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 Mon beau sapin, roi des forêts

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MessageSujet: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyDim 4 Déc - 13:33

...
à crimson town
le 06/12/1865. Il est 17h30.




Dans la ville, le paysage avait fort changé en l'espace de quelques jours. Quelques flocons de neige venaient refroidir les rues et l'extrémité de vos doigts. La longue ruelle centrale de Crimson était bondée, en cette fin d'après-midi où le soleil s'était déjà éclipsé. Des stands de boissons chaudes et quelques gourmandises se tenaient en face de leur échoppe, prêt à vous servir au milieu des trots de chevaux et conversations cordiales entre voisins.
Comme beaucoup de citoyens, vous préfériez acheter votre sapin ici-même, pour soutenir les ranchs et les cowboy du coin au lieu d'aller à Bodie. De magnifiques sapins avaient été sélectionné pour satisfaire à tous les salons, goûts et porte-monnaie ! Il n'y avait qu'à tomber sous le charme de l'un d'eux.


HRP : topic ouvert le temps du calendrier de l'avent !





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Victoria Stanford
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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyDim 4 Déc - 19:19


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Elle avait toujours aimé les fêtes de fin d’année. Noël était un moment de partage, de don de soi et de gratitude. Chaque année, elle s’évertuait à offrir des présents à tous ceux qui l’entouraient, en commençant par Ferdinand. Le personnel de la maison attendait également cette célébration, alors considéré pleinement au sein de cette maison gigantesque qu’ils habitaient à San Francisco, les présents étant amenés à chacun de l’un d’eux et la tradition souhaitant se faire aux tendances britanniques avec une véritable célébration de Noël sur un pied d’égalité avec eux. Les Stanford n’hésitaient pas non plus à faire étalage de leur générosité en invitant amis et famille à se joindre à eux lors de ces fêtes, occasion pour eux de se retrouver lors d’une journée radieuse. Mais cette année serait différente.

Il n’y aurait nulle famille. Les Davis et les Stanford ne sauraient se retrouver à Crimson Town, invoquant un voyage trop pénible pour des célébrations si courtes… Et Ferdinand n’avait pas vocation d’abandonner sa mine, même pour une poignée de jours. Aurait-elle insisté, Victoria aurait certainement pu faire route seule vers la grande ville de Californie pour retrouver leurs parents mais les craintes qu’elle nourrissait un peu plus chaque jour pour son époux et sa dévotion à son égard ne pouvait lui accorder ce plaisir. Elle resterait à ses côtés, comme elle l’avait toujours promis. Pour autant, elle n’avait pas renoncé à Noël. Si elle avait déjà su assurer au pasteur leur présence à la messe de minuit, la jeune femme avait également lancé un nouveau débat sous son toit : L’organisation d’une célébration de Noël à leur manière, en conviant ainsi toute la petite ville sous leur toit. Certains l’auraient bien traitée de folle, mais d’autres auraient bien apprécié le geste.

La porte de la diligence s’était alors ouverte, une main s’emparant de ses doigts gantés de velours pour l’accompagner dans sa détente. Les tissus léger et volants avaient laissé place à des étoffes lourdes et chaudes, permettant à l’épouse du Gouverneur de braver le froid, un lourd manteau pourpre venant s’offrir aux yeux curieux. Son minois rosissait à mesure que le froid mordait ses joues, tranchant davantage avec la neige qu’elle regarda tomber un instant durant. Ferdinand devait la rejoindre afin de s’accorder à son choix… Bien qu’elle sût d’ores et déjà qu’elle aurait le dernier mot. « V’voulez qu’j’aille vous chercher une boisson chaude, m’dame ? » Sa patience face au manque certain de courtoisie et de tenue des hommes de son mari s’amenuisait et pourtant, elle n’avait toujours ni force ni courage pour les reprendre ouvertement. « Faites donc cela. Je m’en vais chercher notre précieux arbre de Noël. » Un seul ne saurait suffire, à dire vrai, mais la pièce maîtresse prendrait certainement place dans le hall ou le salon, où elle imaginait déjà un sapin des plus vertigineux. D’ailleurs, n’eut-elle pas fait quelques pas que son attention se posa sur un géant de plusieurs mètres de hauts qu’elle dévisagea avec un doux sourire.


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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyDim 4 Déc - 20:13



Au dernier événement rodéo de la ville, ça avait été très compliqué pour le cirque de se faire connaître. Les quelques embrouilles au sein de la foule spectatrice avaient remis les pendules à l’heure ; encore pas mal de citoyens, de Crimson ou autre, ne les appréciaient pas. Au même titre que les natifs, on pointait ces gens dits “de voyage” du doigt, vociférant qu’ils n’avaient rien à faire aussi près de la ville. Ils volaient leur travail pour certain, puisaient dans leur ressource. Bref, ils étaient vu comme les mauvaises herbes à arracher pour mieux se porter. Alors Ricardo avait un autre plan pour aujourd’hui ! Il était certain que le Gouverneur serait là, et l’idée était aussi simple et banale que lui faire la conversation. Pour que leur cirque reprenne leur aplomb d’antan, pour qu’un mécène puisse leur faire un don qui les hisserait plus facilement. Au Little Caravan, il ne leur fallait qu’un coup de pouce pour réussir à embellir leur drapeau.

