-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

 

 From me to you

Aller en bas 
2 participants
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: From me to you   From me to you EmptyVen 31 Mar - 12:24

[postbg=https://zupimages.net/up/22/46/3ib3.png]



  • Type de RP: Normal
  • Date du RP : 01 Mars 1866
  • Participants :  @Victoria Stanford & Ferdinand S.
  • Trigger warning : homophobie, passage à tabac
  • Résumé : Le couple Stanford fait une virée (romantique  AHHAHAH ) à Bodie.



Dernière édition par Ferdinand Stanford le Mer 10 Mai - 23:17, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyVen 31 Mar - 22:05


From me to you H70p



La diligence optée par Ferdinand était l’une de celles construites sur mesure pour le couple Stanford. Selon les voyages, leur taille et le confort à l’intérieur variait en fonction du temps qu’il serait sur la route et de la destination. Pour aller à Bodie en compagnie de son épouse, qui attendait le futur héritier Stanford, le Gouverneur avait choisi de voyager dans cette luxueuse et spacieuse carrosse dirigée non pas par deux chevaux, mais quatre. En plus des sièges rembourrés et des coussins, une petite planche en bois incrustée dans la structure du véhicule faisait office de table d’appui sans encombrer l’espace. Les tentures aux fenêtres les protégeaient des regards indiscrets, des rayons du soleil ou encore leur donnait une certaine intimité.

Assis l'un en face de l'autre, Ferdinand lisait la dernière Gazette de son bon ami Mr. Thompson. Il pensait au fait de proposer au journaliste, le rajout d'une nouvelle rubrique spéciale politique que lui-même écrirait. C'était une idée à creuser, pour se faire entendre par le bas peuple, qu'il ne rencontrait pour ainsi dire jamais. Ces gens achetaient le journal à cinq centimes, et si le politicien tenait à établir ce premier contact avec eux, c'était pour la simple et bonne raison qu'ils étaient nombreux. Plus nombreux que tous les riches aristocrates réunis de la planète. Leur voix comptait pour les desseins de Mr. Stanford, qui tandis qu'il planifiait en continue l'avenir de sa ville, leva un regard vers son épouse. Le sourcil haussé, il baissa un peu le papier journal, de manière à voir le visage entier de Victoria. Elle ne le regardait pas et accordait son attention soit sur ses petites occupations de femme, soit sur le paysage défilant. L'homme poussa un énième soupir, tentant vainement d'attirer l'attention de Victoria, mais celle-ci ne cilla même pas. Leur relation s'était dégradée depuis ce fameux jour où il avait, apparemment et au vu de la réaction qu'elle adopta depuis, dépassé les limites.

Oh, ma chère, votre grossesse est annoncée dans le journal. Les habitants de Crimson nous présente leur félicitation, dit-il pour briser le silence qui régnait depuis leur départ de la ville. Il afficha un sourire en espérant revoir celui de sa femme. Il aimait la voir en joie et cet état se faisait rare, ces derniers temps. Ferdinand savait, bien évidemment, que son comportement n'avait pas été digne d'un mari et d'un gentleman, mais il n'avait pas trouvé les mots pour expliquer à quel point la lettre reçue d'un autre homme lui fit perdre ses repaires. Et à l'heure actuelle il se refusait toujours à croire que c'était "normal". Le sujet n'avait pas été remis sur le tapis, depuis... l'incident. Après quarante bonnes minutes, le majordome avait eu pour ordre de rouvrir la porte de Madame, tandis que lui s'en était allé sur le chantier ferroviaire pour se calmer, ne rentrant que la nuit tombée. Il s'était présenté à la porte de Victoria sans jamais toquer, rebroussant finalement chemin vers ses appartements. Tiens, les habitants de Hope Village ont décidé de tout reconstruire. Nous devrions peut-être leur envoyer des matériaux de base, qu'en pensez-vous ? J'en commande sans cesse pour le chantier, après tout, ça serait la moindre des choses. A nouveau, son oeil vert épia par-dessus la Gazette, mais aucune véritable réaction. Il roula un instant des yeux, inspirant profondément. Lui aussi se sentait... mal, depuis leur querelle. Et il ne savait pas comment s'y prendre, alors il avait organisé cette escapade à deux, en espérant se faire pardonner d'une manière ou d'une autre.

Ferdinand tourna les pages du journal, remettant ses lunettes sur son nez. Une jambe sur l'autre, dans cette position très masculine, il lut à voix haute les lignes écrites par Mr. Thompson. "...le chantier du train n'avance pas. Le nombre de place ouvrière est illimitée, Mr. Stanford tient à rappeler qu'il s'agit là de l'avenir de notre grande Nation. L'évolution profite à tous, chers citoyens !" On dirait qu'ils ne veulent pas voir plus grand. Comment peuvent-ils se contenter de si peu ? Ces gens n'ont rien, je leur offre un travail et un salaire plus que généreux, et ils n'accourent pas. Les conseils d'Eugene sont inutilisables, peut-être que les vôtres me seront plus profitables ? Poser une question était visiblement le meilleur moyen d'entendre la douce voix de Victoria. Il avait l'impression que depuis ce jour où il avait eu le malheur de laisser entrevoir, une fraction de seconde, sa nature mauvaise, tout dégringolait à une vitesse vertigineuse et il sentait son épouse lui glisser entre les doigts. Un sentiment fort désagréable pour quelqu'un comme lui, dont le contrôle absolu était une obligation et l'amour pour cette perle, décuplé.

From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptySam 8 Avr - 22:56


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Assise sur la banquette de velours, à l’abri des regards derrières le tissu tiré, Victoria avait posé son regard sur le léger espace qui dévoilait l’extérieur de l’habitacle, bande de lumière laissant entrevoir les différents paysages qu’ils pouvaient traverser durant ce périple. Quitter Crimson avait quelque chose de déchirant et de satisfaisant, à la fois. C’était la première fois, depuis son arrivée, qu’elle s’éloignait des terres ocre de la petite ville pour s’en retourner à un endroit doucement plus civilisé, où ses manières seraient davantage remarquées par les quelques notables présents et qui les accueilleraient, elle et son mari, avec honneur et plaisir.

Ah, son mari… Assis face à elle, Ferdinand semblait encore une fois étendre son emprise sur elle par sa simple présence, lui intimant de ne parler ni de bouger. En avait-elle seulement encore envie ? Il ne semblait pas mesurer la gravité de ce qu’il s’était passé entre eux, à la mi-février. Pourtant, intérieurement, Victoria ressentait encore la peine et le dégoût que chacun de ses mots et ses gestes avaient su lui procurer. Pardonnez-lui. Les mots de Jenson s’immisçaient dans son esprit, régulièrement. Elle essayait, évidemment, de se montrer clémente à son égard, mais pouvait-on pardonner à un monstre d’exister ? Il était resté tapi dans l’ombre durant si longtemps que, ce jour-là, la jeune femme avait réalisé à quel point elle ne connaissait finalement pas son époux comme elle le pensait. Et elle avait peur de lui. En réaction directe à ces événements, elle était restée cloitrée dans sa chambre, n’acceptant que l’unique présence de Louisa à ses côtés. Elle savait que les domestiques discutaient entre eux, que Jenson tendait à minimiser les bruits de couloir, mais Louisa répondait sans détour aux questions et le plateau de nourriture qui demeurait inlassablement intact quand il était ramené en cuisine avait fini par causer une réelle inquiétude à tous. Mais finalement, la situation ne dura pas. Ferdinand avait fini par quémander sa présence à table lors de leurs repas. Elle s’évertuait alors à croiser le moins possible son regard, répondant mollement à ses interrogations et ne plantant sa fourchette dans les mets que pour éviter une nouvelle colère de sa part. Elle aurait aimé pouvoir se livrer, sans détour. Peut-être était-ce l’interdiction formelle de le revoir posée par Ferdinand, mais Victoria espérait de tout cœur croiser la route du docteur Riagal afin de pouvoir s’épancher sans honte sur son cœur meurtri.

Elle portait une toilette bleu ciel, la dentelle blanche venant élégamment la mettre en valeur. Ses longs cheveux châtains avaient été remontés en un chignon bouclé sur le dessus de sa tête qui n’était pas habillée par un chapeau, tant à cause du long voyage que de l’ombrelle qu’elle avait à sa disposition si les rayons se faisaient trop agressifs. Ses mains, d’ordinaire gantées, avaient été nues sous ce même prétexte, toutes deux posées sur ses genoux, tenant un roman qu’elle avait déjà lu, appartenant à sa bibliothèque personnelle. Votre grossesse est annoncée dans le journal. Elle sursauta légèrement quand il rompit le silence, sa respiration s’interrompant machinalement alors qu’elle s’efforçait de garder le regard posé sur cette maigre fenêtre sur l’extérieur, son corps se tendant contre son gré. « C’est… Délicat de leur part. » Sa voix était plate, n’exprimant aucune joie, aucun plaisir véritable, alors que son articulation était presque forcée. C’était tout ce qu’elle pouvait lui dire à cet instant, ressentant soudainement la pression qu’imposait ce minuscule habitacle qu’ils partageaient, pourtant grand contrairement à d’autres.

Elle laissa le silence retomber, se détendant légèrement, pensant que Ferdinand n’insisterait pas en ce sens. Seulement, désireux de partager avec elle les nouvelles qu’il découvrait dans cette maudite Gazette, il laissa sa voix remplir l’espace entre eux, à nouveau. Mentionnant les pauvres habitants de Hope city qui s’étaient donné pour mission de rebâtir leur ville. Il suggéra l’envoi de matériaux afin de les accompagner au mieux dans cette démarche. Pire encore, il lui demanda ce qu’elle en pensait. Pinçant ses lèvres délicates, Victoria prit une profonde inspiration. « Si votre conscience vous intime d’agir de la sorte, j’imagine que cela fera de vous une âme charitable. » Une fois de plus, les intonations de sa voix s’étaient faites plates, peu enjouées, ne faisant que commenter son propos avec une retenue toute mesurée.

Elle espérait presque qu’il se décourage, qu’il abandonne sa démarche de créer une conversation entre eux, car elle n’en avait nulle envie. Enfin, la seule conversation qu’elle aurait souhaité pouvoir avoir avec lui était tout bonnement impossible à envisager puisqu’elle impliquait de ramener sur le tapis cette terrible journée d’échange de lettres, et les actes qu’il avait réalisé dans son boudoir. Ses mains s’étaient resserrées sur la couverture de cuir, son regard bleu cherchant plus encore l’extérieur de la diligence pour mieux s’en échapper, d’une façon ou d’une autre. Mais Ferdinand était du genre obstiné et, elle le savait, ce voyage était là pour tenter de se faire pardonner, d’une manière ou d’une autre. Aussi, dans une énième tentative, il la prit ouvertement à parti. Les conseils d'Eugene sont inutilisables, peut-être que les vôtres me seront plus profitables ? Prenant une profonde inspiration, elle finit par détourner les topazes de ses yeux pour mieux les orienter sur lui, lui accordant cette maigre victoire. « Ces gens n’avaient pas besoin de nous avant notre arrivée, Ferdinand. Pourquoi cette dernière serait-elle un réel changement pour eux ? Ce si peu que vous décrivez leur convient tout à fait et, a contrario, la loyauté que requiert un engagement à vos côtés est peut être plus coûteuse qu’elle n’y paraît et cela peut les intimider. » Et sa loyauté à elle ? Que lui coûtait-elle, exactement ? Pouvait-elle seulement le mesurer ?


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyDim 9 Avr - 0:24


From me to you H70p



Les quelques mots que Ferdinand avait réussi à arracher de la bouche de son épouse ne lui suffisaient pas. Il ne pouvait se résoudre à s'arrêter en si bon chemin, s'il pouvait le voir ainsi.

Alors que la diligence filait bon train, les bousculant par quelques secousses ici et là lorsque la route se faisait plus cabossée, le politicien observait sa femme d'un air particulièrement concentré. Il avait le même visage lorsqu'il réfléchissait aux manigances et stratagèmes dont il pourrait user pour arriver à ses fins, mais ici sans se munir de la manipulation qu'il maniait si bien en milieu politique.

Bien sûr qu'ils ont besoin de nous. Ils ne le savent simplement pas, répondit-il à l'avis tranché de Victoria. Son ton était presque amical tant il désirait que cette conversation se prolonge, et que pourquoi pas, elle ne se clôture sur une note positive ? Il désirait au mieux pouvoir briser la glace avant leur arrivée à Bodie, ce genre de tension se sentait et au vu des diners et réceptions à venir, il fallait que son couple enterre les rancœurs ou quoi ce son attitude puisse être d'autre. Ils sont incultes, Victoria, ils ont besoin d'être guidés. Je ne suis pas médisant, c'est simplement une réalité. Le monde autour d'eux évolue, ils ne peuvent pas stagner dans cette précarité. Ferdinand haussa les épaules, signifiant que l'évolution était un fait auquel cette ville ne pourrait échapper. Et puis cette ville est en plein milieu du futur itinéraire du chemin de fer. Ils DOIVENT s'accommoder au changement, de gré ou de force. Cette phrase là n'avait pas été dite par hasard. C'était un premier pas de Ferdinand vers Victoria. Ce train en devenir possédait tout un dossier dont elle ne savait strictement rien, et le Gouverneur n'avait pas pour habitude de parler de ses affaires avec elle. Mais tandis qu'ils n'étaient enfin que deux, seuls pour un long moment, Ferdinand y vit une opportunité de... partager une facette de son quotidien. Vous êtes unique, ma chérie, souffla-t-il alors sur un ton plus doux. Et les femmes de Crimson ont beaucoup à apprendre de vous. Vous êtes à coup sûr un modèle de raffinement, de civilité.

Ferdinand se déplaça et vint s'asseoir auprès de son épouse. Il dirigea lentement sa main vers elle. Une lenteur presque exagérée, visant à ne pas l'effrayer, car il avait remarqué cette crainte à son égard et il ne supportait pas qu'elle le regarde avec cette peur ancrée dans les yeux. Sa main se posa alors sur la sienne, délicate, et il chercha à entremêler ses doigts aux siens. Il était conscient que pour arriver à faire la paix, ce jour du quatorze février devra revenir sur la table. Il n'en avait cependant aucune envie. Mais que ne ferait-il pas pour cette femme ? Victoria, murmurait alors l'homme désemparé face à l’image sidérée de sa partenaire, je vous en prie, cessez de fuir mon regard. Je nous ai préparé un voyage qui j’espère vous plaira. La pression de ses doigts contre les siennes se fit plus forte, un élan désespéré pour capter l’attention de son épouse. Que dois-je faire pour retrouver ma femme ?

Le bruit des sabots et du véhicule en marche couvrait leur conversation. Ils n'étaient que deux dans cette intimité et Ferdinand était décidé à venir à bout de ces silences qui perduraient trop. Beaucoup trop. Je sais à quel point je peux être difficile, insupportable, ingrat, complexe. Mais vous savez à quel point je vous aime, n'est-ce pas ? Vous savez que je ne vous ferai aucun mal, jamais ? Il parlait vite, comme s'il avait peur de laisser Victoria prendre la parole pour qu'elle le coupe avec un quelconque argument tranchant. La pire des punitions qu'elle pouvait lui infliger était cette ignorance, ce détachement, cette indifférence ; cela pouvait le tuer à petit feu, de se rendre compte qu'il pourrait devenir petit à petit insignifiant à yeux.


From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyLun 10 Avr - 17:04


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Bien sûr qu’ils ont besoin de nous. Ils ne le savent simplement pas. Elle avait redétourné le regard, bien trop envieuse de lire dans les émeraudes de son regard la satisfaction de l’avoir vue céder. Cependant, son ton, bien qu’évoquant des mots durs, était plus tendre qu’elle ne l’aurait cru. Se contrôlait-il, à cet instant, pour mieux la voir céder à ses attentes ? A nouveau, par ses yeux portés sur ce maigre interstice, elle fuyait. Ferdinand, lui, avait entrevu la fenêtre suffisante pour lancer une conversation qu’il espérait certainement concluante.

