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 A la lueur des lanternes

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Ferdinand Stanford
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MessageSujet: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyMer 16 Nov - 15:55

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  • Type de RP: Normal
  • Date du RP : la nuit du 21/10/1865
  • Participants :  @Victoria Stanford  @Faolán P. Riagal  & Ferdinand Stanford
  • Trigger warning : Plaie, santé, maladie, sang, etc
  • Résumé : Un accident s'est déroulé à la mine, après que Ferdinand ait trouvé quelques pépites. L'un de ses hommes de main ayant les yeux trop gourmands, a tenté sa chance en agressant le politicien, qui ne s'est pas fait prier pour défendre sa vie. Ferdinand retourne à son domaine où il attendra que le doc finisse de s'occuper d'Allan Brown.

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Ferdinand Stanford
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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyMer 16 Nov - 16:19





Il était tard, et la lune brillait de son éclatante lumière blanche. Les étoiles lointaines qui l’entouraient étaient les seules témoins du spectacle macabre qui se déroulait à l’entrée de la mine, aux abords de la ville de Crimson. Trois hommes en portaient un quatrième, qui avait l’air inerte, les paupières clauses. Ses bras ballants de part et d’autre de son corps laisserait penser à croire qu’il était bel et bien mort, déjà en train de plaider sa cause devant le Seigneur tout puissant. Mais Ferdinand en était sûr, il avait senti un pouls, faible mais présent.

Patron, pourquoi on le laisserait pas juste… ici ? s’enquit l’un des deux hommes de main, l’air hésitant face l’imprévisibilité du gouverneur. On pourrait l’enterrer au fond de la mine ? Brandon était un trentenaire qui n’avait ni femme, ni enfant, et donc certainement rien à perdre si ce n’était sa tête au bout d’une corde. Sa carrure imposait le respect jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche et se mette à parler comme un gamin sans aucune expérience. Au ton de sa voix, Ferdinand constata que cet abruti fini était véritablement sérieux. Brandon… souffla-t-il après qu’ils aient réussis à charger le corps de Brown sur l’un des chevaux. Je suis venu dans l’Ouest pour une raison précise. A bout. Le politicien était à bout. Sa voix tremblante sous la rage qui commençait à le gagner était bien évidente, ses tempes tambourinaient sous ses favoris blonds et des rides déformaient son visage victime d’une inquiétude.

JE SUIS VENU DANS CE TROU, POUR CETTE MINE !

Son cri était comme un hurlement déchirant le ciel assombri. Sa douleur à l’avant bras droit était telle qu’il perdait toute patience face aux perturbations et imprévus alentours. Après tous les efforts à la pioche et du déplacement du corps évanoui de Brown, les mèches de cheveux du gouverneur étaient désordonnées, lui qui arborait généralement une parfaite coiffure. Du charbon et de la terre teintaient ses mains et ses joues, définissant clairement l’endroit d’où il venait. Il ressemblait presque à ses hommes courageux vivant dans les tranchées, expérience qu’il n’avait jamais connu malgré lui. Tu crois que lorsque je vais commencer les chantiers et qu’on trouvera un corps, dans MA mine, il se passera quoi ?! Le tutoiement était rare chez Ferdinand, qui n’attendait pas de réponses. Il grimpa sur son cheval et ouvrit le chemin vers leur destination la plus logique : le docteur Riagal. Leur monture galopait aussi vite que possible ; il n’était pas médecin mais se doutait que la vie de cet homme ne tenait qu’à un fil.

A mi-chemin, Ferdinand ordonna à ces hommes de continuer sans lui ; il ne souhaitait pas être vu dans pareil état avec un demi-cadavre dans les bras. Dites-lui de venir chez les Stanford quand son travail avec Brown sera terminé. Sur ces mots, il tourna à gauche, en direction de son domaine. Ferdinand s’accrochait à son étalon d’une seule main, l’autre n’étant plus qu’un bout de viande dont la plaie vive l’empêchait de se mouvoir et user de ces muscles. Aucune chance de voir Victoria, la nuit était déjà bien avancée et elle devait certainement dormir. En arrivant non loin de l'entrée de la demeure, Ferdinand fut soulagé de voir son majordome accourir près de lui. Il l'aida à redescendre sans poser de question, sans doute l'habitude de ne pas s'impliquer plus que de raison pour le maître des lieux à qui il ne voulait que du bien.

Mr. Riagal devrait arriver dans l'heure, marmonna-t-il dans sa barbe, préparez-moi une bouteille de whisky. Entrant dans la maison, le sang goutait de son bras sur lequel il effectuait une pression. Les palpitations douloureuses de sa chair étant insupportables, c'était là qu'entrait en jeu les verres d'alcool qu'il prévoyait pour anesthésier les nerfs. Le Gouverneur trouva refuge dans la cuisine, laissant derrière lui les traces d'hémoglobine qui recouvraient aussi ses vêtements. Il lui faudra brûler tout ça, le sang était compliqué à faire disparaitre.

Le majordome ne tarda pas à lui servir son premier verre.

(C) LAURA


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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyVen 18 Nov - 23:34


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Elle ouvrit les yeux, se redressant vivement dans son lit. Le souffle court, il lui fallut un instant pour s’acclimater à la pénombre que la nuit offrait à sa chambre, les rayons argentés de la lune se glissant entre le tissu épais des rideaux pour offrir un peu de lumière, lui permettant de distinguer plus ou moins son environnement. D’une main posée contre sa poitrine, le palpitant battant à un rythme effréné, elle s’ancra à nouveau dans la réalité, prenant conscience que son esprit lui avait joué un vilain tour, un cauchemar ignoble la poussant à sortir de son sommeil. Cruelle imagination qui avait su glisser dans ses bras un enfant à la peau de porcelaine et aux mèches blondes, faisant son bonheur, trop vite arraché à ses bras par la rage de l’Ouest, le berceau demeurant vide alors que les cris de ces sauvages s’intensifiaient. Elle avait parcouru la grande demeure qui était la leur en long et en large, hurlant un prénom qu’elle ne parvenait pas même à se remémorer, Ferdinand finissant par la prendre dans ses bras, la retenant contre son gré, murmurant de cruels mots à son oreille. C’est trop tard. Alors, son regard s’était posé sur ses mains qui n’étaient plus que vision rougeâtre, le sang les couvrant, épais et pourpre.

Soupirant longuement, repoussant les draps d’un geste brusque, elle s’extirpa de son lit, s’avançant vers la fenêtre. La lueur de la lune baignait le parc de leur maison d’une lumière qui se voulait presque magique. Instinctivement, sa main s’était glissée sur son bas ventre, tristement plat, qu’elle rêvait de voir s’arrondir à mesure que le temps passait. Combien de temps encore, lui faudrait-il prier pour que cela arrive ? Pinçant les lèvres, elle envisagea un instant de retourner se coucher, bien trop vite rattrapée par une bouche pâteuse et une fringale nocturne. Ce n’était pas dans ses habitudes de traîner là où n’était pas sa place mais, n’ayant pas idée de l’heure qu’il pouvait être, elle ne s’imaginait pas réveiller les domestiques. Alors, s’approchant d’un fauteuil, elle en prit le châle qui reposait sur le dossier, enveloppant ses épaules uniquement vêtues d’une chemise de nuit, un frisson s’emparant d’elle tant la nuit se faisait fraîche.

Pieds nus, elle se déplaça à pas feutrés au travers de la propriété, tendant l’oreille pour prêter attention au bruit qui était le sien. Elle était silencieuse, invisible presque, apparition fantomatique toute de blanc vêtue, le tissu vaporeux de son vêtement glissant contre son épiderme à chaque pas qu’elle faisait. Toujours régulière dans la cadence, attrapant une bougie sur son chandelier pour ne pas risquer une chute, elle descendit le grand escalier de marbre qui la conduisait au hall. Ce fut à cet instant qu’elle prit conscience de voix qui s’élevaient, plus loin, en direction de la cuisine. Fronçant ses délicats sourcils, elle avança encore de quelques pas avant de manquer de glisser. Était-ce le sol qui se voulait si propre qu’il en devenait bien peu appréciable pour avancer ? A y regarder de plus près… Victoria notifia la présence de tâches foncées, formant une traînée qui semblait partir de ses pieds. Posant le regard sur les dalles blanches, la lumière l’éclairant, elle remarqua cette couleur pourpre. Il ne lui fallut qu’un instant pour comprendre ce dont il s’agissait et son sang ne fit qu’un tour. Portant sa main libre contre sa bouche pour étouffer un cri d’effroi, elle ne maîtrisa pas les tremblements de son bras et la chute du chandelier. La bougie s’écrasa contre le sol, rappelant la nuit tout autour d’elle, l’objet métallique faisant un raffut à réveiller les morts.

Dans le noir, terrorisée, elle demeura là, pétrifiée, ne prenant conscience d’une lueur qui grandissait avant de l’éblouir que quelques instants plus tard. « Mrs Stanford ? Que faites-vous ici ? » Le majordome, alerté par le bruit, s’était avancé vers elle. Les yeux écarquillés, elle le dévisageait, ne semblant pas comprendre comment il pouvait se trouver lui-même éveillé. « Je… Je… Il y a du sang, partout… » Elle n’allait pas défaillir, elle était bien trop éveillée soudainement pour cela. Le Majordome baissa les yeux et grimaça. « En effet… Je demanderais à ce que cela soit une priorité demain dès l’aube… » Elle cilla, ne comprenant pas réellement ce qu’il voulait dire. « Je… Mais… Que se passe-t-il ? » « C’est votre époux, madame… Il vient de rentrer et… Il est blessé. » « Qu… Quoi ? » Il tenta peut être de lui expliquer, mais, déjà, elle n’écoutait plus. Ses pas s’étaient remis en marche, suivant machinalement la piste que Ferdinand semblait lui avoir laissé dans la maison, se faisant plus hâtifs, plus pressés. Son châle avait glissé de ses épaules, retenus par ses coudes pliés.

