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 [Sacramento] Le bal des manigances

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Ferdinand Stanford
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MessageSujet: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyMar 26 Déc - 8:59




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  • Participants : Le Gouverneur et sa cousine  @Grace Stanford
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  • Résumé : Le séjour des Stanford à Sacramento

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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyMar 26 Déc - 11:03




Il fallait le voir pour le croire. Dans une grande salle élégante, témoignant du raffinement et du style de l'époque victorienne, la pièce spacieuse qui accueillait des centaines d'aristocrates était décorée d'éléments somptueux et de détails exquis. Il n'y avait que les regards bien rôdés pour voir ces fines lignes d'orfèvrerie monter en arabesque le long des murs tapissés de motifs floraux, ornant l'intérieur avec goût. Un gigantesque lustre était suspendu au plafond, diffusant la lumière chaude reflétée par les bougies et lampes à huile.
Toute cette abondance de richesse était magnifique et quiconque en aurait les étoiles plein les yeux, de pouvoir admirer pareille architecture.
Mais pas Ferdinand Stanford, qui se tenait debout loin du parquet poli destiné à la piste de danse. Il discutait avec un groupe de partisans qui l'avaient soutenu lors des élections, il y a plusieurs années, le hissant au sommet. Au nombre de quatre, les hommes étaient en retrait pour s'éloigner des oreilles indiscrètes.
Vous avez du vivre un enfer, Gouverneur. On vous a certainement demandé de raconter cette histoire encore et encore, et j'avoue vouloir l'entendre dans les moindres détails ! intervenait Richard Fleyman, un membre de l'Assemblée qui dans l'ombre était un vrai baron de la drogue.
Le Gouverneur, d'une humeur de chien ce soir là, affichait un masque parfaitement travaillé. Il avait ce petit sourire que tous lui connaissait bien et qui trompait tout le monde. Ses yeux fusillaient ce connard en costard trois pièces, dont les miettes d'en-cas s'étaient perdus dans sa barbe et nœud papillon. Ils se nourrissaient tous de ce drame, parce que rien d'incroyables n'arrivaient au Sommet de la société. Alors ils jouissaient des tragédies d'autrui.
Je vous raconterai tout ça lorsqu'on sera en petit comité, Richard. Vous pourriez aussi me parler de vos affaires que j'ai ouï-dire, étaient florissantes.
Le ton était amical mais le regard que Ferdinand lançait à son "ami", glacial. Il en voulait à Monsieur Fleyman de lui avoir caché son ascension, comme s'il craignait quelque chose de la part du Gouverneur, qui était connu pour être un homme capable de...s'approprier à peu près tout. Mais Ferdinand n'avait jamais trempé dans les histoires de drogues, son comptable le lui avait toujours déconseillé. Etant un homme sur qui les projecteurs étaient constamment dirigés, il ne fallait faire aucun faux pas. Peut-être serai-je intéressé d'y mettre des parts, si vos chiffres me plaisent... Ces mots rendirent Richard tout pâle, au même moment la musique se fit un peu plus forte, invitant les couples à venir sur la piste.

Excusez-moi, mes amis, dit Ferdinand, j'ai promis une danse à ma chère cousine. Il la chercha du regard, puis la désigna du menton. Ne la trouvez-vous pas absolument ravissante ? La manipulation avait débuté dès l'instant où il avait franchi le seuil du bal. Il avait une idée derrière la tête et ce traître de Fleyman, qui dévorait Grace Stanford du regard sans cacher l'impureté de ses pensées qui traversaient son esprit, allait en prendre pour son grade. De récentes informations avaient fait écho dans l'oreille du Gouverneur et bien que Ferdinand soit à Sacramento pour sauver son honneur et son rang, il en profiterait pour régler d'autres affaires.
Il laissa les trois hommes continuer leur conversation, qu'il savait à présent être dirigé vers sa cousine, jeune femme innocente à la recherche d'un époux. La demoiselle se trouvait près des tables couvertes de nappes en dentelle blanche, disposées autour de la salle et agrémentées de bouquets de fleurs fraîches et de chandeliers en argent. Ceux que Victoria a choisi sont bien plus jolis, pensa naturellement Ferdinand. Une fois à la hauteur de Grace; il s'arrêta et lui tendit une main.

