobrement Loya avant de couper une mèche de cheveux de la jeune femme. Il relâcha son emprise sur le cuir chevelu et apporta la mèche sectionnée au père. "Ceci pour ne pas oublier." Après quoi, il fixa l'horizon. La colonne de poussière se rapprochait. Le temps pressait.

Loya se retourna vers la bande et brandit son couteau comme la promesse d'un massacre à venir. Sa Puissance ne l'avait point trompé; d'autres Yeux Clairs approchaient et lui et sa bande se ferait un devoir de les accueillir.

"Préparez-vous. Nous allons faire s'abattre l'orage sur les Yeux Clairs !" Scanda le Miwok dans son dialecte.

Spoiler:

"Avec l'aide du brave parmi les braves, Ohanzee !" De sa main libre, Loya saisit le poignet du fils de Powaqa et le leva en l'air, dans un geste triomphant.

"Heh ! Ya ! Whoo !"

Répondirent les natifs avec fureur. Après quoi, chacun s'affaira à fourbir ses armes et à se préparer rapidement pour le conflit à venir. Nana se chargea d'allumer les mèches d'encens pour purifier chaque guerrier présent et leur accorder la bénédiction des ancêtres. Seulement, lorsque ce fut au tour de Taza, Loya s'interposa entre lui et le vieil homme. "Tu restes ici pour surveiller les chevaux." - "Quoi ? Mais non Loya, je veux venir avec vous !" s'insurgea le jeune natif. "Non, tu restes ici." - "Mais... mais" Taza ouvrait de grands yeux, médusé par ces paroles. "J'ai besoin de quelqu'un pour garder les chevaux si on doit fuir." - "Je veux me battre Loya !" - "Ainsi ai-je parlé. Tu restes." Les derniers mots de Loya n'appelaient aucune réponse. Il s'était tourné vers les autres membres de la bande, tous préparés, sans prendre le temps de s'attarder plus sur le cas de Taza, lequel était frustré au point qu'il baissa la tête, les bras ballants.

"Nous partons sans les chevaux." Déclara tout d'abord Loya à l'adresse de ses guerriers. Tout le monde comprenait les motivations derrière ce choix. Il s'agissait simplement de ne pas se faire repérer par la poussière soulevé par les sabots des montures. "Nous nous rendons à Skull Cave." C'était un lieu situé sur la route de l'Ojo Caliente, plus au nord. Son nom venait tout simplement du fait que l'on trouvait une cavité en ferme de crâne dans cette partie du Canyon. Le groupe était passé devant ce matin. "Shappa et Ohanzee vous prenez l'homme blanc avec vous et irez vous cacher dans la grotte." Mato confia le prisonnier ligoté aux deux natifs. "Nana et Lozen, vous passerez par la mesa au Nord. Nosh et Mato vous venez avec moi sur la mesa au Sud."

Le plan était simple ;  attirer la cavalerie jusqu'à l'impasse de la Skull Cave avec l'homme blanc, pour leur couper toute retraite. Tirer des hauteurs depuis les deux Mesa avec un groupe d'homme jusqu'à forcer les quelques tuniques bleues restantes à venir se réfugier dans la grotte où Shappa et Ohanzee s'assuront qu'ils rencontrent un funeste destin.

Tandis que chacun s'apprêtait à partir, Loya se dirigea vers Shappa. Discrètement, il lui confia son propre couteau.

"Quand l'homme blanc aura joué son rôle et se sera réfugié dans la grotte, tue-le."


Spoiler:

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Lun 12 Fév - 18:29
Ohanzee n’était pas du genre à parler plus que nécessaire, même au sein des siens. Lorsqu’il le faisait, c’était souvent pour faire valoir sa cause auprès de son paternel sans cesse opposé à la violence de ses projets. Même lorsqu’il s’entraînait à combattre, même lorsqu’il terrassait sa redoutable sœur et entraînait les jeunes guerriers de la tribu, il n’usait jamais de plus de mots qu’il n’avait besoin pour faire comprendre ses projets, ses buts, ses idées. Parler autant au jeune guerrier impétueux lui apparut toutefois nécessaire : au combat, l’impétuosité pouvait conduire à bien des désastres, et les Miwok – et Ohanzee par-dessus tout – avaient beau être dédiés à cette cause qu’était leur survie, ils ne voulaient point voir mourir inutilement les quelques guerriers surentrainés qu’ils comptaient parmi eux. Autant de vies qui avaient demandé des années pour grandir, et quelques bénédictions du Grand Esprit, pour pouvoir être là aujourd’hui. Avec l’avancée de l’homme blanc toujours plus loin à l’Ouest, et leur violence toujours plus grande, il ne restait peut-être plus beaucoup de générations de Miwok libres pour pouvoir regarnir les rangs des guerriers. Mourir n’était donc point interdit… Mais la vie de chaque guerrier devait entraîner avec elle celles de dizaines de Yeux-Clairs dans les abysses.
« Je t’entraînerais, Taza ! Et tes bras deviendront aussi forts que le tronc d’un chêne, si tu m’écoutes. »

La scène qui suivit bien rapidement attira l’attention d’Ohanzee qui, doucement, se décala de quelques pas. La tristesse et le cœur brisé du Vieil Homme Blanc ne l’atteignit en aucun cas, et les douleurs et la terreur de sa fille, laissée en pâture aux guerriers, ne firent naître aucune sympathie non plus dans le cœur froid et violent du guerrier. La scène qui se jouait alors était à la fois un délice de violence et de cruauté, et l’introduction d’un stratagème fin, et correctement pensé pour faire face aux défauts des Blancs. S’il n’était point impressionné par la fulgurance d’esprit de Loya, il ne s’attendait point à ce que cette courte et décevante attaque ne se transforme en une embuscade contre un détachement de tuniques bleues.

Remonté, inspiré, le guerrier Miwok reprit ses traits de colère et de détermination louvoyante. Bien vite, la bande se mit en mouvements, à pied. Là où les Visages-Pâles retournaient la terre en une tempête de poussières qui trahissait leur présence, leur provenance et leur direction, Loya, lui, opta pour la discrétion jusqu’au dernier moment avant l’embuscade. En fin stratège lui aussi, Ohanzee eut un sourire satisfait : ce qui allait arriver s’annonçait comme un instant de douceur que seuls des guerriers aguerris pourraient apprécier. Les lames appelaient le sang ; les balles appelaient la mort… Et Ohanzee s’apprêtait à invoquer toute sa colère et sa haine de l’homme Blanc pour dispenser mort et angoisse aux tuniques bleus qui avançaient droit dans un piège.

Loya donna les missions et les rôles. Ohanzee serait avec Shappa, au cœur de cette grotte où ils tiendraient l’otage en respect le temps que ce dernier n’attire à lui les tuniques bleus en maraude, sans doute remontés eux-aussi, après le massacre des leurs. Sans demander son reste, le guerrier qui avait l’habitude de commander aux guerriers Miwok écouta les ordres et, tirant à lui le vieux Visage-Pâle en larmes et épuisé, fit un geste de tête entendu à Loya avant de partir prendre position. Il n’avait point son fusil, car tirer dans une grotte pourrait lui couter son audition… Mais il avait ses couteaux et ses tomahawk… Et, alors qu’il approchait du lieu de l’embuscade, il jeta un œil au regard barbare à Shappa, et lui dit, dans sa langue :
« Aujourd’hui, nous tuons les tuniques bleues qui massacrent notre peuple. Demain… Nous les tuerons tous, qu’importe la couleur de leurs vêtements. »

Shappa

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Jeu 15 Fév - 21:58

rp libre miwok



Tous avaient pris la peine de sermonner le jeune Taza, certainement ce lourd sentiment de responsabilité qui leur pesait sur les épaules. Le garçon ne pouvait faire qu'écouter ses ainés, c'était le respect qu'on leur inculquait dès petit et qu'ils se devaient de tenir tout au long de leur vie. C'était ce respect qui à plusieurs reprises, leur sauvera la vie. Alors que son regard dévisageait ce petit guerrier qui avait tant à apprendre, Shappa pensa à son propre fils aîné. Il avait déjà treize ans et dans trois hivers, il passerait la même épreuve que tout miwok. Il deviendrait lui aussi un guerrier et à lui aussi, Shappa répétera et sermonnera jusqu'à ce que Mingo devienne fort, vaillant, brave. Il en valait de leur survie à tous de former des guerriers solides, mais la solidité d'un guerrier ne se mesurait pas qu'aux traits mis le plus souvent en avant. L'impitoyabilité, l'action inconsciente, la langue fourchue. Un bon combattant avait des muscles, et une intelligence pour faire la part des choses. C'était ce que Shappa pensait, guidé par le véritable totem du cerf majestueux. Cet avis, il ne l'avait jamais oralement formulé et ne le ferait jamais.

- Ohanzee en personne propose de t'entrainer, cette chance tous les jeunes guerriers te l'envieront, dit-il avec un soupçon d'ironie dans la voix.
Ses yeux trainaient sur l'ombre du second fils de Powaqa, pointé par tous comme le combattant à prendre pour modèle. Le martèlement silencieux de tous ces regrets afflua ses veines et ses tempes, sa jalousie enserra ses tripes comme le faisait le serpent avec une douce lenteur, depuis tant années. La torpeur du natif prit fin avec Loya qui se saisit de la blanche toujours en larmes, qui lui arracha au moins une poignée de cheveux au vu de la virulence de son geste. Shappa le regarda faire sans bouger, toujours curieux des prochains mots du miwok marginal. Loya réussit facilement à avoir la coopération du père impuissant, le peu de connaissance qu'avait Shappa dans la langue de l'homme blanc suffisait à comprendre ce qui se passait, surtout une fois couplé à la gestuelle. Suite à quoi, Loya attisa la flamme dans ses troupes.

