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 Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria

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Victoria Stanford
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MessageSujet: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMar 28 Nov - 9:51



  • Type de RP: normal
  • Date du RP : 12/04/1866
  • Participants : @Ferdinand Stanford & @Victoria Stanford
  • Trigger warning : Manipulation, vaisselle cassée, gifle.
  • Résumé : Ferdinand décide de prévenir - enfin - sa femme de son départ pour Sacramento, le jour suivant.



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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyDim 3 Déc - 23:59


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Les ombres s’agitaient. Il fallait être aveugle ou sot pour ne pas le constater, à moins que l’indifférence ne permette à certains de l’ignorer. Victoria, pour sa part, tentait d’observer ces ombres qui dansaient derrière elle, d’un regard lâché par-dessus son épaule, incapable pourtant de capter un réel mouvement, de cerner des preuves. Mais elle n’était ni aveugle, ni idiote et n’avait pas souhait de les ignorer. La soif de compréhension hantait la mère en devenir, comme une nouvelle obsession qui lui permettait d’oublier momentanément le reste de ses problèmes. Quelque chose se tramait et si les indices avaient été nombreux, elle n’avait su trouver la preuve qui pourrait être présentée à qui voulait la voir. Car tous semblaient vouloir lui faire défaut.

Je vous suggère d’avoir une conversation avec votre mari, dans les plus brefs délais. Les mots de Jamie avaient eu raison de sa patience, poussant la jeune femme à s’en retourner vers la porte du bureau de Ferdinand, inlassablement close. Jenson, garde-fou de son époux, avait pour mission, vraisemblablement, de l’en éloigner, à grand renfort de douces paroles et de regards navrés. La colère de la jeune maîtresse de maison ne faisait que croître proportionnellement à son désarroi et ce jour-là, le majordome eut à encaisser son misérable poing contre son épaule, empoignant ses doigts avec cette douceur qui caractérisait l’homme alors même qu’il l’avait raccompagnée jusqu’à ses appartements, lui rappelant comme il était important de prendre garde à ne pas nourrir les angoisses pour la santé de son enfant à naître. Elle aurait pu pleurer, là, tout contre lui, comme l’enfant qu’elle était encore un peu au fond d’elle, désireuse de ressentir l’attention qu’elle quémandait et d’être rassurée. Ferdinand, lui, demeurait inaccessible et invisible, ne faisant pas même une apparition lors du dîner alors même que l’épouse gardait le regard sur l’entrée de la pièce, comme espérant le voir venir.

Une autre journée passa alors, l’épouse Stanford se résignant à ne plus gratter contre cette porte de bois massif, se laissant simplement aller au temps qui s’égrainait, écoutant sans le faire Grace lors d’un instant passé ensemble au salon, ou bien se retirant auprès de ce piano qui avait désormais bien son attention, tant par son souhait de se faire entendre de Ferdinand entre ces murs, que celui d’être entendue par le colonel Anderson qui se trouvait désormais non loin de leur demeure. Passé et futur semblaient s’entremêler dans un chaos des plus grands et Victoria se retrouvait plongée au cœur de celui-ci, incapable de savoir comment agir. Son attention restante demeurait focalisée sur le seul être qui semblait avoir besoin d’elle en cet instant : son enfant. Louisa était tout autant attentive à elle et à ses besoins bien que plus distantes, d’une manière que Victoria ne pouvait pas réellement comprendre. Comme beaucoup d’autres de ses domestiques, elle avait l’impression que les murmures se taisaient dès lors qu’elle se présentait dans une des pièces de la maisonnée.

Puis, vint le soir et l’heure du dîner. Depuis quelques jours, Victoria prenait plaisir à descendre, vêtue en conséquence, pour ce repas qui se partageait toujours entre elle et son époux. Le premier soir, si son absence fut une surprise, la présence de Grace qu’elle n’avait pas réellement eu le temps d’intégrer en était une également. Les deux femmes ne se connaissaient pas et n’avaient que bien peu de choses en commun aussi, le silence avait longtemps été de mise. Finalement, leur seul vécu partagé ne faisait que les renvoyer à cette sinistre nuit et ni l’une ni l’autre n’était désireuse de ressasser ces épreuves, surtout dans un moment aussi solennel que pouvait l’être cette heure. Aussi, ce soir-là, quand Victoria descendit, vêtue d’une robe d’un gris foncé qui ne gâchait nullement sa beauté mais qui était bien terne face aux couleurs qu’elle arborait d’ordinaire, elle fut surprise de constater qu’elle était seule. Grace n’était visiblement pas encore prête, ou bien était-elle retardée pour quelque chose ? Louisa avait longuement insisté pour que la jeune maîtresse de maison prenne le temps de se faire coiffer, relevant sa lourde masse de cheveux châtains en un chignons délicat qui venait adoucir ses traits pourtant encore fatigués par les faits récents. Son teint avait repris quelques couleurs bien que conférant toujours à la jeune femme un air fantomatique. Sa robe, quant à elle, venait judicieusement cacher les bandages de son épaule, remontant jusqu’au cou gracile de la jeune femme, donnant presque l’air de venir l’enserrer plus qu’elle ne l’était véritablement. Un valet s’était approché, bougeant la chaise qui était la sienne pour mieux l’aider à prendre place. Il existait dans la pièce une tension que Victoria ne parvenait encore à décrypter. Comme si tous ceux qui l’entouraient savaient déjà qu’une tempête menaçait…


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Ferdinand Stanford
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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMer 6 Déc - 8:18




L'ordre avait été clair. Le Gouverneur savait que sous son toit, nul ne transgresserait sa parole. Tous ses employés avaient le devoir de prendre sa parole comme divine et absolue, telle était la règle tacite lorsqu'on désirait travailler pour cette riche famille. Après le départ du Colonel Anderson, les évènements durent s'accélérer et Ferdinand n'avait pas lésiner sur les consignes. Habituellement il disait tout à Jenson qui lui se chargeait de transmettre tout au personnel, mais au soir du 11 avril, ils furent tous surpris de voir Ferdinand Stanford dans les cuisines. Sa femme se reposait dans ses appartements et c'était donc le moment idéal pour lui d'agir, dans l'ombre, comme il aimait habituellement le faire.
Cuisinière, femme de chambre, valet, majordome, femme de ménage, écuyer... Absolument tout le monde était présent, alignés droitement avec leur maître face à eux qui venait d'entrer dans la large pièce. Là même où le docteur Riagal lui sauva son bras, lui sauva la vie. Là où il avait vu dans les yeux de Victoria l'immense peur de le perdre.
Comme vous le savez, votre maîtresse est priée de se reposer le plus possible. Dans le soucis de la ménager, vous êtes tous dans l'obligation de ne pas toucher un seul mot de mon départ à ma femme, ainsi qu'à ma cousine. Son regard sévère balaya chaque visage ; certain le regardait, d'autre le fuyait, d'autre semblait déconcerté par la nouvelle. De quel départ parlait-il ? Ferdinand allait bientôt s'expliquer, mais chaque chose en son temps. D'abord, poser les conséquences d'un manquement au règlement. Quand il rouvrit la bouche, ses yeux émeraudes fixèrent Louisa. Il ne lui faisait pas confiance, elle avait la langue bien pendue avec Victoria, qu'elle prendrait presque pour sa bonne amie. Il était de rigueur de restaurer cela. Il s'avança vers la jeune femme à la peau foncée et ne cessa pas de la fixer, la suite de son discours étant spécialement pour Louisa. Celui qui ignore cela, se verrait mis à la porte sans préavis, sans recommandation. Qu'importe quelle est votre tâche au Domaine, si vous me trahissez, vous êtes prévenu. Ce que Ferdinand faisait là était pour le bien de Victoria mais comme à chaque fois, sa manière de faire était violente, agressive et le faisait passer pour cet être sans coeur que tous lui connaissait. L'attaque de leur maison, l'agression de son épouse... tout ça lui avait fichu le moral à terre et il n'arrivait plus à contenir sa colère qui se déchargeait fatalement sur tout le monde.
Ce départ est pour le 13 avril, dans la matinée. Je l'annoncerai moi-même à Madame Stanford. Contentez-vous à ce qu'elle n'entende rien, ne remarque rien. Ménagez-la, elle qui est si bonne avec chacun de vous. Ferdinand croisa les bras derrière son dos, son regard coulant vers le plan de travail impeccable de la cuisine. Il avait repris sa place initial. C'était bien la première fois que tous ses employés étaient réunis là et pour certain d'entre eux, il les découvrait. Ferdinand n'avait pas l'habitude de regarder leur visage quand il s'adressait à eux et à l'instant présent, il les redécouvrait. Ce n'était pas prévu, mais il décida d'improviser.
Nous n'avons pas eu... l'occasion de discuter. Après tout ça. Bien sûr, Ferdinand parlait de la soirée tragique. Je vous remercie tous d'avoir été là pour ma femme et ma cousine. Ce soir-là, deux des vôtres mais aussi deux des miens, ont perdu la vie. Ferdinand ne connaissait pas leur prénom. Ni leur visage, ni leur fonction. Je ne les ai pas oublié. Bien que cela n'enlèvera pas le chagrin de leur famille respective, une généreuse compensation leur a été offerte. A vous tous, aussi, une augmentation de vos salaires. Il ne pouvait hélas pas faire plus que cela.
Puis, le Gouverneur sortit de la cuisine. Il ne souhaitait pas voir la réaction de ses employés face à son geste. Peut-être qu'ils verraient cela pour de la manipulation, ou alors pour ce que ça avait vraiment été, de la bienveillance dont Ferdinand n'était nullement dépourvu.

Au soir du 12 avril, après avoir passé tout son temps enfermé dans son bureau pour éviter Victoria, le moment était venu de la rejoindre pour le diner. Grace Stanford avait été mise au courant du départ au cours de la journée, notamment car elle l'accompagnerait à Sacramento. Elle était sous sa responsabilité et il ne pouvait décemment pas la laisser ici, alors que Victoria était en convalescence. Il était conscient qu'il allait se heurter à des plaintes, car bien évidemment, il l'avait entendue devant la porte de son bureau. A tenter de contrer un majordome qui ne pouvait accéder à sa demander. Même si ça l'avait sans doute frustrée, Victoria savait pertinemment que Jenson était tenu par son travail mais aussi par un soucis de la protéger. Si son maître se cloîtrait, c'était qu'il y avait une bonne raison, qu'il était assez sage pour fuir momentanément afin de ne blesser personne.

Paré de beaux habits dans les tons bordeaux, le Gouverneur descendait les marches menant au rez-de-chaussée. La bonne odeur de la nourriture venant des cuisines emplissait ses narines, mais pourtant ne le fit pas saliver car les tournures pouvaient vite déraper. Un silence de plomb régnait lorsqu'il fit son entrée dans la salle à manger. Victoria était déjà installée. Sans mot dire, il s'avança jusqu'à elle, se plaçant derrière sa chaise avant de poser ses mains sur ses épaules dans un geste de tendresse. Il se baissa jusqu'à pouvoir déposer un baiser sur son crâne, puis alla s'installer à sa place, à l'autre extrémité de la table. Les plats furent déposés, les assiettes et les verres de vin remplis. Ferdinand avait commencé à manger, son regard évitant celui de son épouse. Il avait tout préparé dans sa tête mais se sentait démuni maintenant que les yeux si expressifs de Victoria le guettaient. Boire, il devait boire. Ferdinand porta l'alcool à ses lèvres avant de se tamponner la bouche avec la serviette.

Victoria, dit-il pour ouvrir la conversation. Il se permit enfin de croiser son regard, sans ciller. J'ai une annonce à vous faire. Les valets qui se tenaient droit contre les murs se lançaient des regards tendus. Mais avant, il faut que vous sachiez que je n'ai pas le choix que de faire ça. Que c'est très, très important. Et que je répondrais à toutes vos questions si besoin est.
Il se tut, le temps de la jauger. Ferdinand se demandait à quelle énormité elle s'attendait en ce moment. Elle n'avait pas pour habitude de le voir prendre des pincettes avec qui que ce soit et le voilà qui faisait même l'effort de faire une introduction délicate à son annonce.
Je m'en vais demain, dans la matinée, pour Sacramento.

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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMer 20 Déc - 0:36


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Qu’attendaient-ils tous ? Victoria observait les différents membres de son personnel présents dans la pièce. Tous prenaient grand soin de ne pas croiser son regard. Quelque chose se tramait et, au fond d’elle, une pierre sembla tomber dans son estomac, angoisse naissante qui prenait racine face à une scène qui n’avait plus rien de naturel. Tout semblait être calculé et Jenson lui-même semblait n’être que l’ombre du majordome avenant qu’il avait pour habitude d’être. Droite comme un i, la maigre stature de Victoria trônait sur son siège, son éternelle patience la murant dans un silence alors qu’il lui semblait que la venue de quelqu’un était espérée. Et elle ne fut pas déçue de constater que son intuition lui disait vrai.

Le son de quelques-uns de ses pas se firent entendre avant qu’elle ne puisse le voir, attirant son attention vers la porte de la large salle à manger. Et alors, sa silhouette impeccable se découpa pour qu’il puisse faire une entrée digne de sa place de Gouverneur. Ferdinand était là, face à elle, la poussant à écarquiller les yeux, la surprise se lisant sur ses traits marqués par bien d’autres choses. Il s’avança vers elle et elle aurait aimé avoir la force et la présence d’esprit de se lever pour mieux se lover dans ses bras, quémandant un baiser. Son visage, pourtant, trahissait une dureté certaine, à moins qu’il ne s’agisse de quelque chose qui puisse être doucement différent dans celui-ci ? N’avait-il pas été blessé, lui aussi ? « Ferdin… » La jeune épouse n’eut guère le temps de finir que, déjà, les mains réconfortantes de l’être aimé se posèrent sur ses frêles épaules, les aidant à se délasser, cherchant la relaxation dans ses muscles d’ordinaire bien trop tendues. Elle ferma les paupières, les yeux bordés de larmes qui ne roulèrent pas sur ses joues, alors qu’il se penchait sur elle, déposant un baiser sur son crâne. Enfin. Enfin, il était là pour elle, pour qu’ils puissent mutuellement s’entraider et se soutenir face au calvaire commun qui fut le leur. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était cette nuit-là, les vers qu’il avait pu lui offrir s’apparentant à un songe précieux qu’elle ne désirait pas oublier. Jamais.

Il se détacha d’elle, la libérant de son emprise pour mieux s’avancer jusqu’à l’autre bout de la table, où il prit place. Deux couverts. Deux convives. Pourquoi Grace n’était-elle pas avec eux ? Avait-il su exclure sa jeune cousine par besoin pour les deux époux de mieux se retrouver, de mieux refaçonner leur cocon brisé ? A peine l’homme fut il attablé que les marionnettes qui se trouvaient autour d’eux semblèrent reprendre vie, servant les deux protagonistes de cette scène. Pourtant, Victoria ne sut détacher son regard et son attention de lui, le fixant plus que de raison dans un silence notable, les yeux emplis de cet espoir de l’entendre lui parler. Lui pardonnerait-il un jour de s’être mise en danger ? Elle serait morte pour lui, sans regret aucun. En aucun cas, elle ne toucha son assiette, attirant les regards de ceux qui avaient repris leur place autour d’eux, s’interrogeant les uns et les autres de regards silencieux. Et maintenant ? Qu’allait-il se passer ?

