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A la merci du sable chaud
 ::  :: Les plaines

Madelyn Swan

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Jeu 11 Juil - 18:09
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  • Type de RP: normal
  • Date du RP : 1 juin 66
  • Participants :  moi et  @Xander Tyree
  • Trigger warning :
  • Résumé : Maddie est perdue au milieu de nulle part et rencontre Xander!



A la merci du sable chaud 1g2z

Madelyn Swan

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Jeu 11 Juil - 19:00
A la merci du sable chaud P1wj

Madelyn Swan possédait un don rare et précieux : celui de voir de la beauté partout et en chaque chose. Son regard s'arrêtait souvent sur les détails que les autres négligeaient. Les feuilles desséchées par le soleil brûlant du désert, que beaucoup auraient jugées mortes et sans intérêt, lui apparaissaient comme des œuvres d'art délicatement ciselées par la main du temps. Chaque matin, alors que les premiers rayons de l'aube effleuraient les dunes dorées, la chapelière trouvait des merveilles dans les jeux d'ombres et de lumières. Les contours flous des montagnes au loin, baignant dans une brume légère, lui inspiraient ses propres rêveries sans fin. Les rochers érodés par les vents lui semblaient des sculptures antiques d'un âge révolu, seraient-ils encore si fiers dans cent ans ?
Dans son atelier, les étoffes et les rubans devenaient des trésors entre ses mains. La soie chatoyante, les dentelles fines, chaque texture éveillait en elle une sensation unique. Elle admirait la précision des coutures, la douceur des tissus, le scintillement des perles et la légèreté des plumes. A chacune de ses créations, Maddie mettait du coeur à ce qu'elle soit unique. Même dans les moments de grande solitude, Madelyn trouvait refuge dans la contemplation du monde qui l'entourait. Le chant des oiseaux au crépuscule, le bruissement discret des herbes sous la brise nocturne, tout était pour elle source de ravissement. un trait de sa personnalité qui exaspérait ses parents, bien évidemment, pour eux ce côté trop enfantin la freinait dans sa vie de femme.

Mais aujourd'hui, c'était bien la première fois que ce précieux don lui était brutalement ôté !

Des heures qu'elle marchait, ses petits souliers avaient endolori chaque parcelle de la plante de ses pieds au point qu'elle ne se résigne à les enlever. Sans semelle au petit talon, elle sentait un soulagement qui fit de courte durée car les petits cailloux ou autre débris du désert rendaient chaque pas comme un supplice.

Quelle idée folle avait-elle eu de s'enfuir, de prendre un détour pour ne pas qu'on la rattrape ! Madelyn qui retenait ses larmes, s'en voulait d'avoir cru être capable de s'en sortir seule. Elle en voulait aussi à ses parents, qui l'avaient si couvé qu'elle était devenue une incapable, une incompétence en dehors de l'atelier et d'une ville. Si au magasin, la modiste faisait des merveilles de ses dix doigts, ici dans le désert ils n'avaient aucune utilité excepté d'essuyer les quelques gouttes salées qui se frayaient un chemin sur sa joue brûlante.
Alors qu'elle marchait d'un pas claudiquant, épuisée et perdue, elle récitait en boucle son chapelet. Elle y voyait un dernier espoir de survivre, car en l'état actuel des choses, c'était clair dans sa tête ! Elle allait mourir aujourd'hui, seule, dans une robe pas si jolie que ça et sans avoir jamais embrassé d'homme ni connu un amour véritable. C'était un destin funeste qu'elle ne méritait pas, oh non, elle ne le méritait pas !

L'idée saugrenue avait plané ans son esprit de peut-être faire demi-tour et suivre ses propres pas dans la terre et le sable, mais le vent avait tôt fait de très vite se débarrasser de la preuve de son passage. Un coup dur de plus pour Madelyn. Errante, elle avait tout le temps de réfléchir à ce qu'elle dirait à ses parents si elle rentrait saine et sauve. Le plus logique serait de raconter qu'un animal errant et blessé avait attiré son attention depuis la fenêtre de la cuisine et qu'elle avait voulu l'attraper pour le soigner et de fil en aiguille, elle se serait perdue... y croirait-il ? au vu de ses longues heures de protestation avant d'aller à la rencontre de monsieur McAllister, c'était fort peu probable.

Du revers de sa manche, Madelyn s'épongea le front. Il faisait si chaud à présent qu'elle était sûre que l'après midi avait pointé son nez. Les fortes chaleurs c'était maintenant et terrifiée, elle pensa une fois de plus à la mort pitoyable qui l'attendait. Était-elle prête pour rejoindre son Seigneur ? Ô que non, pas après les pensées impurs qu'elle avait pu avoir ces derniers temps et qu'elle n'osa confesser. Le révérend était tenu dans le secret mais elle ne pouvait s'empêcher de l'imaginer tout raconter à ses parents, tant ils étaient proches en amitié, tous les trois. Et puis ce n'était pas un péché d'avoir un béguin ! Le soleil de plomb, impitoyable, dardait ses rayons brûlants sur son frêle corps, rendant l'air presque irrespirable. Ses pas traînaient sur le sable brûlant et Maddie ne se rappela pas avoir vécu une expérience aussi traumatisante que celle-ci.

— AIE ! cria-t-elle subitement après avoir fait le pas de trop. Elle baissa les yeux sur son pied et constata avec effroi du sang, à l'endroit où la douleur aigue faisait pulser sa chair. C'était de trop, pour Madelyn, qui se laissa presque tomber au milieu des fleurs de cactus. Ce n'était que là qu'elle remarqua sa robe déchirée par endroit. Ses doigts venaient effleurer le massacre du tissu, d'un regard vide mais larmoyant elle cédait petit à petit à l'évidence. Sa gorge était sèche, chaque respiration arrachait de son corps la dernière goutte d'humidité. Les lèvres un peu gercées, elle tentait en vain d'humecter sa bouche avec sa langue râpeuse. La chaleur suffocante faisait luire sa peau de sueur, collant ses mèches sur ses tempes. Oh non, sa coiffure ! Elle palpa doucement ses cheveux, les dégâts semblaient pires que ce qu'elle avait imaginé. Jamais de sa vie elle n'avait ressemblé à ça, elle qui toujours avait un plaisir évident à être si coquette et parfaite.

A nouveau, les sanglots jaillirent et se multiplièrent lorsque le cri d'un loup, lui semblait-il, chantait au loin.
En se faisant violence, Maddie se releva, gémissant sa douleur dans des bruits étouffés. Hors de question d'être dévorée par un animal ou pire, de croiser un sauvage ! Elle était très curieuse des tribus mais savait qu'ils étaient très dangereux. Ses yeux fatigués scrutaient l'horizon, cherchant désespérément une ombre bienfaisante, un signe de vie. En vain, il n'y avait que ces dunes et ces nuages, ces bestioles qui grouillaient sur le sol et se cachait à son passage. Si elle croisait un serpent, c'était sûr, elle hurlerait avant de s'évanouir à tout jamais.
Des mirages dansaient devant ses yeux, des illusions de ruisseaux scintillants et de forêts, mais lorsqu'elle avançait vers eux ils se dissipaient comme des brumes fantomatiques.

Ne jamais avoir connu la faim ou la soif, le manque et le besoin, rendait cette expérience terrible. Si elle survivait, elle se promit d'être moins superficielle et plus reconnaissante pour toutes les chances dans sa vie. Mais, en attendant, la vue de ce petit rocher était comme un appel à se reposer quelques minutes. Elle marcha tant bien que mal vers lui et s'y posa, grimaçante à cause de la douleur à son pied.
Sa tête lui tournait, sa vue commençait à devenir floue... bientôt, des songes plus doux que la dure réalité la berçait.



A la merci du sable chaud 1g2z

Xander Tyree

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Jeu 11 Juil - 23:31
Un soleil torride rempli d’or et d’argent s’écrasait sur la terre colorant tout de jaune et de blanc.

L'air diurne pesait comme une chape de plomb sur la terre.
L’ombre était là, noire et bleue et grasse, sans qu’elle puisse apporter la moindre fraîcheur. Elle ne tranchait avec le blanc aveuglant de la lumière que pour mieux montrer son inutilité.
C'était comme cela ce jour là.

C'était une bête de grosse taille, que la faim avait attirée à la recherche de reliefs de repas et qui, prudemment, avait inspecté les lieux la truffe au ras du sol.

L'animal avait réussi à grimper à travers les broussailles. Maintenant, il avait allongé sa maigre croupe sur une énorme pierre plate, gisant au milieu des gros galets fracturés, recevant le soleil en pleine face. Mais il ne bougeait pas. Il était là avec de la chaleur plein la poitrine et de la sueur sur le pelage, yeux et et oreilles fixés sur la piste.
Il avait plein la tête des pensées de course et de chasse.

Il tressaillit soudain.
Il écoutait. Il avait dressé la tête.
Lentement, il se redressa, appuyant ses pattes au sol, le ventre frottant la roche. Ses yeux ronds, à l'iris brunâtre, proéminents, fixaient la pente sans la voir, sans ciller, mais ses yeux comptaient moins que ce que ses oreilles écoutaient. Car il était en train d’écouter.

Il mesurait six mains à l'épaule, il avait un large poitrail, pesait une bonne quarantaine de kilos et avait les hanches étroites. La nature l'avait doté d'une longue queue qui contribuait à son équilibre.
Son arrière-train et ses épaules étaient marquées de quelques larges plaques de peau nue, son poil était clairsemé à ces endroits à force de dormir sur les sol durs et rocailleux du désert.
Il était aussi redoutable que laid, capable de vaincre n'importe quel ennemi de sa taille et de son espèce, capable de jeter un fauve à deux pattes à terre et de le tuer, il était capable d'arracher une main humaine, il l'avait déjà fait.

C’était un petit bruit feutré, régulier, qui grossissait dans son dos. Un pas. Des pas, une battue de cheval dans l’herbe haute et sèche. C’était cela. D’un bond, il fut sur pattes. Doucement, avec des mouvements fluides, lents et délibérés, il tendit une patte tremblante, musclée, puis se coula dans la rocaille et le sable vers le fossé aride bordé de joshua tree.

Il le suivit jusqu’à ce que sa tête fût au niveau de la pierre fendue, écroulée qui sentait la mousse neuve. Alors, il se vautra accroupi, huma l'air, captant les phéromones épicés et musqués, profonds, riches en facettes et en nuances.

La créature risqua lentement un œil. Elle vit tout de suite le cavalier qui avançait au pas, au milieu de la pente, louvoyant entre les buissons, en plein dans le dernier soleil, à une centaine de yards. Le cavalier avançait droit sur le bosquet de pins aux troncs torturés plus haut.

Il n’eut besoin que d’un coup d’œil. Très vite, il rejoignit l’abri des arbustes, galopant à quatre pattes. Et puis, toujours sur ses quatre pattes, toujours caché aux yeux du chapeau gris par la densité du chaparral, il se hâta du mieux qu’il put en direction de la ravine. C'était un jeu pour lui.

Ainsi, pendant quelques secondes, il parcourut une vingtaine de yards, puis il s’arrêta net. Un souffle passa entre ses crocs. Il se retourna, s’aplatit aussitôt dans l’herbe haute et sèche. Derrière la masse buissonnante, il apercevait la tête du cavalier qui avançait toujours, qui grossissait… bientôt, il verrait le buste, le cheval.

Un courant d'air sec tourbillonna depuis la pente rocheuse.
La végétation, pigmentée de fleurs aux palettes de couleurs extrêmement variées,  commençait à se teindre de bleu et de rose à l'approche du soir, la chaleur était immuable,

L’homme était grand, plutôt mince. Il semblait un peu voûté sur sa selle. La jument était superbe, un alezan à la robe châtaigne capée de blanc tacheté. Elle paraissait nerveuse en dépit de sa fatigue évidente, sa robe était souillée de poussière, ses naseaux rougis.

À plat ventre dans l’herbe, la bête regarda l’homme. À l’allure, au teint hâlé, à la barbe et aux cheveux abondants et d'un blond cendré qui couvraient le col d’une chemise blanc cassé, elle savait déjà que ce cavalier avait chevauché pendant longtemps. Cela se voyait à ses épaules légèrement courbées, à la poussière maculant ses vêtements et à l’extrême sobriété de ses gestes. Elle ne put immédiatement distinguer son visage, mais le devina dur de traits dans l’ombre pâle du chapeau planté bas. Derrière lui, on distinguait sur le quartier arrière de la selle, derrière le troussequin, un blouson et un gilet de teinte gris-bleu posés sur le porte-manteau roulé.

Elle ne broncha pas. Certainement, elle brûlait d’impatience. Davantage encore, elle s'écrasa dans le gravier sablonneux, ses hanches frémissaient prêtes pour le bond...

Ce fut étonnamment long. Tout d’abord, le cavalier avait marqué un temps d’arrêt, à plusieurs yards, puis il avait poussé sa monture. Il siffla quelles trilles à intervalles réguliers, semblant attendre quelque chose...

Le vent était revenu. Il baguenaudait dans les végétaux, sans bruit, poussant des soupirs sur l’herbe craquante. Il y avait partout des insectes en train de tenter de vivre.

Enfin, le cavalier bougea. Un frisson agita la robe du cheval et se communiqua à l’homme. Il releva le front, clappa de la langue. Le couple s'éloigna, toujours au pas.
La bête tapie soupira.

Le museau souillé de terre, l'animal se releva cependant et s'engagea sous les grands yuccas, le long de la ravine, au milieu des touffes fleuries du chaparral. Les muscles jouaient librement sous la peau et l'abdomen efflanqué, des boutures de cactées s'étaient accrochées à son pelage.
Ses pattes ne reposaient sur le sol que par leur troisième phalange, ses griffes effleuraient à peine la terre crevassée.

La crête rocheuse s'abaissa ensuite vers un bas-fond où serpentait autrefois un ruisseau depuis longtemps tari. Les traces de vie abondaient, faisant battre le cœur de la créature et bouillir son sang.
Les brindilles mêmes des buissons qu'il traversait se courbaient sans bruit sur son passage

La gueule s'ouvrait sur une langue desséchée et pleine de poussière. Le poil était épais et dru, la toison rêche, les longues pattes osseuses et le dos décharné,

Ses instincts de chasse et de liberté sauvage se réveillaient.

Il se désaltéra à la source où s'abreuvait toute la faune des environs, le précieux contenu de la retenue d'eau avait quasiment disparu, l'eau était basse et sale, il s'autorisa une grande goulée à grand bruit, puis perçut un bruit.

D'un mouvement instinctif et irraisonné, il s'aplatit le ventre sur le sol, pareil à un tigre à l'affût, qui cherche à se rendre invisible.

Les moustiques étaient là en légions serrées, dansant parmi les touffes de mesquite, tourbillonnant follement.

Il entendit le cri aigu puis le grognement d'une bande de javelinas. La bête songea que les porcs sauvages se battaient probablement pour des glands, des feuilles d'agaves ou des pousses de cactus. Penser aux cochons lui rappela qu'elle avait faim. Elle continua d'avancer, slalomant entre les arbustes. Les petits cochons avec leurs poils drus montraient les dents, grondaient et se bagarraient en poussant de petits cris, sous la direction d'une grosse truie. La créature lança des regards meurtriers mais ne bougea pas. La laie serait une adversaire trop imposante pour elle si elle tentait de saisir un petit, il lui fallait trouver quelque chose de plus facile.

