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 D'un monde à l'autre [RP Ouvert]

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MessageSujet: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyMer 7 Déc - 19:04


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  • Type de RP: Normal
  • Date du RP : 05/12/1865
  • Participants : @Tallulah puis ouvert à tous à partir du moment où nous arrivons à Crimson.
  • Trigger warning : None.
  • Résumé : Tallulah & Rainseeker se rendent en ville, à la tête d'une caravane marchande native. Leur but est de commercer en paix et nouer des contacts à Crimson.

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Rainseeker
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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyMer 7 Déc - 19:08

D'un monde à l'autre [RP Ouvert] Carava10

La matinée était bien entamée désormais. Une brise fraiche venait rafraichir les bois. Quelques rares oiseaux chantaient encore gaiement. L’hiver avait amené ses premières neiges. Elles ne tenaient pas encore totalement, mais les forêts devenaient humides. Trouver du bois sec était difficile, et Rainseeker avait parcouru les environs dès l’aube pour en amener en petite quantité. Les natifs avaient déjà quelques réserves, mais il convenait de les renforcer tant qu’il en était encore temps. Furetant dans les bois, il ne prenait pas attention où ses pas le menaient. Si bien qu’il fut bientôt au bord d’un plateau dominant la plaine, en contrebas. Soufflant pour émettre de la vapeur, tel un enfant, il prit le temps de s’agenouiller quelques minutes devant ce spectacle époustouflant. Des rapaces volaient en cercle au-dessus de l’étendue sauvage. Sauvage ? Pas tant que cela. Au loin, on distinguait une multitude de petits points noirs, accompagnés de deux plus gros points. Deux ranchers accompagnaient un troupeau vers la ville. Celle-ci était camouflée par quelques hauteurs, mais on devinait sa présence par la fumée s’échappant derrière un plateau rocheux. Crimson… Cette ville n’était rien comparé à ce qui existait dans l’Est lointain. Rainseeker le savait par son peuple d’origine. De grandes villes existaient de l’autre côté de ce monde, peuplées de blancs, et où certaines tribus avaient trouvé refuge. Ceux de l’Ouest se scandalisaient de la présence de ces petites bourgades, grappillant toujours plus de terres au milieu de nulle part, amenant toujours plus de blancs. Et encore, le train n’était pas encore arrivé jusqu’ici. Mais Crimson n’était rien. Un embryon de civilisation européenne. Un cancer encore contrôlable. Pour combien de temps ?

Si les Tolowa avaient un comportement mesuré et prudent – bien que pas assez entreprenant au goût de Degotoga – il trouvait l’attitude des Miwok ridicule. Leur haine et leur incompréhension du changement les rendait insupportables à Rainseeker. Il avait grand mal à converser avec eux, le peu de fois où il croisait leur route. Ils avaient pourtant beaucoup de choses à se dire. Les Miwok n’avaient pas tort sur tout. Mais leur repli excessif et agressif, même à l’endroit des Tolowa, rendait leur compréhension du monde inadaptée selon lui. Qui plus est, leur attachement profond au mysticisme traditionnel était dépassé pour Degotoga. Comme beaucoup de Cherokee, il avait été influencé par l’éducation chrétienne délivrée par les missionnaires blancs, et sa religion était un syncrétisme qu’il remettait constamment en question. Mais il se faisait très discret sur ces questions et n’en parlait jamais avec les autres. Croire devenait même parfois difficile tant il trouvait la Création cruelle.

Il soupirait. L’heure n’était pas à l’introspection, bien qu’il s’agît là d’une des activités favorites de Rainseeker. Depuis qu’il était parmi les Tolowa, il passait beaucoup de temps seul, à penser. Mais aujourd’hui il avait du travail. Et une tâche qui lui plaisait particulièrement. Il allait rendre visite à la source de cette fumée : Crimson Town. Ce n’était pas chose commune pour ceux d’ici. Les contacts restaient rares, malgré l’entraide de circonstance pendant l’épidémie terrible d’il y a quelques années.

Rainseeker regagnait le campement à pied et retrouvait quelques camarades qui chargeaient les chevaux de marchandises. Tout ce qui n’était pas vital à leur survie pouvait être vendu ou échanger. Avec les bénéfices, Degotoga pourrait essayer d’acheter des ressources essentielles en ville. Il était celui qui connaissait le mieux le monde des blancs. Il aidait ses frères à charger ce qui restait de peaux, de bijoux et autres produits d’artisanat qu’ils pouvaient se permettre de troquer. Tout était presque prêt. Il gagnait son tipi pour récupérer ses affaires. Il avait quelques souvenirs de ses séjours dans le monde « civilisé » qui allaient lui servir. Par-dessus ses habits traditionnels, il enfilait une veste de voyage bleue usée. Surtout, il ouvrait son coffre pour en tirer une vieille carabine et quelques cartouches. La mettant en bandoulière, il regagnait les montures. On l’interpelait alors qu’il en saisissait les rennes :

« Ho, là ! Tu ne vas pas voyager seul, Rainseeker. »

« Hmm… ? » Laconique, Degotoga se retournait. L’homme qui avait parlé s’écartait, laissant apparaître un visage familier. « Tallulah ? »

La jeune et belle fille du chef. Il allait la laisser aller de la sorte chez les blancs ? Ou alors il n’était pas au courant ? Rainseeker n’était pas du genre à se formaliser. Esprit libre, bien qu’attaché aux siens, son passé l’avait poussé à se détacher de nombreuses considérations. Cette femme faisait bien ce qui lui plaisait, peu importe l’avis de son père. Elle était assez âgée et lui paraissait sûre d’elle. Et puis, après tout, elle avait peut-être son aval. Trèves de spéculations.

« Tout le monde est le bienvenu, tant qu’on vient sans haine. Elle nous est inutile, là où nous allons. Marche avec moi, Tallulah. »

Il ne lui avait jamais vraiment parlé. Cependant, il avait passé des heures à discuter avec son père. L’un des seuls avec qui il parlait ouvertement, d’ailleurs. Bien qu’intégré à la tribu et pleinement membre de celle-ci, lui comme les autres n’oubliaient pas qu’il venait de l’extérieur. Ceux qui en savaient plus sur son passé le savaient à part. En bien, ou en mal. Mais ils étaient rares, car Rainseeker était faussement avenant, cachant une nature réservée et secrète. Il était temps de faire connaissance et voir si elle serait une alliée de confiance dans la tâche qu’il allait accomplir. Deux autres hommes les accompagnaient, par sécurité.
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Tallulah
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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyDim 11 Déc - 11:05



Dans le tipi du chef, se négociait entre père et fille, un aller retour à Crimson. Le chef connaissait l’engouement de Tallulah et sa grande curiosité envers le peuple blanc. Depuis très longtemps, il savait qu’un jour, elle partirait. Aujourd’hui, elle disait certes que jamais sa tribu ne ferait parti de son passé, qu’il était impossible qu’elle s’en aille vers d’autres horizons tandis que sa famille restait là, sur la terre de leur ancêtre. Et pourtant… Le chef en était certain. Ce n’était pas une mauvaise chose en soi que de vouloir découvrir un autre monde, vaste et dangereux pour quelqu’un une couleur de peau aussi mate. Tallulah découvrirait l’envers de ce décors par elle-même, après tout ? Bon, très bien, soufflait le vieil homme qui était assis à même le sol, en tailleur, sous son épaisse couche de peau de bison. Il n’allait de toute évidence pas tenir tête à l’acharnement de son enfant, chez qui il le savait, derrière cet entêtement se trouvait une femme responsable et intelligente. Mais tu n’iras pas seule. Degotoga doit encore s’y rendre aujourd’hui. Sois de bonne compagnie pour notre frère cherokee. Voilà qui était mieux que rien. Tallulah affiche un très large sourire avant de disparaître, laissant son père seul, qui cependant ne ressentait jamais cette solitude. Le monde invisible regorgeait des esprits qui veillaient sur les vivants. Marmonnant des mots inintelligibles, le chef venait de leur demander la protection de Tallulah. Celle-ci courait à travers le village, tout droit vers son tipi. Il fallait qu’elle se dépêche si elle voulait rattraper Degotoga, il était en général matinal et l’heure était déjà bien entamée. Surgissant le souffle coupé dans son antre, elle attrapa une peau qui finit sur ses épaules, avant de demander l’aide d’Otto pour déplacer les peaux tannées par ses soins, et celle d’autres squaw, sur son cheval. Son ami appela alors Rainseeker, qui se retourna pour découvrir celle qui l’accompagnerait à Crimson. Rassure-toi, je viens sans haine. Elle eut un sourire un peu gêné, tandis qu’Otto s’en alla pour les laisser seuls. Dans le chariot tiré par les puissantes pattes des mustangs, Tallulah y déposa son labeur ; ces peaux que Mr. Seagraves n’avaient pas achetées.