Ferdinand avait usé de sa fourchette à plusieurs reprises avant de s’emparer de son verre de vin. Elle notifia chacun de ses gestes, le silence qui les entourait devenant oppressant. Il lui semblait parfois être en apnée quand elle réalisa, au bout du compte, qu’elle s’efforçait de demeurer dans un calme olympien, sa poitrine se soulevant calmement et régulièrement. Son cœur, lui, s’était déjà emballé… Victoria. Elle frissonna quand il l’interpela par son prénom, croisant enfin son regard et le laissant pénétrer ses iris avec cette prestance naturelle qu’il avait. J’ai une annonce à vous faire. Tout le monde semblait s’être crispé dans la pièce. Victoria se sentait telle une proie entourée de fauves prêts à bondir sur elle pour mieux la dévorer. Statue immobile, elle déglutit avec peine, attendant la suite des mots de Ferdinand. Mais avant, il faut que vous sachiez que je n’ai pas le choix de faire ça. Que c’est très très important. Et je répondrais à toutes vos questions si besoin est. L’inquiétude brillait dans son regard alors même que les mots de Jamie trouvaient là leur écho. Je vous suggère d’avoir une conversation avec votre époux. Était-ce cela ? L’heure était-elle venue pour elle de discuter avec Ferdinand ? Mais de quoi désirait-il lui parler qui avait été soufflé même à cet inconnu pour son époux plutôt qu’à elle ?

Un silence dura, plus que les précédent, annonçant la sentence finale avant même qu’elle ne franchisse les lèvres de l’homme qui se trouvait face à elle. Je m’en vais demain, dans la matinée, pour Sacramento. Elle releva le menton, accusant le coup avec la droiture qu’il attendait d’elle, une grande inspiration accompagnant la chose. Et le silence, à nouveau, tandis qu’elle sentait peser sur son être le poids de nombreux regards et de nombreuses attentions. « Demain ? » Pourquoi des délais si courts ? Pourquoi la mettre tant dans l’embarras ? Surtout que le médecin avait été particulièrement clair. « Ferdinand, c’est impossible. Le docteur Riagal m’a interdit de voyager ou de quitter le domaine. Et puis, demain… Comment voulez-vous que je puisse organiser la mise en pli de mes bagages dans de tels délais… ? » Parce que la possibilité qu’il puisse envisager de partir sans elle était tout simplement inconcevable dans l’esprit de la jeune femme. Ne devaient-ils pas tâcher de se retrouver, après avoir laissé une telle distance prendre place entre eux ? Il fallait reconsidérer ce projet. Il devait annuler ce voyage précipité pour le différer… Alors pourquoi l’angoisse qui poignardait ses trippes ne faisait que grandir plus encore ?


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMer 20 Déc - 11:08




Comme il n'aimait pas devoir la faire souffrir. Ce n'était jamais une intention première, bien évidemment, Ferdinand n'espérait pour elle que quiétude et bonheur. La vie qu'il lui offrait était partiellement toute autre, même s'il estimait qu'elle était privilégiée et que toutes femmes se battraient pour sa place. Depuis qu'il avait ouvert la bouche, ses yeux gardaient contact avec celles de Victoria. Son visage était synonyme d'incompréhension et ce qu'elle dit ensuite, rendit le coeur du Gouverneur lourd d'un poids écrasant. Elle n'envisageait tellement pas que son époux puisse la laisser seule ici, au milieu du désert, qu'elle exprima son inquiétude pour le temps à faire ses bagages. Ferdinand poussa un soupir et lâcha ses couverts ; il savait que cela n'allait pas être facile mais elle venait de compliquer davantage la tâche.

Victoria...
Il leva les yeux sur les domestiques attroupés comme des statuts de cire. Grognant, d'un geste de la main il leur somma de quitter la pièce. Il ne désirait pas avoir de spectateurs pour une énième scène où il passerait pour le grand méchant loup. Cependant, le majordome Jenson ne quitta pas son poste, restant figé à sa place. Ferdinand l'observa de façon intrusive, cherchant une raison à ce qu'il n'obéisse pas comme tout le monde. Bien sûr, il comprit rapidement et n'insista pas plus que ça ; ce n'était pas le moment d'envenimer. Ma chérie, j'ai dit que "je" m'en vais, demain dans la matinée. Ma cousine m'accompagnera, elle est mon invitée et je ne souhaite pas que vous la preniez en charge alors même que le médecin exige du repos. Le silence retomba et il reprit ses couverts, sans rien ajouter de plus. Quoiqu'il puisse dire, Ferdinand se doutait que rien n'allait satisfaire son épouse.

Mangez, Victoria.
Elle était enceinte et ne devait pas lui paraître aussi frêle et peu enrobée ; il s'inquiétait autant pour sa femme que son fils. Même si elle n'avait pas faim, elle devait s'alimenter, c'était son devoir de mère de tout faire pour leur descendance. Vous devez vous nourrir pour notre enfant. Son regard parti en direction de Jenson, qu'il pensait le surprendre en train de le juger, mais il n'en était rien. Le majordome montrait un visage impassible, mais quiconque le connaissait, savait qu'il n'en pensait pas moins. Le bruit du couteau tranchant la viande, le son d'une mastication lente, sa respiration nasale couvrant ses soupirs. L'atmosphère était pesante et dans un désir de partir serein, sans être en conflit avec sa femme, il revint sur sa décision de garder le silence.

Avez-vous des questions sur ce que je viens de vous annoncer, Victoria ? Ses émeraudes toisaient les prunelles bleues de l'interpellée, qu'il n'avait pas encore vu réagir. D'une voix plus claire, il rajouta une précision. J'ai bien dit des questions... pas des réclamations. Son verre de vin fut porté à ses lèvres, Ferdinand se délecta de son parfum puis de son goût. Il observa Victoria et remarqua à quel point elle était splendide, dans sa robe. Sa coiffure était toujours impeccable, à sa propre image. La regarder le rendait toujours fier et il espéra qu'elle pense cela de lui.

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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyLun 1 Jan - 18:07


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L’air ne circulait plus dans son corps qui n’était secoué que par le martèlement régulier de son cœur contre sa cage thoracique. Victoria était suspendue aux lèvres de son époux, accrochée à l’attente d’un verdict qu’elle semblait pourtant déjà deviner plus que de raison. Elle sut, à l’instant où il soupira, laissant ses couverts dans son assiette, qu’il s’apprêtait à lui asséner un coup de grâce savamment réfléchi. Victoria… La chair de poule vint se dessiner sur ses bras alors qu’un spasme la fit tressaillir, frisson annonciateur de bien des choses. Son époux sembla alors considérer ceux qui se trouvaient là, sous leurs ordres, les congédiant d’un geste impétueux. Victoria les regarda quitter la pièce avec une hâte à peine dissimulée. Seul Jenson demeura présent, impassible, adressant un regard avec son maître qui sembla comprendre quelque chose. Victoria n’aimait en rien cela et l’annoncement que cela formulait silencieusement. Et pourtant, Ferdinand finit par mettre des mots sur tous ces silences.

Ma chérie, j’ai dit que je m’en vais, demain dans la matinée. Il n’avait jamais été question qu’elle l’accompagne. Depuis le début de son souhait de réaliser ce périple, il l’avait placée sur la touche pour mieux s’enfuir en la laissant là. D’une certaine manière, il était en train de la quitter. Ma cousine m’accompagnera, elle est mon invitée et je ne souhaite pas que vous la preniez en charge alors même que le médecin exige du repos. Tout. Il avait tout prévu. Les frissons se succédèrent, donnant l’illusion à la future mère d’un froid brutal qui la saisissait soudainement, donnant à sa carcasse l’envie de trembler. Il la quittait et il l’abandonnait dans cette région hostile, elle qui ne méritait pas d’être sauvée et d’être épargnée. Ferdinand avait détourné le regard, accordant à nouveau son intérêt à ses couverts et le contenu de son assiette tandis que son épouse le fixait de façon figée, ses yeux devenant brûlants de ces larmes qui ne coulaient guère. Qu’était-ce donc que ce sentiment qui émergeait en elle et la tenait muette et immobile ?

Mangez, Victoria. Déglutissant avec peine sa salive, elle baissa le regard sur le contenu de son assiette pleine. Manger ? Comment diable pouvait-elle seulement y parvenir quand sa gorge toute entière lui semblait nouée ? Elle avait le sentiment, même, de ne plus être capable de parler. Vous devez vous nourrir pour noter enfant. Encore la suprématie de cet être sur elle… Mais qu’avait-il à en faire, de cet enfant, lui qui ne s’était pas inquiété de la voir et de s’assurer de son bienêtre à aucun moment ? Les émotions de Victoria se faisaient doucement violence, incapables de se manifester réellement en elle, provoquant un véritable flou qui faisait d’elle cet automate qui n’agissait que par obligation, lui retirant sa volonté propre. Ses doigts s’étaient machinalement refermés sur sa fourchette qu’elle vint agiter sans ses légumes, sans jamais vraiment chercher à s’en saisir ou à les porter à ses lèvres. La faim était morte et elle jouait avec ses restes dans une porcelaine trop chère. Ferdinand, lui, avait repris ses gestes, se nourrissant plus qu’elle n’en aurait été capable avec une seule bouchée. Les doigts de la jeune épouse lui semblaient faits de glace et son corps tout entier s’enveloppait peu à peu de ce gel qu’elle n’expliquait pas, essayant de lutter doucement contre lui. Elle ne décrocha plus le moindre mot. Pas jusqu’à ce qu’il lui en donne l’autorisation.

Avez-vous des questions sur ce que je viens de vous annoncer, Victoria ? Elle releva ses yeux perdus vers lui, interrompant ses gestes. Des questions, elle en avait plus de mille à lui poser mais, une fois encore, il lui sembla qu’elles ne puissent s’extirper de sa gorge délicate. Combien de temps ? Pourquoi ? Était-ce de sa faute ? La détestait-il ? Était-ce une punition ? Pouvait-il lui pardonner ? Toutes ces interrogations cherchaient à se manifester, la jeune épouse Stanford ne sachant plus seulement par laquelle commencer. J’ai bien dit des questions… Pas des réclamations. Et ce fut là, la phrase de trop. Victoria put, dans ce verre de vin qu’il porta à ses lèvres, mesurer la délectation qu’il avait à agir de cette sombre manière. La situation lui plaisait. Et ce fut bien cela qui la poussa à accepter l’entièreté de ce châle glacial, découvrant les dessous d’une émotion qu’elle n’avait que trop bien peu laissé s’exprimer auparavant.

Dans un calme olympien, elle redéposa la fourchette d’argent sur le bord de son assiette, l’air s’engouffrant doucement dans ses poumons, la forçant à se redresser. « Jenson ? » Le Majordome parut surpris qu’elle l’interpelle dans un tel moment. D’ordinaire, Victoria avait tendance à l’oublier parfaitement, lui et sa présence invisible. Il s’avança d’un pas en sa direction et sans détourner son regard de Ferdinand, elle reprit : « Sortez. » Le silence accueillit cet ordre et si, d’ordinaire, il n’était pas homme à contredire sa maîtresse, il avait là mille raisons de ne pas lui accorder cette faveur. N’était-il pas là pour la protéger ? « Madame Stanford… Sauf votre respect, je ne cr… » Le petit poing de Victoria vint frapper le plateau de l’énorme table, provoquant une secousse qui fit parler assiettes et couverts. « Pour l’amour du Ciel, Jenson… » Son regard s’était détourné de son époux, momentanément, se plaquant en direction de son domestique pour lui montrer la noirceur qui pouvait sommeiller en elle. Combien de fois, Ferdinand avait-il vanté sa lumière ? Si tant d’éclat rayonnait en elle, était-ce vraiment pour l’éclairer lui, dans les ténèbres ? Ou bien était-ce pour compenser quelque chose de bien moins avouable ? « Quelle excuse comptez-vous lui trouver, cette fois ? Dehors. » Le Majordome avait incliné doucement la tête, comprenant volontiers qu’elle ne souffrirait aucun refus et ne souhaitant pas que Victoria ne souffre davantage de cet énervement. Le médecin avait lourdement insisté sur la nécessité de la ménager… Pourtant, il tourna le regard vers Ferdinand, ne sachant trop quoi lui exprimer.

La porte s’était refermée derrière lui et Victoria releva le regard vers son époux. Était-elle encore une proie quand ses yeux semblaient brûler d’un feu ardent ? Elle tendit la main vers son propre verre de vin, ne cherchant pas à se délecter de l’instant mais plutôt de mieux tempérer le brasier de son ire. Buvant une unique gorgée carmine, elle se décida enfin à mouvoir ses lèvres. « Je suis heureuse de constater que vous vous portez bien, Ferdinand… » Reposant son verre, elle plaqua à nouveau son regard sur lui. « A ne plus répondre à mes supplications, j’avais pensé que vous étiez devenu sourd. Mais puisque votre ouïe semble impeccable, je saurais être capable d’en tirer les bonnes conclusions… » Il avait agi en son âme et conscience. Il avait agi pour l’éviter, pour ne plus la voir. Et aujourd’hui, encore, sa fuite à Sacramento était une nouvelle qui allait en ce sens. « Planifiez-vous de revenir ? Et si oui… Avant, ou après que quelqu’un ne vous ait allégé du fardeau de ma présence ? » Relevant le menton, elle déversait le même poison qu’il semblait lui avoir tant de fois jeté au visage. Finalement, n’était-ce pas lui qui l’avait contaminée ?


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMar 2 Jan - 23:26




Sa femme avait gardé le silence tandis qu'il parla et encore après, alors qu'il eut fini. En somme, jusque là, tout était affreusement normal. Ferdinand avait repris sa fourchette et piochait dans son assiette sans marteler et abimer le fond en porcelaine. Bien sûr, il avait invité Victoria à poser ses questions si vraiment c'était nécessaire... mais pour le Gouverneur, la discussion était close dans son ensemble. Plus question de s'attarder sur les détails ou pire, d'y revenir, de changer ses plans.
Jenson ? Sortez. Le majordome comme le maître du domaine, se lançèrent un regard. L'employé de la maison émit un début de protestation mais Victoria le coupa dans son élan, faisant hausser un sourcil à son époux qui stoppa la lente trajectoire de son couvert jusqu'à sa bouche entrouverte. Dans le dernier coup d'oeil adressé l'un à l'autre, Ferdinand donna silencieusement et d'un regard entendu, la permission au vieil homme de quitter la pièce. Il semblait que le diner allait prendre une proportion différente de celle qu'il avait espérée, à savoir un silence plein de quiétude avant d'aller dormir sur ses deux oreilles. Je suis heureuse de constater que vous vous portez bien, Ferdinand… L'interpellé qui avait repris le cours de sa mastication, hocha de la tête pour approuver les dires de sa femme. Lui aussi était heureux d'avoir retrouvé tout son charme naturel, après avoir subi ce nez boursouflé quelques longs jours. Mais ça, c'était la partie émergée d'un iceberge plus immense. Il n'allait bien que physiquement, sa santé mentale, c'était une autre besogne. Ses nerfs étaient à vif, sa place de gouverneur risquant de lui échapper. A ne plus répondre à mes supplications, j’avais pensé que vous étiez devenu sourd. Mais puisque votre ouïe semble impeccable, je saurais être capable d’en tirer les bonnes conclusions… Ferdinand soupira ; voilà où elle voulait en venir. Encore et toujours, à se plaindre du peu d'attention offert. Bon sang, n'avait-elle pas de jolis petits vêtements à tricoter pour leur fils ? N'y avait-il à ce point, rien qui puisse  occuper l'esprit de son épouse ?! Sa fourchette tomba d'entre ses doigts sur l'assiette, jouant un fracas aigue l'espace d'une demi seconde. Enième inspiration alors que son regard froid rencontra celui de Victoria, qu'il ne reconnaissait pas.
Planifiez-vous de revenir ? Et si oui… Avant, ou après que quelqu’un ne vous ait allégé du fardeau de ma présence ?

