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 Retour vers le passé | Jamie & VIctoria

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Victoria Stanford
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MessageSujet: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptySam 23 Déc - 11:17




  • Type de RP: Normal
  • Date du RP : 20/04/1866
  • Participants : @Jamie Anderson & @Victoria Stanford
  • Trigger warning : AUcun
  • Résumé : Jamie est cordialement invité à dîner par Victoria qui espère, en sa compagnie, se remémorer un peu de son innocence et de sa jovialité.



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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptySam 23 Déc - 11:19




Mettre les petits plats dans les grands était un Art. Victoria avait reçu cet apprentissage de sa mère qui l’avait, elle-même, reçu de sa propre mère avant cela. Recevoir n’était pas uniquement un talent car être une hôtesse d’exception s’apprenait au fil des ans et des erreurs. Au-delà de son souhait de faire honneur à Charlotte Davis en appliquant ses enseignements, elle désirait chasser définitivement la morosité qui l’animait et qui habitait sa demeure depuis plusieurs semaines. Les derniers stigmates de l’attaque menée par les truands s’effaçaient peu à peu, rendant à la merveilleuse demeure des Stanford sa superbe. Les fenêtres brisées avaient été remplacées dans leur entièreté, et les battants de bois changés provisoirement dans l’attente d’en sculpter d’autres afin de rendre aux portes de la bâtisse leur identité première. La cuisine était la pièce qui peinait le plus à renaître de ses cendres, littéralement. L’incendie maîtrisé qui avait été déclenché dans cette partie de la maison avait noirci quelques poutres et détruit plus d’un objet. Pour autant, les travaux étaient menés par de nombreux artisans qui avaient à la fois à cœur de bien se faire voir par le Gouverneur, mais aussi rendre à son épouse un brin d’envie et de vie pour lui permettre de se sentir mieux chez elle. Et bientôt, sa solitude ne serait plus.

Monsieur Tiffany était en vie, pansant ses plaies à Bodie. La lettre avait été adressée à Ferdinand mais son absence avait poussé Jenson à en ouvrir le contenu, dévoué à son maître pour assurer son courrier et ses secrets en son absence. Cependant, cette lettre, il l’avait fait parvenir entre les mains inquiètes de Victoria qui avait senti un poids s’envoler. Elle n’aurait pu que se sentir coupable si quelque chose d’ignoble lui était arrivé. Elle avait donc permis à ses hommes de main de se rendre dans la petite ville, remettant un pli à son intention en lui affirmant qu’il était toujours autant le bienvenu. Ce ne serait plus qu’une question de jours avant qu’il ne rentre, désormais. Elle appréhendait autant qu’elle avait hâte de ces retrouvailles, ne souhaitant plus entendre ses propres soupirs dans les larges espaces vides de sa maison. Et pour autant, la personnalité du jeune homme risquait de compliquer bien des choses…

Pour l’heure, les cuisines s’affairaient et les valets s’activaient à préparer la venue d’un invité d’exception. Rares étaient les dîners officiels en ces murs, la plupart du personnel découvrant avec joie la pression d’une telle échéance et se donnant plus encore pour satisfaire celle qui était si bonne avec eux et qu’ils avaient tous trahi en laissant Ferdinand distiller son poison dans leur esprit. Tous avaient à cœur de rendre Victoria Stanford plus heureuse, inquiets pour son bien être et pour celui du tant attendu enfant qui prenait place dans son ventre. La table avait été dressée pour les deux couverts qu’il y aurait à servir. L’endroit avait été fleuri et rafraîchi dans son ensemble, dissimulant les rares traces de l’attaque restantes. L’idée était de faire oublier à Victoria Stanford sa morosité et ses peurs qui hantaient les nuits de tous à travers ses hurlements de terreur. Et pour lui tenir compagnie, qui de mieux que l’homme qui avait la charge de son bienêtre et de sa protection en l’absence de son époux ?

Le Colonel Anderson faisait l’unanimité parmi ceux qui avaient eu à le côtoyer, de près ou de loin. Ses hommes, qui partageaient quelques mots avec le personnel de maison, n’avaient de cesse de le couvrir d’éloges et tous s’étaient accordés à voir en lui l’honorable soldat qu’il était en effet. Tous, à l’exception du Majordome de la maison. Jenson ne souhaitait que l’harmonie entre les Stanford, désireux de protéger son maître de lui-même et sa jeune maîtresse des émotions explosives de celui-ci. La dernière entrevue du couple s’était achevée en un drame et il s’en sentait coupable et responsable. Il avait failli à son devoir et si Ferdinand n’était plus là pour recevoir ses conseils, Victoria les refusait en bloc, adoptant avec lui un comportement qu’elle n’avait alors encore jamais eu, glaciale reine se voulant plus tyrannique qu’altruiste. Il ne lui en tenait pas rigueur, sachant ses torts et connaissant la racine de sa rancœur, mais espérait la voir s’apaiser et, éventuellement, lui pardonner d’autant plus qu’il savait que le traitement de sa maîtresse à son égard lui coûtait plus qu’il ne le blessait. Pour autant, il voyait en ce dîner un danger dans ce qu’il tentait de garder coûte que coûte. Il aurait été bien aveugle de ne pas se rendre compte de l’évidence : Victoria avait un passé commun avec cet homme. Bien qu’il n’en connaisse la teneur, il avait capté la manière dont tous deux semblaient fort surpris de se retrouver et cette appellation première si familière. Il devait se montrer prudent vis-à-vis de ce dîner et tâcherait de faire savoir à sa maîtresse si les choses pouvaient être doucement dangereuses. Après tout, si monsieur Stanford finissait par entrevoir des regards qui lui déplaisaient, ce ne serait pas au Colonel qu’il s’en prendrait, comme lors de cette fâcheuse histoire avec le docteur Riagal – qui profitait d’ailleurs de l’absence du maître de maison pour faire valoir son amitié profonde à la jeune femme sous l’œil protecteur du Majordome.

Victoria, elle, dirigeait la maisonnée d’une main ferme et d’une voix douce. Chacun avait sa tâche à accomplir et se devait de le faire. Elle avait revêtu une robe bleu clair, fort travaillée, qui mettait joliment en valeur ses épaules doucement dégagée, bien que toujours pansées. Elle n’avait pas honte de montrer cela, pas en ses murs où des gens de confiance demeuraient présents et où tous pleuraient le terrible sort que cette torture avait été. Les fils lui seraient bientôt retirés, fin d’un moment pénible qui pourrait entamer le début d’une reconstruction certaine. Ses longs cheveux châtains avaient été remonté en un chignon complexe où les boucles s’entremêlaient. Son cou était orné de l’un des précieux colliers que Ferdinand avait sus lui offrir et qui mettait en avant le bleu de ses yeux par les topazes qui le constituaient. Prête, elle ajustait un bouquet de fleurs qui avait été déposé sur l’une des tables d’appoint du petit salon de musique. Son invité ne saurait tarder et elle avait plus que hâte de partager un instant intimiste en sa compagnie, enchantée à l’idée de réveiller un passé aussi doux qu’il pouvait être amer, ne mesurant pas encore à quel point le ressasser pourrait lui coûter.