Ma chère cousine, accordez donc cette danse à votre humble cousin.


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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyMar 26 Déc - 16:56



Le contraste entre la richesse de Sacramento et les horreurs qu'ils avaient vécu moins d'un mois plus tôt était saisissant. Ici était la fleur de la civilisation et les ors et les bois ne servaient que d'écrin aux tenues splendides des demoiselles dont les éventails devenaient, le temps d'une soirée, des citadelles que ses messieurs rêvaient de voir tomber.

Rien dans le maintien de Grâce Stanford, magnifique dans la robe violette aux rubans bleus et roses qu'elle portait, ne montrait cependant qu'elle avait jamais quitté ce monde. Quelle âme pouvait deviner qu'elle avait été avertie la veille de leur départ ? Qu'elle avait du subir un long trajet accompagnée d'un cousin de fort mauvaise humeur qui semblait peu enclin à prononcer plus de quelques mots. Personne, car Ferdinand également portait un masque aimable, doté d'un sourire élégant et poli et de yeux d'un froid glacial.

"Oh, Mademoiselle Stanford ! Quelle force avez-vous d'être devant nous après ce que vous avez du subir ! Qui devinerait à vous voir aussi charmante que vous avez échappé de peu à la mort. S'il vous plait, racontez-moi ce que c'est que le Far West ? Mon père pense à y investir vous savez ?" L'homme qui avait fait cette proposition, un dandy autour de la vingtaine qui venait lui proposer une chaise fut interrompu par un autre portant un verre de jus de fruit.

"Allons Mattew ! Où sont vos bonnes manières ! Penser que Mademoiselle aurait envie de se replonger dans ces horreurs maintenant qu'elle en est sortie ! Pardonnez mon camarade, Mademoiselle, il n'a aucune éducation. Peut-être pourriez-vous me dire combien de temps vous pensez rester en ville ?" La question n'était pas anodine et la jeune femme se doutait bien que beaucoup de rumeurs circulaient sur la raison du retour de son cousin dans la société. Sans sa femme de surcroit !

"Venez Grâce !" une jeune femme nommée Julia venait de lui prendre les mains en toute amitié pour l'extraire du groupe d'hommes autour d'elle.
"Ne laissez pas ces goujats vous accaparer. Est-ce que vous avez vu des indiens ? Des indiennes ? On dit que la mode s'inspirera peut-être de ces sauvages l'année prochaine."

Elle avait vu un indien. Elle se souvenait de sa carrure immense et du sang qui gouttait de sa hache. Des images qu'elle n'avaient jamais confiées à personne.

Toutes ces oreilles suspendues à ses lèvres auraient pu effrayer une femme moins expérimentée que la demoiselle. Il n'en était rien. Le mensonge avait été la base de l'éducation de la jeune Stanford. Sa vie n'était que rôles dans lesquels elle avait du se glisser et elle était ici dans son milieu.

Elle baissa ses longs cils sur ses yeux en direction de Mattew, réservant un regard de gratitude à son second prétendant du moment tandis qu'elle portait le verre à ses lèvres entrouvertes avant de montrer un de ses rubans à Julia.

"Voyez, ma tenue reprend les couleurs des colliers de ces dames..." en réalité, c'étaient des rubans corail et turquoise, mais personne ne reprocherait jamais à une demoiselle de broder. "Mais je vous montrerai avec plaisir les vraies découvertes que j'ai faite là bas en matière de dentelle lors d'un gouter plus intime, nous ne voudrions pas voir notre effet gâché par des rivales, n'est-ce pas très tendre amie !"