Un lapereau écervelé, qui s'était aventuré dans un couloir rocheux et trottinait sereinement, fut au passage happé, dépouillé, dévoré encore chaud en deux bouchées et fournit à point un appoint réparateur.

Quand il se fut reposé, l'animal repartit, découvrant l'éclat luisant de ses dents blanches, silencieux et impavide. Ses yeux brillaient, d'une lueur étrange, pareille à celle du feu, et de fureur impuissante, accentuée par la fringale.

A un moment donné, il parut faire un retour sur lui-même, il regarda en arrière, vers les pins aux troncs tordus au loin.

Soudain, il s'immobilisa de nouveau, leva le museau, aspirant les nouvelles effluves...

Quelques colins de Californie, à la poitrine gris bleuté et la gorge noire bordée de blanc ou de châtain margottaient à proximité.
Il renifla vers eux. Puis, bientôt, il reporta son attention passionnée vers le chaparral et l'autre odeur, l'odeur de sa nouvelle proie.

Il croisa une piste de lynx mais celle-ci ne l’intéressait pas.
Ce fut d'autres empreintes qui, à cet endroit, se mêlaient aux précédentes. De dimensions différentes, elles ne pouvaient provenir que de pieds humains. Les traces étaient  étonnamment petites, munies d'un léger talon.
Il flaira de plus près les empreintes, mêlées à celle du cottontail. Les analysa. Elles exhalaient la fatigue, la sueur et la peur...
Il gronda légèrement d'un son à peine perceptible. Puis gémit de convoitise, lorsqu'il huma les petites tâches sanglantes qui pointillaient le sable.

Il s’élança.
Il courait, de plus en plus excité. Il sentait son cœur cogner contre ses côtes, une salive visqueuse lui dégouttait des mâchoires. La piste empruntée par son gibier, était nette et facile.

Il traversa l'ombre d'un boqueteau de céanothes colorés sans encombre, avec d'infinies précautions, et observa, caché derrière une souche, l'espace découvert qui s'étendait au delà, où de vieilles souches entremêlées formaient d'inextricables réseaux.
La créature s'accroupit derrière les broussailles, reprenant son souffle, allongée sur le sable, la tête sur les pattes, la gueule entr'ouverte, levée en l'air, des râles intermittents dans la gorge, il sondait l'éther. La proie était proche. L'animal tournoya, toujours allongé sur le sable, les babines méchamment retroussées et se mit à gronder férocement. Raide sur ses pattes, les narines pointées en avant, il semblait recueillir le vent en tous sens. Son dos était hérissé et son nez s'élargissait.

Un grand coup de vent chaud lui souffleta le chanfrein et la truffe, les flagrances lui apprirent que le gibier était en vue.

Il pensa entendre un frottement, dans l'ombre, comme si on avait accidentellement raclé une branche d'arbre.

La végétation était plus dense à cet endroit, il progressait entre les épineux quand il entendit le bruit sec d'une branche cassée. Il se rendit invisible, derrière une souche pourrie.
Son agitation était à son comble. Il resta immobile un long moment puis s'approcha plus près encore plus près.

A quelques pas sur sa gauche, dans une lumière indécise, il vit une forme remuer. Il distinguait quelque chose qui se mouvait derrière les buissons, quelque chose de gros et de sombre entre les rochers, au delà des arbres morts.

Quelque chose de mauvais lui montait dans la gorge.
Un formidable grognement de contentement ne tarda pas à s'échapper du large poitrail.

La férocité de la faim augmentait la flamme de ses yeux et la nervosité de ses mouvements. Ses mâchoires s'ouvrirent et se refermèrent en un claquement sourd.
La bête s'assit à distance, et envisagea sa cible avec curiosité, l'observant intensément, un filet de bave dégoulinant de ses crocs.

Ses muscles se tendirent.

Madelyn Swan

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Dim 14 Juil - 13:31
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Madelyn luttait depuis des heures contre la chaleur accablante et l'évanouissement qui la menaçait à chaque instant. Ses pensées se brouillaient, son corps était lourd et ses membres refusaient de lui obéir. Avant que pareille expérience ne lui tombe dessus, elle n'avait jamais cru être si fragile, si faible de corps et d'esprit. Ses paupières trop lourdes se refermaient aussitôt qu'elle réussit à les ouvrir. La jeune femme se disait que si elle s'endormait, elle ne se réveillerait jamais... Aussi, à force de rester éveillée, à force de soif qui brûlait sa bouche pâteuse, il semblait à Maddie que des hallucinations se jouaient devant elle. Immobile, la tête posée contre ses bras croisés sur le rocher, elle plissa des yeux pour mieux apercevoir ce qui se terrait dans les fourrées.
Aucune image nette ne se profila dans son esprit, trop de zone d'ombre lui gâchait la vision floue...

Soudain, un grognement la tira violemment de sa torpeur.

Son cœur s'emballa car devant elle, se dressait une silhouette jugée sombre et menaçante de son point de vue. Qu'est-ce que c'était ? Un loup ? Une créature qui appartenait aux sauvages et dont eux, blancs incultes, ne savaient rien jusqu'à ignorer son existence ?! Son pelage poussiéreux se confondait avec les teintes arides du désert et parce qu'elle se sentait soudainement la proie d'un prédateur, elle fut horrifiée de ces yeux brillant d'une lueur inquiétante.

— AAAAhhh !!

La peur de la mort imminente était une merveille car elle déclencha un regain d'énergie chez Madelyn qui hurla à plein poumon. Elle prit dans ses mains tremblantes tous les petits cailloux à sa disposition pour essayer de les jeter sur le monstre qui voulait la dévorer toute crue. Ses pierres n'allaient pas bien loin, ses bras faibles ne lui permettaient pas de toucher sa cible. Et quand bien même elle l'aurait touchée, qu'est-ce que ces malheureux cailloux feraient comme dégâts contre ces crocs luisants et dégoulinants de bave ?

Alors, Madelyn se releva, épuisée mais prête à ne pas se laisser faire. Elle prit la fuite en sens inverse, sans plus trop savoir quel était le véritable bon sens finalement. Par quelle route pourrait-elle rejoindre Crimson ? Elle n'en avait plus aucune idée, tout comme les heures passées à errer lui avait échappées. Quinze minutes ou trois heures ? C'était le néant...

Endolorie, ses pieds toujours aussi douloureux, elle courait.
— Non, non ! s'égosillait-elle, chancelante. Laisse-moi! Le simple fait de parler était devenu compliqué voire impossible. La plaie à son pied la fit trébucher, écorchant sa robe et son genoux ensanglanté. C'était peut-être l'adrénaline ou la peur, mais sur le coup elle ne sentait plus la douleur, seulement l'épuisement. Allongée sur le dos, le visage exposé vers le ciel et ses rayons de soleil impitoyables, Madelyn avait cessé de bouger. Elle se suppliait de se relever mais son corps ne répondait plus à ses sollicitations, même si nombreuses.
L'animal monstrueux allait bientôt la rattraper et la dévorer. Elle espérait mourir avant que ses dents pointues ne traversent sa chair, cela devait si douloureux... la seconde d'après, elle n'y pensa plus et contempla les nuages qui d'ici avaient des allures d'anges. Ils descendaient peut-être du ciel pour l'emmener loin d'ici ?

La chapelière leur demanderait un détour par ces grandes villes qu'elle avait toujours voulu visiter. New York, Paris. Ce n'était pas le paradis mais pour elle, c'était tout ce qu'elle avait désiré durant sa courte vie.

Des insectes se posèrent sur son visage, lui donnant cette sensation qu'on la chatouille. Elle sourit doucement, en temps normal, elle aurait crié et courut après la bestiole pour l'écraser. Les moustiques, si c'en était, s'en donneraient à coeur joie pour accompagner le festin du monstre et sa gueule béante qu'elle appréhendait d'une seconde à l'autre.

Comme elle le disait plus tôt, voilà une horrible mort qui se profilait pour elle... Et ces anges, qui tardaient à descendre des cieux...

@Xander Tyree A la merci du sable chaud 2601783238 A la merci du sable chaud 2601783238


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Xander Tyree

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Sam 20 Juil - 18:16
L'air chaud pesait, formidablement lourd...

Du bout des lèvres, à grands coups feutrés de mâchoires, le cheval raclait les feuilles ovales, luisantes, largement bordées de jaune, d' un arbuste formé de nombreuses branches souples dressées presque verticalement.

La jument, il l'avait dessellée, et la selle gisait au pied du résineux noir et tors poussant au milieu des rocailles sur le versant. Il poussait parmi les autres grands pins du bosquet tout aussi noués et tordus..
Le tronc se retournait sur lui-même, sinueux comme un serpent torturé, agriffé de toutes ses racines au sol pierreux.
À proximité, la petite source suintait de dessous le gros rocher, s’enfonçait entre les arbres, masquée par quelques rares touffes de verdure et d’herbe drue à demi-desséchée.
Pour atteindre le précieux liquide d'un bleu cobalt, il lui avait fallu dégager quelques pierres plates à la pointe du couteau, plonger sa gourde au fond du trou...

Il y avait un oiseau qui babillait quelque part dans le bois, au-delà des lignes brisées et rares du soleil.

Il construisit un feu dans un espace dégagé au milieu des pins, dans la zone gravillonnée, jonchée de pignes. Ouvrit la boîte d'allumette, craqua un lucifer contre la pierre et communiqua la flamme à l'entassement de brindilles.

Après quelques réticences, la flamme s’éleva claire.
Suivant de l’œil la progression du feu, il tira une branche de la volumineuse brassée de bois, puis la lança dans les flammes.

Les langues enflammées se mirent à danser.

Du gras du pouce, il frotta la barbe mauvaise qui piquait ses joues,  le visage ravagé par la fatigue de trois jours de piste. Trois jours. Trois jours pour rien. L'étalon couleur fumée et son troupeau lui avaient de nouveau échappé. Aucune traces...

Xander saisit la cafetière, vérifia une nouvelle fois si elle contenait de quoi se réchauffer l’estomac, et la poussa contre le feu.

Il s'appuya contre le tronc, arracha quelques jeunes aiguilles d’un vert foncé et un peu piquantes au toucher, aux houppes hérissées des branches les plus basses, les écrasa entre ses mains puis les porta à son visage pour les respirer profondément.

La lueur du foyer creusait ses traits fatigués. Il lui dédiait le pli amer de la bouche, l’amère lueur de son regard. Demain venait le jour à oublier...

Les arbres omniprésents aux troncs un peu redressés mais sacrément difformes semblaient soutenir littéralement le ciel, spectateurs indifférents à la présence de l'homme.

Une branche résineuse explosa, projetant une myriades d'étincelles...
Il plongea le regard dans la lumière vacillante des flammes.

Il songeait au visage aux traits fins bougrement jolis, si joliment hâlés… Aux cheveux de jais d’un noir entier, coiffés à l’indienne, en deux volumineuses nattes qui tombaient sur la poitrine, noués d'un ruban écarlate sous les oreilles et coulant sur les épaules ; une chevelure de rêve, brillante et douce ; il songeait au front haut, au cou gracieux, au petit grain de beauté sous l’œil, à la petite cicatrice fine sous le menton ; à la bouche aux lèvres longues, et aux yeux immenses… Les yeux. Des yeux qui semblaient emplir tout le visage, noisettes, pailletés d'or, des yeux faits pour ne regarder que des merveilles.
Elle était belle, plutôt menue, avec des hanches fortes et une fière poitrine... Et puis un corps félin, souple et chaud, ondulant dans la robe de daim fauve, décorée de perles et d'os colorés ; des mains mouvantes qui enjôlaient le soleil...

Ce fut au second cri qu'il réalisa que celui-ci ne provenait pas de son rêve éveillé...

La force des deux cris qui suivirent l'ébranlèrent, ils étaient humains, c'étaient des cris de femme, tissés de terreur pure.

Son souffle s'accéléra, son sang se mit à battre à ses tempes, et involontairement, ses muscles se nouèrent.
D'un pas de course agile et sans effort, il se dirigea vers la lisière du bosquet, la carabine en mains ; un mouvement sec, un cliquetis : armé. A une ou deux reprises, il entendit encore les hurlements. Ils étaient plus faibles...
Il plissa ses yeux brûlés, délavés par le soleil, passa une ou deux fois sa langue sur ses lèvres et se fit un peu de salive. Il lança un coup d’œil derrière lui et se rassura : la jument n'avait pas bougé et attendait docilement, même pas troublée.

Il fronça les yeux davantage car la réverbération était féroce ici. Il ne voyait rien, la cuisante pesanteur de l'air doublait pour l’œil les distances.
Il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qui n'allait pas dans ce paysage sec. Le silence d'abord. Un silence trop compact pour être naturel, trop tendu.
Aucune trace de vie, fût-elle humaine ou animale.

Les cris avaient cessé...

Il se déplaça d'un pas rapide mais prudent dans le sable doux. Les yeux fouillaient la brousse de buissons et les pins morts, tortueux, difformes et couchés comme agonisants et se tordant de douleur. Le canon de l'arme levé à hauteur de l’œil se balançait alternativement de gauche à droite, de droite à gauche.
La lumière du soleil tachetait ses épaules mouvantes, glissait le long du canon de la carabine comme des fourmis jaunâtres. Son pas crissait sur les gravillons, parmi les jeunes plants germés dans le sable mou.

Il ne sentait pourtant pas les sensations familières d'un danger proche.

Les secondes succédaient aux secondes. Il n'entendait plus rien. Puis, soudain, résonna, comme un avertissement, le chant, aux notes douces et rapides d'un oiseau-des-élans, un moose-bird. Quelque chose avait dérangé l'oiseau et lui avait fait prendre son envol.

Qui avait hurlé ? Où était la femme qui avait crié ? C'était une femme, il en était sûr. Une belle énigme par ici ! Un gigantesque point d'interrogation...

Une forme imprécise apparut parmi la blancheur éclatante des cailloux gavés de soleil. Une forme.
Une tâche jaunâtre, là-bas entre les buissons.

Pattes-Molles était assis, l'air penaud, un cottontail ensanglanté aux grandes oreilles entre les mâchoires.

Il appela le chien qui se contenta de le fixer du regard, un sourcil froncé, perplexe, le poil hérissé, avant de reporter sa vision devant lui.
Qu'est ce que le clébard avait encore fait ? Qu'est ce qu'il avait trouvé ?

La source des cris gisait sur le sol. Il voyait les mouches rayées bourdonner au dessus du corps allongé. Il voyait la poitrine se soulever au gré de la respiration.

Lentement, ses doigts se desserrèrent sur le canon de son fusil.

Il eut un haut le cœur de dégoût en s'approchant. Il se figea, retint sa respiration. Xander jura sourdement.
Son visage bronzé avait pris la couleur du silex. Il s'était instantanément couvert de sueur, elle dégoulinait le long de son cou.

Il y en avait au moins cinq sur elle. Peut-être plus.
Il détestait la majorité des bestioles dotées de plus de quatre pattes, six s'était tolérable, mais là c'était beaucoup trop.