Ferdinand prit le mouchoir et s'essuya silencieusement la bouche. Ses mains tremblaient, il avait peur de perdre le contrôle. Il se refusait à être celui qui accablerait encore Victoria après ce qu'elle avait déjà vécu par sa faute. Par sa faute... Il y repensait sans cesse, en boucle, il en faisait des cauchemars aussi à s'en réveiller la nuit pour faire les cent pas près d'une fenêtre grande ouverte afin de retrouver apaisement et mobilité. Ca suffit, Victoria. Cessez immédiatement ce comportement grotesque pour une femme de votre rang ! Il avait croisé les mains devant lui, posées sur la table. Même si je le désire volontiers, le monde ne tourne pas autour de vous. Bien sûr, je vais revenir, vous êtes ma femme et vous portez mon enfant. Et je vous aime, tous les deux. Ces mots pourtant chaleureux, furent prononcés avec froideur et détachement, comme un texte appris par coeur. Ils étaient sincères mais son besoin de contrôle sur soi-même le rendait rigide, glacial, distant. C'était un mal pour un bien, d'une certaine façon.

Ainsi donc, je vous le répète... ça suffit. Ses doigts se décroisèrent, il attrapa son verre de vin qu'il but quasiment d'une traite en espérant qu'elle n'insiste pas inutilement, qu'elle ne fasse pas de scène pour une raison aussi stupide qu'un mari fort pris par son travail, qui devait s'absenter. Devait-il lui rappeler la chance qu'elle avait de pouvoir se vêtir de si beaux habits ? De pouvoir manger à sa faim, de ne jamais se préoccuper de tout ce qu'un homme avait à gérer ? Les épouses d'aristocrates avaient une belle vie, c'était si pénible de les entendre se plaindre ! A croire que plus leur vie était trop tranquille, plus elles se complaisaient à créer de faux problèmes afin de s'auto-divertir.

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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMar 9 Jan - 18:32


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La tension était présente dans la pièce. Comme un soir d’orage après une journée brûlante, la tempête montait peu à peu, ne montrant pour l’heure que ses sombres nuages aux allures dévastatrices, les éclairs demeurant trop diffus pour être perçus. L’électricité, pourtant, semblait prendre place entre les deux êtres qui ne formaient qu’un, pôles opposés d’ordinaire qui ne faisaient que s’attirer mutuellement, devenant soudainement trop semblable pour demeurer l’un près de l’autre. La voix de Victoria, elle-même, semblait gronder malgré le calme qu’elle employait à montrer, plus grave, plus tendue qu’à l’ordinaire, plus douloureuse aussi pour celle qui tentait d’articuler chaque mot pour être certaine que son époux ne perde nulle compréhension. La tête haute, la mine fermée et glaciale, elle dévisageait l’homme qui se trouvait à l’autre bout de la pièce d’un air mêlant les pires vents d’hiver à celui des brasiers ardents d’un volcan sur le point d’exploser.

Ferdinand avait tenté de garder la face, de faire mine que rien de ce qu’elle pourrait dire ne viendrait le contrarier et pourtant, cette fourchette lâchée avec précipitation dans son assiette était signe d’un élément contraire tout comme le mouvement long et profond qui souleva ses épaules dans une inspiration qu’il sembla désireux de contrôler. Oui, il cherchait à demeurer stoïque et maître d’une situation qu’elle aurait joie à détruire pour mieux le voir perdre pied. Et pour cela, la jeune femme ne se mettait aucune limite.

Ca suffit, Victoria. Ce n’était malheureusement que les prémisses d’une apocalypse sans précédent car elle n’était pas capable de renoncer. Elle n’était pas capable d’accepter ce qu’il lui faisait subir depuis presque deux semaines. Cessez immédiatement ce comportement grotesque pour une femme de votre rang. Elle ricana malgré elle, s’emparant à nouveau de son verre de vin, usant de l’alcool tanique pour mieux tenter de desserrer sa gorge et ses dents, en vain. Même si je le désire volontiers, le monde ne tourne pas autour de vous. Cruelle accusation d’un égoïsme absent quand elle ne faisait que chercher un peu de considération de la part de celui qui, encore, verbalisait l’impensable. Je vais revenir, vous êtes ma femme et vous portez mon enfant. Et je vous aime. Tous les deux. Le ton morne et sans vie de cette récitation infâme acheva d’un pic glacé celle qui ne vivait que pour lui, que pour lui plaire. Que pour exister à ses yeux. Ainsi donc, je vous le répète… Ca suffit. « Non. » Puisse-t-il s’étrangler avec son verre de vin alors qu’elle sentait son corps se tendre comme un arc, réveillant une douleur qu’elle avait espéré faire taire dans son bas ventre, se forçant à taire la grimace qui menaçait de la trahir. « Pourquoi mériteriez-vous que je me comporte sagement quand vous vous abaissez à une lâcheté des plus déplorables ? » Ses mains s’étaient refermées sur les accoudoirs de son fauteuil, la jointure de ses doigts se faisant blanche face à la crispation qu’elle engageait sur le pauvre meuble. « Comment avez-vous pu imaginer un seul instant que je me contenterai d’accepter les termes de tous ceci, sans attendre de vous des explications quant à votre comportement déplorable de ces derniers jours ? » Était-il devenu sot ? Eugène ainsi parti, l’homme qu’elle avait épousé était-il dénué de toute intelligence ? Non, car ses manipulations demeuraient bien présentes. Trop présentes, même.

« Vous m’aimez, dites-vous ? Alors allons-y, portons un toast, voulez-vous ? » Sans prendre garde à l’image qu’elle pouvait renvoyer, elle s’empara du pichet de vin qui se trouvait devant elle, remplissant son verre, commettant ce qui était un grossier impair à sa condition de femme, sa main se faisant tremblante sous le poids de l’objet plein. Puis, le reposant sans ménagement, elle se hissa sur ses pieds, repoussant le fauteuil dans un raclement bruyant contre le parquet. Prenant appui de sa main libre sur la table, elle leva son verre de l’autre. « A l’amour. Pour le meilleur… et pour le Pire. N’est-ce pas vous qui avez su me souligner cela, lors de notre voyage à Bodie ? Je vous rappelle donc à vos engagements, époux. » Buvant une gorgée de son verre, elle se prit à rire à nouveau alors que son ventre se crispait à nouveau, la forçant à baisser un instant le regard. « Je n’ai pas vocation à être le centre du monde, Ferdinand… Seulement, vous m’avez épousée. Vous avez juré d’être là dans la santé et la maladie… Alors, par tous les Saints, Ferdinand… Pourquoi… ? » Avec rage, elle jeta son verre sur le sol qui explosa dans un tintement sinistre. « Vous m’avez abandonnée. Ignorée. Vous n’avez pas daigné vous montrer durant tout ce temps… Depuis que ce… Monstre est entré chez nous ! Pourquoi ? Pourquoi n’es-tu pas venu me voir ?! » D’un geste rageur, elle balaya son assiette intouchée qui finit sa course non loin de là ou son verre était tombé. Elle était désespérée, poussée à bout et épuisée de se forcer à jouer la comédie plus longtemps. Elle aussi l’aimait, mais c’était bien pour cela qu’elle ne pouvait tolérer d’être son jouet à cet instant précis.


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMer 10 Jan - 22:48




Ferdinand avait été clair dans sa directive, et alors qu'il reprit sa fourchette, la voix de Victoria trancha. "Non." Il haussa un sourcil, levant les yeux vers sa femme, au bout de la table. Le silence était tout à coup pesant tandis que lui, se demanda s'il avait bien entendu. Si son esprit ne lui jouait pas encore des tours. Non ? répéta-t-il. Mais son ouïe ne l'avait pas trompé, au regard de l'attitude que son épouse.
Pourquoi mériteriez-vous que je me comporte sagement quand vous vous abaissez à une lâcheté des plus déplorables ? Que diable lui prenait-il, tout à coup ? La grossesse engendrait-elle de telles comportements ? Son visage trahissant toujours l'incompréhension, Ferdinand ne sut quoi répondre dans l'immédiat, cherchant à ordonner en priorité ses pensées. Cette situation, il ne la connaissait guère. C'était un terrain inconnu qui ne lui plaisait pas, il haïssait ça. A l'image d'un soldat marchant en terrain miné, il scruta Victoria d'un regard tranchant. Elle venait de le traiter de lâche, une insulte qu'il ne pouvait cautionner, encore moins venant d'elle. Comment avez-vous pu imaginer un seul instant que je me contenterai d’accepter les termes de tous ceci, sans attendre de vous des explications quant à votre comportement déplorable de ces derniers jours ? Des explications ? Encore, il fronça des sourcils, perdu dans ces vagues nouvelles qui hissaient l'eau calme qu'elle représentait habituellement pour lui. Depuis quand lui devait-il quelconque explications sur quoique ce soit ?

Vous m’aimez, dites-vous ? Alors allons-y, portons un toast, voulez-vous ?
Une insulte. Puis un sarcasme. Qu'avait Victoria pour l'amour du Ciel ? Son coeur commença à battre, ce n'était nullement un trop plein d'amour, bien au contraire. Ferdinand était capable d'adorer, d'aimer et de haïr à la même intensité une même personne. Il n'aurait cependant jamais pensé que Victoria fasse partie de ce sombre tableau. D'un air à présent totalement neutre, quoique ses yeux reflétaient bien toute la colère qu'il tenta de canaliser, Ferdinand observa le manège désespéré de sa femme. Le pichet en main, elle lui paraissait alors pitoyable. Une pauvre petite chose qui se débattait, la main tremblante sous ce verre de vin auquel elle n'avait à priori pas droit. A l’amour. Pour le meilleur… et pour le Pire. N’est-ce pas vous qui avez su me souligner cela, lors de notre voyage à Bodie ? Je vous rappelle donc à vos engagements, époux. Elle porta véritablement le toast, et pour toute réponse, il fit de même, levant son verre avant d'y tremper ses lèvres.
Vous voulez réitérez nos voeux, donc ? Très bien. Pour le meilleur et pour le pire, Victoria. Ce n'était sans doute pas la réaction qu'elle escomptait mais c'était la seule qu'elle parviendrait à obtenir, pour le moment. Vous avez juré d’être là dans la santé et la maladie… Alors, par tous les Saints, Ferdinand… Pourquoi… Que des questions vaines, absurdes. Des questions auxquelles il n'avait aucune envie de répondre. Des questions qui n'avaient rien à faire autour de cette table. Le verre de Victoria finit sa course dans un fracas ; il eut un léger sursaut de surprise. Ses yeux écarquillés s'attardaient sur la silhouette de son épouse, qui jamais ne s'était à ce point donné en spectacle. Où était son joyaux ? Sa muse, sa perfection ? Qu'avait-il fait à Victoria Stanford, elle qui avait toujours rayonné entre ses murs, elle qui le nourrissait de sa lumière lorsqu'il marchait dans les ténèbres ? Avait-il par m égarde, éteint la dernière flamme
A son tour Ferdinand s'était levé. Il n'en pouvait plus de l'entendre piailler, parce que c'était exactement ça ! Les ramages d'une enfant en manque d'attention, qui ne lui laissait aucune occasion de s'exprimer à son tour.
Vous m’avez abandonnée. Ignorée. Vous n’avez pas daigné vous montrer durant tout ce temps… Depuis que ce… Monstre est entré chez nous ! Pourquoi ?
Debout, les mains appuyées sur la table, Ferdinand gardait la tête baissée. Paupières fermées, il intériorisait les grondements qui faisaient trembler chacun de ses muscles. Il essaya d'apaiser l'écrasante oppression dans sa tête, prisonnière d'un étau sans faille par laquelle s'échapper. Ferdinand se sentait terriblement mal, paralysé par les accusations de Victoria, rongé par les remords tandis qu'elle reparla de cette nuit où son impuissance totale avait blessé la seule personne chère à son coeur. Pourquoi n’es-tu pas venu me voir ?!

PARCE QUE !
Son hurlement venait du tréfond de sa gorge, là où il avait tout ruminé depuis dès jours, et elle venait de le pousser à bout. C'était ça, qu'elle désirait ?
Parce que je n'avais aucune envie de poser mes yeux sur toi, Victoria ! Tu n'as aucune idée du dégoût que je ressens de moi-même ! Il criait, oubliant de respirer, son visage prenant une teinte rouge par le manque d'oxygène et la pression qui était montée d'un cran. Il contourna la table, s'approchant lentement d'elle. Un pas après l'autre, la distance se réduisait, son talon claquant sur le parquet ciré et sonnant comme un compte à rebours avant l'explosion de la bombe. Comment oses-tu me parler de lâcheté, quand je vais en personne régler tout ce merdier ! Il avait pointé de l'index la direction de son bureau, à l'étage, là où tout s'était passé.
C'était parce que tu étais là, Victoria, qu'il a réussi à me plier. Comme un foutu animal sans défense. Parce que t'étais pas fichue de m'obéir et partir avec tous les autres !
Ils parlaient pour la première fois de tout ça et bien que Ferdinand avait en horreur d'y repenser, il sentait l'effet libérateur à cracher son venin. Ne t'ai-je pas dit qu'il se servirait forcément de toi ? Tu n'en fais qu'à ta tête, à vouloir sauver la veuve et l'orphelin, mais ce n'est PAS TA PLACE ! Plus il s'approchait, plus il enrageait. La regarder le rendait fou, lui rappelait des images et des sensations qu'il se refusait à ressentir. Il avait cru définitivement la perdre. Grace n'a pas joué aux héroïnes et c'en est très bien sorti, elle n'a pas stupidement ignoré mes directives ! Tu crois que c'est la première fois que je me fais menacer ? Ca fait parti de mon travail et je sais gérer ces cas, mais tu étais là ! Ferdinand était maintenant face à elle. Il avait marché sur ces éclats de verre et de porcelaine pour la rejoindre, ignorant tout autour de lui excepté ce visage déformé par le ressentiment qu'affichait Victoria.

Alors oui, je me suis enfermé. Pour me remettre de mes échecs. De la peur que j'ai eu, quand j'ai pensé te perdre à tout jamais. De la déception que je ressens envers ma femme, qui un jour avait été parfaite. Mais qui ne l'est plus.