Rainseeker ouvrit alors la marche, invitant la jeune femme à le suivre, et ainsi débuta leur cheminement. Ce n’était que maintenant que la course matinale fut derrière elle, que Tallulah put enfin observer la beauté de cette nouvelle journée. Ses yeux bruns cherchaient dans le ciel le majestueux aigle qui était maître en ces lieux, gardant un oeil sur la petitesse de ces êtres déambulant sous son ombre. Mon père n’a pas voulu me laisser y aller sans chaperon, commença-t-elle par dire, glissant un regard en biais vers le cherokee qui marchait silencieusement à ses côtés. Tu voulais certainement être seul, mais je ne serai pas un poids, je sais me débrouiller. Père craint juste que la haine des colons ne rencontre ma route. Tallulah haussa les épaules. Non pas que les dangers lui passaient par dessus la tête, car elle en était pleinement consciente, il suffisait de se remémorer les attaques violentes d’antan qui avaient déjà eu lieues. C’est pourtant lui qu m’a enseigné que la peur est un poison. Sa conclusion assez ironique la fit doucement rire, fraction de seconde qu’elle partagea avec Degotoga en cherchant son regard. Il était un homme avec de bonnes intentions, qui avait trouvé refuge chez les tolowa. Ceux-ci l’avaient bien accueillit et Tallulah pensait véritablement qu’avec sa présence, la tribu avait gagné au change. Il n’était pas nécessaire de le connaître si bien, pour pouvoir lire dans ces yeux cette humanité qui faisait défaut à tant d'hommes et femmes.

Une grande partie du trajet se fit dans la quiétude et le silence. La brise était rafraichissante et soufflait fort par endroit, faisant virevolter sur leur tête les mèches de cheveux les plus rebelles. Le vent de l’Est te rappelle-t-il parfois à lui ? s’enquit Tallulah qui apprécierait les histoires du cherokee. Elle ne savait pas grand chose de lui et père ne s’étalait pas sur leur sujet de discussion ; elle avait bien vu que les deux hommes avaient le dialogue plus facile. Seule une dizaine d’années les séparaient, était-ce tant que cela pour qu’il soit compliqué de trouver un quelconque point commun entre eux ?


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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyMar 20 Déc - 19:32

Devant le gène de la jeune femme, Degotoga affichait un sourire chaleureux. Hochant doucement la tête en direction de Tallulah qui affirmait avoir des intentions pacifiques, il avait une mine satisfaite.

« Bien. La sagesse de ton père est certainement héréditaire alors. »

Tandis que la caravane se mettait en marche, il flattait doucement le flanc d’une des montures, détournant momentanément son attention de la fille du chef. Il convenait quand même de la mettre en garde, leur périple n’avait rien d’anodin. Mais il savait que tous en avaient conscience ici.

« Je ne te promets pas que nous ne recevrons pas de haine en retour, malgré nos bonnes intentions. Les blancs de la région ne sont pas accoutumés à notre présence parmi eux. Ils ne la tolèrent qu’une fois muselée. » Il eut un léger soupir avant de reprendre. « Nous ferons du mieux que nous pouvons. »

Ils descendaient déjà la vallée, s’engageant dans les plaines rocailleuses et givrées qui devaient les mener jusqu’à la bourgade de Crimson. C’était un saut dans l’inconnu pour Rainseeker. Il gardait un souvenir désagréable de Bodie, la dernière ville de civilisation européenne qu’il avait visitée. Il l’avait quitté malade et mourant. Depuis, il n’avait guère eu de contact avec les colons. De l’appréhension se mêlait à l’excitation en lui. Ce monde adverse qui dévorait tout sur son passage, lentement mais sûrement, était aussi fascinant que détestable. Il lui semblait qu’ils devaient s’adapter ou disparaître. Mais à quel prix ? Et de quel droit leur imposait-on un tel destin, si abrupt ?

Le guerrier fut tiré de ses songes par la voix de la jeune femme, et il s’éloignait du cheval de tête pour se rapprocher d’elle, attentif.

« Ton père est prudent, à raison. » dit-il doucement. « J’apprécie la solitude, en effet. Mais la compagnie est toujours agréable et enrichissante. Il me semble que j’ai trop pris goût aux heures solitaires. » Il lui adressait un sourire poli. « Pour tout t’avouer, ne pas être seul me rassure un peu. Je connais bien les blancs, mais leur monde sait être tout aussi cruel que les terres sauvages. A deux, nous sommes plus en sécurité. » L’appui de la jeune femme était appréciable. Les deux autres guerriers qui les accompagnaient restaient en retrait, ils n’iraient pas jusqu’à Crimson.

D’ailleurs, ils ne tardaient pas à s’arrêter, saluant les deux voyageurs d’un signe de main. Ils allaient se poster en observateur sur des hauteurs et attendraient leur retour pour les escorter sereinement jusqu’au camp, une fois leur tâche accomplie. A partir de maintenir, ils étaient livrés à eux-mêmes.

« Je ne doute pas de tes capacités, Tallulah. » dit-il tout en vérifiant l’état de sa carabine et qu’elle était bien chargée. « Assure mes arrières, et j’aurai les tiennes. Être la fille du chef ne fait pas de toi un poids. Voyager à mes côtés fait de toi mon égale, j’espère qu’il en est de même pour toi. Après tout, je suis un peu un étranger, moi aussi. » Il eut un petit rictus. Il savait bien, ou du moins espérait, être considéré comme un Tolowa à part entière après tant d’années parmi eux. « La peur est un poison, oui, mais elle est naturelle. C’est la peur irraisonnée et incontrôlée qui nous mène à commettre des erreurs. Je suis pétri de peurs, moi aussi. Les Miwok sont aveuglés par leur peur. Ils peuvent l’appeler colère, vengeance, peu importe… Les blancs aussi ont peur. Elle a parfois du bon. Quand nous chassons, elle nous aide à être prudent, raisonner nos choix. C’est pareil là où nous allons. Nous pouvons passer d’humbles visiteurs à proies en un claquement de doigt. »

La peur était une bonne chose. Degotoga avait eu peur toute sa vie. Elle avait alimentée ses pires erreurs, ses écarts les plus monstrueux. Mais elle avait aussi alimenté ses combats les plus nobles et ses réflexions. On ne pouvait pas toujours la contrôler, mais elle était humaine. Derrière ses paroles sages, Rainseeker se savait tout aussi incapable qu’un autre de la contrôler en toute circonstance. Il n’était pas un saint, mais il essayait de devenir meilleur. Pour autant, il se savait encore capable d’être l’auteur de drames pour sa cause. Parfois, la fin justifiait les moyens, mais plus jamais cela devait être fait sans mesure et réflexion. Et tout cela, il l’avait compris au contact des blancs, dans la peur. Il avait appris à vivre avec ce sentiment.