- Avec l'aide du brave parmi les braves, Ohanzee !
Les yeux de Shappa suivirent le geste triomphant du poing levé vers le ciel. Il eut un sourire en coin, ce moment l'aurait galvanisé plus jeune et à la toute vérité, cela lui provoquait encore quelques fourmillements, lui-même ayant mis le Démon sur un piédestal. Dans un même chant commun, avec ses frères et soeurs, Shappa laissa la joie du combat s'échapper d'entre ses lèvres dans un redoutable cri commun. Ah, les prémices d'un affrontement ! Ils lui faisaient le même effet que les caresses de ses femmes.

L'encens purificateur de Nana chatouilla ses narines, une fois fait Shappa marcha jusqu'à sa monture pour y déposer son sac. Il ne s'alourdit que de ses armes accrochées à la grosse lanière de cuir au-dessus du pagne. Sa main vint caresser une fraction de secondes le chanfrein de sa vieille bête qui en avait encore dans le ventre, puisqu'il s'agissait du mustang trouvé lors de son initiation, d'où il revint couvert de sang. Un brave étalon qui avait su garder son secret, en faire fi et lui être fidèle malgré que Shappa ne l'ait arraché à son troupeau.
- Shappa et Ohanzee vous prenez l'homme blanc avec vous et irez vous cacher dans la grotte. Le natif marqua son accord alors que le fils du chef s'emparait déjà du prisonnier. Skull Cave, cela lui allait parfaitement. Il connaissait les lieux, aucune surprise de son côté ne le ferait faillir, ses rochers et ses creux n'avaient de secret que pour l'étranger qui en sera démuni.

Loya s'approcha de lui et au regard qu'il lui adressa, Shappa se douta qu'il avait une demande particulière.
- Quand l'homme blanc aura joué son rôle et se sera réfugié dans la grotte, tue-le. Shappa resta silencieux, se contentant de hocher la tête. Il rejoignit Ohanzee et le père alarmé, tous les trois marchant vers cette cavité creusée dans la roche avec goût. Le fils du chef tenait le prisonnier d'une main ferme qui n'invitait à opposer aucune résistance. Shappa, lui, se tenait deux pas en arrière pour fermer la marche. Il aimait avoir une vue d'ensemble mais surtout, l'ordre de Loya faisait encore écho dans son esprit. Résigné à être un bon miwok, à faire honneur à son père, Shappa se dit que de toute façon cet homme avait déjà tout perdu : sa fille ne verrait pas le soleil se coucher.
La mort serait ainsi une délivrance.
- Aujourd’hui, nous tuons les tuniques bleues qui massacrent notre peuple. Demain… Nous les tuerons tous, qu’importe la couleur de leurs vêtements.
Exterminer un ennemi jusqu'au dernier n'était pas pour Shappa, l'idée la plus saillante qui soit. D'une part car ils leur seraient impossible de tuer tous ces pâles visages, même avec l'aide de tous les groupuscules nomades réunis. D'une autre, parce qu'elle ne réglait pas le problème de l'envahisseur à sa source. Shappa le sentait, tous ses fermiers et bâtisseurs n'étaient que le bas d'une pyramide qui s'étendait bien plus haut que ce qu'ils pensaient. Ces envahisseurs n'avaient pas la même hiérarchie qu'eux, elle était plus complexe et encore incompréhensible pour lui.
- Au moins pour aujourd'hui, mon frère, ton vœux sera exhaussé.

Les deux natifs arrivèrent près de la grotte. Shappa emboita le pas à son aîné en pressant sa cadence, agile comme un lynx à sautiller entre les pierres traitresses cachées sous une couverture de sable. Il entra le premier dans l'antre obscur mais où il savait ne rencontrer que le souffle du désert et l'écho de leur grognement qui ferait pâlir les tuniques bleues.

- Toi, dit-il avec un accent prononcé tandis qu'il parla la langue de l'ennemi, rester. Rester, ici ! Shappa montra l'entrée de la grotte puis se saisit de son arc et d'une flèche qu'il dégaina. Rester ou tuer. Il tapa contre sa poitrine pour lui faire comprendre que la flèche se planterait droit dans son coeur s'il essayait ne serait-ce que de crier à l'aide ou de s'enfuir. Mais la captivité de sa fille était une motivation plus suffisante que la menace d'une pointe aiguisée. J'ai enduite toutes mes flèches et toutes mes lames de poison, informa-t-il à Ohanzee par pure acquis de conscience. Ils s'étaient déjà battus côte à côte et se connaissaient en terrain de combat.
Le père s'avança vers l'entrée de la grotte, pendant que Shappa s'y tapissait, ne faisant qu'un avec ses recoins sombres qui l'avantageaient. Car il serait le premier à voir avant d'être vu. Le blanc se mit alors à tourner en rond avec peu de conviction et quand son regard se porta sur le chemin qui menait vers ses renforts, il mit plus d'entrain à s'agiter...

(C) LAURA




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Loya

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Jeu 15 Fév - 22:20
Les deux groupes de Miwoks, dissimulés parmi les rochers et les buissons de leurs mesas respectives, scrutaient l'horizon avec une patience résolue. Le soleil dardait ses rayons ardents sur les terres sauvages, faisant luire les miroirs qu'ils utilisaient pour communiquer silencieusement. Les éclats de lumière, comme des étoiles éphémères, se réfléchissaient et se dispersaient, indiquant aux autres membres du groupe leur position et leur état de préparation.

Les guerriers, vêtus de leurs ornements de guerre, leurs visages peints de motifs tribaux, gardaient un silence profond, leurs regards fixés sur le canyon en contrebas. Les falaises, témoins de tant d'histoires et de légendes, semblaient elles-mêmes attendre le dénouement de cette journée chargée de destinées croisées.

Dans cette attente tendue, les braves étaient unis par un lien invisible, une connexion forgée par des siècles de traditions et de luttes communes. Leurs miroirs étaient comme des relais dans une chaîne invisible, transmettant des messages codés avec une précision millimétrique.

Pendant ce temps, au loin, le roulement lointain des sabots de chevaux annonçait l'approche de la cavalerie tunique bleue, leurs uniformes éclatants contrastant avec la terre brune et les herbes séchées.

Les Miwoks serrèrent leurs arcs et leurs fusils, vérifièrent leurs lances, prêts à déclencher l'embuscade à tout moment. Leur détermination était aussi implacable que les montagnes qui les entouraient, aussi féroce que les rapides des rivières qui sillonnaient leur territoire ancestral.

Quand le moment viendrait, les deux groupes de natifs descendraient des hauteurs des falaises comme des aigles en piqué, enveloppant la cavalerie ennemie dans un tourbillon de flèches, de balles et de cris de guerre. Et dans cette bataille, dans ce moment de conflit et de bravoure, ils honoreraient la mémoire de leurs ancêtres avec courage et détermination. Loya étancherait sa soif de vengeance et le loup noir en lui serait rassasié... un temps du moins. Ses nuits seraient moins agitées et ses matins plus supportables.

Allongé sur le sol tel le fourbe serpent à sonnette, l'idée qu'il causerait prochainement du chagrin à des familles d'Yeux Clairs le soulageait et il serra davantage son fusil contre lui.


Quelques minutes plus tard.


"Qu'est-ce que c'est que ça ?" Demanda le capitaine Grant en apercevant au loin une silhouette. "Compagnie halte !" Il ordonna à sa troupe de cesser sa course puis sortit la longue vue qu'il avait attaché à son ceinturon avant de la porter à son oeil.

À travers l'objectif,  il vit un homme d'âge mûr, vêtu d'une chemise en lambeau tâchetée de sang et ses cheveux grisonnants flottant au vent. Ses bras s'agitaient dans l'air, réalisant des mouvements complexes et répétés, comme s'il essayait de transmettre un message à distance. "Je vous parie une bonne bouteille de scotch sergent qu'il s'agit d'un survivant de la caravane." Déclara l'officier sur un ton triomphant. "On devrait peut-être se méfier capitaine..." répondit le subalterne tandis qu'il jetait des œillades furtives sur les hauteurs.

"Allons à sa rencontre."

Le cheval du sergent s'ébroua à cette annonce, comme un prolongement de l'indignation de son maître. "Mais sauf votre respect capitaine, il pourrait s'agir d'un piège. Nous ne savons pas s-" Gatewood fut coupé net dans ses paroles. "N'oubliez pas qui commande ici sergent." Le sous-officier blêmit, consterné par le niveau d'incompétence de son supérieur, lequel renchérit aussitôt : "S'il s'avère que c'est un piège, cela nous donne une raison supplémentaire d'agir. Vous suggerez que nous laissions un honnête colon à la merci des indiens ? Quand bien même s'agirait-il d'un bandit, devrions-nous nous soustraire à notre devoir et le laisser s'échapper ?" Sourcils froncés, le regard du capitaine Grant était dur. "Quel genre de soldat êtes-vous dîtes-moi sergent Gatewood ? Craignez-vous quelques sauvages armés d'arcs et de flèches ? A moins que votre sympathie pour ces amérindiens n'ait supplanté votre devoir envers notre patrie ?" - "Non, je veux simplement pouvoir rester en vie et rentrer chez m-" Il fut de nouveau interrompu. "Je suis las de votre couardise sergent."

Tout en proférant ces paroles, le capitaine replia sa longue-vue qu'il rangea par la suite à sa ceinture. "Compagnie ! En avant !" D'un geste autoritaire de la main, le capitaine Grant fit signe aux treize cavaliers qui composaient sa troupe de le suivre et ils s'engagèrent dans l'impasse en direction du malheureux otage.

Depuis les hauteurs de la mesa sud, Mato, Nosh et Loya attendaient patiemment leur heure; le chef de bande avait été clair avec les autres guerriers. C'est le trio qui déclencherait les hostilités lorsque les tuniques bleues seraient à portée de leurs fusils. Une fois leur attention accaparée, Lozen et Nana qui se tenaient sur la mesa sud, avaient pour instruction de tirer à leur tour au signal de Loya. Cette tactique de guérilla était simple ; concentrer la puissance de feu des Yeux Clairs sur la partie nord puis les prendre à revers depuis le sud. Soucieux de protéger leurs flancs exposés et dans le tumulte des combats, les hommes de l'Union survivants se tourneraient très certainement vers la grotte où Ohanzee et Shappa les attendaient tapis dans l'ombre prêts à tailler en pièce les derniers survivants.