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptySam 13 Jan - 0:04


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PARCE QUE ! Victoria avait senti un frisson glisser sur l’ensemble de son corps alors que Ferdinand, enfin, ripostait. Elle avait vu l’étendue de son contrôle, l’homme cherchant à ne pas répondre aux provocations de son épouse, se dressant pourtant peu à peu, baissant la tête pour tenter vainement de dissimuler ce masque colérique qu’il portait peu à peu. Et puis, finalement, poussé à bout dans ses retranchements, il explosa. Une partie d’elle le regretta instantanément, la peur venant se mêler à sa propre colère, la forçant à se redresser brutalement et faire un léger pas en arrière, accusant le coup de ce hurlement presque bestial qu’il venait de pousser. Monstrueux. Pourtant, Victoria savait sa rage légitime et cette dernière sillonnait encore ses veines pour capituler devant les premiers cris de Ferdinand. Et alors, l’homme s’employa à planter un premier couteau dans son cœur.

Parce que je n’avais aucune envie de poser mes yeux sur toi, Victoria ! Cette révélation était peut-être la pire qu’il pouvait lui faire. Qu’importait les raisons, finalement. Lui qui l’admirait, lui qui pouvait passer des heures à la contemples… Il n’avait plus envie de tout cela. Tu n’as aucune idée du dégoût que je ressens de moi-même. Ainsi donc, la regarder lui inspirait du dégoût. Et il prétendait l’aimer ? Il n’en était plus rien, visiblement. Ferdinand se déplaça, entamant la longue route jusqu’à elle qui se força à ne pas fuir mais bien à lui faire face, se redressant autant qu’elle le pouvait pour tenter de donner le change devant l’intimidation qu’il provoquait en elle à chaque pas qu’il faisait. Comment oses-tu me parler de lâcheté quand je vais en personne régler tout ce merdier ! Elle s’en moquait. Ferdinand pouvait perdre sa place, elle n’en avait diablement rien à faire car, à ses yeux, tout ce qui comptait, c’était bien qu’il puisse demeurer ensemble. Elle n’avait besoin que de lui. Il disait n’avoir besoin que d’elle. Mais là encore, ces mots passés apparaissaient comme étant des mensonges.

C’était parce que tu étais là, Victoria, qu’il a réussi à me plier. Et là prenait racine toute sa colère… Mais aussi celle de son épouse. Elle n’était pas responsable de ce qui était arrivé dans ce bureau et ne voyait pas Ferdinand comme tel non plus. Pourtant, il semblait chercher une explication quant à ce qui leur était arrivé et, incapable de se résoudre à s’incriminer, il blâmait la coupable la plus évidente et la plus accablée. Parce que t’étais pas fichue de m’obéir et partir avec tous les autres. Les autres auraient-ils seulement pu partir, si elle avait obéi à ses ordres ? Il n’était pas là, avec eux, il ne pouvait comprendre. Et autre chose, finalement, se traduisait à cet acte : Elle aurait été incapable de l’abandonner. Aujourd’hui, il lui prouvait que la réciproque n’était pas vraie.

Ne t’ai-je pas dit qu’il se servirait forcément de toi ? Tu n’en fais qu’à ta tête, à vouloir sauver la veuve et l’orphelin, mais ce n’est PAS TA PLACE ! Il s’avançait, vociférant ces horreurs qu’elle encaissait en façade, sentant pourtant son être tout entier s’ébranler et se fissurer devant les maux que réveillaient les mots. Grace n’a pas joué aux héroïnes. A nouveau, il se trompait et cela ne fit que gonfler la tempête hivernale dans le cœur de son épouse qui attendait simplement le bon moment pour libérer le blizzard, le laissant cracher son fiel comme elle avait pu le faire auparavant, comme elle le ferait à nouveau après. Tu crois que c’est la première fois que je me fais menacer ? Ca fiait partie de mon travail et je sais gérer ces cas mais tu étais là ! Le talon d’Achille. L’épine entre ses vertèbres. Elle était un point faible que ce monstre d’Hudson avait su savamment exploiter. Mais ce n’était en rien sa faute et cela, elle le crierait autant qu’elle le pourrait, quand bien même sa culpabilité grandissait. Quand bien même il continuait à l’accabler.

Il s’arrêta face à elle, la poitrine de la jeune femme se soulevant fortement pour mieux s’abaisser à un rythme trahissant sa nervosité dans son décolleté pigeonnant. Pourtant, elle ne baissa pas le regard, plaquant ses yeux dans les émeraudes brûlantes, plissant son regard pour ne pas redevenir la proie. Alors oui, je me suis enfermé, pour me remettre de mes échecs. De la peur que j’ai eue, quand j’ai pensé te perdre à tout jamais. C’était peut-être la seule émotion commune qui perdurerait face à cette soirée. L’idée de voir l’être aimé partir, être celui qui resterait dans ce terrible monde sans sa force pour l’épauler… Elle partageait cette peur. De la déception que je ressens envers ma femme, qui un jour avait été parfaite. Mais qui ne l’est plus. Les larmes roulèrent sur les joues de Victoria sans qu’elle n’ait à battre des cils, le liquide salé débordant de ses paupières. C’en était trop. Et l’ire continuerait à parler pour elle.

Elle déglutit avec force, sa gorge nouée manquant de l’en empêcher. Et puis, sa voix tendue s’éleva à nouveau. « Pauvre… Ferdinand… » Ses iris vibraient de ces flammes qui semblaient être montées depuis l’enfer. « N’est-ce pas ce qu’ils diront tous ? A te plaindre de cette épouse aussi sotte que répugnante… » Elle tentait de garder son calme, elle aussi. Mais Victoria n’avait jamais laissé le gouffre de sa colère s’ouvrir et n’avait pas la moindre idée de comment faire cela. « Mais comment pourrais-tu savoir, hein ? Toi qui n’es pas même venu admirer le spectacle ? » Avec dextérité, malgré les tremblements qui secouaient ses mains, elle s’était emparée de son couteau tranchant, reculant d’un pas pour mieux éviter à Ferdinand de tenter de l’empêcher d’agir. « Regarde-moi, Ferdinand. Regarde-moi bien. » Et sans crier garde, elle vint glisser le couteau près de son épaule, sous le tissu, sous quelques bandes de son pansement. D’un coup sec, elle déchiffra les étoffes de la lame crantée, l’air frais de la pièce venant doucement à la rencontre de sa peau alors qu’elle se débattit un instant avec les différentes couches qui masquaient ses plaies, les révélant finalement au grand jour. Tournant vers lui l’objet de l’horreur, elle lui dévoila la marque qu’Horace Hudson avait su laisser en elle, les deux H côte à côte, bien que tracés à la main dans sa peau. Les fils étaient toujours présents dans sa peau, la tiraillant régulièrement et la plaie laissait déjà entrevoir qu’elle porterait la cicatrice pour le reste de son existence. « A quel point ta femme est-elle l’objet de ton horreur, désormais ? » Jetant le couteau plus loin dans la pièce, elle finit par faire volteface, lui offrant à nouveau son regard enragé.

« Que voulez-vous, Ferdinand ? Que je m’excuse ? Alors soit, allons-y… Pardonnez-moi de m’évertuer, chaque jour qui passe, à vous plaire avec un acharnement certain, mais sans succès puisque je vous déçois ! » Sans crier gare, elle s’était avancée vers lui, l’un de ses petits poings venant battre la poitrine de son époux, tentant de le repousser. « Pardonnez-moi d’être férocement altruiste et de juger que n’importe quelle vie a de la valeur. Et de me battre pour la vie ! » A chaque idée, elle tentait de lui mettre un coup, maigre et mené par son ire, non par le désir de lui faire véritablement mal. « Et enfin, pardonne moi de t’aimer au point d’être prête à donner ma vie pour toi ! Mille fois j’aurai préféré que ce monstre me malmène de bien des manières que de te savoir dans cette posture. Mille fois j’aurai préféré qu’il me tue plutôt que toi s’il aurait dû faire un choix. Mais ce n’est pas moi qui ai signé ce foutu document, Ferdinand ! Ce n’est pas moi qui suis responsable de ce merdier que TU as choisi de placer avant moi, avant nous ! » Elle grogna, sa voix prenant un octave alors qu’elle ponctuait ses mots. « Votre précieuse cousine a eu la merveilleuse idée d’envisager de prendre ma place. Que pensez-vous qu’il aurait fait quand il aurait compris ce subterfuge, hein ? Il l’aurait tuée, violée et aurait tué tous les membres de cette maison jusqu’à mettre la main sur moi ! Je n’aurais JAMAIS pu m’enfuir ! » Elle respirait de façon chaotique alors que les larmes ruisselaient sur ses joues. Il lui semblait qu’il lui devenait impossible de remplir ses poumons, plus encore quand la tension de son bas ventre menaçait de lui faire courber l’échine. « Mais tout ce qu’elle entreprend, elle, trouvera grâce à tes yeux… Parce qu’elle partage le noble sang des Stanford avec toi alors que je ne suis qu’une misérable et décevante pièce rapportée que tu as eu le malheur d’épouser. » Le regrettait-il ? Il semblait vouloir le dire, oui, et c’était bien pénible à entendre. « Tu n’as jamais été lâche concernant ta position, mais toujours quand il s’est agi de moi ! Alors fais donc, va à Sacramento ! Si ce monstre l’apprend, que crois-tu qu’il fera quand il réalisera que le Gouverneur a abandonné sa femme sans défense aucune dans cette maison perdue au milieu de l’Ouest sauvage !? » Et puis, les coups revinrent à l’assaut, Victoria joignant l’effort de ses deux mains pour mieux tenter de le repousser. « Rien… De tout ça… N’est ma faute ! »


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMer 17 Jan - 11:21




Les larmes de Victoria ne lui déclenchaient aucune empathie, elle ne l'avait que trop poussé dans ses retranchements à ce comportement comme une femme dépourvue d'éducation. Ferdinand ne la reconnaissait pas et n'aimait pas ce qu'il voyait devant lui. Cette facette enragée qui déformait ce si doux visage, ce venin qu'elle pestait avec sa langue fourchue dont il ignorait qu'elle en était dotée. Pauvre… Ferdinand… N’est-ce pas ce qu’ils diront tous ? A te plaindre de cette épouse aussi sotte que répugnante… Celle qui fut blessée dans son orgueil n'avait-elle retenu que cette partie de son discours, celle de sa perfection tâchée par la rébellion et la désobéissance insinuée en elle. Mais comment pourrais-tu savoir, hein ? Toi qui n’es pas même venu admirer le spectacle ? Victoria saisit le couteau tranchant, appuyant les pas en arrière que Ferdinand venait de faire. Il avait écarquillé les yeux devant ce triste spectacle, encore incapable de réagir véritablement. Regarde-moi, Ferdinand. Regarde-moi bien. Il fronça des sourcils et rugit en comprenant ce qu'elle s'apprétait à faire. VICTORIA, ARRETE ! Il aurait pu lui attraper le poignet pour en arracher l'arme, mais c'était trop risqué. Il suffit d'un geste imprévisibile pour être gravement blessé. Il continua de crier, de lui ordonner, mais son épouse hystérique n'en fit qu'à sa tête. Hudson avait-il réussi à faire plus tristement spectaculaire qu'une cicatrice à vie dans la chair de sa femme ? La folie sembla avoir infecté l'âme auparavant pure de sa bien-aimée.

Derrière les portes closes, le personnel était debout, inquiet. Femmes de chambres, valets, cuisiniers, tous étaient retenus par la présence du majordome entre eux et la porte en bois d'où provenait ces fracas, ces cris qui ternissaient l'esprit du Domaine. Ils entendaient tous distinctement ce que le couple se hurlait l'un à l'autre ; Jenson en était si peiné, si atteint qu'il dut se faire une véritable violence pour ne pas ouvrir ces portes. Ses prières intérieures étaient citées avec dévotion pour faire appel au Ciel tout entier, qu'il vienne calmer les ardeurs des deux époux.

De l'autre côté, le silence était revenu. Ferdinand dévisageait avec horreur cette plaie qu'il avait voulu oublier et que sa femme lui jetait en plein visage. Il ne put pas contrôler l'expression de sa face, crispée et tendue. Ses yeux si clairs dévoilaient pourtant deux billes obscures, qui paraissaient guetter le moment idéal pour en finir avec ce piètre théâtre de mauvais goût. Dans son esprit fusait des tas de mots poignants proférés par Victoria comme des menaces, des visions d'Hudson qui salissait la seule femme qu'il n'aimera jamais, sa culpabilité à ressentir ce sentiment fort d'autodestruction qui grimpait en température dans tout son être. A quel point ta femme est-elle l’objet de ton horreur, désormais ? Se rendait-elle que plus elle en rajoutait à ce monologue nerveux et désespéré, plus cette scène et son comportement étaient une première. Une première à laquelle Ferdinand se devait de réagir comme jamais il n'avait réagi à l'encontre de Victoria. Que voulez-vous, Ferdinand ? Que je m’excuse ? Alors soit, allons-y… Pardonnez-moi de m’évertuer, chaque jour qui passe, à vous plaire avec un acharnement certain, mais sans succès puisque je vous déçois ! Une femme qui oublie où était sa place, était une femme qui n'avait jamais connu qu'une infime partie de l'autorité de son mari. Ferdinand regardait Victoria d'un air perdu, complètement submergé par les émotions qu'elle l'obligeait à ressentir. Son amour infini pour elle, sa rage explosive pour elle, sa déception inégalée. Pardonnez-moi d’être férocement altruiste et de juger que n’importe quelle vie a de la valeur. Et de me battre pour la vie ! Aucun air de musique ne pouvait venir apaiser les tourments actuels de son coeur, ni aucun jeu de piano. Et enfin, pardonne moi de t’aimer au point d’être prête à donner ma vie pour toi ! Mille fois j’aurai préféré que ce monstre me malmène de bien des manières que de te savoir dans cette posture. Mille fois j’aurai préféré qu’il me tue plutôt que toi s’il aurait dû faire un choix. Mais ce n’est pas moi qui ai signé ce foutu document, Ferdinand ! Ce n’est pas moi qui suis responsable de ce merdier que TU as choisi de placer avant moi, avant nous ! Ses poings se serraient, ses ongles entrant lentement dans sa peau tandis que ses pupilles restaient fixées sur Victoria. Dans un état second, c'était à peine s'il clignait des yeux. On pouvait croire qu'il n'écoutait pas un traître mot de ce qu'elle déversait comme coups ciblés, mais il en était en vérité tout l'inverse, Ferdinand absorbait chaque mot comme un élixir empoisonné qui allait bientôt déborder. Il ne lui avait jamais demander de mourir pour lui, mais bien de rester en vie quoiqu'il en coute, car un monde sans sa Victoria n'aurait plus aucun intérêt. Il n'avait que faire de la chevalesquerie qu'elle s'était imposée toute seule. Mesurait-elle le poids de son attitude ? Elle portait son héritier, le seul qu'elle n'ait jamais pu lui donner jusqu'à présent. Ca ne l'avait pourtant pas empêché à mettre sa vie en danger, à mettre en lumière les fautes de sa cousine. Mais peu importait, la finalité était que Victoria avait passé le pas de cette porte.