Ils sont incultes. Alors même qu’elle pensait qu’il les jugeait avec une dureté sans pareille, il ajouta ne pas être médisant. Elle en doutait grandement. Victoria avait eu l’occasion de s’approcher de nombre de ces habitants, de discuter avec eux. Elle avait même pu échanger avec un Natif. Ferdinand se méprenait à leur égard, même si les attentes n’étaient, en effet, pas les mêmes ici qu’à San Francisco. C’est pour cette raison qu’elle avait souhaité aider la jeune Anglaise qu’était Anastasia dans son entreprise d’ouvrir une école afin de permettre à tous ces gens d’être instruits, comme il le fallait. Ils doivent s’accommoder au changement, de gré ou de force. Elle ferma un instant les paupières, accusant le coup de ces mots, s’identifiant plus encore à eux que ne pouvaient l’être les habitants de cette bourgade. Elle nota cependant la volonté de Ferdinand d’étendre le chemin de fer jusqu’à Crimson Town, plaçant la ville sur un axe des plus fréquentés. Faisant de Crimson un incontournable.

Vous êtes unique, ma chérie. Elle entendait les compliments. Elle ressentait ses efforts. Mais elle demeurait la plus impassible possible, incapable d’oublier sa peur, incapable de lui offrir une confiance aveugle désormais. Il eut beau la replacer au centre de son projet, elle ne parvenait plus à s’y inclure. Prenant une nouvelle inspiration, elle tâcha de ne pas bouger d’un iota quand il se déplaça, malgré le mouvement du véhicule, pour mieux se placer à ses côtés. Machinalement, Victoria cessa de respirer. Essayant de ne pas fuir, elle se figea, pétrifiée à l’idée de ce qu’il pourrait faire à présent. Une main vint se poser sur la sienne, attirant son attention sans qu’elle ne le veuille vraiment, baissant le regard sur ce contact imposé. Peau contre peau, elle laissa ses doigts mollement s’ouvrir pour qu’il puisse entrelacer les siens, pour qu’il puisse reconstituer un lien. Bien assez vite, elle releva les yeux, détournant son regard vers ce point d’accroche qu’était l’extérieur de la cabine pour mieux essayer de garder le contrôle, pour mieux garder contenance. Victoria. Un murmure, un son délicat qui la força à fermer les paupières, supplique tendre de l’époux qui ne savait plus quoi faire pour mieux reprendre le contrôle de la situation. Il la priait de lui accorder ses prunelles, de ne plus fuir, justifiant son souhait par ce voyage qu’il avait si savamment orchestré.

La pression sur ses doigts se fit plus forte, la poussant à lui accorder une part de victoire dans un nouveau regard qu’elle lui cédait alors même qu’il posa une question qui fit vibrer son âme toute entière. Que dois-je faire pour retrouver ma femme ? Était-ce bien de cette manière qu’il fallait aborder les choses ? Comme si la faute était posée sur la principale intéressée… Et pourtant, n’était-ce pas lui qui avait causé sa fuite, n’était-ce pas lui qui la forçait à se terrer loin de lui, de peur de subir à nouveau sa terrible colère ? Les yeux plantés dans son regard, elle écouta chacun de ses mots alors que, dans la hâte de pouvoir enfin dialoguer avec elle, l’empressement de Ferdinand se faisait sentir. Il se décrivait par tous les défauts qui étaient les siens, ne citant pas la moindre de ses qualités alors qu’il procédait à l’énumération. Seulement, il lui rappela l’essentiel. Vous savez à quel point je vous aime, n’est-ce pas ? Au moins autant qu’elle le chérissait, qu’elle l’adorait. Malgré ce qu’il s’était passé, si Victoria n’était pas partie sur un coup de tête dans l’espoir de s’en retourner à San Francisco, c’est bien parce qu’elle aussi, elle l’aimait de façon déraisonnable.

Vous savez que ne vous ferai aucun mal, jamais ? « Etes-vous certain de pouvoir tenir cette promesse, Ferdinand ? » Elle voulait y croire. Elle voulait s’assurer qu’il ne lui promettait pas les choses simplement parce qu’il le fallait. Elle désirait la certitude que plus jamais une telle chose ne se reproduirait. Ses yeux luisaient autant de larmes que d’un espoir richement nourri de le voir lui accorder son souhait. Déliant finalement sa langue, elle poursuivit. « Votre colère est l’unique responsable de la fuite de votre femme. Vous savez que jamais je ne me détournerai de vous et pourtant… » S’humectant les lèvres, elle baissa délicatement le regard. « Pourtant, j’ignore encore à qui vous vouliez rappeler votre possessivité en vous comportant comme vous l’avez fait… Je… Jamais je n’aurais cru vous voir agir de la sorte et… Vous m’avez fait si peur, Ferdinand… Pour une lettre… » Elle s’en voulut d’avoir mentionné à nouveau l’objet de sa colère, la peur de le voir gronder à nouveau se lisant dans ses yeux, comme celle d’être instrumentalisée pour ne servir que d’exutoire à l’homme politique. Dans un geste protecteur, sa main libre s’était replacée sur son ventre, Victoria craignant à nouveau que la colère de l’homme puisse atteindre l’innocence de cette vie qui grandissait en elle.


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyMar 11 Avr - 0:48


From me to you H70p



Devrait-il désormais se satisfaire de ces quelques regards apeurés, qui le fuyaient dès lors qu’un contact visuel s’engageait ? En s’asseyant près d’elle, Ferdinand essayait tant bien que mal de colmater ce qui avait été brisé, en vue de le réparer entièrement. C’était son seul objectif actuellement, un but de la plus haute importance. Ô non, il n’exagérait en rien les conséquences de l’attitude de Victoria à son égard. Cela l’obligeait sans cesse à repenser à sa propre folie qui le piégea ce jour-là, le renvoyait à cet instant fatidique où son épouse avait pu observer sa part obscure et infecte. La situation conflictuelle le rendait obsessionnel, il ne faisait que penser aux moyens bons pour retrouver grâce aux yeux de sa femme. Si lui était seul et unique sauveur de la vie d’un condamné, elle-même tenait entre ses mains, son existence et sa raison d’être. Oui ! avait crié Ferdinand, avec un peu trop de ferveur, car il crut voir Victoria sursauter. Oui, je suis sûr de pouvoir tenir cette promesse, parce que je deviens tout simplement fou quand vous vous éloignez ainsi de moi ! La mèche rebelle qui surplombait son front vint s’échouer dessus, accentuant la vivacité de ses paroles et de sa gestuelle. Il en avait dit des mensongs éhontés à ses partisants, à ces politiciens véreux planant tels des vautours autour de la carcasse de son père ou même de la sienne… à sa femme, qui ignorait les quelques vérités omises que Ferdinand ne considérait pas être des mensonges, mais plutôt des secrets douloureux qui ne feraient de mal à personne si on les taisait sagement.

Victoria voyait la colère de son mari comme unique responsable de cette déchirante querelle amoureuse, et bien que Ferdinand ne pouvait être entièrement d’accord avec ces propos, il hocha la tête. Cela le tiraillait intérieurement d’approuver silencieusement ces dires, mais il le fit, car Ferdinand connaissait ses démons. Il savait que jamais il ne pourrait réellement se défaire de leur emprise, alors si faire semblant d’être un autre pendant assez longtemps pouvait l’aider, pourquoi écarter cette solution ? Une solution qui de plus, soulagerait les épaules de son épouse. Que pouvait-il faire de plus lorsque de toute évidence, les yeux embués de larmes de sa moitié le fixaient avec cette triste intensité ? Elle venait de mettre le sujet sur la table, aussi clairement que l’eau de roche. Le Gouverneur souffla un coup en entendant parler de cette maudite lettre. D’une voix plus que calme, où on sentait néanmoins la retenue sans pouvoir nier l’effort de se contenir, il parla tandis qu’il remontait le visage de sa femme à l’aide de son index sous son menton.

Cette… lettre. M’a sorti de mes gonds. Un silence suivit cette évidente information. Je l’admets, ma réaction n’a pas été digne de l’homme que vous connaissez. Il allait dire “de l’homme que je suis”, mais cela aurait été un mensonge car celui qu’il était, avait simplement céder à ces pulsions. Des pulsions qu’il avait toujours contenues en présence de Victoria, car il connaissait la fragilité qui la caractérisait. Il la vit qui mit une main protectrice et maternelle contre son ventre. Un geste significatif qui le heurta comme jamais rien ne l’avait heurté auparavant. Son agression dans les mines ne fut rien comparé au coup de poignard que cette vision lui procurait, de Victoria protégeant son enfant de son propre père. Ferdinand eut un haut-le-coeur et ne pouvait accepter plus longtemps pareille situation. Mettant un genoux à terre, il se mit aux pieds de sa femme, l’unique personne de qui Mr. Stanford accepterait être piétiné si tel était sa volonté. Je vous demanderai de ne plus avoir peur de moi, ma chérie. Vous portez mon héritier, et même si ça n’était pas le cas, vous serez toujours en sécurité à mes côtés. Je veille sur vous.

A nouveau il prit ses mains, déposant un chaste baiser sur chacune d’entre elles, le coeur lourd. Ferdinand leva les yeux vers sa bien-aimée, puis désireux de goûter à ses lèvres, s’apprêta à se servir un baiser sur la bouche rose qui ne lui offrait toujours aucun sourire complice. Il s’arrêta alors à la moitié du chemin, réfrénant son envie. Cela faisait depuis le 14 février que les contacts physiques étaient inexistants entre eux, aussi il ne souhaita pas l’obliger à l’embrasser. Ferdinand finit par simplement poser une main sur le ventre de la future mère, caressant une fraction de seconde sa descendance, puis se releva pour reprendre sa place initiale face à Victoria. Si les bases du consentement n’étaient pas encore aussi inexistantes que dans plusieurs centaine d’années, Mr. Stanford pouvait aisément deviner les attentes de sa femme et tenterait de s’y plier. N’avait-il pas bien d’autre exutoire, après tout, pour se soulager d’un besoin ? La musique et le piano étaient de belles contreparties, si cela pouvait octroyer à Victoria le beau temps au lieu d’une tempête omniprésente.

Vous devriez vous allonger, nous n'arrivons à Bodie que dans plusieurs heures. Il ouvrit ses tentures et laissa entrer un peu d'air frais. Il avait besoin de respirer, le sentiment de suffoquer était tel qu'il dut déboutonner le haut de son vêtement, dégageant son cou. Mais Ferdinand ne perdit pas la face et ne montra aucunement son état, ses traits ne le trahissant pas.


From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyMar 18 Avr - 0:31


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Oui ! Elle avait sursauté sous ce véritable cri du cœur qu’il lui avait jeté. Et dans ses yeux, la jeune femme pouvait lire la détresse qui était la sienne alors que la terreur faisait encore trembler ses prunelles d’azur. Je deviens tout simplement fou quand vous vous éloignez de moi. N’était-ce pas plutôt sa présence à ses côtés qui avait engendré ce problème auquel ils tentaient désormais de faire face ? N’était-ce pas sa présence et le besoin incontrôlé de cette dernière tout contre lui qui avait réveillé le monstre qui sommeillait au fond de lui ? Elle aurait aimé pouvoir lui retourner ses interrogations en retour, mais n’y parvint guère, apeurée de le voir la rendre à nouveau prisonnière dans un habitacle déjà trop restreint, alors même qu’il s’était placé à ses côtés. Pour autant, elle parvint à s’exprimer sur le reste, et à faire valoir son ressenti auprès de son époux.

La terreur était toujours là, profondément ancrée en elle, doutant intensément de ses réactions, cherchant à anticiper chaque soubresaut que pouvait subir les traits de son visage et qui sauraient lui indiquer une nouvelle crise à venir. Elle se souvenait de ses mots froids et durs, des allégations qu’il avait formulé à demi-mots la concernant, la renvoyant à moins que rien avant de la considérer comme telle, lui offrant un discours bien opposé à ses gestes pour, finalement, se montrer brusque et violent dans sa manière d’être, dans son regard. Elle était à lui. Cette phrase la hantait car, depuis ce triste jour, Victoria peinait à croire qu’elle avait droit d’exister en tant qu’individu propre, ce qui allait à l’encontre même de ce qu’elle avait cherché à bâtir.

Cette lettre m’a sorti de mes gonds. Prenant une profonde inspiration dans le silence qui venait de se faire entendre, comme accusant le coup d’une telle déclaration, la jeune femme observa avec intensité son mari. Avait-il compris ? Ma réaction n’a pas été digne de l’homme que vous connaissez. C’était peu de le dire et, là-dessus, la jeune femme s’interrogeait. A quel point connaissait-elle son époux ? Voilà huit années qu’il lui montrait le meilleur de lui-même et si, la première fois qu’il avait su plonger dans cette sombre colère, elle n’en avait que peu tenu rigueur, cette seconde avait réveillé bien des doutes et des interrogations sur leur avenir commun… Sur cette famille qu’elle espérait faire naître entre eux. La main posée sur son ventre, maigre barrière entre le monstre et sa progéniture, elle se souvenait de ses doutes au sujet de cet enfant à naître. Pouvait-elle vivre en sachant qu’elle engendrerait peut-être un autre monstre ? Dans l’intimité de ses appartements, elle avait peut-être obtenu un début de réponse, ce qui n’avait fait que la conduire à cet endroit et à ce jour. Et à cet instant précis où Ferdinand, dans la petitesse de l’habitacle qu’ils partageaient, ploya un genou devant elle.

Les grands yeux clairs de l’épouse s’écarquillèrent de plus belle, dévisageant cet homme si grand et si respectable se montrer, enfin, respectueux à son égard. Je vous demanderai de ne plus avoir peur de moi, ma chérie. Elle baissa un instant le regard sur ses mains qu’il vint saisir. Pouvait-elle contrôler la peur ? Pouvait-elle la chasser avec tant de facilité ? Je veille sur vous. Son regard s’en retourna vers le sien. Et si tout la poussait à ne pas entendre cet appel, ses lèvres venant se poser avec douceur sur ses mains achevèrent de la convaincre de céder à lui. Fermant un instant les paupières, elle ressentit toute la douceur et la dévotion dans ses gestes, si éloignée de ce qu’il avait pu lui faire subir. Leurs regards se retrouvèrent alors rapidement et elle lut en lui l’envie soudaine et brûlante qui le consumait à nouveau. Un instant, elle y succomba également, désirant le voir s’avancer vers elle pour mieux l’étreindre, sentir la chaleur de son corps contre le sien. Et pourtant, quand il s’interrompit, elle sut comme il avait raison. Il ne cédait pas à son désir et à son envie, il la refreinait pour mieux lui laisser le droit de reprendre le contrôle de cette situation, pour ne pas l’enchaîner à nouveau à ce statut d’objet qu’il lui avait donné.

Avec douceur, finalement, il vint doucement poser une main sur le ventre de son épouse, le caressant hâtivement, avant de rompre contact avec elle, s’en retournant à sa place. Le souffle court, elle le regarda faire sans mot dire, incapable de parler, apeurée de le voir à nouveau s’agacer si elle prononcer les mauvaises paroles. Elle aurait aimé l’entendre dire que ses décisions prises ce jour-là étaient ridicules et qu’évidemment, elle pourrait à nouveau fréquenter en toute amitié le docteur Riagal. Mais elle savait qu’il n’était pas genre à revenir sur les décisions qu’il prenait, quand bien même elles pouvaient être injustes. Vous devriez vus allonger. Soupirant doucement, elle posa son livre sur la table qui se trouvait entre eux. « J’ai bien peur que le confort de notre diligence me soit trop peu satisfaisant pour que je puisse apprécier une telle position sans craindre la nausée. » Elle n’arrivait déjà pas à parcourir les lignes de son ouvrage sans que cela ne soit difficile pour elle. Alors, elle eut la surprise de le voir ouvrir les tentures, laissant l’air frais entrer dans le véhicule. Puis, la main portée sur son col de chemise, il tirailla dessus, Victoria devinant aisément le but de son geste. « Attendez, je… Laissez-moi faire, Ferdinand. » Si elle avait espéré pouvoir tendre les doigts vers lui pour mieux l’atteindre, elle réalisa rapidement qu’elle devrait le rejoindre, elle aussi, ce qu’elle entama de faire. Seulement, une secousse, certainement provoquée par un trou dans le sol rencontré par la roue, vint faire chanceler son équilibre et ce fut presque en se jetant contre lui qu’elle trouva la stabilité.