Alors que la ville se dessinait à l’horizon, au bout du sentier, Tallulah brisait le silence une nouvelle fois. Le vent de l’Est, hm ? Il était porteur de terribles choses mais aussi d’espoirs. Un brin de nostalgie envahissait Rainseeker, mais surtout de tristesse.

« Dire qu’il me rappelle à lui serait mentir. L’Est est synonyme de douleur et mort pour moi, malheureusement. Mais j’y ai vu aussi des choses porteuses d’espoir. C’est encore un autre monde, bien différent de celui-ci. Les autres tribus y vivent bien différemment. Beaucoup des miens habitent les villes des étrangers maintenant, et prennent goût à certains aspects de leur culture. Tout y est plus complexe. »

Il eut un léger soupire.

« Ici, nous avons encore le luxe de pouvoir choisir de vivre à l’écart des blancs. Ce n’est plus le cas partout. La seule chose sur laquelle je rejoins les Miwok, c’est que bientôt, ce choix nous sera imposé. Et il nous sera présenté comme une marque de clémence de la part des blancs. Nous avons encore une chance de préserver certaines choses, ici. J’espère que nous y parviendrons. Ce voyage est important dans ce sens. Et j’espère que c’est le premier d’une longue série. Fermer les yeux sur ces gens ne freinera pas leur avancée, ni la lutte désespérée que mènent certains des nôtres. La solution est certainement entre les deux. Malheureusement, nous n’avons pas le choix, il va falloir composer avec certains traits de leur mode de vie. » Baissant les yeux vers le sol, amer, il finit par conclure sa tirade : « Ils ne repartiront plus, Tallulah. Cela fait des siècles que les premiers sont arrivés, certains n’ont connus que ces terres. On peut penser que leur présence ici est illégitime, malheureusement il est trop tard pour les chasser. »
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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyLun 2 Jan - 0:24

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La mise en garde de Degotoga était très claire. La fille du chef avait hoché la tête brièvement, un signe que son ami pouvait prendre comme de la compréhension et l’acceptation. Elle évita cependant de souligner que son fort caractère pouvait leur nuire si elle estimait une situation totalement injuste à leur encontre ; en effet, Tallulah était connue des siens pour être impulsive dans des moments de faiblesse, à en oublier les paroles des sages de la tribu. Maintes fois, les querelles avec d’autres jeunes femmes tolowa avaient révélé la fougue et l’impétuosité sui sommeillaient en elle. Des histoires sur la place de la femme dans leur clan ou encore sa curiosité envers les blancs qui parfois étaient mal vue lorsque Tallulah cherchait “à faire comme eux”, des raisons parmi d’autre qui déclenchaient les discordes. Mais tout cela n’était pas un secret pour Rainseeker, qui vivait avec eux. Nous ferons au mieux, mais je refuse d’être insultée, répondit-elle néanmoins pour clôre la parenthèse sur leur sécurité dans la ville et l’accueil qu’ils risquaient de recevoir. Son sang n’aura beau faire qu’un tour, elle tournerait plusieurs fois la langue dans sa bouche avant d’envisager une réplique cinglante, ou peut-être dans un élan de maturité, elle chercherait de l’aide dans les yeux bienveillants du cherokee. Il semblait avoir des manières dont elle ignorait tout, et le calme d’un fleuve

Bientôt, les deux guerriers qui les avaient escorté ne firent plus parti du voyage. Tallulah les regarda s’éloigner quelques secondes, tandis que le vent venait lui fouetter les quelques mèches de ses longs cheveux. Elle les attrapa tant bien que mal au milieu de cette bourrasque, et se mit à soigneusement faire une tresse, pendant que Degotoga entreprenait les vérifications sur sa carabine. La jeune tolowa n’avait jamais touché à une arme de ce genre, le Chef Omawnakw était réticent à ce qu’elle y pose ses précieux doigts. Peut-être craignait-il que le goût pour cette nouvelle façon de se défendre ouvrirait une brèche vers des désirs plus offensifs ? Car, il était si facile de prendre une vie, lorsqu’on se tenait derrière ces armes sophistiquées. D’ailleurs, les membres de la tribu miwok ne juraient que par ces carabines. Chez eux, les flèches n’étaient plus que secondaires, voire même tertiaires, dans leur utilité. Malgré toutes les bonnes intentions du monde, Tallulah avait quand même pensé à se munir de son propre carquois. Son arc pendouillait à ses épaules, qu’elle espérait ne pas devoir dégainer pour couvrir les arrières de Rainseeker, comme il venait de l’envisager. Je ne sais pas ce que pensent les autres. Mais moi et père, on te considère comme l’un de nos frères. Elle lui sourit sincèrement avant de rajouter les quelques mots que le chef lui avait soufflé, tandis qu’il avait retiré sa coiffe pour se préparer à la nuit. Ta différence est l’une des forces qui fait la tribu tolowa. Ta connaissance et ton expérience avec les blancs sont précieuses pour mon père, mais surtout pour moi. On ne l’a pas souvent fait toi et moi, de discuter, mais tu es sans doute le seul avec qui il serait possible de parler des peaux pâles sans avoir l’air d’une traîtresse. La brune haussa les épaules, le regard se perdant sur la ville qui s’agrandissait à mesure qu’ils approchaient. Elle confiait cela au cherokee, car elle ne craignait par qu’il la pointe d’un doigt accusateur. Les émotions partagées que lui causaient l’avenir parmi leur voisin chrétien ne plaisaient pas à beaucoup et c’était dur, pour Tallulah, de se faire entendre mais surtout comprendre. Les deux camps ne pouvaient pas continuellement s'accuser, il fallait que l'un fasse un pas, peut-être plusieurs, vers l'autre. Au final je peux comprendre pourquoi tu chéris davantage la solitude, lâcha-t-elle en esquissant cet espiègle sourire en coin.

Cette peur dont parlait Degotoga était une vérité que Tallulah avait mis longtemps à admettre. Mais lorsque cela fut fait, la jeune femme avait décidé de l’utiliser comme un moteur pour avancer et non écraser. Elle ne la paralysait plus comme jadis, où ces histoires terrifiantes de chasseurs portant des croix à leur cou ne venaient tuer des familles entières dans leur sommeil. Ils ne font rien pour contrer cette peur. Ils ne font que la nourrir en s’éloignant toujours plus de nous, en reculant quand on s’approche. Que peut-on faire face à cette réticence… La question était un brin rhétorique tant l’espoir d’une solution se faisait capricieuse. Quant aux miwok, à cause d’eux, ils endurcissent l’image de sauvage que les blancs ont de nos peuples. J’ai le sentiment que c’est si ancré dans leur esprit que s’en défaire demandera dès siècles.

Ils ne repartiront plus, Tallulah.

Ces mots avaient sonné si gravement dans les oreilles de l’interpellée, qu’elle se sentit déglutir. Un frisson désagréable lui avait parcouru l’échine, comme les prémices d’une ère sombre qui n’avait fait que commencer. Il était vrai que les premiers colons avaient foulé leurs terres depuis plusieurs générations, pour certain c’était leur seul et unique maison. Et avec cela, Tallulah n’y voyait aucun inconvénient. Elle redoutait simplement d’être chassée et privée de son identité. Ce que tu dis est dur à entendre, murmura-t-elle en évitant le regard du cherokee. Il y aurait vu des larmes violemment retenues et ce n’était guère le moment de montrer les failles de son coeur. Qu’importe, il faut absolument parler à père pour entretenir de bonnes relations. Ils ont sûrement un chef qui les dirige, eux aussi. Essayons de trouver de qui il s’agit aujourd’hui.