Ferdinand n'en pouvait plus de l'entendre hurler et pleurer, de sentir ses petits poings s'abbatre sur lui avec une force délicate à peine ressentie. Le manque de respect qu'elle eut pour lui depuis qu'il était entré dans cette pièce avait dépassé toute limite qu'il pouvait lui accorder. Le retour en arrière devint impossible lorsqu'elle scanda que rien de tout ceci n'était sa faute. Non, en effet, ce n'était la faute de personne et de tout le monde à la fois. Le regard fusillant l'hystérie qui s'était emparé de son épouse, Ferdinand leva la main sans cérémonie et la gifla. Il n'avait pas lésiné sur la force et elle se constata tant dans le bruit de la claque administrée sans préavis aucun, que sur la joue à présent cramoisie de Victoria. Vous allez immédiatement cesser de hurler comme une sauvage et vous reprendre. La froideur de son ton n'invita à aucune négociation. Je ne veux plus jamais vous voir me manquer de respect, plus jamais, Victoria. C'était la première et la dernière fois, pour vous, comme pour moi, dit-il en faisant référence à la gifle. S'il y avait un écart de la part de sa femme, il y en aurait un de sien ; c'était ce que lui dictait son esprit cartésien, sa logique mathématique.
De longues secondes, il la fixa, totalement aveuglé par cette ombre qui l'avait toujours poursuivit. Il la fixa de tout son long, la défendant de protester, la défiant même d'oser ouvrir la bouche.

JENSON ! hurla-t-il d'un coup. La porte s'ouvrit sur le majordome affolé, soulagé de pouvoir enfin entrer. Tous avait entendu et deviné, leur silence coupable de ne rien faire pesant dans la pièce. Ordonnez leur de me nettoyer ce bourbier et de ramener pour Madame, son diner. Elle a l'obligation de terminer toute son assiette pour le bien de mon enfant, et d'ensuite aller se reposer. A ces mots, Ferdinand planta Victoria sur place et regagna sa chaise. Il reprit place et, retrouvant sa parfaite maîtrise, continua à manger comme si rien ne s'était jamais passé.

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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMer 17 Jan - 22:49


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La colère la dominait, plus que sa propre raison. Aurait-elle pu demeurer calme, elle aurait certainement réussi à exprimer ses craintes, ses doutes… Et sa peine. Tout ceci, dans les cris et les larmes, ne parvenait plus à se montrer convenablement. Fort heureusement pour elle, nul n’était là pour admirer la déchéance de celle qui avait si souvent placée sur un piédestal. Elle se doutait, dans un petit coin de sa tête, que Jenson et les autres membres de son personnel devaient se trouver derrière le large battant de la porte, aux aguets. Elle ignorait jusqu’où tout ceci pourrait la mener. Elle n’avait pas le sentiment d’avoir la moindre limite, jetant son fiel à la figure de sa tendre moitié, l’accablant comme il avait pu le faire, tâchant de lutter dans une toile qui, avec froideur se refermait sur elle. Un court instant, Victoria s’était persuadée d’avoir le contrôle. Et pourtant, jamais elle n’aurait pu tant avoir tort.

La main s’était levée, imperceptible mouvement dans la décharge de sa rage qu’elle exerçait contre son époux. Victoria avait le sentiment de lutter contre une noyade qui était inévitable. Et Ferdinand fut la main qui la poussa vers les abysses pour qu’elle ne puisse plus sortir la tête de l’eau. Jamais, auparavant, il ne l’avait frappée. S’il avait pu se montrer ferme dans les prises qu’il exerçait sur son corps ou bien sourd à son manque de volonté à réaliser certaines choses, Ferdinand n’avait jamais été un homme qui affligeait son épouse d’une quelconque forme de violence physique, aussi, la gifle fut doublement douloureuse. Il avait frappé fort, le claquement résonnant dans l’oreille de Victoria alors que son visage avait été repoussé sur le côté. Au moins, le geste permit à Ferdinand d’acquérir un silence instantané, uniquement brisé par le souffle court de son épouse qui, rapidement, porta ses doigts glacés à sa pommette brûlante. Ses yeux s’étaient écarquillés et la colère la quitta tout aussi rapidement qu’elle était montée, terrassée par la peur. Lâchant une plainte soufflée, Victoria sentit les larmes monter et glisser sur ses joues sans qu’elle n’ait plus même nécessité de cligner des paupières.

Vous allez immédiatement cesser de hurler comme une sauvage et vous reprendre. La voix de Ferdinand était comparable à ces bourrasque de vent glacé qui soulevait les flocons de neige dans les tempêtes les plus violentes. La jeune épouse demeura stoïque, dévisageant son mari avec attention, reculant machinalement d’un pas. Il pouvait lire en elle cette terreur qui l’habitait et qui poussait son corps tout entier à trembler sans qu’elle ne puisse le contrôler. Je ne veux plus jamais vous voir me manquer de respect, plus jamais, Victoria. Était-ce réellement ce qu’elle avait fait ? A travers ses mots empoisonnés, elle ne parvenait plus à réellement le savoir, perdue comme elle avait été au fur et à mesure de ses longs discours. Tout ce qu’elle aspirait, elle, c’était l’entendre lui rappeler comme il avait besoin d’elle et comme il resterait à ses côtés, pour toujours. C’était la première et la dernière fois, pour vous, comme pour moi. Les larmes, à nouveau, glissèrent sur ses joues, forçant la jeune femme à entrouvrir les lèvres pour mieux tenter de respirer. La crise colérique passait. Désormais, elle affrontait son angoisse la plus profonde.

Elle eut du mal, sur l’instant, à comprendre réellement que Ferdinand avait levé la main sur elle avec force et avec rage. Caressant sa joue endolorie qui se marquait de rouge, imprimant la marque des doigts de l’homme sur sa peau, elle ne détourna pas le regard froid et supérieur qu’il lui adressa et devant lequel elle ne pouvait que courber l’échine. Le silence plomba la scène durant de longues secondes, entrecoupé par les sanglots naissants dans la gorge serrée de Victoria. L’idée de le supplier de lui pardonner cet odieux comportement lui vint, mais elle demeurait profondément choquée pour agir.

JENSON ! Elle sursauta, réalisant un nouveau pas en arrière, creusant prudemment la distance entre eux alors que la porte s’ouvrait presque à la volée. Le majordome n’attendait que cet ordre et Victoria regretta amèrement l’avoir congédié. S’il avait été là… Il l’aurait vu, elle, sous ce jour sombre qu’elle était capable de montrer. La jeune Stanford n’avait nulle envie d’être ce monstre vociférant dans le regard protecteur et bienveillant de l’homme d’âge mûr. Ordonnez leur de me nettoyer ce bourbier et de ramener, pour Madame, son dîner. Elle allait protester, insister sur son manque d’envie de manger mais… Elle a l’obligation de terminer toute son assiette pour le bien de mon enfant et d’ensuite aller se reposer. Elle n’était plus une épouse choyée et chérie. Elle était une enfant que l’on punissait après quelques bêtises. L’infantilisation que provoquait Ferdinand entrait en contradiction même avec l’idée qu’elle attendait son enfant. D’ailleurs, elle nota comme soudainement, le fruit de ses entrailles ne lui appartenait plus. Puis, il s’en retourna de son côté de la table, s’asseyant pour mieux reprendre son dîner.

Véritable statue, accusant le coup de ce choc violent qu’il lui avait imposé, Victoria demeura debout, l’observant alors qu’autour d’elle, la vie semblait reprendre son cours. D’un regard, les valets furent invités à s’occuper de ramasser le désordre qu’elle avait provoqué. Devrait-elle s’en excuser ? Lui en voudraient-ils ? Elle ne l’espérait pas. « Madame… » Elle cilla, son regard rougi par les larmes se posant sur l’homme qui s’était avancé jusqu’à elle, n’osant la toucher. « Ce n’est rien, madame. Tout sera rangé convenablement très rapidement. » Elle savait qu’il ne s’agissait pas là des mots qu’il souhaitait lui donner mais il ne pouvait pas parler. Son regard clair tomba plusieurs fois sur l’épaule découverte de Victoria et il toussota, se tournant vers Ferdinand. « Monsieur, je crains que Madame ne doive monter se changer, à moins qu’un châle suffise… » Il n’eut pas le temps de détailler sa pensée que Ferdinand fit part de son refus. Jenson s’était crispé, à côté d’elle, désapprouvant les mots mais se pliant aux exigences. Alors, il vint inviter Victoria à se replacer dans son fauteuil. Elle l’observa, hochant la tête de gauche à droite. Mais d’un regard, le majordome lui intima de le faire, lui rappelant la présence de son mari dans la pièce.

D’un pas raide, elle s’avança jusqu’à son fauteuil, y prenant place avec lenteur. Sa voix, alors, se fit murmure tendit que le majordome se pencha vers elle pour mieux rapprocher le siège. « Je… Je ne peux pas… » Mais il ne pouvait la secourir. Pas quand son maître était capable du pire. Face à la nudité visible de Victoria, le Majordome adressa des regards à ses subalternes qui les défiait ouvertement de s’attarder un peu trop sur sa peau laiteuse, au prix de leur emploi. Puis, un valet vint replacer une assiette devant elle, pleine de cette nourriture dont elle n’avait pas envie. Des couverts propres lui furent rendus et elle releva son regard apeuré jusqu’à l’autre bout de la table. Une contraction, alors se fit sentir, lui rappelant comme son énervement pouvait lui coûter cher. Une main vint glisser sur l’étoffe qui couvrait son ventre, comme espérant sentir l’enfant se calmer. Sa gorge était si serrée, comment pourrait-elle seulement manger ne serait-ce que quelques bouchées ? Et lui demeurait là, loup tapi dans l’ombre, prêt à la dévorer si elle n’obéissait pas. Ses doigts tremblants se refermèrent sur sa fourchette, les pics de cette dernière venant jouer avec le contenu de l’assiette qui, en d’autres circonstances, aurait certainement été des plus appétissant. Alors, elle se força. La fourchette à demi pleine, elle la plongea dans sa bouche, mâchonnant sans réelle conviction. Fermant les paupières, elle déglutit avec peine et douleur, une larme roulant à nouveau sur sa joue tandis que la toux vint secouer sa carcasse devant cette misérable bouchée. Elle n’y arriverait jamais, elle le savait. Ses pensées l’envahissaient, ses émotions s’entremêlaient. A cette heure, Victoria Stanford n’était plus qu’une coquille aussi vide que fade.


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyJeu 18 Jan - 21:53




Retourné à sa place, pendant un instant, les seuls bruits qui parvenaient aux oreilles de Ferdinand était sa lente mastication mêlée au personnel occupé à exécuter les ordres. Les sourcils froncés, le maître du domaine mangea dans le plus grand des silences, répondant au majordome d'un geste désinvolte de la main quant à sa question sur la robe de madame. Elle n'avait qu'à la garder, sa robe déchirée pour mieux lui jeter à la figure, cette odieuse cicatrice dont il était responsable. Elle qui avait voulu le lui montrer, et bien c'était chose faite, qu'elle reste ainsi. Il entendit Jenson marmonner à l'oreille de Victoria mais ne cilla pas. Le regard sévère de Ferdinand fusilla son épouse de temps à autre pour s'assurer qu'elle aussi, exécutait son ordre, celui de manger et nourrir son fils qui grandissait en son sein. Il sentait dépourvu de toute émotion, ainsi sa part d'humanité perdue momentanément, les larmes de sa femme ne lui firent ni chaud ni froid. Son geste violent, le premier qu'il avait eu à l'égard de Victoria, avait eu le mérite de l'avoir remise à sa place et en silence. Son coeur était lourd mais son orgueil, sa folie passagère encore plus.
Ce manège dura quelques minutes ; Victoria peinant à s'alimenter, ses maigres portions se perdant dans une bouche qui étouffait quelques sanglots. Monsieur Jenson se tenait derrière la maîtresse de la maison, à sa droite, coulant son regard désolé sur Victoria. Les mains croisés dans le dos du vieil tremblait, sa gorge était nouée. En quittant la pièce lorsque Victoria Stanford le lui avait ordonné, il n'avait qu'à moitié rechigné à obtempérer, car au grand jamais il n'avait cru possible voir Ferdinand la battre. C'était une chose dont il s'était toujours assuré au fil du temps, qu'il ne la blesse pas physiquement, ni par l'oppression que l'héritier de la famille Stanford avait tendance à faire subir. Ce point là était largement échoué mais Jenson avait été soulagé que sa violence n'aille jamais plus loin. Ce soir, il était brisé. Son coeur était comme celui d'un père qui voyait ses enfants se noyer. Depuis l'arrivée de Ferdinand, de sa naissance jusqu'à ce moment présent, il l'avait élevé et protégé. Pour Victoria il ressentait exactement les mêmes affections, une fleur qu'on devait empêcher de se fâner à défaut de pouvoir la voir s'épanouir.
Puis, Jenson fit un pas vers l'épouse qui n'était plus que coquille vide. Il posa une main sur son épaule et de l'autre, lui prit la fourchette. Vous avez assez mangé, Madame. Venez. Il lui tendait sa main habillée d'un gant immaculé.
Ferdinand, lui, leva des yeux sur cette invraisemblable scène. Jenson, que faites-vous ? pesta le maître Stanford envers son loyal majordome. Celui leva la tête vers son employeur. Monsieur, ça suffit pour ce soir. Ca suffit. Ferdinand se leva d'un bond sur sa chaise, ses paumes martelant sèchement la table. Etaient-ils tous fous, ce soir ? Jenson n'avait jamais fait un seul faux en plusieurs années de service ! JE dirais quand ça suffit ! Il quitta sa chaise pour s'approcher de Jenson, qui s'était interposé entre le couple, comme un bloc de pierre que Ferdinand devrait briser pour pouvoir le traverser.
Avec tout le respect que je vous dois, monsieur, un petit garçon m'a dit un jour de ne jamais l'abandonner lorsqu'il serait envahi par les ténèbres. Ferdinand écarquilla les yeux, s'arrêtant de marcher. J'ai donné ma promesse. Ce garçon a bien grandi, mais ma parole défiera toujours le temps, pour lui. Le majordome s'inclina, respectueux, puis se tourna sans plus un mot vers Victoria. Il lui tenait la main comme un père tenait fermement celle d'une enfant qui apprenait à marcher, pour la guider vers un repère où elle serait en sécurité. Madame, tout va bien, suivez-moi, insista Jenson qui avait peur que Victoria n'ose défier l'autorité de son mari. Mais elle n'avait rien à craindre, Jenson l'avait vu dans le regard de Ferdinand, lorsqu'il lui rappela sa promesse.

Jenson... je vous ordonne de.. revenir... La voix de Ferdinand devenait un murmure lointain, dénuée de la sécheresse émotionnelle d'il y a à peine quelques minutes. Les mots de son majordome et ami, l'avaient foudroyé, parce qu'il se rappela de cet instant figé dans le temps ; dans ses souvenirs. Si vous n'obéissez pas, je.. Je vous virerai. Mais la menace ne franchit jamais ses lèvres ; sans le socle que représentait Jenson pour lui, il serait perdu. Il se contenta de les regarder sortir de la pièce, restant seul au milieu de la salle à manger, avec pour seule compagnie une effroyable solitude.