La peur était là, mais différente. Car elle n’était orientée que vers la petite vie qui se battait en elle. Soufflant avec force, une main posée sur son ventre, elle crut bon de se rassurer à voix haute autant que de le rassurer lui. « Je… Ça va. Je n’ai rien. » Soupirant doucement, elle releva ses yeux vers lui, sa main s’étant machinalement refermée sur la sienne. La proximité de leurs corps était réduite à peu à cet instant. S’humectant un instant les lèvres, elle prit alors son courage à deux mains, relevant son regard vers lui. « Je… Je vous aime, Ferdinand. Eperdument. Et vous savez comme je m’évertue à vous le dire et à le montrer chaque jour que Dieu fait alors… Je vous en prie, ne remettez plus jamais cela en question car à mes yeux, rien ne saurait me faire me détourner de vous, encore moins un autre homme. Il n’y a personne d’autre que vous et moi. Je n’aspire qu’à vous connaître davantage, mon aimé… Mais je ne puis supporter que cela signifie vous voir obligé de me rabaisser à ce statut sinistre que vous m’avez octroyé. Aussi et parce que je veux vous croire, moi aussi, quand vous m’affirmez être capable de tenir vos promesses… Je vous pardonne, Ferdinand. » Sa main s’était glissée jusqu’à son col, s’assurant qu’il avait bien libéré le tissu qui l’entourait, ses doigts effleurant la peau de son cou avec douceur. Pouvait-elle faire mieux que cela, à cet instant ? Elle avait fait un pas vers lui plutôt que le fuir encore, son cœur tambourinant contre sa poitrine de manière rythmée. Un doux sourire naquit sur ses lèvres pulpeuses alors que la main qui tenait la sienne l’attira doucement vers ce ventre doucement bombé. « J’ai besoin de vous, moi aussi… Tout comme notre enfant aura besoin de son père. »


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyMer 19 Avr - 21:12


From me to you H70p



Le silence de Victoria ne faisait pas peur à Ferdinand ; il savait que même si pour l’instant, elle le laissait parler, elle n’en pensait pas moins et elle finirait par se dévoiler. Le Gouverneur avait souvent été un homme plein de contradictions, et davantage avec sa femme ; il désirait à la fois qu’elle s’ouvre, comme une splendide fleur d’été, puis la réalité le rattrapait et il ne fallait pas qu’elle brille trop. Et pourtant, Ferdinand savait que la Lady Davis qu’il avait croisée plus jeune, sans même qu’elle ne s’aperçoive de son regard émeraude sur sa personne, promettait bien des surprises. Il était certain qu’elle avait maintes capacités encore terrées au fond d’elle, et lui n’était que l’homme égoïste et narcissique qui la tirait vers le bas. Il ne pouvait pas s’en vouloir, chacun avait sa place dans ce monde, mais parfois Ferdinand voulait qu’elle brille à sa juste valeur… rien que pour lui. Pour la garder précieusement dans un écrin, en sûreté, loin des dangers, des immondes pensées des hommes qui la désiraient et femmes qui l’enviaient.

Relevant le menton pour tendre son cou, et laisser libre champs à Victoria, il la laissa s’occuper du col encombrant. Ferdinand la remercia d’un hochement de tête, le regard fuyant, avant que cette secousse ne vienne bousculer tout l’habitacle. Il saisit Victoria d’un geste assuré, instinctif, la calant dans son emprise pour qu’elle ne heurte rien et ne tombe pas. Vous n’avez rien ?! Il avait pensé à elle, et à leur fils, baignant en son sein. S’emportant déjà à l’idée qu’elle ait pu gravement se blesser, il commença par pester entre ses lèvres. Bon sang ! Espèce de sombre abruti ! Quel imbécile de conducteur ai-je encore enga… il ne finit pas sa phrase, inspira profondément, calma ses ardeurs. Ne surtout pas s’énerver, cela était inutile présentement. Victoria le rassura de son état et prit place à ses côtés, plongeant son regard dans celui de son époux, qui ne cilla pas tandis qu’elle lui offrit cette proximité. Cela lui faisait du bien, de pouvoir sentir à nouveau ce parfum près de lui, qu’il appréciait de humer à chaque fois que son épouse passait par là. Des petits plaisirs discrets que certainement, tout mari chérissait en silence, peu conscient de leur chance.

Puis enfin, elle parla. Et durant toute sa tirade, Ferdinand l’avait regardée et écoutée. Il lui devait bien ça, de prendre au sérieux ce qu’elle pensait, la blessait, la tracassait. Pour sûr, il n’avait jamais pensé qu’être marié pouvait être aussi compliqué au quotidien, à devoir souvent faire l’effort pour sa moitié. Dans son esprit, il s’était imaginé cet idéal où il n’avait qu’à prendre sans rien donner. La réalité était toute autre, et étrangement, plus belle. C’était de tout cela, que sa chère mère avait craint pour sa belle-fille. Tout ce qu’Adelaïde avait pu imaginer, Victoria l’avait déjà vécu. Sur le moment, Ferdinand se posa la question existentielle, lors d’un égarement d’une fraction de seconde ; sa mère s’était-elle immiscée ou non à son insu, dans son mariage ? Voilà une interrogation qui resterait certainement sans réponse, ce n’était pas Victoria qui trahirait la confiance de la matriarche Stanford.

Je n’aime pas du tout lorsque vous êtes proche d’un autre homme, se confia-t-il alors, le regard fuyant. C’était quelque chose que Victoria savait plus que bien, mais c’était la première fois qu’il le disait ainsi, de cette façon quelque peu vulnérable. De ce ton qui ne sonnait pas grave, ou comme un ordre. Quand je dis que vous êtes mienne, que vous m’appartenez, cela peut sembler abrupt mais il ne s’agit pas de vous réduire à l’état d’objet. Comment le pourrais-je ? Ferdinand la toisa, captant ses pupilles bleues, glissant un instant son regard sur ses lèvres roses auxquelles résister était une véritable torture. Vous êtes la seule personne en ce bas monde qui comptez pour moi. Dans mon désir de tout faire pour ne pas vous perdre, vous pensez que je n’ai pas conscience de tout faire de travers ? Son regard se durcit alors qu’il vira vers l’horizon défilant à sa fenêtre. On ne pouvait s’en rendre réellement compte en le regardant si fier dans ses habits de Gouverneur, ami proche des têtes pensantes du parti démocrate, mais c’était une réelle souffrance d’être, tout simplement, en souffrance. Car ce qu’il était, n’était ni un cadeau pour les autres, ni pour soi-même. Je vous dis la vérité lorsque je vous promets une chose, cela vient toujours du coeur. Mais je faillis malgré moi, pour cela je ne pourrais assez vous demander pardon, Victoria. Si Ferdinand acceptait de se faire violence pour communiquer davantage avec sa femme, d’accepter de s’ouvrir pour qu’elle apprenne à mieux le connaître, c’était bien sûr pour elle. En espérant que la vie à trois les rendrait plus heureux.

Victoria prit sa main, l’attirant vers son ventre bombé. Ferdinand afficha un sourire en coin, comblé de voir le changement s’opérer sur le corps de son épouse. Chaque jour qui passait, elle se rapprochait de la mère en devenir. Il caressa son héritier par-dessus la robe, alors que l’autre main vint caresser la joue de sa moitié. Je veux que nous profitions de Bodie pour nous ressourcer en tant que mari et femme. Nous vous achèterons de nouvelles robes, car mon fils prend de plus en plus de place et il me semble que vous êtes souvent à bout de souffle dans vos corsets trop serrés. Puis, le Gouverneur eut une idée, notamment car son dos le faisait souffrir depuis plusieurs heures. Il ôta sa veste, puis ses chaussures, et fila sur le banc d’en face pour s’y allonger, profitant du rembourrage qu’il avait exigé. En s’installant le plus confortablement possible, il ouvrit un bras en dévisageant Victoria avec un certain détachement.

Allez, venez, Victoria. Je suis certain que vous mourrez d’envie de vous prélasser. Puis il ferma les paupières, bercé par les mouvements de la diligence.

From me to you Br2l


[/quote]
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyJeu 4 Mai - 0:47


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


La peur avait envahi son esprit. La secousse qui avait ébranlé l’habitacle avait aussi secoué son âme et, intérieurement, elle s’était presque félicitée d’avoir eu l’instinct d’orienter sa chute vers son époux qui, désireux d’assurer son rôle, l’avait protégée d’un geste assuré autant qu’instinctif. La peur avait étranglé sa voix alors qu’il lui demandait si elle n’avait rien subi, Victoria le rassurant alors de paroles à demi-hésitantes, vérifiant au même moment que ses dires étaient exacts. Espèce de sombre abruti. Elle avait tressailli face à cette colère grandissante qu’elle sentait contre elle. Seulement, conscient peut-être de ce qu’il renvoyait, il s’interrompit, soupirant avec profondeur. Victoria, elle, demeura à ses côtés, immobile, déglutissant avec peine, cherchant hâtivement à changer de sujet.

Confessant les maux de son cœur, abordant l’effroi et la peine, évoquant l’amour inconditionnel qu’elle lui offrait et le pardon qui apaisait l’âme, elle osa mettre les mots après ce long silence. La conversation qu’elle avait pu avoir avec ce cher monsieur Lindley trottait également dans un coin de sa tête, se rappelant qu’elle était une pièce décisive de l’échiquier. Car si le Roi est la pièce garantissant victoire ou défaite, la Reine était capable de tout. Je n’aime pas du tout lorsque vous êtes proche d’un autre homme. Elle releva ses yeux clairs vers lui alors qu’il verbalisait certainement pour la première fois une telle chose, alors qu’il confessait cette jalousie presque maladive qui le dévorait. Elle aurait voulu lui dire, alors, en cet instant, que Crimson ne représentait aucun danger face à ce qu’avait été leur vie à San Francisco. Désirable, la femme du Gouverneur l’était, son statut ne faisant qu’attiser les convoitises. Combien de ses amis s’étaient alors aventurés à des paroles déplacées, à des gestes qui se voulaient prémisses d’autres choses. A chaque fois, Victoria avait su agir convenablement pour les mettre en déroute, mais face aux rires échangés entre eux et son époux, elle n’avait su se résoudre à lui évoquer ces faits. Pourquoi l’aurait-il cru ? Elle n’était qu’une femme cherchant à devenir le centre d’intérêt des conversations, non ?

Comment le pourrais-je ? Les émeraudes de ses yeux s’étaient finalement tournées vers elle. Et dès lors, elle eut le sentiment de croiser son regard pour la première fois, ressentant ces papillons qui battaient des ailes avec vivacité dans son estomac. Huit ans plus tôt, pour ce simple regard, elle se serait jetée à son cou pour mieux l’embrasser, pour mieux laisser la ferveur de son cœur s’exprimer par les gestes. Et aujourd’hui, encore, elle ressentait cela. Vous êtes la seule personne en ce bas monde qui comptez pour moi. Et il était son tout, le centre de son monde et de son univers. Il était le régisseur de son avenir. Dans mon désir de tout faire pour ne pas vous perdre, vous pensez que je n’ai pas conscience de tout faire de travers ? Les émeraudes la quittèrent et elle se mordit la lèvre inférieure, déglutissant longuement. « Vous ne pouvez pas me perdre, Ferdinand… » Quand bien même elle avait pu lui en vouloir, s’éloigner pour mieux retrouver la maîtrise de son être, s’imaginer mille possibilités de fin, elle lui était revenue. Et à cet instant, Victoria sut que sa dévotion la ramènerait toujours à lui. C’était le revers cruel que pouvait être cet amour profond, faisant d’elle une esclave de ses sentiments et de son cœur. Elle l’aimait trop pour survivre à son absence la plus totale, même en tentant de se persuader du mal qui le rongeait, même en se forçant à subir à nouveau ce regard brûlant de jalousie qui hantait son esprit. Pour le meilleur… Et pour le pire.

Je vous dis la vérité lorsque je vous promets un chose, cela vient toujours du cœur. Evoquant ses torts, ses vieux travers qui revenaient inlassablement à lui, il évoqua ce pardon qu’il faudrait peut être à nouveau accorder. Pour toute réponse, elle s’était saisie de sa main, la guidant jusqu’à ce ventre arrondi qu’elle portait désormais et qui renfermait le plus merveilleux des trésors. Délicatement, il porta une main vers sa joue, la caressant. Je veux que nous profitions de Bodie. Elle avait souri avec une douceur certaine, quand il évoqua les nouvelles robes. Pourtant ce sourire s’effaça à demi quand il mentionna sa progéniture. Mon fils. Depuis l’annonce de ce bonheur en devenir, il n’avait de cesse d’aborder cela de cette manière, forçant l’inquiétude à grandir chez cette mère qui donnerait la vie. Et si… Et si c’était une fille ? L’aimerait-il de la même manière ? Saurait-il la chérir ? Aimerait-il toujours cette femme qui n’était bien qu’une piètre mère ? N’osant rebondir sur le sujet, elle avait simplement baissé le regard de manière gênée, cogitant sur tout ceci alors que Ferdinand s’installait autrement. Se détachant d’elle, il ôta veste et chaussures avant de s’étendre sur la banquette. L’invitant à la rejoindre, elle n’eut d’autre réponse que les gestes. Prenant garde à ne pas se faire surprendre comme précédemment, elle vint se glisser dans ses bras, s’allongeant contre lui et face à lui, le dévisageant ainsi longuement.

Il y avait encore une chose à dire sur tout ceci et même s’il semblait en quête de quiétude, elle prit une profonde inspiration pour mieux se lancer. « Ferdinand… ? J’aimerais clarifier une chose concernant le sujet de votre colère passée… C’est au sujet du docteur Riagal. Vous m’avez accusée de le considérer comme un ami et de cela, je reconnais être coupable. Peut-être n’avez-vous pas pu vous en rendre compte mais quand il vous a sauvé la vie, après ces mésaventures horribles dans la mine… Ses visites ont encouragé la discussion, nécessairement. Puis, il y a eu cet enfant et l’apprentissage de cette grossesse. Nous nous sommes en effet vus à plusieurs reprises, mais toujours dans un contexte lié à sa profession, certes agrémenté de quelques discussions annexes portant sur des choses futiles telles que la littérature. Ma solitude n’a nullement aidé à le considérer froidement et son éducation et sa sympathie ont toutes deux sus me convaincre qu’il était un homme raisonnable. Je suis désolée si cela ait pu vous blesser et puisque vous me l’avez demandé, alors je garderais mes distances le concernant… Je ne veux que vous plaire, Ferdinand. » A son tour, elle vint poser une main délicate sur sa joue, la caressant avec tendresse, ses prunelles claires clairement orientées vers les yeux verts de son époux.


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyDim 7 Mai - 21:11


From me to you H70p



Ferdinand avait compris, en sentant son parfum qui prévenait de son arrivée, que son épouse répondit favorablement à son invitation. Il la tenait maintenant dans ses bras, et huma son odeur à plein poumon. La savoir à ses côtés le rassurait, c'était une présence plus que bienvenue qui calmait davantage ses ardeurs plus qu'elle ne l'attisait. Tandis qu'il la serrait contre lui, le Gouverneur sentait le regard de sa femme qui errait sur sa personne. C'était un sixième sens qu'on était obligé de développer, lorsqu'on se risquait à errer dans les sphères de la politique. Tous les loups prêts à bondir sur vous ne pouvaient pas vous prendre par surprise, si vous les sentiez arriver avec un coup d'avance dans la poche.

Ferdinand... ?