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptySam 23 Déc - 22:03

...

Retour vers le passé
avec Victoria Stanford



Le soleil surplombait le ciel en cet après midi où Jamie était dans sa chambre, allongé dans un lit au confort modeste. Il n'était qu'un homme fatigué après des journées de labeur à reconstruire, en compagnie des citoyens de Crimson, la ville. L'église était achevée et d'autres bâtiments suivaient les uns après les autres. Quand des centaines d'hommes se portaient volontaires, rien ne trainait des semaines et aussitôt les traces laissées par l'attaque disparurent petit à petit. Mais ce n'était pas à tout ça que Jamie pensait alors qu'il était avachi sur ses couvertures, froissant son uniforme bleu foncé. Dans sa main, il tenait la lettre de Victoria. Lue une dizaine de fois, reniflée jusqu'à ce que le parfum s'évapore, admirée pour sa calligraphie et ses mots tendres. Il s'était imaginé la jeune femme lui écrire, assise à un bureau rangé, la plume entre les doigts. L'avait-elle fait tôt dans la matinée, alors que les oiseaux chantaient ?
Un après-midi, en buvant son thé ?
Le soir, lorsque le calme d'une nuit paisible porta son initiative ?
Après une longue inspiration  à organiser ses pensées et il devait le faire vite, parce que l'invitation à diner qu'il avait accepté se tenait ce soir au domaine. Il était fou de penser qu'une unique femme avait la capacité de le rendre si... désarmé. A l'heure actuelle il n'était plus le colonel, mais juste un homme vacillant entre honneur et frustration, entre présent et passé...

Plus tard dans la journée,
Jamie s'était rendu à son bureau, où un bouquet l'attendait patiemment. Le jour où il répondit à la lettre de Victoria, il était allé en repérage dans les coins de désert fleuris. Pas de pivoines pour Madame Stanford, mais elle mettrait en vase des coquelicots de Californie et des achillées mélangées à des Iris de Douglas. En les offrant, il hésitait à raconter une anecdote véridique les concernant, comme par exemple que les natifs se servaient des pétales robustes de cette plante pour tisser des filets de pêche et des cordes.
Jamie avait lutté contre l'envie d'offrir plus que des fleurs. Il ressentait le besoin de montrer à Victoria à quel point elle lui avait manqué. Un simple bouquet sauvage cueilli au milieu du sable et de la poussière ne démontrait en rien l'étendu de ses sentiments et finalement peut-être que c'était mieux ainsi. Un présent ne serait pas passé inaperçu au regard du personnel du domaine ou même de l'épouse du gouverneur en personne. La première fois qu'il s'était présenté à sa porte, c'était avec un énorme bouquet... ce soir le contraste serait piètre.
Une voix fit irruption dans son esprit, perturbant l'engrenage de ses pensées. Le colonel se tourna dans sa direction et détailla le lieutenant Harris, sur le seuil de la porte. Ils étaient devenus de bons amis avec le temps et même lorsqu'ils portaient leurs galons, une fois seuls, ils leur arrivaient de mettre de côté la hiérarchie.
- Vous êtes sur le départ, mon colonel ?
- Pas encore... Dans cinq heures.
- Alors pourquoi êtes-vous déjà prêt ? Jamie sourit et hocha de la tête en détournant les yeux, pour aller prendre place sur son fauteuil. Un siège bien moins luxueux que ce qu'il avait pu voir chez le Gouverneur mais très confortable.
- Très drôle, Harris. Le jeune lieutenant approcha du bar et en sortit un verre, puis le déposa sur le bureau. Le liquide ambré versé à l'intérieur était une invitation pour son supérieur à se détendre.
- Mon colonel, en tant qu'ami, je vous conseille de boire ça cul sec avant de prendre la route.

En début de soirée, Jamie quittait le Fort pour se rendre au domaine. Il comptait profiter de ce déplacement pour prendre connaissance des rapports sur la surveillance des terres de Stanford. Une pierre, deux coups... Le soldat secoua la tête. Il raisonnait comme un militaire, c'était plus fort que lui.
La tension grimpait quand l'ombre imposante du domaine domina l'horizon. La bouffée d'air frais avait été la bienvenue quand il posa un pied à terre et qu'un garçon d'écurie proposa d'accompagner le cheval. Jamie le lui laissa volontiers puis avisa le bouquet de fleurs qui avait souffert du trajet.
- C'est pas vrai... Il avait fait de son mieux pour ne pas qu'elles s'effritent mais le galop de l'étalon avait eu raison de leur délicatesse. Impossible pour Jamie de se présenter sans rien, alors dans un dernier élan d'espoir il regarda autour de lui. Le ciel avait commencé à faire sombre mais les fleurs près de la grande maison étaient toujours visibles. Honteux mais désespéré, il se mit à chercher de quoi étoffer son cadeau à la beauté sauvage, perché au-dessus des haies du richissime couple. Sept minutes lui avaient été nécessaire pour combler les vides et les imperfections.

Comme les trois coups de bâton donnés par le régisseur au théâtre, Jamie frappa par ce même nombre contre l'épaisse porte blanche. Sans surprise, le majordome se présenta à lui et le Colonel jurait voir dans le regard du vieil homme un ressentiment, à moins que cela ne soit autre chose ? Par tous les saints, l'avait-il vu se servir dans les fleurs du jardin... ? Chassant cette idée, il se mit à suivre monsieur Jenson, qui lui informa que Madame l'attendait dans le petit salon.
- Le Colonel Anderson, Madame. Celui qu'on annonçait, salua la maîtresse de la maison en s'inclinant. Le majordome se retira vers un coin et Jamie l'oublia aussitôt.
- Madame Stanford, dit-il en regardant la somptueuse toilette qu'elle portait. Vous êtes... Incroyablement belle, vous avez l'air si épanoui, pensait le soldat. Il s'avança pour se poster droit devant elle, sa main venant s'enquérir délicatement de celle de Victoria. D'ici, il avait une vue parfaite sur le cou dégagé de la dame et son grain de peau en apparence si doux. Permettez-moi de souligner la grâce avec laquelle vous portez votre robe ce soir. Elle met en valeur votre beauté d'une manière exquise. Et y déposa un baiser, sans détourner ses yeux des siens.