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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyVen 19 Jan - 15:55


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Ça faisait mal. Chaque bouchée était une torture qu’elle s’infligeait elle-même, le regard noir de son époux lui intimant de pousser un peu plus loin, quand bien même cela pourrait la rendre malade. Car c’était bien ce qu’elle craignait, finalement. S’amusait-il, de la voir souffrir ? Se plaisait-il à l’avoir soumise à nouveau, elle qui manqua de frissonner à plusieurs reprises, le froid de la pièce venant caresser son épaule dénudée et marquée par le monstre qui leur avait fait tout ceci ? Et les larmes n’en finissaient plus de rouler sur ses joues, s’écrasant sur le bord de la lourde table de bois, dans son assiette, même, stries salées venant craqueler ses joues fragiles. Victoria n’avait plus rien de parfait, à cette heure. Elle était l’image même d’une fin qui s’annonçait alors que les démons, les mêmes que ceux qui pouvaient parfois hanter l’esprit confus de Ferdinand, se plaisaient à lui susurrer quelques paroles terribles. Il ne veut plus de toi. Il ne t’aime plus, Victoria… Tu es seule… Et cela fait si mal. Les frissons secouaient sa pauvre carcasse sans le moindre ménagement, lui rappelant comme elle était fragile et douloureuse.

Et puis, alors même qu’elle semblait geler jusqu’à son cœur, une main chaleureuse et salvatrice se posa sur son épaule, provoquant un sursaut apeuré de celle qui ne souhaitait plus réellement être touchée. Son regard quitta son assiette pour s’ouvrir en grand, sur Jenson qui se penchait vers elle. L’autre main gantée du majordome s’était alors posée sur la sienne, ses doigts venant calmement extraire la fourchette qu’elle détenait. Vous avez assez mangé, Madame. Venez. Sa main, alors, se présenta à elle et Victoria l’observa longuement, incapable de comprendre la tournure de tout ceci. Si elle se levait… Son regard coula à l’autre bout de la table où Ferdinand avait, lui aussi, offert son attention à ce geste. Jenson, que faites-vous ? Le cœur de Victoria battait à tout rompre contre ses côtes, son attention se reposant sur le serviteur principal de la maison. « Jenson… » Elle craignait pour lui, également, tout comme elle doutait, incapable de savoir si elle devait obéir au Majordome, ou demeurer sous les ordres tyranniques de son époux. Monsieur, ça suffit pour ce soir. Ca suffit. Dans ce ton, elle sentait toute la souffrance qu’il éprouvait à les voir, ainsi, se déchirer. Pour autant, ce qui se passa à l’autre bout de la table suffit à convaincre Victoria de se saisir de cette main tendue et se lever à la hâte. Ferdinand avait frappé la table, se redressant vivement, effrayant plus encore l’accablée qui, soudainement, fut bien capable de croire qu’il la torturerait comme un autre s’était amusé à le faire avant lui.

JE dirais quand ça suffit ! Un sanglot échappa à Victoria, trahissant la terreur qui demeurait dans ses expressions. Et alors, il entama une nouvelle marche vers elle. « N-Non… » Ses pas la poussèrent à reculer, Jenson se plaçant en bouclier entre elle et l’homme qui la tourmentait. Devait-elle fuir ? La douleur lancinante de son bas ventre l’en empêcherait… Avec tout le respect que je vous dois, monsieur, un petit garçon m’a dit un jour de ne jamais l’abandonner lorsqu’il serait envahi par les ténèbres. Tous les acteurs de cette scène semblèrent se figer sous les mots attristés de celui qui connaissait le mieux Ferdinand Stanford. L’homme s’était arrêté net, dévisageant le majordome avec stupeur. J’ai donné ma promesse. Ce garçon a bien grandi, mais ma parole défiera toujours le temps, pour lui. Parlait-il de… ? Victoria eut bien du mal à comprendre les propos qui s’échangeaient là. Un petit garçon ? Les ténèbres ? Était-ce lié à cette colère profonde qu’il nourrissait ? A cette volonté de se faire du mal ? De lui faire du mal ? Agrippée au dossier de son fauteuil, elle observa Jenson s’incliner avec respect avant de lui accorder, à nouveau, son attention. Sa main vint à nouveau inviter la sienne à s’y attacher et elle le fit, dans une confiance profonde et la volonté de partir. Mais… Le pouvait-elle ? Avec inquiétude, elle observait toujours Ferdinand qui ne bougeait plus. N’allait-il pas lui faire payer ? De quelle manière ? Devrait-elle s’excuser ? Madame, tout va bien, suivez-moi. Alors, Victoria fit un premier pas.

Jenson, je vous ordonne de… Revenir. Elle frissonna, guidée par l’homme jusqu’au seuil de la pièce qu’elle passa dans un soupir de soulagement. Si vous n’obéissez pas, je… Victoria avait relevé un regard inquiet vers l’homme à ses côtés qui ferma un instant les yeux, comme pour mieux accepter la souffrance de celui qui fut ce jeune enfant qu’il avait tenté, tant bien que mal, d’accompagner au fil de sa vie. Ils firent quelques pas ensemble, s’éloignant peu à peu de la salle à manger. Et puis, réalisant que l’emprise n’existait soudainement plus, elle laissa son corps exprimer l’angoisse qui la dévorait depuis qu’il avait annoncé son départ soudain. Sa respiration se fit plus courte, plus forte et, bientôt, elle dut stopper sa marche. « Je… Je n’arrive plus… A… Respirer… » Les hoquets et les sanglots entrecoupaient ses mots, les mains de Victoria se racrochant à la rambarde de l’escalier qui se présentait devant elle, son corps s’affaissant doucement contre elle. « Madame Stanford, vous devez vous calmer… » Jenson tentait de garder son sang-froid, sa voix se faisant douce et chaude alors qu’un premier cri de douleur échappa à Victoria, la peine qu’elle ressentait devenant plus forte que ce qu’elle était capable d’endurer. D’un geste, Jenson fit signe à un valet de venir l’aider. Ensemble, ils aidèrent la jeune femme à se remettre sur ses pieds, l’accompagnant au mieux jusqu’à ses appartements.

Le valet fut congédié sur le seuil de ces derniers, Jenson s’engouffrant dans la chambre de Victoria avec elle, l’invitant à se mettre sur son lit. Bien des choses furent transgressées, ce soir-là, notamment le fait qu’il prit la liberté de s’asseoir aux côtés de sa maîtresse, lui murmurant plusieurs mots pour essayer de l’apaiser. « Louisa, faites venir le docteur Riagal pour madame… » Victoria s’était saisi de son bras avec force. « Non ! Il ne doit pas savoir… S’il vient, il verra… Il saura… » Jenson la considéra durant de longues secondes avant de hocher la tête. Son regard clair s’était posé sur la marque rougie qui ornait la joue de sa jeune maîtresse et il soupira profondément. « Madame, je suis vraiment désolé… » Et cette phrase n’eut pour effet que de forcer les sanglots à monter davantage, Victoria se noyant dans ses larmes, incapable de respirer convenablement sans que nul corset n’en soit la cause. « Pourquoi, Jenson ? Pourquoi m’abandonne-t-il ? L’avez-vous entendu ? Il me hait. Je suis en train de le perdre… » Parlait-elle de l’enfant, ou de Ferdinand ? A moins qu’il ne s’agisse des deux ? Jenson s’en inquiéta, avisant la main posée sur le ventre de Victoria qui semblait se crisper autant que son contenu. « Je ne peux pas être seule, Jenson… J’ai peur d’être seule… Ma mère… Je veux voir… Je veux aller… » N’y tenant plus, il ouvrit ses bras, permettant à la jeune femme de venir enfouir son visage contre son épaule pour y pleurer sans retenue. Le corps glacé de Victoria l’inquiétait et il posa son regard vers Louisa, orientant cette dernière vers la table de nuit garnie de potions divers à l’aide de ses pupilles. « Il vous faut vous reposer, Madame… Le docteur Riagal a souligné l’importance pour vous de ne pas être l’objet de contrariétés et… Vous devez impérativement vous calmer sans quoi les conséquences n’en seraient que plus terribles encore. » Louisa lui tendit un mouchoir sur lequel elle avait déposé quelques gouttes odorantes, s’éloignant après cela. Jenson s’empara du tissu et se détacha doucement de Victoria. Cette dernière posa son regard sur l’objet, comprenant de quoi il s’agissait. « Jenson… Je… Il ne peut pas partir… Pas ainsi… Vous devez l’empêcher. Vous devez le convaincre de rester… Pour moi… » Un triste sourire se plaça sur les lèvres du majordome qui, doucement, approcha le mouchoir du nez de Victoria. « Il doit partir, madame… Il le faut… » Les yeux de la jeune femme battirent des paupières à de multiples reprises. Puis, dans ses bras, il sentit le corps de la jeune femme se ramollir, jusqu’à ce que l’inconscience se soit pleinement installée.

Avec l’aide de Louisa, il l’installa plus convenablement, la couvrant d’une couverture pour lui éviter d’attraper mal. « Des heures sombres nous attendent, Louisa… Pour rien au monde, vous ne devez la laisser seule. Son regard ne faisait que trahir le désespoir qui l’habite et notre plus grand rôle sera de garder Madame Stanford en vie… Veillez-la, ou faites vous remplacer pour le faire. Si monsieur Stanford se présente à cette porte, faites moi prévenir immédiatement. » L'homme, alors, caressa avec tendresse la joue battue de la jeune femme, l'implorant silencieusement de lui accorder son pardon avant de quitter la pièce, s'en retournant à ses multiples devoirs. Des préparatifs étaient en marche pour permettre à Ferdinand et sa cousine de quitter les lieux dès le lendemain. Et il devrait probablement affronter les conséquences de ses propres actes.


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyDim 28 Jan - 8:30




Les deux silhouettes s'éloignaient de la table, de lui. Ferdinand observait la scène comme s'il ne faisait plus parti de son propre corps, comme un oeil extérieur qui n'avait aucun moyen d'agir, juste regarder. Sa bouche entrouverte avait fini de murmurer ses ordres que personne n'écouta ou n'entendit. Lentement, ses yeux vides se portèrent sur l'assiette toujours garnie de Victoria. Victoria... ma douce... Il leva sa main pêcheresse et la scruta, comme si elle était le vil serpent longtemps recherché qu'il avait enfin trouvé. L'apotre Matthieu n'avait-il pas dit : "Si c'est à cause de ta main droite que tu tombes dans le péché, coupe-la et jette-la loin de toi: il vaut mieux pour toi perdre un seul membre de ton corps que d'aller tout entier en enfer." Comment avait-il osé faire du mal à son amour, sa lumière ? Les mains moites, les tempes en sueur, le gouveneur ne retourna pas à sa place mais sortit de la pièce à son tour. Il n'accorda aucune attention au personnel croisé sur son chemin vers les cuisines. Sur place, il ordonna à tout le monde de sortir, ce qu'ils firent sans protester. Ferdinand marchait comme un automate, perdu sous son propre toit. Il cherchait du regard les bouteilles d'alcool fort et trouva de quoi satisfaire son âme un court instant, buvant à même la bouteille. Dans le même temps, la hache du cuisinier fut également trouvée dans les nombreux tiroirs.
Ferdinand ressortit et prit la direction de l'étage. Une domestique hurla en croisant le maître alcoolisé qui se promenait dans la maison avec une hache bien aiguisée, faisant demi tour pour chercher de l'aide ; toute seule, elle ne pouvait se confronter à cet homme.
C'était sûr, Victoria ne l'aimait plus. Son geste avait été impardonnable, jamais il ne pourrait retrouver grâce à ses yeux. Peut-être que, avec l'aide du Seigneur et en suivant ses conseils, il y parviendrait ?
Il entra et referma à clé derrière lui. Ferdinand allait couper sa main droite et la donnerait aux porcs, c'était tout ce qu'il méritait pour avoir giflé son épouse.

De l'autre côté de la porte, monsieur Jenson avait été mis au courant de l'attitude pour le moins original de son jeune maître. Il courut au début jusqu'à la chambre de Madame, pensant que monsieur Stanford était d'abord complètement devenu fou. Mais quand il entrouvrit la porte, Louisa était toujours là à veiller la maîtresse. S'excusant, le majordome referma et se figea au milieu du couloir. Il réfléchissait, tentait d'user de la logique de Ferdinand. Ce n'était pas la première fois que le maître se ferait du mal, d'autres épisodes étaient encore très claires dans l'esprit du majordome en panique. D'un pas rapide, celui-ci se dirigea vers le bureau du gouverneur, fermé à clé.
Monsieur ? Jenson n'attendit pas plus longtemps, il l'ouvrit, car grâce à Dieu il avait un double de chaque clé du domaine. Avec horreur, il vit Ferdinand adossé à même le sol contre sa bibliothèque. Son poignet était ensanglanté car plusieurs centimètres de l'épiderme fut tranché, sans réussir à briser l'os. Jenson... vous saviez que c'était aussi difficile de... se démembrer avec une hache ? Le majordome devait garder son calme, pour eux deux. Il s'agenouilla près de son maître et le débarassa de l'arme et la bouteille. Et j'en suis heureux, Monsieur. L'alcool n'a pas dû rendre la tâche aisée non plus. Ferdinand se mit à rire, le son se transformant lentement en pleurs étouffés, jusqu'à ce que les larmes n'apparaissent au coin de ses yeux. Jenson, qu'est-ce que j'ai fait... elle ne m'aimera plus... C'était la seule qui comptait.. Le majordome, bien que fatigué de porter la détresse et le mal-être constant de son maître, ne baissa pas les bras. Jamais il ne pourrait abandonner ce petit garçon d'autrefois. Madame Stanford vous aimera toujours. Ferdinand posa ses yeux rougis sur son vieil ami. Qu'en savait-il, de tout ça ? Mais vous couper la main n'effacera pas votre erreur, Monsieur. Vous devez répondre à l'appel de votre femme. Quel appel ? de quoi parlait-il ? Tout ce qu'elle désire, c'est votre présence et votre amour. Vous en débordez pour elle, n'est-ce pas ? Ferdinand hocha vigoureusement la tête. Très bien, dans ce cas aimez-la simplement. Soyez à ses côtés. Jenson mit une main réconfortante sur l'épaule de son jeune maître, aujourd'hui un homme accompli qui cependant ne pouvait se débrouiller tout seul. Ferdinand se laissa glisser contre son majordome, dans cet état de vulnérabilité et de choc, il était comme redevenu l'enfant qui accourait après le majordome de la famille. N'ayant pas le choix que de s'adosser à son tour pour supporter le poids, Jenson s'installa à terre, à côté d'un Gouverneur de coutume plein de prestance mais qui ressemblait là, à un moins que rien...

La nuit fut courte, Ferdinand se réveilla dans le canapé de son bureau. Il retrouva son poignet bandé et douloureux, mais supportable. Plus aucune goutte de sang ne trainait, plus aucune trace de la désolation de hier soir, marquée cependant dans sa chair. Des vêtements étaient présentés sur leur ceintre non loin tandis qu'un café fumant l'attendait sur la table. Jenson pensait à tout. Celui-ci arrivait d'ailleurs, se comportant de façon étrangement normale, comme si rien ne s'était passé.
Votre diligence est arrivée, Monsieur. Vos valises sont toutes prêtes ainsi que celles de Mademoiselle Stanford. Il ne vous reste qu'à vous préparer, je vous laisse de l'intim...
Jenson, je ne partirai pas sans voir Victoria.
Le majordome, qui s'était déjà retourné vers la sortie, se stoppa dans son élan. Il inspira et refit un demi tour pour faire face au maître. Monsieur, il vaudrait peut-être mieux...
Non. Ferdinand se leva, grimaçant légèrement sur l'effort qui causa les palpitations à sa main. J'ignore combien de temps je serai absent, il est hors de question que je parte sans la voir ! Vous.. vous m'avez dit qu'elle m'aimera toujours... ! Son coeur palpitait. Personne ne l'empêcherait de la voir, c'était lui, qui avait le dernier mot ! Sous ce toit et dans toute la Californie ! Déjà, ses travers firent surface. Il se calma en faisant quelques pas vers son tableau choyé. Mais il n'arrivait pas à s'en imprégner, seule Victoria pourrait l'y aider. Où est-elle ? dans sa chambre ? Jenson ne répondit rien, ce qui signifiait que oui, elle y était. Une fois lavé et apprêté, Ferdinand prit la direction de la chambre de son épouse. Il avait dit à Jenson : "Je ne vais que lui dire au revoir.", rassurant peut-être d'une manière, le majordome qui à présent ne pouvait plus faire confiance en cet homme déchu.

Par trois fois, Ferdinand toqua. C'était bien la première fois qu'il annonçait son entrée avec autant de délicatesse. C'est votre époux, dit-il à travers la porte. Je vais devoir m'en aller, je suis passé vous faire mes adieux.


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMar 30 Jan - 16:18


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Un sommeil sans rêve. Une nuit sombre et emplie de terreur guettait Victoria qui émergea des effets du chloroforme alors que la matinée se dessinait à l’horizon, les premiers rayons venant offrir quelques couleurs sur les murs pâles à travers les voilages des fenêtres. Lâchant une plainte désabusée, la jeune femme chercha à se débarrasser de la sensation de sécheresse qui habitait sa bouche. Alors, on lui présenta un verre d’eau, la voix douce de Louisa se faisant entendre en un écho résonnant dans la pièce. Machinalement, elle porta en premier lieu une main à son front, sa tête semblant désireuse d’exploser, la douleur venant irradier l’ensemble de son crâne. Remerciant sa femme de chambre, elle s’empara du verre, le portant à ses lèvres sèches pour mieux en boire quelques gorgées difficiles. Soupirant longuement, elle rendit le verre pour mieux tenter de se redresser sur le lit, constatant que la pénibilité de l’acte résidait principalement dans les étoffes qui couvraient toujours son corps. On ne l’avait pas déshabillée. Sa main droite, machinalement, vint se poser sur son épaule gauche, dénudée, les bribes d’étoffes arrachées sous la lame de son couteau à viande tombant de part et d’autre de son corps, accompagnées par quelques fragments de bandage qui ne savaient plus comment se tenir les uns aux autres. Et alors, doucement, les choses lui revinrent en mémoire, comme un vilain cauchemar duquel elle s’était momentanément soustraite.

Ferdinand. Le départ annoncé. Sa tristesse. Sa colère. L’abandon. La gifle. Elle porta une main à sa joue qui n’était plus meurtrie et ne portait plus la marque de l’acte abject qu’il avait réalisé, réveillant la terreur dans ses trippes et la poussant au silence. Fermant les paupières, la mine peinée, elle tenta de ne pas laisser ce monstre qu’il pouvait être défigurer le portrait de l’homme qu’elle aimait de manière inconditionnelle. Louisa, alors, lui annonça l’avoir veillée durant plusieurs heures avant d’aller trouver un peu de repos, se faisant remplacer. Elle n’était revenue que quelques minutes plus tôt, un bouillon de légumes, des toasts et des œufs ayant été préparés à l’attention de Victoria. Avait-elle faim ? Il lui sembla que manger ne lui serait plus jamais possible et pourtant, dans un soupir, elle hocha la tête, laissant la jeune femme déposer le plateau surélevé au-dessus de ses genoux. Quand bien même elle ne désirait pas se nourrir, une autre âme ne méritait pas de mourir à cause de son manque d’instinct de survie. Pardonne-moi… Baissant le regard, elle caressa machinalement son ventre arrondi, espérant presque entrer en communication avec l’être qui y logeait pour mieux l’entendre lui signifier sa présence. Mais comme depuis cette nuit d’horreur, pas un mouvement ne se fit sentir.

Elle mangea. Louisa s’en était réjouis silencieusement, notifiant bien quelles quantités la future mère avait su ingurgiter, jusqu’à avoir le sentiment de s’être bien trop sustentée. Alors, la femme de chambre aida la jeune femme à se redresser et à se débarrasser de sa toilette de soirée réduite à moins que rien. Devait-elle la jeter ? Une part d’elle ne voulait plus jamais faire face à cette robe. Les pansements furent retirés et Victoria fut déshabillée intégralement. « Louisa… Est-il… Parti ? » Cette question la hantait depuis qu’elle avait replacé les éléments de la veille dans son esprit. Ferdinand l’avait-il abandonnée pour de bon ? Laissée ici, seule et malheureuse ? Non. La jeune métisse n’était au courant de rien concernant les complications nocturnes de monsieur Stanford mais elle savait qu’il n’était pas encore parti. En revanche, alors qu’elle se laissa aller à observer par la fenêtre ouvrant sur le balcon, elle devina l’agitation qui prenait place devant la demeure. La diligence était en train d’être chargée de malles et de paquets. Il partait.

Aurait-elle pu le retenir ? Victoria ignorait tout de la situation politique de son époux, lui qui n’avait su lui en décrocher un mot. Elle aurait pu comprendre. Elle aurait pu accepter. Mais elle ne comprenait ni n’acceptait ses méthodes ignobles qui consistaient à faire d’elle une simple marchandise qu’il laissait volontiers derrière lui. Avaient-ils déjà été séparés de la sorte ? Et combien de temps… ? Victoria s’accablait volontiers de ces questions, n’ayant besoin de personne d’autre pour les réveiller une à une. Louisa lava son corps, espérant qu’un bain sache apaiser les effets encore présents du chloroforme. Puis, alors qu’elle ne portait qu’une sortie de bain en dentelle et en soie blanche, trois coups se firent entendre à la porte. Louisa se figea autant que sa maîtresse, leurs regards glissant conjointement vers le battant duquel provint une voix des plus familières. C’est votre époux. Alors, elle écarquilla les yeux, ses lèvres s’entrouvrant pour mieux l’aider à respirer. Louisa, à ses côtés, semblait tout autant apeurée. Je vais devoir m’en aller, je suis passé vous faire mes adieux. Elle ouvrit la bouche, prête à lui dire bien des choses. Va au diable. Bon voyage. Ne reviens jamais. Laisse-moi, puisque ce sont des adieux. Toutes ces phrases n’auraient fait que le provoquer, elle le savait et c’était bien pour cette raison que la partie d’elle qui était attisée par la colère lui soufflait de les lui scander comme une litanie à travers cette porte close. Mais la peur la poussait à demeurer muette, incapable de se montrer forte, terrassée comme elle le fut la veille. Est-ce à moi où à ton fils que tu veux faire tes adieux ? Elle ferma les paupières, cherchant à empêcher cette haine profonde de s’exprimer car elle n’était que le reflet de son orgueil brisé et de sa peur parlante.

Au lieu de cela, prudemment, elle s’avança jusqu’à la porte, malgré le murmure de Louisa lui intimant de ne pas céder. Ses mains délicates se posèrent sur le battant, son front venant aussi trouver là une place. « Ferdinand… » Sa voix tremblait. De peur. De tristesse. De douleur. Prenant une profonde inspiration, elle soupira tout aussi longuement avant de poursuivre. « Je… Je ne peux te laisser entrer, Ferdinand… Pas après… » Elle ne voulait pas dire ces mots cruels. Il l’avait frappée. Il avait fait le choix de lui montrer qu’il la dominait par la force. Fermant plus fortement ses paupières, elle laissa une larme glisser sur l’une de ses joues. « Je ne… Je ne veux pas que tu partes… » Pas comme ça. Pas aujourd’hui. Pas alors même que ce départ sonnait comme bien pire qu’il n’était véritablement. Ne m’abandonne pas…


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyLun 5 Fév - 12:27




Dans le meilleur des cas, c'était comme si la veille avait été un mauvais rêve, dont on se rappelait vaguement une fois réveillé au petit matin. Sauf que pour Ferdinand, tout était encore palpable. Sa paume heurtant la joue de Victoria, ses cris, sa colère, sa haine. Ses tremblements désagréables qui lui parcouraient le corps, de l'échine à la pointe de ses pieds. Sa vue brouillée par un voile rouge où il reconnut à peine celle qui pourtant était sa femme. Ferdinand… Elle était là, juste derrière, à quelques centimètres. Il voulut la prendre dans ses bras et lui demander mille fois pardon, à genoux. Mais bien que l'envie était là, elle ne fut pas assez forte pour contrer l'orgueil immense du Gouverneur. Quel mal y'avait-il à ça, de toute manière ? Son orgueil, Ferdinand le chérissait, c'était lui qui l'avait accompagné et mené jusqu'à son trône en Californie.
Il s'attendait à ce qu'elle ouvre, mais les secondes défilaient comme un siècle et rien ne se passait. Je… Je ne peux te laisser entrer, Ferdinand… Pas après… Pas après qu'il l'ait frappée pour la première fois et qu'elle en avait peur. Par déduction simple et logique, il termina la phrase en pensée, retenant un soupir. Il sentit une désagréable sensation lui brûler les orbites, puis ses yeux s'humidifier. Serrant les poings, il colla son front à la porte, sans savoir que Victoria fit de même de l'autre côté. Je ne… Je ne veux pas que tu partes… Quelle parfaite contradiction que seule une femme pouvait justifier par on ne savait quel argument. Tu ne veux pas que je parte, mais tu ne veux pas m'ouvrir ? dit-il d'une voix basse, assez pour qu'elle l'entende.
Le majordome était apparu au bout du couloir, veillant sur la triste scène d'un oeil discret. Il s'était posté contre un mur et ne bougea plus. Il faudra que tu m'éclaires, Victoria... Je ne comprends pas. Mais je sais que je ne peux partir sans te voir. Je m'en voudrais et je te connais pour savoir que tu t'en voudras de ne pas avoir ouvert. Il accorda un moment de silence pour la traite d'informations. N'ai-je pas raison ? Ou je fais erreur et je peux partir sans craindre que cela ne pèse sur ta conscience ? Sa main glissa lentement vers la poignée de porte, qu'il baissa sans brusquerie. Sans surprise, elle était close.
Je t'en prie, ouvre-moi cette porte. Je... Il inspira, contrarié de devoir dire les mots suivants. Je ne te ferai aucun mal. Je veux simplement pouvoir dire au revoir à ma femme, je ne sais pas quand je rentrerai.
Ferdinand tourna la tête vers le monsieur Jenson. Il l'observait d'un regard si vide que le majordome s'approcha, proposant une nouvelle fois à son maître de ne pas insister, qu'ils pourraient s'écrire des lettres et que peut-être, une petite distance serait bénéfique. Mais ce furent les mots de trop, même si prononcés de façon bienveillante.
Soit c'est vous qui m'ouvrez, Victoria, soit je l'ouvrirai moi-même. Je suis votre mari et je vous demande de me laisser entrer. Il tentait au mieux de garder une voix calme mais le vouvoiement naturellement revenu au galop indiquait une irritation claire. Dans sa propre maison, on l'empêchait de se mouvoir comme bon lui semblait et où il voulait ? C'était hors de question.

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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyDim 11 Fév - 0:21


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La jeune femme de chambre demeurait statue dans le dos de sa maîtresse, ne sachant que dire ou que faire. Observant le dos de Victoria, elle espérait probablement ne jamais la voir ouvrir cette porte maudite pour laisser le Diable qui habitait ces murs loin de la douceur de ces lieux préservés. Les mains de l’aristocrate caressaient le bois de l’unique barrière qui prenait place entre elle et son époux, comme si l’effleurer pouvait l’aider à prendre conscience de sa présence, juste là, derrière cette cloison qu’elle était en possibilité d’abattre mais qu’elle n’avait que trop peur de voir disparaître. La veille avait changé quelque chose. La veille avait réveillé la crainte et la peur, faisant de Victoria une épouse des plus soumises qui se protégeait en vain, autant qu’elle le pouvait.

Tu ne veux pas que je parte mais tu ne veux pas m’ouvrir ? Elle soupira, entendant la contradiction de son propos mais se persuadant qu’il voyait pertinemment ce qu’elle voulait dire par tout ceci. Les deux idées pouvaient être liées car elle ne pouvait lui faire face dans l’immédiat mais elle voulait être rassurée par sa présence entre ses murs. Pourquoi était-ce si compliqué à comprendre pour son mari, sa tendre moitié ? Il faudra que tu m’éclaires, Victoria… Je ne comprends pas. Mais je sais que je ne peux partir sans te voir. Elle ferma les paupières à nouveau, les tourments venant à nouveau l’étreindre alors qu’elle se sentait incapable de trouver la bonne manière de le retenir. Je m’en voudrais et je te connais pour savoir que tu t’en voudras de ne pas avoir ouvert. Elle prit une profonde inspiration, se détachant un instant du battant de bois pour mieux se retourner, venant appuyer son dos contre celui-ci, incapable de demeurer debout autrement, le poids du monde semblant trouver place sur ses maigres épaules. Il avait raison. Cruellement raison. Tout ceci n’était qu’une nouvelle impasse qui semblait la placer dos au mur, comme à présent de manière littérale, l’aura sombre de Ferdinand semblant passer au travers de la porte pour mieux venir l’envelopper et la rappeler à des devoirs qu’elle craignait bien d’exécuter à cette heure. Sa main se porta sur son ventre rond, comme cherchant l’aval de ce petit être, son courage, toujours sans obtenir la moindre réponse.

N’ai-je pas raison ? Ou je fais erreur et je peux partir sans craindre que cela ne pèse sur ta conscience ? Elle prit une inspiration plus brusque, paniquant à l’idée qu’il puisse réellement partir, s’en aller. Elle toisa Louisa, comme cherchant dans son regard la réponse à ses interrogations. Puis, la poignée, à côté d’elle, s’agita, provoquant un sursaut chez la jeune madame Stanford alors même qu’elle comprit que son époux tentait de passer outre sa demande et de faire son entrée. Pour autant, il n’insista pas et sa voix, à nouveau, se fit entendre. Je t’en prie, ouvre-moi cette porte. Je… Elle regardait, tour à tour, le battant et la poignée, ne sachant que faire ou que dire, recluse dans un silence des plus éloquents, son cœur pour seul tambour alarmé résonnant dans ses oreilles. Je ne te ferai aucun mal. Je veux simplement pouvoir dire au revoir à ma femme, je ne sais pas quand je rentrerai. Elle écarquilla les yeux face à cette nouvelle révélation. Il partait. Il disait revenir mais n’avait pas même idée d’un délai concernant ce sujet. La peur grossit en elle, différente. Au-delà de celle qu’elle ressentait à l’égard de l’homme qui murmurait à sa porte, il y avait cette crainte de le perdre pour toujours, de ne jamais le voir revenir. Et alors, qu’adviendrait-il d’elle ?