L'interpellé marmonna vaguement un mmmh ? dans sa barbe. Il n'était que trop bien installé pour ouvrir l'oeil, mais tout ouïe à ce qu'elle avait à lui dire. J’aimerais clarifier une chose concernant le sujet de votre colère passée… C’est au sujet du docteur Riagal. Bon sang, les femmes étaient quand même une espèce particulièrement tenace. Ferdinand ne montra pas son agacement et écouta la suite de sa clarification. Que pouvait-il faire d'autre ? Il ne supportait plus son silence et l'avait invitée à redevenir elle-même, et c'était ce qu'elle faisait. Se sentant légèrement piégé, il accusa néanmoins le coup et tendit l'oreille. Après tout, à la Chambre des représentants, n'écoutait-il pas pendant des heures des vieux bedonnants assis sur leur siège acquis par des pots-de-vin et des manigances ? Sa femme était bien plus divertissante que tous ces vautours.

Elle peignit le tableau du Docteur de la ville sous une lumière qui l'irrita. Il ne put s'empêcher de se matérialiser en esprit ces dites discussions portant sur les livres ou autre futilité dont elle pourrait parler avec ces domestiques. Si sa solitude la poussait à être trop proche d'hommes, aussi raisonnables soient-ils, la solution s'avérait peut-être simple. Victoria avait besoin de la compagnie de femmes de son milieu, cultivées, pour parler autour d'un bon thé. Qu'il en soit ainsi, Ferdinand allait combler ce manque d'une façon ou d'une autre. D'accord, répondit-il simplement, alors qu'elle lui exprimait son envie de lui plaire. C'était sa façon, claire et brève, de lui faire comprendre qu'il avait entendu sa requête. Peut-être aurait-elle apprécié qu'il revienne sur sa décision, hélas le Gouverneur n'était pas un homme qui rebroussait si facilement chemin.

Sa main vint caresser la douce chevelure de sa bien-aimée, avant qu'il ne se laisse sombrer dans un sommeil léger... Quelques heures plus tard, ce fut les mouvements brusques de la diligence qui le réveilla. Il n'aurait su dire combien de temps il s'était assoupi, mais en se réveillant, tout était maintenant à l'arrêt. Que se passe-t-il ? lança-t-il au conducteur depuis la fenêtre. Nous sommes arrivés, leur indiqua le chauffeur qui descendait de son siège. Le bruit de ses pas qui s'approchaient fit redresser le couple. Il faisait nuit et les lumières de Bodie attiraient le regard du Gouverneur, qui afficha un large sourire. Enfin ! Vous allez pouvoir convenablement vous reposer, Victoria. Je regrette de vous avoir imposé un tel voyage dans votre état. Ferdinand descendit lorsque la porte de la diligence s'ouvrit sur le visage terne de son employé, à qui il glissa un billet dans la poche avant de sa veste.

Le Gouverneur tendit une main à l'intérieur de l'habitacle, aidant son épouse à mettre pied à terre. En sortant, elle pouvait voir l'entrée de la ville, où malgré l'heure tardive tout était encore animé. Le maire de la ville accourut vers eux, remettant en place son chapeau qui menaçant à chaque pas de course de tomber.




▬ Georges Bennett

Mr. le Gouverneur ! Mrs Stanford ! Je vous souhaite la bienvenue à Bodie ! Ferdinand lui adressa une poigne amicale tandis qu'il se tourna vers sa femme. Victoria, je vous présente le maire de la ville, Mr. Georges Bennett. Leur hôte salua l'épouse du politicien comme il se doit, avant de reporter son attention sur son invité qui ne tarda pas à demander si ses exigences avaient été respectées.
Bien sûr, Mr. Stanford. Le premier étage de l'hôtel vous est réservé et le personnel à l'affût. Votre emploi du temps ne sera empiété par aucun imprévu, soyez en sûr. Ferdinand hochait la tête tandis qu'il mettait en place ses gants. Le vent était frisquet. Bien, bien. Et pour ma femme ? Un petit silence s'abattit, comme si le maire tentait de se rappeler de quoi voulait bien parler son invité. Puis, son visage s'illumina et il reprit de plus belle, mâchant presque ces mots tant il parlait vite. Oh, oui, oui ! Tout est en place, Madame, les dames les plus distinguées de Bodie seront à vos côtés lors de votre séjour. Mr. Stanford vous a prévu des essayages de qualité !

Le maire était redevable envers Ferdinand pour une simple histoire de popularité et d'échange de bons procédés. Le Gouverneur avait appuyé la demande de sa candidature il y a deux ans pour le poste de la mairie de Bodie, en échange Mr. Bennett ne devait pas oublier qui soutenir à chacune des apparitions de Stanford. Le cercle social de Georges n'était pas des plus prisés mais ils étaient nombreux et en terme de suffrage, la quantité et la qualité étaient de rigueur. Néanmoins Ferdinand pouvait aisément se passer de cette amitié, ainsi il rappelait sans cesse à Mr. Bennett qu'il pouvait l'écraser comme un insecte quand ça lui chantait.

Permettez-moi de vous inviter à boire un verre, de nombreuses personnes sont présentes pour vous accueillir ! Il était bientôt minuit et après cette sieste, Ferdinand était en forme. Cela dit il lança un regard à Victoria et répondit : Demandez à ma femme, Georges. Elle aura le dernier mot, sinon, nous ferons cela demain. Puis, il sortit une cigarette qu'un domestique qui accompagnait le maire s'empressa d'allumer. Comme Ferdinand Stanford était aux anges, ainsi craint et choyé.

From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyMer 10 Mai - 12:23


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Elle craignait ses réactions, dès lors qu’il s’agissait de lui adresser le moindre mot, dès lors qu’il s’agissait de reparler de ces événements qui avait apporté une noirceur sur leur couple si aimant et si enviable. Si elle maîtrisait les tremblements de son corps, elle ne pouvait dissoudre l’angoisse qui prenait racine dans le creux de son ventre, la pulpe de ses doigts venant effleurer le doux visage de Ferdinand qui, ainsi, semblait soudainement étonnamment apaisé. Parler de Faolan Riagal avait quelque chose d’étrangement douloureux. L’homme avait été d’une amabilité certaine et son arrivée presque simultanée à celle du couple avait favorisé les interactions. Il était venu demander l’aide de Ferdinand qui la lui avait accordée sans rien n’avoir à redire, à l’époque. Le regrettait-il, aujourd’hui ? Partirait-il en croisade contre le médecin, par simple jalousie déplacée ? Victoria n’aurait de cesse de s’en vouloir, si tel était le cas, car jamais Crimson ne serait plus la même sans l’homme de science qui apportait de l’aide à tous sans attendre réellement quoique ce soit en retour. Puis, il y avait eu cette terrible nuit durant laquelle elle avait cru perdre sa douce moitié. Comment pouvait-il douter de son amour, après avoir enduré ses caprices d’enfant formulés cette nuit-là ? Jamais elle ne l’avait laissé, sauf quand il s’était agi de se changer, une fois le médecin parti. Il avait sauvé la vie de Ferdinand. Ne méritait-il pas un peu d’amitié, pour cela également ?

D’accord. Face à ses arguments, ce fut son unique réponse. Aucune volonté de faire machine arrière, simplement l’approbation courte dans l’accueil de ses propos. A cet instant, la jeune femme comprit qu’il ne reviendrait pas sur les décisions passées, et qu’elle devrait simplement les assumer. Alors, la solitude l’encerclerait et leur demeure deviendrait sa nouvelle cage dorée. Déglutissant avec peine, elle sentit la main de Ferdinand venir caresser ses cheveux. Puis, le geste s’était éteint et la respiration profonde et lente de l’homme lui indiqua qu’il s’était assoupi. Elle demeura là, à ses côtés, de longues minutes encore. Admirant son visage bercé dans la quiétude, elle sourit faiblement. Comment pouvait-il seulement brûler d’une colère ardente ? Comment pouvait-on l’imaginer, quand on le voyait ainsi ? Soupirant doucement, elle s’était saisit délicatement de sa main qu’elle avait reposé sur la banquette, avant de se relever. Elle ne saurait trouver le repos en de telles circonstances. Elle ne pourrait s’endormir alors que son esprit tournait inlassablement sur les mêmes pensées alors que son corps était déjà endolori du manque de confort qu’offrait l’habitacle. Elle aurait volontiers demandé à ce que la diligence s’arrête pour se dégourdir les jambes, mais avait peur que cela ne le réveille. Alors, quittant la place qu’elle avait prise à ses côtés, elle se replaça sur l’autre banquette, le regard rivé sur les terres ocres de la région qui tendaient à verdir à leur approche de Bodie.

La lecture n’était pas intéressante, l’ouvrage ayant déjà été lu par ses soins et son désir de retrouver les romans fantastiques de la bibliothèque de Faolan se faisant déjà sentir. Alors, elle avait laissé son esprit vagabonder, la mine posée sur l’extérieur, admirant le soleil se coucher et les couleurs chatoyantes offrir au monde un autre aspect. La nuit était tombée et ce fut les lanternes qui fit comprendre à Victoria qu’ils arrivaient dans la ville. La cadence fut ralentie et, finalement, le petit cortège s’arrêta brusquement, réveillant Ferdinand sans qu’elle ne puisse le faire avec tendresse. Doucement perdu, il interrogea qui voulait l’entendre sur ce qu’il se passait et le cochet ne laissa guère le temps à l’épouse de répondre qu’il énonça leur arriver. Dans la pénombre, Victoria lui adressa un sourire, se redressant sur son siège, caressant son ventre rond en poussant un long soupir qui trahissait sa lassitude. Enfin ! Là-dessus, elle était d’accord avec lui. Il était plus que temps que ce voyage prenne fin. Il lui souligna qu’elle pourrait trouver repos très prochainement, s’excusant de lui avoir imposé ce voyage. Un sourire fut plaqué sur son visage. Imposé, oui. Elle aurait aimé avoir le choix mais avait su, dans ses propos, qu’il ne souffrirait aucune excuse et qu’elle ferait mieux de se plier docilement à ses demandes, qu’importe ce que cela pourrait lui coûter. « Ce n’est rien… » Parce que même si ils avaient su ouvrir la discussion et panser un temps soit peu cette brèche, elle demeurait prudente, avenante… Et aimante.

Il descendit en premier, lui tendant une main serviable pour l’aider à s’extraire du véhicule. Pour peu, elle crut que ses jambes se déroberaient sous son poids tant elles semblaient ankylosées. Ce fut à cet instant qu’elle comprit que la diligence s’était arrêtée en dehors de la ville, à son entrée, et non devant leur demeure. Allait-on lui demander de marcher ? Un homme à la mine sombre s’était approché d’eux d’un pas empressé, souriant trop largement pour que cela ne puisse sembler naturel. Je vous souhaite la bienvenue à Bodie. Serrant la main de Ferdinand, ce dernier se tourna vers elle, œuvrant les présentation. Tendant sa main gracile et gantée, l’homme s’en saisi, se penchant sur le satin sans même l’effleurer et la gratifiant d’un Mes hommages, madame qui fut accueilli par un simple sourire.

Les hommes échangèrent longuement – trop longuement, pour la future mère lasse de ce trajet – pour finalement évoquer sa personne comme s’il s’agissait d’un bagage. Et d’ailleurs, face à la réponse du Maire qui lui sourit bêtement tandis qu’il énonçait les projets que Ferdinand lui avait réservé, elle demeura fermée. Aucun sourire ne prit place sur ses lèvres, aucune joie ne fut lisible. Son regard d’azur glissa doucement sur son époux, essayant de deviner quels stratagèmes avait-il encore monté pour en arriver à cette ridicule conclusion. Des essayages. Des dames. Il ne lui fallut guère longtemps pour comprendre que l’éloigner de Crimson consistait à tenter maladroitement de lui faire reprendre une vie qui lui manquait, avec des inconnues et des rubans. Mais il avait visiblement de nombreux projets pour l’inclure dans ceux-ci. Elle connaissait la rengaine. Il lui soulignerait qu’ils passeraient le dîner ensemble, certainement invité dans l’une ou l’autre de ces bonnes familles. Ensemble avait alors un goût amer puisqu’ils seraient au milieu d’autres convives. Si elle avait aspiré à cela plusieurs semaines auparavant, par simple envie de renouer à ses anciennes habitudes, elle trouva le geste de Ferdinand des plus approprié et lui en voulut instantanément. Il la trimbalait sous son bras comme un trophée, comme il l’avait toujours fait. Ce voyage n’était en rien destiné à se faire réellement pardonner.

Permettez-moi de vous inviter à boire un verre. L’heure était trop tardive. Elle était épuisée, et elle était désormais envahie par cette vague de reproches qu’elle avait envie de formuler. Victoria n’avait aucune volonté de se rendre à cette petite réception qui, comme elle s’en doutait, serait avant tout composée d’hommes ayant tous des requêtes à faire valoir auprès de son époux. Elle n’avait pas envie de faire semblant et de devoir subir ces montagnes ridicules de sourires faux et de flatteries qui ne lui étaient pas réellement destinées. Demandez à ma femme. Elle aura le dernier mot. Et il s’attendait certainement à ce qu’elle opine du chef, comme à son habitude, dans le but de ne froisser personne. Mais les hormones en ébullition n’aidaient en rien et Victoria n’avait pas désir de faire semblant alors même qu’elle se sentait terriblement dupée. « N’y voyez rien de personnel, Georges, mais ce voyage m’aura éreintée. Evidemment, mon époux ayant son propre agenda, il est tout à fait disposé à se joindre à vous puisqu’il a de toutes manières désir d’honorer tous les rendez-vous qui ont été pris. Ne vous privez pas pour moi, Ferdinand. Je suis suffisamment débrouillarde pour trouver mon lit toute seule. » Elle avait tourné son regard vers lui, doucement froid et ce n’était pas du fait de sa couleur. Souriant alors poliment au maire, elle s’assura de la présence de Louisa non loin d’elle avant de se demander comment elle était supposée regagner cet hôtel maudit.


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyMer 10 Mai - 23:15


From me to you H70p



La fumée s'échappa de sa gorge, tandis qu'il écouta Victoria décliner l'invitation. Extérieurement, Ferdinand paraissait totalement normal ; aucune veine ne venant palpiter sur ses tempes, aucun rictus trahissant sa pensée. Il semblait être juste un mari acquisçant à sa femme. Très bien ! répondit alors le Gouverneur, vous avez entendu ma femme, Georges ? J'ai quartier libre pour la nuit, n'ai-je pas la femme la plus compréhensive qui soit ? Son sourire était naturel, rien ne pouvait laisser deviner qu'il était extrêmement deçu par l'attitude froide que son épouse avait adopté envers le maire de Bodie. Il posa sa main sur l'épaule de Victoria, la serrant un peu, puis déposa un baiser son front. Remontez dans la diligence avec Louisa, vous serez emmenée à l'hôtel. Ferdinand la lâcha sans plus un regard, ni de mot, faisant signe au conducteur de finir son trajet jusqu'à l'établissement. Sur place, le personnel attendait déjà l'arrivée des Stanford pour les accueillir et les guider jusqu'à leur chambre, que Ferdinand avait décidé une pour deux.

Le Gouverneur observa un instant la diligence s'éloigner ; il ne pouvait pas être absent à une petite réception destinée à l'accueillir personnellement. Victoria connaissait pourtant les enjeux qui se jouaient à chacune de ses sorties, davantage lorsqu'elle était présente, et davantage lorsqu'ils étaient dans cette ville. Les personnalités influentes des cercles restreints étaient présentes eux aussi, et n'attendaient que le faux pas du Gouverneur pour tenter de le détrôner, voire de passer par-dessus son cadavre.

Quoiqu'il en soit avec le maire, ils se mirent à marcher tranquillement vers la salle de réception, à rire et bavarder un peu plus librement maintenant qu'ils étaient entre hommes. Ils arrivèrent sur place, d'où la musique, les voix et les rires s'entendaient déjà indistinctement à travers les portes et fenêtres fermées. En ouvrant celle-ci, le brouhaha commença et le début de cette soirée improvisée battait déjà son plein. Ferdinand Stanford serra des dizaines et dizaines de mains, salua des gens qui semblaient le connaître mais dont les visages lui étaient inconnus, discuta avec la plupart des intervenants. Le Journal de Bodie était présent, et l'homme aux lunettes rondes fut détecté par le politicien cinq minutes avant son arrivée.