« - Ne bougez pas, Mademoiselle ! Ne bougez surtout pas ! »

Près de la femme, il stoppa et retira son chapeau qu'il déposa sur le sol, à côté de lui.
Il portait les cheveux très longs, blonds foncés, agglutinés en mèches rebelles. Xander laissa fuser l'air emprisonné dans ses poumons.

Crispé, les yeux à demi-clos dans la forte réverbération du soleil, il tira doucement la lame brunie de sa gaine, se pencha, glissa la pointe du couteau sous les segments annelés, jaunes laiteux, et expédia la première bestiole d'un geste sec au milieu du maquis.

Une pierre avait dû céder quand elle était tombée. Une pierre brisée qui dissimulait le nid.

Il procéda de la même manière pour les suivants. L'un se ficha sur les fortes épines jaunes et acérées d'un cactus sphérique ; il vit le plus grand se glisser sous la chevelure blonde aux reflets dorés et cuivrés, proche d'un roux très clair. Les saloperies mesuraient facilement dix centimètres de long, mais celui-là mesurait au moins près du double. Celui-là avait dû bouffer ses congénères pour devenir aussi gros.

Un foutu nid de scolopendres venimeux. Tous ces mille-pattes étaient venimeux et pouvaient infliger des morsures douloureuses pour un homme adulte, en injectant leur venin à travers leurs forcipules.
Rien qu'à les voir, la peau le picotait de partout, ça le grattait en cent endroits différents.

Le cœur au bord des lèvres, il glissa précautionneusement la main vers le bout de l'abdomen, le saisit fermement entre deux doigts et tira.

JET DE DES CHANCE - ECHEC (15) - Morsure

La bestiole se tortilla comme un serpent, les pattes jaunes tricotaient dans tous les sens. La tête de couleur brune plus foncé, rouge et orange, les antennes lisses et les segments beiges aux rayures tigrées plus sombre du corps se tordirent en arrière formant une sorte de U.

Il jura quand les pinces à tête creuse s’enfoncèrent dans le gras de son bras, déchargeant leur poison et le secouant de douleur. C'était comme si on l'avait roué de coups. Pendant, une seconde, il eut du mal à respirer.
De douleur, il se mordit la lèvre jusqu'au sang. Les larmes coulèrent de ses yeux.

Il arracha l'arthropode et le balança furieusement entre les haies de buissons.
La morsure enflait déjà et lui faisait atrocement mal. Il n'en mourrait pas mais allait en souffrir plusieurs jours. Au pire, il en serait quitte pour une bonne dose de fièvre.

Le chien restait assis prudemment à distance et le dévisageait avec curiosité.


« - Mademoiselle, est-ce qu'ils vous ont mordue ? Avez-vous été mordue ? »

Il passa la bretelle du fusil à son épaule, enfonça son chapeau d'un coup de poing. Se courba vers la fille inconsciente et souleva le corps fin entre ses bras pour l'éloigner du nid, la tête calée contre sa poitrine. Une sixième bestiole chuta, écrasée vivement d'un coup de talon.

« - Le chien, tu restes avec nous ! »

La gueule sèche et la gorge brûlante, il vacilla sur ses jambes. Il progressa lentement vers l'abri de la pinède dans un état second. Sa vue était floue, il frissonnait étrangement.

Le chien se dandinait en silence derrière l'homme.
Il était propre, ne mendiait pas, n'était pas amical sauf avec lui et quelques proches, et ne faisait pas de bruit, toutes choses que Xander appréciait et respectait. Il ne répondait pas toujours quand il le sifflait mais c'était surtout quand il chassait pour se nourrir.

L’air semblait dormir sous l’oblique et intolérable flamme du soleil. Aucun souffle, aucun bruit. La chaleur était étouffante, des gouttes de sueur perlaient à son front. Le décor semblait flotter autour de lui et cependant ses idées restaient claires.

Les papillons jaunes des tâches de soleil scintillaient dans les ombres entre les pins.

Xander déposa son précieux fardeau sur la couverture tramée, s'étira longuement pour dissiper les  douleurs lancinantes de son corps, profitant de l'occasion pour permettre à l'élancement de la morsure de diminuer quelque peu. Prit la gourde et s'offrit une large rasade. Sa vision redevenait enfin nette.

Puis il examina sa prise.
La jupe et les vêtements étaient en lambeaux, déchirés par les épines et les ronces, usés par le sable.
Elle avait perdu ses chaussures et son visage brûlé avait pris de méchants coups de soleil, quelques cloques enflaient sur le front au milieu des cheveux souillés et entremêlés. La douleur des brûlures allaient être atroce pendant quelques temps. Une fine pellicule ouatée de poussière et de sable poudrait le visage et les surfaces de peau visibles.
Les bras étaient zébrés d'égratignures et de coupures. Une vilaine écorchure sous le pied, avait exsudé un mince feston séché de sang et de sanie mêlés.
Pourtant malgré le visage rougi, grillé comme un steak de buffle, il était manifeste que la blonde devait être jolie. Comment cette fille avait-elle atterri là, au milieu de nulle part ?

Xander humecta les lèvres craquelées, fendillées jusqu'au sang par la soif, de quelques gouttes d'eau. Attendit quelques instants, avant de recommencer. Plusieurs fois. Puis il versa un peu du contenu de sa gourde entre les lèvres sèches.
Il bloqua d'un geste la main impatiente qui tentait de s'emparer de la gourde en un geste instinctif.


« - Non ! Non ! NON ! Il faut boire à petites doses. Votre gorge n'est pas  prête. Vous allez vous étouffer. »





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Madelyn Swan

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Mar 6 Aoû - 21:29
[postbg=https://zupimages.net/up/23/39/nsb8.png]Chaque grain de sable était une étincelle brûlante qui lui piquait la peau. Etendue, Madelyn sentait ses forces la quitter à mesure que la déshydratation s'installait. Chaque souffle devenait plus laborieux que le précédent mais petit à petit alors qu'elle s'enfonçait dans un sommeil étrange, elle n'y faisait plus attention. Sa peau autrefois douce et lumineuse, était maintenant brûlée par les rayons cruels du soleil, et ses lèvres sèches et craquelées, murmuraient des prières silencieuses. Etonnamment ses prières n'étaient pas dites dans l'espoir d'un miracle pour la sauver de ce pétrin où elle s'était lancée seule. Elle se rendait compte, à mesure que la mort se profilait, que la vie n'était peut-être pas le cadeau tant de fois expliqué par le révérend. La sienne, ne l'était pas. Peut-être que mourir était finalement une solution en soi ?

Ses yeux à demi-fermés n’avaient plus la force de distinguer les mirages des réalités. Mais alors que son esprit dérivait entre le rêve et la conscience, une silhouette floue apparut à l'horizon. Elle ne pouvait pas le voir distinctement, mais une forme humaine semblait se précipiter vers elle. Les anges ne devaient-ils pas arriver par le ciel, normalement ? Et ils n'avaient pas d'aile ? Il semblait lui parler sans qu'elle ne puisse comprendre ses paroles, pour Madelyn c'était comme un doux chant céleste venu l'emporter.

- Emmenez-moi.. d'abord à New York... confiait-elle à son ange en espérant qu'il accepte d'exaucer son souhait. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues poussiéreuses. Elle pleurait mais n'était pas triste de quitter ce monde. C'était agréable de ne plus avoir mal et bientôt elle allait pouvoir voler avec son ange, dont le regard si clair et si puissant la gardait captivée. Elle voulut lever un bras pour qu'il attrape sa main mais n'arrivait pas bouger, un geste si simple lui demandait trop d'effort. Et Paris, aussi... n'oubliez pas Paris...
Paris et sa mode, Paris et ses quartiers chics, ses femmes pleines d'élégance ! Comme elle avait hâte de pouvoir se mêler à elles même un bref instant !
Son ange s'agenouilla près d'elle, peut-être pour un dernier sacrement ? Elle pouvait alors mieux le distinguer et se rappela des paroles du révérend, à la messe, qui parlait des gardiens de nos âmes. Ils ressemblaient ni à des hommes, ni à des femmes, étaient très grands et forts. Dommage, elle n'allait pas avoir l'occasion de lui dire que les anges gardiens ressemblaient en fait à des humains très quelconques mais que c'était la bonté dans leurs yeux qui trahissaient leur nature divine.
- Vous êtes.. un très bel ange... murmurait-elle avec difficulté. Maddie voulait lui demander son nom pour pouvoir le remercier décemment mais parler était aussi compliqué que bouger.
L'ange resta un moment penchée au -dessus d'elle sans qu'elle ne comprenne ce qu'il faisait. La lumière du soleil l'empêcha de voir quoique ce soit de la scène à moins que ce ne fut la lumière divine dégagée par cet être céleste ?

Oui c'était sûrement cela !

- Mademoiselle, est-ce qu'ils vous ont mordue ? Avez-vous été mordue ?
Ce fut à peine si elle entendit la question, tout commençait à s'assombrir autour d'elle. La jeune femme ne put répondre et sentit être soulevée dans les airs.
Ses paupières étaient trop lourdes pour s'ouvrir ne serait-ce que quelques secondes afin d'entrevoir le Paradis. La tête posée contre son ange, elle se sentait tout simplement bien et en sécurité, à présent. Le soleil ne lui brûlait plus le visage, la soif était telle qu'elle ne la sentait plus. Rien ne paraissait pouvoir l'atteindre alors que ces bras venus des cieux l'enveloppaient dans une douce étreinte comme elle n'en avait jamais connu.
Maddie n'aurait jamais su dire combien de temps son envol avait duré, mais à un moment, tout s'arrêta. Elle sentit à nouveau le sol contre son dos et réprima une grimace. Les douleurs semblaient lui revenir lentement, elle qui s'était pourtant si vite habituée à l'état second entre la vie et la mort.
Sa gorge laissa échapper quelques douloureux gémissements et cela réveilla en elle une soif, une terrible soif encore plus brûlante que le soleil lui-même. Des larmes coulaient à l'horizon de ses yeux à ses tempes, que Maddie ne sentait pas. L'adrénaline ou une autre bénédiction l'empêchait encore de ressentir le mal de son corps mais celui-ci le sentait déjà bel et bien et y réagissait en conséquence.

Comme en répondant à son appel silencieux et désespéré, de l'eau gouttait une à une sur ses lèvres. Elle y passa d'abord timidement sa langue pour être sûre de ce que c'était, et quand ce fut le cas, chercha à saisir le bras de son ange gardien. D'un coup, sa force revint comme un élan d'espoir, cette fine corde qui la retenait à la vie et qu'elle ne désirait plus lâchée.

- Non ! Non ! NON ! Il faut boire à petites doses. Votre gorge n'est pas  prête. Vous allez vous étouffer.
- Encore... murmura Madelyn qui cherchait tant bien que mal à happer cette gourde, encore! Elle avait si soif que les conseils de son sauveur lui passaient d'une oreille à l'autre. Si soif qu'elle aurait pu vendre son âme pour une gorgée de plus. Pleurant, Maddie s'accrocha à ce bras bien plus large que le sien et plus fort. Il résistait à ces attaques répétées et elle finit par obtempérer, quand ses forces diminuaient à nouveau après quelques assauts infructueux.

Après avoir étanché en partie sa soif, Madelyn se sentit partir. Elle s'évanouit sur cette couverture pour un sommeil sans rêve, juste un trou noir dans lequel elle tombait à l'infini avant de se réveiller en sursaut.
- Qu'est-ce que... ces simples mots lui firent mal à être prononcés. Elle toucha doucement du bout des doigts ses lèvres et comprit à quel point ils étaient craquelés. Son inspection continua sur son visage, sous sa pulpe avec horreur elle sentit sa peau en mauvais état. Ses pleurs s'intensifièrent alors qu'elle comprenait au fur et à mesure ce qu'il venait de lui arriver et qu'elle avait failli mourir.
Il faisait sombre, la nuit était-elle tombée? Depuis combien de temps dormait-elle? Son regard cherchait des réponses autour d'elle mais tout ce qu'elle trouva fut l'énorme animal qui avait voulu la dévorer et un homme, plus imposant encore, qui lui donna la seconde peur de sa vie. Il faisait trop sombre pour qu'elle ne puisse le détailler.
Se sentant comme la survivante qu'elle n'avait jamais été, la chapelière attrapa le premier bout de bâton à sa portée et le tendait vers l'inconnu comme une arme fatale qu'elle n'hésiterait pas à utiliser.
- Qui êtes-vous! laissez-moi partir, tout de suite! je... je n'ai pas peur de vous! Sa voix tremblante affirmait le contraire alors que tout son corps, lui, grelottait de froid. Elle avait l'impression de couver une fièvre ou était-ce juste la tiédeur de la nuit ? Rabattant ses jambes à moitié dénudées contre sa poitrine, elle se recroquevilla sur ce tapis qui faisait office de couche. Je vous préviens, j'ai.. j'ai déjà tué un homme ! je n'hésiterai pas à recommencer !!
Elle s'enfonça dans ses mensonges pour se donner un air menaçant mais n'y croyant pas elle-même, douta que l'inconnu prenne ses jambes à son cou.

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Xander Tyree

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Jeu 15 Aoû - 20:01
« - Vous êtes.. un très bel ange... »

On ne l'avait pas appelé 'ange' depuis le temps où il était un petit blondinet fluet, qui s'obstinait à traîner dans les jupes de sa mère ou de la nourrice. Une belle époque qui s'était achevé dès qu'il avait révélé le grave diablotin qui sommeillait en lui. Et quand ce dernier s'était éveillé, il avait vite appris, à ces dépens, que le ceinturon du père ne servait pas seulement à maintenir le pantalon en place.

Un 'bel ange', peut être autrefois, mais l'ange se dessinait foutrement déchu maintenant...

La jeune femme n'avait cessé d'alterner période de fièvre intense puis de grelottements. Restée longtemps normale, sa température corporelle s'était mise tout à coup à augmenter et ne l'avait plus quitté...
Celle de la tête était demeurée très élevée une grande partie de la soirée et de la nuit, preuve qu'elle devait souffrir en plus d'une belle insolation. Il avait lutté pour la faire diminuer, enveloppant la tête et la nuque, d'un linge imbibé d'eau froide, prélevée à la source.

Il avait fait de même pour certaines parties du corps.
Cela lui avait coûté presque toutes ces chemises pour créer les linges qu'il puisse imbiber du liquide frais...
Il s'était autorisé à retirer quelques vêtements pour qu’elle soit le moins couverte possible, dans la limite de la pudeur tout de même. Il en avait certainement vu plus qu'il n'aurait dû et touché tout autant, mais à peine de quoi laisser un léger souvenir à ses paumes et à la pulpe de ses doigts.

La vie de l'inconnue était en danger...
Elle n'arrêtait pas de délirer, murée dans des rêves confus et illogiques, lui demandant de l'emmener dans des lieux improbables, multipliant les demandes impossibles. 'Emmenez-moi.. d'abord à New York... Et Paris, aussi... n'oubliez pas Paris...'
… et pourquoi pas Londres tant qu'on y était pour aller visiter Victoria, la vieille carne usurpatrice, ou bien Rome pour se faire bénir par le souverain papiste...

Il avait jeté un coup d’œil dubitatif et ironique vers son cheval.
À quelques pas en arrière, la jument appaloosa était parfaitement immobile ; avec parfois, sans plus, un frémissement bref sur son pelage…
Poulette n'était pas Pégase, il doutait qu'elle soit capable de se laisser pousser des ailes et accepte de voler à travers nuages et nuées pour conduire la demoiselle à New York, Londres ou Paris...

La peau était rouge et chaude, sensible à la chaleur et au toucher, il avait nettoyé autant qu'il avait pu, avec douceur, la poussière, les épines et les grains de sables incrustés.
Elle souffrait d'une soif extrême, la bouche était sèche, la salive épaisse sur les lèvres fendillées. La réhydratation s'était faite progressivement en lui faisant boire de l'eau par petite gorgée, en humectant les lèvres crevassées de quelques gouttes, jamais trop, tamponnant front et joues d'un linge frais, épongeant les suées glacées lors des périodes fiévreuses. Elle était régulièrement secouée de nausées, sa respiration demeurait précipitée et bruyante accompagnée d'un battement cardiaque rapide...

L'obscurité nocturne s'était faite, et de grandes ombres s’entassaient dans les recoins du bosquet. La lune parut dans les cieux baignant le désert d'une lumière mélancolique. Elle était pleine aux trois-quarts et semblait voguer comme un navire dans le ciel d'un noir de velours insondable, givré d'une myriade d’étoiles.

La plaine désertique s’était fardée avec beaucoup de soin de nuances de gris. L'atmosphère y était étouffante et lourde, et loin derrière les troncs serrés des pins, les tertres rocailleux continuaient de s’élever, tremblants dans l’air, immobiles.

La grande roche mangée d’ombre était calme, immense…
Le bosquet de bois de pins ponderosa était sombre, d’un vert opaque et frais, un paradis de conifères, peuplé de fragrances de résines.  
Une sorte de fausse clairière, s’étirait mollement, sans grâce, au centre. Comme un coup de pelade tapissé d'aiguilles, jusqu’au bas de l’ergot rocheux qui s’élançait hardiment, droit et haut vers le ciel, avec des arbres plantés de telle façon que l’ombre y était agréable et l’air respirable malgré la touffeur de la nuit.

La fièvre s'était enfin apaisée et la fille avait enfin sombré définitivement dans le repos et l'abandon, en un sommeil redevenu paisible. La tête blonde reposait sur le blouson roulé.  Elle avait passé le bras droit sous sa nuque. Sa poitrine confiante s’offrait, dans une adorable ligne d’abandon, se soulevant sereinement au rythme de sa respiration.

Un petit vent pointu s’était mis à siffler dans les arbres de bien méchante façon. Le vent faisait bruisser les houppiers, agitant les branchages desséchés.
Les jeux d'ombre et de lumière des rayons de lunes qui passaient à travers les brèches, baignaient les formes alanguies.
Le souffle du vent galopa, tourna un moment au-dessus de leurs têtes, puis s’éloigna.

Trop de questions demeuraient sans réponses. Qui était-elle ? D'où venait-elle ? Qu'est ce qui lui était arrivé ?  Comment était-elle arrivé ici ?
Crimson était la cité la plus proche. Et elle ne semblait pas avoir été la victime d'une agression. Un accident sans doute...

C'était une très jolie jeune femme.

Elle avait une chevelure de la couleur d'un blé mûr cuivré, qui habituellement devait donner aux hommes l’envie d’y glisser les doigts. Présentement, ils étaient raidis et poissés de sueur et de poussière, tout emmêlés et semés d’épines et de graterons...
Pour le reste, des avantages plein le décolleté, des formes harmonieuses, une peau qui lui avait semblé douce et veloutée au toucher...

Il avait pris le temps de s'absenter quelques minutes pour essayer de trouver quelques plantes qui lui permettent de soigner les brûlures et les plaies, et aussi de quoi faire tomber la fièvre, laissant la garde de la femme au corniaud allongé sur le ventre, la grosse tête posée entre les pattes.

En arrivant, il avait longé des zones arbustives, certaines constituées de rangées de nopales. Le cactus avait une place importante dans la pharmacopée des guérisseurs indigènes du Mexique et des tribus du sud-ouest. Il avait été récupérer quelques raquettes, s'écorchant les mains aux longues épines... La sève renfermée dans les cladodes était utilisée comme remède naturel pour apaiser la peau irritée, les brûlures, les coups de soleil et aider à cicatriser les plaies.

Cela n'avait pas été long, il avait aussi trouvé dans des creux ombragés, un peu d'achillée et de potentille rampante pour faire tomber la fièvre en infusion, et ramené de la sauge blanche et du foin d'odeur pour la cérémonie.

Il avait extrait la sève des raquettes, puis enduit précautionneusement de suc huileux les brûlures et les écorchures. Il avait achevé en examinant la plaie sous le pied. La blessure était profonde et laide, sans compter qu'elle était sale. Il l'avait soigné et nettoyé au whisky, espérant qu'elle ne vienne pas à s'infecter, avant de la panser d'un bandage.

L'infusion mijotait. Il avait poussé sa cafetière sur le feu, un œil sur les flammes qui tuaient l’ombre.
Il en en glissa quelques gouttes entre les lèvres sèches de la fille à l'aide de son quart, plusieurs fois, jusqu'à ce que le gobelet fut vide.

À lui maintenant...
La douleur était lancinante.
Son bras avait enflé. Le venin faisait son effet. Les morsures suintaient maintenant de mauvaise manière, la peau était purulente et violacée. Il commençait à souffrir de violent maux de tête.

Il se pencha vers sa botte et en sortit un petit couteau qu'il passa à la flamme.

Il y avait posé sur le sol à coté de la couverture où reposait la fille, une fiole de bourbon et un rouleau de chiffons, ainsi que la gourde d’eau douce et la sève de nopales, qu'il avait recueilli dans une feuille de maguey.
Il but une gorgée au flacon avant de s'humecter les lèvres. Un petit sourire, rapide et anxieux, joua sur ses lèvres. avant d'y glisser le bâton.

Puis il se remit à chauffer la lame du couteau dans les braises du feu.
La sueur lui piquait les yeux. Sa transpiration était devenue excessive. De grosse gouttes roulaient le long du cou.
La douleur allait être brutale. Il hésita, puis entreprit avec sa main gauche, de faire courir fortement la lame le long du bord des morsures, un filet de sang zébra la plaie derrière la lame pointue.

Le bout de bois trop sec entre ses dents s'était brisé quand il avait serré convulsivement les mâchoires. Il s'était mordu les lèvres jusqu'au sang, tâchant d'un filet écarlate son menton et sa barbe, qu'il avait essuyé d'un revers de main, avant de sécher les larmes qui lui coulaient sur la figure. La tête lui tournait.
Il dut se résoudre à laver la plaie au bourbon, puis à appliquer un bandage sommaire. Le pansement blanc fut fait d'un morceau de tissu. Il avait du sacrifier un autre bout de chemise.

Il s’assit, là, sur le sol encombré dans les taches d’ombre et de lune emmêlées, les reins contre la selle, frissonnant de fièvre - c'était son tour - observant le désordre des branches et la magie du clair de lune, il parut écouter un moment le souffle de vent qui s'y était faufilé... Parfois, ses yeux se posaient sur le feu qui grignotait patiemment une brindille, une branche. Il versa l'infusion brûlante dans son quart et but à petit coup, tout en évitant le plus possible d'avaler des bouts de feuilles...
Son visage était verdâtre dans la lumière lunaire, brillant de transpiration...

Il n’avait pas fermé l’œil, passé une nuit blanche, le bras endolori serré contre sa poitrine, à compter les secondes, à écouter le vent, à humer le parfum de sève de figue de barbarie. Il prêtait attention au moindre bruit de la nature d’une nuit dans le désert...
La nuque contre la selle, il avait fini par somnoler, engourdi dans une douloureuse torpeur, lorsqu'il avait entendu la jeune fille s'agiter...

Il avança d’un pas à son tour, et se planta devant la femme.
La réaction de la donzelle le surprit et l'inquiéta. Dans le plus complet désarroi, elle s'était instantanément recroquevillée en l'apercevant.  
« - Qui êtes-vous ! laissez-moi partir, tout de suite ! je... je n'ai pas peur de vous ! »

En une poignée de secondes, il venait de dévisser du piédestal de très bel ange au statut frustrant d'ogre croqueur de jeune fille, comme si tout ceci n’eût été qu’une mauvaise farce.
C’était une gamine rongée par la peur. Une main tremblante avait saisi et le menaçait d'un bout de bois dans un geste de défense insignifiant...
« - Je vous préviens, j'ai.. j'ai déjà tué un homme ! je n'hésiterai pas à recommencer !! »

Il répondit trop vite. Il se sentait moulu de fatigue et sans patience. La fille était apeurée, il le voyait bien. Les yeux écarquillés, son regard s'affolait, cherchant un espace où s'évader, le corps blotti, les jambes ramassées contre la poitrine.
« - Tuer un homme ? Vous ne tueriez personne avec ce bâton pourri... »

Le regard froncé, Xander s'accroupit, cala son pied dans la caillasse et mit un genou en terre. Sur l’autre, il appuya son coude. Sa main droite était posée à plat sur la cuisse tendue. Il adressa une grimace d'excuse à l’adresse du corniaud, comme un sourire très crispé.
Il ramassa une brindille au sol, la cassa en menus morceaux, négligemment. Puis il dit d'une voix calme et qu'il espérait rassurante, en haussant les sourcils à l'adresse de la fille : « - Mon chien vous a trouvé dans le désert... »

Après son bref coup d’œil, il laissa fuser un long soupir, hocha la tête, puis posa doucement une main sur le cou musculeux de l'animal, et caressa le poil rêche. Le chien était toujours inquiet, hargneux, irritable et avait un foutu caractère.

« - Cessez d'agiter ce bâton devant nous comme ça, il va croire que vous voulez jouer, et vous sauter dessus... »

Pattes-molles ne bougeait toujours pas. Mais le chien se permit un grognement approbateur.

« - Va, Pattes-Molles ! » ordonna-t-il. « - Tu fais peur à la dame... »

Le grand chien trottina, le regard réticent, et alla se vautrer à distance près de la source, puis les dévisagea avec curiosité.
La jument derrière lui, le licou enroulé sur une branche de roncier, allait à la fontaine d’un pas tranquille, qui résonnait sur les rocailles ; il l’entendit flairer l’eau, boire à larges traits et s’ébrouer.

Xander baissa la tête, chassant d’un geste de la main une goutte de sueur pendue à son front. Il posa sur la demoiselle un regard clair et net. Il dit, sur un ton posé et apparemment calme :

« - Et maintenant, si vous me racontiez qui vous êtes, et comment vous êtes parvenues jusqu'ici... »

Madelyn Swan

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Mer 18 Sep - 13:36
La peur, primaire et instinctive, la traversait.
Elle n'en finissait pas de brandir son misérable bâton, tremblante de tous ses membres, effrayée à l'idée de souffrir plus que de mourir. Elle observait cet inconnu avec méfiance, quelques larmes bordant déjà le coin de ses yeux car elle savait ses menaces ridicules. Il lui répondit sans agressivité, qu'elle ne tuerait personne avec ce bout de bois. Madelyn regarda alors son arme qui se casserait en deux au moindre choc, mais elle refusa de s'en séparer.
Elle ne se rappela plus très bien où elle se trouvait ni comment elle était arrivée là. La ferme de monsieur McAllister, ses parents dressant la table... oui, elle s'était enfuie, pensant trouver son chemin. Le désert l'avait engloutie.
« Mon chien vous a trouvé dans le désert... »
Toujours sans baisser sa garde, Maddie écouta ce que lui disait l'homme. Il avait une voix agréable, mais tout le monde savait que le diable se présentait sous de jolis traits pour mieux attirer les brebis égarées. Ils apprenaient ça en catéchisme dès le plus jeune âge.
✿ Votre.. chien... répéta Madelyn, ses yeux posés sur l'animal. « il.. il est v-vraiment effrayant... ! j'ai cru qu'il allait faire de moi son repas ! » Mais quel genre de chien cela pouvait-il être ! Maddie adorait les animaux et avait une bonne approche avec eux, en général, mais ce chien lui avait donné la trouille de sa vie !

Une légère brise la fit frissonner, son bras baissa lentement sa garde, mais elle était encore prête à se battre à coups de griffes s'il le fallait. Elle observa un moment sa tenue et fut affligée de voir sa robe dans un état déplorable. Elle ne pourrait plus jamais la mettre, c'était sûr. Comment expliquerait-elle tout ça ?! De sa main libre elle vint palper ses cheveux en bataille, laissant échapper des "aïe !" à chaque fois qu'elle touchait une épine prise au piège dans ses boucles. Un sanglot lui échappa quand Maddie termina l'inspection de son état général, de sa peau abimée qui lui fait mal, de ses ongles noircies et cassés pour certains, du sang sur ses genoux et son pied blessé. ✿ Oh mon Dieu, je vais mourir... je vais mourir... Son monde parfait s'effondrait et elle n'avait rien pour s'appuyer sur un espoir, excepté sa Foi.
« Cessez d'agiter ce bâton devant nous comme ça, il va croire que vous voulez jouer, et vous sauter dessus... » Le bâton tomba de ses doigts dans un bruit sec et elle prit son visage entre ses mains, déversant à chaudes larmes toute la peur et le stress d'une telle situation. Même si l'inconnu renvoya son chien plus loin, cela n'ôtait pas toutes ses craintes mais les apaisaient un peu plus. Il s'adressa à elle d'une voix si calme qu'elle sentit ses muscles, tendus comme des cordes, se détendre peu à peu. La jeune femme prit une profonde inspiration, essayant de calmer son cœur affolé. Un regard vers le blouson roulé qui avait fait office de coussin, elle le prit timidement dans un geste lent afin de le dérouler et l'enfiler. Il appartenait sûrement à cet homme mais il ne verrait pas d'inconvénients à ce qu'elle cache ses attributs, il en avait déjà trop vu. Cette pensée la fit pâlir autant que rougir, les yeux ronds, elle referma sur sa poitrine le blouson bien trop grand pour sa petite personne.

✿ Je.. je me suis perdue, j'essayais de rentrer chez moi... murmura-t-elle en commençant à défaire les noeuds de ses cheveux et d'enlever tout ce qui n'y avait pas sa place. Elle releva son regard sombre mais candide sur celui qui lui faisait face. ✿ Vous dites que votre chien m'a trouvée mais j'imagine que ce n'est pas lui qui m'a soignée... ? Pourquoi vous m'avez aidée ? si vous espérez une récompense, vous vous fourvoyez, ma famille n'est pas riche. Elle en était loin et c'était pour cela qu'ils cherchaient à marier leur fille, alors qu'elle, cherchait à se défaire de cette ligne toute tracée du destin.
✿ Combien de temps j'ai dormi ? Combien de temps a passé... ? vous m'avez emmené loin de l'endroit où votre chien m'a trouvé ? Elle mit subitement une main sur la bouche, retenant un souffle. ✿ Ils vont croire que je suis morte ! Le stress la faisait parler, encore et encore. Madelyn devenait un moulin à paroles incontrôlables quand elle paniquait, quand elle se faisait des films et s'imaginait les pires scénarios. ✿ Je dois partir, tout de suite ! Elle se leva avec difficulté puis à peine ayant posé le pied blessé à terre qu'elle hurla, tombant à genoux. Elle ne put inspecter les dégâts en raison du bandage mis en place, mais sentait que c'était assez grave et les larmes se remirent à couvrir ses longs cils, qu'elle peinait à ne pas laisser couler pour ne pas paraître si faible.

A moins qu'il ne la transporte lui-même jusqu'en ville, Madelyn se savait coincée ici. Il faisait de toute façon nuit, bien trop obscure pour qu'elle n'empire pas sa situation. Entre se perdre à nouveau au milieu du noir et des coyotes, et camper avec un inconnu qui jusqu'à présent ne lui avait fait aucun mal, Maddie choisit avec facilité ce qui s'offrait à elle. Elle essuya d'un revers de mains le coin de ses yeux et renifla doucement avant de se rasseoir, cette fois, sage comme une image.

✿ Si je dois vous parler de moi, j'aimerai autant en savoir sur vous, monsieur. Elle reprit son activité principale, à savoir débarrasser ses boucles de tout superflu. Son regard filait de l'homme, attendant qu'il se présente, à ses doigts qui démêlaient ses mèches. Que faisait-il en plein désert ? Est-ce qu'il attendait quelque chose en retour ou n'était-ce qu'un homme bon qui passait par là ?
✿ Je suis désolée si je vous parais peu éduquée, mais est-ce que vous pourriez nourrir un peu plus le feu, j'ai vraiment froid... et faim.

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Xander Tyree

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Mer 16 Oct - 1:29
Il repassait dans sa tête ce qui venait de se passer.
Il avait d'abord envisagé tandis qu'elle dormait, une fuite chanceuse suite à une attaque. Et maintenant, elle prétendait s'être égarée. Tout simplement. Qu'elle tentait de rentrer chez elle. Tout simplement. Toute seule.
Il trouvait bizarre, lui, que cette  demoiselle toute seule se trouve ici, comme ça ? Ici, tout seule.
Elle s'était égarée ? Une jeune fille, sans âge précis, une vingtaine d'année tout au plus sur son visage brûlé, sans la moindre indication sur le grain de la peau, dans la courbe douce des lèvres sèches. Une jeune fille aux cheveux salis, blonds, tout emmêlés et semés d’épines, qui avait trouvé le moyen de se perdre et qui n'avait rien trouver de mieux à faire que de s'enfoncer en plein désert. C'était qui ses parents ? Comment l'avaient-ils éduqué pour qu'elle soit capable de se perdre de cette façon ? Elle ne savait pas s'orienter ?

Elle s'était étonnée aussi qu'il l'ait soigné après que Pattes-Molles l'ait trouvé ? Soit, c'est vrai qu'habituellement quand on trouvait une jeune fille évanouie en train de griller au soleil au milieu de nulle part, on poursuivait son chemin. D'autres l'auraient peut-être fait, en auraient peut-être même profiter pour la détrousser, la trousser ou autre chose, mais pas lui. Elle avait eu de la chance de ne pas avoir croisé une bande de Miwoks en maraude.
Il avait tiqué pour la suite. Lentement, Xander s'était redressé devant la fille. Son visage anguleux était sévère, sali de barbe, de sueur et de poussière. Un pli dur figeait ses lèvres. Son regard à lui, ce regard d'ancien soldat, clair et translucide comme une eau de source, n’était qu’une double fente d'un gris-bleu houleux. Il se sentait vaguement insulté. Pourquoi vous m'avez aidé ? Une récompense... ? Sa famille n'était pas riche... ?
Bon sang, il ne l'avait pas fait par amour, il ne l'avait pas fait pour l’argent ou pour une récompense. Ses motivations à lui ? Ce n’était pas l’argent. Il l'avait fait parce que cela se faisait purement et simplement. Il l'avait fait parce c'est que c'était ce qu'il avait appris et que c'était enraciné en lui.
D’une voix rude, plus qu'il ne voulait, mais pourtant marquée d’une note de chaleur indéniable, il avait répondu :
« - Pas de récompense, Mademoiselle, je ne l'ai pas fait pour cela. Chez moi, on n'abandonne pas une inconnue en danger... »
Ses lèvres laissaient glisser les mots sans presque bouger, et son regard bleu était posé avec une expression de fierté indicible gravée dans ses traits, sans faillir. Il répéta : « - On n'abandonne pas les femmes en détresse... »
Il retira son chapeau qu’il jeta sur la roche épaisse, soigneusement nettoyée de ses aiguilles, tenta de recoiffer les mèches rebelles qui retombèrent aussitôt sur cette pâle partie du front que la garde du chapeau avait soustraite aux rayons brûlants. Un vague bourdonnement résonnait dans ses oreilles.

Combien de temps elle avait dormi ? Combien de temps était passé ?  Le ton de Xander était aussi neutre qu’il le pouvait, mais elle pouvait interpréter comme elle voulait ses paroles. Ses yeux sombres perçants le fixaient.
« - Vous avez dormi longtemps et la nuit est bien entamée ? On ne doit pas être loin des premières lueurs de l'aube. Je vous ai veillé jusqu'à ce que votre fièvre tombe, elle a duré longtemps, trop longtemps. Je vous ai nettoyé et soigné du mieux que je pouvais. » Son regard se perdait dans les flammes agonisantes du foyer, au centre du cercle de pierre noircies. La nuit avait très désagréable. Il n'avait pu dormir, la tête farcie d'idées lugubres tandis qu'il attendait qu'elle s'éveille...
Est-ce qu'il l'avait emmené loin de l'endroit où son chien l'avait trouvé ? « - Non, non, pas loin. Je vous ai trouvé à moins d'une centaine de yards. Pattes-Molles montait la garde à quelques-pas de vous. Vous avez eu de la chance que je me trouve dans cet endroit désolé le jour précis et au moment précis ou vous en aviez désespérément besoin. »

Il replia la manche de sa chemise qui frottait désagréablement sur le pansement de cotonnade, puis fit de même avec l'autre manche dévoilant le long bourrelet en relief de la cicatrice blanche sur son avant bras, s'enroulant du coude jusqu'au poignet gauche.
Le bracelet de Tiitiia pesait bizarrement autour du droit.

« Ils vont croire que je suis morte ! » Qui ça ? Ses parents ? Son mari ? Non, elle ne portait pas d'alliance. Son fiancé, peut-être.
« Je dois partir, tout de suite ! » Il ne répondit point. Ça c'est impossible ma belle, songea-t-il.
Elle s'était mise à crier quand elle avait posé le pied blessé au sol, en tentant de se lever précipitamment, sans réfléchir, tombant à genoux. Il avait esquissé un geste, pour la rattraper. Trop tard. Elle se remit à pleurer.

Xander secoua la tête. Son malaise était passé aussi vite qu’il était venu.
« Si je dois vous parler de moi, j'aimerai autant en savoir sur vous, monsieur. »
Il regardait la jeunesse lisse du cou, les bras repliés sur sa poitrine, pour que le blouson noir ne se rouvre point et ne découvre à ses yeux ce qu'il avait déjà vu ; il voyait la ligne de ses hanches rondes. Il toussota nerveusement.
« Je suis désolée si je vous parais peu éduquée, mais est-ce que vous pourriez nourrir un peu plus le feu, j'ai vraiment froid... et faim. »
Il soupira, balança le poids de son corps sur l’autre jambe. Les pouces crochés au ceinturon à sa taille, il supporta un moment encore le regard de la jeune femme, puis se tourna vers ce qui restait de sa réserve de bois.
« - Je m'appelle Tyree ! Je suis arrivé à Crimson Town il y a 3 semaines. » Trois semaines déjà, alors qu'il pensait n'y rester que quelques jours. « - Mon prénom c'est Alexander, mais tout le monde m’appelle Xander. »

Une brassées de bois sec fut jetée sur le feu agonisant, et, aussitôt, la flamme monta. Elle dévorait les sarments résineux et un nœud d’une branche de pin éclata dans le feu, projetant des gerbes d'étincelles dans le ciel nocturne, brisant le silence qui s’était installé quelques instants tandis que Xander ramassait les branches ligneuses. Le tison enflammé se redressait bizarrement. Le feu brûlait furieusement au bout de la bûche.
L'ombre qui étendait son aile au-dessus d'eux reflua, les visages reflétaient la lueur dansante du foyer.

Il fouilla dans ses sacoches de selle, et dans le porte-manteau. Il en extirpa une chemise puis un pantalon, certainement trop grand, mais c'est tout ce qu'il avait à lui proposer. Des sacoches, il avait extrait des hardtacks, quelques morceaux de bœuf séché, une boite de corned beef et une poêle.

Il tendit les vêtements, les biscuits salés et les lambeaux de viande à la demoiselle. Ouvrit la boite et se mit à cuire la viande au-dessus du feu. Sa main sur la poignée était bronzée et noueuse.
« - Je n'ai pas grand-chose, je n'avais pas prévu d'avoir une invitée... »
Xander tapota la couverture. « - Si vous avez trop froid, enveloppez-vous dans la couverture... »
Il y avait à côté de la fille une fiole de whisky et un rouleau de chiffons, ainsi qu’une gourde d’eau douce.
« - Il y a une gourde à coté de vous, buvez doucement. Dans la feuille de maguëy, c'est de la sève huileuse de cactus nopales, c'est pour les brûlures. Désolé, mais vous allez sentir quelques temps un parfum de 'figue de barbarie' comme disent les français. Dans la gamelle, il y a de la pulpe du même cactus, vous pourrez en mettre dessus si cela ne suffit pas... et là-bas... » Il désigna par dessus son épaule, la source qui suintait plus qu’elle ne jaillissait, son eau glacée coulait sur des pierres moussues et formait le petit bassin clair qu'il avait dégagé. Bien sûr, il fallait se pencher un peu pour l'atteindre au fond du creux. « - … il y a une petite source la-bas si vous voulez faire un brin de toilette. Je vous aiderai à marcher si vous ne pouvez pas seule... »
Il raconta à voix basse : « - J'ai nettoyé la plaie sous votre pied, mais il faudrait encore la désinfecter, j'ai un peu d'alcool si vous voulez... »

Une lassitude épaisse s’était levée en lui depuis le début de la soirée, en même temps que la lune. Une grande fatigue, comme un vide pesant au creux de lui, qui n’avait fait qu’augmenter durant l'attente. C’était la morsure de la bestiole, il le savait. Cette satanée blessure, le gonflement sous le pansement et la fièvre en étaient cause. Sa blessure était chaude, très douloureuse. Il lui semblait qu’un poids énorme pesait là, cruellement. Il avait besoin de dormir un peu.
Il déposa la poêle devant elle, y rajouta la cuillère de bois.

Le regard de Xander devint vague. Il fit quelques pas, pour s’appuyer contre un arbre. Là, déhanché, une épaule collée à l’écorce, comme pour lui seul, machinalement, l'ancien ranger promena un regard clair et négligent sur la crête du coteau, à sa gauche. Plus loin que Poulette qui broutait à quelques pas de là, plus loin que les touffes d’herbe raide, les troncs des pins étendus, tordus et blancs. Un regard qui se serait à nouveau perdu dans l’immensité du ciel déteint, mais il observa le vol de petite lucioles qui clignotaient dans le noir, sans avoir la prétention d'éclairer la nuit. Au dessus, il identifia un essaim dense de chauves-souris à leur vol saccadé à mi-chemin entre celui de l'insecte et celui d'un oiseau. Les chauves-souris étaient folles, ivres. Elle se gorgeaient frénétiquement d'insectes.
Un petit vent gambadait dans la poussière sablonneuse couverte d’aiguilles sèches entre les carcasses de pins foudroyés.
Au delà, la clairière descendait en pente douce, large, striée régulièrement par des haies d’églantiers ou de sorbiers, accompagnée par une bonne garde de pins difformes, se noyant derrière deux roches plates reflétant la lune comme des miroirs et envahis par une petite brousse frisante. Il songea qu'ils allaient devoir faire un large détour pour éviter la grande masse de ronces et d'épineux.

Les paupières de Xander se plissèrent. Une brève crispation dans les muscles de ses joues. Il dit, sourdement :
« - Je ne peux pas vous ramener maintenant ; c'est trop dangereux la nuit. Il nous faudrait escalader de nombreuses crêtes. Tantôt on devra suivre des bas-fonds, où il sera nécessaire de se frayer un chemin à travers des taillis touffus, et des masses d'épineux, tantôt il faudra éviter des coulées de caillasses glissantes, des ravines, avec un grand risque de chute ou de briser les membres de ma monture. Et il faut que je me repose un peu, je n'ai pas dormi. »

Poulette souffla, tirée pour une seconde de son égoïsme ordinaire, levant le front.
« - Nous partirons au matin... » continua-t-il.

Et puis son regard se reporta sur la jeune femme toute dorée de la lumière du foyer.
« - Vous venez d'où exactement. De Crimson Town ou d'une ferme des environs ? »



@Madelyn Swan

Madelyn Swan

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Mar 29 Oct - 19:25
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Lorsque Madelyn rencontrait une nouvelle personne, elle désirait généralement lui montrer la meilleure facette d'elle-même. Celle d'une jeune femme sûre d'elle, heureuse, qui croquait la vie à pleines dents ! Une femme parfaite dans sa petite microsphère qu'était Crimson et le bout de territoire tout autour où la chapelière s'était déjà aventurée. Avec ses parents, bien évidemment ! Parce que c'était bien la première fois qu'elle se perdait dans le désert et il avait fallu que ça tombe lorsque Maddie était en plein délit de désobéissance...
Avec son sauveur, dont le regard si intense lui faisait baisser ses yeux, Madelyn était forcée de constater que tout était parti du mauvais pied. Aussi superficiel que cela puisse paraître, elle n'avait pas eu l'occasion de lui montrer "la meilleure facette" de sa personne. Elle était dans un état lamentable et faisait certainement peine à voir. La famille Swan, bien que bonne et bienveillante dans le fond, avait la fâcheuse tendance à nourrir beaucoup d'intérêts sur l'image qu'elle renvoyait. C'était dans ce contexte là que Maddie avait grandi et c'était devenu "un moyen" pour se faire des amis, par exemple. Elle avait toujours eu du mal, cependant, à cela : petite fille, elle était seule. Adolescente, elle avait été fort jalousée, et jeune femme, rien n'avait changé. Sa personnalité flamboyante et ses arrivées bruyantes n'aidaient en rien car ils irritaient celles de son âge mais avait-on vraiment le droit de lui demander, d'être quelqu'un d'autre ? « Pas de récompense, mademoiselle, je ne l'ai pas fait pour cela. » Madelyn s'étonna et levant doucement le regard brun sur cet homme, le dévisagea avec un peu plus de calme, appréciant inconsciemment les traits agréables qui composaient ce visage. « Chez moi, on n'abandonne pas une inconnue en danger... » Souriante, elle haussa légèrement les épaules. A présent qu'elle allait un peu mieux, elle douta ne pas avoir pu s'en sortir seule... jusqu'à ce que les souvenirs de la soif et la chaleur écrasante ne l'accablèrent davantage.
✿ Et c'est où, "chez vous", monsieur ? Quel est cet endroit où les hommes sont aussi charmants que gentleman ? demanda-t-elle, véritablement intéressée par l'identité de celui qui l'avait sorti d'un mauvais pas. Il n'avait pas les habits d'un riche héritier mais jusqu'à maintenant, elle ne s'était pas sentie une seule seconde en danger. Si on oubliait son réveil chaotique bien sûr. Et puis je n'étais pas en détresse... ! Enfin, je... je ne dirai pas ça ainsi.. bredouilla-t-elle entre ses lèvres, comme si d'aventure, elle raconterait tout ça à quelqu'un pour qu'elle soit à nouveau un sujet de moquerie en plus de celui "de celle qui essayait de vivre au dessus de ses moyens", de celle "qui jouait à être une autre". Ce n'était là qu'un tourbillon d'avis à son sujet quand elle, n'avait toujours cherché qu'à être gentille, amusante, serviable pour son prochain. Le monde était-il trop cruel pour quelqu'un comme Madelyn ? Recroquevillée contre elle-même, Maddie l'écouta répondre à ses questions. Sa fièvre avait été persistante et sûrement, inquiétante. A présent elle se sentait bien : tremblante et vidée d'énergie, mais bien. Alors que dans le noir de ses pupilles dansaient les flammes du foyer, Maddie pensait avec plus de sérieux, que cet inconnu lui avait simplement et purement sauvé la vie. Elle se rendait compte avec beaucoup de difficulté, que sans son intervention, à cette heure son corps serait dur et froid sur les plaines. Peut-être le sable l'aurait totalement recouverte et alors, on n'aurait jamais su ce qu'il lui était arrivé. Quel drame de finir ainsi... !
Ses parents ne s'en seraient jamais remis !

La crise de Madelyn passée, elle retrouva un semblant de quiétude. C'en était pas vraiment, car tout était déjà de trop ces dernières vingt-quatre heures mais elle s'efforça de voir tout ça comme une de ses aventures dont elle raffolait et qui... lui arrivait enfin ? Sa capacité à voir les bonnes choses dans toute situation était particulièrement bienvenue en cet instant. « Je m'appelle Tyree ! Je suis arrivé à Crimson Town il y a 3 semaines. » disait l'homme en donnant déjà, deux informations qui intéressaient Maddie. Son prénom et sa ville actuelle. Elle fit des yeux ronds en entendant Crimson, se disant définitivement qu'elle était sauve, qu'il saurait la ramener chez elle !

✿ Et qu'arrive-t-il à ceux qui vous appellent Alexander et non Xander... ? interrogea Maddie sur le ton de la taquinerie, riant doucement derrière ses genoux repliés. Est-ce qu'elle s'y risquerait ? Certainement ! Mais pas tout de suite !
Le feu brûlait et réchauffait enfin sa peau. Elle inspira de bien-être et expira tout autant, fermant doucement les yeux. Madelyn était bien, là tout de suite. Son merveilleux sauveur était parti en quête de répondre à ses besoins primaires et vitaux, sans montrer de grimace qui trahirait un mécontentement. Elle n'en savait rien, peut-être bien qu'elle en demandait de trop ? Lui sauver la vie n'était pas suffisant ? Mais pour Maddie ça n'aurait pas été suffisant, non ! S'il la laissait se débrouiller par elle-même, elle n'aurait pas tenu longtemps.
Xander revenait avec vêtement, biscuits et morceaux de viandes. Elle resta bouche bée quelques secondes avant de sourire et attraper tout ça, même si ce pantalon et cette chemise semblaient trois fois trop grand pour sa taille. Maddie ne dit pourtant rien et accepta ce qu'on lui offrait. Il n'y avait pas vraiment l'embarras du choix. ✿ Merci, Xander... c'est déjà beaucoup. Je n'ai jamais mis de pantalon de ma vie et il manque... elle le détailla avec amusement, il manque beaucoup de couleurs ! Madelyn observa ensuite la bouteille de whisky non loin et écarquilla les yeux. Elle n'en avait jamais vu et ses parents l'avaient toujours éloigné de toute boisson alcoolisé, même le vin. Elle n'avait droit qu'à une gorgée à Noël lors de la messe. Avec une petite hésitation, la chapelière attrapa entre ses doigts fins la flasque, très curieuse. En la débouchant elle huma d'abord l'odeur qui fut forte mais fit mine de rien. Lui ne pouvait pas savoir qu'elle n'y avait jamais bu ! Puis, sans le regard de ses parents à proximité, Maddie se risqua à une gorgée. Elle en prit cependant trop et recracha tout sur le feu du foyer qui s'emballa quelques secondes.
✿ C'est répugnant ! dit-elle alors en riant alors qu'elle s'essuyait la bouche. Elle préféra vivement la perspective d'une verre d'eau.
« Dans la gamelle, il y a de la pulpe du même cactus, vous pourrez en mettre dessus si cela ne suffit pas... et là-bas... » Elle tourna son regard dans la direction indiquée, découvrant cette petite source où faire son brin de toilettes. Peu habituel et peu d'intimité, surtout qu'elle avait bien trop mal au pied pour marcher jusque là. Il lui proposa de l'y aider mais Madelyn n'osa pas accepter. Il avait l'air très fatigué, une lassitude qu'elle n'expliqua que par sa présence. Elle n'était pas prévue dans l'emploi du temps de l'homme et il avait certainement autre chose à faire que s'occuper de sa personne, même s'il affirmait venir de cet endroit, où on tendait la main. Détournant son regard de la source, elle répondit : ✿ Non, ça ira, merci... Alors que ses yeux disaient le contraire tant elle se sentait crasseuse, collante, et certainement qu'elle ne sentait pas autant la fleur fraîche qu'elle l'espérait.

« J'ai nettoyé la plaie sous votre pied, mais il faudrait encore la désinfecter, j'ai un peu d'alcool si vous voulez... »
Il expliqua qu'il ne pourrait la ramener tout de suite et elle avait à peine écouté, fronçant des sourcils et plissant les yeux pour mieux voir ce pansement sur le bras de Xander. Il n'avait pas l'air bien, pas du tout ! « Vous venez d'où exactement. De Crimson Town ou d'une ferme des environs ? »
✿ De Crimson ! Oui, nous partirons au matin, qu'elle répondit de but en blanc. Mais Xander est-ce que vous.. vous allez bien... ? s'inquiéta-t-elle. S'il perdait connaissance, elle n'aurait pas la capacité de s'occuper de quoique ce soit, à part attendre son réveil. S'ils se faisaient attaquer, ils mourraient, elle ne savait même pas comment charger une arme. Si une bête effrayante se glissait sous les couches, elle ne le verrait même pas ! Déposant la flasque sur le côté, elle enfila rapidement la chemise après s'être retournée pour ne lui offrir qu'un dos nu à la lueur des flammes. Elle remit la couverture sur ses épaules et à l'aide de ses genoux déjà écorchés, contourna le foyer jusqu'à se rapprocher de son sauveur, en grimaçant de douleur.
✿ Vous êtes vraiment très pâle... ! Comment puis-je vous aider ?! Tant bien que mal elle prit place aux côtés de l'homme, sur la roche, reculant le chapeau qu'il avait posé là.

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Xander Tyree

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Mer 6 Nov - 0:30
« - C'est répugnant ! »

Il se mit à rire lorsqu'elle recracha la gorgée d'alcool qu'elle avait essayé d'avaler, directement sur le feu. Il y eut un beau retour de flamme bleuté et une bûche de pin pignon s’effondra résultant en une explosion de nouvelles étincelles.
Elle avait parut très intéressée par la fiasque, manifestant une fausse assurance, comme si elle avait déjà eu l'occasion d'approcher d'une bouteille. Elle était mignonne. La demoiselle avait humé l'arôme du kentucky, plissant le nez. Il se demanda si elle avait jamais bu une seule goutte d'alcool.
En tous les cas, elle s'était méprise. Il n'avait pas déposé le flacon à ses côtés pour qu'elle la consomme. Non. Quand il avait proposé le bourbon, c'était pour désinfecter sa plaie au pied, il n'avait pas envisagé d'utilisation en friction interne.
Enfin si cela pouvait réchauffer la jeune femme...

L'examen des vêtements trop grands l'avait rendu à la fois surprise et perplexe, surtout devant le pantalon.
« - Merci, Xander ... c'est déjà beaucoup. Je n'ai jamais mis de pantalon de ma vie et il manque...  il manque beaucoup de couleurs ! »
Xander. Une première marque de confiance si elle en était déjà à l'appeler par son prénom. La réserve froide qu‟elle aurait pu apporter dans ses relations avec lui fuyait déjà au loin. Elle avait même tenté une taquinerie, en tentant de savoir ce qui arrivait si on l'appelait Alexander. C'était tout simple, il n'aurait même pas répondu. Alex ou Alexander, c'était le prénom de l'idiot du village attenant à la plantation là-bas au Mississippi, le fils d'un voisine, un parfait demeuré.
Xander c'était son prénom à lui, c'était Roxie qui l'avait baptisé ainsi, tout le monde l'appelait ainsi depuis, même ses parents, sauf quand ils étaient en rogne.
Le pantalon était trop grand pour elle, elle ne pourrait pas le mettre même en repliant le bas des jambes, même avec un bout de corde en guise de ceinture autour des hanches. Elle allait flotter dedans, elle devrait se contenter de sa jupe en lambeau. Il avait de toute façon encore deux paires de leggings en peau dans ses sacoches, une pour lui et une pour elle, pour lui protéger les jambes.
Pour les chaussures, il ne savait encore comment résoudre le problème. Il possédait bien une paire de mocassins dans ses sacoches, mais ils seraient trop grand pour elle. A moins que l'on retrouve ses escarpins ou ses bottines, il ne voyait pas comment faire.

Il lui avait expliqué les difficultés et les risques pour voyager de nuit. Lui avait demandé d'où elle venait, de Crimson ou d'un ranch des environs. La réponse ne l'avait pas surpris.
« - De Crimson ! Oui, nous partirons au matin » avait-elle répondu, visiblement soulagée.
Un étrange sourire passa brièvement dans les yeux, de la couleur pâle d'un matin calme, de Xander, lui étira les lèvres. Il eut un petit haussement d’épaules, regarda de nouveau le foyer.
Le feu dessinait des angles durs sur son visage.
Elle était originaire de Crimson Town. Cela tombait bien puisque de toute façon, il devait y retourner. Mais il était plus que probable que la jeune dame n'était pas venue en ligne directe de la ville. C'était trop loin. D'où venait elle réellement ? Elle avait dit qu'elle n'était pas en détresse... pas tout à fait. S'évanouir dans le désert au soleil n'était pas être en détresse pour elle apparemment. Il n'osa pas l'interroger craignant d'être indiscret. Si elle ne souhaitait pas le révéler pour l'instant, elle avait probablement ses raisons. une dispute avec un amant peut-être ? Ou autre chose de plus grave ?  On ne fuyait pas sans raison. Fuyait-elle quelque chose d'ailleurs ? Xander, qui s’était redressé, retrouva tout aussi vite son calme. Sans trop savoir pourquoi, il était persuadé de la bonne foi de la jeune fille.
Sans compter qu'il ne connaissait toujours pas son nom. Pas encore assez confiance en lui sans doute.

Un long moment, il n’y eut plus sur la pineraie d’autre bruit que le hululement des oiseaux de nuit, loin. Incessamment, le bruissement des vols de chauves-souris qui avaient fait ripaille gribouillaient les alentours, ainsi qu’un peu de vent qui dansait dans les cimes.
Il releva le nez.

Tyree fit un pas, quittant sa place ombreuse prés du pin et elle leva les yeux.
Quand elle leva les paupières, il vit que les yeux immenses brillaient d’un éclat inquiet.
« - Mais Xander est-ce que vous.. vous allez bien... ? »
Il ne répondit pas.
Il était parti la veille au soir et chevauché une partie de la nuit et presque toute la journée, cherchant l'endroit approprié. Un bosquet de pin qui ressemble, même de loin, à celui au bord de la South Platte, là-bas au Colorado.

Brisé de fatigue, il l'était. Oui ! Il se sentait accablé, échiné par le trajet et les péripéties de cette longue journée, incapable d'une pensée ou d'une résolution immédiate, tenant seulement par habitude, et tombant de fatigue. La morsure n'arrangeait rien.

Il l'avait regardé revêtir la chemise trop ample pour elle, sans couleur, aux manches trop longue relevées haut sur ses avant-bras brûlés. Une longue mèche de sa chevelure dorée se balançait, suivant chaque mouvement, dans l’échancrure de la chemise, et la jupe déchirée tendue sur les hanches rondes changeait de plis, pareillement. Penchée en avant comme elle l’était, les épaules couvertes par la couverture, il voyait mal son visage. Mais il savait qu’il était beau. Il l'avait déjà pensé, la veille : «  Celle-ci est jolie. » Il le savait. Il aurait pu la regarder ainsi très longtemps. Il l'avait fait cette nuit. Les épaules étaient rondes, le cou fin comme un cou de faon, un cou d’animal gracieux qu’un vrai chasseur hésite toujours à tirer.

C’était un visage nettement dessiné, avec une certaine fermeté dans le tracé des pommettes et du menton, à peine endommagé par les brûlures des coups de soleil ; des lèvres longues, pulpeuses, qui pouvaient parler sans un mouvement ; elles avaient de beaux yeux sombres, immenses, habités d’une radieuse lumière. Et puis le front haut, doucement bombé, de magnifique cheveux blonds, de longs cheveux que la lune léchait avec beaucoup de douceur, d'une blondeur ardente qui retombaient en lourdes torsades. Un visage fragile et doux. Il se demanda un court instant si pourtant ce visage pouvait devenir terriblement dur, pouvait faire mal.

« - Vous êtes vraiment très pâle... ! Comment puis-je vous aider ?! »
Il sursauta. Elle s'était rapprochée, à genou, après avoir fait le tour le foyer, enveloppée dans l'épaisse couverture. Les dessins blancs de cette couverture tranchaient crûment dans la nuit. Elle se redressait, se tenait droite. Un long moment, la jeune femme soutint le regard de l’homme. Elle avait sourit. Les lèvres avaient souri, puis les yeux, après. Le regard demeurait toutefois anxieux. Troublé, il se rapprocha du feu, s’accroupit à côté et tendit les mains aux flammes. Toute la nuit, il avait regardé son feu briller, comme une étoile perdue, tandis qu'elle sommeillait.

Il se servit un nouveau quart  de café fort, encore chaud. Il en but deux ou trois gorgées. San sucre, il n'en avait plus. De toute façon, il savait déjà que le café ne ferait plus effet.
Pour rêver éveillé, il faut une grande puissance et un grand travail de volonté, et, partant, une grande fatigue en résulte.
Il avait donc fait de nouveau du café au cours de la nuit, après avoir versé le reste de l'infusion contre la fièvre dans un récipient, puis nettoyé soigneusement la cafetière avec de l'eau de source. Au début, il avait mêlé fortement son café de bourbon pour lutter contre la fatigue des dernières nuits passées et de la nuit de veille qui s'annonçait.

Il prit un biscuit et croqua dedans.
Puis il montra son pansement, tira doucement sur le nœud.
« - Je me suis fait mordre par une bestiole. Pas un serpent, ne vous inquiétez pas... »
Il regarda la jeune femme, s'attendant à la voir tourner de l’œil.
La morsure était hideuse, rouge et enflée, signe d'une réaction inflammatoire. On voyait encore les deux petites marques de perforation, correspondant aux crochets venimeux. Il avait cautérisé l'entaille qu'il s'était infligé pour évacuer la toxine, mais un peu de sang suintaient des bords la coupure. La douleur était encore violente, et il sentait la chaleur se diffuser à travers la peau
« - C'était une grosse bestiole, vraiment grosse. J'ai nettoyé la morsure, et je me suis un peu tailladé pour expulser le venin. » Une lueur fugace brilla dans le regard de Tyree. Il eut une moue découragée. Les sécrétions toxiques avaient irrité l'épiderme bien qu'il eut pris la précaution de les aseptiser au bourbon. Il aurait dû les nettoyer avec l'eau glacée de la source.

Il sentait battre son sang le long de ses jambes fatiguées. Il s'assit dans la caillasse, parmi les pignons de pin, absolument éreinté, avec cet anéantissement des soirs de grande fatigue. Ses vêtements étaient tachés de sueur et de poussière.
Il s’étendit la nuque contre la selle, les yeux dans les étoiles.

La lune dégringolait  en myriades étincelantes sur les buissons ; les étoiles éclataient en perles innombrables. Et là-bas, bien loin derrière les troncs serrés des pins, les tertres continuaient de s’élever, tremblants dans l’air et immobiles. C’étaient de solides masses de sable couvertes d’aiguilles sèches amassées régulièrement au fil des années, en un tapis serré.

« - Il faut que je dorme au moins deux heures... » Seulement dormir, bien dormir sans avoir chaud ni froid, dormir, dormir sans rêves. Il se sentait engourdi dans une douloureuse torpeur, on ne voyait plus ses yeux tellement il les plissait pour essayer de distinguer clairement.
Les dômes boisés de pins s’enchevêtraient avec grâce au dessus de leurs têtes, trébuchant et butant l’un contre l’autre.
Vaguement ébranlé, et luttant pour ne pas sombrer dans le sommeil, Xander eut un petit geste vague de la main. Il dit légèrement :
« - Pattes-Molles veillera sur nous, il nous alertera si quelque chose approche ou s'il sent un danger... »
Il acquiesça de la tête, les yeux à demi fermés, un sourire détendu. Pattes-Molles veillait sur eux. Xander chercha la silhouette déjà floue de la jeune femme.
« - Vous ne m'avez toujours pas dit votre nom, mademoiselle. Mademoiselle … ? »
La puissante fatigue enfin le terrassa ; il s'endormit.


@Madelyn Swan

Madelyn Swan

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Ven 8 Nov - 20:29
A la merci du sable chaud P1wj


L’aube s’étirait lentement au-dessus du désert, illuminant peu à peu le ciel d'une lumière pâle et rosée. Assise près du feu, Madelyn regardait les premières lueurs caresser l’horizon encore sombre, là où les collines ondulaient dans la pénombre. Le crépitement du feu faisait parti de ces derniers échos de la nuit, qui se terminait bel et bien sous le regard émerveillé de la chapelière contemplant pour la première fois un si beau paysage. C'était en observant Xander se réchauffer les mains avec ce désert qui semblait s'étendre à l'infini, en arrière plan, qu'elle fut prise d'immenses regrets. Elle avait toujours vécu à proximité de tout ceci et pourtant elle avait l'impression de voir ce monde pour la première fois. Elle était si pressée de partir vers une civilisation plus dense et développée que les richesses de l'Ouest lui étaient passées sous le nez. La tristesse alourdit son cœur à cet instant, elle qui se rendait compte du temps irrécupérable dont ses parents l'avaient privée par crainte de la perdre. Si on ne vivait qu'une seule vie, pourquoi devrait-on la brider par peur ? Alors autant perdre tout espoir dès maintenant, si la vie n'avait rien à lui offrir d'autre que ce chemin tout tracé définit et dicté. Aussi bons soient-ils, chargés de leurs louables intentions de la mettre à l'abri du besoin pour le reste de sa vie. L'odeur du café imprégna l'air et alors que l'homme buvait dans sa tasse, elle, goûta à un premier biscuit qu'il lui avait partagé. Maddie avait si faim qu'elle trouva que ce fut le meilleur biscuit au monde. Avec la bouche occupée à croquer dans ce modeste déjeuner, elle n'hésita cependant pas à parler bien que les miettes perlaient ses lèvres.
✿ Je fais d'excellents biscuits vous savez, si vous en goutiez un je suis certaine que vous trouverez tous les autres biscuits au monde vraiment fades à côté, expliqua-t-elle avec humour alors qu'elle avait goulument mangé ces petites parts sucrées. Bien qu'elle ait usé le ton de la blague, elle n'en restait pas moins sérieuse ! Ces petits délices cuisinés à la maison et présentés à l'Atelier pour les clients finissaient toujours par tous avoir été dégustés. Sa naïveté et le manque d'expérience lui laissaient croire qu'elle était très douée dans ce domaine ; certes ses biscuits étaient très bons, comment aurait-il pu en être autrement lorsque l'ingrédient principal était l'amour, mais il existait toujours meilleur que soi. En tout, il existait quelque part sur terre, quelqu'un qui faisait mieux. Mais quand son monde se limitait à un si petit territoire, la prétention était grande de se croire unique. Et de cela, Maddie avait beaucoup à apprendre.

Les traits tirés par la fatigue, Xander lui avait répondu que lui aussi, avait été blessé. Elle s'était penchée doucement pour voir ce qu'il lui montrait en relevant ce pansement et écarquilla grandement des yeux à la vue de la chair rouge et enflée. Tout de suite, Maddie s'était sentie coupable. Il ne l'avait pas dit clairement mais il s'était fait ça en lui portant secours. En quittant cette ferme, elle avait causé du tort à beaucoup de mondes... Ses parents devaient être follement inquiets, monsieur McAllister très embarrassé et Xander, mal en point. ✿ Oh.. je vous demande mille fois pardon... murmurait Madelyn en détournant légèrement le regard de la blessure. Ce n'était pas l'aspect rebutant qui lui faisait tourner les yeux, mais ce qu'elle ressentait. D'ores et déjà elle savait que des excuses ne serviraient à rien dans un premier temps, du moins, avec mère et père. Cette seule pensée ne réussit néanmoins pas à lui gâcher sa première vraie expérience en dehors du cocon familiale, seule, (presque) livrée à elle même, dans la nature et toute la sauvagerie qu'elle pouvait offrir aux plus courageux qui se risquaient à la traverser !
« C'était une grosse bestiole, vraiment grosse. J'ai nettoyé la morsure, et je me suis un peu tailladé pour expulser le venin. » Il était à ses yeux, de ces gens capables de réellement se débrouiller par eux-mêmes, là où elle aurait sûrement failli. Une morsure, et il savait quoi faire pour s'en sortir. Ce devait être un miracle qu'il ait tenu bon jusqu'au réveil de Maddie ! Fronçant doucement des sourcils, elle espéra qu'il ait pu tuer cette vilaine grosse bestiole afin qu'elle ne morde plus jamais personne. Puis, elle se demanda si présentement autour d'eux, il y avait encore d'autres bêtes capables de ce genre de blessure. Cette pensée l'effraya et elle essaya de ne pas montrer comme cela lui faisait peur.
« Il faut que je dorme au moins deux heures... » Quand Xander prononça ces mots, l'air effrayé de la jeune femme se dévoila alors plus facilement. Mais s'il dormait, que ferait-elle ?! Et si une autre bestiole arrivait sur leur petit campement ? Son sauveur aux yeux clairs s'installa contre sa selle, ne semblant pas inquiet à cette idée tandis que Madelyn s'imaginait déjà tous les scénarios possibles. Alors, cette merveilleuse matinée prenait des airs de cauchemar et elle ne put empêcher son coeur de battre plus vite sous sa poitrine, tortillant dans ses doigts une mèche de cheveux. Mais elle ne pouvait le dissuader de s'endormir, lui qui en avait tant besoin. Elle ne pouvait avoir l'audace de le supplier de rester conscient car à elle seule sur ce terrain hostile, Maddie se sentait aussi inutile qu'impuissante. Le vent s'infiltra par le biais des quelques ouvertures de la couverture enroulée autour d'elle. Frissonnante, la blonde observait en silence cet homme en qui elle avait si facilement confiance. Il était le seul à des kilomètres à la ronde qui pouvait la ramener chez elle saine et sauve. « Pattes-Molles veillera sur nous, il nous alertera si quelque chose approche ou s'il sent un danger... » Alors les yeux noirs de la chapelière bifurquaient sur le molosse. Elle déglutit discrètement. Même si elle adorait la compagnie des animaux, celui-ci était si imposant qu'elle oserait à peine bouger. « Vous ne m'avez toujours pas dit votre nom, mademoiselle. Mademoiselle … ? »
Elle tourna vivement son visage vers Xander, dont les paupières étaient quasiment fermées.
✿ Madelyn Swan, monsieur, répondit-elle en se rendant compte qu'avec toute cette histoire elle en avait oublié de se présenter correctement. Mais, dit-elle, vous pouvez m'appeler Maddie. Elle lui sourit mais constata qu'il s'était probablement endormi. L'avait-il entendu ? Elle soupira, se recroquevillant, toujours près du feu. Le regard du chien était posé nonchalamment sur un point vide mais elle ne douta pas qu'il était attentif à tout ce qu'il se passait autour ! Sinon, son maître ne lui ferait pas autant confiance. Les minutes s'égrenaient et la couturière commençait à avoir mal aux membres dans cette position, d'autant plus que son pied était encore si endolori et que corps avait accumulé tension et fatigue qui en la quittant, la vidait de son énergie. Elle continua à grignoter tout ce que Xander lui avait donné puis, d'un œil en coin, se mit à le détailler. A le voir endormi de la sorte elle n'aurait pas imaginé qu'il avait des yeux si bleus, si doux.

A présent seule, la source d'eau fit à nouveau de l'oeil à Maddie. Elle mit un petit moment à l'atteindre mais y parvint, non sans mal. Au moins à part le cheval et le chien, il n'y avait aucun spectateur pour être témoin de ce manque total de grâce ! Au fond du trou où l'eau miroitait, elle plongea les mains dans l’eau fraîche, savourant la sensation apaisante sur sa peau. Elle était très froide et arrachait des plaintes étouffées à la jeune femme mais au moins, la poussière du désert coulant le long de son visage laissait peu à peu ses pores respirer. Sa peau retrouvait ce petit éclat diaphane et elle, la joie de se sentir un tout petit peu plus propre. En se découvrant de la couverture, elle entreprit de se laver le plus de chair possible avant d'à nouveau s'emmitoufler. Quelques gorgées d'eau plus tard, la voilà qui se sentait plus à l'aise.

Les premiers rayons du soleil réveillaient les créatures nocturnes qui s’affairaient à retourner à leurs abris. De minuscules lézards, aux écailles finement colorées de vert et de brun, trottinaient sur le sable en laissant des traces serpentines derrière eux. Plus loin, une gerboise se pressa, bondissant habilement entre les buissons épineux, sa longue queue traînant comme un pinceau souple dans le sable. L'inquiétude de Madelyn était grandissante. Alors lentement en prenant garde au chien, elle se mit à quatre pattes pour épargner son pied et se poser à côté de l'homme endormi. Tandis qu'elle avait avancé un genoux après l'autre, elle s'était adressée à l'animal pour le rassurer sur ces intentions - ou se rassurer elle-même, en réalité.
✿ Ne t'inquiète pas, Pattes-Molles. Je ne vais que m'asseoir à côté de lui, je n'ai pas ton- Elle clama un "aïe !" aigüe après avoir croisé la route d'un petit caillou sur sa rotule, je n'ai pas ton assurance ni tes crocs pour me défendre si un serpent devait se montrer! Quand enfin Madelyn était assise aux côtés de Xander, elle soupira de soulagement. Je me demande pourquoi il t'a appelé Pattes-Molles. Ce n'est pas très féroce comme nom. Tu es un gentil chien ? murmurait-elle à l'animal qui n'allait certainement pas se mettre à lui faire la conversation. Elle sourit avant de se mettre aussi à bailler doucement. Elle ignorait combien de temps était passé, mais à son tour, Madelyn sombra rapidement alors que sa tête venait retrouver l'épaule de son ange sauveur... En songe, elle se revoyait enfant, munie de ses chaussures à claquette rouges vifs. Elle était assise sur le porche de leur maison à Bodie, les yeux perdus sur les clients de ses parents qui allaient et venaient. Mais elle ne les voyait pas, trop occupée à chercher l'horizon par-delà la ville, qui s’étendait. Était-ce ça, la liberté ? Une vie où on se salissait les mains, où le goût de l’aventure était familier ?






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Xander Tyree

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Ven 15 Nov - 1:06
Par endroits, le soleil parvenait à percer l’entrelacs de la canopée, saupoudrant l'éclaircie d’un scintillement nonchalant.
Un rai de soleil traversait entre les branches écartées des pins comme à dessein, laissant de chaque côté de leurs têtes une zone d’ombre. Et le soleil encore, grêlé d’ombres frissonnantes, était sur son visage, la tranche lumineuse caressant ces paupières. Il leva la main pour protéger ses yeux pâles, brûlés par trop de vent et de soleil, fronçant les sourcils et plissant davantage les contours. Il sentait le poids sur son épaule et l'autre poids en travers de sa poitrine.
Il crut d'abord que le chien s'était vautré contre lui pour la nuit. Cela l'étonna. Cela faisait bien longtemps que Pattes-Molles ne le faisait plus, plus depuis qu'il n'était plus un chiot.
Il se réveillait enfin et il ne fut que trop surpris de sentir vraiment sur son épaule quelque chose de chaud et de doux. Madelyn était allongée, couchée contre lui, les cheveux blonds répandus, un peu mêlés sur le front, les yeux fermés et ses lèvres ouvertes. Elle semblait dormir ; elle respirait avec calme. Oui elle dormait, enveloppée dans la couverture grise et blanche.
Et il se demanda subitement comment il connaissait son prénom.
Quand avait-il appris qu'elle s'appelait Madelyn ?

Elle se pelotonnait contre lui, son bras courant en travers de sa poitrine et à travers les étoffes et la flanelle moelleuse des chemises, il sentait la tiédeur de sa chair, douce au toucher, la moiteur des seins contre son flanc. Elle sentait bon, sans qu'il puisse déterminer tout de suite quelle odeur vague et légère voltigeait autour d‟elle. Ce n'était pas un des lourds parfums mais un souffle discret.

Il n'osa pas bouger, de crainte de l'éveiller, bercé par le souffle régulier de la jeune fille qui reposait lovée à son côté. Elle était charmante, jeune, ferme et fraîche. Toute emplie de sommeil.
Il posa le dos d'une phalange de l'index tout doucement contre le front, pour tester s'il n'y avait plus de fièvre.

Un long moment, il n’y eut sur la pineraie d’autre bruit que la battue étouffée des sabots de la jument sur la roche, ainsi qu’un peu de vent qui dansait dans les cimes. Il vit l'oiseau se percher sur une branche, juste au-dessus de leur tête, dans un des arbres qui les abritaient.  Un bruant chanteur. Le petit corps, sauf le ventre, était brun avec des rayures plus sombres sur le dos, l'abdomen clair avec des stries foncées. Un petit être au bec conique légèrement allongé, la tête parcourue par un sourcil blanchâtre. les ailes étaient plutôt courtes tout comme sa queue arrondie au bout. L'oiseau jonglait entre plusieurs types de mélodies, lançait des trilles et des roulades, puis filait de grands sons vibrants qui emplissaient l'air et semblaient se perdre à l'horizon.

Il avait dormi d'un sommeil fort et paisible cette nuit ; trop longtemps, quatre ou cinq heures probablement, le soleil était déjà haut dans le ciel ; l'accablante chaleur qui commençait et autre chose faisait pointer sur sa peau brunie de minuscules gouttes de sueur. L'autre chose, une raideur encore indécise, l’inquiétait, il devait se dégager d'elle, de son bras posés sur son corps, de tous ses replis secrets, de cette odeur qui plaît aux mâles, avant de faire une idiotie qu'il devrait regretter.
Il serra fort la mâchoire à se faire mal pour ne pas céder. Irrité de s’être laissé prendre par le sommeil et de se retrouver dans cette situation. Aujourd'hui justement.
Doucement il prit le poignet, le souleva et déposa le bras rond le long du corps de Madelyn.  
Il tentait toujours de se séparer d'elle, s'efforçant de retirer son bras écrasé sous le corps de la jeune fille sans l'éveiller, la main derrière sa taille et il la serra d'une pression douce en essayant, par petites secousses, de se dégager, par une rapide ondulation de tout le corps. Il déposa avec précaution la tête blonde contre la selle. Des mèches rebelles de cheveux chatouillaient la joue. Xander enroula la couverture autour de ses épaules et du corps immobile, sentant sous sa paume la chaleur lourde de la laine, et la chaleur douce de son corps à travers les étoffes.

Il s’était levé et il brossait distraitement sa chemise d’une main, se grattant la tête de l’autre.
Le feu n’était plus qu’un amas de cendres noires.
Xander fit quelques pas et resta un instant à côté, étirant ses muscles engourdis, il bailla, fouillant du regard le dédale poussiéreux de caillasses grises couvertes de pins, et envisageant le chemin le plus pratique et le plus sûr pour descendre la saillie rocheuse, éviter les ronciers qui s'étendaient à perte de vue et ramener Madelyn à Crimson.

Après bien des réticences, il avait réussi à ranimer le foyer, cherchant sous la cendre quelques tisons qui agonisaient, poussant sur la braise brindilles et branchettes. Il posa une branche sur les braises puis regarda les courtes flammes s’élever avidement vers leur nouveau festin. En rajouta une seconde. Xander se pencha, saisit la cafetière, vérifia si elle contenait encore du café, compléta le mélange, et poussa le récipient vers les rougeoiements de la braise, la tournant doucement de manière que la chaleur gagne tout le récipient.

Il s’assura une nouvelle fois que tout était en ordre et avança d’un pas tranquille.

Le cheval broutait et le chien était couché sur le flanc. Pattes-Molles avait les yeux fermés, le museau sur ses pattes. Fermés ou presque, un œil mi-clos restait vigilant. Il étendit la main avec lenteur et toucha le mufle puis il flatta doucement le profil de l'animal. Ses doigts se posèrent sur le dos nerveux de la bête, et caressèrent quelques instants son poil rêche et dru. Il sentait sous sa paume le flanc chaud qui frémissait, le battement ténu d'une artère au sein des entrailles, le chien allongeait une longue patte osseuse et musclée sur le roc, cinq griffes pointaient.

Le Song Sparrow s'égosillait toujours.
Une brise molle glissa, soulevant un murmure d'aiguilles de pins, et dans la profondeur des branches passa comme un soupir qui se mêlait au chant de l'oiseau et au souffle léger du bois.

Poulette entravée battait de la queue et des oreilles, crinière secouée, tout en rongeant les pousses tendres de quelques buissons nains jaunes et vert ou les boutures au bord de la source.
Xander s’approcha de son cheval, le salua de quelques caresses. Sous sa paume, le poil marron-rougeâtre était fin, court et doux au toucher, bien lisse, légèrement humide.
« - Hey ! Ma belle » dit doucement Xander.
Il caressait les épaules de l’animal, le cou, sentait les courbes fines du bronco sous sa main, entrelaçait ses doigts dans les crins abondants. La jument accueillait l’homme par de grands balancements de tête et de petits ronflements joyeux. Elle poussait son chanfrein large, court et droit contre le visage barbu. Et Tyree parlait doucement, riait, et flattait les joues pleines du cheval, et le mustang poussait en ronflant.
Une fumée molle montait du crottin encore chaud sur la pierre.

Il bouchonna son cheval avec une poignée de bruyère entortillée, éliminant les poils morts et la poussière laissés sur la robe, retirant les salissures, les graterons et les crochets de bardanes suspendus au pelage et aux crins. Frottant jusqu'à ce que le poil soit bien sec. Puis Xander brossa le pelage, démêla rapidement la crinière et le toupet avec les doigts puis la queue, puis il se courba pour vérifier l'intérieur des sabots et les fourchettes, dégageant les petits cailloux incrustés dans les lacunes. Le pansage complet serait pour le retour à l'écurie.

Xander s'agenouilla, puis se pencha, et but au creux de ces mains, de cette eau froide et transparente qui lui mouillait la moustache et le nez, tirée de la sources mince. Le fil grêle et rond d'eau claire et glacée  suintait du roc au fond, se frayait un chemin dans un creux du sol, au milieu d'une chevelure d'herbes frêles, hautes, luisantes de vie dans chaque anfractuosité de roche, avant de se perdre dans l'enchevêtrement broussailleux. Xander se passa de l’eau glacée sur le visage et la nuque, puis il retira sa chemise, s'aspergea pour une toilette rapide. Il fut absolument suffoqué par l'avalanche d'eau glacée et pénétrante. Mais au moins la caresse glacée calma pour un temps, entre autres, le supplice dans son bras enflammé.

Tyree se redressa, s'ébroua puis se planta jambes écartées devant la pente, en renfilant sa tunique.
Le ranger regarda l’espace creux de la plaine, devant lui, puis ces nouvelles collines pelées. Les collines alentour étaient muettes et semblaient sans vie. Le soleil levé raclait déjà crûment la terre, se traînait dans son ascension.
Durant quelques longues minutes, le silence plana en maître sur ce coin de terre nue coincée dans les taillis. Un silence doré de soleil. Qu’il tournât la tête dans l’une ou l’autre direction, il n’y avait rien. Rien que des broussailles d'épines aiguisées, un fouillis de corniches et d'amas de rochers, de chaparral, de buissons d'yeuses, de squelettes d'arbustes rabougris et de ces longues herbes sauvages qui s’agitaient au moindre souffle de vent...

Cependant le temps s'écoulait et la belle enfant dormait toujours. Il détailla la ligne onduleuse qui se creusait au flanc sous la laine du plaid, se soulevait à la hanche, puis descendait par la pente légère et gracieuse de la jambe pour finir au bout du pied.
Elle dormait.
Le soleil lança son premier rayon, un long rayon clair venu du bout de l'horizon, sur le doux visage de la dormeuse. Il était temps de réveiller la belle au bois dormant, manger un morceau et se préparer pour le départ.
« - Madelyn... Euh ! Mademoiselle... Mademoiselle Swan ! » Swan... il avait du l'entendre dans ce pesant premier sommeil si difficile à troubler lorsqu'il avait sombré. Swan. Le cygne. Ça lui allait comme un gant. « - Mademoiselle Swan, réveillez-vous... »
Il se pencha pour réveiller sa jeune compagne au moment même où celle-ci rejetait la couverture.


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Madelyn Swan

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Ven 22 Nov - 20:22
Le rêve de Madelyn était doux et plein de nostalgie. Elle se voyait petite fille, assise sur le perron de la boutique familiale. C'était une bâtisse modeste mais chaleureuse, aussi fleurie que celle de Crimson. Ses parents y tenaient aussi un atelier de couture, un endroit rempli de vie, où le cliquetis des machines à coudre se mêlait au parfum des tissus fraîchement repassés et au cuir des chaussures en cours de restauration. Elle portait des chaussures rouges, brillantes comme de petites pommes vernies, assorties à une robe rouge qui virevoltait légèrement autour d’elle. Ses longues chaussettes blanches montaient jusqu’à ses genoux, immaculées et parfaitement ajustées. Ses cheveux blonds tombaient en cascade dans son dos, aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle les avait toujours porté longs. Elle se souvenait de la douceur du bois sous ses mains et du bruit lointain des outils de son père dans l’atelier. Il y avait une étrange sérénité dans ce rêve. Une Madelyn de six ans tout au plus, qui contemplait la rue pavée devant elle, les chaussures rouges battant doucement le rythme d'une chanson qu’elle fredonnait pour elle-même. Chaque client qui entrait la saluait mais ne recevait nulle réponse de la gamine dont les yeux étaient portés vers le lointain. Elle adorait s'imaginer adulte, s'imaginer les aventures qui rendraient sa vie trépidante. Tout à coup le ciel s'était éclairci et du bout de la rue, une silhouette s'approcha d'elle, celle d'un homme une main tendue vers elle pour l'aider à se relever. C'était quelqu'un que Maddie ne connaissait pas. Elle plissa les yeux pour mieux le voir...

Puis se réveilla, découvrant le visage de Xander déjà bien réveillé au-dessus d'elle. Madelyn rougit, rabatant aussitôt la couverture sur la moitié de son visage, ne laissant découvrir que sa paire de grands yeux encore à demi fermés.
« Mademoiselle Swan, réveillez-vous... »

Depuis quand était-il réveillé ? Elle aurait pu observer le ciel pour se repérer dans le temps mais elle était incapable de lire dans le soleil et les étoiles. Pour elle, il faisait soit chaud, soit froid, soit le ciel était merveilleux, soit bien triste de sa grisaille. Mais à coup sûr, si l'heure lui échappait, il devait être le matin.

✿ Je suis désolée ! se redressa-t-elle alors dans un petit cri, j'ai dormi longtemps ? Je.. hier soir j'ai eu peur il faisait si calme et si noir d'un coup quand vous vous êtes endormi et même si la présence de votre chien était très rassurante on ne pouvait tenir de conversation alors je me suis sentie très seule et j'ai commencé à entendre des bruits et imaginé des choses qui sortiraient de l'ombre et... elle cessa de parler, battant des cils vers son sauveur qui ne l'avait pas abandonnée. Elle se justifiait vraisemblablement de s'être endormie près de lui sans se douter qu'elle ait pris autant ses aises. Cela la soulagea tellement qu'elle puisse compter sur lui pour retrouver un semblant de civilisation. Lui, un inconnu, mais dont elle savait certaines choses maintenant. Tout d'abord il se prénommait Xander et ses fidèles bêtes le suivaient partout. Il respectait la nature et peut-être même qu'il la craignait en même temps, d'où ce respect, finalement ? C'était un homme qui venait d'un endroit où on ne laissait pas les filles en détresse périr sur le bord de route, donc il avait des valeurs et y attachait de l'importance... Consciente d'avoir eu de la chance qu'il ait été mise sur son chemin, elle se sentit d'une extrême reconnaissance. Hier tout paraissait irréel et aujourd'hui, après une bonne nuit de sommeil réparateur, elle voyait les choses plus clairement et le bord du gouffre qu'elle avait évité grâce à lui. Madelyn plongea alors dans les bras de Xander, retenant ses larmes avec violence même si quelques unes parvenaient à rouler la courbe de ses joues. La pression de ses bras autour de son cou était aussi forte que ce qu'elle ressentait en cet instant, du moins avec la force que lui donnait ses bras de femme. La modiste finit par se détacher de lui, un peu à regret, elle s'y était sentie en sécurité. Ses prunelles noires détaillant de trop longues secondes ces jolis yeux bleus, aussitôt elle baissa le regard, ses joues s'enflammant. Elle s'écarta alors pour péniblement se relever, laissant la couverture au sol. Ses membres étaient tout endoloris, Maddie n'avait pas pour habitude de ne pas dormir dans un vrai lit. En réalité c'était la première fois qu'elle découchait !

Tout en boîtant, avec le plus d'élégance possible, Madelyn alla à cette fameuse petite source d'eau pour se rincer le visage et le cou. Elle laissa l'eau couler sur sa peau et sentit tout de suite sa gorge sèche demander plus, alors se souvenant d'où se trouvait la gourde, elle y marcha avec difficulté pour boire, encore et encore. Xander lui avait dit hier de faire attention et elle avait sagement obéi, mais là, c'était son corps qui réclamait et elle ne lui refusait rien ! Cela lui portait parfois préjudice comme en témoignaient les petits poignets d'amour qui allaient et venaient en fonction de ses gourmandises. Maddie ferma les yeux alors qu'elle avait presque vidé le contenu, son air était pour l'instant serein mais quelque chose... quelque chose lui fit écarquiller alors les yeux, horrifiée. Une envie commençait à se faire sentir, pressante et bientôt urgente, d'aller se soulager de l'eau bue hier soir. Machinalement elle regarda autour d'elle, comme si un lieu d'aisance civilisé aurait émergé du sable rien que pour elle.
✿ Oh non... non non non..
Elle referma aussitôt la bouteille en serrant les cuisses et s'interdisait toute autre boisson jusqu'à arriver à Crimson. Inquiète, elle demanda d'une voix forte à Xander car elle se trouvait plus loin sur le campement: Si nous partons bientôt, en combien de temps nous serons en ville ? L'air de rien, l'air innocent, sa question fut posée. Et elle espéra un délais inférieur à trente minutes car plus que ça, Madelyn douta pouvoir tenir. Trépignant déjà sur place elle reprit, plus insistante : vingt minutes ? trentes ? Peut-être que si on marche très vite c'est possible ? Pour sûr qu'elle n'avait aucune idée de quoi ce faisait réellement un voyage. Ceux qu'elle avait entamé de Crimson à Bodie avec ses parents empruntaient les routes principales des diligences faites pour des roues et des sabots, sans obstacle conséquents. Un soupir, puis accablée, elle porta son attention sur la "feuille de maguëy". Il avait dit quoi ? Que c'était de la sève huileuse de cactus ? Son visage lui faisait mal et elle sentit qu'au fil de la journée cela n'allait guère s'apaiser si elle n'utilisait pas les moyens mis à disposition par Xander. Avec petitesse elle plongea son index dans la sève et se mit à l'étaler doucement là où elle sentait une rigidité et une brûlure. Heureusement c'était transparent et sa peau absorberait le remède apaisant, dont elle avait exagérément baigné son visage. C'était sûrement très superficiel en l'état actuel des choses, mais la chapelière refusait de voir sa beauté erraflée par les affres de la nature... et son inconscience, aussi, car alors elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même !
Concentrée elle rassembla quelques petites affaires comme de quoi grignoter et la couverture, puis déclara :
✿ Et voilà ! Je suis prête !


A la merci du sable chaud 1g2z

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