Le mexicain, qui avait les mains dans les poches pour se réchauffer, marchait à travers la longue rue principale de la ville. Il s’arrêtait parfois à quelques stands pour voir les prix des petites babioles, histoire de faire un cadeau à Octavia, mais rien n’était dans ces moyens. Ricardo, s’il devait être raisonnable, devait penser au loyer de sa roulotte et celle de ces parents, à la nourriture et au bois pour se réchauffer cet hiver. Il n’avait pas même le sou pour une petite boisson chaude qui lui faisait de l’oeil.

Au loin, une diligence s’arrêta et la femme du gouverneur en sortit, sans lui à sa suite. C’était étrange mais pas forcément une mauvaise nouvelle ; elle avait l’air tellement plus humaine par rapport à son époux, qui semblait vous juger dès que son regard se posait sur votre pauvre carcasse. Vêtu de simples vêtements et d’une écharpe faite maison, les cheveux en bataille et humide à cause de la neige fondante, l’artiste acrobate se dirigeait vers Victoria Stanford. Arh ! Il aurait dû au moins prévoir de quoi offrir quelque chose à boire pour elle, juste pour paraître décent et gentlemen, pour lui donner une bonne impression. Mais sa mère lui disait toujours que sa personnalité lumineuse suffisait à charmer quiconque, et une mère ne mentait pas !

Il vous a tapé dans l’oeil ? s’enquit Ricardo qui n’avait pas manqué le regard émerveillé de la dame, face au sapin gigantesque qui trônait fièrement là. Lorsque Ric jeta un coup d’oeil sur le prix, il écarquilla les yeux, choqué, mais tenta de cacher cette réaction qui en disait long sur sa situation financière. J’imagine que votre salon fait la taille de tout le cirque, vous devriez carrément le prendre ! Il rit de sa blague, même s’il le savait, son humour ne faisait pas l’unanimité. Lorsqu’il capta l’attention de Mme Stanford, il baissa un instant la tête, en signe de salutation. Enchanté, Ricardo Moreno, trapéziste du Little Caravan. D’humeur taquine, il prit un air interrogateur. Et vous êtes ?

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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyMer 7 Déc - 11:27

Noël. Pour la première fois depuis...beaucoup trop longtemps, Cathy allait pouvoir le fêter chez elle. Seule mais c'était mieux que les robes habillées et les courbettes à faire aux invités de la Tante quand il fallait faire le singe savant à jouer du piano et veiller à la bonne distribution des petits fours.

Elle avait économisé ce qu'elle avait pu pour se trouver un arbre. Et puis elle avait froncé les sourcils. Nan, elle ne voulait pas d'un petit truc moche et dépenaillé pour son premier noël d'adulte chez elle. Alors, elle avait remonté ses manches, attrapé tout le métal qu'elle pouvait et fabriqué la plus belle hache du monde. Enfin de Crimson.

Le manche était même en pin, pour donner de la profondeur à l'outil, elle y avait gravé des symboles de bonne fortune et de solidité. Il serait bon qu'elle aille se renseigner chez les indiens de leurs symboles à eux, c'était ptet païen mais elle n'était pas très chrétienne et elle aimait l'idée de donner une âme et une force à ses créations. Sur la lame, des vagues pour la souplesse et la résilience. Une arme comme ça, bien équilibrée et tout, ça vaudrait forcément un bel arbre ET des branches et des pommes de pin pour la décoration.

Les sourcils froncés de détermination - on négociait jamais pareil avec une femme, c'était idiot mais elle allait leur montrer qu'elle valait bien un homme sur ce plan là aussi - habillé d'une robe de serge gris/verte, d'un tablier en cuir et portant sa hache à la ceinture, elle entra dans la boutique éphémère...
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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyJeu 8 Déc - 12:00

Nollaig na mBan n'avait pas commencé mais il ne tarderait pas et Faolan savait que s'il voulait que Judith décore sa maison, il devrait lui fournir le matériel nécessaire. Cette tradition irlandaise, appelée "Petit Noel" ou encore "Noel des femmes" se déroulait en général entre le 12 et le 24 décembre et consistait à décorer la maison en l'honneur de la venue au monde du Fils que le Seigneur nous avait sacrifié. Il lui fallait donc un sapin - c'était d'autant plus important qu'ils ne poussaient pas naturellement en Irlande - du houx, des branchages, mais aussi des épices, du cumin en particulier, des fruits secs pour le repas du 25, de quoi le réchauffer après la baignade rituelle qu'il allait devoir faire dans le ruisseau, à défaut de rivière où sauter (et mourir d'hydrocution si l'on avait eu le malheur de boire avant).