Entrant dans la cuisine, le majordome sur ses talons, elle posa les yeux sur Ferdinand. Il est vivant. Il semblait être conscient, peinant cependant à bouger, un verre de whisky à la main. « Ferdinand ?! Je… Mais… » Le regard de Victoria était tombé alors sur cet avant bras. Et sur la boucherie qu’il représentait, le sang pulsant régulièrement de cette plaie béante et longligne. « Mon Dieu, Ferdinand, que s’est-il passé ? » Elle avait pâli, la vision de la substance écarlate la rendant fondamentalement malade. Seulement, la peur de le voir s’évaporer était plus grande encore. Sans réfléchir, elle s’était avancée vers lui, tirant sur son châle pour mieux le poser sur ce bras sanglant. Elle ne réfléchissait plus même à ce dans quoi mouillaient ses pieds nus, son regard azuré étant captivé par ce châle clair devenant pourpre par capillarité. Cillant à nouveau, s’arrachant à cette vision sordide, son regard se greffa au sien, sa main libre venant se poser sur la joue de l’homme, cherchant à y lire la moindre chose pouvant alors la rassurer.


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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptySam 19 Nov - 15:30





Dans les vapes, c’était l’état de Ferdinand qui était toujours assis sur cette inconfortable chaise dans la cuisine. Son verre d’alcool était à moitié vide entre ses doigts fébriles, qui n’était qu’une preuve parmi tant d’autre de son mal apparent. Il arborait un visage livide, la perte de sang bien que pour l’instant ne le mettait pas en danger, se faisait constante déjà depuis une bonne vingtaine de minutes. L’adrénaline avait bien fait son travail entre la seconde où la pioche avait entaillé sa chair et celle où il était arrivé chez lui ; mais depuis que Ferdinand s’était installé, son corps relâchait la tension. Avant de sentir la main douce de sa femme contre sa joue, il crut que sa silhouette n’était qu’une apparition en plein rêve, de ces spectres à proximité qu’on ne pouvait cependant pas toucher. Mais c’était bien Victoria qui s’avança vers lui, la mine apeurée. Il ne supportait pas qu’elle le voit en piteux état, si faible et si misérable. Un homme ne devrait jamais avoir à tenir pareille position aux yeux de son épouse. Victoria… retourne te coucher, tout de suite… marmonnait-il faiblement tant sa barbe. Il utilisait trop d’énergie pour supporter la douleur et pour compresser son avant bras, ce qui ne lui laissa plus rien pour prendre une intonation virant vers une directive.

Le couple ne s’était jamais trouvé dans ce genre de situation ; en même temps à San Francisco, dans le monde civilisé, les occasions de se faire agresser de la sorte étaient rares. Elle le regardait avec cette profonde inquiétude qu’il n’avait jamais vu dans ses yeux. Avec son châle, Victoria amena un peu plus de force dans la compression de sa plaie ; lui qui pensait tenir fermement la position, s’était senti bien surpris en sentant la différence lorsqu’elle y mit du sien. La question fatidique arriva très vite, évidemment ; on ne retrouvait pas sous son toit, tous les jours, son époux baignant dans son sang. Et Ferdinand n’envisagea pas de ne pas lui expliquer. C’était la réaction de Victoria et la peur qu’il avait lu sur les traits si doux de son visage, qui l’avait dissuadé d’omettre les détails. Allan Brown… ce salopard… il m’a agressé, dans les mines, confessa-t-il en la fixant de ses iris émeraudes.  Puis bien vite son ton changea, car cet incident n’était que le fruit d’une découverte bien plus grande. Ma chérie, lâcha-t-il avec un enthousiasme débordant malgré tout, j’avais raison ! Cette mine… j’avais raison, son sourire s’accentuait, on n’est pas venu pour rien. Terminant son verre, il le reposa bruyamment sur la table. Encore, soufflait Ferdinand qui s'impatientait que l’alcool fasse son effet, aarg, bon sang c'que ça fait un mal de chien. Sa grimace s’éternisa un instant sur son visage, avant qu’il ne reprenne le contrôle de ses pensées. Dans ma poche droite, prends ce qui s’y trouve et cache-les dans mon bureau, dit Ferdinand à l’intention de sa femme en qui il avait confiance. Le Dr. Riagal ne va pas tarder, et on ne lui dit rien sur le comment et pourquoi, d’accord ? Tandis qu’il mentionnait le médecin, il se rappela que celui-ci était occupé avec son employé. Etait-il nécessaire de dire à Victoria qu’il avait peut-être tué un homme cette nuit ?… Non, pas pour l’instant. Il attendrait de voir ce que le docteur dirait.

Ferdinand ne trouvait pas non plus nécessaire de faire l’étalage de ses activités nocturnes dans un endroit aussi dangereux que la mine. Tout ce dont le doc avait besoin de savoir, il l’aurait sous les yeux, dans cette affreuse blessure qui laisserait une cicatrice disgracieuse sur son corps. Mais qu’importe, tant qu’il respirerait encore au petit matin ? Victoria, fit-il à nouveau, captant l’attention de sa jeune épouse. Approche. Il attendit qu’elle soit assez proche pour capturer ses lèvres dans un baiser plein de tendresse. La fragilité de son état lui faisait momentanément voir les choses différemment, notamment elle, qui ne l’avait jamais trahi. Je n’ai plus confiance en mes gars, lâchait-il avec une certaine colère. Je dois engager moins d’hommes, mais qui me seront loyaux. Ne t’approche pas d’eux tant que je ne te dirai pas qu'ils sont dignes de ton intérêt.

Ferdinand affona le second verre d'une traite. Encore.

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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptySam 19 Nov - 23:48


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Le sang. La substance pourpre et épaisse était partout. Faisant pression, délicatement, sur son bras, le châle entre ses doigts et la blessure, elle constatait avec horreur que le saignement ne s’arrêtait pas. Ferdinand allait mourir. Ferdinand était mourant. La main venant à la rencontre de sa joue, elle cherchait dans son regard cette lueur de vie qui l’animait. Retourne te coucher, tout de suite… Comment osait-il, encore et toujours, chercher à mener sa vie dans un tel instant. « Je ne vous laisserais pas, Ferdinand. Elle lutterait, toute la nuit s’il le fallait, pour qu’il survive, pour que jamais il ne puisse l’abandonner. Elle avait quémandé des explications et n’irait nulle part tant qu’elle n’en aurait pas eu. Comment son époux pouvait-il s’être retrouvé dans cet état ?

Allan Brown. La mention de l’homme de main la poussa à froncer les sourcils avant qu’il ne vienne offrir plus d’explications. Une agression. Dans les mines. Les mines ? Le cœur battant, elle le dévisagea, s’interrogeant intérieurement sur les raisons de sa présence dans un lieu aussi peu sûr et sale, indigne de sa personne. Elle ouvrit la bouche, prête à l’interroger à ce sujet quand il la devança. Ma chérie. Alors là, plus rien n’allait. Aussi loin qu’elle pouvait s’en souvenir, Ferdinand n’avait que très peu formulé ce genre d’affection sous cette forme, encore moins avec un enthousiasme qu’il ne cherchait plus à cacher. J’avais raison. Bon Dieu, n’était-ce que cela qui importait ? Prouver qu’il était capable et avait raison, quoiqu’il advienne ? Ne pouvait-il pas simplement lâcher prise, parfois, plutôt que de vouloir prouver au reste du monde le bien-fondé de sa pensée ? Parlant de la mine, elle ne sut que trop pourquoi il disait cela. De l’or. Il avait dû trouver de l’or. Victoria n’avait pas besoin de plus d’explications pour comprendre ce qu’il s’était passé, l’avertissement de Faolàn venant se rappeler à elle, lui intimant de ne pas parler de sa trouvaille, de la dissimuler. Ce qu’elle avait soigneusement fait.

Claquant son verre sur la table, faisant sursauter sa femme, il quémanda plus d’alcool. « Ferdinand, je ne suis pas sûre que… » L’alcool brûlait le sang. Elle avait peur de le voir s’écouler plus vite encore de cette plaie sur laquelle elle appuyait alors qu’il grimaçait. Il souffrait. Il souffrait et elle ne pouvait rien. Comme c’était douloureux, de ne pas pouvoir lui arracher sa peine, de ne pas pouvoir la prendre à son tour pour le soulager. Dans ma poche droite. Baissant un instant le regard sur l’endroit indiqué, elle ne bougea cependant pas, trop préoccupée par le reste. L’or ne comptait pas. On pouvait lui voler ses pépites, elle n’en avait cure. Elle devait le soigner… Le docteur Riagal ne va pas tarder. C’était peut-être l’unique bonne nouvelle de cette soirée… Et on ne lui dit rien sur le comment et le pourquoi, d’accord ? Elle le dévisagea longuement, comme si soudainement, son époux était devenu un étranger. A quoi bon cacher la vérité… ? Quel était l’intérêt ? Pourquoi le faisait-il… ? L’avait-il déjà fait ?

Toutes ces questions ne trouveraient définitivement pas réponse en cette soirée, l’homme oscillant entre alcool et délire causé par ce teint blême rappelant le sang qui s’écoulait, goutte à goutte, sur le plancher. Victoria. Il avait presque murmuré son prénom, la ramenant à cette terrible réalité à laquelle elle aurait préféré pouvoir se soustraire. Le Majordome, lui, resservait son maître avec une docilité à toute épreuve. Approche. S’exécutant à son tour, n’osant pas le contredire alors qu’il n’était pas en mesure de s’énerver d’une quelconque manière, elle fut surprise lorsqu’il vint voler ses lèvres dans un baiser tendre. Sa main glissa dans son cou, oubliant presque le décor dans lequel ils se trouvaient touts deux, ses lèvres happant les siennes à leur tour, le contact délicat lui remémorant la vie encore présente dans le corps de son époux. Rompant l’instant, il redevint cet homme dirigiste, les consignes ne cessant plus de sortir de ses lèvres. Il remettait tout en cause, y compris la confiance envers ses hommes… Mais pas celle qu’il pouvait avoir envers elle. Elle devait éviter les hommes qu’il avait engagé, le temps que les choses s’éclaircissent. Devait-elle lui rappeler qu’ils se trouver déjà dans leur parc, peut-être même dans leurs couloirs ? Victoria s’inquiétait de leur présence et du tort qu’ils pourraient lui faire, certains agissant étrangement en sa présence, ne la rassurant pas le moins du monde.

D’une traite, il but à nouveau un verre, réclamant toujours plus d’alcool. Elle laissa le majordome faire, ses doigts caressant la nuque de son époux alors qu’elle se trouvait tout près de lui. Seulement, à peine le majordome eut-il posé la bouteille que, les yeux toujours rivés sur Ferdinand, Victoria avait pris la parole. « Veuillez-vous rendre dans le hall, Jenson. Attendez la venue de monsieur Riagal et faites-le venir ici immédiatement après son arrivée. Je vais rester avec mon époux et attendre à ses côtés. » De l’intimité. L’homme sembla surpris mais hocha la tête, obéissant à la maîtresse de maison. Elle attendit qu’il soit parti, alors, pour intercepter le verre de son époux, le portant à ses propres lèvres, buvant deux lampées de l’alcool brulant qui agressa son palais délicat. Mais il lui fallait cela, elle aussi, pour tenir. Lui rendant son verre, sa main venant replacer une mèche de ses cheveux blonds, elle poursuivit d’un ton assez bas. « Ferdinand, vous devez vous calmer et vous détendre… Vous avez dû perdre bien trop de sang… » l’inquiétude était toujours là, son regard déviant vers le châle rougi, grimaçant légèrement, sentant l’humidité sous ses doigts. « Je ferais tout ce que vous m’avez demandé, mais je vous en conjure, restez tranquille… »

Approchant son visage du sien, elle ne dévia pas ses pupilles des siennes. « Tu peux me faire confiance, je te le jure… Mais ça ne sera utile que si tu restes en vie. » Son cauchemar se rappelait à elle, l’étreinte de l’époux la retenant, la sienne actuellement en train de tenter de le garder éveillé. « Dès que le docteur sera là, je ferais quérir deux valets qui sauront vous aider à monter jusqu’à votre chambre… Avec votre permission, Ferdinand, j’y passerais la nuit avec vous… » Elle ne pouvait se résoudre à le laisser seul. Elle ne pouvait imaginer ce que d’autres tenteraient, sachant qu’il était affaibli. Demain serait une autre affaire et il y aura certainement montagne de choses à régler, mais elle devait penser au court terme. « Vous n’auriez pas dû aller dans la mine… » Et maintenant qu’il savait ce qu’il s’y trouvait… Comment pourrait-elle seulement l’en empêcher… ?


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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyDim 20 Nov - 1:37



Victoria n’allait pas le laisser. C’était bien les mots qu’elle avait utilisé pour contourner sa requête. Était-ce son état qui le rendait si compréhensif ou était-ce les sentiments forts et véritables que ces paroles cachaient ? Ferdinand n’aurait pu le dire, mais il était content qu’elle ne quitte pas la cuisine pour l’abandonner à son sort, entre les seules mains du majordome. La présence de Jenson était certes bénéfique mais n’avait pas la même saveur que son épouse. Lui restait par obligation, tandis qu’elle l’avait décidé. Du moins, l’espérait-il.

Le gouverneur, qui en cet instant n’était au final plus qu’un homme lambda parmi tant sur cette terre, ne se rendait pas compte qu’il monopolisait chaque seconde de la conversation. Il voulait dire tellement de chose à la fois que la confusion pouvait rendre ses dires incompréhensibles, ou juste trop incomplets pour que son épouse puisse saisir tout le contexte autour de son délire. Il aurait aimé lui demander d’aller quérir sur son bureau les plans soigneusement rangés dans l’une des bibliothèques, des plans du chantier de la mine qu’il comptait mettre en place au plus vite maintenant que son flair avait vu juste. Il n’eut néanmoins pas la force de formuler sa demande, et elle aurait soulevé chez sa femme trop d’interrogations ou de l’imprudence de sa part. Tout ce que Victoria sembla lui prier était qu’il se calme jusqu’à l’arrivé du docteur Riagal et qu’il cesse de s’agiter.

Lorsque le majordome quitta la pièce, le couple se retrouva seul dans ce cadre loin d’être idyllique mais qui pourtant, de l’extérieur, donnait la vision d’un mari et d’une femme qui se serraient les coudes et que rien ne pouvait briser. Ferdinand la sentait proche de lui comme jamais, ou alors depuis longtemps. Cela n’était que de sa propre faute, ça avait toujours été lui qui mettait ses barrières invisibles et pourtant quasiment infranchissables lorsqu’il était en pleine possession de ses moyens.

Faible, il hocha la tête quand elle décida de prendre les choses en main et qu’elle lui énuméra la suite des évènements. Je ne peux que me r-, il frémit tout à coup, pris d’une vague de tremblement, me réjouir, si vous restez à mes côtés. Lentement, son propre poids se faisait trop lourd à tenir. Il était possible qu’il perde connaissance, tout comme il était possible qu’une infection l’emporte dans les jours qui suivent. On pouvait mourir pour moins que ça, dans l’Ouest, et cette réalité terrifiante poussa Ferdinand à davantage s’ouvrir à son épouse. Je devais y aller, je suis venu pour ça, Victoria… La.. la mine est ce qui va me permettre de lancer le chantier ferroviaire. Votre père sera tout aussi gagnant que nous dans cette histoire. En effet, trouver le financement pour son chemin de fer était d’une complexité sans nom. Certains refusaient d’apporter leur aide financière car ils étaient payés par la concurrence pour ne pas prêter main forte à Mr. Stanford. Si beaucoup l’appréciait en tant qu’homme politique, beaucoup le méprisait également ; les ennemis étaient légions dans ce milieu, et votre meilleur ami pouvait être le pire des loups dans la bergerie, déguisé en un agneau prêt à bondir lorsqu’on s’affaiblissait. Je ne voulais dépendre de personne, j’ai trouvé l’argent seul, et j’.. j’avais raison…

Une autre vague de frémissements le traversa. Victoria, si je ne m’en sors pas, une partie de mon argent appartient aux Etats-Unis et retournera dans la caisse du pays. Mais l’autre sera vôtre, Mr. Davis saura quoi faire. Ses longues discussions avec son beau-père n’avait pas été vaines et avait toutes un but bien précis ; l’une d’elle concernait en effet la disparition de Ferdinand. Avant de partir pour l’Ouest sauvage, il avait bien évidemment pris des prédispositions car les droits de la femme étaient souvent bafoués. Il était hors de question que cela arrive à Victoria, alors un document existait où il avait donné procuration à Mr. Davis pour les signer si quelque chose lui arrivait.

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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyDim 20 Nov - 13:32


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Il divaguait. Son visage, éclairé à la lueur des bougies, semblait s’éteindre malgré le léger sourire qui se tenait sur ses lèvres. Je suis là. Elle aurait pu le répéter, encore et encore. Elle ne laisserait pas, surtout dans un tel moment. Alors qu’elle lui énonçait la manière dont elle voyait les choses, il se disait réjoui de la savoir à ses côtés. « J’en ai fait le vœu, Ferdinand, le jour de nos Noces. Ma place est à vos côtés, en dépit du reste… » En dépit de ce qu’elle pouvait penser, de ce qu’elle désirait. Oui, ce mariage l’avait enchaînée à lui qui ne percevait qu’en partie ce dévouement aveugle qu’elle lui offrait. Mais l’incident de ce soir venait remettre en cause cet aveuglement consenti auquel elle s’était laissée aller. Elle ignorait trop de choses, ne voyait pas assez ce qu’elle devait voir. Elle aurait pu le prévenir, de cette fragilité de loyauté dont ses hommes étaient capables, plusieurs d’entre eux ayant déjà eu des propos plus que dommageable, notamment à son égard. Ils enviaient leur employeur, pointant du doigt le délaissement de son épouse, étant prêts à la combler plus que lui ne semblait le faire. Mais elle n’avait rien dit, ne souhaitant pas être vue comme celle qui cherchait à pointer du doigt tous les soucis que leur venue ici pouvait créer.

Il vacilla, Victoria sentant son corps manquer de basculer, écarquillant les yeux alors même qu’elle était incapable de le soutenir. Retenant son souffle, prête à tenter le tout pour le tout pour empêcher sa chute, elle avisa une chaise non loin d’eux. Peut-être pourrait-il s’asseoir ? Mais s’il venait à basculer de cette chaise… Le mieux aurait été qu’il s’allonge mais… Son regard se posa sur la large table de bois qui servait certainement aux préparatifs culinaires. « Ferdinand, il faut que tu t’allonges… Je ne pourrais pas te soutenir, si tu tombes… » Une faiblesse qu’elle confessait, osant le tutoyer comme elle ne le faisait que rarement, même dans leur intimité. Rattrapée par ses craintes, elle en oubliait les manières, ne cherchant qu’à l’aider, qu’à lui venir en aide. S’il refusait, alors elle saurait le mener jusqu’à cette chaise… Mais comment pourrait-elle s’assurer qu’il ne tombe pas… ?

Je devais y aller. Relevant ses yeux clairs vers lui, elle lut dans son regard cette ambition si forte pour son pauvre corps, cette volonté de montrer au monde comme il était capable, comme il pouvait détenir son univers dans le creux de sa main. Je suis venu pour ça. A cet instant, elle se sentit, elle aussi, prise en otage par cette mine, comme étouffant dans ces couloirs poussiéreux dont elle ne pourrait se défaire. Ils ne rentreraient pas à San Francisco et ce fut à cet instant précis qu’elle le comprit véritablement. S’il avait déjà tenté de le lui faire entendre à bien des égards, ce fut à ce moment qu’elle vit dans ses yeux la volonté cruelle qu’il puisse vouloir les retenir tous deux ici. Votre père. Alors c’était pour cela ? Que diable lui avait murmuré son père dans le creux de son oreille pour mieux espérer voir son gendre se donner tant de peine ? « Shhht… Oubliez mon père et son entreprise si cela vous pousse à des risques aussi inconsidérés… » A l’aube, elle écrirait à son géniteur pour lui signaler ô combien son époux s’était démené pour sauver son entreprise. Inlassablement, elle caressait sa nuque, son pouce glissant contre sa joue, l’aidant à soutenir sa tête. Je ne voulais dépende de personne… Les larmes, doucement, montaient aux yeux de la demoiselle. La solitude, voilà ce qui drapait le monde de son époux. Dans cette triste amie, il n’avait su s’entourer que de bien peu de gens, son épouse pour seule alliée devant braver les ténèbres à ses côtés.

Victoria, si je ne m’en sors pas… Elle écarquilla les yeux, n’écoutant qu’à moitié la suite de ses belles paroles. Un instant, elle eut envie de le gifler, simplement pour lui signifier comme cette idée la poussait dans une sombre colère. Mais au lieu de cela, cillant, elle laissa les larmes glisser sur ses joues. « Ne dis pas cela… Je t’interdis de mourir, Ferdinand, tu m’entends ? Tu n’as pas le droit de me laisser seule dans ce sinistre endroit ! Le docteur Riagal va arriver, il va te soigner… Et tout ira mieux. Tu iras mieux… Je n’ai que faire de votre argent et de la gestion de tout cela. L’argent ne ramènera pas mon époux, et c’est tout ce qui compte à mes yeux à cette heure. » Elle avait instinctivement resserré sa prise sur son avant-bras, la pression sur la blessure se faisant plus forte, plus douloureuse aussi. Il pouvait râler, il méritait au moins cela pour avoir osé lui dire de telles choses horribles.


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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyLun 21 Nov - 19:58



La table semblait être une montagne infranchissable. Sa tête commençait à tourner et un simple effort comme lever son bras pour s’y appuyer devenait considérable. Il balbutia un “Ok”, rassembla toutes ses forces pour y parvenir tandis que les frissons lui parcouraient le corps et se hissait péniblement. Ferdinand laissa échapper des gémissements de douleur, des grimaces et quelques jurons malvenus de formuler devant une dame, mais réussit tout de même à s’allonger avec l’aide de Victoria. Le plafond de la grande cuisine finit par être le seul tableau de son champs de vision. Il observait les arabesques en relief qui le surplombant, détaillant cette pièce comme il ne l’avait jamais fait jusqu’à présent. Ce plafond… il est magnifique… tu as fait du très beau travail, mon amour…

La panique semblait gagner son épouse. D’abord des yeux embués, puis les larmes coulant sur ses joues roses. Il tendit son bras valide pour venir lui sécher ces gouttes salées remplies d’inquiétude, de peur, d’angoisse. Sans doute de la tristesse, aussi ? La caressant maladroitement de ses doigts, il tenta un sourire sans savoir si celui-ci s’était affiché sur le bord de ses lèvres. Victoria, je dois te dire quelque chose, commença-t-il par articuler en ignorant au mieux les lancements insupportables au niveau de sa plaie. j’ai un orgueil démesuré, mais ça tu ne le sais que trop bien… j’ai toujours cru que je pouvais arriver à mes fins sans l’aide de personne, mais la toute vérité, c’est que je supporte cette existence uniquement parce que tu es avec moi. Pour bien des gens, Ferdinand Stanford était un odieux personnage. Et ils n’avaient pas réellement tort, cet homme n’hésiterait pas à sacrifier une poignée de gens pour le bien commun général. Ses mains étaient déjà salies par des actes répréhensibles, il n’avait rien de différent d’un tiers politicien véreux. C’était un patriote qui ferait tout pour sa Nation, mais il ferait également tout pour celle qui détenait la clé de son coeur dur. Peut-être même que Victoria ne savait pas à quel point elle pouvait avoir du pouvoir sur son époux, si elle se donnait l’occasion d’essayer.

Sa blessure n’était pas mortelle, mais si le sang continuait de repeindre le sol de sa couleur écarlate, son destin pouvait se sceller ce soir. A cette idée, il ressentit de l’effroi. Ferdinand avait toujours pensé qu’à la fin, les images de ses succès défileront dans son esprit, comme un dernier hommage à lui-même pour tout ce qu’il avait accompli. Mais les seules choses qui le tourmentaient étaient le peu de temps accordé à sa femme, c’était le regret de n’avoir pas d’enfants qui se rappeleront de lui comme d’un père aimant et présent. Il s’était tellement noyé dans le travail que les huit années étaient passées sans qu’il ne se rende compte de tout ce qu’il mettait d’important en suspend.

Le Dr. Riagal ne devrait pas tarder. Il allait venir et lui  accorder une seconde chance.

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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyMar 22 Nov - 11:33


La silhouette allongée avait une respiration régulière mais difficile. Des plaies, l'on pouvait voir un peu de sang sortir à chaque inspiration tandis que le front se creusait à chaque expiration. Autour, des monceaux de linge tâchés de sang. Mais le lit était propre, la nuit belle et fraiche, et Faolan nettoyait ses outils avec un mélange d'eau, de chaux et d'alcool. Malgré l'heure tardive, ses yeux étaient grands ouverts dans la semi-pénombre. Il fit un signe de croix. Marmonna une prière sincère et ordonna aux hommes de rester veiller leur camarade.

On lui avait expliqué ce qu'il s'était passé. Comment Monsieur Brown s'était soudainement jeté sur Monsieur le Gouverneur et que celui-ci s'était défendu. Qu'il devait aller le voir dans l'heure pour soigner ses propres blessures. Le pourquoi du comment de l'expédition nocturne avait été passée sous silence. Bien que curieux, le médecin savait qu'il n'avait pas besoin de ces données et n'avait pas posé de question. La politique ne l'intéressait pas. Il avait d'autre microbes à détruire.

Il avait encore quelques minutes. Il enleva sa chemise qu'il jeta sur le tas de linge sanglant (elle ne déparait pas !), lava le sang séché sur le haut de son corps et passa une chemise propre. Il glissa directement son manteau par dessus, indifférent à l'idée d'être vu. Le décorum était utile. Sauver des vies l'était plus encore. Il attrapa sa mallette avec le nécessaire pour une blessure physique, vérifia rapidement qu'il ne manquait rien, sauta sur Lonan qu'on lui proposait tout sellé et se dirigea vers la grande demeure des Stanford.

Il ne se dit qu'alors qu'il y aurait peut-être la jeune épouse du Gouverneur et qu'il n'était pas des plus présentable.

Et puis il se souvint qu'elle l'avait vu dans une tenue bien pire que celle-ci et semblait l'avoir supporté.

Il frappa. On le fit entrer. Le couple était au milieu d'une salle bien chauffée. Il y avait du sang sur le sol. Beaucoup. Une odeur d'alcool. Une femme éplorée. Un homme couché sur une table. Bien. Il posa ses affaires, ôta son manteau, retroussa ses manches. Le majordome le suivait. A voix basse, le médecin donna ses premiers ordres.

"Réveillez les cuisines. Dites leur de mettre beaucoup de bassines d'eau à chauffer. Dans la premier, je veux que vous immergiez un drap. Attendez que l'eau boue puis sortez le et coupez le en bandes d'une main de large à peu près. Ces bandes devront m'être livrées dans une bassine recouverte des restes du même drap. Je veux deux autres bassines remplies d'eau qui aura bouillie à ma disposition ici. Une pour moi, une pour mes instruments. Il faudra également m'apporter deux bols de métal, une cuillère en bois, une lampe tempête et un morceau de bois d'environ deux à trois doigts de large, lisse et sans échardes, ne dépassant pas une coudée de long. Un manche à balai coupé serait parfait."

Il fit signe qu'il avait terminé ses instructions et s'approcha du couple.

"Madame Standford. Vous me voyez désolé de vous revoir dans une telle occasion. Pourriez-vous, s'il vous plait, vous écarter un petit peu de votre époux que je l'examine ? Désirez-vous rester présente ou bien vous retirer pendant les soins ? Pouvez-vous me dire ce qui a été fait, s'il a mangé ou bu quoi que ce soit ? S'il a perdu connaissance à un moment ou à un autre, s'il a vomi, s'il a toussé ? Je suis navré de mon impolitesse mais la rapidité est souvent cruciale. Saignait-il beaucoup lorsqu'il est arrivé ? Est ce que c'était continu ou discontinu ?"

Il attrapa le châle qu'il souleva pour voir l'intensité de la blessure, attrapa une chaise et monta à genoux dessus pour pouvoir dominer le malade et lui regarder les yeux.

"Monsieur Standford. C'est le Docteur Riagal. Est ce que vous m'entendez ? Avez-vous d'autres blessures que celle de votre bras ? Pouvez-vous m'indiquer exactement la nature de l'attaque, l'arme qu'il a utilisée, celle que vous avez utilisée de votre côté ?"
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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyVen 25 Nov - 0:03


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Pourquoi avait-elle le sentiment qu’il s’agissait là de la fin ? Son époux souffrait, agonisant d’une blessure idiote qui aurait pu être plus terrible encore. Le guidant jusqu’à la table, elle l’avait hissé sur le large plateau de bois, accompagnant ses gestes du mieux qu’elle le pouvait, se plaçant à sa droite pour mieux pouvoir appuyer sur le châle et la plaie. Il frissonnait, encore et encore, la pâleur de son visage semblant s’accentuer à mesure qu’il tremblait. Aussi décousues que le reste, ses paroles étaient spontanées, accueillant l’instant présent sans être capable de filtrer ses réflexions et ses pensées. A nouveau, il la complimenta pour son travail, pour ce dévouement dont elle avait fait preuve envers leur nom par la décoration de cette maison qui se trouvait dans les détails qu’il semblait découvrir. Mon Amour. Les larmes roulaient sur les joues de la jeune femme à mesure qu’il se montrait sous ce jour, lui rappelant leurs premières rencontres, leurs premiers échanges.

Il avait tendu sa main valide vers son visage. Qu’importait le sang qui pouvait se trouver sur ses doigts, la caresse tendre qu’il lui offrit valait tout l’or que retenait cette mine qui était la cause même de tout ce drame. Une ébauche de sourire se dessina sur ses lèvres cireuses. Je dois te dire quelque chose. Ouvrant la bouche, elle aurait voulu pouvoir lui intimer de se taire, de ne dire mot car ils étaient trop coûteux. Mais elle n’en eut pas l’occasion. Reconnaissant ses torts, les exposant à elle, il en vint à affirmer une chose qui était plus précieuse encore que tout le reste. Elle lui était importante. Elle lui était presque vitale. La main fragile de la jeune femme était venue se refermer sur celle qui s’était posée sur sa joue, ses doigts étreignant ceux de son époux avec l’envie de lui offrir sa propre vie. Ce fut à cet instant précis que Jenson arriva, le docteur Riagal sur ses talons. Elle n’aurait su dire à quel point le soulagement était grand lorsqu’elle posa un instant le regard sur cet homme qui devint instantanément un sauveur potentiel. Plongeant à nouveau son regard dans celui de Ferdinand, elle lui avait souri. « Ne dis plus rien… Ca va aller, garde te forces… Le docteur est là. » Ce dernier avait adressé quelques mots à Jenson qui n’hésita pas à se mettre en marche. La vie de l’homme qui lui permettait de gagner correctement sa vie était en jeu, ce qui faisait une raison suffisante pour lui de ne pas attendre des accords auprès des Stanford pour se faire décisionnaire.

Madame Stanford. Se redressant, les yeux océans bordés de larmes se relevant vers cet homme qui était venu à ses côtés, elle lui offrit toute son attention. Il s’excusa. Elle ne releva pas même cela, se contentant d’entendre les ordres et les demandes qu’il lui faisait, relâchant en tremblant la pression qu’elle exerçait sur son avant-bras. La capillarité du tissu face au liquide rougeâtre n’avait pas empêché ses mains de se teindre de rouge, son inattention la poussant à porter ses mains à sa chemise de nuit immaculée, la tâchant définitivement à son tour. Elle s’était reculée, lui laissant la place. Et pourtant, quand il lui demanda si elle souhaitait rester, elle eut envie de reprendre sa place, ayant trop peur d’être exclue en raison de son sexe. « Je n’irai nulle part. » Contournant la table, alors, elle s’était rendue du côté sain de son époux, laissant le médecin soulever le châle, révélant à nouveau la blessure, la poussant à détourner un instant le regard alors que ses doigts retrouvaient ceux de son époux, à cette nouvelle place. « Je… Il a bu du Whisky. Plusieurs verres. Et non, je ne crois pas savoir qu’il ait perdu connaissance, il… Il frissonne régulièrement. Quant au saignement, je… Je ne sais pas trop. » Elle essayait de faire vite également, dans ses réponses, alors qu’il la plaçait sous pression. Fort heureusement, il tourna son attention sur son époux. Jenson était de retour, un jeune homme et deux jeunes femmes sur ses talons. Tous, cependant, écarquillèrent soudainement les yeux devant le cauchemar qui se déroulait dans leurs cuisines. Leur maître était là, allongé sur la table, son épouse pratiquement nue à ses côtés tandis que le médecin l’interrogeait. Un seul ordre du majordome avait suffit pour leur imposer le travail qui était le leur, venant ainsi en aide au médecin à leur manière.


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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptySam 26 Nov - 18:51



Combien de secondes s’étaient écoulées depuis que Ferdinand s’était rendu dans sa cuisine ? Les minutes avaient-elles filé comme d’ingrates voleuses d’un temps irrécupérable, ou étaient-ce les heures qui s’étaient immiscées dans les grains du sablier ? Seule la voix de Victoria avait l’air réel au milieu de tout ce décors, seul son visage d’une beauté incomparable gardait son attention éveillé. Ferdinand aimait ce qu’il lisait dans les yeux de sa femme, et bientôt les traits de celle-ci reflétaient un soulagement certain. L’arrivée du docteur le soulagea également. Il se dit intérieurement qu’il aurait une chance de s’en sortir, et d’éviter uen mort aussi stupide que celle de se vider de son sang après une agression qui aurait pu être éviter. Mais éviter de quelle façon ? Aurait-il dû courber l’échine, ou même donner ses nouvelles richesse, lui qui ne manquait de rien ? Non… cela n’aurait pas été possible. Tout labeur portrait ses fruits et Mr. Brown n’avait rien fait de ses dix doigts, n’usant que de sa langue pour se plaindre de la médiocre qualité de vie que le Seigneur lui avait offert.

Mr. Riagal énonça les outils nécessaires après un simple coup d’oeil avisé, son expérience parlant sans le faire balbutier ou ciller. Cela avait certes son importance, car se retrouver en présence d’un médecin qui hésite ou tremble n’était guère souhaitable. Pour l’avoir déjà vécu, Ferdinand pouvait en attester.

D’un hochement de tête, le politicien répondit à la question de Faolan. Oui, il l’entendait même très bien et n’avait jamais été aussi heureux d’entendre un homme. Juste mon bras… articula-t-il, les tempes en sueur et le sang couvrant sa chair ici et là. Il avait bien d’autre blessure dû aux coups de poing mais elles ne valaient pas la peine qu’on s’attarde dessus. Tout ce qu’il voulait, c’était que cette plaie béante soit recousue pour qu’il puisse aller s’endormir dans les bras de son épouse, en espérant se réveiller le lendemain. C’était… une foutue pioche… ! souffla Ferdinand avec vigueur, comme si l’émotion du moment de l’attaque le reprenait soudainement, la colère grimpant en flèche dans son corps. Sur le moment il n’avait pas conscience que parler de pioche donnerait des indications sur le lieu de l’incident. Même si des pioches pouvaient être trouvées un peu partout, comme le forge ou un simple établi, l’état de ses vêtements ayant roulé sur le sol noirâtre des profondeurs de la mine était un indicateur primordial. Je lui ai écrasé une pierre sur la crâne, il-... il a failli me tuer ! Cette autre vérité, il n’en avait pas encore parlé à Victoria et ne pensa pas réellement à la façon dont elle accueillerait l’information. Son mari avait une part sombre qu’elle devinait sans doute, mais peut-être qu’elle ne savait pas à quel point l’obscurité entachait son âme.

Comment va Brown ? Il est mort ? demanda Ferdinand, sans une once d’inquiétude dans la voix. Il voulait simplement savoir s’il avait tué cet homme, pour déjà penser à comment régler les problèmes en perspective. Même s’il ne craignait rien, sa réputation en pâtirait néanmoins et celle de sa femme également. En attrapant de sa main valide le bras du médecin, Ferdinand fixa les yeux clairs de Faolan. N'oubliez pas, vous aviez promis... lors de notre première rencontre, que vous feriez tout pour me sauver...

Endurer une telle douleur était nouveau, pour Ferdinand. Jamais à San Francisco ou ailleurs, il n'avait eu à vivre une telle épreuve. Il se consola en pensant aux soldats qui durant la guerre, avaient vécu bien plus d'horribles expériences. Tournant le visage vers Victoria, qui s'était installée de l'autre côté de la table, Ferdinand chercha soutien dans son regard doux. Je n'dirais pas non à encore un peu de whisky...

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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyLun 28 Nov - 11:15

Je n'irai nulle part. Il ne s'était pas attendu à autre chose de sa part. Les larmes qu'il voyait sur ses cils et sa tenue générale étant une preuve du dévouement et de l'amour qu'elle avait pour son époux. Une seconde, Faolan envia le Gouverneur d'avoir trouvé une telle femme pour l'accompagner dans sa vie. Il se signa, repoussant toute pensée impie. L'envie était un péché et il s'en confesserait plus tard. Il y avait mieux à faire. Il hocha la tête, la laissant s'installer de l'autre côté, notant les réponses à ses questions.

Le Gouverneur avait l'air conscient. Une pioche donc. Ca compliquait les choses. "Avait-elle servi juste avant ? Etait-elle rouillée ?" Ce qu'on pouvait bien faire avec une pioche au milieu de la nuit, pourquoi on avait bien pu attaquer un homme, cela ne le regardait pas. Même s'il avait sa petite idée sur la question. Le Médecin devait transcender sa position de mortel .Ce qu'il voyait, ce qu'il entendait tandis qu'il pratiquait son art devait uniquement servir à celui-ci. Toute opinion mortelle devait être repoussée. C'était une philosophie, qui allait au delà de l'intellect et du manuel, qui touchait presque au sublime. Lui-même n'était pas encore au sommet de l'art, il restait par bien des côtés beaucoup trop humain, il le savait, mais il luttait pour atteindre cet idéal.

Au moins il semblait cohérent. Il n'avait pas l'air d'avoir vomi. Les frémissements n'étaient pas un symptôme inquiétant. Il était clairement sous le choc par contre et le réveil serait difficile. En attendant que l'eau boue, malheureusement, il n'y avait pas énormément à faire.

"Il était vivant lorsque je l'ai quitté. Il est entre les mains du Seigneur. Les prochains jours seront cruciaux et j'en saurais plus à son réveil."

Qu'il le soigne pour le voir pendu ou pour qu'il soit renvoyé dans sa famille finir des jours heureux, cela ne le regarderai pas. Il le soignerait avec la même dévotion et la même énergie que le Gouverneur. Les disputes ne le regardaient pas. Tranquille, Faolan rendit son regard à son patient.

"Je ferai tout ce qui est humainement possible, Monsieur. Et si Dieu le veux et que l'infection ne s'y mets pas, votre pronostic vital n'est pas engagé. Maintenant, si vous voulez vivre, il faudra suivre mes recommandations." Il tourna son regard vers Victoria. "Si vous pouviez lui servir un nouveau verre de whisky, je pense qu'il en a besoin. Nous allons le mettre en position assise."

Il s'exécuta puis attrapa une grosse paire de ciseaux de tailleurs dont il se servit pour découper les vêtements du malade du poignet à l'épaule, dégageant ainsi tout le bras blessé.

"Si vous pouviez tenir son dos, Miss, cela me serait fort utile." On arrivait avec les plus petites bassines et quelques charpies. Il attrapa un flacon d'eau de chaux qu'il versa dans la première, trempa d'abord un linge qu'il posa sur la plaie puis se lava les mains. Doucement, il nettoya le bras avec le mélange, jusqu'à ce que seul le débit de sang ne gêne sa vision de la blessure. C'était large et profond. Mais aucune artère ne semblait avoir été touchée. Les tendons étaient intacts. Le muscle...c'était à voir.

"J'ai besoin de lumière. Nous pouvons le recoucher. Si vous avez terminé votre verre, Monsieur. Il me faut le manche à balai." Il avait vraiment besoin de quelqu'un pour l'assister. Il attrapa des plantes séchées qu'il versa dans l'autre bol d'eau chaude. Un parfum de thym, de menthe et d'infusion envahit la pièce.
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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyMar 29 Nov - 0:40


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Elle ne le lâcherait pas. Elle avait ce sentiment étrange que, si ses doigts se déliaient des siens, la vie le quitterait. C’était idiot, irrationnel… Mais la peur la rongeait et l’amour la consommait alors même qu’il ravivait la passion entre eux au moment le plus violent avec les mots les plus tendres. Juste mon bras. C’était déjà bien trop. Pourquoi cela lui était-il arrivé… Comment cela était-il arrivé… ? Une foutue pioche. Elle frissonna à son tour alors qu’elle visualisait la scène, Brown le frappant de cette arme qui aurait pu lui fendre le crâne. Il aurait pu mourir dans les entrailles de cette mines… Comment pouvait-elle encore accepter qu’il y mette un pied ? Le médecin, lui, se voulait fort de sa profession, l’interrogeant sur davantage de détails liés à cette arme du moment.

Elle ne réalisa pas immédiatement que le docteur avait demandé des informations concernant l’autre homme. Il n’était pas une priorité. Seul Ferdinand comptait en cet instant, Brown pouvant découvrir l’enfer et son créateur s’il le souhaitait. Je lui ai écrasé une pierre sur le crâne. Ses doigts s’étaient légèrement desserrés des siens alors qu’elle eut un léger mouvement de recul, dévisageant son époux alors qu’il confessait cet acte de barbarie dont il était coupable, bien vite effacé par une justification des plus légitimes. Il a failli me tuer. Sa prise s’était recréer autour de sa main, se raccrochant à lui après cette courte parenthèse durant laquelle elle avait assimilé cette étrange information. Ferdinand était un diplomate, un politicien. Ferdinand n’était pas homme à jouer des poings et des coups, non… Il était raffiné, droit, arrogant… Mais cette violence… Le souvenir de cette pièce réduite en un carnage lui revint alors en mémoire et elle prit une profonde inspiration, cherchant à occulter ses pensées pour l’heure. Elle discuterait de tout ceci avec lui, plus tard.

Comment va Brown ? Relevant également le regard vers le médecin, elle s’attendait au pire. Mais que serait le pire alors… ? Si Brown survivait, leurs soucis ne feraient certainement que commencer. Il est entre les mains du Seigneur. « Et il saura juger ses actes avec davantage de justice que tout homme sur Terre. » Et elle espérait que le Seigneur saurait être clément et dévoué à l’homme qui se trouvait là, couché sur la table. La main de Ferdinand s’échappa de la sienne, venant saisir l’avant-bras du médecin. Le Gouverneur lui rappela cette promesse qu’il avait su faire, Victoria dévisageant le docteur Riagal avec une certaine intensité à son tour. Si Dieu le veut. Faudrait-il qu’elle passe la nuit à prier, alors ? Elle le ferait sans la moindre hésitation. Le regard de Ferdinand s’était reposé sur elle, attirant le sien tel un aimant, son attention lui était toute consacrée. Un verre de Whisky. Elle releva le regard vers le professionnel du métier, celui-ci lui intimant de servir un verre et de l’aider à relever son époux. Quand bien même elle aurait jugé cela idiot, elle s’exécuta en silence, ses gestes se faisant étrangement calmes. Aidant ainsi Faolàn redresser le Gouverneur de Californie, elle le soutint alors que sa main lui présentait le verre désormais tâché lui aussi.

A l’aide de ciseau, il entreprit de découper le tissu, libérant le bras meurtri… Et révélant la blessure aux grands yeux de la jeune femme. Quand il lui demanda de le soutenir, elle s’exécuta, les pupilles pourtant captivées par cette ouverture béante dans le bras de son époux. Ce ne fut que lorsque le médecin commença à y toucher, nettoyant la plaie, que Victoria se sentit forcée de détourner le regard, le tournis s’emparant d’elle une petite seconde avant que son étreinte auprès de sa moitié ne soit plus forte. Il n’avait pas à parler, cela devait faire un mal de chien. « Ainsi, je pourrais peut-être affirmer ma dominance au piano, maintenant que votre bras est ainsi amoché… » Inconsciemment, une petite voix lui susurrait de parler d’autres choses, de tenter de le distraire alors même qu’elle grimaçait à l’idée même que le tissu puisse toucher ses chaires.

J’ai besoin de lumière. Elle avisa Jenson, ce dernier s’emparant d’un chandelier, venant se placer aux côtés du docteur pour lui offrir ce qu’il demandait. Avec toute la délicatesse du monde, Victoria avait repris le verre vide, accompagnant la redescente de son époux. Au moment où le médecin réclamait son manche à balai, un valet sembla surgir de nulle part, lui tendant le morceau de bois que l’on devinait fraîchement scié. Victoria observait les gestes, les mouvements, ne faisant que deviner la suite. Un instant, elle se demanda si elle parviendrait à rester là, jusqu’au bout. L’odeur douce des plantes qui infusaient sembla pourtant l’apaiser un peu, son attention se concentrant sur son époux, ses doigts venant se glisser dans ses cheveux blonds, les tachant de rouge, à leur tour. « Après pareille nuit, crois bien que tu me seras redevable, mon cher époux… » Elle trouverait une façon des plus belles de lui faire payer sa dette, c’était certain. Mais une fois de plus, elle ne faisait que tenter de le distraire, de le tenir éloigné de ce qui pouvait se passer au niveau de son bras. Elle voulait l’apaiser.


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Ferdinand Stanford
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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyDim 4 Déc - 12:46



Non, la pioche n’était pas rouillée, Ferdinand avait eu la merveilleuse idée de se procurer de nouveaux outils pour un travail manuel plus agréable et plus rentable. Finalement, cette décision qui visait un tout autre but que celui de ne pas attraper une infection après s’être fait hacher le bras, lui sauvait la vie. Silencieusement, il se contenta de hocher la tête, l’homme aux tempes transpirantes ne désiraient pas s’étaler sur la situation qui l’avait conduit à cette regrettable position de faiblesse.

Il n'faut pas qu’il meure, répondit Ferdinand au médecin qui lui informa de l’état de Brown. S’il meurt, ça va tout compliquer. Ca, ce devait être le cadet des soucis du docteur, mais pour le politicien ce serait une zone d’ombre dans son dossier qu’il refusait de souligner. En cet instant, son égoïsme devait certainement paraître choquant. Qu’aurait-il dû dire ? “Ah, j’espère qu’il va s’en sortir, je n’aurai pas du faire ça, peut-être qu’il se serait calmé…” Au diable, Ferdinand n’avait pas de compassion pour ces faibles hommes qui cherchaient à racler les miettes de bonheur ou réussite d’autrui. Il ne pensait déjà plus à Brown en tant qu’être humain, mais simple erreur de parcours qu’il suffirait d’oublier. Mais pour ça, il devait vivre. Le bruit du ciseau coupant dans le tissu de son vêtement attira son attention. Ferdinand observait la manœuvre avec attention, sa tendance à vouloir tout contrôler ne le quittant que rarement. En l’occurence, si là il n’avait de prise sur strictement rien, alors l’observation était quelque chose qui rassurait.

Son épouse détourna le regard tandis que la plaie béante se dévoilait. Le politicien plissa les yeux pour mieux regarder, cherchant à y voir clair, en vain. Il n’avait aucune idée de la façon dont le docteur allait s’y prendre pour avoir une meilleure visibili- ARGH, BON SANG ! s’écria Ferdinand, juste avant un grognement inaudible. Faolan s’afférait à sa tâche, sans doute que les plaintes de patients lui passaient par-dessus la tête depuis bien longtemps. Des soupirs s’échappaient des lèvres du blessé, des grimaces déformaient ses traits pour essayer de contenir les soubresauts face à la douleur. Afin de penser à autre chose, il détourna son visage pour contempler en direction de Victoria. Il sourit en la regardant, tandis qu’elle disait pouvoir en profiter pour le surpasser au piano. Ma foi, vous pouvez toujours l’espérer, il vous est bien permis de rêver ! Son rire, faible mais sincère, résonna quelques secondes dans la pièce. La présence de sa femme écrasait celle de toute autre ; les domestiques, le majordome, son sauveur matérialisé en la personne du Docteur Riagal, qui était pourtant le seul capable de donner une fin heureuse à cette histoire.

Le manche à balais qu'on lui présenta lui fit hausser un sourcil. Il était à la fois hors de question de mordre dans un morceau de bois comme un chien, à la fois c'était certainement nécessaire. C'était toutefois ce que lui suggérait la vue des instruments chirurgicaux du Dr. Riagal. Combien de temps pour la convalescence ? demanda Ferdinand. J'ai beaucoup de travail à faire, et je vais devoir trouver quelqu'un pour écrire à ma place... j'ai des tonnes de lettre à faire parvenir à Bodie, San Francisco... ! La voix de son épouse le sortit de ses sombres pensées. Elle était une ancre à laquelle on pouvait s'agripper, au milieu de cet océan qui vous avalerait tout cru si vous le lui permettiez. Lui être redevable, disait-elle ? C'était certain. Depuis le premier jour.

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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyJeu 8 Déc - 10:56

"Je lui ferais part de vos instructions" répondit le docteur avec le plus grand sérieux quand le Gouverneur Standford mobilisa toute sa volonté pour interdire à Brown de mourir. Le Seigneur était tout puissant. Au fin du fin, lui seul décidait de la vie ou de la mort des Créatures et sa Justice, omnisciente, dépassait en sagesse celle des hommes les plus remarquable. Le rôle du médecin était d'aider le patient à s'en sortir en utilisant les lois terrestres que Dieu avaient édictées pour repousser le mal. Rien de plus. Et c'était déjà énorme. Chaque année, l'esprit occidental, poussé par la noble recherche de la connaissance, découvrait de nouveaux procédés, échafaudait de nouvelles théories pour découvrir, à chaque fois, combien le monde qu'Il avait créé était logique et obéissait à des règles jusqu'alors insoupçonnée. La Science était à la Gloire du Seigneur. De cela, Faolan ne doutait jamais.

Toujours concentré sur l'inspection et le nettoyage de la plaie, le docteur s'autorisa tout de même à lever la tête pour sourire à Victoria, impressionnante de sang froid auprès de son époux, tentant de lui changer les idées. C'était ce qu'il fallait faire et il voulait lui montrer d'un regard combien il l'approuvait, l'admirait et la respectait pour la force de caractère qu'elle montrait à présent.

Il lâcha finalement la blessure, sortant de son sac une longue aiguille recourbée qu'il passa à la flamme pour la faire rougir. L'air était empli d'une odeur de plantes guérisseuse et commençait à devenir moite. Monsieur le Gouverneur, lui, continuait à ne penser qu'au travail. Faolan décida de frapper fort.

"Je comprends. Je peux couper...voyons, un peu avant le coude, si vous le désirez. Si vous survivez au choc, vous devriez pouvoir renprendre le travail dans une semaine ou deux. Evidemment il vous faudra prendre un secrétaire ou apprendre à écrire de la main gauche mais vous n'aurez pas de retard sur vos tâches." Il avait prit un ton sérieux, une fois encore, marquant de l'index la ligne fictive du prochain moignon. Certaines personnes devaient être assommées pour accepter de se reposer. Il en savait quelque chose.

"Sinon, la convalescence sera d'un mois minimum avec des soins quotidiens, un repos absolu, interdiction de sortir de votre chambre sauf dans des cas particuliers. Puis il vous faudra remuscler le bras."

Il plongea l'aiguille rouge dans l'eau de chaux pour la refroidir sans risquer de la souiller par la contagion de l'air, ou du moins au minimum.

"Vous pouvez aussi décider de ne pas suivre mes indications et retourner à vos occupations habituelles dès demain, laisser l'infection et la gangrène s'installer et mourir dans deux mois."

Il se lava à nouveau les mains, passa le fil dans le chas, et s'apprêta pour son premier point.

"C'est votre décision. Madame Standford, puis-je vous demander, s'il vous plait, de préparer le morceau de bois pour votre époux ?"
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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyMer 14 Déc - 18:08


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Il ne faut pas qu’il meure. Pourquoi diable songeait-il tant à cet homme qui avait attenté à sa propre existence ? Ne pouvait-il pas tout simplement songer à sa survie ? S’il meurt, ça va tout compliquer. Elle avait froncé ses sourcils délicats. Encore une fois, même dans le pire des instants, l’homme songeait à sa place, à la politique qui l’entourait. Elle aurait aimé pouvoir trouver les mots justes pour le rassurer, pour l’empêcher de penser plus encore à tout ceci mais, comme son époux aimait le lui répéter, elle n’avait aucune notion de politique et s’aventurait en terrain hostile si elle osait seulement prendre la parole pour mieux le contredire, et Victoria n’avait nul souhait de le voir se baigner d’un orgueil certain quand il ferait claquer sa langue pour le lui souligner. Alors, soupirant, elle ne releva pas ses souhaits, baissant le regard.

Ses yeux clairs avaient quitté un instant la terrible scène, écœurés par l’hémoglobine qui continuait de goutter à flots sur le bois de la table. Ses doigts s’étaient instinctivement resserrés sur ceux de Ferdinand qui avait bien tenté d’y voir plus clair, lui, redressant son visage vers les actions du docteur Riagal. Mais son expression, soudainement, se fit tendue alors qu’il sembla retenir un juron. Il grogna, semblant lutter contre l’envie de reprendre son corps pour lui-même. Ferdinand était ainsi, dans le contrôle de tout ce qu’il entreprenait, et pourtant son corps envoyait des signaux qui n’étaient pas en accord avec sa volonté de demeurer impassible. Alors oui, elle avait tenté de le divertir, d’aborder des sujets bien plus triviaux et légers et le sourire qu’il lui offrit entre deux grimaces valait toutes les récompenses. Il vous est bien permis de rêver. Il rit, même de ses sottises, son épouse cherchant à l’apaiser pour éviter des mouvements qui risquaient d’être bien plus douloureux que prévu.

Le morceau de balai fut remis entre ses doigts délicats et elle l’avisait avec prudence tandis qu’on donnait des directives. Ferdinand allait devoir aller au-delà de ce qu’il imaginait concernant la douleur, c’était désormais une certitude. Pourrait-elle l’encaisser, elle ? Elle allait l’approcher de ses lèvres quand l’époux fut aussi bon politicien que mauvais patient. Combien de temps pour la convalescence ? Vraiment ? Ne pouvait-il pas seulement accuser l’instant présent et se reconstruire dans la tranquillité. Il parla de son travail, de son courrier… Victoria cilla devant tant de dévouement mais aussi d’obstination. Elle voulut intervenir, mais le docteur fut encore une fois, plus rapide. Je peux couper. Si Ferdinand n’était déjà pas pâle comme un linge, Victoria aurait obtenu cette petite victoire-ci. Elle blêmit, son regard se portant forcément sur le doigt de Faolàn qui semblait déjà vouloir trancher les chairs et les os de Ferdinand. Si vous survivez au choc. Se rendait-il seulement compte de ce qu’il disait ? L’épouse aurait eu besoin de s’asseoir, tanguant mollement sur ses deux jambes, ses doigts serrant la main de son mari alors que son souffle se faisait plus court. Comment pouvait-on passer d’une coupure, certes importante, à une amputation barbare ? Elle eut le sentiment que son estomac venait de se retourner dans son abdomen, le cœur au bord des lèvres.

Sinon, la convalescence sera d’un mois minimum. Oui, voilà. C’était cela qu’elle souhaitait entendre. Elle se moquait de l’invalidité temporaire de son époux, elle l’aiderait, quand bien même il serait plus exécrable encore qu’à l’ordinaire. L’idée de le perdre ou l’idée de le voir perdre une partie de lui était inconcevable. Surtout si le choix existait. « Ferdinand, par pitié, pour une fois dans votre vie, soyez raisonnable. Je m’engage à rédiger votre courrier et à me faire secrétaire l’espace d’un mois si cela peut me permettre de vous garder à mes côtés. Eugène pourra s’occuper de vos affaires sous votre supervision… A moins qu’il ne soit également nécessaire d’employer un nouveau comptable par défaut de confiance, auquel cas, j’agirais en conséquence. Un mois sans agir ne fera pas de vous un moins que rien… Alors qu’un bras en moins… » Elle n’osait pas même finir sa phrase, ses yeux guettant son époux, ses réactions. C’était souvent qu’elle lui parlait avec franchise, mais peut être la première fois qu’elle le faisait sans mettre véritablement de formes à tout ceci. Ses doigts faisaient rouler le morceau de bois, son autre main étreignant plus encore celle de Ferdinand, elle n’attendit qu’un mot de sa part avant de pouvoir lui glisser l’objet qui saurait contenir sa peine.


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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyLun 26 Déc - 13:51



Le discour d’amputation du médecin donna au Gouverneur une violente nausée. Le fait d’énumérer la façon dont il couperait le membre blessé lui avait laissé un goût amer dans la bouche et évidemment, Ferdinand comprit pourquoi ces mots prononcés sans retenu avaient dépassé les pensées de Mr. Riagal. Il était têtu, il ne pensait qu’au travail, à la bonne tenue de ses projets… Son avenir, celle du pays, ainsi que celle de la famille qu’il désirait se construire, en dépendait. Seulement, face au regard lourd de sens de son interlocuteur dont les traits paraissaient on ne pouvait plus sérieux, Ferdinand finit par capituler. Très bien, docteur, murmura simplement le blessé en hochant la tête et détournant son visage, peu désireux que quiconque n’entrevoie la peine qu’il avait à se restreindre, à se retrouver diminuer de la sorte. Va pour un mois de convalescence. Dans son esprit, il maudissait Brown de lui avoir compliqué la vie. Il se fichait éperdument de l’état de son ancien salarié, Ferdinand avait déjà oublié la sensation que procurait un coup à la tête de son agresseur. Tout ce qu’il voyait présentement était sa vie qui avait un tantinet basculé vers des soucis tout à fait gérables, mais qu’il haïssait malgré tout. Ferdinand aimait lorsque son quotidien ressemblait à celui de la veille, une fois ce schéma perturbé, la colère contenue le submergeait. Quand bien même il pouvait être buté, la vue du visage de Victoria qui devenait aussi pâle qu’un linge lui remit nécessairement les idées en place. Le Gouverneur se mettait rarement à la place des autres, pour ne pas dire jamais. Mais en cet instant précis, le politicien comprenait l’effort qu’il devait fournir pour éviter à son épouse de s’évanouir. Le sang, l’amputation, son état, le médecin qui allait enfoncer une aiguille dans sa chair… et de façon générale, le peu d’attention qu’il lui portait, la vie parfois ridicule qu’il lui offrait ?

Son épouse le supplia d’agir avec raison. Elle promit de lui venir en aide dans certains aspects du travail qu’il avait à effectuer. Ferdinand écrivait tous les soirs, qu’il s’agisse de lettres adressées à ses collaborateurs et amis, ou encore à ses ennemis avec qui il valait mieux garder une proximité. Ceux-là, le Gouverneur les gardait proche de lui. Ils étaient des vautours, des loups dans la bergerie qui le poignarderaient sans hésiter. En vérité, sa pensée était bien hypocrite, pour lui qui pratiquait exactement les mêmes activités fallacieuses. Pourquoi s’épanouissait-il autant dans ce monde de véreux ? Car tout simplement, Ferdinand était comme eux.

Alors qu’un bras en moins ne ferait plus de moi un homme ? dit-il, finissant la phrase de sa femme. Mais plutôt un estropié, un assisté difforme qui ne saurait pas vous combler ? Il ne lui en voulait pas de penser de telles choses. Si Victoria savait ce qui se tramait dans l’esprit sombre de son époux, elle ne s’en voudrait pas de ses propres paroles. Car Ferdinand était un homme fier, et s’il venait un jour à se retrouver dans une situation qui le réduirait au plus bas, il en finirait avec sa vie au milieu du désert, loin des regards et gardant pour lui sa honte d’avoir agi lâchement. Du regard, le Gouverneur suivit le cheminement du morceau de bois. Il eut un rire jaune, car celui dans cette pièce qui pensait lui mettre cela en bouche, n’était certainement pas né. C’est hors de question, rétorqua Ferdinand qui avait presque arraché le morceau de bois des mains de son épouse. Je préfère souffrir et hurler que ressembler à un vulgaire chien plein de bave ! Il le lança au bout de la pièce, frôlant presque le majordome qui esquiva d’un gracieux mouvement vers la gauche. Et qu’on n’en reparle plus, concluait il sèchement pour éteindre toute braise de rébellion qui pourrait surgir de n’importe qui ici. Allez-y docteur, je suis prêt, qu’on en finisse. Après s’être agitée, sa main était revenue bredouille entre les doigts de Victoria. Certes, elle ne serait pas contente, mais Ferdinand comptait sur sa compréhension. Après tout, elle plus que quiconque, était apte à comprendre qu’il était incapable de faire la part des choses…

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MessageSujet: Re: A la lueur des lanternes   A la lueur des lanternes EmptyMer 4 Jan - 14:45

Très bien docteur. Trois mots qui étaient ceux d'une victoire. Il obéirait, cela se sentait dans son langage corporel. Au moins la première semaine. Pour le reste, il avait fait assez peur à son épouse pour qu'elle surveille à sa place. Une part de lui s'en voulait, évidemment, d'instiller de telles peurs dans un coeur aussi pur et aimant que celui de Miss Standford mais il fallait parfois frapper la bande pour rentrer la balle et, en guérison comme au billard, tous les coups étaient permis.

Victoria pris sa suite, avec des mots maladroits mais remplis de noblesse. Que le politicien tique à la fin de la déclaration ne le surprit pas, même si lui avait surtout senti l'amour derrière les mots et la peur de perdre un être cher. Monsieur Standford avait trouvé le plus grand trésor de l'Amérique. Une femme pareille n'avait pas son égale. Comment pouvait-il la secouer de la sorte au lieu de lui promettre tout ce qu'elle voudrait entendre ? Cela ne le regardait pas, bien sûr. Et il ne dit rien, se concentrant sur ses préparatifs pour ne pas déranger l'intimité du couple. Il ne s'autorisa un soupir que lors du deuxième éclat, celui concernant le bâton.

Ils pensaient tous qu'il ne s'agissait que de ne pas s'évanouir ou ne pas crier. Alors qu'on risquait de sectionner sa propre langue involontairement et de s'étouffer de son propre sang. Les réactions nerveuses étaient tellement incontrôlables...

Faolan réfléchit. Il avait du chloroforme sur lui. Oui. C'était le plus sage. Il se baissa, attrapa un mouchoir sur lequel il versa le liquide. Retenant sa respiration, il le colla d'un geste sur le visage du Gouverneur, le retenant dans sa chute.

"Ne vous inquiétez pas Miss. Je l'ai endormi. Cela lui évitera des douleurs inutiles." et de devoir mordre un bâton puisque là était sa limite. Il suréleva la tête, la penchant en avant, avec un soin presque maternel avant de commencer son travail de couture.

Il fallu plusieurs heures de labeur en silence dans le creux de la nuit, puis l'aide de domestique, pour qu'enfin, Faolan puisse retourner à son domicile, couvert de sang mais confiant quant à la guérison de son patient. Il soupira. Brown avait mal choisi sa nuit. Ce qu'il pouvait être fatigué...
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Alors qu’un bras en moins ne ferait plus de moi un homme ? Aurait-il choisi de la gifler qu’elle n’aurait su y voir la moindre différence. En aucun cas elle n’avait souhaité le voir sous cet angle, elle qui ne faisait que s’inquiéter pour sa vie, pour les risques qu’il semblait prêt à prendre, pour la possibilité qu’il puisse être jugé uniquement pour cette apparence et exhorter de quitter sa place et les cercles qui étaient les siens pour un membre qui lui faisait défaut. Victoria n’avait pas pensé à elle et à cette possibilité si égoïste qu’il ne puisse plus la combler, en ses termes. La violence de son propos manqua de lui tirer les larmes, la jeune femme détournant un instant le regard se mordant la lèvre inférieure. Jenson avait perçu ce trouble, incapable d’agir pourtant, de l’autre côté de la table. Pour autant, elle n’eut guère l’envie de contredire son époux, se convainquant mentalement qu’il n’agissait que sous la conduite d’une douleur inimaginable.

Finalement, le pire vint même quand il s’opposa à l’idée de prendre ce morceau de bois entre ces dents, l’arrachant de sa main pour mieux le jeter au loin. Je préfère souffrir et hurler. Victoria eut toutes les peines du monde à ne pas se laisser emporter à nouveau par ses émotions, entièrement esclaves de ces dernières depuis le début de cette soirée. Elle ne s’étalerait pas en spectacle larmoyant devant tant de monde, ce n’était pas digne. Mais était-elle seulement capable de faire face à cette douleur qu’il ressentirait sans en montrer le moindre signe ? Non. Dès lors qu’il hurlerait, elle pleurerait ou mourrait d’envie de plaquer ses mains sur ses oreilles, un tel spectacle s’annonçant plus que terrible. Qu’on en finisse. Sa main avait retrouvé celle de son épouse, molle, incapable de savoir à quoi s’attendre. Elle avait dégluti avec force, s’imaginant déjà le pire, évitant de porter son regard à son bras, croisant le regard du docteur qu’elle devina… Contrarié ? Aussi, elle ne fut qu’à demi surprise quand elle le vit plaquer sur la bouche et le nez de Ferdinand un mouchoir. Sa main, machinalement, s’était resserrée sur celle de son époux qui tenta de se dérober à son étreinte. Mais en l’espace de quelques secondes, il cessa de se cabrer et ne fut plus là. Ecarquillant les yeux, Victoria dévisagea le médecin qui ne tarda pas à la rassurer. Je l’ai endormi. Jenson, qui s’était visiblement préparé à cette éventualité, aida le médecin à installer convenablement son patient. Et alors, le travail commença.

A plus d’une reprise, on lui demanda si elle ne souhaitait pas quitter les lieux, boire quelque chose, se changer… Mais rien ne fut suffisant pour justifier son départ du chevet de Ferdinand. Aussi longues furent les heures de soin, elle demeura là, ne lui lâchant la main sous aucun prétexte, caressant le dos de celle-ci du bout de ses doigts, se penchant parfois sur lui pour lui murmurer de douces paroles réconfortantes, caressant son front, ses cheveux, embrassant sa joue. Elle tenta également de se montrer curieuse, le regard glissant sur cet autre bras d’où le médecin tirait des fils, la peau se faisant tirailler de manière à lui offrir quelques vertiges. Soupirant longuement, elle retrouvait son calme après de longues respirations. Finalement, reposant son aiguille, s’assurant de la qualité de ses points, Faolán lava une dernière fois la blessure, la séchant avec soin pour mieux la panser. Alors qu’il agissait, il donnait un nombre conséquent de consignes. Si elle chercha à se montrer studieuse et attentive, la fatigue qui dévorait la maîtresse des lieux eut raison de ses capacités de concentrations et un regard adressé à Jenson avait suffi pour qu’il la rassure à ce sujet. Lui était éveillé, alerte, prêt à en découdre et à reprendre sous forme de notes les indications du docteur. Puis, valets et médecin firent part de leur force pour mieux déplacer le blesser, le menant jusqu’à sa chambre. Victoria avait suivi le petit cortège de fortune, les éclairant au mieux à l’aide d’une chandelle. Ils l’installèrent dans son lit. Là, à la lumière des bougies, Ferdinand était livide. Il avait perdu une grande quantité de sang. Le docteur prit alors congé, la jeune femme prenant le temps de laisser ses doigts étreindre les siens, le remerciant profondément. A jamais, elle lui serait reconnaissante de ce qu’il avait fait, ce soir.

Les domestiques se retirèrent, Jenson donnant des consignes. Il y avait tant à faire, tant en rangement qu’en nettoyage, ainsi qu’en cuisine. Il faudrait que monsieur puisse boire et manger pour retrouver des forces et ce, à toute heure du jour ou de la nuit. Puis, il s’était tourné vers Victoria. D’un geste presque paternaliste, il avait posé une main sur son épaule, l’étreignant avec douceur. « Madame Stanford… » Sa voix était douce, incitant la jeune femme à relever ses yeux humides vers lui. « Tout le monde est parti, madame. Nos portes sont closes à toute personne extérieure, le temps que la situation se passe. » A sa manière, Jenson lui indiquait alors qu’elle pouvait être elle-même, qu’elle n’avait plus besoin de s’efforcer de faire semblant. Les lèvres tremblantes, la main refermée sur celle de Ferdinand, elle avait alors laissé les larmes couler sur ses joues. « Oh, Jenson, pardonnez-moi… Je ne peux pas accepter de le perdre… Je ne peux tolérer qu’il puisse mourir… » Ce n’était pas que cela, en réalité, c’était un tout mais de cela, elle ne pouvait décemment pas se plaindre. D’ailleurs, elle n’eut pas à le faire. « Ne vous excusez pas, madame. Vous avez eu fort à éprouver ce soir… Louisa est là, à présent. Il vous faut regagner vos appartements et vous laver… Votre chemise de nuit… » Il n’eut pas à achever sa phrase, le désolant spectacle du tissu immaculé désormais tâché des marques rouges et brunâtres suffisait à lui-même. Non, elle ne pouvait pas rester comme cela. « Pourriez-vous rester à ses côtés, le temps que… » « Je demeure là où monsieur demeure, madame. Vous devriez vous reposer, je… » « Jenson, je vous en prie, ne me forcez pas à dormir… Je ne trouverais nul sommeil paisible après une telle nuit et je veux… Je veux être là et m’assurer qu’il va bien, quand il se réveillera. » Le majordome avait hoché la tête. A contrecœur, Victoria lâcha cette main et se laissa mener jusqu’à ses appartements. Le personnel était maintenant réveillé dans sa quasi-totalité et l’une de ses femmes de chambre tourna de l’œil quand elle pénétra dans les lieux. On la déshabilla. Avec une patience infinie, on lava ses mains, ses bras, son visage. Sa peau retrouva sa pureté à mesure que les linges s’imbibaient de cette innocence perdue de couleur carmine. Puis, rhabillée, les cheveux demeurants lâches, elle avait repris la route de la chambre de son époux, laissant les demoiselles gérer les derniers dérangements de la maison. Dans l’entrée, on astiquait sauvagement le sol de marbre pour en débarrasser l’hémoglobine encore présente.

Entrant dans la pièce, elle trouva Jenson affairé à ôter les vêtements de son mari. Cillant un instant alors qu’il l’invitait à patienter dehors, elle s’était finalement avancée, l’épaulant dans sa tâche. Repoussant le personnel de maison, elle prit soin, elle-même, de laver ses traits, espérant presque le voir s’éveiller sous le contact des tissus humides. Quand cette tâche fut assurée, elle s’allongea sur le lit à ses côtés, sa main toujours celle de l’endormi. Et alors que le soleil offrait ses premiers rayons, Victoria n’avait su fermer les paupières, l’inquiétude la gagnant à mesure que les heures passaient sans le moindre signe d’éveil de la part de Ferdinand. Alors, elle fit ce que toute femme fait en ces heures de désespoir et d’inquiétude : Elle pria.


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