Elles n'étaient en rien des amies, moins encore des confidentes. Grace connaissait bien Julia, la croisant sans cesse depuis l'enfance et les deux femmes se toléraient, sans plus. Assez pour savoir qu'il n'y aurait pas d'invitation à goûter.

C'est alors que son cousin fendit le petit groupe de ses admirateurs du jour pour lui prendre la main. Doucement, s'appuyant sur les doigts de celui qui lui tenait lieu de tuteur pour la soirée, elle fit une révérence gracieuse, offrant une vue en corolle sur son corps souple et mince de jeune femme avant de se relever timidement, ses joues juste rosies et ses yeux clairs et doux se levant sur la moustache de l'homme.

"Monsieur mon Cousin, l'honneur est plus grand que votre modestie ne l'admettra jamais." Elle se laissa conduire sur la piste et se mit à danser avec toute la légèreté que confère des années de pratiques, le laissant ouvrir la conversation puisqu'il avait décidé de les emmener là, jusqu'à ce moment précis.

Il devait forcément avoir quelque chose en tête. Il ne pouvait en être autrement. C'était un Stanford.

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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyMer 27 Déc - 13:59



C’était une Stanford.

Il ne pouvait en être autrement, à voir le bal des coqs idiots danser autour d’elle, se pavanant de leurs plus belles plumes pour attirer son attention. Mais sa cousine restait de glace, faisant honneur au sang pur coulant dans ses veines. Lorsqu’elle était petite, il ne la voyait pas, les enfants n’étaient pas son domaine de prédilection et il ne savait pas forcément y faire à l’époque. Trop bruyants, trop dispersés. Mais à présent la voilà qui était une jeune femme à l’intellect de pair à son rang et à sa famille. Qu’est-ce que son oncle lui avait appris, pour qu’elle soit prête à entrer dans le monde ? Celui-ci était de la famille, certes, mais avait-il enseigné à sa fille ce qui valait vraiment la peine ? Lui avait-il parlé du pouvoir qu’elle avait entre ses mains ? Ferdinand allait le lui faire découvrir. Il la conduisit au centre de la piste, les regards rivés sur eux. Les ragots avaient voyagé avec eux, jusqu’à Sacramento, expliquant ces yeux de vautours prêts à dévorer sa carcasse. Mais le gouverneur n’était pas homme à courber l’échine, même en position de faiblesse. Sa droiture était sans pareille, le menton bien relevé. Il tenait entre ses mains sa jeune et charmante cousine, une arme fatale si elle était utilisée à bon escient. La luxure, la chair, l’avidité. Les principaux moteurs qui faisaient faillir ses ennemis.

Au milieu de tous les autres couples danseurs et la musique couvrant leur messe basse, Ferdinand ouvrit la conversation. Son regard naturellement tranchant dévoilait un soupçon d’amitiés pour la demoiselle Stanford entre ses bras, qu’il protégerait et entretiendrait tant qu’elle lui serait fidèle. Mais comment savoir si sa loyauté était intact à son égard ?

Savez-vous, ma chère cousine, quel pouvoir vous détenez en tant que femme Stanford ? Il la regarda, la saisissant de cet esquisse au coin des lèvres. Votre père vous a-t-il appris vos forces, ou s’est-il contenté de vous apprendre à sourire bêtement ? A opiner de la tête aux imbéciles heureux de la Société ? A être la meilleure des cavalières, être une bonne épouse ? Toutes des questions auxquelles il attendait une réponse franche. Son oncle avait-il gâché ce potentiel, Ferdinand devrait-il corriger ce qui n’avait pas été fait ? Je veux vous apprendre à sourire, pour mieux manipuler. Je veux vous apprendre à opiner de la tête, pour mieux induire en erreur nos adversaires, leur faire croire que vous êtes d’accord avec leur ineptie. Il se tut, le temps d’un pas de danse où Grace virevolta sous son bras, avant de revenir contre sa froide étreinte. Je veux que vous soyez la meilleure des cavalières pour mieux attirer l’attention, pendant que dans l’ombre, je prépare leur chute. Ferdinand savait que s’ouvrir ainsi sur ses intentions n’aurait que deux effets ; passer ou casser. Il ne cessait de plonger ses yeux dans le bleu cristallin de sa cousine, là où il saurait lire avec exactitude où irait sa fidélité.