Bref, il avait une liste longue comme le bras et peu de temps. Il se glissa dans la masse des arbres vendus, cherchant celui qui lui plairait. Pas trop grand. Bien fourni et large, comme des bras qui s'ouvrent. Avec une bonne odeur. Qui ne perde pas trop ses épines... s'il pouvait négocier également des pommes de pin, cela aiderait à la décoration. Il voulait que cette première célébration, dans sa première maison à lui, un endroit qu'il pouvait modifier à sa guise, qu'il avait limite fait construire, soit impressionnante.

Et que chaque patient, qui se retrouverait par malheur dans son infirmerie de fortune, puisse puiser de la force dans le rappel que la lumière revient toujours, et que le Créateur nous aime au point de nous avoir envoyé Son Fils Unique pour nous guider et nous sauver.

Il allait falloir dire à Judith de préparer une bonne réserve de vin chaud.

Et une pièce de dégrisement.
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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyDim 11 Déc - 23:15

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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyMer 14 Déc - 21:30



L’achat du sapin était une activité que Ferdinand appréciait. Pour la première fois à Crimson Town, c'était à cette tradition qu'il allait s'adonner en rejoignant Victoria pour façonner leurs premiers souvenirs. C’était comme si tout était à refaire, comme si venir plier bagage ici était un nouveau départ qui leur donnait cette seconde chance qui ne laissait pas droit à l’erreur. Son retard était dû au travail, bien évidemment ; les plans de la mine se concrétisaient et bientôt les premiers mineurs de tout horizon pourraient venir trouver un gagne-pain ici. Combiné à l’élaboration du chemin de fer, les desseins du Gouverneur prenaient doucement place.

Ferdinand était venu à Crimson avec son propre cheval. Il avait eu envie de galoper à travers les plaines, jusqu’ici, car le paysage était tout de même splendide quand on s’y attardait. Et peut-être qu’après avoir essuyé deux tentatives de meurtres en moins de deux mois, cela changeait la vision de certaines choses, de l’importance et des priorités. Petit à petit, c'était sa femme qui s'imposait dans son coeur. Oh, il l'avait toujours aimée, c'était évidente ; lui-même l'avait choisie, après tout. Mais quelque chose de différent était né en lui, depuis les dernières semaines.

En arrivant sur place, son cheval fut attacher aux poteaux prévus à cet effet, près des abreuvoirs. Ferdinand donna quelques tapes sur l’arrière-train de l’animal avant de commencer sa ronde et son observation. Pas mal de citoyens emmitouflés selon leur moyen, certain avec le nez tout rouge et d'autre aux pommettes bien roses. Quelques regards se posaient sur lui, qui n'avait jusque là fait que de brèves apparitions. Le Gouverneur rendit les salutations aux passants qui prenaient la peine de lui souhaiter un bonsoir.

Ca n'allait pas être du gâteau de trouver Victoria dans tout ce chaos festif.

Dans sa recherche, il ne fit pas attention où il marchait et fonça droit vers un homme âgé et qui tenait un sapin particulièrement misérable. En voyant cette pauvre branche entre ses doigts, il leva les yeux interrogateurs vers ce visage inconnu. Vous m'avez l'air tout à fait capable de trouver un sapin digne de ce nom, je suppose donc que... cela... a une explication ! Il rit, amusé par la scène. Oh et désolé de vous avoir bousculé ! s'empressa-t-il de rajouter avant de disparaître dans la foule.

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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyMer 14 Déc - 22:04



Un Noël de plus sans sa fille. Jane était d'une terrible humeur, aujourd'hui, et elle ne put se résoudre à aller acheter un fichu arbre pour fêter l'absence en plus de son bébé. Pour se rappeler que cet homme, à qui elle était toujours mariée, lui avait planté ce couteau si bien aiguisé dans l'dos. Assise sur la terrasse du saloon, Miss Richardson de son nom de jeune fille, observait les allers et venues des citoyens. Même le Gouverneur avait décidé de venir se montrer parmi la plèbe de la ville, comme c'était avenant de sa part. Elle souffla du nez, sarcastique, puis tira sur sa cigarette. Les flocons de neige étaient fins et fondaient quasi instantanément lorsqu'ils touchaient le sol. Voilà qui promettait, demain, une allée centrale boueuse et des jupons à nettoyer encore.

Cathy ?
se dit Jane à elle-même tandis que la silhouette de sa petite protégée venait de disparaître derrière des sapins exposés au bord de la large rue. Elle bougea son séant d'sa chaise en bois et se rua vers la jeune femme, un large sourire aux lèvres. Une fois à sa hauteur, sa main se posa sur l'épaule de Catherine pour informer de sa présence.