Victoria pensait à vive allure, les idées s’entrechoquant dans son esprit, alimentant la confusion qui y régnait déjà. Que devait-elle faire ? Plus elle hésitait, plus il lui semblait impossible de faire un choix. La voix chaleureuse de Jenson se fit entendre à son tour, derrière la porte close, murmure incompréhensible qui semblait pousser à l’accalmie un peu plus. Il était là, présent. Était-il le gardien de sa sureté ? Saurait-il, à nouveau, s’interposer pour mieux stopper Ferdinand s’il tendait à redevenir une furie ? Pouvait-elle lui faire confiance ? Elle voulait y croire. Elle voulait penser que tout irait bien, que Ferdinand l’étreindrait avec amour et lui demanderait pardon, renonçant à son voyage fou et resterait tout près d’elle pour mieux la chérir. L’idée effleura son esprit, poussant sa main à se tendre doucement jusqu’à la clé placée dans la serrure, la touchant du bout des doigts… Soit c’est vous qui m’ouvrez, Victoria, soit je l’ouvrirai moi-même. Je suis votre mari et je vous demande de me laisser entrer. Elle sursauta, ôtant sa main avec une vivacité comparable à celle qui vous anime si vous touchez un objet brûlant, reculant d’un pas devant la peur qui se formait face à cette menace à peine dissimulée. Comment pouvait-il sembler si compréhensif et, soudainement, asseoir sa suprématie sur elle d’une phrase ? Machinalement, elle plaqua ses mains sur sa bouche, étouffant un cri apeuré. Que répondre à cela ?

Ferdinand ordonnait plus qu’il demandait, désormais, rappelant que sa patience avait des limites aisément franchies. Elle hésita, les yeux humides toisant cette porte encore close qu’elle était désormais contrainte d’ouvrir, quand bien même une boule se formait dans le creux de son ventre. Elle n’avait plus réellement le choix. Cependant, elle pouvait choisir ses mots. « Ne… Ne me menace pas, Ferdinand… S’il te plaît… » Allait-il abattre cette cloison à coups de hache ? Cela lui semblait fortement possible. Sa voix s’était brisée alors qu’elle retenait douloureusement ses sanglots, finissant par revenir vers la porte, ses doigts s’approchant de la poignée, glissant jusqu’à la clé. A contre cœur, elle vint s’en saisir pour forcer un tour avant de reculer légèrement de quelques pas, laissant à Ferdinand l’opportunité d’ouvrir l’accès à sa chambre, se redressant tant bien que mal, ses mains se plaçant en bouclier sur son ventre rond. « Je… Vous pouvez entrer… » Louisa s’était naturellement rapprochée de sa maîtresse, comme une ombre encourageant et offrant son soutien. « Ainsi donc, vous ne savez pas même quand vous rentrerez… Laissez-moi vous rejoindre là-bas, dans quelques jours… J’y serai en sécurité contrairement à ces terres où vous m’abandonnez… » Sacramento lui changerait les idées, pour sûr… Le médecin n’autoriserait probablement pas ce voyage mais elle s’entêterait s’il le fallait… Mieux vaut ce risque plutôt que celui de finir seule en ces terres reculées.


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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyMer 14 Fév - 11:34




Les limites de sa patience étaient atteintes, Ferdinand ne supportait pas d'être contraint dans sa propre maison. La porte était toujours close et il avait le regard fixé dessus, les nerfs brûlants sous ses tempes battantes. Ce fut la voix de Victoria qui adoucit son état et le calma ; il ne s'était même pas rendu compte que son attitude pouvait paraître si effrayante à son épouse, que la voix tremblante et brisée le réduisit au silence. Le bruit caractéristique de la clé tournant sur sa position, un cliquetis, puis la poignée s'abaissant. Je… Vous pouvez entrer… Ferdinand avait entendu, mais ne bougea pas tout de suite. Il haïssait la peur qui parvenait de l'intérieur de cette chambre. Il ne voulait pas qu'elle le craigne, et pourtant comment pouvait-il en être autrement alors qu'il entendait encore la gifle donnée, la peau si claire se raidir sous sa paume ? Finalement, ses doigts se plaçèrent contre le battant qu'il poussa. Il découvrit d'abord Victoria, puis Louisa, qui se pensait défenseuse attitrée de sa maîtresse. Grand bien lui fasse d'avoir trouvé une voie dans sa misérable vie ! Ferdinand l'aurait bien jetée de cette pièce pour être seul avec sa femme, mais ça n'aurait fait qu'empirer la situation, alors il ne se contenta que d'un regard meurtrier envers la femme de chambre à la peau trop sombre. Ce même regard retrouva un éclat en coulant vers Victoria. Ainsi donc, vous ne savez pas même quand vous rentrerez… Non, il l'ignorait, et cela lui pesait tout autant si pas plus. Ce voyage ne l'enchantait pas, qu'est-ce qu'elle ne comprenait pas là-dedans ? Un premier pas dans sa direction se fit. Laissez-moi vous rejoindre là-bas, dans quelques jours… Alors, elle désirait encore le voir, malgré l'incident d'hier soir ? Elle n'était pas rebutée à l'idée d'être avec lui ? Ce n'était pas ce qu'il ressentait là maintenant, dans cette chambre à l'atmosphère pesante. J’y serai en sécurité contrairement à ces terres où vous m’abandonnez… Ferdinand arriva à sa hauteur et, lentement pour ne pas brusquer ou faire écho à la veille, ses mains se posèrent doucement autour de son visage.

Victoria, regardez-moi, dit-il dans le désir égoïste que ces yeux bleus se posent sur lui, pour ne voir que lui et qu'ils ne cessent jamais de l'idéaliser. Je ne partirai jamais en vous laissant seule, entourée de vauriens, précisa-t-il avec un regard en coin vers Louisa. Vous ne serez pas seule, j'ai chargé l'armée de veiller sur vous. Il sourit, c'était l'avantage d'être Gouverneur, d'être quelqu'un, de profiter de toutes ces commodités. Le Colonel Anderson en personne est chargé de vous garder en sécurité. De tout le territoire à des kilomètres, il est le plus indiqué pour ça, vous n'avez rien à craindre. Ses mains glissaient vers le cou délicat de son épouse, terminant leur chute sur ses épaules. Jenson est au courant de tout, il s'en occupe. Puis, dans un geste toujours retenu, il s'approcha davantage et passa ses bras autour d'elle. Ferdinand la serra contre lui, humant l'odeur qui se dégagea de sa chevelure. Un baiser contre son front mit fin à ce contact, qu'il avait espéré toute la nuit durant. Sans se dégager ni la lâcher, Ferdinand avança son visage du sien, ses lèvres avides de regoûter à leur jumelle. Il captura un long baiser, auquel il n'aura plus droit pour les semaines à venir.

Je vous reviendrais bientôt, mon amour. Ecrivez-moi, car je serai aussi seul que vous, et vous savez à quel point vous êtes ma lumière, Victoria. Ses doigts caressaient la joue qui n'était plus rouge désormais. Il devait lui demander pardon, il le savait, mais rien ne sortait de sa bouche alors qu'il fixait cette parcelle de chair précédemment malmenée.

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MessageSujet: Re: Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria   Bittersweet Betrayal | Ferdinand & Victoria EmptyDim 18 Fév - 16:26


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Elle tremblait. Son corps tout entier était secoué de soubresauts incontrôlables, la peur venant la dévorer alors qu’elle venait d’autoriser au loup l’accès à la bergerie. Reculant de plusieurs pas, elle fut presque surprise de ne pas le voir repousser le battant avec force pour mieux précipiter sa venue, tel un boulet de canon chargeant les murs, les réduisant en éclats. Bien au contraire, il sembla accorder à la jeune femme du temps avant de, délicatement, repousser la porte pour mieux laisser sa silhouette se dessiner sur le seuil, Jenson se faisant visible en arrière-plan. Le regard de Victoria, alors, tomba vers le plancher, sa mine se courbant sous la présence de cet époux qui l’aimait trop durement pour qu’elle ne puisse y survivre. Elle ne vit pas, ce regard qu’il eut pour la jeune femme de chambre qui se tenait là sans quoi, elle se serait placée entre lui et elle, comme Jenson avait su le faire avec elle, la veille au soir, durant ce catastrophique dîner. Elle parlait, d’une voix monotone, ne sachant plus quel sens donner à ses intentions. Partir. Rester. Le supplier. Le jeter dehors. Tout se contredisait et seule la vive douleur de la gifle obtenue la veille lui ordonna de se faire plus mesurée dans ses mots.

Elle capta le premier pas qu’il fit vers elle, écarquillant machinalement les yeux, entamant un timide pas en arrière. Allait-il la sermonner, à nouveau ? Allait-il la violenter pour de bon ? Sa main sur son ventre se crispa légèrement, comme si lui donner ce geste allait rendre cette protection, à l’égard de leur enfant, plus forte. Elle tenta de le supplier, à demi-mots, de la laisser venir, de la laisser le suivre, les pas de Ferdinand se poursuivant jusqu’à elle sans qu’elle ne puisse s’y soustraire sans donner l’impression de s’enfuir. Alors, il se plaça devant elle, Victoria retenant son souffle, s’interrogeant sur la parole qui le pousserait à nouveau à lui faire du mal. Les mains de Ferdinand se relevèrent, et malgré la lenteur de ce geste, elle ferma les paupières avec force, retenant à demi une plainte effrayée. Pour autant, aucun choc ne se fit sentir. Seule la prise chaude de ses paumes sur ses joues se manifesta, les doigts de Ferdinand venant encadrer son visage de poupée. Victoria, regardez-moi. Un effort pénible, voilà ce qu’il lui demandait. Sa tête s’agita machinalement de gauche à droite dans des tremblements apeurés et pourtant, elle finit par céder, rouvrant les paupières, relevant ses prunelles d’eau clair vers l’homme qu’elle avait épousé, la terreur faisant vibrer ses iris.

Je ne partirai jamais en vous laissant seule, entourée de vauriens. Vous ne serez pas seule, j’ai chargé l’armée de veiller sur vous. Était-ce là sa manière de la réconforter ? En lui assurant que sa protection serait le problème de tiers ? Elle haïssait cette idée, quand bien même il évoqua le seul nom qui aurait été capable de la faire changer d’avis. Le Colonel Anderson en personne est chargé de vous garder en sécurité. De tout le territoire à des kilomètres, il est le plus indiqué pour ça, vous n’avez rien à craindre. L’image de l’homme se dessina dans son esprit. Un souvenir qui faisait battre son cœur avec plus d’allégresse, qui ne faisait que ramener la jeune demoiselle dans un passé lointain et enfoui. Ferdinand avait raison : Jamie Anderson était l’homme le plus indiqué pour veiller sur elle et la protéger. Elle avait une confiance aveugle en lui et, soudainement, les quelques mots échangés sur le seuil de sa porte vinrent prendre sens. Là, encore, il avait souhaité l’épargner, laissant à Ferdinand le soin d’annoncer lui-même ses intentions. C’était il y a deux jours… Pourquoi n’avait-il rien dit avant ? pourquoi n’avait-il pas cherché à la préparer à cette terrible idée de le voir la quitter ? Jenson est au courant de tout, il s’en occupe. Elle aurait aimé pouvoir croiser le regard du majordome, lire en celui-ci la culpabilité qu’il pouvait ressentir à avoir dû porter ces lourds secrets. Mais au lieu de cela, les mains de Ferdinand avaient glissé le long de son corps, venant finalement se refermer sur ses épaules. Avec une douceur toute mesurée, il finit par achever de réduire à néant la distance entre leurs corps, l’enlaçant avec une intention de tendresse bien palpable, ses bras venant l’étreindre dans ce qui semblait être un geste d’adieu. Victoria se laissa faire, incapable de lutter, sa carcasse se tendant, dans un premier temps, avant d’accepter le contact dans un soupir long et tremblant.

Quoi de plus naturel qu’une étreinte entre deux époux quand venait l’heure fatidique de momentanément se séparer. Seulement, dans ce cas précis, tout semblait maîtrisé dans un contrôle millimétré. D’un côté, pour ne pas effrayer plus que de raison la jeune femme, de l’autre, pour ne pas froisser l’égo de l’homme qui était le sien et provoquer une nouvelle vague de sa colère tempétueuse. Un premier baiser fut déposé sur son front, Victoria relevant le regard vers Ferdinand qui se penchait sur elle, s’emparant de ses lèvres avec égoïsme. Elle ferma les paupières, peinant à lui rendre cette caresse d’ordinaire aussi mutuelle que passionnée. Mais là, encore, la chaleur de leur amour l’empêcha de demeurer entièrement stoïque. Doucement, il se détacha d’elle, prononçant quelques nouveaux mots. Je vous reviendrai bientôt, mon amour. Ecrivez-moi car je serai aussi seul que vous, et vous savez à quel point vous êtes ma lumière, Victoria. A nouveau, les yeux bleus de la future mère se relevèrent vers ceux, verts, du maître des lieux. Lui laissa glisser ses doigts sur cette joue, réveillant sans le vouloir la morsure que cette même main avait su lui infliger, la veille. Machinalement, ses doigts vinrent se refermer sur cette main, stoppant ses caresses avec une douceur maîtrisée. « Je suis seule dès lors que tu n’es plus là, Ferdinand… » A Crimson, c’était une dure réalité. Il était le soleil qui la poussait à graviter. Autrefois, elle aurait été moins dépendante de sa présence, les divertissements se faisant nombreux à San Francisco. Au moins, elle aurait pu calmer sa peine et modérer sa patience. Ici, que lui restait-il sinon l’écho de ses pas faiblards sur le parquet lustré ?

Elle soupira doucement, refermant ses doigts sur les siens. « Qu’importe l’armée, je ne saurai me sentir en pleine sécurité sans votre présence à mes côtés… J’ai toute confiance en cet homme qu’est le Colonel Anderson… Nous nous sommes rencontrés, par le passé, et on faisait déjà éloge de ses faits d’armes et de sa grandeur d’âme alors qu’il ne portait le titre que de lieutenant mais… Ferdinand, ce n’est pas lui que j’ai épousé. » Cette phrase portait deux sens et l’un était plus cruel que l’autre. Elle lui reprochait ce rôle qu’il n’entendait honorer que lorsque cela l’arrangeait. Aujourd’hui, elle appelait à l’aide et il ne répondait nullement présent, offrant cette charge à un autre… A celui qui, autrefois, lui avait si bien fait la cour qu’elle aurait pu devenir son épouse. Victoria ne mesura pas pleinement le poids de ses mots mais son inconscient, lui, venait d’ouvrir la boîte de Pandore.

La résignation la gagnait, à mesure qu’elle comprenait durement que Ferdinand ne renoncerait pas à son projet de voyage, à mesure qu’elle prenait conscience de l’abandon qu’elle subissait. Les larmes brûlaient ses yeux humides et doucement, elle porta à ses lèvres cette main qui l’avait blessée, cette main qui était autant meurtrie même si elle ne pouvait le voir. Embrassant le dos de cette arme qu’il avait employé contre elle, Victoria tenta de le libérer d’un fardeau qu’elle devinait dans le fond de ses prunelles. « Ne tarde pas… Car toutes les lumières finissent par s’éteindre. »


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