Les natifs virent la compagnie s'arrêter puis reprendre sa route dans la direction escomptée. Mato eut un sourire mauvais tandis que son compagnon Nosh lui dit dans leur langue : "Mato, prépare toi à faire danser les lapins." Plus qu'une poignée de mètres et ils pourraient lancer l'embuscade...

"Au secours ! Au secours !" L'otage jouait parfaitement son rôle compte tenu des circonstances. Ce dernier claudiquait en direction des tuniques bleues et continuait à faire de grands signes. Il savait pertinemment qu'il conduisait les tuniques bleues à une mort certaine et qu'il trahissait les siens cependant, la vie de sa précieuse et unique fille lui importait davantage que son propre honneur.

Encore quelques mètres...

"Venez m'aid-" L'homme se figea une fraction de seconde puis un filet de sang perla du sommet de son crâne. Pris de spasme, son corps convulsa avant de tomber sur le sol dans une gerbe de sang. A cette vision, les cavaliers qui n'étaient toujours pas à portée des armes des Miwoks tirèrent sur la bride de leurs montures. "Oh ! Tout doux ! Qu'est-ce que ça veut dire ?!" S'insurgea le capitaine, médusé. "Capitaine ! Regardez là haut ! Un sauvage !" L'alerta un homme de sa troupe. Mr Grant leva ses yeux en direction du promontoire situé au-dessus de la grotte et vit qu'un jeune natif s'y trouvait. Il tenait dans sa main un tomahawk dont le jumeau avait été planté quelques secondes plus tôt dans le crâne de l'otage.

"Ishke ! Quel idiot !" S'exclama Nana d'une voix étouffée. Lozen déglutit en voyant la scène : "Taza..."

"Heee hah !" Le cri guerre de Taza retentit dans le canyon comme l'écho d'un esprit sauvage. Le jeune natif, âgé d'à peine quinze années se tenait sur les hauteurs de la grotte, son tomahawk fièrement dressé en direction du ciel. Le soleil dans le dos, son ombre était projetée dans la cuvette de l'impasse, lui conférant une aura terrible. Dans son dialecte primitif, il s'exprima ainsi à l'adresse des tuniques bleues. "Je suis Nuage Agile ! Fils d'Aigle Bondissant ! Je n'ai pas peur de vous, démons à la peau pâle ! O-let'-te a dit : "Ne crains aucun Yeux Clairs, je prendrai les balles aux blanc, aucun fusil ne te tuera ! Ils n'auront plus rien que de la poudre !" Vous ne pouvez rien me faire ! Heeeeh Hah !"

"Qu'est-ce que ce sauvage baragouine lieutenant Gatewood ?!" S'indigna le capitaine. L'audace dont semblait faire preuve le natif avait de quoi le faire sortir de ses gonds. Surtout qu'il répétait en boucle la même chose. "Je parle l'Apache, Capitaine. Pas le Miwok." Mr Grant rétorqua aussitôt "Quelle espèce de différence cela fait-il ?! Rah laissez tomber ! A cette distance, je pense pouvoir lui clouer le bec." - "Vous n'allez quand même pas tirer sur ce gamin ?" - "Et pourquoi pas ? Il ne s'est pas privé de tuer ce malheureux colon." Sans plus de cérémonie, le capitaine de cavalerie saisit le fusil qu'il avait harnaché à son cheval et le posa contre son épaule. Il tira une première fois mais la balle n'atteignit pas sa cible, trop à gauche.

"Je suis Nuage Agile ! Fils d'Aigle Bondissant ! Je n'ai pas peur de vous, démons à la peau pâle ! O-let'-te a dit : "Ne crains aucun Yeux Clairs, je prendrai les balles aux blanc, aucun fusil ne te tuera ! Ils n'auront plus rien que de la poudre !" Vous ne pouvez rien me faire ! Heeeeh Hah !"

"Ishke, ne reste pas là petit enfant !" s'emporta Mato en regardant la scène depuis sa cachette sur les hauteurs. Il fut cependant repris par Loya lequel lui fit signe de se taire et de rester dissimulé.

Loya était conscient du caractère délicat de la situation : il savait que les fusils des tuniques bleues avaient une bien meilleure allonge que les leurs et par conséquent, si le chef de bande prenait la responsabilité d'agir précipitamment, c'est-à-dire avant d'être à portée, non seulement il prennait le risque que les Yeux Clairs ne rebroussent chemin mais pire encore, il était susceptible de mettre la vie du groupe en péril pour en sauver un seul. Dans sa grande sagacité et avec le sang-foid qui le caractérisait, il prit alors la décision d'attendre le moment opportun pour frapper. Il espérait que les hommes blancs fassent l'erreur de s'approcher, un peu, juste un peu.

"Encore raté capitaine...." Déclara le sergent Gatewood dans un souffle. "Rah." Pesta l'officier.  "Ce satané soleil me rentre dans les yeux." Il se tourna en direction de ses hommes. "Ecoutez messieurs ! J'offre 50 dollars à l'homme qui parviendra à toucher ce maudit sauvage !" Il n'en fallut guère plus pour que chaque soldat ne se prête au jeu, sauf Gatewood. Ils saisirent leurs fusils et tour à tour, se mirent à tirer en direction de Taza. Ce dernier se tenait immobile sur les hauteurs, bras écartés comme s'il volait, persuadé que les esprits le protégeraient.

Il persista dans ses excès de bravade et ses provocations jusqu'à ce qu'une balle ne finisse par trouver son chemin et ne l'atteigne à la jambe. Taza sentit d'abord un choc sourd, suivi d'une douleur brûlante qui se propagea rapidement le long de sa jambe. Son souffle se coupa, tandis qu'une sensation de vertige l'envahissait. Son esprit, accablé par l'adrénaline, tenta de rationaliser la douleur, mais son corps, lui, ne pouvait nier la réalité poignante de la blessure.

"Non !" Nana voulut se lever et faire feu pour porter assistance au jeune garçon mais Lozen le tira par la manche. "Non Nana ! Warbringer n'a pas donné le signal !" Malgré l'expérience de la guerre qu'avait le vétéran Miwok, la scène lui était insupportable. Il resta un certain temps, impuissant et tremblant avant de se résigner à s'allonger de nouveau au sol, la mine en colère.

"Ha ! Je l'ai eu ! Je l'ai eu !" S'égosilla un des hommes de la compagnie: un type large d'épaule avec une barbe si blonde qu'on l'aurait dite taillée par un rayon de soleil. "Bien joué monsieur Flynt !" Le félicita son capitaine avant que d'autres hommes ne se mettent à applaudir la performance. Sauf Gatewood bien sûr. "Vous penserez à venir récupérer votre dû." Un rire gras trouva écho à ces paroles. "Bien sûr mon capitaine ! Vous pouvez compter là-dessus !" Mr Grant ria à son tour. "Je n'en doute pas une seule seconde. Bien, je vais m'assurer que ce petit oiseau tombe de son nid à présent." Les soldats en bleu l'encouragèrent. "Il fait déjà moins le fier avec un plomb dans l'aile !"

"Ishke... je suis... Nuage  Agile... fils de..." Taza n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la balle assassine du capitaine vint se loger brutalement dans sa tête.

Une tragédie de plus s'abattit sur le peuple Miwok lorsque l'adolescent, déjà affaibli par la cartouche qui avait déchiré sa jambe, perdit pied sur le bord abrupt de la falaise. Un instant de déséquilibre, un battement de cœur suspendu dans le vide, puis le terrible silence de la chute.

Le temps sembla s'arrêter alors qu'il chutait, emporté par la gravité implacable vers l'abîme en contrebas. Son esprit, empli de visions de sa terre bien-aimée et des visages de ceux qu'il aimait, fut submergé par une vague de désespoir et de résignation.

Le fracas de sa chute résonna dans les hauteurs de la falaise, brisant le calme de la nature environnante. Les échos de sa destinée tragique se mêlèrent au murmure du vent et au chant des oiseaux, témoins silencieux de la perte d'une vie trop jeune, d'un avenir interrompu dans son élan.

Lorsque son corps heurta la terre dure en bas de la grotte, la douleur et la peur s'éteignirent dans un dernier souffle. Son visage, autrefois animé par la vivacité de la jeunesse et la promesse de lendemains meilleurs, reposa désormais dans le silence éternel de la mort.

Tous les guerriers Miwoks espéraient qu'une bonne mort viendrait les prendre. Mais Taza ne pouvait pas attendre. Il était allé au devant de la sienne.

Pour Loya, cette mort était bien plus qu'une simple tragédie individuelle. C'était le souffle coupé d'une génération future, l'extinction d'une flamme prometteuse dans les ténèbres de la guerre et de la violence. Mato et Nosh serrèrent les dents, leur discipline guerrière ne tenant qu'à un fil puis ils regardèrent leur chef, cherchant entre les lignes dures de son visage rude une trace, même maigre, de chagrin. Ils n'en virent aucune. Le Miwok restait d'apparence stoïque, le fusil toujours plaqué contre lui.

Le vieux Nana quant à lui, posa son visage contre les paumes de ses mains tandis que Lozen le gratifiait d'une caresse consolatrice sur l'épaule.

"Jolie coup capitaine ! Vous lui avez cloué le bec !"

(Parce que je sais qu'Ohanzee est fan des dessins ! Voilà le plan de la situation)
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Ven 16 Fév - 4:29
Tous les guerriers le savent : il n’existe aucun plan qui ne puisse réellement s’exécuter sans accros, sans problèmes de dernière minute, sans anicroche plus ou moins sévères. Un bon chef de guerre prévoit toujours quelques alternatives, mais ces dernières peuvent devenir inutiles dès lors que toutes les conditions sont réunies pour s’assurer suffisamment d’avantages et faire fi des inconvénients. Aujourd’hui, cette situation semblait posséder tous les avantages, sans aucun inconvénient.