C’était un conseil que Nayati, de la tribu miwok, lui avait souvent rabâché. “Connais tes ennemis, Tallulah, sinon ils te poignarderont.” Elle n’aurait jamais pensé suivre un jour la voix du guerrier qui la titillait dans sa tête, et pourtant la voilà qui se remémorait.

Oh regarde, l’écriteau ! On est arrivés. La dernière fois qu’elle était passée par ici, c’était en 1857 et l’écriteau n’était pas encore là. Il avait été rajouté suite à la mort de Mr. Lewis, qu’elle n’avait pu que croiser dans la foulée du chaos. Quelques visages se tournaient vers eux, tandis que suivis de leur chariot plein, les citoyens les dévisageaient. Certains se contentaient de jeter un regard ambigu, d’autre stoppait leur activité pour s’approcher afin de “voir de plus près s’ils ne rêvaient pas.” Mais le shérif était au loin, l’insigne sur sa poitrine scintillait assez pour qu’on le reconnaisse sans difficulté. Sa présence calmait les ardeurs des moins bienveillants.


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Un bruit court depuis quelque temps déjà, un groupe de natif est en direction de la ville pour une raison que j’ignore, m’enfin s’ils viennent pour faire du tourisme, je suis presque sûr qu’ils seront vite déçus. Il faut être fou ou inconscient lorsqu’on est natif de vouloir venir faire une visite de courtoisie aux blancs. Je me demande si cette visite surprise n’a pas pour objectif de mettre ma ville à feu et à sang. Quoiqu’il arrive, je ne peux pas faire l’aveugle sur ce qu’il va se passer. Peu importe les intentions bonnes ou mauvaises, il va y avoir un sacré bordel.

Je demande à tous mes adjoints de me rejoindre, pour un petit briefing. D’après mes dernières informations, le groupe de natif devrait arriver dans la journée. J’aimerais qu’on se poste à l’entrée de la ville pour qu’on puisse les accueillir, possiblement les aider à traverser la ville sans encombre, mais aussi l’intérêt de cette manœuvre est principalement d’éviter tout mouvement hostile. J’explique donc le plan clairement, tout en buvant mon traditionnel whisky. Ma voix est sèche et mes paroles sont directes, je sais très bien qu’il va y avoir un bordel et c’est notre rôle de devoir faire quelque chose pour calmer le jeu.

Je remarque tout de même que certains de mes adjoints ricanent, lèvent les yeux au ciel ou grommellent. J’interpelle l’un d’entre eux pour savoir ce qu’il se passe. A vrai dire, je déteste les messes basses ou tout ce qui remet en cause mon autorité.

« J'peux savoir ce qu’il se passe ? j’n’aime pas vraiment votre attitude »

Alors que je pensais qu’il allait se taire et baisser le menton, j’ai devant moi une tout autre réaction. Il commence à fulminer.

« Vraiment Shérif ?! Qu’est-ce qu’on en a à faire des autochtones ?! Sincèrement moi il m’fiche la trouille, ils sont hyper bizarres, et je ne leur dois rien moi. Qu’ils se fassent casser les genoux, je ne bougerai pas de ma chaise. Moi, je pars du principe qu’il devrait se faire lyncher au moins ils comprendront que leur place n’est pas ici. J’pense aussi que… »

La phrase n’était pas terminée que le jeune adjoint devant moi venait de tomber sur le sol par la suite d’un coup bien placé de ma part au niveau de la cloison nasale. Qu’est-ce que c’est que ces conneries encore, quel est l’intérêt de porter l’étoile avec des idées pareilles ?

« Heureusement que tu avais le nez, sinon tu l’aurais pris dans la gueule. Que ce soit bien clair pour tout le monde, vous allez faire ce que je dis et m’écouter peu importe vos avis sur les autochtones. Vous êtes ici pour faire régner l’ordre et la paix. Je ne vous demande pas d’apprécier ceux qui vont arriver, mais d’éviter tous les débordements. Remettez mes ordres en cause une fois de plus et je vous mets au trou pour insubordination. Sinon la porte est ouverte, il est encore temps de déposer votre arme, votre étoile et de partir. Tout l’monde m’a bien compris ? »

Je prends le silence qui règne pour un oui. Mes adjoints aident le récalcitrant à se relever et lui donnent un linge pour qu’il puisse le mettre sur son nez. Un signe de tête de sa part, lorsqu’il se relève, me permet de comprendre qu’il a bien enregistré la leçon.

On se poste tous devant l’entrée de la ville à une vingtaine de mètres de l’écriteau, et j’aperçois nos visiteurs arriver. La ville commence déjà à être agitée, je demande à mes adjoints de commencer à calmer le jeu et tout en m’allumant une cigarette, je m’approche pour pouvoir leur faire face. J’espère sincèrement qu’il parle notre langue sinon ça va être un merdier.

« Bonjour, moi, shérif » je montre l’étoile qui siège sur ma poitrine « Pourquoi, vous, ici ? Besoin, cortège pour sécurité ? Ville, pas hostile, avec autochtones. »

©️ Jawilsia sur Never Utopia

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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptySam 7 Jan - 21:29

Rainseeker écoutait avec attention les réponses que lui donnait Tallulah. Il est vrai qu’il n’avait jamais vraiment conversé avec elle. Une faute de sa part, certainement liée à son goût pour la solitude ces derniers mois. Mais il était bien décidé à prendre une part active à la vie de son monde, mais aussi à celle de celui qui les menaçaient. Degotoga observait l’horizon tout en discutant, confiant. Derrière ses idées et paroles mesurées se cachait un homme prêt à faire couler le sang de nouveau, comme lors de sa jeunesse. Si ce n’était pas son issue favorite, il estimait la violence importante et pouvant être utile, quand dirigée et utilisée à bon escient. Le pacifisme absolu n’était pas un programme qui l’intéressait. La cruauté du monde nécessitait une forme de pragmatisme, et les natifs le savaient mieux que quiconque. Leur imaginaire, leurs croyances, leur histoire, tout était imprégné par la mort et sa présence.

« Si parler avec les blancs fait d’un des nôtres un traître, que suis-je alors ? » Il eut un sourire amusé. « J’ai vécu parmi eux. Je les ai combattu, et j’ai été leur esclave. C’est comme reprocher à une bête de manger la mauvaise herbe qui pousse dans sa prairie. L’autarcie ne nous sauvera pas. »

Se penchant pour ramasser une pousse de menthe sauvage, il se mit à la mastiquer tout en marchant et en proposait à sa camarade. Il marchait tranquillement tout en réfléchissant aux dires de la fille du chef concernant les miwoks.

« Les blancs considèrent comme sauvage tout ce qui est étranger à leur monde. Je n’aime pas ce terme dans leur bouche. Mais si c’est ainsi qu’ils nous voient, alors je suis fier d’être un sauvage. Je n’aime pas la position qu’ont choisi les miwok, mais je comprends leur cheminement. Si seulement ils étaient moins bornés... »

Enfin, Rainseeker hochait la tête pour signifier son adhésion à la proposition de Tallulah de chercher à identifier et rencontrer le chef des blancs à Crimson.

« Tu as raison, nous devons essayer d’en savoir plus et comprendre comme fonctionne cette ville. Ils ont sûrement ce qu’ils appellent des officiels, une hiérarchie. Leur mode d’organisation est complexe et varie. Le commerce n’est que la moitié de la raison de notre présence ici. Pour préserver notre peuple, nous devons être en contact et comprendre le monde qui nous menace. »

Alors qu’ils arrivaient devant l’écriteau annonçant la ville de Crimson, Rainseeker prit un temps d’arrêt. Se tournant vers Tallulah, il tenait à lui donner de derniers conseils. Déjà, les blancs sortaient dans la rue et regardaient en leur direction, certains des armes en main.

« Parler avec les blancs est important. Mais ne soyons pas naïfs. N’oublie jamais qu’ils ne voient les choses qu’à travers le prisme de leur monde, et que même amicaux, ils peuvent nous engloutir. »

Il était temps de pénétrer leurs terres. Un comité d’accueil les attendait déjà. Rainseeker reconnaissait les étoiles scintillant à leurs gilets. Il avait déjà eu à faire à des shérifs et autres hommes de lois, et en gardait une expérience assez amère. La loi des blancs, écrite et rigide, était souvent du côté des plus forts et fortunés, s’il avait bien compris. Elle sanctuarisait l’accaparement personnelle de terres et de droits abstraits dessus. Les missionnaires avaient la Bible, les autres blancs avaient les codes de lois, et croyaient en elles plus qu’en tout.

Celui qui semblait être le chef de la milice locale s’avançait vers eux, s’exprimant dans un anglais très simplifié. Degotoga hochait doucement la tête, satisfait. Au moins, l’accueil semblait plutôt encourageant. Le shérif y mettait de la bonne volonté, bien que les meilleures intentions du monde ne pouvaient le sauver. En témoignait les murmures hostiles de quelques badauds plus loin. La présence de ces hommes armés préservait certainement la sécurité des deux natifs, et le Cherokee en avait conscience.

« Je suis Degotoga, et voici Tallulah, des Tolowa. Je parle l’anglais, que vos prêtres m’ont enseigné durant mon enfance. » Rainseeker parlait couramment l’anglais, avec un accent fort mais largement compréhensible. Et son vocabulaire était riche, grâce aux missionnaires de l’Est. Désignant leur caravane d’un signe de tête, il entreprit d’expliquer le sens de leur visite :

« Nous venons faire du troc. Peaux, bijoux, plantes… Notre peuple a des ressources, que nous souhaitons échanger avec les vôtres. Merci pour votre présence, shérif. Vos intentions sont louables, mais nous savons tous les deux que tous les habitants de Crimson ne sont pas aussi ouverts que vous. »

Tirant légèrement sur la bride du cheval de tête, il poursuivait la discussion :

« Avez-vous un marché, ou une place où nous installer ? Nous ne voulons pas de vos dollars, mais nous sommes prêts à échanger nos biens contre vos produits. »

Rainseeker avait déjà des idées en tête. Mais il devait agir avec précaution, s’il était habitué à fréquenter les blancs et leurs objets, ce n’était pas le cas de tout le monde. Pas la peine de ramener des objets inutiles pour le moment, il fallait se contenter de l’essentiel et ouvrir les esprits petit à petit. Armes, munitions, certains médicaments que les plantes n’égalaient pas, mais certainement pas d’alcool ou de nourritures. Il savait le fléau qu’était l’alcoolisme et la dépendance confortable à la nourriture en conserve et facile d’obtention des blancs. Leur peuple de chasseur n’en avait guère besoin. A voir ce que les blancs avaient d’autres à proposer. Et s’ils allaient être intéressés par du commerce…


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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyMar 10 Jan - 18:00



La hiérarchie des blancs. Tallulah était pressée de voir à quoi cette pyramide pouvait bien ressembler. Plus jeune, elle avait pensé à tort que c’était le plus fort qui régnait sur les autres, ou alors celui qui usait au mieux de son arme. Clarence ne lui avait pas parlé de cet aspect des colons, car il la jugeait sans doute trop petite. En vérité, la native pensait plutôt qu’il n’était pas intéressé par cela et qu’il préférait s’attarder sur les bizarreries de ses vastes connaissances.
Je suis douée pour me familiariser à un territoire inconnu, souligna la jeune femme en pensant au guérisseur qu’elle avait déjà croisé en forêt. Un monsieur charmant qui ne reflétait en aucun cas la majorité de son peuple, hélas.

Bien qu’excitée à l’idée d’enfin franchir le seuil de la ville, Degotoga prit quelques secondes pour l’aviser d'une vérité qu’elle avait, en effet, tendance à oublier. En aucun cas il ne s’agissait de tourner le dos à un blanc, quel qu’il soit ; c’était bien trop dangereux. Mais que voulait dire véritablement le cherokee ? Qu’une amitié sincère avec l’un d’eux était impossible ? Tallulah ne pouvait pas croire qu’il pensait réellement pareille chose, alors elle se promit de lui demander ce qu’il advenait de cela.

En se mettant en route, la native sentit son cœur bondir dans sa poitrine à mesure qu’ils s’engouffraient, avec leurs chevaux, parmi leurs voisins à la peau pâle. De stress et d’adrénaline, son palpitant ne cessait d’accélérer au rythme effréné des prières rassurantes qu’elle fredonnait sur le bout de ses lèvres, inaudibles pour autrui. Le shérif s’était approché, s’exprimant de façon bien trop basique, ce qui eut pour effet d’arracher un sourire amusé chez la fille d’Omawnakw. Bonjour, répondit-elle après que Rainseeker l’eut également présentée. Pour ma part, c’est l’un de vous qui m’a appris l’anglais. C’était ce que les tribus faisaient ; s’accommoder, s’adapter. Chose que Tallulah reprochait aux colons de ne pas faire. Son ancien ami miwok, Nayati, aurait dit de s’exprimer dans leur langue natale et tant pis si ces culs blancs ne saisissaient pas un traître mot.

Degotoga avait posé les termes de leur arrivée ici, remerciant le shérif et ses adjoints, bien qu’ils paraissaient peu ravis de se trouver là. L’un d’eux détailla Tallulah avec un regard si noir, de ceux qui vous affirmait que le danger rôdait, que si elle avait le malheur de se retrouver seule avec lui, jamais son cri ne serait entendu par ses pairs. Mais impossible pour l’orgueilleuse de baisser ses yeux, à la place elle garda la tête haute et détourna son attention vers la conversation entre les deux hommes. Elle espéra que le chef de cette bande reste dans les parages jusqu’à leur départ, et qu’il leur trouve un endroit calme où ils pourraient assurer leur troc. Tallulah aimerait se procurer quelque chose qui soulagerait rapidement les douleurs au dos de son vieux père. Il ne s’en plaignait pas beaucoup mais son aînée était loin d’être aussi dupe que la cadette ; elle avait remarqué ces froncements de sourcils à chaque mouvement trop brusque, ou lorsqu’il se levait trop vite. Ces blocages qu’il minimise pour accomplir ces tâches quotidiennes envers sa tribu.

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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyMer 11 Jan - 8:53

William était de passage dans la "ville" autoproclamée Crimson. Il revendrait son vieux canasson, qui l'avait bien servi jusqu'ici à échapper aux autorités, au premier boucher du coin. L'irlandais voulait se faire discret encore quelque temps. Et bouger de trou en trou était parfait pour ne laisser aucune trace, ni aucun souvenir. Il passa la ville et eu la surprise d'y voir un homme avec une étoile fixé à sa chemise. Heum... Le braqueur flairait les ennuis à venir. Ils avaient peur de quoi tous ces péquenots, qu'on leur vole leurs taudis ? Il fit un léger signe de tête et entra.

Le soleil n'était pas encore à son zénith, et déjà une poussière ocre venait vous coller aux vêtements. William avait le teint pâle des natifs de l'Empire Britannique. Et même chez lui, il faisait partie des plus pâles. Alors quand les locaux, le visage buriné par le soleil, le voyait, ça murmurait. Mais il en avait maintenant l'habitude. Son grand truc était de soutenir les regards avec un demi-sourire... Pour avoir l'air de dire : "Je suis dangereux et j'en sais plus que toi"... Dans la majorité des cas, cela fonctionnait.

Il attacha sa carne à un poteau et passa les portes du salon. Un établissement accueillant à première vue. Il s'accouda au bar et commanda un verre de Whisky Irlandais... Et le barman pu lui servir ce qu'il avait commandé. Ce n'était pas le cas partout. Il savoura le mélange.

_ "Hey l'ami" fit William au barman qui releva son nez du verre qu'il était en train d'essuyer "Votre notaire, il se cache où ? J'ai affaire avec lui..."

L'homme au tablier s'avança pour lui faire face et lui expliqua où trouver la maison de Maître Barrow. D'après ces dires, il ne pouvait pas la manquer.

Puis la conversation tourna vite autour des sauvages qui visiblement venaient par ici.

_ "J'arrive au bon moment pour les festivités, on dirait bien" s'amusa William avec son petit accent irlandais.


Dernière édition par William O'Connor le Lun 30 Jan - 12:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptySam 14 Jan - 17:36








D'un monde à l'autre

RP OUVERT



Bon et bien… Passer pour un abruti faisait partie de mon quotidien, je viens quand même de parler comme un attardé mental à des gens qui parlent parfaitement ma langue. Après, je ne pouvais pas le savoir, c’est écrit nulle part qu’ils savent parler l’anglais, mais dans le doute, ils devraient à mon sens mettre un écriteau quelque part pour qu’on puisse le savoir.

« Bonjour à tous les deux ! Désolé, pour l’mauvais départ, j’me présente, j’m’appelle James Hood j’suis le shérif de cette ville. »

Je sens qu’il a de plus en plus d’agitation derrière moi, je n’aime pas vraiment ça, mais j’essaye de garder mon calme, le plus compliqué, ce sera de calmer mes hommes qui ne peuvent pas encadrer les gens de couleurs, déjà pour Bass, c’était compliqué, mais les natifs, je n’en parle même pas…

Je pensais qu’ils venaient pour volontairement mettre le bordel ici, en fait c’est tout l’inverse, ils essayent juste de survivre dans le monde en faisant du troc... Bon, je ne suis pas certain que tout le monde voie ça d’un bon œil, et je suis incapable de garantir que personne ne va venir les emmerder…

« Vous savez m’sieur Degotaga, et m’dame Tolluloh, j'suis pas sûr que les gens ici soient très enclin à venir faire du troc avec vous. J’pense même que c’est complètement l’inverse. Mais je dois reconnaître que c’est assez courageux de venir ici. Je vais voir ce que je peux faire, merci de rester là. »

Je m’éloigne quelques instants pour parler à mes hommes pour voir comment ça va être possible d’organiser tout ça. Des citoyens arrivent et commencent à scander des propos racistes, en leur demandant de rester chez eux, qu’ils n’ont rien à faire ici. Je ne comprends pas vraiment où ils ont pu aller chercher l’idée que c’était une bonne chose. Mais c’est mon rôle de protéger toutes les personnes qui passent le panneau de cette ville, et ils sont comme tout le monde.

Après une discussion avec mes hommes, je retourne voir les deux natifs, un peu en colère à cause de tout le boucan qui commence à se créer tout autour de nous.

« M’sieur, M’dame, on a bien une place marchande ici, mais je ne pourrais pas assurer correctement votre sécurité. Comme vous pouvez le voir, les gens n’aiment pas vous savoir ici. Moi j’m’en fiche, mais tout l’monde ne pense pas comme moi. Je vous propose de vous installer devant la petite ruelle à côté de mon bureau. Ici, personne n’osera faire quoi que ce soit. » Je prends d’un coup une voix plus sérieuse et plus méchante. « Cependant, je vous conseille de ne pas me prendre pour un con, je veux bien vous aider, mais j’attends de vous que le respect aille dans les deux sens. Si vous voulez bien me suivre maintenant, je vais vous conduire près de mon bureau. »

Alors que je commence à avancer avec les natifs, je demande à mes hommes de pousser la foule qui s’est amassée à l’entrée de la ville depuis qu’ils sont arrivés. Les injures racistes et les provocations fusent dans tous les sens. Je sors d’un coup mon revolver et je tire une balle en l’air. Le bruit sourd fait taire tout le monde l’espace d’un instant, j’en profite pour élever la voix en espérant que tout le monde m’entende.

« Ces gens vont rester ici plusieurs heures ! Si ça pose un problème à quelqu’un j’invite cette personne à directement v’nir m’le dire en face ! Ils seront à côté de mon bureau pour réaliser du troc et tout acte anormal de votre part sera considéré comme un délit ! »

Le brouhaha, c’est légèrement estompé, je peux dire quoi que ce soit je sais très bien que tout le monde ne sera pas d’accord avec moi. Mais je fais ce que je peux pour assurer leur protection. Je guide les natifs jusqu’à une petite ruelle qui est juste à côté de mon bureau pour qu’ils puissent s’installer.

« Voilà, on est arrivé, un d’mes hommes restera près de vous pendant votre présence ici, j’suis dans mon bureau s’il y a le moindre problème. Bon courage, la journée sera longue pour vous. »


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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyDim 12 Fév - 17:20

Le shérif était visiblement gêné d’avoir fait fausse route en pensant que les deux natifs ne parlaient pas ou peu sa langue. Cela fit sourire Rainseeker, nullement vexé. Il ne s’attendait pas à autre chose dans le coin, où les contacts entre son peuple et la civilisation occidentale étaient moins communs et normalisés que là d’où il venait.

« Il n’y a pas de mal, James Hood. » dit-il simplement. Tout en parlant, il jaugeait les hommes derrière leur chef. Certains d’entre eux semblaient nerveux, d’autres leur jetaient des regards noirs qu’ils n’essayaient pas de cacher. D’ailleurs, James Hood ne leur fit pas de mystères quant à ce que pouvaient penser les gens du coin.

Alors qu’il retournait vers ses hommes en faisant patienter Tallulah et le Cherokee, Degotoga se retournait vers cette dernière. Il s’exprimait alors de nouveau dans sa langue natale :

« Si les choses se passent mal, nous devons veiller à rester ensembles. Mais si jamais quelque chose de grave devait se produire et que nous étions séparés, fais ton possible pour retourner auprès des nôtres sans te préoccuper de moi. »

Il ne comptait pas jouer les héros, mais comptait bien préserver la sécurité de la jeune femme. Malgré la bonne volonté du shérif, il semblait bien être l’un des seuls autour d’eux à leur vouloir du bien, ou en tout cas à ne pas leur souhaiter du mal. D’ailleurs, des badauds commençaient à leur crier des horreurs. Rainseeker les fixait en silence, cramponnant instinctivement sa main à la crosse de son fusil. Il avait peut-être été trop optimiste en venant ici, mais il était trop tard pour faire demi-tour. Il ne pouvait pas se défausser et devait reprendre confiance en ses talents d’orateur et sa bonne chance. Ils arriveraient à normaliser leur présence ici, il le savait. Il y croyait.

Le shérif revenait, leur indiquant une place marchande. Il ne souhaitait cependant pas qu’ils s’y installent. C’était trop risqué selon lui. À la place, il leur demandait de s’établir pour la journée près de son bureau. C’était mieux que rien. Une petite ruelle, ce n’était guère glorieux. Mais c’était une première étape. En échange, il demandait du respect de la part du natif… Rainseeker se renfrognait en écoutant le shérif. Il n’aimait pas vraiment son ton, mais il allait falloir composer avec.

« Je ne crois pas que nous ayons eu une attitude irrespectueuse jusqu’ici, James Hood. Nous ne sommes que deux, Tallulah, et moi. Nos armes ne sont qu’une garantie de notre sécurité. Vous-mêmes avez évoqué que nous sommes en danger ici. Nous venons simplement commercer… Si cela constitue une offense pour vos pairs, cela n’est pas de notre responsabilité. »

Inutile de développer plus. Si le Cherokee était volontiers conciliant, il ne comptait pas se laisser marcher dessus pour autant et n’aimait guère les menaces. Mais il n’oubliait pas qu’ils n’étaient pas en situation d’imposer quoi que ce soit ou trop exprimer leur mécontentement. Ils étaient simplement tolérés pour le moment. Il en avait conscience. Hochant doucement la tête, il acceptait donc de suivre les hommes de loi, intimant à Tallulah de le suivre d’un signe de tête. Il y avait maintenant beaucoup de monde autour de la caravane. Et l’atmosphère était clairement hostile. Les dents serrées, Rainseeker ne les regardait pas et ne répondait pas. Le shérif se chargeait de les reprendre, se portant garant de leur présence et leur sécurité.

Une fois à la dite ruelle, Rainseeker entreprit de décharger la marchandise des bêtes. A l’aide de quelques morceaux de bois ramenés du camp et d’un peu de corde, il étendait les peaux de bête avec l’aide de sa comparse.

« Merci, shérif. » dit-il de manière laconique. Puis il s’adressait à Tallulah dans leur dialecte : « J’espère que tout va bien se passer. »

Il n’y avait plus qu’à attendre d’éventuels clients.


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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyDim 12 Fév - 19:46

...



La fille du chef émit un petit rire, alors que le shérif étriquait leur prénom sans le vouloir. Leur docteur avait été plus habile que ça, elle espérait sincèrement que cette ville se rende compte à quel point Faolan était précieux. Où était-il, d’ailleurs ? Tallulah se surprit à le chercher du regard un instant, tandis que les deux hommes échangeaient quelques mots. Mais son infructueuse recherche fut coupée par la tirade presque agressive du shérif, que la brune n’apprécia que moyennement. Elle fronça les sourcils et croisa les bras inconsciemment, son langage corporel parlant pour elle-même. Comme si à deux, ils avaient l’opportunité de brûler tout Crimson et tuer à la hachette ses habitants, sans aucune raison valable. Dans sa langue natale, elle marmonna à l’intention du cherokee : Ah ouais, j’avais oublié qu’à leurs yeux nous étions des êtres sanguinaires qui décoraient nos tipis avec leur scalp. Un soupir arraché à sa gorge, un regard de travers vers l’un des adjoints qui l’épiait du coin de l’oeil, puis ils se mirent en route vers la petite place qu’on leur accordait.

Alors qu’ils marchaient, Tallulah continuait de parler dans son dialecte, pour répondre à Degotoga. Dans le cas où ça tourne mal, tu n’imagines quand même pas que je puisse t’abandonner ? C’est impossible. Je serai couverte de honte et ne pourrai plus regarder mon père dans les yeux. Elle fronça les sourcils, peu enthousiaste à cette idée. Cela allait même au-delà de son père, elle-même ne pourrait plus se supporter. Elle comprenait pourquoi le cherokee anticipait un dérapage de la situation, car avec les blancs rien n’était jamais prévisible, leur susceptibilité dépassait les montagnes. Mais il connaissait assez Omawnakw pour savoir qu’ô grand jamais sa fille ne lui tournerait le dos. Aies confiance, mon ami. La confiance… une chose dure à gagner, qu’il faut entretenir autant que l’amour. Mais Tallulah ne baisserait pas les bras, il fallait absolument que ces contacts se passent au mieux. Elle le sentait au fond d’elle, il en dépendant de l’avenir des tribus natives, comme l’avait gravement souligné Rainseeker.

Merci, James Hood, se contenta-t-elle de dire alors que le trio arrivait sur la petite place publique qui leur serait destinée quelques heures. Elle jeta un regard en biais à son acolyte, l’air de dire “c’est mieux que rien”, puis commença à l’aider à décharger leur marchandise. De son côté, elle étendit également sur une couverture, des bijoux qu’elle avait confectionné avec d’autres femmes de la tribu. Sa soeur Sora avait également insisté pour que l’aînée tente de vendre ses créations, sans rien promettre, étant donné que la mode des colons et celle des natifs différait en tout point.

Le shérif regagnait son bureau, laissant un de ces adjoints sur place. Elle venait à peine de le remarquer, un rouquin barbu au visage amical, dont l’attitude protectrice en disait long sur l’empathie qu’il pouvait avoir, voire même sa position dans toutes ses divisions ethniques et territoriales. Tallulah s’approcha de lui, qui était installé sur son cheval, à l’affut des habitants qui n’osaient pas encore trop s’approcher. Elle lui tendit des boucles d’oreilles en affichant un sourire franc. Elles seraient parfaites sur les oreilles de votre femme, dit la native en toute simplicité.





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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyDim 12 Fév - 20:15


...



Owen n’était pas arrivé y a si longtemps. Il était encore un inconnu parmi les habitants, peut-être même autant que les natifs qui se trouvaient là, à quelques mètres de lui. James l’avait appelé le mois passé, lui demandant de l’aide pour tenir cette ville en d’bonnes mains. Apparemment les quelques hommes qui le relayaient n’étaient pas fiables, le shérif n’arrivait pas à leur faire entièrement confiance. Alors qui d’mieux que le mec qui vous devait la vie, hm ? Tandis qu’il ressasse intérieurement ces premiers jours à Crimson, Owen observait depuis sa monture la prénommée Tallulah et le type au visage peu commode, Degotoba. Degotoga ? Il avait déjà oublié, voilà qui n’ferait pas une bonne impression de lui demander de répéter.

Le nouvel adjoint, originaire de Virginie occidentale, était resté muet jusqu’à ce qu’il se cale dans un coin de la rue confiée aux bons soins des amérindiens. Il s’était imposé comme celui qui veillerait au bon déroulement de cette activité peu banale, en ce jour. L’air était frais, le ciel lumineux, et la bonne entente serait de rigueur ! Et comme pour tout, il était évident qu’un second pas se fasse du côté de son peuple. Si les deux natifs étaient venus jusqu’ici, aussi vulnérables et bienveillants, alors quelqu’un devait bien montrer l’exemple ? La jeune amérindienne le prit d’ailleurs de court, en s'adressant à lui dans un anglais très compréhensible, bien que l’accent trahissait ses origines. Je n’ai pas de femme, fit Owen en répondant au sourire de son invitée. Mais je regarde volontiers ce que vous nous proposez ! Il descendit de cheval, attachant la corde de la selle sur un des poteaux en bois qui maintenait le bureau du shérif.

Peut-être que s’il se montrait curieux, d’autre suivrait le mouvement !



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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyMer 10 Mai - 16:55

...

D'un monde à l'autre

Tallulah.

C’était un nom qui hantait Elspeth depuis au moins deux bonnes années maintenant.

L'épisode de l'épidémie était une tache indésirable, une année sombre dans l’historiographie de Crimson Town, une année où la maladie, la famine et la pestilence s’était abattue sur la petite colonie américaine dans le but de la décimer. Mais sans y parvenir. Comme beaucoup de monde, Elspeth avait été durement touchée par le mal. Pendant des semaines, elle avait été incapable de se mouvoir, de parler, ou même de penser. La fièvre enfermait son esprit dans une brume bouillonnante, écrasait son corps comme une lourde chape de plomb. Tout portait à penser que cette fois, la femme de l’armurier qui tombait tout le temps malade au point d'en devenir un sujet de moquerie n’en réchapperait pas. Et pourtant, après quatre jours dans un état de somnolence, elle avait fini par se réveiller. Son corps n’était plus alourdi, son esprit n’était plus douloureux comme si on avait jeté sa tête dans l’eau bouillante. La fièvre avait disparu.

Comment un tel miracle avait-il pu avoir lieu ? Les médecins avaient-ils trouvé un remède ? La Providence avait-elle décidé que son heure n’était pas encore venue ? Etait-elle morte et si c’était le cas, pourquoi diable l’Enfer ressemblait-il autant à Crimson Town ?

Rien de tout cela. Un médecin s'était chargé de lui expliquer le déroulement des événements.

« Tallulah. La fille du chef des Tolowa. Elle a amené des plantes, vous les avez bues et le lendemain vous vous êtes réveillée.
- Pourquoi les indiens étaient là ?
- Il y avait beaucoup trop de malades et une pénurie de médicaments. On voulait vous sauver mais… vous étiez très malade, nous pensions que ce n’était plus qu’une affaire de jours. Alors on a choisi de concentrer nos efforts et nos remèdes restants sur ceux qui étaient moins touchés par la dysenterie. Puis ils ont voulu aider. Et voilà. »


Elspeth était en vie grâce à une indienne. Grâce à Tallulah, la seule qui était disposée à ne pas la laisser mourir. Même les habitants de son propre village l’avaient laissée à son triste sort… Il avait fallu du temps à Elspeth pour accepter cette situation. Aujourd’hui, le temps avait passé et le souvenir de Tallulah avait été relégué au fond de son esprit. Elspeth ne savait même pas à quoi cette femme ressemblait, elle était une silhouette floue mais extrêmement douce et gentille dans son imaginaire. Elle avait peu de souvenirs des pires moments de sa maladie mais elle savait que les quatre derniers jours, quand cette Tallulah était auprès d’elle, elle avait senti qu’on la manipulait et soignait avec des gestes moins brusques et douloureux que d’accoutumée. Les médecins étaient si débordés qu’ils ne se souciaient même plus de faire attention.

Et aujourd’hui, après tout ce temps, elle avait une occasion inespérée de la remercier en face à face. En effet, la rumeur courait dans Crimson Town et se répandait comme une traînée de poudre : deux natifs avaient eu le cran de pénétrer dans l’enceinte du village en traînant une charrette remplie de bric et de broc en espérant faire du commerce avec eux. Et dans les nombreux bavardages et chuchotements, elle avait entendu le nom de Tallulah plus ou moins écorché.

Elspeth ne s’y rendit pas tout de suite. D’abord, elle courut voir le Révérend, qui parlait la langue de ces gens et avec qui elle s’entendait très bien. Deux bonnes heures plus tard, elle quitta la chapelle avec un bout de papier entre les mains et une attitude nerveuse. Un petit attroupement de curieux s’était formé autour du comptoir de fortune où un étalage de bijoux et d’objets avait été mis en place par les deux visiteurs mais peu de gens osaient réellement s’approcher. Elle s’avança d’un pas hésitant. Son regard ne savait pas où se poser, elle finit par relever la tête vers la jeune indienne au magnifique visage doux, supposant que c’était la femme qu’elle cherchait.

« Tallulah ? »

Elle avait vu juste, la demoiselle réagit à l’entente de son prénom. Essayant de maîtriser sa fébrilité, Elspeth ouvrit en tremblant le papier plié en quatre que le Révérend lui avait confié. Il s’agissait des mots qu’elle voulait dire à Tallulah pour la remercier, qu'elle portait au fond de son cœur depuis des années. L’homme de foi avait été assez généreux pour traduire de l'anglais vers la langue des natifs. Elle ouvrit la bouche et parla, espérant que ses mots seront compris malgré son accent, ses mauvaises prononciations de certains mots et son hésitation.

« Je suis Elspeth. Pendant l’épidémie, quand il y avait une pénurie de remèdes, vous êtes arrivée et vous m’avez sauvé la vie. J’ai une dette envers vous. Dites-moi comment je peux vous remercier. »

(C) LAURA


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Tallulah
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MessageSujet: Re: D'un monde à l'autre [RP Ouvert]   D'un monde à l'autre [RP Ouvert] EmptyMar 23 Mai - 18:03

...



Les visages pâles étaient timides, et excepté quelques curieux qui regardaient de loin et l'effort de l'adjoint qui achèta un bijoux féminin, aucune personne ne s'aventurait trop près de leur boutique ambulante. Le troc n'avait été, en tout cas pour Tallulah, qu'une excuse pour pouvoir s'aventurer dans la ville "en toute sécurité". Elle n'y avait plus mis les pieds en plein jour depuis plusieurs années, et à regarder ainsi tout autour d'elle, la princesse tolowa constata quelques changements. C'était plus grand, les colons avaient eu le temps de se reprendre en main après l'épidémie et d'agrandir leur rue, de multiplier les baraquements après en avoir brûlé certain à cause de la maladie et des corps qui s'ammoncelaient. La population avait drastiquement diminué et on ne voyait presque plus de personnes âgées ou d'enfants, tant ils avaient été principalement touché.

Tallulah ?

L'interpellée tourna la tête vers cette jeune femme, à l'air fragile mais un regard qui révélait une force intérieure puissante. La fille du chef afficha un sourire sincère ; elle reconnaissait ce visage pâle sur laquelle elle avait épongé une serviette, ces longs cheveux blonds qu'elle avait caressé en fredonnant des prières, et puis cette main froide qui s'était tout à coup agrippé à la sienne. Els, l'avait appelée à l'époque, car elle n'avait pas compris son prénom en entier et n'avait pas osé demandé au médecin de répéter. Alors cette jeune femme, qui avait été plus proche de la mort que de la vie, avait été juste Els. L'amérindienne n'avait pas pu l'oublier, elle comme les autres dont elle s'était occupée. Tous n'avait pas survécu, et elle avait surtout été au chevet de ceux qu'elle estimait assez fort pour combattre le mal. C'était pour cela qu'en ayant vu Elspeth dans un coin, qui attendait la mort car jugée perdue pour les siens, Tallulah avait décidé de veiller à chaque instant. Elle avait vu cette même force dans ses pupilles, qui cependant aujourd'hui semblait terni.

Han, Els, répondit la native en mettant sa paume contre son coeur. Elle contourna sa marchandise pour pouvoir avancer vers la blonde, et lui prit les joues entre ses mains, plantant ses yeux sombres dans ceux de son ancienne patiente. Je parle ta langue, dit-elle alors en jetant un coup d'oeil au papier que venait de lire Elspeth. Je te remercie d'avoir été jusqu'à traduire un message juste pour me parler. Son pouce caressa une fraction de seconde ces pommettes discrètes, puis elle invita la jeune femme à marcher à ses côtés jusqu'aux marchandises. Certains visages les dévisageaient déjà tandis qu'elles se parlaient, et elle ne voulait pas qu'ils écoutent un peu trop leur conversation. Clarence lui avait expliqué que les "culs blancs", comme il aimait appeler son propre peuple, aimait les ragots et surtout déformer la réalité. Il ne fallait pas qu'Elspeth ait des problèmesjuste pour lui avoir adressé la parole. Il n'y a aucune dette. Ce n'était pas l'heure de ta mort, c'est tout, une explication brève et simple inspirée des croyances de sa tribu et auxquelles Tallulah croyait dur comme fer.

En s'agenouillant pour chipoter dans les affaires rapportés de la tribu, elle cherchait un objet bien spécifique. Je suis heureuse de voir que tu te portes bien, mais pourquoi tu as l'air triste alors que le cadeau de la vie ne t'a pas été arraché ? Tallulah trouva enfin ce pendentif taillé dans l'os de bison. Regarde ça, c'est porté par nos plus fiers guerriers. Toi aussi tu l'es. Tiens, prends, insista la princesse qui tendait le présent sans qu'il ne s'agisse réellement d'un. Parfois, elle se sentait guidée par les esprits à offrir tel ou telle chose à tel moment opportun, et elle obéissait.



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