Comprenez-vous ce que je veux dire, Grace ?

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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyMer 10 Jan - 10:50



Le pouvoir. C'était l'alpha et l'oméga de la philosophie familiale. La richesse n'étant qu'un instrument de plus dans la recherche de ce bien impalpable qu'ils recherchaient avec la même avidité qu'un ivrogne sa prochaine outre. Le pouvoir. Est-ce qu'elle-même le désirait vraiment ? Oui, tout de même, comme un outil lui permettant d'arriver à son véritable but. La liberté.

En tant que femme, en tant que belle femme, d'une famille connue et reconnue, Grace avait pu remarquer l'effet qu'elle produisait sur ceux qui avaient été ses compagnons de jeu quand elle était plus jeune. Ils s'étaient quittés enfants, eux pour le collège ou pour voyager, elle pour terminer son apprentissage auprès des femmes. Ils s'étaient retrouvés adultes, quand, dans la fleur de ses seize ans, elle avait testé, tenté, appris comment manipuler les désirs de ces étrangers. Elle n'avouerait jamais qu'elle avait eu peur, au début, des tentatives pour lui voler un baiser, un mouchoir, un sourire. Elle ne comprenait toujours pas vraiment ce qu'ils pouvaient bien lui trouver. Pourquoi est ce que tel mouvement les rendait fou de désir ou non. Quand elle se regardait dans son miroir, le soir, tous artifices enlevés, elle ne voyait que Grace. Mais lorsqu'elle mettait corset et robe de soirée, elle était en armure et rien ne pouvait la faire reculer devant ceux qu'elle voyait comme l'ennemi.

"Il m'a appris à être une arme." fit-elle doucement, sa voix chaleureuse, douce et modulée contrastant totalement avec les mots qu'elle prononçait. C'était une réponse presque honnête. Elle savait ce qu'elle devait faire. Mais il ne fallait jamais laisser croire à ces messieurs qu'on était autre chose qu'à leur service. En se disant arme, elle admettait implicitement accepter de se faire guider par un bras plus aguerri que le sien...comme celui de son cousin par exemple.

Allait-il comprendre ? Accepter ? Ou bien avait-il été totalement transformé par la pseudo bonté pure de son épouse ? Une innocence réelle mais criminelle, elle l'avait bien vu. Il aurait mieux valu pour la pauvre torturée de se prendre une balle dès les premières menaces. Avait-il oublié les dangers de la véritable innocence ? Voudrait-il la transformer en une pâle copie de l'épouse qu'il semblait aimer si profondément ? Elle espérait que non. Ce n'était pas son but, à elle. Elle ne croyait pas au bonheur en ménage. Le mariage était un moyen. Une étape. Rien de plus. Et s'il fallait pour cela qu'elle se donne à un inconnu, et bien so be it.

Elle n'était plus romantique.

"Je comprends, Monsieur mon Cousin. Vous voulez m'aiguiser et vous vous demandez si j'accepterai d'être votre arme."

Elle tournoya sans difficulté, revenant vers lui. Doucement, relevant les paupières, elle le laissa plonger son regard dans le sien. S'ils n'avaient pas été parents, un tel échange aurait fait jaser. Leur lien de parentée les dispensaient heureusement de sauvegarder ce genre d'apparence.

"Je le serais, Ferdinand, tant que vos combats n'entrent pas en contradiction avec ceux de mon père."