Monsieur le Gouverneur ! Monsieur le Gouverneur ! Le binoclard nommé Mr. Foster se frayait un passage à travers les innombrables corps attroupés autour de Ferdinand. Celui-ci lui ne lui accordait aucun regard, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus l'ignorer. Monsieur le Gouverneur, bonsoir, je suis l'assistant du rédacteur du Magazine de Bodie. Stanford posa sur lui un visage souriant, tandis que ses yeux reflétaient des éclairs d'irritation. Il n'avait qu'à reluquer ce personnage pour savoir qu'il ne l'aimait pas. Après tout c'était un fouineur de journaliste, faisant parti de ceux qui remuaient la merde qu'on aimait pas voir ressurgir. On vous a vu arriver avec Mrs. Stanford et nous n'avons pu nous empêcher de remarquer son absence ? C'est bien une première pour votre épouse qui de coutume est toujours à vos côtés ?

Encore une fois, Ferdinand gardait la face. Ses poings se serraient et l'envie de lui en foutre une le rongeait sévèrement, mais à la place, son sourire s'accentua. Ma femme attend notre premier enfant. Et vous savez ce que c'est une femme, encore plus si elle est enceinte ? Elles ont toujours "mal à la tête" ! Les rires des hommes fusaient, tandis qu'ils s'échangeaient des regards complices. Oh oui, ils savaient, et la dérision de Ferdinand Stanford fit son effet ; plus personne n'écouta l'assistant, qui perdit de vue le Gouverneur.

Après une quarantaine de minutes où Ferdinand fit le tour de chaque tête, il quitta la salle pour rentrer à pied à l'hôtel. Marcher en prenant un bon bol d'air frais après autant de convenances sociales et d'hypocrisies l'avaient fatigué, sans parler du voyage. Les rues étaient plus vides qu'à leur arrivée, et ses pensées filèrent vers Victoria. Il n'avait pas saisi son attitude et ce ne pouvait pas être qu'à cause "des hormones" ou du trajet... Alors que Ferdinand y songeait, cherchant à trouver ce qui lui avait fait défaut, il entendit des pas derrière son épaule. Ferdinand se tourna tranquillement, les mains dans les poches, avec face à lui le journaliste intrusif que cette fois il toisa avec son véritable visage.

Désolé de vous déranger Monsieur le Gouverneur, j'aurai aimé savoir si vous auriez encore du temps pour quelques quest-

Il ne put en dire davantage, le poing de Ferdinand s'abattit sur son nez et l'envoya au sol. En le repêchant par le col, le politicien le traina jusqu'au premier cul-de-sac, à l'abri des regards. Il le bloqua entre le mur et son corps tendu par la rage qu'il avait contenu. Tu sais quelle est la première chose que j'ai faite avant de poser un pied ici ? Je me suis renseigné sur absolument tout le monde et ton nom était évidemment sur la liste, c'est vrai quoi, après tout t'es l'assistant du rédacteur hm ? C'est toi qui écris les articles, c'est toi qui vas sur le terrain à piocher les meilleurs ragots à vendre pour quatre dollars ? Le binoclard se débattit et Ferdinand le bouscula violemment contre le mur, mettant à un terme à ses tortillements inutiles. Arrête de gigoter et écoute bien c'que j'vais te dire. Je sais que t'es une foutue puterelle, et si les sodomites comme toi ne sont plus brûlés vifs, crois-moi que ta tête finira au bout d'une corde si le nom de ma femme apparait dans ton putain de torchon ! Il lui arracha son carnet des mains tandis que le journaliste, le visage en sang, tomba à terre et toussa pour reprendre sa respiration. Comme il s'en était douté, quelques pages étaient dédiés à l'absence de son épouse et il avait même osé sous-entendre des discordes dans son couple. Enragé, Ferdinand lui donna un coup dans le flanc et déchira les pages concernées avant de lui jeter son bloc-note à la figure. Son regard essuya le corps pitoyable de l'assistant, alors qu'il passa une main dans ses cheveux et réajusta son costume. Je suis un homme de parole.

Sur ces mots, il quitta la ruelle comme si de rien n'était, finissant les quelques mètres qui le séparaient de l'hôtel. Ferdinand rejoignit la chambre, où Victoria devait certainement dormir. Se décharger sur cet homme l'avait soulagé et il se sentait mieux, dorénavant. Après s'être déshabillé, débarbouillé le visage et lavé les mains, il se glissa sous les draps, se collant contre le dos de sa femme. Sa main caressa ses courbes, tandis qu'il huma le parfum imprégné dans ses cheveux. Victoria... Ses baisers se déposaient, un à un, contre la nuque qu'il venait de dégager délicatement.


From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptySam 13 Mai - 0:33


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Elle tremblait. Pourquoi tremblait-elle ? Était-ce la fraîcheur de la soirée qui s’emparait alors d’elle ? Ou bien était-ce ce sentiment incroyable d’avoir su opposer son refus et d’avoir lancé une pointe acide à son époux, quand bien même il pourrait être le seul à la percevoir ? Elle sentait le plaisir extatique grandir en elle, prendre une place plus grande qu’elle ne le pensait, joignant ses mains pour mieux étreindre ses doigts et les retenir. Très bien. S’il avait pu la forcer, lui intimer de la suivre par sa simple présence appuyée, il n’en fit rien. Se pouvait-il qu’il ait compris ? Non, elle n’aurait pas dit cela. N’ai-je pas la femme la plus compréhensive qui soit ? Elle aurait pu croire qu’il voyait en tout ceci une once de sympathie de son épouse. Mais la main qu’il vint enserrer sur son épaule lui indiqua l’exacte opposé, les lèvres chaudes de Ferdinand venant se poser sur son front dans un baiser chaste. Remontez dans la diligence avec Louisa, vous serez emmenée à l’hôtel. Hochant la tête, simplement, elle avait souri au maire hochant légèrement la tête. « Monsieur Bennett, au plaisir de vous revoir, les jours prochains. » Encore faudrait-il qu’elle sorte de cet hôtel, pour cela. Car dans sa volonté de montrer son mécontentement, prétendre quelques incommodités qui la retiendraient fortement enfermée risquait de devenir une habitude certaine.

On l’aida à reprendre place dans la diligence et, quand celle-ci fut enfin lancée, Victoria s’autorisa à fermer les yeux avant de soupirer longuement. Louisa avait machinalement tendu sa main, l’étreignant avec douceur. « Madame… C’est votre droit de rentrer vous reposer. Vous avez une mine terrible et ce n’est pas bon pour l’enfant de supporter ces salons où règnent la fumée qui vous fait suffoquer et l’enthousiasme parfois trop marqué de tous ces gens. » « N’as-tu pas entendu ? Ferdinand a visiblement tout planifié. Nous ne nous parlions pas même quand nous sommes partis ce matin et maintenant… Qu’espère-t-il ? Me voir m’adoucir à l’aide de rubans et de compagnie féminine ? » Elle poussa un petit cri agacé, ôtant ses gants avec une rage non dissimulée. La suite du voyage se fit dans le silence, Victoria tentant de maîtriser les tremblements de son corps.

L’hôtel n’était pas très loin et, la portière du véhicule s’ouvrant, une main apparut pour mieux l’aider à descendre. Elle rencontra le tenancier de l’établissement qui lui assura confort et service sans restriction. Affirmant alors la nécessité pour elle d’avoir un en-cas, on lui précisa qu’il serait monté à l’étage dans les plus brefs délais. On leur avait privatisé l’ensemble du dernier étage, les chambres étant alors plus grandes car sous les combles, sans plafond pour abaisser les pièces. « Bien… Ferdinand arrivera plus tard, vous pourrez lui indiquer sa chambre, mais il faudra que vous informiez les valets de l’emplacement de celle-ci pour qu’ils puissent y installer ses affaires… » Elle sentit l’hésitation de l’homme. Quelque chose, dans ce qu’elle venait de dire, avait visiblement fait tiquer le gérant qui ne savait plus sur quel pied danser. « Madame, c’est-à-dire que… Monsieur Stanford a exprimé le souhait explicite de vous faire préparer une chambre commune et… Rien que cela. » Le salaud. Que se serait-il passé, si elle n’avait pipé mot dans cette diligence ? Si elle avait refusé de lui pardonner… ? Les mesures ne dataient pas de l’instant. Les consignes avaient été données auparavant. Victoria s’était tendue et ce fut Louisa qui vint à son secours, contre toute attente. « Dans sa condition, madame Stanford peut avoir besoin d’un espace plus grand pour dormir. Cette seconde chance n’est là qu’en prévision d’un sommeil difficile à trouver. Monsieur Stanford aura certainement donné ses consignes en omettant cette précision. » Victoria plaqua un sourire, à la fois fière de la jeune domestique et essayant d’apprivoiser l’homme qui, dans une multitude de courbettes, assura que cela serait fait selon les désirs de madame.

On les conduisit dans les appartements qui seraient les leurs, Ferdinand et Victoria partageant alors la suite la plus luxueuse de l’hôtel. Un petit salon était attenant à la chambre. Les domestiques enchaînèrent alors les aller-retours dans la pièce, déposant les malles et les valises, rangeant dans les armoires et les commodes les vêtements de chacun. Pendant ce temps, on avait mené une collation à Victoria qui n’aurait su se résoudre d’aller trouver le sommeil en ayant le ventre vide. Quand le ballet des domestiques fut achevé, Louisa la rejoignit. Victoria avait les yeux rivés sur la ville, éclairée seulement par des bougies et des lanternes. « Madame… Tout est prêt. » Laissant le silence retomber légèrement, n’esquissant pas le moindre geste, elle finit par soupirer. « Ai-je fait une erreur, Louisa, en venant ici ? » La domestique accusa la question avec sérieux avant de répondre. « Au moins, madame… Vous avez eu le sentiment de venir de votre propre chef… Mais j’ai peur qu’il n’ait jamais toléré que vous refusiez. » Baissant le regard, Victoria avait bougé, s’avançant vers elle, laissant la femme de chambre l’aider à se dévêtir. « Cela se voit de plus en plus. » Elle avait dit cela avec un léger sourire alors que Victoria, en tenue d’Eve, passait une main sur son ventre rond. « Je peux au moins vous dire, madame que… Monsieur a pris un rendez-vous pour vous auprès d’un homme de science afin de vous faire examiner. » Evidemment. Et c’était certainement pour cela qu’il tenait tant à ce qu’elle vienne. Il ne serait plus question d’aller voir le docteur Riagal, désormais. Passant sa chemise de nuit, Victoria finit par congédia Louisa, prenant place dans le lit glacial. Avisant le côté vide, elle espérait que Ferdinand comprendrait les différents messages qu’elle avait pu lui adresser, que ce soit directement, ou en faisant préparer cette autre chambre. Soufflant la bougie à ses côtés, elle avait enfoui sa tête dans les oreillers et ne tarda pas à trouver le sommeil, emportée par la lassitude du voyage.

Quand elle rouvrit les yeux, ce fut à cause de bruits qui semblaient se faire entendre autour d’elle. De l’eau qui coulait, le tissu glissant sur le sol… Elle ne comprit pas immédiatement ce qu’il se passait, encore dans un demi-sommeil. Elle prit conscience de cela quand, sans prévenir, un corps froid vint s’enquérir de sa chaleur, se glissant dans son dos. Une main aventureuse vint trouver le tissu pour mieux caresser ses courbes au travers de celui-ci. Elle sentait le souffle de l’homme contre son crâne puis, il murmura son prénom. Victoria… Le souffle lui tira un frisson d’effroi tandis que les lèvres de son époux se glissaient sur sa nuque, l’embrassant avec chaleur. Elle n’était pas sotte et comprenait ses intentions. Tout comme elle comprit qu’il faisait fi de sa volonté propre. Se tendant sous ses doigts, elle déglutit péniblement avant de prononcer d’une voix froide. « Je ne suis pas disposée à vous donner ce que vous voulez, Ferdinand. Pas ce soir. » Ni demain. Elle avait pensé la fin de sa phrase, ne sachant comment il réagirait alors. Se mouvant doucement, elle écarta sa main, quittant le lit assez rapidement pour mieux lui éviter de la retenir, d’affirmer son pouvoir sur elle. Ses longs cheveux châtains tombaient en une cascade dans son dos, le tissu transparent de sa chemise de nuit jouant avec les lumières chatoyantes des bougies.

Elle sortait d’un sommeil sans rêve et n’avait nulle envie de s’énerver. Elle ne voulait pas ce conflit maintenant. Mais il lui semblait inévitable tant il ne semblait pas disposé à l’écouter. A l’entendre. Croisant les bras sur la poitrine, elle fronça les sourcils parfaits qui surplombaient son regard. « Avez-vous seulement envisagé que je puisse me montrer réfractaire à vous donner mon pardon, Ferdinand ? Ou bien me manipulez-vous tant que vous saviez que j’y cèderais naïvement pour prendre des dispositions engageant une telle proximité entre nous, en ces lieux ? Bodie ne parviendra pas effacer ce qui a pris place à Crimson Town, pas si vous n’essayez pas de vous racheter véritablement, et comme vous m’avez assuré le promettre. Et ce ne sera pas avec des rubans et en obligeant des femmes de bonne famille à combler le vide que vos manigances politiques créeront que vous pourrez le faire. Ce n’est pas ainsi que vous retrouverez votre femme, pour vous citer. » Immobile, elle le toisait de sa hauteur. Les mots suivants seraient difficiles à dire car elle ne les avait jamais prononcés et elle connaissait leur poids. Mais elle devait les dire. « J’ai fait préparer une autre chambre. Si vous refusez de vous y rendre, alors c’est moi qui y prendrait mes quartiers, pour l’entièreté de ce voyage. »


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyDim 14 Mai - 22:52




La voix de Victoria coupa court aux caresses de l'époux, qui à son tour ouvrit les paupières pour constater qu'il ne rêvait pas et qu'elle semblait avoir entretenu son état irrité d'il y a quelques heures. Les femmes étaient décidément des créatures capables de faire mûrir des ressentiments aussi longtemps qu'une bonne mise en bouteille. Le visage de Ferdinand montra de l'incompréhension tandis que sa femme quitta le lit, s'éloignant de lui comme de la peste, du moins c'était ainsi qu'il le prit. Vous n'êtes pas disposée à quoi, Victoria ? lâcha-t-il en sentant lui aussi l'irritation le gagner. Il était fatigué de cette tiède attitude et de cette sensibilité qui semblait arranger son épouse lorsque ça lui chantait. Il avait l'impression de l'avoir battue et qu'elle ne s'en remettait pas d'une telle violence. Pourtant la réalité était toute autre et elle n'avait pas réellement à se plaindre de sa condition, n'est-ce pas ? D'autres femmes n'avaient pas tiré le gros lot et se retrouvaient avec des maris qui levaient la main aussi facilement que lui la couvrait de cadeaux. De dormir avec moi ? Vous pensiez peut-être que j'allais vous sauter dessus comme un sauvage ? Il ne haussa pas le ton mais ne cacha pas une seule seconde la lassitude et l'énervement qui le gagnait.

En se redressant contre le sommier du lit, Ferdinand toisa Victoria en cherchant à comprendre ce qu'il lui prenait. Et si vous en veniez au fait et m'expliquiez quelle mouche vous a piquée ? A cela elle lui fit tout un discours sur le pardon et le fait qu'il devrait véritablement se racheter. Il eut un rire nerveux, presque amusé par ces paroles naïves qu'il ne prit nullement avec des pincettes. Et ce ne sera pas avec des rubans et en obligeant des femmes de bonne famille à combler le vide que vos manigances politiques créeront que vous pourrez le faire. Il était épuisé du voyage, fatigué de la courte réception et voilà qu'elle en remettait une couche avec ces lubies de dames, ou quoique ça puisse être. L'homme quitta les draps, tranquillement, trop tranquillement. Il se caressa machinalement la barbe en s'approchant de Victoria, toujours debout au milieu de la pièce.