Mademoiselle va donc bel et bien décorer sa forge pour les fêtes ? Qu'il lui était agréable, à Jane, de voir cette gamine sortir de l'ombre. Elle avait vécu assez de drame pour une seule vie, et méritait de couler des jours heureux à faire ce qu'elle désirait le plus. A moins que tu ne veuilles éclater la tête d'un pauvre gars qui t'aurait regardée de travers ? s'enquit-elle à la vue de la hache. Qu'est-ce que tu fiches avec ça ?
Sa voix était douce, rien à voir avec le ton sec et autoritaire qu'elle employait au West Wild pour faire dégager tous les ivrognes du bar. Catherine était très jeune, Jane aurait pu bien être pour elle sa vieille grande soeur protectrice. Depuis qu'elle la connaissait, c'était naturellement que leur lien s'était resserré, affiné, peaufiné. Si la psychologie signifiait quelque chose pour Jane Richardson, sans doute aurait-elle compris la projection que son inconscience faisait entre Cathy et sa propre fille disparue.



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Victoria Stanford
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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyMer 14 Déc - 23:57


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Pouvait-elle prendre une telle décision ? Victoria n’avait pas le sentiment d’avoir ce pouvoir et pourtant, si elle semblait minuscule auprès de cet immense roi des forêts, elle était plus grande qu’elle n’y paraissait dans ses pensées et ses ambitions. Emmitouflée dans son épais manteau, son sourire se fit timide sur ses lippes aussi rosées que l’étaient ses joues. Perdue dans ses pensées, elle ne réalisa pas même l’arrivée impromptue d’un autre visiteur. D’ordinaire, les locaux s’écartaient sur sa route et n'osaient que peu lui adresser la parole. Elle détonnait trop, elle n’était pas réellement dans l’intégration à Crimson Town. Une Rose parmi les Chardons. Les mots du docteur Riagal demeuraient présents dans son esprit et pourtant, elle aurait préféré voir d’autres roses émerger. Elle n'était pas cette différence qui la précipitait en marge.

Il vous a tapé dans l’œil ? Sursautant presque, la surprise la saisissant toute entière, elle tourna son délicat minois vers celui qui avait cherché à capter son attention. Ses lèvres charnues s’entrouvrirent alors que son regard azuré croisa celui de l’effronté qui ne sembla pas intimidé. Il sembla alors reporter un instant son attention sur l’arbre avant de reprendre la parole, offrant quelques commentaires sur la taille que pouvait faire l’épineux. A sa réflexion, elle comprit qu’il appartenait à ces autres marginaux qui œuvraient pour le plaisir des yeux sous un chapiteau gargantuesque. Et alors qu’il s’inclinait bien bas, révélant son identité, il la poussa à sourire devant tant de cérémonie. « Victoria Stanford. Trapéziste, dites-vous ? Les hauteurs ne doivent donc, dès lors plus vous émerveiller véritablement, n’est-ce pas ? » Son attention se reporta sur l’arbre alors que l’homme de main de Ferdinand fit son retour, les sourcils froncés devant cette mine inconnue qui semblait discuter avec sa maîtresse. « V’là un vin chaud, m’dame. » Victoria s’était alors saisie du gobelet, le portant à ses narines. Avant de l’en écarter, la mine écœurée. « Nom de… Je ne pourrais boire une telle chose… Peut-être monsieur saura-t-il être plus enclin à le boire que moi ? » Ce n’était pas la première fois qu’une telle nausée la saisissait. C’était même récurrent, récemment, comme si son corps refusait l’absorption de certains aliments sans qu’elle ne puisse en saisir la cause. Tendant le gobelet vers le trapéziste, elle l’invita à en profiter. Au moins, l’un d’eux ne mourrait pas de froid.


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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyJeu 15 Déc - 17:29

L'homme, très sollicité, lui indiqua un endroit où s'entassaient de belles ramures d'aiguilles vendues au poids et se détourna de lui pour renseigner un vieil homme portant un sapin décrépit. Derrière l'inconnu, se dressait la haute silhouette du Gouverneur Standford que ses récentes altercations avec la société Crimsonnienne n'avait pas semblé impressionner au vu du bain de foule qu'il se prenait. Victoria ne devait pas être loin. Le médecin se surprit à la chercher du regard, au cas où elle serait ennuyée ou juste pour le plaisir de la voir sourire au centre des arbres. Il se promit de la faire rire pour les fêtes, d'une façon ou d'une autre, simplement parce qu'il s'en savait capable.

Il appréciait la jeune femme et le faisait si naturellement, si innocemment que l'idée que cela puisse agacer le mari ne lui était pas encore arrivé à l'esprit. Détournant son regard, il choisit avec attention une demi-douzaine de grandes branches, bien garnies et dont l'odeur de cire poussiéreuse lui paraissait signe de bonne santé végétale. En réalité, il n'était pas très calé en épicéa et autres ordres du même type. En Irlande, c'était le houx qui était utilisé en guise de verdure. Les forts vents marins n'étaient pas excellents pour les sapins.

Chargé de ces branchages qui ne voulaient pas rester bien rangés dans ses bras, il se dirigeait vers la grande balance installée en début d'allée pour les poser et les charger sur Lonan. Lorsqu'une ombre arriva d'un coup sur son champ de vision. Il fit un pas de côté pour éviter de l'éborgner, se tordant légèrement la cheville. Il grogna, réprimant un juron en gaélique.