Mettre une condition était une bonne façon de convaincre de son honnêteté. Son cousin n'était pas idiot et n'aurait jamais cru une reddition complète. De plus, c'était vrai. Elle avait besoin que son propre statut ne soit pas remis en cause et devait donc une fidélité première à sa propre famille. Il pouvait le comprendre. Du moins elle l'espérait.

"Mais dites-moi, qu'aurais-je, moi, à retirer de ces batailles ?"

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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyMer 10 Jan - 13:58




Sa cousine lui affirma avoir reçu l'apprentissage nécessaire pour être digne d'une Stanford. Etre une arme n'équivalait pas à être réduite au rôle de marionnette, c'était bien plus qu'un jeu d'acteur. Elle donnait son consentement pour y jouer, ce n'était pas à son insu. Bien sûr, qu'elle eut été d'accord ou non n'avait que peu d'importance pour Ferdinand, il aurait alors trouvé une machination pour la plier à ses désirs, même si agir de la sorte avec son propre sang lui répugnait. Ainsi donc son oncle n'avait pas été totalement inutile dans les rouages de leur arbre généalogique. C'était surprenant, il aurait plutôt misé sur sa tante, une femme froide qui n'était pas vraiment portée sur la maternité. Mais soit, chacun ayant fait ses devoirs, Ferdinand put au moins se défaire de ce travail.
Je comprends, Monsieur mon Cousin. Vous voulez m'aiguiser et vous vous demandez si j'accepterai d'être votre arme.
Le Gouverneur sourit face à cette drôle de franchise. Plus il découvrait sa cousine, plus il l'appréciait. Elle n'avait plus rien à voir avec cette enfant surexcitée dansant et allant dans tous les sens, le jour de son mariage où d'une certaine façon, elle entra dans le monde. Son épouse étant ce qu'elle est, il ne pouvait voir en elle l'alliée dont il avait parfois besoin. Appelez moi Ferdinand. Grace, elle, était capable de comprendre et d'accepter des choses frôlant les limites de l'indécence, de la convenance... Parce que la but était connu. C'est bien ça, répondait le politicien qui souriait à la femme dans ses bras. Leur teint, leur cheveux, leur regard ; tout était un écho à leur nom identique, connu de tous dans ce bal. C'était une première pour la haute société qui pouvait admirer le gouverneur dansant avec une autre que son épouse. Avant Victoria, il ne faisait danser personne, se montrant indisponible. Mais jamais il ne rentrait seul de ces fêtes luxueuses et ennuyeuses, une fille avait toujours tôt fait de tomber dans ses filets. Certaines comme lui, ne voulant que s'amuser, d'autres pensant que Ferdinand tomberait amoureux de leur insignifiance. Puis, quand il fut homme marié, il n'y avait plus que Victoria pour être étreinte dans ses bras. Pourquoi danser avec une autre lorsqu'on avait trouvé la perle rare ?
Aujourd'hui et pour la première fois depuis longtemps, c'était en Grace Stanford qu'il vit une alliée à devoir chérir.
Je le serais, Ferdinand, tant que vos combats n'entrent pas en contradiction avec ceux de mon père. Il rit, non pas parce qu'elle dit une grossière bêtise mais parce que la lucidité avec laquelle sa cousine avait prononcé ces mots le prit de court. C'était qu'elle avait conscience que son cousin pouvait aller très loin... Trop loin. Mon oncle n'a pas mes ambitions, Grace. Et nous n'évoluons pas dans les mêmes cercles. Ces projets sont saufs, soyez rassurée.
La musique continua, un pas en entrainant un autre. Les couples évoluaient sur la piste, sous les regards des prochains à prendre la piste.
Mais dites-moi, qu'aurais-je, moi, à retirer de ces batailles ?
Que voulez-vous ? renchérit Ferdinand. Il n'attendait pas moins d'une Stanford qu'elle demande une contrepartie. Le contraire aurait été très décevant, mais jusque là, elle ne l'avait encore pas déçu. Réfléchissez-y. D'ici là, reprit le politicien, voyez-vous cet homme à notre gauche, près des champagnes ? Il attendait qu'elle feigne observer les jolis lustres dans la direction indiquée. Elle pouvait alors apercevoir un monsieur d'une quarantaine d'années qui la reluquait sans se cacher. C'est Richard Fleyman et j'ai de bonnes raisons de croire qu'il joue, depuis dès années, dans les deux camps. Démocrate le jour et partisan de l'emblème Stanford, républicain la nuit cherchant à prendre la place sur le siège brûlant de la Californie. Il ne manquait à Ferdinand que des preuves de sa culpabilité. Grace, je veux que vous vous laissez approcher par lui. Il est important qu'il fasse le premier pas et qu'il sente avoir le contrôle sur vous. Après le bal, s'il vous invite, acceptez. Je ne serai jamais loin. Ses yeux verts toisaient les prunelles bleues de la jeune femme. Il ne l'abandonnerait jamais à son sort, seule entre quatre murs avec cet être abject. Faites moi confiance. Son honneur resterait sauf, mais elle devrait lui donner quelques miettes afin de l'appâter jusqu'à son nid...

