Que Justice soit rendue !

Sujet: Que Justice soit rendue ! Mar 7 Mar - 12:47

Le tribunal de Bodie avait fermé ses portes sur une note positive pour la justice : les criminels Angelica Thompson et John Stockton seront pendus le 07/01/1866 à Crimson, là où ils avaient été livrés à la justice. Les délibérations auront durés plusieurs semaines, et ce à raison, car les partis se disputaient la moralité et l’éthique de toute cette histoire. La mort ou la vie pour ces deux infâmes personnages ? Seul le Seigneur pouvait rendre une véritable justice, et sur le dernier coup de marteau, le Juge déclara la séance terminée. “Que Dieu ait pitié de vos âmes”, avait-il déclaré, avant d’envoyer la diligence à Crimson pour que le Gouverneur, le shérif et ses adjoints mènent à bien le jugement ; la mort par pendaison.

Dans la ville, en ce matin froid de janvier, les habitants pouvaient entendre les roues des diligences sur la grande allée centrale. Les plus curieux à leur fenêtre voyaient les prisonniers dans leur cage, exposé à la vue de tous. Derrière ce cortège macabre et silencieux, des habitants de Bodie et Calico étaient venus pour participer à l’exécution. Parmi eux, les familles des victimes en pleur, certains jetant des pierres et des seaux d’urines à travers les barreaux. Les jurons pleuvaient, les cris et les larmes aussi. Autour, les adjoints cherchaient à calmer les ardeurs. Ils devaient à la fois comprendre le chagrin mais protéger les criminels pour qu’ils arrivent en un morceau jusqu’à la corde.

Citoyens de Crimson Town, bienvenue à la première mise à mort sur la place publique.

La potence était prête, la foule grouillant autour, impatiente à voir ces cous se briser. Leur douleur ne s’effacera jamais, les morts ne reviendront pas à la vie, mais justice sera rendue. Jeffrey Thompson, le journaliste local, était fier de voir le paysage se dessiner tel qu'il l'avait imaginé et écrit dans son dernier article. Il se tenait aux côtés du Gouverneur, la tête haute, toisant les détenus enchaînés qui attendaient près des poteaux soutenant la structure en bois.

A MORT ! A MORT ! A MORT !

Au milieu des lamentations, les premiers tapages se déployaient tels des rugissements. Les pierres lancées furent remplacées par les tomates, une attention de Mr. Stanford pour être sûr qu'aucun des prisonniers n'aient le crâne brisé plutôt que le cou. "Ils y passeront tous les deux", avait-il déclaré à la population quelques instants avant leur arrivée.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Mer 8 Mar - 10:40

Une foule dense était amassée au milieu de la grande place de Crimson Town, débordant sur dans les ruelles qui menaient à son centre. Les bâtiments les plus proches, comme le saloon et l'hôtel de Dorothy, voyaient ses terrasses et fenêtres remplies de têtes curieuses avec une vue imprenable sur la scène. Ferdinand Stanford admirait tout cela depuis le perchoir en hauteur, qu’il avait demandé qu’on installe non loin de la potence. Il s’y tenait fièrement debout, aux côtés de son épouse. Son comptable et James Lindley étaient présents également, ce dernier pour la sécurité de sa femme, qui portait son enfant. La foule pouvait vite perdre sa contenance et il ne désirait risquer aucun incident. De toute évidence, le revolver qu’il cachait dans le holster sous sa veste était là pour refroidir les ardeurs démesurées.

Les condamnés à mort venaient d’arriver, et le Gouverneur avait bien spécifié que tout s’enchaînerait. Aucune pause n’allait leur être accordée, excepté son discours écrit par Eugene, dans lequel il avait néanmoins rajouté quelques touches personnelles. Si bien que le discours initialement rédigé par le comptable n’existait quasiment plus, Ferdinand avait tout simplement décidé de ne pas le lire, car jugé trop “amical” envers ces meurtriers. Il n’avait même pas envie de s’étaler plus que nécessaire, voulant rapidement en finir et rendre justice.

Comme je vous l’ai dit, mes chers concitoyens, ILS Y PASSERONT TOUS LES DEUX ! Sa voix s’était accentuée vers la fin de sa phrase, pour capter l’attention du public, qui lentement faisait silence. Déjà, il marchait sur l’estrade à sa disposition pour être vu de tous. Merci aux habitants de Calico et de Bodie de s’être joints à nous pour remettre entre les mains de Dieu, une femme et un homme dont les âmes tâchés de sang seront jugés à leur juste valeur. Une pensée pour la famille des victimes, tous présents aujourd’hui, priez pour eux, non pas pour ces deux bêtes que l’enfer attend ! Nouvelle vague d’indignation de la foule, chauffé par la vue des criminels à quelques mètres d’eux. Les tomates et les œufs continuaient de leur tomber dessus, comme une pluie d’amertume. J’ai participé au procès de ces criminels, et croyez-moi, c’est la voix du peuple qui a fait pencher la balance. Les acclamations reprirent de plus belle : le Gouverneur savait que le peuple devait être mis en avant, c’était un détail important dans chaque agissement politique. Cela devait toujours être pour eux, grâce à eux, avec eux. C’est votre voix qui aujourd’hui, mettra la corde autour du cou de ces tueurs, ces voleurs, ces violeurs ! criait Ferdinand en se retournant vivement, pour pointer du doigt et de son regard sombre, les deux prisonniers en contrebas. Attachés de leur lien, ils baissaient la tête, Angelica pleurant à chaude larme et implorant la pitié du Gouverneur, qui pouvait à tout moment la gracier.