Ne me parlez pas de mes manigances politiques dont vous ne savez strictement rien. Ce n'est pas pour rien qu'aucun des sièges du Parlement n'est occupé par une femme. Si vous avez tout ce dont vous désirez aujourd'hui, c'est bien parce que je me suis démené et tué à la tâche pour vous offrir absolument tout. Vous voulez cette robe ? Vous l'avez ! Ce bijou ? Vous l'avez ! Ces foutus livres d'idéalistes et de rêveurs, vous les avez ! Son regard émeraude glissa sur le visage angélique de la blonde. Oh Ferdinand l'aimait, mais elle le rendait fou, à bien des égards et à tous les niveaux.
Et que cela soit clair dès maintenant, je ne vous ai pas prévu qu'un vulgaire essayage avec les stupides poules pondeuses de Bodie. Mais pour qui me prenez-vous, après toutes ces années ? Comme s'il était assez stupide, comme si ces efforts se résumaient à de telles bassesses.

La lumière des lanternes éclairaient son visage, laissant entrevoir les quelques rides sur le coin de ses yeux, ses muscles tendus sur son torse et ses bras. La tension était palpable autant dans l'air que sur sa silhouette figée face à son épouse. Je n'irai dans aucune autre chambre et vous resterez avec moi, ici, si vous souhaitez réellement arranger les choses. Sur ces mots il lui tourna le dos et alla vers le buffet où les verres et les bouteilles étaient stockées, puis se servit un fond d'alcool fort afin de faire passer plus facilement ce moment désagréable.

From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptySam 20 Mai - 1:05


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Vous pensiez peut-être que j’allais vous sauter dessus comme un sauvage ? C’était un constat bien triste, mais c’était bien ce qu’elle pensait, en effet. Ne comprenait-il donc pas comme ses méthodes et ses manières récentes avaient pu l’effrayer ? Comme un acte isolé venait renforcer ce qui était une norme, dans l’esprit de la jeune femme ? Elle craignait ces moments d’intimité qu’elle avait pourtant si longuement désiré. Parce que ce qu’il avait fait, malgré elle, avait rompu quelque chose avec violence.

Cherchant à exprimer son opinion, à faire entendre sa voix, elle l’observa, assis dans le lit, la toisant depuis cette posture avant de quitter les draps. Avec une lenteur presque exagérée, il vint lui faire face, Victoria réalisant alors un pas en arrière, la peur s’invitant dans son esprit, la proie marquant sa faiblesse par un geste aussi indésiré qu’indésirable. Pour autant, son regard ne se baissa pas, la glace azurée de son regard le suivant alors qu’il la toisait depuis ses émeraudes dans lesquelles la lueur des bougies venait faire naître un feu brûlant. Les bras toujours croisés sur sa poitrine, elle retint un frisson, se canalisant entre ses mains frêles, cherchant à contrôler l’air qui entrait et sortait de ses poumons tandis que son palpitant lui dictait sa loi, s’emballant allègrement pour atteindre un rythme qu’elle ne pensait pas même humainement tenable.

Ne me parlez pas de mes manigances politiques dont vous ne savez strictement rien. Et pourtant, elle n’aspirait qu’à cela, les connaître. Elle ne souhaitait que le comprendre plus encore et pouvoir converser avec lui de ces sujets qui, trop longtemps, l’avaient intéressé davantage que sa propre épouse. Combien de fois s’était-elle entendu dire qu’il n’avait nullement le temps, qu’il était attendu par un tiers pour affaire ou encore qu’il ne dormirait que bien tard et qu’elle ne devait nullement l’attendre ? Elle avait cru, en son for intérieur, que Crimson viendrait bouleverser tout ceci par l’isolement contraint que subissait la petite bourgade dans laquelle ils s’étaient enterrés. Et cela avait su fonctionner, au début. Dès son arrivée, Ferdinand avait repris ses quartiers dans sa chambre, partageant sa couche en un nombre qui ne tarda à égaler le nombre de fois qu’il avait su le faire l’année précédente, simplement en l’espace de quelques semaines. Victoria, doucement, était retombée amoureuse de cet homme, comme si elle revivait l’année de ses vingt ans, comme s’ils étaient de retour en lune de miel. Mais sous ce bonheur illusoire, il ne tarda pas à retrouver ses travers. Sa blessure avait eu quelque chose de bénéfique, l’obligeant à demeurer en convalescence, l’épouse refusant de céder à ses caprices d’enfant, lui rappelant qu’elle était toute à lui et qu’elle espérait le voir revenir à elle. Les manigances politiques ne faisaient que l’éloigner d’elle, tant qu’il la garderait à l’écart de cela. Et sous quel prétexte ? Ce n’est pas pour rien qu’aucun des sièges du Parlement n’est occupé par une femme. C’était un coup bas. Un coup de poignard qu’elle encaissait depuis des années, rappelée à son sexe faible et à ses obligations en lien avec celui-ci. De lui, on attendait des changements qui impacteraient le monde. D’elle, on espérait une maison convenablement tenue et quelques mouchoirs joliment brodés. On la prenait pour plus sotte qu’elle n’était et si elle avait opiné du chef jusqu’alors, Victoria réalisait combien cette position lui déplaisait.

Enumérant ce qu’il pouvait lui offrir en échange, rappelant sa place de maître au sein de leur maison, elle pinça les lèvres. Il ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre. Relevant les mots de la jeune femme, lui assurant avoir prévu plus que cela, il lui posa une question qui résonna bien différemment. Pour qui me prenez-vous, après toutes ces années ? Avait-elle réellement une réponse à cette interrogation, tant il lui semblait soudainement complexe de le comprendre. Si une part d’elle refusait de le désaimer et l’adorait toujours, une autre enchaînait les questions et cherchait les réponses dans des comportements et des mots. Et les réponses qui lui parvenaient, au travers de tout ceci, n’avaient finalement rien de ce qu’elle avait espéré.

La tension régnait dans la pièce et Victoria était encore à demi dans ses songes, peinant à se concentrer pour mieux lui répondre. Au lieu de cela, elle contempla un instant les muscles de son corps qui se contractaient, ces bras qui semblaient se tendre pour s’achever en poing, en leur extrémité. Avait-il l’intention de la battre ? de la frapper ? Oserait-il seulement le faire ? Elle ne pouvait y croire. Il l’aimait. Elle savait comme son amour pouvait être toxique mais c’était la plus solide des barrières face à la violence… Jusqu’à ce qu’il franchisse une première fois la ligne en manquant de la forcer à céder à sa volonté, à ses pulsions d’homme. Et c’était cet unique souvenir douloureux qui l’empêchait de vois uniquement Ferdinand comme l’époux attentionné qu’il pouvait être. Une poignée de minutes avait entamé des années de mariage. Alors comment réparer ce tort ?

Je n’irai dans aucune autre chambre et vous resterez avec moi, ici, si vous souhaitez réellement arranger les choses ? Sur ces paroles, il se détourna d’elle, la laissant ouvrir la bouche pour mieux encaisser la bêtise d’une telle déclaration. « Sous-entendez-vous que c’est à moi de le faire ? Que c’est moi la fautive ? » C’était culotté. Et c’était surtout au-delà de ce qu’elle pouvait supporter. Elle avait poussé sa voix, se moquant royalement de l’éventuelle écoute que certains pourraient porter à leur conversation. Les membres de leur personnel étaient déjà au courant, après tout. « Je n’ai que faire des robes et des bijoux, Ferdinand. Je n’ai que faire de votre rang et de votre position. Pas si cela me coûte mon époux. Pas si cela nous coûte ce que nous avons noué, l’un envers l’autre. » Autrement dit, sa tolérance envers la politique avait ses limites et il semblait qu’elle en ait atteint une partie. « Que suis-je à vos yeux, sinon une de ces poules pondeuses, également !? Votre souhait d’obtenir un enfant, bientôt, sera comblé alors pourquoi diable vous faudrait-il vous attarder plus encore sur votre épouse ? Est-ce pour cela que vous m’avez épousé ? Est-ce dans cette optique que vous avez, durant toutes ces années, fait mine de vous intéresser à moi ? Serai-je disposée à vivre comme bon me semble après la naissance de cette enfant ? A moins, évidemment qu’il ne s’agisse d’une fille. » Victoria était une femme. Mais si les femmes ne maniaient aucunement les armes, elles avaient appris à faire des mots des couteaux acérés. Elle savait ses paroles blessantes et jouait volontairement de ces sarcasmes. Intérieurement, une petite voix lui soufflait qu’elle allait ramener le monstre qu’elle avait entraperçu et que c’était lui qu’elle voulait affronter.

« Après toutes ces années, Ferdinand, il semblerait que je ne connaisse qu’une infime partie de vous. Et même en sachant cela, vous faites mine de ne pas comprendre ce qui m’effraie et ce qui me rend si amère et si vindicative. » Elle soupira longuement, calmant les intonations de sa voix. « Alors je vais aller dormir dans cette autre chambre. Parce que je refuse de partager ma couche avec un inconnu… Alors qu’allez-vous donc faire pour me retenir ? M’agripper le poignet et me plaquer contre un mur ? Me jeter de force sur ce lit ? » Elle le défiait ouvertement du regard, avisant un instant la distance, certes raisonnable, qui la séparait de la porte. Prenant une profonde inspiration, elle avait relevé le menton pour mieux le dévisager, lui qui espérait brûler ses démons à coup d’alcool.


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyDim 28 Mai - 0:21




Les femmes étaient des créatures viles et malicieuses, lorsqu'elles se mettaient à l'oeuvre. Ferdinand Stanford osbervait la sienne non plus comme son épouse, mais comme une inconnue qui se tiendrait devant lui. Ne déformez pas ce que je dis, je ne pointe du doigt aucun fautif, rétorqua-t-il sur un ton agacé. Il était évident qu'en tant que mariée, elle se devait de tout faire pour arranger les différends dans son couple tout comme pour lui, que cette tâche incombait également. Dans la santé et la maladie, dans le bonheur et dans les épreuves, Victoria ! dit Ferdinand en répétant le serment de leur mariage.
Ce qu'elle dit ensuite lui arracha une grimace telle qu'il lui tourna le dos pour qu'elle ne voit pas à quel point la rage montait petit à petit en lui. Il serrait des poings, en cherchant quelle mouche avait piqué sa femme mais surtout, de quel droit pensait-elle pouvoir élever le ton face à lui ? Cette assurance qui sembla naître en Victoria venait bien de quelque part, et comme une flamme naissante au milieu des braises, il allait l'étouffer pour la faire disparaître.

CELA SUFFIT ! Vous êtes une femme, vous êtes MA femme, et il est hors de question que vous vous croyiez permise d'une telle attitude indigne ! cria Ferdinand en ayant saisit cet objet dans sa main, il ne savait pas ce dont il s'agissait, mais c'était assez dur pour le décharger de sa colère tandis qu'il se fracassa contre le mur. Il n'avait pas visé son épouse, à aucun moment elle n'avait été une cible, mais il avait besoin de détruire pour se canaliser.
Mon rang et mon statut, vous en aviez connaissance bien avant de porter mon nom. Mes ambitions, vous les connaissiez tout autant. Ce n'est pas maintenant que vous allez me faire un plaidoyer sur la tristesse de votre vie car c'est inacceptable, Victoria, quand il suffit de regarder par-delà votre foutue fenêtre pour voir ce qu'est la misère ! Vous voulez vivre comme eux, hm ? Alors qu'il pointait du doigt l'extérieur, sa question réthorique suspendue à ses lèvres, il la dévisagea. J'ai... un devoir... envers mon pays, c'est clair ? Votre seul travail consiste à m'accompagner lorsque je me montre, c'est la seule chose que je vous demande de faire en lieu public, et vous arrivez à être aussi froide et désagréable avec des gens qui n'attendent qu'une putain d'occasion pour me trahir ! Ferdinand n'en revenait pas qu'elle ose souligner son travail, le temps que cela pouvait lui prendre et tout ce qu'il impliquait en général dans leur quotidien. Estimez-vous heureuse de ne pas vous tuer le dos à labourer des champs et avoir les mains crasseuses en fin de journée pour survivre !

Ce n'était cependant rien de tout cela qui le navra, dans le discours de Victoria. La chose qui lui fit l'effet d'un poignard en plein coeur était ce peu de considération qu'elle semblait lui penser à son égard. Croire qu'il ne l'estimait qu'au simple titre de "poule pondeuse", lui qui voyait en elle absolument tout et qui avait reposé son coeur entre ses fines mains. Comment pouvait-elle simplement croire cela, lui qui n'avait que peu partager sa couche lorsqu'ils étaient encore à San Francisco. Près du buffet où son verre vide trainait dangereusement sur le bord, Ferdinand se laissa soutenir contre le mur. Il fixait Victoria presque sans ciller, ses pupilles dévoilant cette infinie tristesse qu'il éprouvait à ce qu'elle pouvait croire de sa personne. Très bien, répondit-il simplement, au vu de vos paroles vous semblez vouloir que notre mariage ne soit qu'un mariage arrangé ? C'est bien cela ? Vous voulez accoucher et que je vous laisse ensuite pleine liberté ? Son regard émeraude la toisa sévèrement. Et bien tout mariage arrangé veut un héritier mâle, donnez-le moi et vous serez libre de courir toute nue dans les champs si c'est cela qui vous tente, avait-il vociféré en traversant la pièce jusqu'à elle, pour finir par ouvrir la porte et la claquer derrière lui.

En sortant dans le couloir, le Gouverneur tomba sur trois membres du personnel qui semblaient avoir les oreilles bien tendues. Vous trois, si j'apprends qu'un seul mot échangé avec ma femme sort de ces murs, je vous ferai tous pendre pour trahison. Les jeunes gens hochèrent vivement la tête, les yeux exhorbités, tandis que Ferdinand marcha le long du mur vers la chambre la plus éloignée de son épouse. Il n'allait pas s'emporter plus que de raison cette nuit. Elle venait de gâcher plusieurs semaines d'organisation, d'activités et de soirées mondaines comme auparavant.

From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyLun 29 Mai - 15:00


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Ne déformez pas ce que je dis. Ce n’était pas une déformation, c’était une interprétation de son propos. Peut-être n’était-ce pas ce qu’il souhaitait exprimer mais c’était ainsi qu’elle avait compris ses dires. A demi-mots, Ferdinand l’incriminait pour des faits qu’elle n’avait pas commis. Evoquant les vœux qu’ils avaient échangé lors de leurs Noces, elle pinça les lèvres. Ces vœux, elle s’employait à s’en montrer digne, à les respecter et c’était un véritable poignard glissé entre ses vertèbres que de les lui rappeler de la sorte, de souligner qu’elle n’était pas épouse irréprochable. Alors, à couteaux jetés, elle répliqua de sa langue acérée, forçant la colère de l’homme à s’exprimer. Et le monstre à se montrer.

Il hurla, le visage crispé par la rage alors qu’il se retournait vers elle, jetant un objet qu’elle n’eut le temps d’identifier avant sa collision avec le mur, le tintement de sa rupture la faisant sursauter, un cri retenu par une main gracile placée devant ses lèvres. Ma femme. Une fois de plus, il affichait une possessivité exacerbée sur elle. Une fois de plus, il marquait son ascendant et son pouvoir sur elle, lui assurant qu’il ne souhaitait plus l’entendre ou la voir oser marquer son mécontentement qu’il qualifiait d’indigne. Les yeux clairs de la jeune femme restèrent fixés sur lui alors qu’il poursuivait, lui rappelant qu’elle était au fait de ses ambitions et de son rang avant d’avoir accepté de l’épouser. C’était vrai, oui. Mais Victoria avait espéré que le mariage acté, elle puisse le voir délier sa langue à ce sujet, qu’elle puisse l’entendre davantage lui parler de ce qu’il tramait loin de ce qu’elle pouvait voir. Ferdinand n’avait fait que cultiver le silence et les secrets et aujourd’hui, alors qu’il l’avait accusée d’en avoir, elle peinait à lui faire comprendre qu’elle n’attendait de lui que de la franchise et que de la considération. Quel homme pouvait traiter sa femme de la sorte et espérait la voir continuer ses minauderies ? Si, en public, tous les couples jouaient aux amoureux transis, Victoria savait que les histoires n’étaient pas si tendres, une fois les portes closes.