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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyJeu 11 Jan - 10:28



Elle n'avait pas les mêmes ambitions, c'était vrai. Cela l'était moins pour sa mère pour qui l'apparence sociale était plus importante que tout. Mais la place des femmes était dans l'ombre de leurs époux et il ne fallait pas les nommer, moins encore à un homme qui ne pouvait pas comprendre l'espèce d'ambition que poursuivaient le sexe dit faible. Etaient-elles moins politiques parce qu'elles ne pouvaient pas prétendre à des positions publiques ou bien plus encore car il leur fallait demeurer dans l'ombre ? Grace l'ignorait encore pour le moment. Peut-être le découvrirait-elle un jour. Quand le combat pour sa liberté serait terminé et qu'elle pourrait concentrer son énergie sur autre chose qu'être maîtresse de sa propre maison.

Que voulez-vous demanda son cousin devant sa dernière condition. Il ne laissa pas répondre, lui enjoignant d'y réfléchir. Il avait raison. Il faudrait qu'elle trouve quelque chose d'assez précieux pour qu'il voie qu'elle ne plaisante pas mais qui ne révèle rien de son propre agenda. Se marier aurait été trop facile. Il le lui avait déjà promis. Elle ne perdrait pas une faveur a demander ce qu'on lui donnait déjà.

Entrant dans le vif du sujet, son mentor lui désigna un homme. Bien plus âgé qu'elle, proche de l'âge de son père mais cela ne l'étonna pas. Les hommes aimaient la chair fraiche et tendre. Elle avait déjà été approchée par plus âgé encore, voire des veufs aux enfants de son âge à elle. Feignant de s'intéresser à la décoration, elle glissa ses pupilles claires sur l'inconnu qui la regardait avec une avidité qui la fit frissonner un peu. La luxure n'était pas un appel qu'elle connaissait encore.

"Monsieur Fleymann" fit-elle en baissant modestement les yeux, se forçant à rougir comme si avoir aperçu cet inconnu éveillait en elle un émois naissant. S'il l'observait autant qu'il semblait le faire, il le noterait peut-être et chercherait à lui parler. "Qu'aime-t-il chez une femme ? Cherche-t-il à sourire ou préfère-t-il les ingénues ? Est-il le genre d'homme à aimer les poursuivre, préférant la chasse à la capture ou bien veut-il se persuader de sa propre irrésistibilité en faisant se pâmer les demoiselles devant son charme ? Est-il marié ? Veuf ? Tout ce que vous pourrez m'indiquer m'aidera à rentrer dans mon rôle."

Il était certes intéressant de savoir qu'il jouait sur plusieurs tableaux politique mais parler de partis n'avait jamais aidé personne à séduire.

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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyVen 12 Jan - 10:21




Sa jeune cousine entra rapidement dans le vif du sujet. C'était une réaction à laquelle Ferdinand ne s'était pas attendu, peut-être qu'il voyait davantage de résistance, au moins feintes ? Mais ce n'était pas le cas et, ce n'était pas pour lui déplaire. Grace lui demanda quel genre de femme plaisait à Fleyman et à cela, il pouvait fort bien y répondre. Durant des années, les deux hommes côtoyaient les mêmes soirées restreintes à un public trié sur le volet parmi la haute société. Des époux le jour qui forniquaient avec leur maîtresse la nuit, pouvaient boire et fumer sans craindre l'oeil désapprobateur de leur femme. A cette époque, Ferdinand était célibataire et s'amusait d'amante à amante, toutes aussi attrayantes les unes que les autres, mais toutes aussi écervelées. Il est marié, mais n'a plus touché sa femme depuis qu'elle lui a donné deux garçons. Il a de nombreuses maîtresses mais change régulièrement lorsqu'elles... prennent de l'âge. Ferdinand fixa Grace, qui comprenait maintenant que sa jeunesse et sa peau délicate étaient ses plus grands atouts. Richard est un prédateur, il aime tourner autour de sa proie jusqu'à ce qu'elle soit piégée et capitule, après quelques vaines résistances pour accroître son sentiment de domination. A nouveau, la musique invita Ferdinand à faire tournoyer Grace dans sa robe qui enchantait sa silhouette de jouvencelle. Lorsqu'elle revenait contre lui, il poursuit. Il voudra vous toucher, vous embrasser, vous inviter dans sa couche. Cela peut prendre plusieurs jours pour en arriver là, ce qui vous laisse le temps de lui sous-tirer les informations dont j'ai besoin. Son regard couvait sa jeune cousine, d'une bienveillance qui pouvait paraître inhabituelle chez Ferdinand, mais il n'en était rien ; pour un membre de la famille Stanford, il ne connaissait aucune limite.
Ne soyez pas effrayée, Grace. Ce ne sera qu'un jeu, et dans la famille, nous aimons jouer non ? dit-il en souriant. Vous n'aurez pas à souiller votre pureté pour ce traître, croyez-moi. Mais pour que ça marche, il vous faudra donner des méfaits à mon sujet. Parlez-donc de ce qui nous amène ici, de la faute
La musique s'adoucit, sonnant la fin de la danse. Le cavalier salua sa cavalière dans une courbette, puis il s'approcha de la blonde, pour une dernière remarque qui sonna plus comme un ordre. Bien évidemment, cela reste entre nous, Grace.
Le Gouverneur quitta la piste de danse et rejoignait un groupe de politiciens amicaux qui l'appelaient déjà à venir discuter du prochain rendez-vous, dans les jours à venir, qui allait confronter Ferdinand face au président de l'Assemblée. D'autres partisants démocrates seront bien sûr présents, en petit comité ; grâce à tous ses contacts privilégiés, Ferdinand avait pu ne pas ébruiter cette affaire.
Pendant ce temps, de l'autre côté de la salle, Richard Fleyman avait toujours les yeux rivés sur la jeune cousine du Gouveneur. Des idées lui tiraillaient l'esprit, entre l'envie de nuir à Ferdinand en salissant la jeune femme et la mettant dans une situation inconfortable... ou la séduire, tirer avantage de cette relation secrète et le nuire depuis l'intérieur sans que Ferdinand ne s'y attende. Il savait de Grace Stanford qu'elle avait été amenée à vivre auprès de son cousin un temps à Crimson, la tragédie de son prétendant mort en mer était connue de tous. Elle était donc une jeune femme au coeur brisé dont il serait plus que ravi de profiter. D'elle, de sa proximité avec Monsieur Stanford.

Mademoiselle Stanford ? Le sourire de Richard s'élargit avec vigueur sur sa bouche, surplombée d'une large moustache légèrement grisonante. M'accorderiez-vous la prochaine danse ? De près, elle paraissait aussi fragile et délicate qu'une poupée de porcelaine...

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MessageSujet: Re: [Sacramento] Le bal des manigances   [Sacramento] Le bal des manigances EmptyMer 31 Jan - 15:45



Ferdinand avait été direct avec elle. Depuis le début, il la traitait avec une franchise un peu brusque qui pouvait passer pour de la confiance. Assez Stanford pour ne pas être dupe de ce genre de manoeuvre, la jeune femme avait tout de même décidé de lui répondre sur le même ton. Elle venait, en quelque sorte, d'accepter d'être son arme pour le moment présent, ce n'était pas pour se la jouer stupide et ingénue. Autant rentrer directement dans le vif du sujet et montrer au contraire qu'il pouvait avoir confiance en elle pour saisir les subtilités de son jeu et l'épauler au mieux. Ils avaient besoin l'un de l'autre, pour le moment. Il serait temps d'aviser quand ce ne serait plus le cas. La jeune femme avait évidemment d'autres atouts bien cachés derrière son sourire et ses grands yeux clairs. On ne mettait pas tous ses œufs dans le même panier quand on voulait survivre.

Ainsi, donc, l'homme aimait les femmes jeunes et ingénues. Il faudrait se montrer enfantine. Il aimait la traque, il faudrait donc résister vainement quelques temps. A voir pour la partie victoire car si elle avait confiance en son cousin pour beaucoup de choses, Grâce savait qu'il ne fallait jamais remettre sa réputation entre les mains d'un homme, fut-il gouverneur de Californie. Eux qui n'en avaient pas à perdre oubliaient souvent à quel point cette ressource était précieuse pour une jeune célibataire. Elle continua à danser, s'éloignant sans y penser puis revenant dans les bras de Ferdinand qui reprenait, cherchant à la rassurer.

Certes, elle n'était jamais allée plus loin qu'un ou deux baisers volés quand elle était encore en recherche d'un fiancé - et évidemment pas depuis son deuil qui était trop récent - mais elle savait ce qu'elle faisait. Elle était une Stanford. Elle ne reculait pas devant la difficulté ou la peur. Elle lui sourit en retour, dévoilant ses dents blanches.

"Votre confiance en mon éducation m'honore, Monsieur. Je ferai de mon mieux. Je serai dans tous les cas bien incapable de donner quelconque indice qui puisse vous mettre en délicatesse puisque bien que vivant sous votre toit, vous ne m'avez jamais rien confié que le grand public ne sache pas déjà."

C'était une petite pointe, une remarque qu'elle avait conscience du grand cloisonnement et du manque profond de communication de son supérieur. Elle ne savait même pas ce qu'elle faisait ici, quant à la "grande faute", elle en avait une idée, bien entendue, mais parcellaire, n'ayant reçu une confidence sur les événements du cabinet.

Il n'était plus temps de bavarder malheureusement. La musique s'adoucit et Grace fit une profonde révérence en réponse au salut poli de son mentor. Le laissant partir, elle s'avança comme il l'était prévisible, en direction du bar pour prendre un verre de ponch quand une voix la fit se retourner. Elle rosit, enfant prise en faute, avant de s'incliner à nouveau bien bas.

"Oh, Monsieur...je ne sais..." elle regarda autour d'elle comme si elle cherchait l'approbation d'une personne invisible qu'elle ne trouvait pas "Comprenez, votre invitation me fait grand honneur mais...je... je ne sais pas s'il serait bien...venu que je danse avec un autre homme que ceux de ma famille ou de..." elle laissa sa voix se briser sous le coup d'une émotion, baissant à nouveau un regard qu'elle avait levé vers sa proie "celle qui aurait dû être la mienne" termina-t-elle dans ce qui pouvait très bien être un sanglot.

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