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyDim 7 Jan - 18:40




Les trois coups résonnèrent jusqu’à la pièce où elle se trouvait, faisant écho aux battements réguliers et emballés de son cœur. Sans qu’elle ne puisse le contrôler, ses lèvres s’étaient étirées alors même qu’il lui semblait plonger dans un passé soudainement bien proche. Un passé dans lequel elle se plaisait à être elle-même, s’accordant quelques faux pas et désireuse, simplement, de voir cet homme sourire face à son charme. Pour mieux se donner contenance, elle continua à ajuster un bouquet qui était déjà plus que parfait, tâchant de respirer avec lenteur et profondeur, ne sachant si elle pouvait s’octroyer le droit de cette légèreté perdue depuis qu’elle avait épousé le nom des Stanford. Était-ce la faute de Ferdinand ? Elle en doutait, s’étant elle-même poussée à l’excellence et à la perfection, ne s’accordant plus le droit à l’erreur et acceptant le blâme si elle devait en commettre. Aussi, les attentes de Ferdinand s’étaient placées là où elle avait accepté de les mettre. Cette pression quotidienne, cette fatigue à s’essayer à être mieux qu’elle ne l’était déjà, voilà qui s’était envolé en même temps que lui, dans son départ pour Sacramento. Et Victoria, doucement, redevenait davantage la jeune miss Davis plus que madame Stanford.

Les pas se firent entendre depuis le hall et la jeune femme avait méticuleusement relevé le regard pour que ses iris claires se posent sur son invité avec lenteur. Le colonel Anderson, Madame. Les lippes rosées de la maîtresse de maison dessinèrent un sourire doux, plus rare qu’on ne pouvait le croire ces derniers temps. Après tout, les bonnes nouvelles se succédaient et elle ne parvenait que trop bien à éviter de penser au désastre que représentait son couple, à cette heure. Ils règleraient cela quand Ferdinand rentrerait. Car il rentrerait, il le lui avait assuré.

Le colonel s’inclina avec respect et politesse face à la présentation. Madame Stanford. Comme elle aurait eu envie de l’inviter à ne pas s’embarrasser de ces politesses, lui qui avait été suffisamment proche d’elle pour s’épargner ces dernières. « Colonel, soyez le bienvenu. » C’était un peu ridicule quand on savait que l’homme avait assuré au Gouverneur s’occuper personnellement de la sécurité de son épouse. D’ailleurs, c’était au nom de tout ceci qu’il avait été aisé pour elle de justifier cette invitation et, elle l’espérait, Ferdinand l’en féliciterait d’avoir été si avenante. Vous êtes… Elle haussa les sourcils, suspendue à ses lèvres, prête à tout entendre venant de sa bouche. Pourtant, il demeura bien incapable d’achever sa phrase, laissant Victoria dans un profond désarroi qui prit fin quand il s’avança vers elle. Ses prunelles ne pouvaient se détacher de son regard pénétrant, forcée d’inspirer avec plus de profondeur pour s’assurer d’être encore bien en vie. Puis, les doigts de Jamie vinrent doucement effleurer sa peau, la main délicate de la jeune femme se retrouvant dans la sienne, comme si, soudainement, elle en était la captive bien heureuse. Les souvenirs semblèrent alors rejaillir de ce passé brûlant d’une passion qu’elle devait pourtant taire, déglutissant avec peine devant le regard de cet homme qui semblait, lui aussi, avoir plongé pour mieux la retrouver, dix années plus tôt.

Permettez-moi de souligner la grâce avec laquelle vous portez votre robe ce soir. Elle met en valeur votre beauté de manière exquise. Portant la main de Victoria à ses lèvres, il vint lui offrir le contact délicat de celles-ci, forçant la jeune femme à entrouvrir les siennes, aspirée par l’instant. Elle en demeura muette, incapable de parler, totalement happée par l’instant et par l’entremêlement du passé et du présent. Fort heureusement, son ombre veillait à ce qu’elle ne puisse entièrement basculer. Jenson se râcla la gorge dans un son si prononcé qu’elle manqua presque de sursauter, cillant un instant, tout en souriant avec allégresse. « Je.. Vous me flattez, Colonel. Vous savez comme je n’ai jamais su entendre les compliments sans que mon teint ne prenne quelques couleurs… » Elle aurait aimé laisser sa main dans la sienne des heures durant et, pourtant, avec autant de douceur que de regrets, elle la fit glisser contre la sienne pour mieux lui échapper, caresse délicate et bien trop courte. Avisant le bouquet de fleurs qu’il tenait, elle releva vers lui un regard par-dessous ses longs cils. « Et je constate que vous vous rappelez également de mon attachement pour les belles fleurs. »


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyLun 8 Jan - 10:11

...

Retour vers le passé
avec Victoria Stanford



Le raclement de gorge du majordome était venu à un moment opportun car le Colonel ne s'était pas senti capable de couper court à leur regard croisé. Son coeur avait fait des bonds déchainés lorsque ses lèvres touchèrent la peau délicate de celle à qui, dans un autre temps, il avait fait la cour.
Les compliments qu'il avait adressés à la maîtresse de maison, Jamie les savait parfaitement respectable. A présent que Victoria était mariée, ils avaient plus de libertés que lorsqu'aucun anneau ne brillait à son doigt. D'ailleurs toute cette richesse qu'elle portait sur elle, ce toit sous lequel ses pas s'épanouissaient... il le savait, jamais il n'aurait pu lui offrir tout cela. Ensemble leur vie aurait été aisée et elle aurait toujours été en sécurité, mais jamais à ce point dans une abondance sans limite. Le salaire d'un militaire, qu'il soit gradé ou non, restait toujours modeste.

- Et je constate que vous vous rappelez également de mon attachement pour les belles fleurs.
Il sourit. Ses yeux se baissaient sur le bouquet de fleurs dans sa main et il se demanda s'il devait avouer ou non avoir pris quelques unes dans leur jardin. Jamie se connaissait, il savait que tout finirait par sortir de sa bouche un moment donné ! Il attendrait juste le moment parfait. En attendant il tendit à son hôte l'humble présent. - Je me rappelle tout vous concernant, avait dit le Colonel avec toute la simplicité dont il pouvait faire preuve. C'était bien parce qu'il n'avait rien oublié de leur idylle passée, au goût d'inachevé, que c'était dur de la voir avec l'interdiction d'approcher de trop près, d'être trop familier... - Elles n'ont rien du premier bouquet que j'ai pu vous offrir il y a dix ans, mais j'espère qu'elles vous plairont tout autant car elles vous sont offertes avec la même dévotion. Tout était pris à cœur et toute cette histoire était bien trop personnelle. Jamie n'avait pas pesé ses mots avant de les prononcer et maintenant que c'était fait, il se rappela de la présence de monsieur Jenson. Le majordome était doué pour se faire oublier, ce devait être là sa force. Mais rien ne pouvait leur être véritablement reproché, avant son mariage Victoria avait eu une vie remplie, personne ne pourrait lui enlever cela.