Elle n’était pas malheureuse. Elle n’avait à se plaindre de la misère. Elle déplorait simplement sa jalousie et son absence. Elle espérait le voir lui donner une confiance aussi aveugle que réciproque. Au lieu de cela, il avait fait le chois de la rabaisser, y compris dans leur monde privé qu’ils partageaient en duo. Elle ne savait plus même pourquoi. Elle perdait pied, et ne savait plus comment procéder pour retrouver sa tendre moitié. Votre seul travail consiste à m’accompagner lorsque je me montre. Un nouveau coup de poignard sembla lui être asséné et si elle n’avait pas été si choquée, elle aurait certainement nécessité de trouver une assise. N’avait-elle pas joué ce jeu ? N’avait-elle pas excellé ? Quel rapport cela avait-il avec leur conflit initial ? Vous arrivez à être aussi froide que désagréable avec des gens qui n’attendent qu’une putain d’occasion pour me trahir. Était-ce cela ? Lui en voulait-il d’avoir décliné l’invitation plus que tardive de ce soir ? Elle était lasse. Elle était épuisée. Lui qui avait dormi semblait ne pas comprendre qu’elle puisse avoir été éprouvée par un tel voyage, d’autant plus en sa condition. Alors, c’en était trop. Qu’importaient les labours et les champs, finalement, car ce qu’il lui demandait perpétuellement était plus éprouvant que tout travail exécuté par quiconque. Nulle autre femme n’aurait su encaisser cette pression perpétuelle, quand bien même elle aurait été aussi gâtée. A cet instant, Victoria douta. Elle douta de son avenir, elle douta de sa capacité à pouvoir supporter tout ceci encore longtemps. Alors elle contre-attaqua.

Ferdinand passa de la colère à la peine et l’espace d’un instant, une expression bien similaire fut lisible sur leurs visages. La souffrance les dévorait de part et d’autre et ce fut finalement à l’homme de trouver les mots les plus rudes. Evoquant l’arrangement de leur mariage, il la soupçonna de ne plus vouloir nourrir cet amour pourtant réciproque qu’ils éprouvaient. La liberté. Elle la désirait, oui. Mais elle la désirait en sa compagnie et uniquement ainsi. La liberté, pour elle, n’était pas celle qu’il lui imaginait, débarrassée de lui et des devoirs qui lui incombaient en tant qu’épouse. Tout mariage arrangé veut un héritier mâle. Donnez-le moi et vous serez libre. S’il ne l’avait atteint jusque-là, ces derniers mots attinrent son cœur avec douleur. Il était passé à ses côté, la jeune femme l’observant avec peur alors qu’il atteignait la porte, la claquant avec force, provoquant un nouveau sursaut. S’il eut craint de réveiller quiconque, il s’était assuré d’avoir l’attention de tous. Là, dehors, elle l’entendit gronder sur ce qu’elle devina être des membres de leur personnel réveillés par les cris. Alors, prenant conscience qu’il s’agissait là de la fin de leur houleuse discussion, elle se laissa tomber à genoux, ses mains trouvant le sol alors que les sanglots secouaient sa carcasse frêle. Prostrée dans sa chambre, elle pleura, encore et encore, incapable de s’apaiser et de se calmer. Attirée par les cris étouffés de sa maîtresse, Louisa avait fini par faire son entrée, sans prendre la peine de s’annoncer, se précipitant vers Victoria pour mieux la regarder. « Madame ! Êtes-vous blessée ? Vous a-t-il… ? » Elle n’osait finir sa phrase mais la blonde devina ses propos, hochant la tête de gauche à droite.

Il lui fallut plusieurs longues minutes pour se calmer, pour s’apaiser. Et alors que les choses se dessinaient dans sa tête, l’action la plus approprié se dessina à elle.« Louisa… Je veux rentrer… » La domestique la considéra un instant, l’observant avec intensité. Une telle démarche ne serait pas sans conséquence et elle devait s’assurer que Victoria en avait bien conscience. Mais face à la détresse de sa maîtresse, la jeune métisse finit par hocher la tête. « Bien madame. Je demanderais à ce qu’on prépare une diligence pour Crimson demain… » « Non… Pas Crimson… Le train Louisa. Je veux rentrer à San Francisco. » La peur passa dans le regard de la femme de chambre. Cela ne faisait que devenir plus compliqué. Elle hésita. Et pourtant, elle ne pouvait pas se détourner de celle qu’elle servait sans mot dire depuis des mois. « Comme vous le voudrez, madame… Je pourrais faire mener un télégramme demain si vous le souhaitez pour prévenir Mrs Davis de votre venue. En attendant, laissez-moi vous recoucher… » Epuisée, tant par ce combat qui durait depuis des semaines que par cette journée particulière, elle acquiesça, n’ayant nul argument à apporter pour la contredire.

***

« Qu… Quoi ? » Elle avait pâli. Louisa avait serré les poings alors qu’elle avait reçu la lourde tâche de lui annoncer l’échec d’une telle échappée. « Je suis désolée, madame… Monsieur Stanford a… Il a menacé tous les membres du personnel qui chercheraient à aller à l’encontre de sa volonté. Sans l’aide de personne, je ne peux pas… Je ne peux pas vous aider à regagner San Francisco comme vous le souhaitez. Et… On m’a fait savoir que monsieur vous attend pour… Le petit-déjeuner qui ne vous sera donc pas servi en chambre. » Elle avait baissé le regard. Victoria la dévisageait, soudainement terrorisée. Il sait. Comment ? Qui ? Quelqu’un l’avait trahie. Quelqu’un avait affirmé son allégeance envers le maître de la maison et non envers elle. Et Ferdinand avait eu connaissance de ses projets, les contre-carrant d’un revers de la main, faisant mine de rien en la convoquant même pour le petit-déjeuner. Louisa était désolée, cela se lisait sur ses traits. Si elle avait pu se présenter à la place de sa maîtresse à ce repas, elle l’aurait fait. Mais c’était impossible. Victoria serait seule face à un Ferdinand qui savait comme elle avait tenté de s’échapper, de s’en retourner dans le nord de la Californie. Qu’avait-elle espéré ?

Reprenant son souffle, elle finit par demander à ce que la jeune femme à ses côtés réajuste sa coiffure en conséquence. Elle ne pourrait souffrir de nouvelles remarques. Elle ne saurait l’entendre lui dire comme elle n’était pas à la hauteur. Alors ce fut en reine que la jeune femme fit son entrée, rejoignant Ferdinand à sa table dans un silence profond et éloquent, prenant place face à lui, lui accordant ses prunelles d’azur pour mieux lire dans ses émeraudes la colère qui devait l’animer. L’homme énonça les intentions de la journée et elle se contenta d’acquiescer. La fatigue était toujours là, la nuit n’ayant guère été reposante. Elle ne souhaitait pas le contrarier à nouveau. Elle ne souhaitait plus l’affronter. Elle voulait simplement s’éloigner et l’opportunité fut plus présente que jamais quand il évoqua les essayages chez la modiste, en compagnie de l’épouse du maire de Bodie et de leur fille, ainsi que de deux autres femmes de personnages éminents de la ville. Alors, Victoria avait hoché la tête, souriant maigrement en le remerciant presque de cette attention qu’il avait réservé pour elle. Puis, il lui fit part de son souhait de la voir à 18h devant l’hôtel pour passer la soirée en sa compagnie. Là encore, elle ne put que hocher la tête en silence, incapable de renoncer à sa volonté.

Emportée dans cette journée, elle fut presque soulagée de ne pas croiser le regard de son époux. Ces femmes n’étaient pas inintéressantes mais les conversations qu’elles eurent étaient des banalités presque affligeantes. Evidemment, la jeune femme obtint quelques invitations pour le thé ou les diners à venir, l’épouse Stanford offrant toujours la même réponse, ne sachant pas si des choses étaient d’ores et déjà prévues, insistant sur la surprise qu’était ce voyage. Alors, on loua l’ingéniosité de Ferdinand et cet amour qui gâtait la jeune femme qui avait répondu par un sourire. On la félicita pus que de raison pour l’enfant à venir, et si on chercha à rassurer la future mère, on évoqua aussi quelques peines. La légèreté de ces conversations eut don de lui redonner du baume au cœur, ne lui permettant pourtant pas entièrement d’oublier le déroulé de la veille. On l’encouragea à choisir une toilette qui n’était pas dans ses habitudes et c’est ainsi qu’une robe couleur jonquille se retrouva dans une boîte. Remerciant celles qui lui avaient proposé un instant plaisant, le thé venant réchauffer son cœur, elle regagna l’hôtel vers 15h, tant pour se reposer que pour se préparer. Ainsi, à l’heure dite, elle descendit les marches de l’hôtel afin de rejoindre Ferdinand, vêtue de cette nouvelle robe qui avait déjà reçu mille éloges.


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyJeu 1 Juin - 20:29




Sa nuit ne fut agitée par aucun rêve. Seul un trou noir et béant ouvrant la gueule pour mieux le dévorer tandis qu'il était assommé par l'irritation, la fatigue, la peine immense de s'être endormi fâché avec Victoria. Il lui fallut une bonne heure pour réussir à sombrer dans les bras d'un Morphée qui ne fut nullement tendre avec lui. A son réveil, aucune de ses émotions ne s'était apaisée et il dut se faire violence pour se lever afin de commencer cette journée. Ferdinand n'avait pas envie de l'affronter, mais cette pensée s'envola très vite dans les oubliettes de sa conscience ; toute sa vie, il avait été éduqué pour faire face aux difficultés et aux imprévus. Petit, il n'avait pas eu le droit de baisser les bras dans les matières compliquées que lui enseignaient ses professeurs privés, il n'avait pas eu le droit de dire non à des activités qui ne l'intéressaient guère. En vérité, il n'avait jamais eu réellement le droit de donner son avis, de refuser, de ne pas satisfaire. Grandir dans cette tension constante et cette obligation d'être au meilleur niveau, de tout le temps devoir se surpasser, l'avait rendu imbu de lui-même... Tout cela avait donné naissance au monstre qui se tapissait en lui, surgissant lorsque le Ferdinand qu'il aurait été sans toutes ces mascarades souhaitaient prendre le dessus.

A peine avait-il enfilé un peignoir qu'on toqua à la porte. Il ne répondit pas, feignant d'être encore endormi, et se versa un verre d'eau. A nouveau on toqua, et cette fois il cria. QUOI, BON SANG ? La porte s'ouvrit lentement, comme si on craignait recevoir son courroux en plein visage. Puis son coeur rata un battement en pensant que cela aurait pu être Victoria... heureusement, ce fut le visage d'un membre de l'hotel qui s'annonça.
Excusez-moi de vous déranger si tôt, Mr. le Gouverneur, mais pouvons-nous faire vos bagages le temps que vous preniez le petit déjeuné avec Madame ?
Ferdinand haussa un sourcil, il ne saisissait pas la question et misa d'abord ce malentendu sur l'incompétence du personnel. Quels bagages, nous sommes arrivés hier soir. Le jeune homme déglutit. C'est que Mrs. Stanford a demandé à ce qu'on prépare ses bagages et le trajet jusqu'au train est ass... Le politicien le coupa de la même façon qu'il le ferait avec un républicain de la Chambre. Il avait compris. Vous n'allez préparer aucun bagage, nous restons, ordonna-t-il en s'avançant vers l'employé. Faites bien passer le message à tous les membres du personnel. JE donne les ordres et tout passe par moi. Est-ce que c'est clair ? Le jeune homme hocha fébrilement la tête et referma la porte.

Ferdinand Stanford regarda la rue depuis sa fenêtre, buvant machinalement son eau, les pensées rivées vers sa dispute de la veille. Il tenta de comprendre comment ils avaient pu en arriver là quand tout avait si bien commencé. Ses doigts serraient si fort son verre que leur jointure avait pris une couleur immaculée. Ses lèvres commençaient à trembler, ses yeux à brûler et sa mâchoire se crisper, tandis qu'il retenait des larmes qui n'avaient pu couler depuis des années. Oui, Ferdinand ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait simplement pleuré et il ne s'étonna pas que ce soit Victoria qui réussisse à presque y parvenir. Dans cette chambre d'hôtel, où la solitude lui pesait davantage depuis qu'il venait d'apprendre qu'elle avait voulu fuir, il paraissait bien pitoyable à rester figé devant cette fenêtre.

En sortant de sa chambre plusieurs minutes plus tard, le Gouverneur était parfaitement apprêté, tiré à quatre épingles. Nul n'aurait pu se douter qu'intérieurement, sa fragilité était à son comble. Nul n'aurait pu deviner que ce masque hautain était là pour cacher sa profonde tristesse, que ces ordres vociférés étaient là parce qu'il ne savait pas communiquer positivement.

Mrs. Stanford a été averti de votre déjeuner, informa un serveur tandis que Ferdinand attendait à sa table. Il hocha la tête et replongea son nez dans le journal ; celui-ci avait été imprimé cette nuit et livré très tôt. Il était très intéressé par un certain article. Celui-ci fut satisfaisant ; on y parlait de sa présence à Bodie, de son apparition attendue à la soirée organisée par le maire, mais rien sur son épouse. Ainsi il avait été assez convainquant avec cet abruti qui avait pensé pouvoir nuire à sa réputation.
En voyant la silhouette de sa femme se dessiner dans son champs de vision, il lâcha le papier et se leva pour l'aider à l’assise. Bonjour, Victoria, dit-il sur un ton neutre. Il lui parla brièvement de la journée, suite à quoi ils mangèrent dans un silence pénible. Elle lui avait accordé un regard, quelques maigres sourires, mais son attitude entière témoignait de son mal-être. Une constatation que Ferdinand accusa gravement, en silence, ne montrant pas une ride qui se déformeraient sous l'agacement.

Leur journée respective passa ainsi, chacun de son côté. C'était sans doute une bonne chose pour calmer les ardeurs et prendre du recul, s'était dit Ferdinand qui ne savait plus quoi faire pour retrouver son épouse. Il dut néanmoins mettre tout cela de côté le temps d'une rencontre avec quelques hommes d'affaire, dans un lieu privatisé où seuls quelques élus avaient le droit de mettre le pied.
Sur les divans autour de cette table où gisaient cendriers, verres et bouteilles, le gouverneur était entouré de ses actionnaires ; Mr. Scott, un des dirigeants de la compagnie ferroviaire Union Pacific Railroad. Mr. Sampson, un magnat de l'exploitation des mines de cuivre. Mr. Smith, un boursier millionnaire. Plus les conversations allaient bon train, plus un nuage de fumée couvrait les plafonds de la pièce.
Mr. Scott, j'aurai pensé que le vice-président de la compagnie serait présent également ? dit le Gouverneur sur un ton qui n'avait rien d'amical. Son absence est décevante, étant donné que je l'avais expressément exigée pour parler de son attitude indiscrète auprès du Congrès. Est-il réellement stupide ou joue-t-il à l'idiot du village dans un but qui m'échappe encore ? Ses yeux se plissèrent, menaçant. Qu'il n'oublie pas qu'une grande partie du chemin de fer en chantier est sur MON territoire, sous ma protection, ma contribution et que mon argent n'est pas acquis. Mon influence face aux représentants de la Chambre est telle que je peux réduire à néant ses projets et faire de ces foutus wagons de vulgaires transports de céréales entre l’Illinois et le fin fond du Nebraska, est-ce bien clair ?
Fumant sa pipe pour garder contenance, Mr. Scott opina, cherchant déjà ses mots. Il voyait déjà s’envoler leur espoir d’une grande ligne transportant des millions de personnes à travers tout le pays et cette menace le fit frémir.  J'entends bien, Mr. le Gouverneur, et je ferai parvenir votre message. Mr. Wade est en constante recherche d'actionnaires et d'opportunités et il s'excuse de... Je ne veux pas connaître les raisons, aucune ne trouvera grâce à mes yeux. Si le Gouverneur peut se libérer, alors un simple vice-président n'aura aucun mal à le faire.