"..." il aurait bien grogné en anglais mais la personne était une jeune femme. Qui semblait bien seule. "Vous avez besoin d'aide, Miss ?" demanda-t-il finalement tandis que son montage se cassait la figure.
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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyVen 16 Déc - 15:08



Le moins que Ricardo puisse aisément constater, était que la dame Stanford était bien plus accueillante, offrant plus de sympathie à l’égard des autres. Son sourire était magnifique, dévoilant une dentition des plus parfaites tandis que ce doux regard bleu reposait sur son interlocuteur. L’acrobate était sous le charme de l’aristocrate, le contraire aurait été étonnant pour un homme comme lui qui aimait toutes les femmes du monde. Oh que si, M’dame, je suis à chaque fois émerveillé. C’est comme si chaque vol, chaque saut était l’premier ! Ce n’était pas des paroles en l’air, mais réellement les sentiments de Ric qui vivait de sa passion. Ce qu’il ressentait lorsque ses doigts s'agrippaient aux trapèzes, et que ses jambes se retrouvaient suspendues sur plusieurs mètres de hauteur, était simplement galvanisant. De l’adrénaline à l’état pur qu’il n’échangerait pour rien au monde ; pas même l’amour d’une femme qui le trahirait bien un jour ou l’autre.

Un homme, vêtu de manière bien moins chic que la dame, vint lui apporter une boisson chaude qui émoustilla instantanément les papilles gustatives du mexicain. La vapeur qui s’en échappait indiquait à quel point le vin était chaud et que s’il n’en buvait qu’une unique gorgée, il remercierait le Ciel pour ce cadeau. Ravalant sa salive, Ricardo suivait d’un oeil attentif le cheminement des lèvres de Mrs. Stanford jusqu’au gobelet, s’imaginant amplement être à sa place. A la place de la dame, évidemment, bien qu’en d’autre circonstance il aurait envié ce gobelet d’être pris au piège par une bouche aussi joliment dessinée que celle-ci…

Puis, comme si le bon Dieu avait entendu sa prière, Victoria Stanford lui tendait la boisson. Il écarquilla les yeux, peu habitué à la gentillesse de la haute - non pas qu’il en ait fréquenté beaucoup mais cela lui était déjà arrivé, et son expérience fut fort différente. Pour moi ? demanda-t-il bêtement, car la réponse était évidente, le gobelet pointait son nez. Il essuya un regard vers l’homme à la mine déconfite qui aurait bien aimé le boire lui, ce vin. Puis il le saisit et se réjouissait déjà rien qu’en humant l’odeur délicieuse qui enivra chaque papille. Hmmm, s’exclama Ric après une première gorgée, merci beaucoup ! Ca mérite amplement que je vous invite à notre prochain spectacle. Vous pourrez voir à quel point j'ai l'air de m'ennuyer dans les airs tellement j'en ai l'habitude. Il rit, visiblement amusé par la personnalité de la jeune femme. Il la trouvait d'ailleurs bien trop jeune et trop belle pour être à ce point enfermée dans une boite.

Vous avez besoin d'aide pour le sapin ? Je peux vous le mettre dans votre gigantesque salon, en espérant ne pas m'perdre pour rentrer dans ma petite roulotte. Le sourire sur son visage signifiait que c'était bel et bien de l'humour et qu'il n'y avait pas de méchanceté dans ces paroles, ni même une once de jalousie qui pourrait mettre madame mal à l'aise. Et puis en plus, il était très heureux, dans sa roulotte !




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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyVen 16 Déc - 22:33

...
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Lorqu'Anastasia passait devant cet inconnu, que ce dernier dû s'écarter de son chemin et poussait un juron dans une langue qu'elle n'avait que trop aisément reconnu ce fut soudainement une sorte de montagne russe émotionnel. Comment une personne pourtant bien bâtie, assez bel homme, mûr et semblant éduqué pouvait être non pas à ce point vulgaire mais irlandais ? Son juron dans une langue qu'elle ne comprenait pas mais sa phrase qui suivait, son accent... Non rien ne laissait place à l'imagination ou au doute. Ainsi la jeune britannique dû faire preuve de tout le flegme propre à sa culture mais aussi faire appel à toute l'étendue de son éducation aristocratique basée sur la politesse, les faux semblants, le fait de ne pas se laisser emporter par ses émotions pour d'une part lui adresser la parole et de l'autre commettre sans aucun doute l'impardonnable ; pour elle.

"Mes confuses, monsieur." Elle tendait les mains pour essayer de faire en sorte que le tas de branchages reste en place ; mais peine perdue tout s'écroulait mollement au sol. Son accent lui non plus n'offrait guère de doute tant sur son origine géographique et sociale. "Vous ne vous êtes pas blessé j'espère. Je vous demande sincèrement pardon. J'étais, à mon grand malheur, prise dans mes pensées et me voici arrivant tambour battant en plein dans votre trajectoire."

L'homme derrière la balance soupirait longuement en voyant le forfait au sol. Il se baissait et commençait à remettre le tout sur la balance avec une lenteur paresseuse, offrant ainsi tout le loisir à Anastasia de se confondre en excuses.

"Je suis véritablement confuse. Vraiment, vraiment, confuse. Si je..." En temps normal elle aurait demandé à savoir comment se faire pardonner. C'en était même d'usage. Mais c'était définitivement au dessus de ses forces. Elle ne pouvait se résoudre à demander ceci à son interlocuteur. Pourtant, dans ses songes tout carburait. Oui, cet homme était Irlandais. Mais non, ils n'étaient pas en Angleterre. Elle se devait de faire un effort diplomatique et de bienséance envers lui compte tenu du fait qu'ici c'était l'Amérique. Une terre faite par tout le monde pour tout le monde. De fait il avait autant le droit d'être ici, à cette place précise, à ce moment précis, qu'elle.

Un ange passait tant le silence entre les deux personnes s'égrainait durant d'interminables secondes. Elle le regardait. Il la regardait, sans aucun doute, dans ce moment suspendu d'une phrase coupée dans son élan. Les pensées d'Anastasia hurlaient de trouver quelque chose, d'aboyer, de parler, ou de finalement faire demi tour et partir dans un silence des plus étranges. Mais rien. Elle restait plantée là, silencieuse, bloquée à se savoir quoi faire. "Devriez peut être vous pousser, mad'moiselle." Disait l'homme derrière la balance pour désamorcer la situation ou plutôt continuer à travailler en paix. "Vous, je ne vous ai pas réclamé d'avis." Disait-elle avec une autorité mal venue vers le marchand qui n'avait pourtant rien demandé. "Néanmoins vous avez raison, je dois le concéder." elle se décalait d'un pas pour laisser la place à Faolan pour terminer d'empiler son épineuse besogne. "Mes excuses monsieur. Vous pouvez terminer votre... Empilage de branchages."

"Vous pouvez lui proposer de prendre un verre. En dédommagement." Reprenait le marchand, d'un ton neutre.

"Vous je ne vous ai rien demandé, encore une fois ! Mêlez vous de vos affaires, je vous prie."

"Puis vous pourriez vous présenter à lui."

"Comment osez vous, vous montrer aussi effronté ?"

L'homme haussait les épaules. "Hein qu'la petite dame doit vous offrir un verre en dédommagement, docteur ?" Le dernier mot avait terminé d'hébéter Anastasia. La plongeant dans la confusion la plus totale, rendant l'initiative à Faolan. Au loin, un autre accent britannique se faisait entendre. A l'écoute quelqu'un de particulièrement courroucé semblait chercher une certaine Anastasia.



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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyMer 21 Déc - 10:43

"Jane !" Un sourire sincère fit rayonner le visage habituellement fermé de la jeune femme et pétiller ses yeux clairs. La cow-girl était l'une des seules personnes au monde que l'orpheline avait réellement adopté. C'était une amie, bien plus que toutes celles qu'elle avait eu à Bodie ou chez les Soeurs. Elle, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle avait surveillé sa forge et n'avait jamais cessé de la soutenir dans son combat.

Vraiment, si elles avaient été en privé, elle lui aurait sauté au cou.

Mais tout Crimson était là, elle devait avoir l'air adulte et professionnelle. L'avenir de son commerce en dépendait un peu, mine de rien. Et puis il fallait savoir se tenir, à son âge, lui avait-on enseigné.

"Quoi, ce truc là ?" elle attrapa la hache à sa ceinture et la fit tournoyer d'un air nonchalant, comme si ça ne lui avait pas du tout demandé des heures d'entrainement. L'arme était bien équilibré, ça allait tout seul. Ouf. "Nan les têtes des gars sont trop hautes et j'suis pas sure que ce soient des organes vitaux. Je vise les genoux. Peuvent pas me poursuivre comme ça." Elle plaisantait évidemment. Elle n'avait jamais frappé quelqu'un autrement qu'avec ses poings et même ça avait été rare. Le plus souvent, les attaques verbales suffisaient à désarçonner les malheureux.

"Mais grave que je vais décorer ma forge attend. T'imagines pas tous les noëls pourris que je me suis farcie à devoir faire la plante verte. Autant qu'un véritable arbre s'y colle. T'as un truc prévu ? Tu veux passer le réveillon avec moi ? On pourrait papoter au coin du feu, j'ai rien de spécial et j'suis pas la meilleure cuisinière au monde mais c'est sincère en tout cas."

Et puis elle pourrait forger des décorations sur l'arbre ! Mais oui ! Ce serait une super publicité ! Avec les bougies et le métal poli, ça brillerait de mille feux. Elle le mettrait à l'entrée et, la nuit tombée, on ne verrait que ça. Riche idée. Merci Jane !

Même qu'elle pourrait offrir des boucles d'oreilles à son amie. Elle avait peut-être un peu d'or qui trainait.

"En vrai, la hache, c'est pour échanger et aussi me faire un peu de pub. Après avoir coupé tout ça, les bûcherons ne vont pas dire non à une bonne lame et comme ça ils penseront à moi pour réparer les autres tu vois."

Elle pensait à tout. Elle n'avait pas le choix. Ses maigres économies ne tiendraient pas longtemps.
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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyMer 21 Déc - 11:46

Oh. Une britannique. Que faisait un fleuron de la couronne anglaise dans ce trou perdu ? De surprise, le médecin laissa tomber son chargement qu'un employé...s'employa, justement, à disposer sur la balance. Par réflexe, le docteur se redressa, reprenant d'instinct la posture qu'on lui avait inculquée durant son adolescence.

"Je vous en prie, Mademoiselle. Il n'est nullement nécessaire de vous excuser. Votre présence en ces lieux est légitime et il m'incombait de faire plus attention. Laissons donc cette infortunée collision derrière nous, voulez-vous ?" fini-t-il par articuler dans un anglais impeccable quoi que toujours soutenu par l'accent de son île qu'il se refusait à perdre totalement. Il n'avait pas honte de ses origines et si les anglais avaient le droit d'abîmer ainsi les voyelles et d'adoucir les r, il ne voyait pas pourquoi il devait se sentir obligé de les imiter.

Déjà, l'employé intervenait, prenant sa défense. Ses remarques firent naître un sourire chaleureux sur les fines lèvres du docteur qui sentait l'acceptation de la bourgade derrière les mots simple du garçon. Il hocha la tête en remerciement.

"Votre dévouement me touche, Jack, merci beaucoup. Mais Mademoiselle a certainement beaucoup mieux à faire que de m'offrir un verre et je doute que le saloon serve un thé avec l'eau à la bonne température." Il fit un clin d'oeil à l'employé qui retourna à son travail en retenant un petit rire. Les us et coutume de la noblesse britannique semblaient vraiment déplacés en ces lieux. Mais Faolan savait que, selon la provenance, il y avait des temps à respecter après la bouilloire, et des moments où le lait devait être mis avant ou après l'eau et tant d'autres choses qu'il reconnaissait ne pas connaître mais dont il avait vaguement conscience. Il se tourna à nouveau vers l'inconnue.

"Mais je dois avouer que mon ami Jack n'a pas tout à fait tort. J'aurais dû me présenter. Faolan Riagal. Je suis médecin, ici à Crimson. Je ne crois pas avoir eu l'insigne honneur de vous croiser auparavant...je m'en serai souvenu. Mademoiselle ?"

Il lui tendit la main en signe de paix après avoir accompagné son compliment d'un salut que n'aurait pas renié son maître à danser.
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Victoria Stanford
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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyMer 28 Déc - 0:54


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Ce jeune homme ne semblait pas plus vieux qu’elle mais avait cette joie de vivre qu’elle n’avait plus. Pourquoi ? Quand cela s’était-il arrêté ? Avec lui, tout semblait simple, son sourire étant contagieux, étirant les lèvres de la jeune épouse du Gouverneur qui tentait de reporter son attention sur le grand arbre devant elle. Il était charmant – le trapéziste, non le sapin – et semblait en avoir conscience autant qu’il semblait lui adresser des regards plus profonds que ceux des gens qu’elle côtoyait d’ordinaire. « Je crains ne pouvoir faire autrement que vous croire sur parole car jamais il ne me sera donné de voler… Je manquerai certainement de m’écraser au moment où mon corps quitterait la terre ferme. »

Puis, vint ce moment de dégout étrange qui manqua de lui donner la nausée. Le vin chaud, pourtant, était d’un réconfort qu’elle connaissait et approuvait depuis quelques années, y compris à San Francisco. La recette de celui-ci était-elle douteuse ? Tendant avec générosité son gobelet à ce jeune homme, la surprise dont il fit part la toucha. Mais n’hésitant pas bien longtemps, il y plongea nez et lèvres pour mieux la remercier. Voilà qui était de plus en plus étrange… Soit les gens d’ici n’avaient aucun palais soit… Soit c’était elle, le problème ? Si elle s’était attendue à quelque chose en échange, elle fut surprise de cette invitation, et y répondit avec un large sourire. « Je me ferais une joie de venir goûter à cet ennui qui est le vôtre… Mais vous verrez peut-être dans mes yeux tous les rêves que cet ennui peut faire naître chez d’autres… »

Puis, avec une sympathie à toute épreuve, il proposa son aide concernant l’épineux. Haussant les sourcils, elle se tourna vers l’autre homme qui allait être bien vite débordé par la situation à lui seul. « Eh bien… Mon époux devait venir avec d’autres hommes de main afin de s’occuper de cela mais puisque mon choix est déjà fait et n’ayant que peu envie de demeurer dans ce froid polaire, j’imagine que votre aide est plus que bienvenue. »


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MessageSujet: Re: Mon beau sapin, roi des forêts   Mon beau sapin, roi des forêts EmptyJeu 5 Jan - 4:07

...
Mon beau sapin, roi des forêts


Ce médecin, cet irlandais, était pour le moins... déconcertant.

TW : Propos à caractères raciste:

La politesse dont il faisait preuve, le fait qu'il soit praticien de la médecine le levait rapidement au rand des membres de l'intelligentsia aux yeux d'Anastasia. Pour sûr tout ceci bousculait très brutalement ses préjugés et idées reçues à propos des habitants de l'île d'émeraude ; à propos de cet ancien habitant de l'île d'émeraude. Le pire dans tout ceci était peut être le fait qu'il était plutôt séduisant, dans son genre... L'espace de quelques instants elle bafouillait des propos inintelligibles, peut être le temps de digérer toutes ces informations. Ses pommettes rougissaient mais l'ont pouvait aisément mettre ça sur le compte du froid ambiant, alors qu'elle sentait le feu lui saisir le visage. Secouant la tête légèrement pour dissiper toute pensées aussi intruses qu'inutile elle finissait par se présenter à la suite de Faolan.

"Porter, Anastasia Porter." entonnait-elle gaiement avec un sourire en coin récupérant bien vite son audace. "Oward, mon majordome et moi même sommes en villégiature ici. Et je crains qu'il ne nous ai pas possible en l'état de poursuivre notre chemin avant la fin de l'hiver, ou l'arrive du rail." Elle haussait comme si la perspective d'être bloquée ici, au milieu d'absolument rien, ne semblait guère l'embêter. Pire encore l'éclat dans son regard marquait un amusement certains de cette situation. C'était comme si... elle avait sciemment voulu être précisément bloquée ici. "Rencontrer le médecin par le plus grand des hasards me ravi au plus au point, monsieur Riagal. J'apprécie les traits d'esprit de mon Majordome, voyez vous, mais je crains qu'à force nous tombons en désuétude de débats et de conversation profondes lui et moi. Ainsi..." Elle s'arrêtait. Nette. Intérieurement elle se flagellait de trop parler. Elle parlait trop. Elle parlait toujours trop avec les gens qu'elle rencontrait. Et ce médecin était sans doute parmi les personnes les plus lettrée et cultivée à la ronde. Elle ne devait en AUCUN cas le fatiguer d'entrée de jeu en l'assommant de conversation futile. Elle devait trouver un sujet sur lequel rebondir. Un sujet pour passer, elle aussi, pour une femme cultivée, intelligente, une femme du monde ! Il fallait donc mentir, ou plutôt enjoliver la réalité. La déformer pour l'emballer dans un beau paquet. "Je vais prendre de vitesse votre future question, si jamais il advenait de vouloir savoir la raison de ma venue ici. Tout simplement par l'attrait de la science. Je suis passionnée de naturalisme, voyez vous ? Je le pratiquais sur mon île britannique en dilettante et je me suis mise bille en tête d'opérer un voyage comme firent d'illustres prédécesseurs tel William Anderson ou Joseph Banks. Mais plutôt que récolter des échantillonnages je pensais plutôt les dessiner sur un carnet ou les peindre. Se qui est avouons un peu moins attrayant, je vous l'accorde et..."

"Vous parlez trop..." Disait Jack après avoir annoncé le prix au poids des branches de sapin à Faolan. Anastasia portait immédiatement sur lui un regard plus que courroucé lorsqu'elle croisait enfin les yeux de son majordome. Ce dernier, armé de son misérable tout petit sapin de noël s'approchait tant de sa maîtresse que de Faolan. A l'image d'un coq protégeant sa poule il bombait le torse en apercevant Faolan et le toisait de pied en cap. Pour peu, si l'on retirait son attirail du parfait majordome britannique hivernal on aurait pu le prendre pour son père tant le regard et la mine patibulaire qu'il adressait au docteur voulait tout dire : Tu es un homme, elle est une femme, ne t'en approche pas si tu tiens à vivre vieux.

Désireuse de vite désamorcer la situation, Anastasia reprenait et annonçait la retraite. Oward ! Vous êtes de retour. Mes confuses la curiosité m'a prise et je vous ai fais faux bond. J'imagine que cette brève sortie est compromise. C'est tout à fait compréhensible." Aucun mots de la part d'Oward. Il restait à sonder Faolan. Les yeux dans les yeux. Anastasia finissait par le prendre par le bras comme on attrapait vite la laisse d'un limier prêt à bondir sur un beefsteak. "Nous allons rentrer, hein ? Oui, oui, nous allons rentrer. Au plaisir de vous recroiser docteur Riagal. Nous prendrons le thé avec grand plaisir." Elle filait à grandes enjambées tirant avec elle un Oward revêche. Ce dernier, évidemment, n'allait pas se gêner de tailler un costume pour l'hiver à ce pauvre Faolan. Disant qu'il n'appréciait pas cet homme, ni son maintien, ni son regard, ni rien. Etrangement, c'était absolument le même discours qu'il avait tenu sur le bateau lorsqu'Anastasia avait rencontré Jules. Un intellectuel français qu'elle avait rencontré en première classe.



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