- Un peu plus tard, j'aimerai faire le tour du propriétaire. Simple question de sécurité, si vous me le permettez. Il profiterait de sa présence au domaine pour constater que chaque officier soit bien relayé et à sa place, qu'aucun incident entrant ou sortant n'avait été relevé. Jamie avait ordonné d'être mis au courant à la minute même si quelque chose d'inhabituel devait se produire, si quoique ce soit sortait de l'ordinaire. Il avait confiance en ses hommes pour ne pas être mis de côté.

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyMer 10 Jan - 23:01




Je me rappelle tout vous concernant. Les fleurs tendues vers elles n’avaient plus son attention, celle-ci s’étant portées sur les mots de l’homme et leur signification profonde. De tout. Que devait-elle en conclure, elle qui avait plongé son esprit dans le déni pour ne pas souffrir la réalité de ses choix et la peine endurée par celle-ci ? Pouvait-elle prétendre la même chose ? Les souvenirs lui revenaient en ribambelle, depuis une poignée de jours, depuis qu’elle avait croisé à nouveau son regard et que sa présence faisait d’elle un aimant prêt à venir retrouver sa place contre lui. Déglutissant avec force, elle sourit tendrement, ses doigts venant s’emparer du bouquet, les doigts de la jeune femme venant volontairement glisser contre les siens, comme pour s’assurer de la chaleur de sa peau et de la véracité de ce qu’elle voyait.

Elles n’ont rien du premier bouquet que j’ai pu vous offrir, il y a dix ans, mais j’espère qu’elles vous plairont tout autant car elles vous sont offertes avec la même dévotion. Là, encore, elle ne savait que penser. La dévotion du passé lui était commune, celle du présent était… Profonde et venait réveiller quelque chose en elle qu’elle n’avait que trop longtemps fait taire : sa légèreté, sa gaieté naturelle… Et sa volonté de l’entendre encore lui dire comme elle possédait son affection. « Ce premier bouquet était… Très particulier. Mère en a parlé, même longtemps après votre départ et… » Votre silence. Elle n’osa prononcer les derniers mots, souriant avec une légère gêne, portant les pétales à ses narines pour mieux humer le parfum délicat. Elle chercha à garder le contrôle de la situation, de ses émois qui menaçaient de prendre le dessus, non pas pour devenir à nouveau une jeune jouvencelle éperdument séduite – bien qu’il serait mentir que de prétendre le contraire – mais pour éviter à Jamie le triste spectacle de sa lourde mélancolie.

Un peu plus tard, j’aimerai faire le tour du propriétaire. Simple question de sécurité, si vous me le permettez. Elle haussa les sourcils avant de hocher doucement la tête. « Il vaudrait mieux, alors, ne pas trop traîner. La nuit a tôt fait d’étendre son manteau à cette saison et l’heure est déjà bien avancée… Jenson ? » Le Majordome fit un pas en avant, s’inclinant légèrement afin de répondre aux demandes de sa maîtresse. « Veuillez faire mener ces fleurs à Louisa. Dites-lui de les installer dans mon boudoir. Dites-lui aussi de préparer mon manteau : j’accompagnerai le Colonel personnellement afin de lui permettre de découvrir la propriété. Ah ! Et prévenez donc les cuisines que le dîner risque d’être légèrement retardé. » Le Majordome la fixa un instant. Seulement, il n’oserait la contredire devant un invité, aussi, il se contenta d’acquiescer attrapant avec précaution les fleurs que lui tendait Victoria avant de quitter la pièce. Avec ce cahier de doléances à accomplir, il serait absent un certain temps et c’était bien pour le mieux. Ainsi, Victoria se sentirait plus libre de ses gestes et de ses mots.

Elle sourit un peu plus après son départ, reportant son attention sur Jamie. « Bien trop souvent, vous m’avez couverte de présents et je n’ai que bien trop peu pu vous rendre la pareille aussi… » S’écartant légèrement, elle vint se saisir d’un écrin de bois d’une qualité notable à la fermeture argentée. Le posant sur une table d’appoint non loin de Jamie, elle l’invita à approcher d’un sourire. « Ce n’est que peu de chose. Mais c’est avec toute ma gratitude que je vous l’offre… Et je suis certaine que cette protection que vous avez su mettre en place pour cette demeure vous octroie également la gratitude de mon époux. » Parce qu’il fallait, d’une manière ou d’une autre, l’invoquer dans la conversation. Ferdinand était le maître des lieux, et même de la Californie. Ne pas lui rendre sa place de marque aurait été une erreur. Souriante, elle posa son regard sur la boîte, espérant voir Jamie l’ouvrir. A l’intérieur, l’écrin maintenait soigneusement un harmonica argenté, gravé par des motifs floraux rappelant les pivoines dont il avait su la couvrir. Moi aussi, je me rappelle…


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptySam 13 Jan - 19:58

...

Retour vers le passé
avec Victoria Stanford



Le Colonel imaginait difficilement ce que pouvait bien penser le majordome de leur conversation qui suggérait un passif commun et pour le moins, intime. Victoria évoquait un premier bouquet, laissant présager qu'il y en avait eu d'autres. Elle cita Madame Davis, puis le départ du lieutenant qu'il fut à l'époque. Tous ces détails ne pouvaient que mettre la puce à l'oreille de monsieur Jenson qui, si jusqu'à présent avait pu avoir des doutes, ils s'étaient tous envolés à cette seconde. Jamie n'avait pas pu répondre à la mention de son départ, cat c'était ce qui avait sonné la fin de leur belle histoire, qui avait commencé comme un conte de fées. Il garda le silence alors qu'elle huma les fleurs. Il changea de sujet dirigé vers le tour du domaine, pour leur éviter à tous les deux de parler de raisons ou justifications, qui n'avaient plus lieu d'être. Il mourrait d'envie de lui poser la question, de savoir pourquoi n'avait-elle jamais répondu à son courrier, mais Jamie n'en avait plus le droit et ne franchirait en aucun cas cette ligne rouge. L'explication la plus simple était généralement la bonne. Elle avait rencontré un autre homme plus disponible que lui, en était tombée amoureuse et c'était une bonne fin parmi d'autres pour Victoria.
- Il vaudrait mieux, alors, ne pas trop traîner. La nuit a tôt fait d’étendre son manteau à cette saison et l’heure est déjà bien avancée… Jenson ? Jamie était d'accord avec cela et se préparait déjà à annoncer qu'il sortait, qu'il ne serait pas long et qu'elle pouvait l'attendre au chaud à l'intérieur. C'était sans compter sur la maîtresse de la maison qui surprit autant le colonel que le majordome avec la suite de ses directives. - Veuillez faire mener ces fleurs à Louisa. Dites-lui de les installer dans mon boudoir. Dites-lui aussi de préparer mon manteau : j’accompagnerai le Colonel personnellement afin de lui permettre de découvrir la propriété. Ah ! Et prévenez donc les cuisines que le dîner risque d’être légèrement retardé. Jamie insista de regard auprès de monsieur Jenson pour qu'il essaie de raisonner Victoria Stanford, mais il n'en était rien. Un employé n'allait pas contredire ou refuser d'exécuter un ordre, encore moins en présence d'un invité, aussi Jamie se fit un raclement de la gorge pour capter l'attention de son hôte très déterminée à le rejoindre.
- Je peux me charger seul de cela, il fait froid et il me semble que les recommandations de votre médecin prescrivait principalement du repos...
Un moment seul avec elle, bien sûr, Jamie en avait envie. Mais il savait la teneur de ses pensées et de l'attraction que Victoria exerçait sur lui. Cela n'était juste pour personne. Il se le cachait mais la souffrance de ces retrouvailles était réelle, même si la revoir était un plaisir non dissimulé. Il ne voulait pourtant pas être homme à lui donner des directives aussi il n'insista pas.
- Bien trop souvent, vous m’avez couverte de présents et je n’ai que bien trop peu pu vous rendre la pareille aussi…
- Je vous assure que je n'ai jamais rien attendu en ret...
Victoria s'écarta pour aller chercher l'écrin de bois qu'il avait remarqué à son arrivée sans jamais se douter que ce ne lui soit dédié. Gêné, Jamie ne savait plus où se mettre. Un présent de la part de Victoria ne lui donnait que cette impression, agréable et interdite, qu'elle pensait aussi au passé. - Ce n’est que peu de chose. Mais c’est avec toute ma gratitude que je vous l’offre… Et je suis certaine que cette protection que vous avez su mettre en place pour cette demeure vous octroie également la gratitude de mon époux. Le Colonel regardait cet écrin, soulagé que le majordome n'était pas là pour pouvoir l'observer paralysé par cet échange. Il ignorait ce que la boîte contenait et en vérité peu importe ce qu'il y avait à l'intérieur, c'était déjà une attention qu'il ne sut comment prendre. En connaissant Victoria, toutefois, Jamie se douta qu'il était question de gentillesse.

Le sourire de la maîtresse de maison l'invitait à l'ouverture du présent, il serait impoli et il le savait, de ne pas le faire. Jamie prit le cadeau inattendu entre ses mains, glissant ses doigts sur la surface polie. Son regard se porta sur celui de Victoria, à qui il rendit son sourire avec plus de réserve. Lentement, il l'ouvrit... restant muet devant un magnifique harmonica argenté, au détail floral qui lui fit immédiatement penser à Victoria. Ses lèvres s'étirèrent naturellement sans même que Jamie s'en rende compte, car dans son esprit, il voyageait dix ans plus tôt. Une conversation avec Victoria lui revenait en mémoire.
- Depuis la dernière fois où je vous ai avoué être un piètre joueur, je n'ai pas pu m'entraîner, avait dit le soldat ému. "Je ne perds rien à me ridiculiser et j'ai tout à gagner à vous époustoufler." Telles avaient été ses paroles, qu'il avait voulu répéter mais s'était ravisé. Aujourd'hui, il n'aurait plus rien à gagner à l'époustoufler. Jamie reposa la boîte après avoir pris entre ses doigts l'instrument, le détaillant de plus près, émerveillé que Victoria ait songé à une telle attention.
- Merci. Je l'adore, vraiment. Je ne manquerai pas de vous remercier après le dîner. Il sourit, mettant dans la poche intérieure de son uniforme ce nouvel objet à la valeur sentimentale. - Après tout, ne vous avais je pas promis un petit divertissement musical ? Il tendait son bras pour qu'elle s'y accroche, les yeux ayant bien du mal à se détacher de ce diamant qui n'avait jamais perdu son éclat. - Allons faire ce tour, je suis certain que nous avons fort à nous raconter.

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyMar 16 Jan - 0:07




Victoria, de son mariage avec le Gouverneur, avait su acquérir l’aura qui forçait l’obéissance de ceux qui étaient à son service, et le respect des employés de cette grande maison. Rares étaient les exceptions à ces principes, s’autorisant le droit de la conseiller ou la contredire par la proximité acquise au fur et à mesure des années. Jenson avait été le premier à la guider convenablement sur le chemin ardu qui faisait d’elle une bonne épouse et une bonne maîtresse de maison. A dire vrai, l’homme s’était étonné de son altruisme et de sa générosité, comprenant à la fois ce qui avait su charmer son maître et ce qui faisait de Victoria un agneau en danger face au lion qu’il représentait. Aussi, le majordome avait su tisser un lien paternaliste avec elle, désireux de la voir s’épanouir, inquiet quand Ferdinand pouvait user d’elle comme un exutoire. Les mois passés à Crimson Town avaient poussé la relation du couple à rencontrer de nombreux obstacles et, bien que fidèle à son employeur, son empathie était dévouée à celle qui souriait avec largesse face à un homme qui avait déjà un passé commun avec elle. Pour Jenson, Jamie n’était pas une menace pour Ferdinand. Il était un danger pour Victoria.

S’effaçant, le Majordome n’avait su s’opposer à la requête de la jeune femme, malgré le regard appuyé du Colonel. Victoria, elle, avait reposée son attention toute entière sur l’homme qui avait partagé tant de souvenirs. Je peux me charger seul de cela, il fait froid et il me semble que les recommandations de votre médecin prescrivaient principalement du repos… Elle avait levé une main doucement autoritaire qui ne souffrait nul refus. « Vous n’irez que plus vite, en ma compagnie, ce qui vous épargnera le froid… Quant aux recommandations du médecin, je les connais. Si j’ai pu me rendre en ville, je saurai faire quelques pas dans le parc de ma demeure. Je ne risque rien. Pas avec vous… » Car il était brave, courageux et dévoué aux plus faibles. Si quoique ce soit pouvait arriver, mieux valait pour elle être à ses côtés.

Profitant de leur solitude, elle se décida à lui offrir l’objet qu’elle avait commandé pour lui, en l’honneur de ces souvenirs communs. A peine eut-il ouvert le précieux écrin qu’elle guetta avec attention sa réaction. Leurs regards s’étaient croisés, avant cela, Victoria sentant grandir l’excitation de voir Jamie faire la découverte de son présent en elle. Et puis, il y eut ce sourire qui s’était tracé sur les lèvres de l’officier, plus franc, trahissant sa compréhension de tout ceci. Depuis la dernière fois où je vous ai avoué être un piètre joueur, je n’ai pas pu m’entraîner. Elle rit doucement, se demandant si cela pouvait faire de lui un piètre joueur. Merci. Je l’adore, vraiment. Telle l’enfant qu’elle fut, dix années plus tôt, Victoria sourit plus fortement, ses joues se teintant légèrement de rose, enjouée d’avoir su le combler, comme si cela importait… Je ne manquerai pas de vous remercier après le dîner. Après tout, ne vous avais-je pas promis un petit divertissement musical ? « Croyez-vous que je puisse avoir oublié une telle chose ? Cela sonnait comme une promesse, je ne fais que vous rappeler à vos engagements, colonel Anderson… Et rien de ce que vous pourrez me dire ne saura me décourager de vous ordonner de jouer pour moi. » Car, en ces murs, on ne pouvait que tolérer ses caprices.

Il lui tendit son bras et elle s’en était saisi avec naturel, comme si telle avait toujours été sa place. Allons faire ce tour, je suis certain que nous avons fort à nous raconter. Sur la sécurité du domaine ? Elle en doutait… Sur le reste, cependant… Ensemble, ils avancèrent dans le hall où Louisa, justement, apportait à la jeune femme son manteau bleu marine. On apporta également celui du Colonel et, enfin, ils passèrent la porte. « Souhaitez-vous d’abord que nous fassions l’état des lieux de l’avant du domaine, ou bien préférez-vous que nous passions dans le parc, à l’arrière ? » Dans tous les cas, cette visite mériterait un tour de la propriété. Le froid de la fin de journée vint doucement affronter les joues chaudes de la jeune femme qui, machinalement, avait su retrouver le bras de l’homme en l’enroulant du sien. « Il n’y a nul mur qui nous sépare du monde sauvage, les délimitations de tout ceci demeurent floues, en réalité… Je ne m’aventure que rarement bien loin, de peur de croiser un de ces Sauvages… Ou un autre monstre. »


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyVen 19 Jan - 13:57

...

Retour vers le passé
avec Victoria Stanford



“Je ne risque rien, pas avec vous.” Victoria Stanford n’avait pas tort, si Dieu lui-même n’avait pas décidé de rappeler à lui cette précieuse âme, rien ne pouvait lui arriver avec le colonel à ses côtés. Il avait souri et s’était incliné légèrement pour lui dire sans même ouvrir la bouche, combien elle avait raison.
Après la remise d’un cadeau qui était cher à son coeur, le soldat comme l’aristocrate rejoignaient le hall. Jamie enfila son manteau aux mêmes couleurs que celui de son hôtesse ce soir, une fois de plus l’un et l’autre accordé ensemble avec une parfaite synchronisation. Dix ans n’avaient pas suffi à faire taire toutes les similitudes qui les liaient, tous les points communs, toute l’affection… Même si ceci était une preuve palpable de leur douce complémentarité, il n’y avait plus rien à faire de ces miettes de souvenirs, à part y repenser encore et encore. En se disant à chaque fois, que ce sera la dernière fois.

- Souhaitez-vous d’abord que nous fassions l’état des lieux de l’avant du domaine, ou bien préférez-vous que nous passions dans le parc, à l’arrière ?
Finissant de reboutonner son manteau, Jamie qui avait déjà réfléchi à la question répondit rapidement de son ton calme habituel, sa voix douce mais grave se dressant dans le hall. - Commençons par le parc, avant qu’il ne fasse trop sombre. Victoria retrouva sa position, soutenue par le bras galant de Jamie. Ils sortirent de la grande maison et faisaient leur premier pas à l’extérieur. Le colonel guida la marche en s’assurant qu’elle ne soit pas trop rapide, lui était de ceux qui faisaient tout “vite”. Marcher vite, penser vite, agir vite… aimer vite. C’était ce qu’il s’était passé à l’époque, dès l’instant où il l’avait vu à ce bal, sans nul cavalier pour faire virevolter sa longue robe.

Les semelles de ses bottes piétinant la terre froide mais sèche de ce jardin de l’Ouest, Jamie prenait la direction des endroits les plus boisés. Son idée était de s’aventurer à la limite des arbres pour jeter un coup d’oeil et s’assurer que ses soldats étaient tous en position. Nombre de fois où il n’avait pas trouvé les plus jeunes d’entre eux, occupés à se divertir pour passer le temps, au lieu d’être aux aguets. L’air frais s’engouffra sur sa peau, en réponse il frissonna de tout son long. Il se dit que naturellement Victoria devait aussi ressentir cette fraîcheur, aussi il concrétisa davantage leur contact, en s’interdisant à trop apprécier cette proximité qui lui avait manqué.
- Monsieur le Gouverneur ferait bien dès son retour d’ériger un pourtour de protection. Je peux me charger de lui en parler, si vous le désirez. Cette promenade aussi inespérée que fortuite lui rappela la balade dans le parc de San Francisco. Après ce que vous avez vécu il me semble légitime d’appuyer cette demande avec insistance.
Ils arrivaient près de l’écurie. Un jeune officier se tenait debout contre une des façades en bois, tirant sur une cigarette. Il avait le bout du nez, les joues et les mains rouges, visiblement frigorifié. En voyant son supérieur débarquer avec la maîtresse des lieux, il ne lui fallut qu’une demi seconde pour se raidir et faire le salut militaire.
- Officier, vous semblez congelé, dit Jamie avec un sourire en lançant un regard amusé à Victoria, qui pouvait découvrir une partie de son quotidien qu’il était heureux de partager.
- Oui mon Colonel !
- Quand est-ce que le prochain tournant a lieu ?
- Un autre officier ne devrait pas tarder, Colonel !
Jamie hocha de la tête puis, de bonne humeur, lui affirma qu’il pouvait disposer. - Rompez, officier, la journée a été longue et je suis là pour ce soir. Le jeune homme libéré de ses fonctions salua une dernière fois avant de prendre la bride de sa monture pour s’en aller. Après quoi, Jamie entraina Victoria pour la suite de la ronde.

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyDim 21 Jan - 17:51




Commençons par le parc, avant qu’il ne fasse trop sombre. La voix chaude de Jamie résonna dans le grand hall, mélodie rassurante aux oreilles de celle qui hocha la tête, un sourire esquissé sur les lèvres. A ses côtés, elle se sentait invincible. Son bras s’enroulant autour du sien, ils sortirent des murs chauffés de la grande demeure des Stanford pour mieux affronter la fraîcheur de ce début de soirée. Au loin, les rayons s’étiraient dans des couleurs orangées teintées de rose, l’astre brûlant n’étant visible qu’en partie, l’horizon le dévorant à mesure que les minutes s’égrainaient. Emboîtant le pas au colonel, Victoria se remémora comme, déjà à l’époque, leur démarche s’accompagnait volontiers et avec une facilité certaine pourtant, elle eut le sentiment qu’il aurait pu parcourir les terres qui étaient sous sa protection avec des bottes dignes de celles de sept-lieues.

Emmitouflée dans son manteau, son visage seul se trouva doucement rougi par le froid mordant de ce printemps encore naissant, offrant des couleurs plus marquées à la jeune femme, plus capables d’affirmer de la vitalité qui la composait. Jamie était là, à ses côtés, la gardant au plus près de ce que les mœurs pouvaient bien leur autoriser. Monsieur le Gouverneur ferait bien, dès son retour, d’ériger un pourtour de protection. Je peux me charger de lui en parler, si vous le désirez. L’ombre de Ferdinand, alors, se posa sur son épouse et elle détourna automatiquement le regard vers le sol. Ses lèvres charnues se détendirent, effaçant son sourire dans une crispation certaine alors que la raideur sembla se manifester, peu à peu, dans l’ensemble de son corps. Après ce que vous avez vécu, il me semble légitime d’appuyer cette demande avec insistance. Ce qu’ils avaient vécu… Que savait-il, exactement, de cela ? Qu’avait bien voulu avouer Ferdinand quant au traumatisme qu’ils partageaient différemment ? « Je vous en serez éternellement reconnaissante, oui… Ce n’est pas à moi d’évoquer ce genre de choses avec lui. » Et plus elle pourrait éviter d’avoir à lui parler, mieux elle se sentirait. Victoria n’était pas encore pleinement remise de ce que son époux lui avait infligé, l’accablant plus que de raison avant de la frapper sans retenue, écrasant sa colère et son inquiétude dans une gifle qui avait su instiller la peur en elle.

Leurs pas les menèrent devant les écuries où l’un des hommes du Colonel tentait vainement de tenir son poste, se redressant à la vue de son supérieur. Officier, vous semblez congelé. Jamie avait tourné un regard complice vers Victoria qui lui adressa un sourire, préférant demeurer silencieuse, observant pourtant la scène d’un œil curieux. Le jeune homme acquiesça et elle fut surprise de l’entendre se montrer si franc quand d’autres circonstances auraient peut-être encouragé au mensonge pour mieux tâcher de se montrer fort aux yeux d’une dame. Visiblement, au sein de l’armée, le mot d’ordre n’était pas celui de l’orgueil mais bien celui de l’honnêteté et, cela, Victoria l’enviait déjà. Les deux hommes échangèrent et elle comprit aisément qu’il ne tarderait pas à se faire relever par un autre officier. Ainsi donc, il pourrait espérer se mettre au chaud… Enfin, c’était bien ce qu’elle pensait, se rappelant que le fort était peut être bien froid, lui aussi, contrairement aux murs de sa large demeure… Rompez, officier, la journée à été longue et je suis là pour ce soir. Le plus jeune des deux hommes sembla soudainement soulagé, salua son supérieur avant de s’emparer de sa bride par Dieu sait quel miracle, étant donné l’état de ses doigts. « Passez donc aux cuisines, avant de partir… Dites à Madame Stirling que vous venez de ma part et qu’elle vous offre un café ou un bouillon bien chaud. » L’homme sembla hésiter, cherchant l’approbation dans le regard de Jamie, avant de sourire, remerciant chaleureusement la maîtresse de maison avant de mieux s’éloigner, tirant un sourire à la jeune femme.

Son attention se retourna vers Jamie qui l’encourageait à nouveau à le suivre, ses sourcils délicats se fronçant doucement. « Combien d’heures restent-ils ainsi, dans le froid ? » Elle l’ignorait et, quand bien même les hommes s’étaient engagés à servir leur pays et ses habitants, elle éprouvait une empathie bien profonde à leur égard. « Je parlerais à ma cuisinière. Je sais que je vous avais déjà promis du café au Fort, mais si je peux déjà permettre à ces jeunes gens de mieux vivre cette protection que nous vous avons demandé, alors je le ferais… Vous nous rendez tous grand service et votre présence est rassurante, c’est bien la moindre des choses que de prendre soin de vos hommes pour ce service rendu. Pourrez-vous leur faire part de ma profonde gratitude ? » Parce qu’elle ne pourrait remercier un à un tous ceux qui auraient été occupés à cela.

Soupirant doucement, elle avisa les écuries et retrouva un léger sourire. « Venez donc, j’ai quelque chose à vous montrer. » Cela ne les retarderait que momentanément. Le guidant dans le bâtiment annexe, elle relâcha le bras du colonel, évoluant entre les stalles pour mieux rejoindre celle dans laquelle trônait une grande jument au poil clair. De nature curieuse, l’animal releva la tête du foin qu’elle mâchonnait, se tournant peu à peu pour mieux s’approcher de ce couple. Machinalement, Victoria recula d’un pas. « Voilà l’un des derniers présents de Ferdinand… Cependant, étant donné ma condition actuelle et… Ma crainte de ces animaux encore bien présente, j’ai bien peur de ne pas être la cavalière qu’elle mérite. » L’animal tendit son bout du nez vers Jamie, désireuse certainement d’obtenir quelques gratouilles après l’avoir humé de son souffle chaud. « Il faudrait certainement que quelqu’un prenne le temps de la sortir, de temps à autres, et de mieux la dresser… Les garçons d’écurie tentent de s’en charger mais j’ai bien peur de ne jamais être la cavalière que tout le monde espère que je devienne… » Parce que ça n’avait jamais été le cas. A San Francisco, déjà, elle avait su faire cette confession à l’homme qui se trouvait à ses côtés et finalement, aujourd’hui, à voir ce noble animal enfermé dans sa stalle, elle trouvait cela terriblement égoïste de la garder pour elle seule.


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyMer 24 Jan - 17:29

...

Retour vers le passé
avec Victoria Stanford



Sa bonne intention avait été acceptée et Jamie s’en sentit soulagé. Soulagé de pouvoir décharger Victoria Stanford de cette tâche. Ainsi il avait l’éternelle reconnaissance de cette grande dame pour qui il voulait une affection, quant à lui, éternelle également. Son attachement envers Victoria se devinait dans le ton doux de sa voix, dans ses gestes galants et attentifs, dans son regard chaleureux où elle brillait comme le diamant qu’elle était. Jamie entretenait bien sûr, la galanterie et la bienveillance avec chacune et chacun, mais il y avait ce quelque chose en plus dans la présence de cette belle âme aux yeux bleus. Une belle âme avant comme aujourd’hui, alors qu’elle invitait le jeune officier à passer dans les cuisines pour se remplir l’estomac. Le soldat frigorifié l’avait elle aussi salué, on pouvait deviner qu’il était difficile de refuser une telle invitation !