Le reste de la réunion se termina sur une note satisfaisante pour Ferdinand Stanford, qui s'en alla retrouver sa chambre d'hôtel pour se préparer avant dix-huit heures tapante. Un costume impeccable, sa coiffure habituelle, ces chaussures cirées et le voilà qui rejoignait l’entrée où attendait le transport. Debout à côté de celui-ci, Ferdinand attendait l’arrivée de Victoria. Il craignait voir Louisa arriver pour le signaler que Madame s’était désistée, car il espérait sincèrement que cette petite parenthèse de ce soir les aiderait à se rapprocher. Mais la voici qui arriva, vêtue dans une robe aussi resplendissante que sa porteuse. En temps normal il aurait souri, montrant son émerveillement, cependant leur différend lui empêcha d’ouvrir la bouche. La crainte de Victoria à son égard lui empêcha de l’embrasser, de la complimenter, de faire un geste brusque.

Sa main se tendit pour l’aider à s’installer dans la diligence, puis il la rejoignit, prenant place face à elle. Les chevaux prirent l’allure et les quelques minutes du trajet débuta alors. Dehors, le soir tombait lentement et les étoiles étaient déjà bien visibles dans le ciel. Le paysage était magnifique, tandis qu’ils longeaient la rivière au-dessus de laquelle Bodie était construite.

Je suis heureux que vous m’accompagnez, dit-il alors sans quitter le paysage des yeux. Il ne voulait pas croiser son regard pour y voir de la peur, voire de la haine. Sachez que je ne vous tiens pas rigueur d’avoir voulu rentrer à San Francisco, et que si votre famille vous manque, vous pourrez aller leur rendre visite après la naissance de notre enfant. Ferdinand en avait eu, du ressentiment, les premières heures de sa journée. Mais ce soir, tout s’était apaisé.

Plus ils se rapprochaient d'un certain bâtiment, plus les diligences se croisaient dans les rues. Beaucoup de gens marchaient vers l'opéra, qui donnait ce soir une représentation de la célèbre chanteuse lyrique Faith Lawrence. Leur sortie du carrosse attira plusieurs regards, s'attardant sur la robe de l'épouse du Gouverneur ainsi que lui-même, affichant un sourire travaillé destiné aux apparitions publiques. Ferdinand entoura naturellement sa femme d'un bras protecteur jusqu'à l'entrée, la foule était dense et il ne souhaitait pas qu'elle se fasse bousculer. Pas de file d'attente pour eux, on les redirigea vers la salle qu'ils pouvaient rejoindre tranquillement. Les portes n'ouvraient officiellement que dans dix minutes, ils avaient le temps de s'installer.
Cet endroit n'est pas aussi authentique et grand que le San Francisco Opera, mais il a son charme, vous verrez, expliqua-t-il en essayant du mieux qu'il put de crever l'abcès. Nos places sont en hauteur, nous serons à deux. Mais qui disait en hauteur, disait des escaliers à monter. Ils se retrouvaient face à ces marches et Ferdinand tourna un visage entendu vers son épouse. Victoria, vous comprendrez que dans votre état, je n'ai pas d'autre choix. Il jeta un coup d'œil aux alentours, avant de la porter comme sa princesse et gravir la montée jusqu'à l'étage...

From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptySam 10 Juin - 11:30


tumblr_inline_o9jph2VN2w1rifr4k_250.gifv


Il sait. La pensée était toujours là, rappel brûlant dans le fond de son esprit qui se refusait de partir alors même qu’elle lui faisait à nouveau face, pour la seconde fois de la journée. Descendant les marches avec élégance, une main se tenant à la rambarde de l’escalier alors que la seconde soulevait un pan de tissu de sa robe, lui évitant ainsi une maladresse qui aurait pu causer une chute, Victoria observa durant tout l’exercice le visage de son époux. Si elle tremblait, elle tâcha de n’en rien montrer, se présentant à lui comme la Reine qu’il exigeait d’avoir à ses côtés, et non pas comme la petite fille fragile et blessée qu’elle était pourtant à l’intérieur. Il ne dit rien ni ne fit rien alors qu’elle se présentait à ses côtés. Quittant l’hôtel, ils s’avancèrent vers la diligence et ce ne fut qu’à cet instant qu’il lui offrit sa main pour mieux l’aider à se glisser dans l’habitacle. S’installant le plus confortablement possible, elle avait laissé son regard couler sur l’ouverture opposée, le regard rivé sur la fenêtre tandis que son cœur battait avec force dans sa poitrine. Ferdinand avait pris place face à elle et le véhicule commença à bouger, les conduisant où Dieu seul le sait.

La jeune femme respirait le plus profondément possible, gardant le contrôle sur ses émois alors que son corps tout entier manquait de trembler. Les mains jointes sur ses cuisses, elle s’interrogeait sur les projets de la soirée. Il sait. Cela avait-il un lien direct avec l’endroit où il l’emmenait ? Comptait-il la punir d’avoir été si sotte, d’avoir pensé pouvoir échapper à ses griffes ? Je suis heureux que vous m’accompagnez. Le bleu de ses yeux quitta la vue de cette rue pour mieux l’observer, une instant, les iris vibrante de la peur qui lui tenaillait le ventre. Cet aveu à demi-prononcé lui fit comprendre comme il avait pu craindre qu’elle ne refuse cette invitation, qu’elle ne se présente guère pour l’accompagner dans ses projets. Les reproches de la veille étaient encore bien présents dans son esprit alors qu’il lui avait fait remarquer qu’elle avait refusé de se montrer à ses côtés pour un événement. Puis, alors qu’elle aurait voulu lui affirmer qu’elle n’avait guère le choix, il ajouta ne pas lui tenir rigueur d’avoir tenté de fuir. Evoquant la famille de la jeune femme, il souligna comme elle pourrait se rendre auprès d’eux… Après la naissance de leur enfant. Son sang se glaça alors que, machinalement, elle posa une main sur son ventre. Ne lui avait-il pas dit, la veille, comme il tenait à son héritier et comme celui-ci conditionnerait sa liberté ? L’enfant resterait auprès de son père alors, l’homme n’aurait que faire de la mère. Mais ce serait seule qu’elle se rendrait à San Francisco. Ses yeux s’en retournèrent sur la rue et ses éclairages plus réguliers à mesure qu’ils plongeaient dans le cœur de la ville. Ses pensées se firent tumultueuses et elle ne sut quoi répondre, ne lisant que trop bien entre les lignes des propos qu’il avait, et s’inquiétant plus encore pour son avenir.

La diligence finit par s’arrêter devant un bâtiment plus imposant que les autres, bâti dans une pierre massive et à l’architecture si familière. Quittant l’habitacle, elle plaqua machinalement un sourire sur ses lèvres quand elle prit conscience de la peuplade présente, fort occupée à observer le couple qui se présentait, aussi attendu qu’espéré. Ses souliers claquèrent sur les marches alors qu’elle relevait la tête, reconnaissant ce qui semblait être un théâtre ou un opéra. Son attrait pour la musique n’était nullement un secret et Ferdinand misait sur une carte maîtresse pour… La reconquérir ? Lui arracher un sourire qui pourrait être sincère ? Guidée par le bras de Ferdinand qui l’invitait à avancer, elle gravit les quelques marches à ses côtés, un jeune homme leur ouvrant alors une porte annexe pour qu’ils puissent se glisser dans les lieux sans avoir à s’infliger l’attente que les autres subissaient. La solitude les étreignit avec brutalité face aux tentatives d’interpellation subies quelques instants plutôt. Le sourire de façade s’effaça tandis que la jeune femme se laissa aller à un profond soupir. Un jeune ouvreur s’avança vers eux, s’inclinant avec respect, leur indiquant devoir le suivre pour prendre leurs places.

Cet endroit n’est pas aussi authentique et grand que le San Francisco Opera, mais il a son charme, vous verrez. Relevant ses pupilles vers lui, elle ne sut sue dire, perdue dans ce silence plus éloquent que tous les mots. Suivant l’ouvreur aux côtés de son époux, il souligna alors un détail. Nos places sont en hauteur, nous serons à deux. Ainsi donc, il s’était préoccupé de cela, réservant une loge pour qu’ils aient vue sur le spectacle tout en profitant d’une certaine intimité. Il n’avait guère besoin d’en dire plus, Victoria devinant avec facilité quelle loge serait la leur. Ne cherchait-on pas à tout faire pour séduire le gouverneur, dans cette petite ville ? Alors pourquoi lui aurait-on réservé une place de second choix ? Arrivant au bas des escaliers, elle s’arrêta quand Ferdinand en fit de même, avisant les marches puis son épouse. Victoria, vous comprendrez que dans votre état, je n’ai pas d’autre choix.Elle fronça momentanément les sourcils, ne comprenant pas immédiatement son intention. Ce ne fut que lorsqu’il se pencha, se saisissant de ses cuisses et que ses pieds quittèrent le sol qu’elle comprit sa volonté de la porter. Lâchant un petit cri, se tortillant une seconde sous l’effet de la surprise, elle se résolut cependant à ne pas lui rendre la tâche plus ardue, la peur de tomber se faisant plus grande. « Fredinand, par tous les Saints, ne soyez pas ridicule, posez moi immédiatement ! » C’était humiliant d’être ainsi infantilisée par son époux. Et pourtant, dans son esprit apeuré, une autre image vint se superposer à celle-ci. Quand avait-ce été, la dernière fois qu’il l’avait ainsi soulevée dans les airs pour monter des marches ? Le jour de leurs Noces, huit années plus tôt, elle en avait ri avec légèreté, heureuse comme jamais elle ne l’avait été, étreignant celui qui portait le titre d’époux depuis plusieurs heures, ne désirant plus que le voir contre elle, dans leur couche. Comment en étaient-ils arrivés là ?

Ses mains, machinalement, avaient sécurisé la prise, s’enroulant autour de la nuque de l’homme alors qu’elle ne pouvait s’empêcher de se crisper, inquiète de pouvoir s’échouer sur les marches de pierre à tout moment. Ce ne fut qu’une fois la dernière marche escaladée qu’elle se laissa aller à un soupir de soulagement. « Posez-moi, Ferdinand. C’est affreusement humiliant. » L’ouvreur fit mine de rien, poursuivant la route dans le couloir à la moquette bordeaux, s’avançant jusqu’à une porte qu’il leur ouvrit, les invitant à entrer. Retrouvant le sol, relâchant son époux, ce fut doucement éprouvée que Victoria se glissa dans l’habitacle. Le premier balcon assurait au couple la meilleure place et, ainsi accolés à la scène, ils semblaient presque s’être invitée sur cette dernière. Soupirant doucement, la jeune femme prit place dans l’un des deux fauteuils en velours pourpre, assurant à l’ouvreur qu’elle aurait nécessité à avoir un verre d’eau dans l’immédiat. Il s’inclina avant de tourner les talons, laissant les Stanford livrés à eux-mêmes. Elle prit le temps de respirer quelques instants, observant les lieux, avant de, finalement, briser le silence. « Ce n’était pas mes parents que je voulais voir… Qu’auraient-ils pensé de moi si je m’étais présentée chez eux ainsi désœuvrée… ? Non, c’était votre mère que je souhaitais retrouver, afin qu’elle puisse… M’expliquer certaines choses. » Comme le fait que son fils puisse être l’époux le plus tendre et attentionné du monde avant de devenir un monstre possessif et jaloux capable du pire. Les sourcils doucement froncés, elle lui offrit son regard, mélange de peur et de cette volonté de se rebeller. « Vos.. Affaires ont-elles étaient concluantes ? J’aimerais le savoir pour mieux comprendre quelles sont vos prédispositions pour cette soirée… » Cachait-il une ire plus terrible encore ? Ou bien agissait-il véritablement pour tenter de lui prouver l’amour qui existait entre eux ? Après les propos échangés la veille, elle ne pouvait que douter de tout.


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Ferdinand Stanford
Gouverneur de la Californie
Ferdinand Stanford
Date d'inscription : 10/10/2022
Messages : 421

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 42
Métier: Gouverneur de la Californie
Pépites d'or: 5
Caractéristiques:
Gouverneur de la Californie
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you EmptyVen 16 Juin - 23:44




Ses pas montaient les marches, sans que Ferdinand Stanford ne se dépeigne de son sourire amusé. Il considérait bien évidemment les plaintes de sa femme, mais ne la reposa pas pour autant. Il n'y a rien d'humiliant, nous sommes que tous les deux. Il n'était pas étonnant que la présence de l'ouvreur ne lui fasse ni chaud ni froid, car pour le Gouverneur, le personnel faisait parti du mobilier... et cela, Victoria en était parfaitement consciente. J'ai voulu retrouver un peu de notre frivolité d'antan. Vous aimiez ça, à l'époque. Sa voix fut un brin nostalgique, tandis que ses pupilles se concentraient sur le profil sans défaut de son épouse. Il supportait mal que chacune de ses actions ne faisait qu'empirer la situation, et à côté de cela, il se retenait d'en vouloir à sa femme de ne pas faire l'effort de voir ses premiers pas incessants.

Arrivés à leur loge, le couple se retrouva enfin seul. Ferdinand avait glissé quelques billets pour la discrétion de l'employé et son service pour toute la soirée, avant que celui-ci ne referme la porte derrière eux. Ravi du concert à venir, Ferdinand jaugea la salle d'en haut. Les propriétaires avaient fait quelques aménagements depuis sa dernière venue. C'était plutôt réussi, les décors dorés qui se mariaient audacieusement avec les tapisseries et moquettes bordeaux, qu'il avait pu constater aussi dans les couloirs. Assis l'un à côté de l'autre, attendant respectivement leur boisson, Ferdinand prenait ses aises. Le premier balcon avait été réservé d'abord pour un riche homme de passage qui se rendait vers l'est de l'état, à cela le Gouverneur avait spécifié que ce n'était pas son problème et que le soir du concert il s'installerait là avec sa femme.

Ma mère ? répéta Ferdinand, surpris. Il ne s'était pas attendu à pareil chute de l'histoire, c'était certain. Ma mère ne vous apportera guère de réponse satisfaisante, Victoria. Elle ne connait de moi qu'une infime partie. Il fronça les sourcils, nullement embarrassé, mais plutôt irrité. N'avait-il pas interdit à sa chère mère de ne pas fourrer son nez partout ? L'heure n'était pourtant pas aux remarques ou rappels à l'ordre, car enfin Victoria parlait et ce n'était pas lui qui la couperait dans son élan. Mes affaires ont été satisfaisante. Mais cette soirée ce n'est que vous et moi, ma chérie. Je vous le promets. Je dirais au Président lui-même de faire la queue s'il venait à ma rencontre, lâcha-t-il d'un air le plus détendu possible. C'était ce qu'il devait faire, se détacher des sujets qui fâchent. Je suis sincère quand je vous dis que je veux plus de temps ensemble, que je veux qu'on règle nos différends. Je veux passer à autre chose. Vous attendez notre enfant, c'est merveilleux et ça impluqe qu'on passe à un niveau supérieur. Ferdinand prit les mains de son épouse dans les siennes, animé par ses pensées. Je ne savais même pas qu'il y avait une étape après celle du mariage. Mais il en existe bel et bien une. Ferdinand relâcha sa légère emprise, le but n'étant pas de crisper Victoria. En bas, les spectateurs commençaient à entrer et s'installer, beaucoup d'entre eux cherchant le couple du regard. Mais le Gouverneur ne leur accorda aucune attention, trop occupé à regarder sa femme dans le blanc des yeux, afin qu'elle puisse y lire sa franchise. Vous savez qui m'a fait comprendre cela ? C'est la même personne à qui vous devriez parler de ces "certaines choses" me concernant, car il n'y a que lui qui a toujours été véritablement là pour moi. Mr. Jenson.

L'ouvreur revenait avec les boissons de chacun. Il servit les invités et s'éclipsa aussitôt, se postant derrière la porte pour se tenir disponible... avec l'espoir grandissant d'un billet en plus glissé dans son gant.

From me to you Br2l


Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t245-le-gouverneur https://crimsontown.forumactif.com/t249-carnet-de-ferdinand-stanford
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: From me to you   From me to you Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
From me to you
Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Crimson Town  ::  :: Au nord-
Sauter vers: