Montrer patte blanche
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Thomas W. Powell

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Mar 12 Mar - 16:02



  • Type de RP: normal.

  • Date du RP : 02/05/1866.

  • Participants :  @Owen Cooper

  • Trigger warning : insultes ; racisme ; récits de batailles.

  • Résumé : après avoir migré en Californie depuis la Virginie, et avoir été reçu par le colonel Anderson pour se signaler dans la région, Thomas doit rencontrer le Sheriff, pour une démarche similaire. Il doit aussi se faire recenser en tant que Chasseur de Primes.

Thomas W. Powell

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Mar 12 Mar - 16:19
La journée de la veille l’avait épuisée. Il n’avait pourtant pas fait grand-chose d’autre que de rechercher une masure à louer pour sortir de la chambre impersonnelle d’un hôtel miteux, et rencontrer le colonel Jamie Anderson, responsable de la garnison militaire de cette zone territoriale. Mais cette rencontre n’était point aussi facile ni fluide que ce que l’on pourrait croire…

Car Jamie Anderson n’était autre que l’officier de l’Union auprès duquel Thomas avait été forcé d’organiser la reddition de ses troupes – conformément aux ordres de Lee – et le renvoi à la vie civile de ceux-ci. Listes des munitions, des armes et des chevaux, des canons et des chariots, vérifications d’identités, réalisation d’un nouveau carnet militaire de démobilisation aux couleurs des USA – et non de la confédération – et vérification des soldes en fonction des grades et des responsabilités… Le travail avait été long et rude, et ô combien désagréable pour Thomas qui devait là dire au revoir à sa carrière militaire si ardemment désirée. C’était cet officier qui lui avait remit ses papiers de démobilisation… Le revoir, aussi loin à l’Ouest, semblait impensable et impossible… Et, honnêtement, rappelait de douloureux souvenirs point encore dépassés.

Conformément aux ordres du colonel – et à ceux du juge de Sacramento – Thomas devait maintenant se rendre auprès du Sheriff de Crimson Town. D’une part, pour se faire recenser en tant que chasseur de prime assermenté par le cour du tribunal de l’état de Californie, cour de laquelle dépendait également le Sheriff en tant qu’ultime maillon de terrain ; d’autre part, pour se faire connaître du représentant de la justice locale, en tant que confédéré battu et réintégré au sein de la société de l’Union. La confiance n’étant pas encore de mise entre les deux camps, le perdant devait se faire connaître régulièrement des autorités dans les zones auxquelles il devait se rendre.
« Bonjour… » Dit-il en entrant dans le bâtiment, ses étrier cliquetant tandis qu’il regardait l’un des adjoint d’un regard morne, presque sans vie. « Je suis le Gen… » Il s’arrête, souriant dans sa barbe avant de reprendre, de nouveau de marbre. « Le chasseur de prime Thomas Powell. Je viens voir le Sheriff. »

Owen Cooper

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Dim 17 Mar - 22:13



Dans son bureau, le sherif était pour une fois en pleine capacité de ses fonctions cérébrales et motrices. Pas un gramme d'alcool ne coulait dans ses veines, il faisait de son mieux pour garder une assurance en ces temps compliquées dans l'Ouest. Le médecin lui avait dit, de pas user de la bouteille comme d'un moyen de décompression, mais alors quoi ? Quelle autre possibilité s'offrait à lui ?
Owen scrutait depuis sa chaise, ce placard collée au mur et fermé à clef. Il y avait autant de paperasses importantes que de centilitres de breuvage, mais il tint bon, en place. Son oeil fatigué se posa une seconde sur la silhouette de l'adjoint Allen qu'il remarqua par l'embrasure de sa porte, celui-ci vaquait à ses occupations. En le voyant affairé à ses tâches, l'aîné reporta son attention sur la jambe qu'il était occupé à masser depuis quelques minutes. Elle lui faisait mal aujourd'hui, plus qu'hier et moins que demain espérait-il.
Bonjour...
A nouveau, il tourna son visage vers l'ouverture donnant sur la pièce principale, les cliquetis d'étriers annonçant un nouvel arrivant dans le modeste bâtiment récemment rénové. Je suis le Gen… Le chasseur de prime Thomas Powell. Je viens voir le Sheriff. Le shérif ne reconnut pas la voix, ce n'était pas quelqu'un de la ville. Un nouveau qui posait bagage dans le coin ? Mais surtout, un chasseur de prime qui pourrait lui être bien utile étant donné la merde dans laquelle baignait Crimson.

Envoie-le moi, Jim ! annonça Owen d'une forte voix, tandis qu'il délaissa sa jambe endolorie sous son bureau. Il attendit que l'homme fasse son apparition pour lui présenter d'un geste de la main, une chaise en bois face à lui, afin qu'il prenne place. Ce monsieur Powell était barbu, aussi arrangé que lui semblait-il mais surtout, un air de déja-vu dans la prunelle de ces yeux fit frémir l'homme de loi. Il ignora cependant cette impression et poursuivit.

Sherif Cooper, se présenta-t-il d'une voix un peu rouillée. Il se redressa sur sa chaise et croisa les mains sur son bureau désordonné, pour un meilleur appui. Chasseur de prime, vous avez dit ? Vous êtes venu récupérer vos billets contre un recherché ? Il s'imagina tout naturellement que cet homme était simplement venu lui remettre un criminel en main propre contre argent comptant, ça lui arrivait plusieurs fois par mois et c'était toujours un plaisir de foutre en cellule quelques misérables. Son nom ? Il se disait qu'au moins, ceux qui étaient dans sa prison n'était pas ailleurs à causer mort et misère.



Thomas W. Powell

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Dim 17 Mar - 23:34

Les yeux mornes des adjoints fatigués se posaient sur lui avec la même monotonie que son propre manque d’intérêt pour toute vie actuelle. Fatigué, il l’était aussi… Mais moins qu’une fatigue physique, il s’agissait surtout d’une apathie généralisée mêlée d’une bonne dose de cynisme. D’aucun pourrait le qualifier de dépressif, et sans doute auraient-ils raison. Mais moins qu’une dépression ou des idées autocentrées vers une destruction programmée, il s’agit surtout d’une errance imposée. Comme la cendre brûlante envoyée dans les cieux par les vents, vouée à se refroidir pour s’éteindre avant de se déliter, Thomas voguait sur le flot de la vie sans réels buts, ni réelle existence. Sa seule demande à lui-même : ne plus retourner vivre dans son état natal où il avait mené trop de combats, perdus trop de soldats, tués trop d’hommes… Pour rien. Sinon la défaite et le délitement d’une nation qu’il avait appelé de ses vœux.

La voix rauque et grave du Sheriff le tira de sa contemplation. Reportant ses mires de là où venait la voix, il suivit ensuite la direction grossièrement pointée par l’adjoint peu loquace et qui ne tarderait sans doute point à trouver un coin de chaise pour pouvoir siester en paix. Entrant, et refermant ensuite la porte, il prit place comme le lui indiqua son interlocuteur.

Ce qui s’en suivit ensuite fut digne d’une véritable tempête intérieure. Son coeur se mit à battre la chamade ; ses poils s’hérissèrent ; ses pupilles se dilatèrent et il manque un souffle, une respiration, créant ce poids soudain sur sa poitrine comme si un millier de tonnes venaient d’y être apposées. Raclant sa gorge, reprenant son souffle, il secoua légèrement son visage pour reprendre contenance et, sans se départir de sa stupeur et de ce je-ne-sais-quoi que l’on porte sur soi en croyant voir un fantôme, il répond :
« Non, non, je… » Il se râcle à nouveau la gorge, tandis que sa main gauche visse à un peu mieux son chapeau sur son crâne, et sa droite, déposa un petit carnet que le Sheriff n’avait sans doute encore pas vu. « Je viens… Hum… Je viens me faire enregistrer. » Il tousse – une toux absolument point naturelle, mais légère, comme pour reprendre contenance à nouveau. Il n’a pas honte, il n’a pas mal… Il est juste… Surpris, et rappelé malgré lui des années en arrière au cœur du tumulte. Quelles étaient les probabilités que deux anciens adversaires se retrouvent ici, au beau milieu de ce désert sauvage ? « J’ai… Je suis le Full General Thomas William Powell, de l’armée des états-confédérés. » Dit-il, d’une voix morne, presque monocorde alors qu’il triturait de sa main droite une flasque à l’intérieure de sa veste. « Mais les Yankees me connaissaient sous le surnom de « Spearhead ». La loi m’oblige à me faire recenser par l’autorité locale, partout où je vais. Je suis passé par Fort Crimson hier… Et vous aujourd’hui. »

Owen Cooper

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Mer 20 Mar - 10:44



Le type n'avait pas l'air en forme, son visage s'était momentanément figé, comme s'il venait de voir un fantôme. Owen n'en tenait pas rigueur, tout le monde avait ses propres raisons de sortir du lot et de paraître étrange aux yeux des autres... bon sang, y'avait qu'à le voir lui, avec sa dégaine portant une étoile qu'il pensait ne pas mériter.
Non, non, je…
Ca devenait de plus en plus bizarre, c'était pourquoi le sherif finit par croiser les mains au-dessus des feuilles entassées sur son bureau. Des rapports de ses adjoints, une correspondance avec le colonel et son ami James Hood, des articles de presse et affiches plus ou moins douteuses sur les criminels qu'il recherchait... A cela se rajoutait le carnet glissé par le gars vers lui, qu'Owen scruta d'un oeil d'abord curieux. Puis il comprit ce dont il s'agissait et déjà, des tremblements lui parcouraient le corps. Il les dompta aussitôt, ces séquelles d'après guerre faisaient maintenant parties de lui. Il venait se faire enregistrer, cet homme avait autrefois été un ennemi sur le champs de bataille et en sachant cela, le visage d'Owen se durcit malgré lui. Putain, il en avait chié ces cinq longues années à tenter de survivre dans cette marée de merde. Ses amis étaient tombés comme des mouches au fil des mois et lui il avait tenu, pour revoir un jour sa famille, ça ouais il avait tenu à la vie comme jamais dans toute sa misérable existence qui avait suivi. C'était à cause des hommes comme lui.

J’ai… Je suis le Full General Thomas William Powell, de l’armée des états-confédérés. Le sherif le dévisagea, trop morne pour faire l'effort de cacher la froideur avec laquelle il reluquait son interlocuteur.
Vous voulez dire plutôt, que vous étiez le Général Powell ? Parce qu'aujourd'hui, ce grade ne lui servait plus à rien, si ce n'était le trainer comme un lourd fardeau d'anciennes prouesses qui ne valaient que le néant. Lui-même ne se sentait plus rien, qu'une carcasse errante, et pourtant il avait été du bon côté ; celui des vainqueurs.
Plus Owen le regardait, plus ce regard lui rappelait un souvenir brouillé par les cendres, le brouillard, le sang sur son visage masquant sa vue, une douleur lancinante...
Mais les Yankees me connaissaient sous le surnom de « Spearhead ». C'était lui, sur cette colline lors du dernier assaut ; ce pseudonyme ne lui échappa pas. C'était certainement un des souvenirs le plus palpable qu'Owen gardait en mémoire, puisqu'aujourd'hui encore il souffrait de cette rencontre. Après les tirs qui lui valurent une jambe qui ne retrouvera jamais sa pleine capacité, un obus avait éloigné ce confédéré sur plusieurs mètres. Cooper, alors simple soldat du bas de l'échelle, s'était trainé pour l'achever. Mais arrivé au-dessus de son corps inerte, à moitié mort, il s'était ravisé ; la fin de la guerre avait sonné, tuer cet homme maintenant ferait de lui un meurtrier et non plus un citoyen loyal qui prenait les armes pour combattre pour son pays.
Vous... mumura Owen sans répondre rien d'autre, pour l'instant. Le monde était petit, et le monde se fichait un peu de lui. Il ne savait pas même quoi ressentir. De la colère de le voir en vie ? Non, ça pouvait pas, tous les soldats avaient accompli leur travail, ce qui leur semblait juste. Alors pourquoi s'il ne devait pas y avoir de ressentiment, cette tension dans chaque parcelle de son corps ?
C'était vous, n'est-ce pas ? rajouta le sherif qui s'écarta de son bureau en faisant bruyamment glisser sa chaise en bois contre le sol. Il se dirigeait vers la commode où était stocké ses bouteilles, sa gorge devenait soudainement brûlante, il fallait qu'il boive.
Sans lui demander s'il désirait boire, l'ancien soldat ramena deux verres et une bouteille puis se rassit.
Comment vous avez survécu ? Vous étiez... quasiment mort.



Thomas W. Powell

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Mer 20 Mar - 15:29
« Humpf… » Hoquetait-il, souriant d’un sourire absolument pas sincère, et riant doucement de ce propos plutôt violent et de ce rappel piteux de sa condition maudite. « Je reste général. Votre gouvernement ne me reconnaît plus le droit de servir dans l’armée, mais reconnaît mon statut. C’est écrit ici, dans ce carnet… Je reste général… Mais je n’ai juste plus de… Pays, ni de commandement. »

Il allait se servir dans sa propre flasque d’alcool, se préparant à se moquer des us et des coutumes, du respect et de la bienséance et de l’importance de la première impression auprès de ce Sheriff patenté, mais la suite l’en empêcha. Il allait sortir sa flasque de son manteau de cuir, lorsque la voix du Sheriff le tira de son attentisme maussade et lassé. Il le savait… Son surnom serait ce qui tirerait le Sheriff de son siège, et le ramènerait des années en arrière, durant l’immonde et violente bataille de Gettysburg. Il le savait… Mais il s’inquiétait des conséquences d’une telle révélation.

Il ne répond pas, pas tout de suite, lorsque le Sheriff lui demande si c’était lui, si c’était bien lui. Au lieu de cela, un frisson lui parcourt le corps : il entend et vois l’homme se relever et partir dans une direction de son bureau. Allait-il prendre un fusil et tuer le Général là, tout de suite, maintenant ? Après tout… Il était le Sheriff de ces lieux. Nul doute que lui, et ses adjoints, étaient tous d’anciens combattants du Nord, et accepteraient tous d’enterrer affaire et cadavre d’un Sudiste responsable de tant de morts. Après tout… Il était un rebelle, un traitre, un esclavagiste et un sécessionniste. Le tuer aujourd’hui relevait plus d’un acte patriotique, que d’un réel crime. Et point sûr que les généraux de l’union encore en poste, et qui, eux, œuvraient à la réunification sous l’égide du Lieutenant General Ulysse S. Grant,, apprennent un jour cet assassinat qui ne sera jamais reconnu.

Mais, au lieu des cliquetis de revolvers, de chiens tirés en arrière afin qu’ils percutent la cartouche de mise-à-feu, ce sont les bruits d’une bouteille pleine et de deux verres s’entrechoquant, qui tirent Thomas de sa presque léthargie. Il était prêt à ne plus bouger d’un poil, et à attendre la balle qui lui brûlerait la cervelle et le libérerait de tout cela… De cette vie morne, de cette vie solitaire, loin de son épouse décédée et de ses six enfants rappelés auprès du seigneur. Mais non. Point de salut aujourd’hui, point de mort amplement méritée. Encore, et toujours, souffrances, solitude et misère dans ce pays qu’il n’aimait pas.

Les deux verres remplis devant lui, Thomas les regarde avec une certaine intensité. Il en prend un, et, d’un trait, le vide dans une grimace entendue et un petit raclement de gorge trahissant la force de l’alcool renfermé là-dedans.
« Je vous ai reconnu, dès que je suis entré dans votre bureau. » Lui dit-il, tournant le verre entre ses doigts. « Je ne me souviens pas de tout… Je me souviens de vous, sur cette colline… Puis, un obus… Du sang, des douleurs… Je vous vois préparer votre crosse de fusil droit vers moi… Puis, je suis dans un de vos hôpitaux avec un médecin Irlandais au nom… Foa ? Fao ? Foo ? Je ne sais plus… Cet obus ne m’avait pas touché, mais mes précédentes blessures et la commotion l’ont obligé à me soigner. » Lui dit-il, une voix morne, monocorde, presque sans vie. « Et vous ? Comment avez-vous survécu ? »

Owen Cooper

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Mar 2 Avr - 21:35



Il avait raison, le gouvernement en place ne reconnaissait plus le devoir d'un soldat, lieutenant ou général confédéré mais leur titre demeurait. Les mains d'Owen tremblaient légèrement à la vue de cet homme qui lui faisait face, qui lui faisait ressentir autant de colère que la nostalgie d'un ami noir mort dans les mines en esclave. Thomas était de ceux qui n'avaient eu aucune considération pour ce défunt ami dont le dernier regard bienveillant avait été adressé à Owen, qui l'avait regardé mourir sans même bouger le petit doigt, paralysé par la peur à l'époque. Comment devait-il rester courtois, poli, amical ? Ouais. Si vous l'dites, répondit le shérif. Même si tout était fini sur le papier, les mentalités elles, persistaient et il ne douta pas qu'elles persistent encore très longtemps.

Quand l'alias Spearhead survint dans la conversation et qu'Owen avait instantanément compris et réagis, il remarqua sans mal le regard de Thomas, cet air affiché sur son visage sur lequel il ne parvenait pas à mettre de mot. Peut-être qu'il se disait que son heure était arrivée, que le destin s'était ri de lui à lui faire croiser la route d'un ancien ennemi déjà confronté sur le champs de bataille ? Et le sherif mentirait s'il disait que la pensée ne lui avait pas traverser l'esprit. Oui, dégainer et tirer avaient été la première éventualité juste avant d'aller se servir. Même pendant qu'il s'était rassis et qu'il avait rempli les breuvages, tuer Thomas Powell restait une possibilité. Il en avait les moyens et il savait que ses adjoints le couvriraient, l'aideraient à se débarasser du traître.

Pourtant, les deux hommes buvèrent déjà une première gorgée.
Je vous ai reconnu, dès que je suis entré dans votre bureau.
Etait-ce à cause de son regard expressif ? Margaret lui avait toujours dit que son regard était unique, mais il avait toujours pensé qu'elle parlait ainsi à cause de l'amour qu'elle lui portait. C'était peut-être juste un simple fait, une constatation comme une autre. Je ne me souviens pas de tout… Je me souviens de vous, sur cette colline… Le lieu qui avait lui avait pris une partie de ce qu'il était. Sans la pleine capacité de sa jambe, il s'était longtemps senti réduit à moins qu'un homme. Puis la rééducation conseillée par les médecins l'avaient beaucoup aidé, même s'il avait rechigné pendant un temps à s'y mettre. "Plus vous attendrez, moins vous récupérerez" lui avait-on dit. Et ils n'avaient pas menti. Puis, un obus… Du sang, des douleurs… Je vous vois préparer votre crosse de fusil droit vers moi… L'obus l'avait sonné quelques secondes, mais il avait été assez loin pour n'avoir que les oreilles qui sifflent.
Ouais. J'pensais que vous alliez mourir de vos blessures. Mais vous semblez avoir, p't-être malgré vous, une putain d'volonté de vivre. L'espoir, le désir de retrouver les siens, ses enfants ou celle qu'on aime... Ca permettait de rester en vie, du moins de tout faire pour. Lui aussi avait renvoyé la faucheuse dans son trou.

Voyant leur verre vide, Owen les resservit.
Et vous ? Comment avez-vous survécu ?
Le rire du shérif lui fit haussa les épaules, une unique fois tandis que son rictus retrouva vite l'air las qu'on lui connaissait bien. J'en sais trop rien, avoua-t-il. J'ai gagné à la lotterie de la vie, quand d'autres se sont vus crever les tripes à l'air. C'était on n'avait de la chance, ou on l'avait pas. On était bien tombé, ou on l'était pas... Seul Dieu était décisionnaire mais avec lui, Owen était un peu en froid. Tout c'que j'voulais, c'était rentrer et oublier. Ca s'est pas vraiment passé comme ça. Il but son second verre, observant la bouteille qui se viderait certainement au cours de la journée.
Puis, très sérieusement, il posa une question à Thomas Powell. Une question dont la réponse allait déterminer si la mort aurait été, finalement, une délivrance pour le Général.

Vous auriez préféré que j'vous tue, sur cette colline ? Parce que vraiment, qu'est-ce qu'un sécessionniste foutait en Californie ?



Thomas W. Powell

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Mar 2 Avr - 23:25

Evidemment qu’il le disait. Evidemment ! Et d’ailleurs, ce petit livret devant le Sheriff, était le seul témoignage intéressant et important dont Thomas avait besoin, et que ce gouvernement Unioniste qu’il avait tant combattu avait daigné lui offrir. Dans ce livret, bien-sûr, son identité. Et, en plus de cela, des informations diverses et variées : son lieu de naissance, sa date de naissance, ses années de service dans l’armée des Etats-Unis puis, celles dans l’armée Sécessionniste et le rang obtenu dans l’une et l’autre des armées. Ces papiers le prouvaient : il était encore un Full General, un grade qui dépassait de très loin celui du soldat aujourd’hui Sheriff.

Il rit encore, lorsque le Sheriff lui dit ce qu’il avait pensé ce jour-là. Oh, Thomas le savait : c’était lui qui avait tiré dans la jambe du Sheriff, et ce dernier, revanchard, avait voulu lui ôter la vie alors qu’il gisait au sol, dans le sang et la crasse, la terre et la poudre. Mais, comme il le dira ensuite, ses blessures semblaient telles, qu’il aurait sans doute tôt fait de mourir seul, sur ce champ de bataille. Mais il avait survécu… Et aujourd’hui, il pouvait l’expliquer à cet ancien soldat, connu sur cet ancien champ de bataille, et qui, aujourd’hui, était le chef judiciaire de ces lieux.

« J’avais une… Putain de volonté de vivre. Oh ouais… Je vivais pour mon pays, mes hommes, mon armée et mon épouse. Mes enfants, aussi… Jusqu’à-ce que les vôtres me retirent tout. » Dit-il, la voix triste et l’œil torve. « Vos diables bleus à la peau noire, auront mis le feu à ma plantation, libérés mes esclaves, détruits mes champs et poussés ma femme au suicide… J’avais de quoi me battre, jadis. Aujourd’hui, je ne fais qu’errer, en attendant que dieu me retire la vie. »

Mais il discute. Et le Sheriff, face à lui, répond. Lui aussi est plutôt cynique sur tout cela. D’ailleurs, en plus de cynisme, il est surtout las et semble à la fois déçu de vivre et heureux de l’être. Ou, peut-être que, comme lui, il était déçu d’avoir survécu pour des idéaux qui, en réalité, ne sont plus les siens. Qu’a-t-il perdu à la guerre ? Qu’a-t-il gagné ? En tous les cas, rien de grand visiblement… La bouteille, toutefois, est d’un grand secours à l’ancien Général confédéré, qui reprend alors ce verre servi avec aménité et le vide d’un trait.

« Vous m’auriez sans doute fait la plus grande faveur de ma vie, soldat, si vous m’aviez tué ce jour-là. Je n’aurais alors pas eu à dépendre ma femme des décombres de notre ferme, ni voir mes fils, enterrés dans ce… Cimetière, que votre hiérarchie aura cru bon de nous offrir dans une pitié mal placée. Je serais mort aux champs d’honneur… Et n’aurait point vécu pour voir la décrépitude de mon pays. »

Owen Cooper

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Mar 9 Avr - 12:20



J’avais une… Putain de volonté de vivre. Oh ouais… Je vivais pour mon pays, mes hommes, mon armée et mon épouse. Mes enfants, aussi…

Le shérif écoutait le soldat, car soldat on le restait au fond toute sa vie, lui expliquer à quel point mourir sur le champs de bataille n'était pas une option. Pour sa femme, pour ses enfants, pour quelqu'un. C'était toujours pour une seule personne qu'on s'interdisait d'expirer notre dernier souffle. Comme lui, Owen avait tenu bon pour celle qu'il aime, mais à en croire le regard empli de tristesse du sécessionniste lui aussi avait trouvé mauvaise nouvelle à son retour.  Jusqu’à-ce que les vôtres me retirent tout. Vos diables bleus à la peau noire, auront mis le feu à ma plantation, libérés mes esclaves, détruits mes champs et poussés ma femme au suicide… J’avais de quoi me battre, jadis. Aujourd’hui, je ne fais qu’errer, en attendant que dieu me retire la vie. Son histoire tragique ne le réconfortait pas plus dans sa propre perte. Owen ne se délectait pas du malheur et de la souffrance d'autrui, quand bien même cet autre avait été un adversaire de taille pendant la guerre. Il poussa un soupir de circonstance, peiné de toutes ses vies arrachées, quelque choit le camps choisi. Lui avait la chance de savoir Margaret en vie, c'était une chance au milieu de tous ses désespoirs.  
Je ne dis pas qu'ils ont eu raison. Mais ce peuple a souffert aussi, m'sieur Powell. Si vous aviez été soumis à l'esclavage toute votre vie, forcés à travailler, forcés à voir votre épouse salie, vos enfants vendus, je pense que vous les auriez vengé au centuple. Owen ne cilla pas tandis qu'il observait les rides parcourant le visage de son interlocuteur. La conversation était fragile, par des années de tumultes derrière une arme chargée, par une vision de la vie fort différente.

Le sherif lui avait demandé s'il aurait préféré être tué sur place, quand il pouvait encore mettre fin à ses souffrances. Il avait posé la question tout en connaissant au fond la réponse. A un moment, Owen avait été si bas que lui aussi aurait choisi de mourir s'il avait pu apercevoir des bribes de son médiocre futur.
Vous m’auriez sans doute fait la plus grande faveur de ma vie, soldat, si vous m’aviez tué ce jour-là. Je n’aurais alors pas eu à dépendre ma femme des décombres de notre ferme, ni voir mes fils, enterrés dans ce… Cimetière, que votre hiérarchie aura cru bon de nous offrir dans une pitié mal placée. Je serais mort aux champs d’honneur… Et n’aurait point vécu pour voir la décrépitude de mon pays.
Owen secoua lentement la tête de gauche à droite en signe de négation. Il n'était pas d'accord avec tout cette soit-disante décrépitude, pour lui la Nation allait vers un meilleur avenir, vers la prospérité.
Buvant un verre de plus, l'homme de loi répondit sur le ton du sarcasme.
Ma hiérarchie vous offre un cimetière, par pitié ou non, vous en trouvez à redire. Si elle n'avait rien offert du tout, vous en aurez aussi trouvé à redire. Il haussa les épaules, c'était là toute l'ironie et il pouvait un petit peu comprendre cette opposition. Je crois que rien n'aurait pu vous satisfaire excepté la victoire. Il s'alluma une cigarette et tandis qu'elle reposait entre ses lèvres, il attrapa ce livret et jaugea les informations relatives à Thomas Powell. Il venait de Virginie, ils avaient donc été voisin quelques années. Si proches, et pourtant si différents. Un écart de quelques kilomètres et ils auraient pu combattre côte à côte pour les mêmes idéaux.

Une fois que je l'aurai signé, vous ferez quoi de votre vie ? Vous restez à Crimson ?



Thomas W. Powell

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Mar 9 Avr - 21:49

Ce peuple ? Ah, ce peuple… L’était-il seulement, un peuple ? Non, définitivement non. Venus d’Afrique il y a des années et des années, esclaves de pères en fils depuis presque deux siècles, ils n’étaient, aux yeux des Sudistes, qu’une main d’œuvre bon marché qu’ils achetaient et examinaient comme l’on achète et examine un cheval. Dédiés à leurs tâches, corvéables à souhait, ils étaient en réalité le maillon d’une très longue chaîne au bout de laquelle se trouvait l’essence d’une économie agraire allergique à toute volonté d’industrialisation. Riches, les élites Sudistes l’étaient… Mais surtout parce qu’ils ne payaient point leur main d’œuvre, ou presque : il fallait tout de même les nourrir, les loger et les entretenir… Au final, un esclave coûtait une petite fortune, à dire vrai !

Mais, toujours est-il que ce peuple à la peau noire et aux yeux sombres, n’était, au regard des gens du Sud, que des sous-hommes qui ne méritaient rien d’autre que leur condition d’esclave. Alors s’il pouvait comprendre cet esprit revanchard, au final, les voir défiler en tenues bleutées et détruire tout ce qui avait été construit au long de plusieurs générations, était un crève-cœur. En plus… Cela signifiait que les préjugés raciaux étaient essentiellement faux : si l’esclave fait un bon soldat, alors toute la théorie sur l’esclavage repose sur des mensonges. De là à avouer qu’ils étaient des êtres humains à part entière et qu’ils méritaient une place dans cette société, et d’être l’égal du blanc… C’était impensable.
« La vengeance est un sentiment primitif que nous partageons tous. Mais ces… Nègres… Ne sont pas nos égaux. Ils ne le seront jamais. Ce n’est tout simplement pas possible que Dieu tolère sous ses cieux que l’homme blanc et pur puisse vivre, et même se reproduire avec les nègres. Qu’ils aient été de bons soldats est déjà un affront en soi. »

La suite le fait sourire. Oui, il râle. Oui, il râlera toujours et encore et il sera toujours aussi aigri et aussi déçu des choses, des actions et initiatives de ce gouvernement fédéral qu’il déteste plus que tout. Il boit… Car il lui faut bien cela pour pouvoir encaisser certaines choses et certaines pensées. Heureusement, Owen est du genre… Buveur, lui aussi. Cela, sans doute, devrait les rapprocher tôt ou tard. Oui, tôt ou tard…
« Non, en effet. Et nous l’aurions gagné, cette guerre, si vous n’aviez pas l’avantage du nombre. Après tout… Nous vous avons mis en échec plus souvent qu’à votre tour. » Il boit, donc, et écoute. La question qui suit est en effet intéressante et à le mériter d’être posée. Mais est-ce que la réponse serait intéressante elle-aussi, rien n’est moins sûr. « Oui. Je ne suis pas venu jusqu’ici pour continuer et me rendre en Russie, plus à l’Ouest encore. Je suis devenu chasseur de prime… J’ai du travail, ici. Et peut-être, trouver une raison de vivre ou du moins, de continuer à avancer encore quelques années. »

Owen Cooper

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Mar 16 Avr - 23:56



Le discours du général le débectait, lui rappelant assez facilement ce pour quoi il s'était battu. Avec le sang sur les mains, la mort tout autour de soi et le poids des pertes personnelles subies, Owen avait tendance à oublier. C'était les hommes comme lui qui auraient dû tous périr pendant la guerre. Cette pensée était violente, mais il n'en était pas conscient, seule la colère le faisait tenir encore debout. Sans toutes ces merdes, Theodore serait encore en vie et ils auraient pu se contruire une ferme côte à côte. Dans les mines, les deux amis en avaient beaucoup parlé, tout en sachant que beaucoup de choses pouvaient entraver ce rêve flou et lointain.
"L'homme blanc et pur"... putain, c'qu'il faut pas entendre, marmonnait le shérif en se frottant le visage par un lourd sentiment d'agacement. Mais il ne servait à rien de s'énerver, pas vrai ? On n'tuait pas un gars pour ce genre de paroles et visiblement, Thomas payait déjà en quelque sorte de sa vie pour avoir combattu du mauvais côté.

Non, en effet. Et nous l’aurions gagné, cette guerre, si vous n’aviez pas l’avantage du nombre. Après tout… Nous vous avons mis en échec plus souvent qu’à votre tour.
Owen sourit tristement. Il se souvenait de tout ça comme si c'était hier, ses frères d'arme perdant la vie au fil des jours. Les confédérés avaient gagné beaucoup de bataille, c'était vrai. A chaque fois qu'une pause s'imposait après dès heures de lutte, il s'endormait en se questionnant sur la légitimité à être toujours en vie alors que le massacre était conséquent. Désastreux. L'ami qui avait dessiné son portrait, envoyé aussitôt à Maggie, était mort peu après ce service offert.

Et vous vous êtes jamais interrogé sur le fait qu'on soit bien plus nombreux à penser que vous avez tort ? Qu'une majorité se prononce en faveur d'un avis ne voulait pas forcément dire qu'elle avait raison. Mais certain sujet était non négociable pour Owen.
Ecoutez... le shérif se racla la gorge avant de tirer une nouvelle bouffée sur sa clope mal roulée. Il n'avait pas été ému par le mal être dont était victime Thomas, comment aurait-il pu ? Le général n'exprimait aucun remord, si c'était à refaire, c'était certain qu'il prendrait à nouveau les armes.
Essayez d'vous faire petit. y'en a pas des tas des comme vous, ici. C'était le seul "conseil" qu'il put donner à son invité surprise, si réellement conseil il avait besoin. Les gens sont encore en deuil. Beaucoup pleure père et fils, sans compter c'qu'il s'est passé y a pas si longtemps. Ne les énervez pas, j'pourrais rien faire contre une horde de citoyens en quête de vengeance, hm ?

Le shérif fit glisser le livret vers lui, avant de le cacheter dans un bruit sec.



Thomas W. Powell

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Mer 17 Avr - 18:39

« Ne faites pas le prude, Sheriff ! Si vous étiez réellement si soucieux de la cause des nègres, vous n’auriez pas attendu une guerre pour vous battre. Vous l’auriez fait avant, comme ce misérable John Brown, qui aura trahit notre état, la Virginie, des années avant cette guerre. Nul n’a plus justement été pendu, mais je dois bien lui accorder cela : il détestait voir ces pauvres erres, enchaînés à nos champs, et il aura prit les armes, ses fils, des nègres libres et lui, pour attaquer nos plantations et libérer les esclaves qui l’auraient assurément suivi pour libérer ensuite tous les nègres de Virginie, et du Sud des Etats-Unis. Mais non. Non seulement, aucun ne prit les armes, mais en plus, il fut combattu par nul autre que Robert Lee, alors colonel de votre armée fédérale. » Dit-il, répondant alors en arquant un sourcil aux mots du Sheriff lorsque celui-ci réagit avec horreur et une dose de jugement aux propos de l’ancien esclavagiste. « Cette guerre était d’abord une guerre sur les droits des Etats. Vous en avez fait une guerre sur notre mode de vie… Voilà tout. »

Les questions du Sheriff mirent soudainement le cerveau de l’ancien Général en éveil. Outre le fait qu’il lui demande clairement ce qu’il pouvait penser du fait que le nombre d’engagés dans les troupes fédérales soit toujours en nette supériorité numérique, c’est surtout les conseils pour sa survie, ici, dans ces lieux désertiques, nauséabonds.

Ainsi, contrairement à ce qu’il aurait pu croire, beaucoup de gens ici n’étaient point issus du Sud ni réellement désireux de voir marcher parmi eux, un représentant de la Sécession. Des… « Comme lui », comme disait si bien le Sheriff… Oui, des gens du Sud, des gens désireux de vivre de la terre loin des industries et loin de ce système qui prônait la liberté d’entreprise et l’innovation technologique à outrance. Deux visions différentes… Deux mondes différents… Deux choses, issues pourtant du même monde primaire, mais qui différèrent en grandissant comme deux frères nés d’une même fratrie et qui, en grandissant, prirent des chemins différents.
« Hum… » Grommelait-il, voyant le Sheriff cacheter le fameux carnet d’un coup sec du poignet. « Je ne compte énerver personne Sheriff. Je ne suis d’ailleurs pas ici pour ça. J’ai obtenu du tribunal Californien, l’autorisation de chasser la prime humaine sur ordre des juridictions locales. Ce… Je ne suis pas venu jusqu’ici pour recommencer une énième Sécession dans ces territoires violents et vierges que nous ne contrôlons pas encore. Mais j’apprécie l’attention… » Lui concédait-il. « Dites… D’ancien soldat, à ancien soldat… Vous y croyez-vous, à cette… Réunification dont tous nos chefs parlent ? »

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Lun 29 Avr - 20:52



Ah ça oui ça l'démangeait de lui en coller une. Mais le prétexte était purement personnel. Le cogner lui aurait fait du bien, mais pour combien de temps ? Etait-ce vraiment utile de s'acharner sur un pauvre type qui avait aussi tout perdu ? La punition de Dieu était déjà assez sévère comme ça ; et Owen avait déjà trop de sang sur les mains.
J'suis pas d'accord. Vous êtes pas d'accord. J'crois qu'la conversation sera sans fin, hm ? Impossible pour Owen de se demander, pourquoi l'univers avait gardé en vie cet homme ? C'était les ordres de cet ancien général, aussi doué soit-il pour la guerre, qui avait conduit à autant de pertes humaines dans ses rangs. C'était les lois de la guerre, bien sûr, Owen n'allait pas chipoter avec ça. "Ce qui se passait sur le champs de bataille, devait y rester", son père lui avait inlassablement répété ces mots dans l'espoir de retrouver un fils sain et sauf après plusieurs années sur le front. Mais ce n'était que chimère que de penser qu'un homme resterait tel qu'il était, après une guerre, pas vrai ? Thomas Powell lui-même avait dû beaucoup changer après tout ça. Comment était-il, avant ?

Je ne compte énerver personne Sheriff. Je ne suis d’ailleurs pas ici pour ça. J’ai obtenu du tribunal Californien, l’autorisation de chasser la prime humaine sur ordre des juridictions locales.
Owen souffla du nez, ce qu'il allait dire semblait surréaliste.
Pour être honnête, les autorités locales sont dans une merde sans nom, alors un peu d'aide... Il l'avisa d'un regard agacé, est bienvenue... peu m'importera d'où elle vient. Thomas l'avait informé avoir rendu visite également au Colonel. Il serait bon pour lui de savoir ce qui avait été dit, non seulement pour ne pas se répéter et faire perdre du temps tant à lui qu'à son interlocuteur, mais aussi pour jauger le degré d'implication que cet homme désirait offrir. Il voulut poser la question quand Thomas le précéda.
Dites… D’ancien soldat, à ancien soldat… Vous y croyez-vous, à cette… Réunification dont tous nos chefs parlent ?
Owen ne sut pas tout de suite quoi répondre. Il connaissait sa position, évidemment, mais pourquoi Powell mettait ça sur le tapis ? C'était peut-être pas plus mal, ça permettait à la conversation - et donc la tension - de dévier un petit peu. Bien sûr qu'j'y crois. Et le chemin de fer va permettre à la Californie d'se rattacher aux états de l'Est. Il hochait pensivement de la tête, tout songeur. Ca n'peut qu'être mieux comme ça. Pas vous ?
Il ne savait même pas pourquoi il lui retournait la question. Tout les différenciait, les séparait, c'était évident qu'ils ne seront pas même d'accord sur ça. Owen poussa un soupir, lâchant le cacheton et laissant tout le loisir à Thomas de récupérer son livret.
Le Colonel vous a parlé de quoi exactement ?



Thomas W. Powell

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Ven 3 Mai - 15:38

« La guerre est encore trop fraîche… Il m’est difficile d’être en accord avec vous sur ses causes et ses conséquences… Toutefois, vous et moi partageons plus qu’aucune autre personne en ce monde… » Dit-il, accordant alors au Sheriff, une position plus qu’importante dans sa propre vie. « J’ai tenté de vous tuer, en vous blessant sérieusement. J’ai ensuite tenté de vous achever, jusqu’à-ce qu’un obus ne vous sauve. Vous avez ensuite tenté de m’achever, mais votre pitié et mes blessures vous ont rassuré sur ma fin à venir. Vous et moi, avons soutenu la mort de l’un et de l’autre. Mais nous avons tous les deux survécu. Nous étions des adversaires… Aujourd’hui, que nous le voulions ou nous… » Il porte à ses lèvres le verre de whisky rempli par le Sheriff qui possédait lui aussi une bonne descente. « Nous sommes des frères d’armes. »

Des frères d’armes. Une expression d’ordinaire réservée aux individus combattant dans les mêmes rangs, dans le même camp. Des combattants, survivant – et certains perdant la vie – dans les mêmes batailles, sous les ordres des mêmes officiers. Mais personne ne pensait à l’après-guerre. Quid de ceux qui se sont combattus l’un en face de l’autre, et qui, ensuite, se revoient ? Quid de ces survivants qui pointèrent leurs armes l’un sur l’autre, tirèrent sur l’autre, et qui, pourtant survécurent pour se revoir ensuite, loin des lignes de front ? Eux aussi étaient, au final, des frères d’armes. Des adversaires qui s’étaient imposées les pires choses imaginables dans ce monde, et qui avaient survécus malgré cela.

Lui aussi avait connu les batailles rangées de ces fantassins armés de fusils à percussions et à rechargements par la bouche. Lui aussi avait connu ces volées de tirs synchronisés, ordonnés par des officiers qui, pour la plupart, auront été d’anciens officiers de West Point ou d’anciens soldats dans les troupes fédérales, avant la guerre civile. Lui aussi avait connu la canonnade, les explosions, le sifflement des balles et le claquement des boulets, encore utilisés, et qui transperçaient les corps et arrachaient les membres, tout en continuant de rebondir sur des mètres et des mètres, blessant et tuant à travers les rangs ennemis sur des dizaines de mètres de profondeur. Lui aussi avait connu les combats dans les tranchées, l’horreur des corps-à-corps à la baïonnette. Lui aussi avait senti l’odeur des cadavres mutilés et laissés à pourrir sur les champs de batailles, les cris des blessés qui agonisaient ou ceux qui se faisaient amputer d’un bras ou d’une jambe… Il avait connu tout cela… Et donc, d’une certaine manière, méritait le respect de l’ancien General.

Il accepta son aide. Cela fit sourire Thomas, qui allait se resservir du whisky mais qui le laissa là, quelques secondes de plus. La réponse du Sheriff, impersonnelle, à la question pourtant très personnelle de l’ancien confédéré, le fit se renfrogner un peu. Plus par réflexion que par réel désaccord ou désintérêt.

« Je ne sais pas… La plupart des soldats confédérés sont retournés à leurs champs, ou aux usines, lorsqu’il ne leur était plus possible de travailler dans les plantations de leurs ancêtres. Nos chefs… Enseignent, ou ont reprit des rôles politiques. Le General Lee est le directeur de l’académie militaire de Virginie, et d’autres anciens Généraux sécessionnistes reprennent des rôles économiques, malgré le fait que nous… Ayons perdus le droit de vote. Dit-il, éteignant un peu sa voix. Une des immédiates décisions après la guerre ayant été la destitution du droit de vote pour tous ceux ayant portés les armes contre les fédéraux. Cela jetait l’opprobre sur les confédérés survivants, et sur la confédération elle-même… Et s’il pouvait comprendre que l’on n’autorise plus un rebelle à voter pour un gouvernement fédéral qu’il aura combattu, cela était un mauvais signal pour la réunification justement. Heureusement, le General Lee s’évertuait à lutter pour cette reprise du droit républicain. « J’ai de gros doutes… Mais le General Ulysse S. Grant à l’air d’y prêter attention… Il est définitivement plus travailleur aujourd’hui que durant nos classes à West Point. Dit-il, souriant en se moquant légèrement. « Le Colonel m’a confié avoir besoin d’aide. S’il m’est impossible de reprendre un rôle dans l’armée, il m’a confié avoir besoin de toute l’aide possible dans la recherche des criminels et des groupes de bandits. Un rôle de combattant et de stratégie, sans doute, que j’ai accepté. Et que je peux vous offrir également, au besoin. »

Owen Cooper

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Lun 13 Mai - 9:45



Toutefois, vous et moi partageons plus qu’aucune autre personne en ce monde…
Le shérif haussa un sourcil, curieux d'entendre de quoi parlait son interlocuteur. Et plus Thomas parlait, plus le fin sourire d'Owen s'étirait sur sa face, malgré lui. Il était lui-même surpris par ce sourire qui n'avait rien de sarcastique aux premiers abords. Ils avaient tous les deux échoués à prendre la vie de l'autre, qu'est-ce que cela signifiait dans les plans de Dieu, si plan il y avait ? Etaient-ils des laissés pour compte oubliés des grandes lignes du Seigneur ? Pourtant omniprésent et omnipotent, rien ne lui échappait. Nous étions des adversaires… Aujourd’hui, que nous le voulions ou non… Nous sommes des frères d’armes.

L'ancien soldat dévisageait Thomas. Ou plutôt, il repassait ses mots dans sa tête, essayant de chercher s'il se sentait insulté de pareilles aberrations ou si au contraire, ça lui permettrait de tourner la page. On lui avait tant de fois rabâché de passer à autre chose et là, Thomas lui donnait une occasion en or. C'était comme si les armes étaient déposées, vraiment, depuis cet instant. Quelle triste vie qu'il avait d'avoir pour plus proche compagnon de route, un ennemi ? Pas de femme à serrer dans ses bras, pas d'enfants à qui apprendre à tirer ; juste un type aussi paumé que lui, avec qui boire un verre. Vous avez... assez bien résumé les quelques minutes de notre première rencontre, répondit Owen qui finit son verre. La gorgée de trop peut-être, il sentait l'engourdissement le prendre petit à petit, annonçant certainement un somme à venir dans les bras de Morphée.

La suite de la discussion était intéressante, en dehors des champs de bataille et de la suie couvrant les visages de ses hommes, Owen découvrait l'être humain derrière l'adversaire. Il aurait pu donner une réponse plus personnelle à la question de Thomas mais l'envie n'était pas là. Pas maintenant. Peut-être que dans quelques semaines, il arriverait à faire la part des choses, en ne mettant pas sur le dos du général toutes les pertes qu'il avait subies. Après tout cette guerre n'était pas la faute de Thomas Powell en personne.
M'sieur Powell, je pense que les femmes n'auront jamais le droit de vote, mais pour ce qui est de vous... ça risque sûrement de changer. Vous savez comment j'le sais ? Il sourit avec amusement, parce que l'homme fait que des conneries. Prends que des mauvaises décisions. Puis allez savoir c'que vous ferez de votre vote si vous l'aviez encore, hm ? une tentative de renversement du pouvoir... ? Il ne se moquait pas, loin de là. Owen Cooper était simplement un défaitiste né de ses sombres années, persuadé que l'être humain en général était un idiot et que les siècles ne changeront pas cela.

Le Colonel m’a confié avoir besoin d’aide. S’il m’est impossible de reprendre un rôle dans l’armée, il m’a confié avoir besoin de toute l’aide possible dans la recherche des criminels et des groupes de bandits. Un rôle de combattant et de stratégie, sans doute, que j’ai accepté. Et que je peux vous offrir également, au besoin.
Le Colonel, quel fougueux soldat ! Le sherif levait les yeux au ciel, cet Anderson avait la motivation d'une tempête à vouloir balayé les crasses de l'Ouest pour un territoire civilisé, le plus vite possible. Ce qui était bien, n'est-ce pas ?
Il a pas perdu d'temps... grommela Owen, pour ma part j'accepte votre aide. J'peux pas refuser. Comme vous l'avez sûrement remarqué, je n'ai que peu d'adjoints et ils sont très jeunes. Inexpérimentés. Ils n'ont pas participé à la guerre civile, ou peut-être depuis les jupons de leur mère. Il avait parlé bas afin que Jimmy ne l'entende pas. Ce p'tit était orphelin, pas la peine d'enfoncer le couteau dans la plaie.

Le sherif se leva, les pieds de sa chaise frottés contre le bois perpétrant un horrible son pour les oreilles. C'était une invitation à disposer des lieux ; il avait du travail à accomplir et c'était pas ses bébés adjoints qui allaient s'y cantonner.
Non pas que vous m'embêtiez, mais j'ai ma patrouille à commencer. Il attrapait son arme pour l'enfouir dans son holster, puis prit son chapeau. Puisque vous êtes officiellement du service, m'sieur Powell, sachez que je m'en vais à Calico dans quelques jours. Le bruit court que le maire réunit tous les hors-la-loi de Californie, le lieu idéal pour des hommes comme nous, hm ?
Il se reprit alors tout de suite et ne laissa aucun doute sur le fait que sa correction n'était en rien une plaisanterie.
Enfin, après le saloon !





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Thomas W. Powell

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Lun 13 Mai - 17:34

Lorsque le Sheriff se lève, Thomas comprends : l’heure n’est plus à la discussion, et l’Unioniste en a plus que souper de la présence de l’ancien adversaire. Pourtant, cette entrevue était enfin devenue agréable : sous l’impulsion de l’ancien Confédéré – et à sa propre surprise – ils avaient découverts des liens les concernant, qu’ils n’auraient sans doute point soupçonnés avant ce jour. D’une certaine manière, Owen était celui qui s’apparentait le plus à un ami, ou même une famille, dans cette ville de criminels et autres rebus de la société. Après tout… Ils avaient connu les mêmes souffrances, les mêmes traumatismes, les mêmes choses extraordinaires… Seul un soldat peut comprendre ce qu’à vécu un autre soldat sous la canonnade, le feu des volées de fusils, la mitrailles de obus, la mort des champs de batailles.

Il se lève, lui aussi, replaçant alors son cache-poussière d’un geste rapide mais ferme. Il fit de même pour son chapeau, et passa une main dans sa barbe, alors que le Sheriff terminait leur entrevue. Une chose l’inquiéta… Ou plutôt, l’interpella… Dire qu’il était du service était extrêmement tendancieux. En tant que chasseur de prime, il faisait effectivement parti du système judiciaire, mais point du service de police local. Faisait-il de lui un… Adjoint ? En quelque sorte ?

« Du service ? » L’interpelle-t-il, curieux, un sourcil arqué. « Je sais que vous êtes à court d’adjoints, mais… Est-ce que ça veut dire que vous me voulez dans votre équipage ? Ou alors voyez-vous mon métier de chasse à la prime comme un atout dans cette ville ? » Demandait-il, afin de clarifier la situation. « Juste pour… Comprendre. »

Mais, tout en attendant la réponse, il prit le chemin de la sortie. Il n’y avait plus besoin de demeurer assis à son bureau pour obtenir cette petite précision sémantique.

Owen Cooper

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Jeu 16 Mai - 23:04



Monsieur Powel avait suivi le mouvement, en se levant à son tour. Il avait senti la fin de leur entretien, si Owen pouvait appeler ça ainsi. Leur rencontre, ou plutôt leur retrouvaille, était une surprise en ce jour que le shérif n'était ni prêt d'oublier, ni capable de raisonner de manière réfléchie pour l'instant. Il était partagé entre un ressentiment lié à la guerre, entre la rancoeur liée à Thomas qui lui avait pris une partie de la mobilité de sa jambe, entre l'impression désagréable d'avoir malgré tout trouvé cette entrevue... agréable. C'étit pénible, de se poser autant de question.

Ce soir il irait au saloon, une fois ivre sa tête radotait moins et Owen se sentait moins pris dans un étau où il étouffait en continu. La souffrance était une fidèle amie, dans sa vie ; loyale et omniprésente, qu'elle soit mentale ou physique, jamais elle ne manquait à l'appel.
Du service ?
L'homme de loi leva les yeux vers Thomas, sans comprendre tout de suite de quoi il s'agissait. Je sais que vous êtes à court d’adjoints, mais… Est-ce que ça veut dire que vous me voulez dans votre équipage ?
Owen ne répondit pas tout de suite, il enfilait sa veste tandis que son ancien adversaire cherchait des clarifications justifiées. Il hocha lentement la tête pour montrer qu'il avait compris le quiproquo ; Owen savait qu'il pensait plus vite qu'il ne parlait, et le fait de mâcher parfois ses mots ou prendre de sérieux raccourcis dans ses discours n'aidaient en rien à éviter les malentendus.
Comme vous dites, répondait le rouquin, je vous vois comme un atout pour la ville. Je suis assez mature pour mettre de côté mes... Quel mot pouvait bien qulifier ce qu'il ressentait vis à vis de ce soldat qui l'avait marqué à vie ? ... propres griefs. Ses bottes aussi se dirigèrent vers la porte du petit bureau, un endroit à l'image d'Owen ; peu lumineux, un peu désordonné, où ça sentait le tabac à plein nez. J'ai peu d'adjoints mais l'arrivée du Colonel et ses hommes me soulagent des affaires les plus compliquées. Mais je dois avouer que les chasseurs de prime me sont indispensables, y a trois mois d'ça y'en a un qui m'a ramené le Leprechaun par la peau du cul, ce p'tit merdeux était recherché depuis des lustres !

A se remémorer ça, il ricana un court instant avant de leur ouvrir la porte. Ah ça il aimait, de brûler une affiche de recherche parce que le salopard attendait que justice soit faite au fond de sa cellule.
Après avoir refermé derrière lui, le shérif mit son chapeau sur la tête.
Garde un oeil à la prison, Allen, fit-il à son adjoint alors qu'il se dirigeait vers vers la sortie.





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Thomas W. Powell

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Sam 18 Mai - 20:23

Les clarifications du Sheriff étaient plus que nécessaires et bénéfiques pour l’esprit de l’ancien général pour qui les verres, empilés consécutivement dans le gosier depuis le début de l’entrevue avec le Sheriff, commençaient à devenir handicapant. Nul doute qu’en cet instant, son degré d’alcoolémie ne ferait que grandir, diminuant ses réflexes, accentuant ses délais de réflexion. Heureusement pour lui, il n’avait ni prime à chasser, ni action à mener… Il lui faudrait donc cuver, ou simplement profiter de tout cela au Saloon, au poker ou au blackjack.

Suivant le Sheriff vers la sortie du bureau, il l’écouta, donc, et comprit. D’une certaine manière, il était satisfait de pouvoir être une aide, ici. Dans l’état actuel des choses, la moindre justification d’existence, la moindre preuve d’humanité, était importante et nécessaire pour justifier sa propre survie. Il lui en serait sans aucun doute reconnaissant, bien qu’il ne le dirait point aujourd’hui. Aujourd’hui, revoir un ancien adversaire qu’il avait tant voulu tuer, et qu’il avait ensuite vu au-dessus de son propre corps meurtri, était trop de douloureux pour pouvoir rendre facile une quelconque réflexion.

Il sortit du bureau, et, devant, sortit sa pipe en bois qu’il bourra d’un tabac fort avant de l’allumer. Lorsque le Sheriff sortit lui aussi, après avoir distillé ses ordres à ses adjoints, Thomas le gratifia d’un geste du chapeau. Il n’y avait pas besoin de plus de mots. Pas aujourd’hui.

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