Pour tout réponse, il dit bien haut et fort, une malice insoupçonnée dans la voix : Et comme tout bon gentleman, honneur aux dames. A ces mots, l’exécuteur des hautes œuvres prépara machinalement l’arrivée d’Angelica Thompson, qui avait à son actif des centaines de morts sur la conscience. Surnommée “l’infirmière”, elle avait empoisonné, tué et dépouillé de nombreux hommes, principalement. Les cris de la jeune femme déchirait le ciel, mais Ferdinand resta stoïque. Il avait retrouvé sa place auprès de Victoria, et lui pris la main. Il savait qu'elle n'avait pas désirer assister à cette exécution, mais il avait insisté. Sa position d'épouse du Gouverneur l'obligeait à se montrer présente aux côtés de son époux, à montrer au monde qu'elle le soutenait en toute chose. Serrant la pression de ses doigts autour des siennes, Ferdinand espérait lui montrer que lui aussi, était là pour la tenir debout.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Jeu 9 Mar - 18:07

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❝ Who the fuck you think you are ? ❞

Oh. Génial. Une exécution publique. C’était tout du moins ce que l’anglais se disait, avant de revenir à la réalité. Disons qu’il aurait très bien pu être à la place de ces deux personnages, avec le sang qu’il avait sur les mains. Sans aucun doute, ce serait un gros problème si on l’avait attrapé à l’époque et qu’il avait été juger pour ces nombreux assassinats. Mais ce n’était pas le cas et c’était une très bonne chose, autant pour les autres que pour lui. Le ténébreux avait donc était chargé, en ce jour, de la sécurité de la femme du Gouverneur, parce qu’elle avait un marmot dans le ventre.

On ne pouvait pas le nier, James n’était pas vraiment le genre à aller vers les enfants, ces machins sur pattes criaient énormément, pleuraient et pouvaient vite rendre fou. Peut-être qu’un jour, ce genre de choses finiront par changer, chez l’anglais, mais ce n’était pas pour maintenant. Enfin, Lindley se contentait de rester auprès de Victoria, observant les alentours et surtout, regardant la foule. Beaucoup de choses pouvaient arriver et l’assassin avait dans l’idée d’anticiper tout problème qui pourrait subvenir. Bien que les réactions des familles pouvaient être compréhensible face à la situation. James n’était pas réellement pour le fait d’humilier les accusés de cette façon, un léger soupir s’échappait de ces lèvres en voyant toutes ces personnes insultées, lancer des tomates ou des œufs sur les deux enfoirés du jour.

Autant dire qu’il était plutôt d’avis d’en finir rapidement, plutôt que de commencer à faire un discours. Disons, plus simplement, que James n’était pas vraiment concerné par la politique et tout ce qui avait un rapport avec celle-ci. Il avait bien compris que tout ça n’était que du spectacle pour le Gouverneur. L’anglais n’était pas complètement idiot. Mais il n’en parlait pas, uniquement parce que ce n’était pas son boulot et qu’il était uniquement présent pour protéger la famille Stanford et c’était bel et bien ce qu’il comptait faire. Sans aucun doute, il était particulièrement vigilant, car il savait que ce genre de situation pouvait être risqué, surtout si les accusés avaient des personnes de leur côté. Le genre de complices qui était capable d’agir pour les libérer. Espérons que ce ne soit pas le cas, c’était en tout cas, ce que se disait le garde du corps.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Sam 11 Mar - 19:42

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Est-ce assez solennel ? La question la hantait véritablement. Elle ne pouvait décemment pas afficher des couleurs clairs ou vives en ce jour où la mort allait refermer ses griffes sur deux âmes devant elle. Pour autant, elle ne souhaitait pas non plus s’afficher en noir, couleur d’un deuil qui n’était pas le sien. Ce genre de questions étaient complexes, d’autant plus qu’elle n’avait jamais assisté à ce genre de célébrations, et n’en avait pas la moindre envie. N’avait-elle pas essayé de dire à Ferdinand son aversion pour la mort, quand bien même elle était méritée ? Mais le politicien avait balayé les émois de son épouse, lui affirmant la nécessité de faire front commun avec lui, de le soutenir et de se montrer à ses côtés. Quelque chose l’inquiétait, cependant : qui la soutiendrait, elle ?

Louisa rabaissa la voilette sombre qui avait été fixée au chapeau rond moins remarquable que d’ordinaire, d’un violet foncé, venant s’accorder parfaitement à sa robe aubergine. Une couleur sombre, témoignant de la tristesse de cette journée mais n’étant pas encore entièrement dédiée à ces coupables qui finiraient la corde au cou. La voilette couvrait une partie de son visage, créant un écran entre elle et le reste du monde, lui permettant ainsi de s’accorder quelques expressions trahissant son désarroi et sa détresse sous un masque de tissu fin. Ses longs cheveux châtains avaient été relevés en un chignon travaillé et sophistiqué. Il avait fallu serrer son corset avec davantage de volonté, l’annonce de sa grossesse n’étant encore pas établie et ce jour n’étant décidément pas celui qu’elle choisirait pour faire part de sa condition au reste de la ville. Alors rien n’était laissé au hasard et, non sans peine, elle avait demandé à la jeune Louisa de tirer davantage sur les lacets pour mieux aider son corps à se faire svelte.

Se rendant sur les lieux avec Ferdinand, elle n’avait décroché un mot durant le trajet qui les séparait de Crimson, se contentant de hocher la tête devant les consignes données par son époux, lui adressant un sourire faiblard quand il mentionna sa volonté de la voir à ses côtés, aux premières loges de ce massacre. On l’aida à descendre de la diligence, le silence se faisant saisissant dans l’expectative de voir venir les condamnés à mort. Sa main trouvant le bras de Ferdinand, elle l’accompagna sur l’estrade. Son regard, naturellement, fut attiré par l’objet de toute cette agitation matinale. La corde pendait mollement au bout de la large poutre de bois, un rond parfait attendant qu’une tête ne vienne s’y glisser pour mieux se resserrer. Les lèvres pincées, elle finit par détourner le regard quand on annonça l’arrivée imminente des morts à venir. La foule, alors, se fit davantage animale. Victoria observait ce spectacle, un frisson venant glisser le long de son échine, comme le rappel d’un danger imminent. Instinctivement, elle avait placé momentanément une main sur son bas ventre. Elle les voyait tous, ces gens, lançant pierres et fruits pourris sur ces malfrats, l’humiliation étant grande. Serait-ce un jour comme cela qu’ils agiraient avec eux, si Ferdinand poursuivait ses décisions parfois tranchées au Parlement ?

Elle l’écouta parler, cet homme qu’elle aimait au point de l’avoir suivi jusqu’ici, au point de se tenir aux côtés de la mort sans même savoir à quoi elle pouvait ressembler. Il rappela les faits, énonça la voix de ce peuple qui réclamait du sang qui serait entendue. Et alors, il s’autorisa le droit d’offrir à la femme présente le droit de mourir en premier. Par galanterie. Elle trouva cela tristement déplacé mais ne pouvait rien dire, rien faire. Stoïque, prenant soin de mettre de l’air dans ses poumons, elle peina à regarder la scène qui se déroulait devant ses yeux, la malheureuse condamnée hurlant sa détresse à en faire dresser les cheveux sur la tête de l’épouse du gouverneur. Elle le suppliait, lui qui avait le pouvoir de revenir sur cette sordide décision. Victoria tremblait de tout son corps alors qu’elle observait Ferdinand offrir sa plus grande ignorance à la condamnée à mort, venant s’installer à ses côtés. Monsieur Lindley était là, elle sentait sa présence derrière elle. Pouvait-il deviner également l’angoisse qui la dévorait ? Hurlant son envie de vivre, la jetant à la figure de tous, Miss Thompson prit à parti la jeune femme, la suppliant à son tour, cherchant à faire naître des sentiments de compassion déjà existant dans le cœur de l’aristocrate qui aurait pu céder à ses plaintes. Les lèvres tremblantes, elle tâchait de retenir les larmes qui menaçaient de glisser sur ses joues, se mordant un instant la lèvre inférieure. Elle allait céder. Elle allait se détourner de ce spectacle horrible, cherchant dans la foule un regard qui pourrait la comprendre, elle. Ses yeux croisèrent ceux de Faolán, présent non loin de l’objet mortel, le devoir exigeant sa présence. Pouvait-il lire la détresse dans ses yeux clairs, malgré cet habile jeu de cache-cache qui dissimulait la partie haute de son visage ?

Finalement, le réconfort vint de ses côtés. La main chaude de Ferdinand trouva la sienne, l’étreignant avec force. Baissant un instant les yeux sur ce geste, elle sentit cette volonté qu’il avait de lui offrir son soutien, sa propre force pour qu’elle puisse tenir debout. La finesse de ses doigts ne put qu’offrir une prise délicate mais la réponse était là, remerciement silencieux dans ce tumulte émotionnel qui menaçait de la faire tomber dans les brumes vaporeuses de l’angoisse. Elle n’osa parler, ayant trop peur qu’il comprenne dans sa voix tout ce qui la traversait. Frissonnant, elle retint au mieux ses épaules, relevant doucement la tête pour se forcer à contempler la mort qui se préparait en coulisse. Est-ce que cela ferait mal ? Cette corde autour de ce cou… Combien de temps mettait-on à mourir de ce supplice ?

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Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Sam 11 Mar - 20:02

Elle l’avait pourtant su. Crimson et ses échos avaient su porter à ses oreilles la rumeurs de ce jour sinistre et pourtant… Et pourtant, en sortant à l’aube ce matin-là, désireuse de s’enquérir de quelques mets de qualité dont madame Pattemore avait le secret, elle s’était pris son passé en pleine face.

Elle était là, dressée sur la grande place. La potence la regardait comme une vieille amie venant procéder à quelques retrouvailles, la corde étant justement installée à son extrémité. Certains annonçaient déjà leur plaisir à annoncer à ce spectacle morbide, à cette fin qu’ils voyaient comme méritée pour les criminels qui recevraient leur ultime châtiment en ce bas monde. Judith, elle, s’était statufiée. Les yeux clairs écarquillés sur cet objet pourtant incapable de bouger, elle eut soudainement ce sentiment sinistre de sentir, à nouveau, la corde râpeuse se refermer contre sa gorge, l’empêchant de respirer. Suffoquant, perdant pied, elle avait reculé dans la ruelle la plus proche, s’adossant à un mur. La pâleur extrême de son visage avait réussi à décolorer ses lèvres carmines alors que la nausée se rappelait à elle. Malade. Elle en était malade alors que personne ne se balançait encore au bout de cette ficelle maudite. Le souffle court, elle sembla perdre toute notion de géographie et de temps. Avec peine, s’appuyant au mur, elle rebroussa le chemin jusqu’à l’officine. La sueur perlait sur son front alors que ses mains tremblantes avaient lâché, machinalement, le panier qu’elle avait gardé par miracle entre ses doigts crispés.

Instinctivement, elle s’était rendue dans la cuisine, lieu qu’elle espérait d’un grand réconfort pour son âme. Tu es en vie. Tu es en vie. Elle eut un haut-le-cœur, retenant la bile qui tentait de se frayer un chemin depuis son estomac vide. Prenant un grand verre d’eau, elle tenta de dissiper son mal, sa peine. Mais le géant que cette simple vision avait réveillé n’était pas désireux de se rendormir. L’angoisse était là, boule grandissante et tournant sur elle-même dans le creux de ses tripes, jouant avec elles pour mieux la faire fléchir. Encore et encore, elle tenta de respirer avec calme. Ses mains tremblantes s’étaient saisies d’un couteau et d’un légume, s’essayant à l’exercice de ses fonctions principales sans y parvenir. Quand Faolán frappa poliment à la porte de la cuisine pour l’avertir de sa présence, elle sursauta. La voix du médecin était basse, douce à entendre mais les mots n’allaient pas de pair avec ce réconfort qu’elle cherchait quand il lui demanda si elle souhaitait se rendre à l’événement du jour avec lui. Hochant la tête sans se retourner, la gorge serrée, elle toussota légèrement avant de répondre en grommelant. « J’ai du travail. » Plantant la lame avec rage dans le légume, elle n’entendit qu’à moitié sa réponse, espérant seulement le voir partir au plus vite. Vérifiant d’un coup d’œil si c’était le cas, elle sut qu’elle ne parviendrait plus à lutter. Lâchant la lame dans un cliquetis bruyant, elle se laissa tomber à genoux. Ses ongles, machinalement, vinrent griffer son cou, cherchant à enlever cette corde invisible qu’elle portait toujours autour du cou, haletant en se laissant choir sur le plancher, les tremblements de son corps s’accentuant de plus belle. Les larmes roulaient sur ses joues et sa respiration devint sifflante. Alors, étouffant son premier cri, elle fourra son avant-bras dans la bouche, mordant avec rage sa peau jusqu’à avoir le gout ferreux du sang sur la langue.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Sam 11 Mar - 21:18

Il n'aimait pas les exécutions. Il avait du assister à quelques fusillades, principalement des déserteurs durant son service à l'armée et, pendant la Famine, il n'avait pas été rare que Père se plaise à pendre des pauvres hères dont les côtes saillantes soulignaient pourtant la détresse.

Il avait assisté aux premières par vocation - car cela faisait partie du devoir du médecin que de vérifier la mort, surtout dans des cas d'asphyxie où le corps pouvait combattre la physique avec toute la force conférée par une âme immortelle, et aux seconds par obligation, Père pensant qu'un jeune noble ne devait montrer aucune faiblesse. C'était idiot. Le flegme était une notion anglaise. Etre irlandais, résister, c'était justement s'emporter, être sensible, montrer ce qu'on aimait et ce que l'on détestait.

Faolan détestait la mort. Il y voyait une ennemie qu'il devait combattre par sa science et son travail. A la fin, tous étaient dans la main du Seigneur et lui-seul déciderait qui devait vivre ou mourir. Mais, dans Sa grande sagesse il avait disséminé autour d'eux les savoirs pour reculer cette échéance. Etudier la vie, c'était se rapprocher de Dieu.

Cependant, il avait un Devoir. Celui de s'assurer qu'un travail était bien fait. Pour casser correctement une vertèbre, il fallait calculer la longueur de la corde en fonction du poids et de la longueur de chute. Sinon, c'était l'étranglement. Une agonie lente, douloureuse, et pas toujours fatale.

Avant de partir, il avait frappé dans la cuisine, proposant à Judith de l'accompagner avec sa tranquillité habituelle. La plupart des gens appréciaient ce genre de spectacle. On y amenait les enfants pour les inciter à la vertu et au respect des lois. On se moquait. On était soulagé de savoir que de tels crimes ne seraient plus répétés. On s'évadait d'une prison. Plus rarement de la tombe. La rousse avait refusé, montrant un certain malaise qu'il fit semblant de ne pas voir. Il ne le dirait pas mais il la respectait encore un peu plus pour ne pas être de ceux qui se délectent du malheur d'autrui.

Il s'était installé sur un tabouret e bas de la potence, protégé avec le bourreau par des adjoints craignant une évasion et/ou une attaque. Lorsque le couple Standford arriva, il se leva par respect. Victoria était, comme toujours, magnifique dans sa toilette violette - le deuil des rois. Le médecin s'inquiéta cependant de la finesse de sa taille, craignant pour la vie tentant de se développer dans cet environnement artificiellement exigu. Lui aurait-on demandé son avis, il aurait déconseillé la présence de la jeune aristocrate dans une telle foule. On ne lui avait rien demandé. Il se contenta de chercher son regard derrière le voile, pour lui assurer à la fois de son soutient et de sa présence. Qu'elle ne s'inquiète pas, il était là, tout irait bien.

Dans ses pensées, il ne s'intéressa guère aux mots du Gouverneur, ni aux mouvements de la foule. Il attendait que ça se termine. Qu'on lui demande de déclarer la mort. Il ne voulait pas les voir vivants. Il ne voulait pas les entendre. Même si les supplications de la condamnée à Victoria tordaient son coeur trop sensible. Il ne devait pas considérer ses paroles. Le démon parlait par sa bouche. Avait perverti un savoir qui était fait pour aider à vivre et qui avait été utilisé pour tuer. Nul salut ne lui viendrait en aide. Elle était déjà damnée. Pour contrer l'influence du malin qui cherchait à atteindre sa compassion, il commença une prière à mi-voix.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Sam 11 Mar - 21:30

Deux hors la loi allaient tomber. Ils avaient fait le mal, ils avaient été pris, ils allaient mourir et c'était bien fait. Catherine aimait bien quand, par hasard, la loi protégeait les faibles. Ca rassurait par rapport au grand hasard de la nature qui pouvait tuer n'importe qui n'importe quand. Si quelqu'un avait fait du mal à son père ou violé son petit frère, elle aurait clairement pensé qu'une pendaison n'était pas assez de souffrance. Limite on aurait du le violer lui pour lui montrer ce que ça faisait. Pas qu'elle sache dans sa chair mais zut quoi, y avait pas de raison.

Quand à l'autre qui se faisait passer pour une infirmière et tuait des hommes...bah elle s'était faite prendre, tant pis pour elle. Cathy avait moins de peine pour ces victimes là qui étaient souvent déjà vieilles ou malades mais quand même, elle préférait un monde où quand tu vas chez le médecin, tu meurs parce qu'il est incompétent, pas parce qu'il l'a fait exprès quoi.

Tout ça pour s'enrichir facilement quand les honnêtes gens suaient sang et eau pour finir les mois avec du pain, bah c'était bien fait.

Et puis la pendaison, c'était un peu comme une grande fête, une foire. Tout Crimson serait là, elle n'allait pas bouder son plaisir.

Elle avait passé une robe solide dans les bleus gris qui iraient avec ses yeux, un tablier propre, pris un casse-croute et quelques échantillons de son boulot, au cas où et, perdue dans la foule, elle attendait que l'exécution se passe. Elle était trop loin pour entendre les supplications de la femme mais elle les imaginait...

Jusqu'à ce qu'une tomate ne vienne s'éclater sur son épaule. Furieuse, elle s'épongea le visage de son tablier qui se tacha de rouge et se retourna. Des enfants rieurs, ayant visiblement échappé à leurs parents - s'ils en avaient seulement - s'étaient déjà fondus dans la foule. Elle maugréa. C'était bien sa veine.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Sam 11 Mar - 21:43

Elle se griffait le cou. Elle se mordait le bras. Elle était la proie des esprits joueurs des mondes souterrains qui faisaient la nuit dans son esprit pour jouer des tours à son corps et à sa raison. Des larmes coulaient de ses yeux, son visage de lait avait pris la teinte du soleil du crépuscule. Son tablier était de travers. Son couteau au sol.

Il s'approcha et ouvrit un peu plus la fenêtre pour se glisser à l'intérieur. Depuis qu'il l'avait vue nue dans la rivière par hasard, il venait souvent la regarder. Il aimait quand elle était dans cette pièce là, à faire des plats étranges, détournant la nourriture d'une façon qu'il n'avait jamais vue, utilisant des armes bizarre pour taper le beurre ou battre les oeufs et enfermer la pâte pour faire des gâteaux sans feu. Elle était magique. Il était persuadée qu'elle était une sorcière, une qui nourrissait et protégeait.

Il la regardait aussi qquand elle allait chrcher des herbes ou laver le linge mais c'était plus pour la protéger d'une mauvaise rencontre, se justifiait-il.

Il se glissa en silence dans la cuisine, montrant ses mains désarmées au cas où. Le couteau n'était pas loin d'elle, il n'avait pas envie de se prendre un mauvais coup. Il s'avança encore, posant un genou à terre près d'elle.

"Ca pas bon manger. Toi avoir besoin. Tiens. Liane de viande séchée bonne pour mordre dedans quand esprit colère controler toi."

La viande était épicée et salée pour se conserver mais assez solide pour des crocs de blancs, pensait-il...

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Sam 18 Mar - 17:34

La criminelle montait, en larmes, les quelques marches menant à sa potence. Ses jambes tremblantes flageolaient, et malgré ses cris et supplications, personne ne lui tendit la main, personne n'écouta ce qu'elle avait à dire. Ses actes mauvais lui avaient retiré toute possibilité de se défendre et s'expliquer ; le mal qu'elle avait engendré en prenant toutes ses vies de façon si vicieuse, lui arracha ses droits. Debout devant la foule, les mains liées vers l'avant, Miss Thompson connue sous le pseudonyme de L'Infirmière était maintenant livrée à elle-même. Il n'y avait plus les adjoints pour amortir les tomates pourries, certaines enduites d'excréments, qui s'écrasaient maintenant sur son visage, ses cheveux, son corps entier. Son bourreau se tenait derrière elle, et sans prévenir, enfonça un sac de jute sur la tête de la condamnée. Celle-ci n'avait qu'une faible vision désormais, mais les silhouettes déchaînées des citoyens étaient encore perceptibles. Le long de ses jambes, elle sentit son urine chaude se déverser, attisant quelques rires depuis la fosse. Lorsqu'elle sentit la corde se serrer autour de son cou, un énième gémissement de crainte et de supplication lui échappa encore, en vain. Elle fut vite rejoint sur le devant de la scène par le second prisonnier, qui lui en revanche, crachait à la face du public sans aucune honte. VOUS BRULEREZ EN ENFER AVEC MOI, répondait-il aux habitants en gardant la tête haute malgré ses actes immondes dévoilés au grand jour.

Les deux condamnés à mort étaient prêt pour que la justice s'applique et ait le dernier mot. Le bourreau n'attendait que l'aval du Gouverneur, qui d'un signe de tête, ordonna que le levier soit baissé. Dans un bruit sourd, la trappe sur laquelle se tenait les prisonniers s'ouvrit, emportant dans son élan les corps des tueurs. En suspension, ils s'agitaient, leur pied pris de soubresauts. L'homme était le premier à rendre l'âme, tandis que Jessica Thompson luttait, le visage virant au mauve, ses yeux exorbités au fil des secondes...

Puis, plus rien. Un silence de mort tel que les battements d'ailes des corbeaux, au-dessus de leur tête, se distinguait sans peine.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Sam 18 Mar - 21:39

Les mises à mort étaient bien plus intéressantes sur les terres sauvages de la Californie. Ferdinand Stanford, qui tenait dans sa main celle de son épouse, venait de hocher la tête en direction du bourreau. Celui-ci ne se fit pas prier longtemps pour exécuter l'ordre, sa grosse main empoignant le levier, ignorant les cris de la jeune femme. Son hurlement s'était coupé net lorsque son cou se heurta à la gravité. Hélas, le poids de ses péchés ne suffit pas à briser son cou, contrairement à son compagnon d’infortune. Le visage du Gouverneur affichait un air satisfait, celui du travail accompli. Il se sentait fier d’avoir pu débarrasser ses terres de deux infects personnages, fier d’avoir sauvé d’innombrables autres vies qui auraient été touchée par le mal émanant de ces criminels. Le prochain serait l’inconnu du rodéo. Mais ces incapables hommes de loi étaient aussi inefficaces que des fillettes, avec leur méthode bien trop molle pour la récolte d’informations. Ces seules pensées l’irritant au plus haut point, il fixa alors les corps suspendus, déversant sur eux toute sa concentration. Il finit néanmoins par bailler, montrant avec conviction à quel point il avait envie de rentrer dans son domaine, loin du bas peuple qui empestait la crasse. Ferdinand finissait par ne même plus voir les sacs d’os inertes juste face à lui. Il était vite ennuyé par une situation, un évènement, et cela devenait le cas présentement.

Après quelques minutes et d’une voix forte, le Gouverneur annonça la vérification faite par le médecin. Dr. Faolan, c’est à vous, lança le politicien en invitant l’homme de science à s’avancer vers le centre du gibet. Faites vite, j'ai un petit creux, rajouta-t-il en jetant un regard lourd de sens à son épouse. Puis, reportant son attention sur la scène principale, il haussa un sourcil. Alors, c'est bon, ils sont morts ? On peut retourner à nos occupations ? Des rires mêlés à des regards consternés s’amassait dans la foule. Ferdinand n'avait jamais fait l'unanimité, mais toujours la majorité ; aux imbéciles heureux et ignares, il n'offrait aucun regard de sa part.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Mar 21 Mar - 23:34

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❝ Who the fuck you think you are ? ❞

James observait la scène sans dire un mot. Il roulait des yeux aux paroles du condamné. L'Enfer était déjà présent sur ces terres, qu’est-ce qu’il pouvait en raconter de ses conneries. C’était sûrement le cas pour beaucoup de personnes, une fois qu’on finissait avec la corde au cou. James ne savait pas s’il allait devoir passer par là, un jour. Mais il savait très bien qu’il garderait la tête haute. Même s’il était plutôt d’avis de mourir en combat qu’en ce faisant exécuter de cette façon. Où d’une autre. Il y avait tellement de possibilités d’exécuter quelqu’un.

Le jeune homme restait sur le qui-vive face à la situation, parce qu’il savait que trop bien, que certains pouvaient avoir envie de jouer les héros, surtout si cela concernait les familles, les proches, les loyaux des exécutés. Mais son regard se posait instinctivement sur la femme du Gouverneur. Il sentait clairement qu’elle n’était pas à son aise dans ce genre d’événement. James se demandait réellement si cela en valait la peine, d’emmener sa femme à ce genre de moment. Est-ce que c’était uniquement pour le spectacle, où le Gouverneur finissait par en avoir rien à faire de ce détail ?

Un léger soupir s’échappait des lèvres du ténébreux, qui commençait à trouver le temps long. Il avait autre chose à foutre que d’assister à une exécution. Mais son travail l’obligeait à être présent. L’anglais haussait un sourcil aux mots de Ferdinand. Il était sérieux de penser à bouffer quelque chose ? Attendez une minute… Un nouveau roulement des yeux, Lindley avait compris. Il n’était pas né de la dernière pluie, non plus. Que les démons les gardent. Ouais parce que le Seigneur et tout le bordel qui allait avec, n’était pas trop dans le crédo de l’Anglais.

James posait le regard sur les morts, esquissant un sourire en coin, alors qu’il fermait les yeux à peine quelques secondes. Il se disait qu’ils se reverraient en Enfer, puisque l’Assassin savait déjà où il finirait, une fois que la faucheuse aurait décidé de l’emmener.

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Dim 26 Mar - 0:29

La main de Ferdinand étreignant la sienne, elle faisait face au terrible spectacle qui s’annonçait. Les cris de la condamnée la fit tressaillir à bien des égards et plus d’une fois, elle fut tentée de faire entendre à son époux quelle folie cette sentence pouvait être. Mais elle s’était tue. Docile, terrifiée, elle regardait cette corde enserrer le cou de la malheureuse. On plaça un sac sur sa tête et Victoria soupira doucement, bien peu encline à affronter encore plus longtemps le regard de cette autre femme. Les citoyens de Crimson ne tardèrent pas à rire, envoyant sa tenue prendre une couleur plus foncée, marquée par l’urine qu’elle venait de produire sous la peur. Victoria ne trouva cela que plus humiliant encore, et considéra de détourner le regard.

L’homme fut amené à ses côtés. Si la première avait sombré dans l’angoisse, lui se tenait fier et arrogant, défiant la foule du regard, insultant la populace autant qu’il le pouvait. Vous brulerez en enfer avec moi. Etait-ce une forme de malédiction qu’il souhaitait leur adresser. Était-il en train de les damner, tous ? Un nouveau frisson la parcourut alors qu’une main protectrice se rappela sur son bas ventre, comme pour mieux éviter que ses mots n’atteigne l’innocence même qui était en train de faire sa place en son sein. On plaça également un sac sur son visage, et la corde fut serrée autour de son cou. Alors, le silence se fit peu à peu, toujours rompu par des cris appelant à la violence et la justice, cette dernière se faisant meurtrière. Le bourreau avait tourné la tête ne leur direction et, remarquant le léger hochement de tête de son époux, Victoria retint son souffle. L’homme vêtu de noir s’empara du levier qu’il mania d’un coup de maître, ouvrant la trappe qui provoqua la chute des deux corps.

Victoria étouffa un cri de sa main libre, la gardant devant la bouche alors même qu’il lui semblait ressentir le craquement sinistre de la nuque de l’homme. Quelle horreur voyait-elle là ? Ecarquillant ses yeux bleus, elle mit plusieurs secondes avant de comprendre que la tueuse avérée, elle, luttait encore pour rester en vie. Fort heureusement, on ne pouvait goûter à l’horreur qui prenait place sur son visage, mais les soubresauts qui agitaient son corps et les bruits de suffocation qu’elle faisait en disait long sur ce qui se passait. Un frisson glissa dans le dos de Victoria, compatissant plus encore avec cette douleur, l’étrange impression de ressentir un étau se fermer sur sa gorge fragile se créant dans son esprit. Alors, ce fut plus fort qu’elle. Lâchant la main de Ferdinand, elle s’écarta, se retournant afin de se soustraire à cette vision sinistre. Se rattrapant presque à la balustrade derrière elle, elle chercha à respirer profondément, priant également pour qu’on ne puisse lui tenir rigueur de sa faiblesse.

Les minutes passèrent, après quoi, Ferdinand invita le docteur à faire son travail. Elle n’entendit pas même la remarque qu’il adressa au docteur, ni ne remarqua le regard qui lui était destiné. Elle en aurait certainement été écœurée. Elle voulait simplement s’en aller, rentrer chez elle, et se reposer.

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KoalaVolant

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Dim 26 Mar - 12:56

Mauvais calcul, pensa tristement l'irlandais tandis qu'il regardait la condamnée passer par toutes les étapes de la suffocations. S'il s'était signé, comme beaucoup, à la menace du criminel, il ne s'inquiétait pas vraiment. Les mauvais ne dirigaient pas le Royaume des Cieux et il avait pour lui, sa conscience et la certitude qu'un monde meilleur les attendait dans l'au-delà. Il n'était pas assez savant pour deviner ce qui attendait les âmes de ces êtres désespérés, désespérants, qui avaient fauché tant de vie et refusaient qu'on prenne la leur.

Pensif, donc; il ne retourna à l'instant présent qu'en entendant l'appostrophe du Gouverneur. Il sortit un petit miroir de sa poche, s'agenouillant d'abord devant l'homme. La surface posée devant sa bouche ne se troubla d'aucune buée. Il ne respirait plus. Par mesure de précaution, il sortit son stétoscope, pas assez rapidement cependant pour éviter d'entendre la seconde sortie de l'homme de pouvoir. Un petit creux. Comment pouvait-on penser à ses appétis - tous ses appétis - dans un moment pareil ? Il était fréquent, certes, d'avoir une pulsion de vie quand on en prenait une autre. Le Créateur, dans sa sagesse, en avait voulu ainsi pour préserver la race des Hommes qu'Il avait créée à son image. Mais les horreurs que cette pulsion divine faisaient naître dans cette vallée de larme n'étaient pas pardonnables. Vraiment, il avait du mal à comprendre comment ce politicien, intelligent, éduqué, pouvait ainsi se laisser aller aux instincts les plus animaux. Et en public en plus. Enfin, il n'était pas homme politique, probablement qu'il s'agissait de quelque chose qu'il ne pouvait comprendre.

Le coeur de l'homme était arrêté. Une dernière vérification sous sa tête confirma la nuque brisée au niveau de la 2eme verterbre. Il était mort.

Il se décala alors vers la femme dont il retira à son tour le sac de jute. Ses yeux exorbités, les vaisseaux dilatés au niveau des yeux, sa langue noire étaient de bons indices de sa mort. Cependant, là, le diagnostique était plus difficile. On avait vu des gens privés de souffle revenir à la vie, soudainement, après plusieurs minutes de mort, comme si le diable lui-même n'avait pas voulu de ces âmes abandonnées. Le miroir ne se troubla pas. Le coeur ne battait pas, en tout cas pas assez fort pour qu'il puisse l'entendre malgré la foule...

Sujet: Re: Que Justice soit rendue ! Dim 26 Mar - 13:13

Elle avait hué la femme. Avec les autres. Répulsée parce qui avait été fait. Tuer des gens en disant qu'on les soignait c'était terrible. Catherine imaginait qu'on aurait pu faire ça à son père. Lui prendre son argent pour des soins puis supprimer sa famille quand même. Affreux. Comment pouvait-on vivre avec une conscience pareille. Quant à l'homme, elle du se retenir pour ne pas hurler un "c'est c'lui qui l'dit qui y est". Elle n'irait pas jusqu'à lancer des tomates ou cracher sur les condamnés, ils restaient des humains mais elle était bien contente de se dire que, pour une fois, les mauvais allaient payer au lieu de s'élever socialement sur le dos des honnêtes gens. Le Gouverneur avaitfait les choses bien. Là encore...pour une fois. Même si bon, ammener sa femme enceinte voir ça c'était vraiment pas top.

Les condaméns entrèrent sur la potence. La rapidité d'exécution de l'homme la déçu presque. Il n'avait pas été assez puni, à son sens et c'était comme par hasard la femme qui devait souffrir. Le bourreau l'avait fait exprès, c'était sûr. Et injuste, pourquoi toujours les filles d'abord !

Le spectacle se termina trop vite malheureusement. Curieuse, Cathy attendit de voir si le Gouverneur allait genre annoncer une tournée gratuite, un jour de fête, quelque chose de cool mais rien du tout. Il ne pensait qu'à son ventre clairement et même pas à celui de sa femme. Tous les mêmes, riches ou pauvres !

Sujet: Re: Que Justice soit rendue !