Les guerriers connaissaient leurs rôles, et les meneurs, savaient garder leur sang aussi froid que celui du lézard, et leurs réflexes aussi affutés que ceux d’un félin en maraude. Les fusils cracheurs de feu étaient chargés de ces ogives dangereuses et mortelles, et les flèches étaient affutées, tout comme le fil des Tomahawk et des dagues. La zone était connue de chaque combattant, car eux, comme leurs ancêtres, vivaient sur ces recoins et ces terres depuis des temps immémoriaux. Chaque parcelle de poussière, chaque roc, chaque caverne, chaque antre et alcôve, étaient connus des combattants Miwok qui pouvaient tout utiliser pour garder sans cesse l’avantage sur ces tuniques bleues qui découvraient la zone, pour la première et la dernière fois. Et leur atout – le vieil homme blanc – jouait son rôle à la perfection !

Alors, lorsque la voix retentissante de Taza arriva jusqu’aux oreilles d’Ohanzee dans sa grotte, ce dernier ne parvint point à contenir un sentiment d’horreur. L’impétueux jeune guerrier semblait croire à sa propre folie, et les voix qu’il entendaient, et la protection supposée, provoqueraient sa perte, et celle des siens aujourd’hui. La colère l’envahit bientôt… Serrant les dents, le guerrier jura :
« Sitôt tout cela terminé, je m’occuperais moi-même de ce fou ! »

Seulement sa colère se transforma soudainement en tristesse lorsqu’au lieu d’un coup de tonnerre, ce furent plus d’une dizaine d’autres qui raisonnèrent en peu de temps. D’un seul coup, il n’y avait plus un tireur, mais plus d’une douzaine… Et alors, le formidable guerrier Miwok vit Taza choir, sa jambe transpercée dans une gerbe de sang.
« Par le Grand Esprit ! »

Une autre détonation… Et un bruit sourd. Le corps inanimé du jeune guerrier à la fougue trop grande et à la sagesse bien trop inexistante, chuta de son promontoire pour s’écraser contre les rocs pointus et meurtriers. Taza était assassiné par les tuniques bleues, pour sa folie et son défi des consignes données par les plus anciens. Son corps gisait là, meurtri, ensanglanté, déformé par les fractures et les luxations des articulations disloquées… Ses yeux grands ouverts regardaient le ciel dans une prière tranquille, comme si, au dernier moment de son existence, le fougueux guerrier avait enfin compris que ses anciens disaient la vérité, pour son bien, sa survie et celle des siens. La tristesse fit rapidement place au sentiment qu’Ohanzee connaissait bien depuis toutes ces années : la haine.
« Shappa ! Mon frère ! » Lui dit-il, en se retournant vers lui, le regard ardent de dix mille flammes qu’aucune eau ne saurait éteindre. « Plus aucun autre Miwok ne meurt ! Qu’aucun Visage-Pâle ne ressorte en vie d’ici… Ils arrivent. »

Shappa

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Ven 23 Fév - 14:58

rp libre miwok



L’homme blanc s’exécuta sans vaine protestation, c’était pour lui la seule manière d’espérer sauver sa fille même si cela devait se faire au dépend de la vie des tuniques bleues. Il criait à l’aide en agitant les bras comme un fou, attirant pour sûr l’attention des soldats voués à mourir ce jour. Il ne pouvait en être autrement, leur sort était déjà scellé.
Tapi au fond de la grotte, dans l’ombre amicale qui lui offrait cette cachette avantageuse, Shappa attendait patiemment en jetant quelques fois des coups d’oeil vers Ohanzee. Les muscles du puissant guerrier étaient tendus, ses larges bras et ses jambes solides prêtent à bondir sur l’ennemi. Shappa lui était d’une musculature plus en finesse, d’un gabarit sec et solide mais moins imposant. Ses mains figées sur son arc, il attendit sans lâcher l’otage des yeux.

Et puis, un sentiment étrange, une fraction de seconde avant que ce filet rouge ne coule le long de la tête du Visage Pâle. Il redressa sa nuque pour ne plus avoir la ligne de mire de sa flèche dans son champs de vision et toisa la scène invraisemblable qui se joua alors. L’homme blanc tomba raide mort sur le sol, s’y écrasant dans un nuage de poussières doré. Shappa écarquilla les yeux, regarda Ohanzee pour y déceler un semblant de compréhension et reporta son attention sur le cadavre gisant.

- NON ! Il reconnut une flèche miwok avant même que les cris du jeune Taza ne fasse écho dans le canyon. Le fils de Powaqa vociféra des menaces à l’encontre du jeune guerrier qui se vantait de sa réussite, qui en d’autres circonstances aurait été parfaite et source de joie. Shappa n’en pensa pas moins, frustré de leur plan qui échouait à vue d’oeil. Eux n’étaient pas découverts, mais comme le confirmait les nombreux coups de feu, Taza qui criait à l’encontre des tuniques bleues était fait comme un rat. Peut-être qu’il avait pensé être en sécurité, en hauteur tel l’aigle, peut-être qu’il croyait pouvoir fondre sur sa proie. La réalité était tout autre et la tragédie s'abattait froidement sous les yeux des deux guerriers encore cachés.
Avant de sentir la colère envahir tout son être, Shappa avait fixé le corps de Taza à l’entrée de la grotte. Son sang bouillonna dans ses veines, la perte d’un miwok lui broyait toujours le coeur. La tribu n’avait pas le luxe de perdre un seul membre même immature et inexpérimenté, tous étant voués à devenir des prédateurs des Plaines. Taza était prometteur, un bon garçon malheureusement trop intrépide et avide de prouver sa valeur. Ils allaient devoir annoncer à sa pauvre mère, sa mort brutale.

Mais ils le vengeront, jusqu’au dernier Visage Pâle. Tous auraient honte de rentrer et avouer que les bourreaux respiraient encore. Ce n’était pas utile de le préciser entre eux, Ohanzee avait déjà son regard de tueur, bien plus maintenant qu’une vie avait été arrachée à sa destinée.
- Shappa ! Mon frère ! Plus aucun autre miwok ne meurt ! Qu’aucun Visage Pâle ne ressorte en vie d’ici… ils arrivent… Le guerrier affirma son accord par un grognement plus qu’une parole cohérente. L’adrénaline dans son corps le faisait trembler, il ne se remettait pas du bruit sourd qui suivit la chute de Taza, il ne se remettait pas de cette mort idiote. Un acte stupide ayant entrainé une fin tout aussi absurde.
En rasant les murs de la grotte, Shappa s’approcha de l’entrée. Il attendit en silence que les tuniques bleues se rapprochent et soient à portée de ses flèches enduites de poison. Ainsi même s’il ne touchait pas un organe vital, la mort serait lente et douloureuse, s’étalant sur plusieurs jours. Concentré, il avait encoché deux flèches pour un tir simultané. Les plumes chatouillèrent son menton, mais il ne cilla pas. Son index et son majeur étaient parfaitement placés sur l’encoche. Son souffle était discret alors que son oeil dominant calculait la distance entre eux et leur ennemi qui avançait en un bloc.

- Pas encore… murmurait Shappa à soi-même. Pas encore… Ses doigts s’impatientaient jusqu’à ce qu’il finisse par lâcher la corde. Aucun des deux flèches n'atteignit sa cible mais dévoila, en revanche, leur présence quelque par dans ou sur les rochers. Les soldats ne savaient pas d'où venaient ces fines armes aiguisées, les éclats du soleil éblouissant partiellement leur vue...
Shappa encocha deux autres flèches, près à recommencer un nouveau tir jusqu'à ce qu'elles transpercent des cœurs encore palpitant.

(C) LAURA




Le monde est un endroit têtu. [Ohanzee & Shappa] F3cp

Loya

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Ven 23 Fév - 21:16
Le capitaine Grant se redressa avec une fierté indéniable, son visage illuminé par le sentiment du devoir accompli. Les tuniques bleues autour de lui semblaient revigorées par cette démonstration de puissance, leurs esprits imprégnés de la certitude de leur supériorité sur les terres sauvages.

Le capitaine George N. Grant possédait une barbe taillée en pointe, qui ne parvenait pas à dissimuler son air passionné et son manque de maturité. D'épais sourcils surmontaient ses yeux fixes et brillants de fanatique. Originaire du Kentucky, Grant avait environ vingt-cinq ans. Il était sorti de l'académie militaire de West Point deux auparavant, mais ne servait en territoire indien que depuis quatre mois. Il n'avait eu que peu d'occasion de se frotter aux "sauvages", comme il les appelaient, et considéra ce modeste succès comme le premier jalon d'une carrière militaire auréolée de gloire.

Il venait d'abattre l'un des natifs responsable du massacre des colons et de deux de ses hommes. De cela il en était certain. Il savait aussi que le jeune homme, tout aussi brave et fougueux qu'il fut, ne pouvait décemment pas avoir agit tout seul. Le reste de la bande se trouvait forcément dans les parages et avec un peu de chance, lui et ses hommes se débarrasseraient de la vermine d'ici le coucher du soleil. A cette pensée, son esprit fantasque imaginait déjà la presse élogieuse qui lui serait consacrée et les médailles glanées sur le cadavre des peaux-rouges.    

Mais en vérité, le capitaine Grant ne voyait que l'illusion de sa propre grandeur. Il était aveuglé par l'éclat éphémère de sa propre vanité, comme un enfant fasciné par le reflet des étoiles. Il ne pouvait soupçonner que dans les hauteurs des falaises, la cruauté s'éveillait. Le canyon sauvage d'Ojo Caliente prenait vie, portée par un funeste souffle de vengeance, prêt à enseigner une leçon d'humilité au vaniteux capitaine.

Dans les recoins cachés de la mesa Sud, où les ombres dansaient avec les esprits des ancêtres, une tension palpable s'élevait parmi les guerriers Miwoks. La mort de Taza était comme une fumée noire s'élevant vers le ciel, annonçant une tempête imminente.

Mato resserra son emprise sur son fusil, ses yeux durs comme la pierre taillée, reflétant une détermination farouche. Nosh, à ses côtés, semblait bouillonner d'une colère sourde, prêt à faire jaillir la fureur des ancêtres à tout moment.

Loya, le chef taciturne, observait la scène avec un calme glacial, ses pensées cachées derrière un masque impénétrable. Pour lui, chaque perte était une étape sur le chemin de la vengeance, une nouvelle flamme ajoutée au brasier de la guerre.

Dans le silence tendu qui suivit, les guerriers Miwoks se préparèrent à l'heure de la riposte, à l'heure où les montagnes elles-mêmes trembleraient devant leur courroux. Ils savaient que la vengeance était un festin amer, mais c'était le prix à payer pour la liberté de leur peuple, pour l'honneur de leurs ancêtres.

"Vous voyez sergent Gatewood..." Le capitaine retira son chapeau pour essuyer d'un revers la perle de sueur qui gouttait de son front, maudissant de son regard ambré le soleil de Californie. "S'il fallait accorder une qualité à ces indiens…" Il laissa volontairement sa phrase en suspend, le temps de remettre son couvre-chef. "C'est leur courage." Mais le sergent ne s'en laissait pas conter. Il s'attendait déjà à ce que la  langue de son supérieur accouche d'une nouvelle horreur : "Ils se précipitent au-devant du danger comme un peuple qui ne connaît ni Dieu ni diable. Le natif est un brave animal, avec, en plus, l'intelligence d'un être humain." Grant tourna sa tête en direction de son sergent, un sourire amusé. Il éprouvait du plaisir à observer la portée de ses mots sur le visage déconfit de son second. "Ne faites point cette tête sergent, nous ne sommes encore qu'en début d'après-midi !" Ces paroles n'étaient pas là pour rassurer Gatewood qui s'imaginait déjà devoir prendre part à d'autres tueries au cours de la journée.

"Mais avant que nous ne reprenions notre traque, je veux m'assurer que ce brave homme ait droit à une sépulture décente." Ajouta le capitaine qui avait reçut une éducation religieuse au cours de sa jeunesse. "Monsieur Butcher, monsieur Flynt et monsieur Perkins, veuillez creuser une tombe pour ce malheureux." Les trois soldats, moins regardant sur la religion que leur supérieur, maugréèrent un court instant avant de s'exécuter. Ils se rendirent à proximité du colon dont le crâne était fendu par un tomahawk et se mirent à creuser avec leurs gamelles. Le capitaine Grant s'était également approché à leur niveau et observait la scène depuis sa monture.

La tête du serpent était enfin à portée.

Loya s'était relevé. Debout sur le rebord de la falaise, il semblait émaner de lui une aura de détermination, sa silhouette se découpant contre le ciel embrasé par le soleil. Ses prunelles sombres scrutaient avec une intensité presque surnaturelle les mouvements des Tuniques Bleues en contrebas. Le vent, complice de sa présence, sifflait à travers ses cheveux noirs, comme s'il annonçait la tempête imminente qui grondait dans son cœur.

Parmi les rangs des Yeux Clairs, l'agitation se faisait sentir. Gatewood avait repéré la silhouette menaçante et alertait désespérément les hommes autour de lui. "Capitaine !" hurla-t-il, sa voix portée par l'urgence. Les soldats, perplexes, se tournèrent vers Grant, leur officier, qui scrutait l'horizon d'un regard perdu.

Flynt, désignant d'un geste brusque le sommet de la mesa, tenta d'attirer l'attention de son supérieur. "Là-haut, sur les hauteurs, Capitaine! Regardez!" s'écria-t-il, l'angoisse perçant dans sa voix. Mais avant que Grant ne puisse distinguer quoi que ce soit, la silhouette mystérieuse se fondit dans les ombres des rochers, emportée par le souffle ardent du désert.

Une nouvelle voix, chargée de panique, brisa le silence oppressant. "J'en vois un! Près du creux asséché!" Les mots résonnaient dans l'air comme un écho sinistre. "Où ?!" tonna Grant, la tension devenant palpable dans sa voix. Mais ses yeux ne trouvèrent que le vide, enveloppé de poussière et d'illusion.

"Caporal, gardez vos nerfs! Votre monture s'agite !" gronda-t-il, frustré par les visions fuyantes qui semblaient hanter ses hommes. "Tout ce que je vois, ce sont des cailloux !" ajouta-t-il, le ton empreint d'une impuissance croissante. "Je vous dis que j'ai vu un Indien !" répéta Gatewood, la voix tremblante d'excitation et de peur. "Là-bas ! Là-bas!" s'égosilla-t-il, désignant l'horizon lointain. "Contrôlez-vous, sergent !" ordonna Grant, ses mains serrant les rênes de sa monture avec fébrilité. "Calmez-vous, vous m'entendez ?"

Soudain, une détonation déchira l'air, suivie du sifflement sinistre d'une balle fendante. Loya était sorti sans prévenir de derrière un rocher, armé de son fusil, visant avec une précision mortelle l'un des hommes blancs en contrebas. Les Tuniques Bleues furent pris au dépourvu, leurs cris de surprise se mêlant au tumulte du vent et du combat qui s'annonçait.

La balle avait trouvé sa cible avec une précision infaillible, transperçant l'air dans un sifflement menaçant avant de se planter dans la chair ennemie. Le soldat, touché de plein fouet, vacilla puis chuta dans un silence glacial, brisé seulement par le bruissement des feuilles et le battement sourd de la guerre qui approchait.

La confusion s'empara des Tuniques Bleues. Leurs regards se levèrent vers les hauteurs, cherchant l'origine de cette attaque impromptue. Grant, le capitaine, pâlit face à la soudaineté de la scène, son cœur tambourinant dans sa poitrine alors qu'il comprenait que la menace était bien réelle. "En haut de la falaise !" Hurla-t-il, pour se donner un semblant de contrôle sur la situation. "Tuez moi cet indien !" Les soldats vêtus de bleu se ressaisirent, armèrent leurs fusils et firent feu sur le natif. Les balles sifflaient, déchirant l'air comme des serpents de métal en quête de leur proie.

Mais le guerrier, Miwok, agile comme le puma traquant sa proie, bondissait d'un rocher à l'autre, esquivant la mort à chaque instant. Son cœur battait au rythme de la guerre, empli de fureur. Il ne reculerait pas, ne fléchirait pas devant l'ennemi. Ses muscles tendus comme des arcs étaient prêts à l'action, à la danse mortelle de la survie. Les Tuniques Bleues, aveuglés par leur arrogance et leur nombre, ne voyaient qu'une silhouette insaisissable, une ombre dansante sur les rochers, défiant la mort elle-même. "Qu'est-ce que vous fichez ?! Tuez ce sauvage !" S'emporta Grant. Mais cette fois-ci, sa troupe ne faisait pas face à une cible immobile.

Puis bientôt, une nouvelle détonation retentit et un blanc fut gravement touché à l'épaule. Le canon encore fumant, Mato se mit à hurler son cri de guerre avant que Nosh ne sorte à son tour de sa chachette et abatte un cheval qui s'effondra sur son cavalier. "Il y en a deux autres ! Harp et Mccullen ont été touché !" S'égosilla un soldat. "C'est un foutu piège ! A couvert soldats ! Et tirez-l-"

Une balle perdue fit voler le couvre chef de Grant et son cheval se cambra. L'homme tomba mais parvint, par chance, à bien se réceptionner tandis que la monture s'éloignait au galop. Gatewood accoura vers son supérieur :  "Capitaine ! Vous pouvez marcher ?" Demanda-t-il, son bras offert pour soutenir Grant. "Kaf ! Veuillez… trouver mon chapeau Gatewood !" Murmura Grant, son ton mêlant résolution et légère désinvolture. Le sergent s'exécuta tandis que les échanges de coups de feu entre soldats de l'union et Miwoks résonnaient dans le canyon.  

"Cachez-vous derrière les chevaux pour vous protéger et faites-les descendre de cette foutue corniche ! Ces sauvages ont l'avantage de la hauteur !" Commanda Grant, lequel était remis sur pied.  "Vous avez entendu le Capitaine ?" Reprit Flynt.  "Descendez quelques  chevaux et cachez-vous derrière !" - "Sergent Gatewood ! Prenez le caporal Harker et les soldats Sutton et Perkins avec vous puis passez par la grotte ! Il doit y avoir un foutu moyen pour rejoindre les hauteurs de ce rocher !" Gatewood accepta à contrecœur et prit les trois hommes avec lui en direction de la grotte. "Nous allons réduire le passage de cette passe. Nous n'aurons qu'une seule chance alors économisez vos munitions et soyez prêts !" Aux ordres du Capitaine, les hommes reculèrent pour former une ligne derrière le cadavre de leurs montures."Monsieur Flynt ! Couvrez votre flanc !" - "Oui mon Capitaine !"

Les échanges de coup de feu s'intensifièrent, une cacophonie assourdissante de détonations et de hurlements. Les Tuniques Bleues ripostèrent avec une discipline féroce, leurs fusils crachant des langues de feu. Les rochers résonnaient des échos des impacts, le souffle de la mort soufflant à chaque instant.

Le canyon devint en un rien de temps, un champ de bataille infernal, la poussière et la fumée s'entremêlant dans un voile de opaque. Les flammes dansaient dans les yeux des combattants, la promesse de la victoire ou de la défaite planant au-dessus d'eux comme une lame suspendue.

À chaque instant, la ligne entre la vie et la mort semblait s'effacer, la cruauté du destin tracée dans le sable rouge du canyon. Les Tuniques Bleues et les guerriers Miwoks se battaient avec une férocité primordiale, leurs destins entrelacés dans un ballet macabre de violence.

Mais bientôt, une nouvelle plainte s'éleva. "Capitaine !" - "Quoi encore ?" - "On nous tire dessus depuis l'arrière !" - "Quoi ?!"

"Wíyutehiŋ !!" hurla Nana, depuis la mesa Nord ; la balle de son fusil venait d'atteindre une cible dans le dos, une précision digne d'un chasseur expérimenté. Le vieux coyote disposait toujours d'une acuité visuelle redoutable. Il fut rejoint par Lozen, dont le tir précis faucha un second soldat d'un coup fatal à la tête. Grant et ses sept soldats valides étaient pris en tenaille, entre deux feux. Il découvrit avec stupeur que les natifs avaient savamment orchestré leur assaut : ils avaient l'avantage de la hauteur et du couvert et à présent, ils tiraient des deux côtés du canyon.

Le Capitaine Grant jura entre ses dents serrées, sentant le piège se refermer sur lui et ses hommes comme les mâchoires d'un prédateur affamé. La situation devenait critique, les balles sifflaient de toutes parts, et chaque instant qui passait réduisait leurs chances de survie.

"Monsieur Flynt, Nous ne pouvons pas rester coincés ici comme du bétail au marché ! Il faut se disperser !" Décalara l'officier avant d'ajouter pour lui-même : "Gatewood, faites vite avec ces hommes et trouvez un moyen de grimper ces falaises !"

Les Tuniques Bleues s'éparpillèrent, certains se précipitèrent vers la sortie de l'impasse, d'autres en direction de la grotte, cherchant un passage vers les hauteurs.

Les Miwoks, quant à eux, étaient des ombres mortelles, se faufilant avec une habileté féline sur les hauteurs escarpées du canyon. Leurs balles pleuvaient sur les soldats en uniforme, leur infligeant des pertes cruelles à chaque salve.

Grant se retrouva au cœur du chaos, luttant pour garder un semblant de contrôle sur ses hommes. Le canyon résonnait du vacarme de la bataille, une symphonie macabre de vie et de mort jouée sur le plus sombre des théâtres.

Pendant ce temps, Nana et Lozen continuaient leur assaut implacable, leurs tirs précis harcelant les Tuniques Bleues sans relâche. Chaque coup de feu était comme un éclat de colère ancestrale, une revanche pour le meurtre de Taza.


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Ven 1 Mar - 19:22
Plus aucun Miwok ne meurt !

Cette phrase, Ohanzee l’avait dite avec ses entrailles. Il ne voulait point voir autre sang couler aujourd’hui que celui des tuniques bleues. Le plan était éventé… Mais sa portée pouvait encore être mesurée, car, si les guerriers Pâles s’attendaient à une embuscade, ils ne savaient point combien étaient les natifs, ni où, exactement.

Jusqu’à-ce que les flèches tirées par Shappa ne passent aux oreilles de quelques tuniques bleues visées. Manquer ainsi ses cibles n’était point habituel pour le guerrier Miwok, et cela trahissait, sans doute, une angoisse et une vive émotion liée à la mort du jeune guerrier. N’importe qui pourrait se sentir désarçonné face à cela… Et sans doute qu’Ohanzee lui-même aurait manqué ses tirs, étant donné le tumulte de pensées et de colère qui bouillonnait en lui.

Mais voilà : si le jeune guerrier Taka avait éventé l’embuscade en attaquant trop tôt, et en s’offrant ainsi en pâture aux tuniques bleues armées jusqu’aux dents, les flèches manquées par Shappa, elles, indiquèrent aux tuniques bleues la localisation approximative de plusieurs guerriers natifs… Et donc, ôtent l’effet de surprise aux deux guerriers cachés dans la caverne.

Mais le Grand Esprit avait sans doute entendu les prières intérieures d’Ohanzee. Car, alors que les flèches manquées tombaient au sol dans un tintement clair de la pierre taillée contre le roc, plusieurs coups de feu retentirent dans les hauteurs. Un guerrier Pâle tomba, frappé entre ses deux yeux, ce qui attira l’attention et la colère des autres guerriers maudits qui, instantanément, oublièrent jusqu’à la présence même des guerriers Miwok dans la caverne non loin. L’embuscade gagnant en intensité, d’autres tirs firent d’autres victimes… Ohanzee revint alors à hauteur de Shappa et, plaçant une main amicale sur son visage, lui tint quelques mots :
« Mon frère ! Puisse le Grand Esprit guider tes flèches ! Puissent-elles frapper le Blanc avec la vigueur et la force d’un fusil de feu. J’y vais, mon frère ! Et quand je serais au milieu des blancs, puissent tes flèches m’ouvrir la voie jusqu’aux cœurs battants de ces vermines ! »

Puis, sans attendre, il fit demi-tour. Prenant entre ses paumes les manches de ses deux tomahawks, il s’avança vers l’entrée de la caverne dans une démarche calme, et posée. Ses muscles saillants marquaient la mesure d’une marche attaquée par les talons, lui assurant une prise forte sur ce sol rocailleux et poussiéreux, et, à mesure qu’il s’approchait de l’entrée de la caverne, accélérait la cadence. D’une marche, il en fit une course, mortelle et implacable, alors que la lumière illuminait bientôt sa carrure musclée et ses veines congestionnées par un sang bouillonnant.

Et, enfin, il sortit de sa cachette. Armé jusqu’aux dents, il hurla comme hurlent les guerriers Miwok depuis des siècles. Un cri venant davantage du ventre que de la gorge, strident et travaillé, semblable à une harpie ou une sorcière bondissant sur une victime offerte en offrande. Sans attendre, le guerrier prit pied sur un roc, puis un autre, puis un troisième, atteignant finalement la hauteur d’un cheval de tunique bleue. Là, il sauta… Et sans attendre, frappa dans les airs sa cible désarçonnée, le faisant choir de sa monture avant de le frapper de deux coups de lames dans le crâne, le tuant instantanément. Au milieu de la meute, Ohanzee comptait bien profiter de la stupeur pour faire un maximum de victimes…

Shappa

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Dim 10 Mar - 15:20

rp libre miwok



Shappa aurait pu avoir honte de ces piètres tirs, mais il n'y pensa pas. Beaucoup de raisons aurait pu troubler la paix qui le faisait tirer droit, la mort de Taza en était une bien triste. Il inspira profondément alors que tout son corps se détendit. Une courte prière parcourait son cœur, des paroles offertes à l'esprit le plus puissant qui tenait l'équilibre entre le monde des morts, des vivants et la fragilité de la nature.
Les coups de feu tirés depuis les hauteurs le saisirent un instant, avant que ses yeux noirs ne se portent sur Ohanzee. Un sourire lui étira les lèvres, fin et satisfait. C'était les leur qui avaient lancé l'attaque, celui voulait dire qu'eux aussi sortirait du crâne creusé à même le rocher. L'heure était à l'improvisation, un art que les miwoks domptaient aussi bien que leur femme. Le guerrier fils de Chef s'approcha de lui. Sa main fraternelle sur sa joue et les mots motivant qu'Ohanzee lui exprima avec ardeur, gonfla en l'archer cette adrénaline.
- J’y vais, mon frère ! Shappa bondit sur ses pieds, lui qui s'était accroupit pour ses tirs. C'était sa façon à lui de dire qu'il accompagnerait son frère partout où il irait, car les miwoks étaient peut-être éparpillés un peu partout sur le territoire mais ils n'en restaient pas moins unis. Et quand je serais au milieu des blancs, puissent tes flèches m’ouvrir la voie jusqu’aux cœurs battants de ces vermines !
Il fit un signe de la tête.
- Tu as ma parole, répondit Shappa en posant une main sur l'avant-bras du guerrier. Elles feront plus que t'ouvrir la voie, elles en transperceront aussi. De son carquois, trois nouvelles flèches trouvèrent position entre ses doigts. Une nouvelle de trois tirs qui cette fois l'espérait-il, toucheront leur cible jusque dans leurs entrailles. Si elles ne les tueraient pas, le poison le fera.
Ohanzee quitta la grotte et la vision de son frère d'armes s'éloigner vers les ennemis le requinqua. Il avait besoin de la protection de Shappa pendant que sa lame suintait de plus en plus le rouge.
A nouveau après s'être approché de l'entrée de la grotte, pour réduire la distance, Shappa visa... et tira, au même moment où Ohanzee sauta dans les airs depuis la roche. Les pointes aiguisées pénétrèrent la chair des trois tuniques bleues, sans les tuer, mais ils étaient déjà condamnés.

Cette réussite lui redonna l'aplomb nécessaire pour quitter à son tour la grotte et rejoindre Ohanzee dans le tourbillon du combat. Il sauta par-dessus les cadavres de Taka et du prisonnier. Pour le premier, son corps sera ramené à la tribu. Le second verra son squelette offrir un avant goût à ceux qui désireront s'introduire dans Skull Cave.
Courant jusqu'au lieu de la bataille, Shappa hurlait son cri de guerre, annonçant la mort proche de ses adversaires. Ses pieds foulant le sable à toute allure projetait Dans sa course, il dégaina le tomahawk qui avait déjà saisi de nombreuses vies. Dans sa ligne de mire, un officier sur son cheval, une brave bête enchaînée par tous ces accessoires imposés par les visages pâles.

Levant son bras dominant, il ne s'arrêta de courir que pour lancer sa hache droit dans le torse de l'ennemi.
Le Blanc tomba, les yeux grands ouverts vers le ciel, ses articulations crispées par la douleur et du sang  se déversant de sa bouche. Il n'était pas encore mort, aussi Shappa l'acheva en lui fendant le crâne. Tuer oui, mais il ne tirait généralement aucun plaisir à faire voir agoniser quand cela n'était pas valable ou ne tendait vers aucun but. Le guerrier au totem divergent récupéra son arme pour frotter sa lame sur son vêtement. Déjà, des éclaboussures d'hémoglobine étaient mêlés sa peinture de guerre, les couleurs annonçant la sentence.
- OHANZEE, DERRIERE TOI ! cria Shappa après avoir jeté un coup d'œil par-dessus son épaule pour voir où en était son frère. Il décocha deux flèches et tira, dans le feu de l'action. [Un jet réussi sur deux*] L'une d'elle toucha sa cible en plein dans la gorge.

Les tuniques bleues étaient dispersées et se divisaient en autant de petits groupes qui arrangeaient bien les affaires des miwoks.

Aucun survivant, comme cela avait été dit.

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Lun 11 Mar - 13:28
Le canyon sauvage d'Ojo Caliente était devenu l'arène d'une lutte acharnée, où la nature elle-même semblait se révolter contre l'envahisseur. Les cris des hommes se mêlaient au grondement des rochers, tandis que le sang des combattants imprégnait le sol aride, une offrande à la terre assoiffée. Shappa et Ohanzee étaient sorti de leur tanière, semblables à des loups affamés, hurlant, grognant, vociférant ; la pointe de leurs flèches acérées transperçaient impitoyablement la chair des blancs tandis que le tranchant de leurs tomahawks décrivaient des arcs de cercles sanglants.

Le capitaine Grant, maintenant confronté à la réalité brutale de la guerre, ressentait le poids écrasant de son arrogance. Ses plans ambitieux avaient été réduits en miettes par la ruse et la détermination des Miwoks. Chaque instant qui passait lui rappelait la fragilité de sa propre grandeur, la vanité de ses rêves de gloire.

Dans ce tourbillon de violence et de chaos, l'officier se trouvait confronté à une vérité brutale : la guerre ne suivait pas les règles qu'il avait apprises à West Point. Ses pensées se bousculaient alors qu'il luttait pour maintenir l'ordre parmi ses hommes. "Compagnie ! Regroupez-vous !" mais la situation semblait échapper à tout contrôle "Vous nous avez ordonné de nous disperser !" Reprit un homme tandis qu'il se tenait derrière la carcasse de sa propre monture.

Les balles sifflaient autour de Grant, devant lui mais également derrière. La mort dansait à chaque coin du canyon. Il sentait le poids de la responsabilité peser sur ses épaules, chaque décision devenant une question de vie ou de mort pour ses hommes.

Peu importait la direction dans laquelle son regard se portait, l'officier voyait ses hommes tomber un par un comme les feuilles des arbres en hiver; le sergent Gatewood s'était fait repousser hors de la grotte par des natifs dissimulés à l'intérieur. La sauvagerie dont ils avaient fait preuve avait intimidé ses hommes en plus de les surprendre. Dans le chaos de l'affrontement, dans le tumulte du combat, il était impossible pour le capitaine de chiffrer exactement le nombre d'assaillants.

Dans les hauteurs des falaises, les guerriers Miwoks étaient comme des spectres, insaisissables et mortels. Leurs tactiques de guérilla et leur connaissance du terrain leur donnaient un avantage indéniable, transformant le canyon en un piège mortel pour les Tuniques Bleues.

Grant savait que s'il voulait survivre à cette journée infernale, il devait abandonner ses illusions de grandeur et faire preuve d'humilité. La seule voie vers la victoire était de reconnaître la force de l'ennemi et d'adapter sa stratégie en conséquence.

"Resserrez les rangs ! Avec moi !"

Alors, dans l'œil de la tempête, le capitaine Grant rassembla ce qui restait de sa troupe et lança un assaut désespéré vers les hauteurs de la mesa sud, où les Miwoks semblaient invincibles. Chaque pas était une lutte, chaque instant était empli de danger, mais ils avançaient, guidés par une volonté farouche de survie. Dans un ultime baroud d'honneur, l'un des tuniques bleues parvint à toucher Nosh au bras tandis qu'il s'apprêtait à faire feu. Loya entendit son compère grogner de douleur et se retourna, le regard empli de fureur. Les flammes de la vengeance dansaient dans ses yeux sombres, sa détermination à venger son compagnon décuplée par la rage qui brûlait dans son cœur. Depuis un angle vicieux, il toucha la jambe du tireur qui dégringola aussitôt des rochers pour terminer sa course en contrebas où très certainement, Shappa et Ohanzee se feraient un plaisir de le réduire en charpie.

Le nombre de soldats encore en vie se réduisaient comme peau de chagrin au fil des minutes. Nana et Lozen, telles des ombres meurtrières, semaient le chaos depuis les hauteurs opposées, décochant leurs flèches comme autant de traits de destin. Leurs cibles, déjà épuisées par le combat et la terreur, tombaient les unes après les autres, leurs silhouettes devenant des offrandes à la terre assoiffée.

À chaque pas, le souffle de la mort leur caressait le visage, mais les survivants avançaient, portés par l'espoir ténu de voir un nouveau jour se lever.

Le capitaine Grant vit l'ombre de la défaite planer. Mais au plus profond de son être, une flamme d'orgueil, de détermination, continuait de brûler. Une fois atteint les hauteurs, dans un geste de désespoir et de bravoure, il se jeta dans la mêlée, son épée dégainée, prêt à affronter le destin avec la même intrépidité que ses ancêtres avaient affronté les tempêtes de l'Histoire.

Mato, tel un démon surgis des abysses, se dressait devant lui, sa détermination inébranlable. Mais Grant ne reculerait pas. Il se battrait jusqu'au bout, sa lame tranchante comme l'acier de la justice. Ils échangèrent des coups, l'un avec son épée, l'autre avec la crosse de son fusil tandis que Loya tirait sur les quelques soldats encore en train d'entreprendre l'ascension de la mesa. Une balle meurtrière effleura son épaule.

Gatewood avait, quant à lui, organisé une maigre résistance au pied de la mesa, accompagné par deux hommes dont l'un avait été touché à la jambe. Ils faisaient feu en direction des deux sauvages échappés de la grotte.


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Mar 12 Mar - 10:44

Les combats étaient d’une grande violence. Mais, pour Ohanzee, ils n’étaient qu’une raison d’être, une raison de vivre. Il était un guerrier… Il était celui qui devrait mener la guerre jusqu’au cœur des Blancs, peu importe les moyens, peu importent les conséquences. Il était celui qui lancerait la grande libération des terres ancestrales, avec… Ou sans l’aide de son paternel.

Aujourd’hui était à la fois une démonstration et force et un testament. Celui qui s’était juré à lui, et avait juré aux ancêtres et au Grand Esprit, de ne cesser de se battre que lorsqu’un Blanc aurait la force et l’audace de lui prendre la vie, ou lorsque la liberté serait offerte à toutes les squaws et à tous les guerriers Miwok, prouvait aujourd’hui que sa parole ne souffrait d’aucune limitation d’aucun sorte. Il tuerait, blesserait et châtierait tous ceux qui se présenteraient à lui… Ou mourrait en essayant.

Alors, à l’aide de ses tomahawks et de son frère Shappa, il trancha, frappa, cogna, dans les chairs et le vif, blessant quantités de soldats et tuant plusieurs d’entre eux. Cela n’empêcha toutefois point l’officier de ces soldats à la peau blanche de tenter une contre-attaque qui, étonnamment, atteignit les hauteurs de la Mesa. Là-haut, les coups de feu témoignaient de la férocité des combats. Chaque individu se battait pour sa vie, sa survie, sans attendre une once de pitié de la part de l’assaillant.

Mais, alors que les rangs des tuniques bleues furent décimés, certains récalcitrants menés par un sous-officier, se retranchèrent et tirèrent sur Ohanzee et Shappa. Sans demander son reste, Ohanzee s’allongea derrière un roc qui pourrait couvrir grand et large corps. Couché, il était vulnérable… Mais c’était cela ou demeurer debout, et une cible facile face aux tireurs à plusieurs mètres de là. Et, de toute manière… Les soldats Blancs au sol étaient soit morts, soit mourants.

Jet de dés « tir » : réussite et réussite. Alors, il agrippa un des fusils de ces dernier. Vérifiant la chambre – car il avait apprit à manipuler ces armes maudites qui crachaient le feu et la mort – il vit qu’il restait encore trois balles disponibles, une chambrée, et deux autres derrière le levier de rechargement. Sans attendre, et mue par une volonté ardente, hargneuse et fanatique, le natif roula sur son flanc, se découvrant quelques instants… Et prit le temps de viser. Une première détonation fit raisonner le ciel et trembler la terre, puis une seconde. Deux balles, qu’il tira rapidement avant de se lever comme un diable pour se cacher derrière un pan de roc et de montagne. Il avait pu voir ses balles… Toutes deux avaient touché au but. Deux soldats, tués ou mortellement blessés… Deux de moins.

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Mer 20 Mar - 18:01

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Le chef ennemi criait ses ordres, ils essayaient tant bien que mal de retrouver un peu d'ordre dans leur chaos instauré par les miwoks. La victoire n'était pas assurée, Shappa ne prenait rien pour acquis tant qu'un silence plein de quiétude n'était pas omniprésent sur le champs de la bataille. Dans les hauteurs, Loya et les autres profitaient de leur avantage pour saisir les tuniques bleues de leur courroux alors qu'avec le fils de Powaqa, en bas de l'assaut, le guerrier aux deux visages tiraient ses flèches jusqu'à ce qu'il ne lui en reste plus aucune. S'il survivait, il les récupérerait toutes sur les cadavres des visages pâles, mais il ne pouvait plus rester à découvert au milieu des morts. Ohanzee maniait l'arme des blancs, pendant que Nana et Lozen décochaient leur flèche depuis le ciel. Ce moment, Shappa le prit comme une bénédiction et s'en servit comme un moyen d'être couvert le temps de rejoindre la montée menant vers ses frères et soeurs en hauteur.

Arrachant sa lame de l'étui, il se mit à courir vers ce sentir où celui qui se faisait appeler capitaine Grant s'était élancé dans la mêlée, refusant de baisser les armes. Shappa pouvait deviner la détermination et le courage qui poussait un homme à braver la mort elle-même. Parce qu'il était évident qu'il se savait mourir avant que le soleil ne se couche. Dans sa course précipitée, agilité et puissance dans ses jambes lui évita les creux de la terre qui l'aurait envoyé tête la première sur le sol. Il espérait rejoindre le sommet le plus vite possible, pour prêter main forte au reste de son groupe. En bas, il n'y avait plus que la mort qui régnait en sordide mais fidèle maîtresse.

Tout à coup, Shappa tomba nez à nez avec un soldat, lui aussi désarmé de son fusil. Ils se regardèrent une seconde, peut-être dix, il lui était impossible de savoir. Chacun attendait la réaction de l'autre, qui sera l'attaquant, qui prendra une position défensive ? Les plis entre ses sourcils indiquaient que le guerrier natif avait pris sa décision. Sans un mot,  dans ses peaux tannées et ornées de plumes, il se lança en avant. Sa démarche furtive glissant sur les pierres du canyon où d'un mouvement fluide, il brandit son tomahawk qui étincela brièvement à la lumière du soleil.
- WOIYOKIHI !
Le cri de guerre était lancé. La tunique bleue ne recula pas, bien au contraire il tenait son couteau de chasse de la même façon, pour un corps à corps où seul l'un d'eux survivra.
Le combat s'engagea alors dans un ballet mortel, entre la rapidité et l'agilité du natif et la force brute du soldat. Les gestes étaient précis, presque chorégraphiés, mélangeant esquives élégantes au milieu d'un voile de poussière et attaques féroces. Shappa utilisait chaque avantage du terrain à son profit, entre les rochers et les crevasses. Ses attaques étaient calculées, son tomahawk visant le crâne chevelu de son ennemi.
Cet homme à la peau aussi blanche que terne finit par s'effondrer. Le miwok le regarda alors qu'il posa son pied sur le corps étendu. Il ne savait pas s'il était mort ou non, mais peu importait car il le serait bientôt.
Shappa le poussa par-dessus le bord, n'attendant pas d'être spectateur de la chute mais continuant l'ascension vers le sommet.

D'autres hommes lui barraient la route et tournant son visage vers Ohanzee, il cria son nom pour l'appeler en renfort. Tirant sur son couteau, il le lança de toute la force de son bras droit sur l'ennemi...

(C) LAURA




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Jeu 21 Mar - 20:43
Le tumulte de la bataille faisait rage, enveloppant le canyon d'Ojo Caliente dans un tourbillon de violence et de désespoir. Le capitaine Grant se trouvait au cœur de cette tempête, luttant contre l'ennemi et les éléments déchaînés de la nature. La plupart de ses hommes étaient tombés au combat tandis que l'autre partie luttait pour leur survie avec une détermination teintée de désespoir.

Les cris de guerre résonnaient dans les gorges rocheuses, mêlés aux détonations des armes à feu et au bruit sourd des impacts. Grant savait que chaque instant comptait, que chaque décision pouvait signifier la vie ou la mort pour ses hommes. Malgré la situation désespérée, il refusait de céder à la peur ou au désespoir. Son esprit était ancré dans le combat, sa lame prête à trancher à chaque instant.

Dans un dernier élan de bravoure, le capitaine Grant se lança dans la mêlée, son épée étincelant à la lumière du combat. Face à lui se dressait Mato, impétueux et déterminé. Leurs armes s'entrechoquaient dans un ballet mortel, tandis que le fracas des combats résonnait dans tout le canyon. Chaque coup porté par Grant était empreint de résolution, chaque mouvement calculé avec précision. Il ne reculerait pas devant l'adversité, sa détermination étant aussi solide que l'acier de sa lame.

Le capitaine Grant et Mato s'affrontaient dans un duel brutal, leurs armes étincelaient sous les rayons du soleil qui perçaient à travers les nuages de poussière. Grant maniait son épée avec une agilité féroce, ses mouvements gracieux mais mortels, chaque coup portait la promesse de la vengeance pour ses hommes. En face de lui, Mato était un adversaire redoutable, ses mouvements rapides et fluides alors qu'il utilisait la crosse de son fusil comme une extension de sa volonté de combat. Chaque coup était une démonstration de sa force brute et de sa détermination impitoyable.

Malgré tous ses efforts, Grant sentait ses forces s'épuiser, chaque coup de Mato semblait porter un poids insupportable. Il luttait avec férocité, mais la fatigue commençait à peser sur lui, ses mouvements devenaient plus lents, plus laborieux. Et puis, dans un éclair de mouvement, Mato parvint à détourner l'épée de Grant et à le désarmer, le tenant désormais en joue avec son fusil. La lueur de triomphe dans ses yeux sauvages, il savourait sa victoire avec une satisfaction cruelle.

Grant, à genoux devant son adversaire vainqueur, sentait un mélange de défaite et de résignation l'envahir. "Tue-moi, fils de pute de sauvage" Dans un mélange de frustration et d'acceptation, Grant laissa échapper ces mots, son regard fixant Mato avec une intensité brûlante. Le Miwok s'apprêtait à appuyer sur la gâchette lorsqu'une voix rententit.

"Ne le tue pas !" Ordonna Loya qui avait jeté un oeil rapide à leur duel. Le chef de bande continuait de tirer sur les assaillants qui tentaient d'escalader la mesa, sa propre détermination renforcée par la douleur d'une balle qui avait effleuré son épaule. Malgré la blessure, il refusait de faiblir, son fusil crachant la mort sur ceux qui osaient s'approcher et couvrant ainsi le passage de Shappa qui tentait de les rejoindre.

À l'ordre de Loya, Mato se figea, son regard passant de Grant à son chef. Une lueur d'irritation passa dans ses yeux, mais il abaissa finalement son arme, se résignant à obéir à l'autorité de son supérieur. Un sourire cruel flottait toujours sur ses lèvres, mais il savait qu'il devait temporiser. Le coup violent de la crosse de son fusil frappa Grant juste à la tempe, envoyant une onde de douleur à travers son crâne. Son monde tourna sur lui-même alors qu'il vacillait et s'effondrait sur le sol, le souffle coupé. Une vague de désorientation l'envahit, accompagnée d'un bourdonnement assourdissant dans ses oreilles.

La sensation métallique du sang se mêlant à la sueur envahit sa bouche alors qu'il tentait de reprendre ses esprits, mais ses membres refusaient de lui obéir. La douleur pulsait à travers chaque battement de son cœur, et il lutta pour garder le contrôle de sa conscience défaillante.Dans le brouillard de son esprit embrumé, il entendit vaguement des voix lointaines, des éclats de la bataille qui continuait de faire rage autour de lui. Mais tout cela semblait si éloigné, si irréel, comme si il flottait dans un univers parallèle, séparé de la réalité par un voile opaque.

Il tomba inconscient.

Pendant ce temps, Nosh, le Miwok blessé au bras, se déchaînait dans un tourbillon de rage et de détermination. Son tomahawk fendait l'air avec une précision mortelle, chaque coup portant le poids de sa vengeance et de sa fureur. Malgré sa blessure, Nosh était un prédateur impitoyable, sauvage et implacable. Il avançait dans la mêlée, sa crinière écarlate se découpant dans la lumière crue du canyon, une aura de mort planant autour de lui. Les Tuniques Bleues tombaient sous ses assauts, leur sang maculant la terre aride du canyon. Chaque coup de son tomahawk était une danse macabre, une symphonie de mort et de destruction.Le Miwok ne reculait devant rien, sa détermination brûlant comme un feu ardent dans son cœur. Malgré la douleur qui pulsait dans son bras blessé, il continuait d'avancer, son regard fixé sur sa proie avec une intensité sauvage. Nosh était une force de la nature déchaînée, un fléau qui s'abattait sur ses ennemis avec une férocité incontrôlable.

Au pied de la mesa, le sergent Gatewood avait été sévèrement touché par le fils de Powaqa. Une balle s'était logée dans son foie et le sang coulait en d'abondantes volutes depuis les commissures de ses lèvres. En vain, l'homme avait tenté d'endiguer l'hémorragie en faisant pression avec sa main sur la blessure mais c'était peine perdue. Le spectre de la mort rôdait, embrumant son esprit et rendant laborieuses ses pensées.

Dans un dernier souffle, le sergent Gatewood ferma les yeux, et dans l'obscurité de son esprit embrumé par la douleur, il revit le visage de sa femme. Elle était belle, une natif de la nation apache, avec ses yeux profonds emplis de sagesse et de compassion. Il se souvint de leur amour, des moments de bonheur qu'ils avaient partagés malgré les différences qui les séparaient. Il se rappela leurs rires, leurs étreintes, leurs promesses d'un avenir meilleur.

Puis, la douleur le saisit à nouveau, violente et implacable. Une balle avait trouvé sa cible, perforant son foie et le plongeant dans l'agonie. Mais même dans cette douleur insupportable, le visage de sa femme demeurait, une lueur d'espoir dans l'obscurité de la mort imminente. Avec un dernier soupir, le sergent Gatewood laissa aller son dernier souffle, emportant avec lui le souvenir de son amour pour sa femme, dans l'éternité où, le pensait-il, les âmes se rejoignent loin des tourments de la guerre et de la souffrance.

Sur les hauteurs de la mesa sud, le dernier carré de résistance des tuniques bleues, alors au nombre de trois, était mince, mais leur détermination était inébranlable. Ils luttaient avec férocité, prêts à défendre leur position jusqu'au dernier souffle. Dans ce tourbillon de violence et de chaos, chaque homme, qu'il soit américain ou natif, se battait avec une bravoure indomptable, déterminé à ne pas céder à l'ennemi. Le destin du canyon d'Ojo Caliente était écrit dans le sang et la sueur de ceux qui se battaient pour leur survie, et aucun ne reculerait devant les défis qui se dressaient sur leur chemin.



Mais déjà les premiers cris de liesse Miwok entonnés par Nana et Lozen résonnaient dans le canyon. La bataille touchait à sa fin.


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