- Merci pour lui, avait dit Jamie, il va certainement se régaler et se vanter auprès de ses frères d’arme ! riait-il. Je ne pourrais plus rien pour vous s’ils prennent d’assaut vos cuisines !
Une plaisanterie bienvenue, c’était facile avec Victoria d’être soi-même, de ne pas constamment ni totalement devoir tenir un rôle que de toute évidence elle savait être factice. Par le passé, elle avait entrevu l’homme qu’il était sous tous ses habits, il n’avait plus rien à lui cacher si ce n’était qu’il était toujours aussi fébrile à son contact et sa proximité. Une sensibilité qu’il se devait à tout prix de cacher, à présent qu’une bague étincelait à son doigt et qu’un enfant à naître fleurissait en son sein.
- Combien d’heures restent-ils ainsi, dans le froid ? Une question qui rendait grâce à l’empathie et à l’humanité qui faisait de Victoria, ce qu’elle était.
- Entre trois et sept heures, avoua Jamie qui allait s’expliquer sur cet horaire qui pouvait paraître impitoyable et insensible. - Parmi les officiers que j’ai chargé de la sécurité de votre domaine, il y a ceux qui ont combattu, pour qui cette mission est un jeu d’enfant car ils ont connu pire. Puis, il y a de ceux qui débarquent après-guerre, qui n’ont pas l’endurance nécessaire et avec qui je me dois d’être inflexible. Il lança un regard tendre à son hôtesse, affichant ce maigre sourire au bord des lèvres. C’est pour leur bien que je les endurcis. Même si la guerre est finie, les batailles perdurent…
La preuve étant l’attaque récente subie par les Stanford.
Certainement touchée, elle expliqua vouloir s’investir davantage dans le bien-être des soldats. Cela n’étonna pas Jamie qui la remercia d’un mouvement clair de la tête. - Et si vous leur faisiez part vous-même, de votre gratitude ? proposa le Colonel presque sans avoir réfléchi à l’assurance de sa question qu’il ne jugea pas inconvenante malgré tout. Vous êtes la bienvenue au Fort et pourriez venir, si vous le souhaitez, faire preuve de votre reconnaissance. Au fond de lui, il espéra qu’elle accepte. Pour lui montrer plus en profondeur ce monde qui lui appartenait et qui n’aurait eu plus aucun secret pour elle, si toutefois ils avaient pu finaliser une union. Après tout, une telle proposition se justifierait aisément. Il était chargé de sa sécurité et n’avait-elle pas promis du bon café pour le corps armé de la Nation ?

- Venez donc, j’ai quelque chose à vous montrer.
Sa curiosité piquée à vive, Jamie la suivit vers les écuries où ils entrèrent. Jamie la rejoignit près d’une magnifique jument qui leur accordait dès leur arrivée, de son attention. Instinctivement, il tendait la main vers son chanfrein pour une caresse alors que Victoria elle, se recula d’un pas. Cela était sans surprise car il n’avait pas oublié que ce majestueux animal était craint par la future mère. Elle raconta qu’il s’agissait d’un cadeau de son époux. Ignorait-il que sa femme en avait peur ?
- C’est un cadeau qui a dû être hors de prix, dit-il, émerveillé par la prestance de la bête. - Je serai plus qu’honoré de m’en occuper et si vous le désirez, vous aider à vous familiariser avec votre jument. Un cheval avait besoin de complicité avec son cavalier. Même si Victoria ne pouvait la monter dans l’immédiat, viendrait le jour où Jamie souhaitait au moins tenter d’essayer ce qui s’avérait impossible. - Je pourrais la saisir dans les prochains jours, ou vous pourriez l’amener jusqu’au Fort ? Il sourit à nouveau, espérant ne pas paraître trop insistant. C’était la seconde fois qu’il l’invitait entre les murs de sa demeure à lui, plus modeste, mais comment pourrait-il s’empêcher quand Victoria le regardait ainsi ?

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyJeu 25 Jan - 19:43




Merci pour lui. Il va certainement se régaler et se vanter auprès de ses frères d’arme ! Je ne pourrais plus rien pour vous s’ils prennent d’assaut vos cuisines ! Elle avait souri, tant enchantée par cette idée que par le rire qu’il eut à formuler ces mots. Comme il était agréable de s’écarter des voies protocolaires et des usages pour un peu plus de légèreté. Victoria ne pensait pas qu’en retrouvant la compagnie de Jamie, elle puisse à nouveau s’autoriser tout ceci et pourtant, la douceur de ce moment venait apaiser tous les maux qui la tracassaient. Elle aspirait à créer davantage de souvenirs similaires à celui-ci, à l’avenir, lasse de devoir atteindre toujours une perfection qu’elle n’était plus. Qu’elle ne serait plus.

Interrogeant soucieusement l’homme à ses côtés pour mieux comprendre le fonctionnement des rondes mises en place tout en s’inquiétant de la santé de ces pauvres âmes, elle ouvrit la bouche de stupeur quand il l’informa que le temps passé en ces lieux pouvait être du simple au double. Déjà, elle s’entendait plaider la cause de ces pauvres garçons qui tenaient ainsi le piquet simplement pour s’assurer de son confort personnel. N’était-ce pas trop ? Ne pouvait-il pas assurer une présence moins renforcée pour que les roulements se fassent plus régulièrement ? Le Colonel, cependant, dut ressentir la foule de questions qui l’agitait car il ne tarda pas à se justifier. Captant son regard tendre et son sourire, elle l’écouta jusqu’au bout. C’est pour leur bien que je les endurcis. Même si la guerre est finie, les batailles perdurent… Elle baissa doucement le regard. C’était rude, mais c’était là l’affaire des hommes. Comme il l’avait si bien décrit, certains étaient habitués à un labeur moins appréciable quand d’autres découvraient encore les ficelles de leur métier. Des âmes jeunes, désireuses de récolter les galons, pas encore forgées dans la dureté et l’enfer des conflits. Ceux-là avaient peut-être même moins côtoyé l’horreur qu’elle, récemment. Un frisson la fit trembler des pieds à la tête et elle soupira doucement.

Alors, désireuse d’alléger leur peine, elle ouvrit ses cuisines à eux plutôt que de les y voir cavaler dans l’espoir d’obtenir une maigre ration. Ils partageraient la même nourriture si cela pouvait leur offrir un léger réconfort et leur donner plus envie encore de travailler dans ce climat peu agréable. Expliquant son idée à l’homme à ses côtés, elle lui demanda de faire part de son immense gratitude pour ces services rendus à son égard quand il lui coupa l’herbe sous le pied. Et si vous leur faisiez part vous-même, de votre gratitude ? Elle ouvrit la bouche, haussant les sourcils, cherchant un argument qui lui éviterait de se ridiculiser devant une foule, elle qui n’était pas l’oratrice qui égalait son époux. Vous êtes la bienvenue au Fort et pourriez venir, si vous le souhaitez, faire preuve de votre reconnaissance. Là encore, elle demeura coite, incapable d’argumenter contre cela mais ne sachant si elle était en droit d’accepter. Pinçant les lèvres, elle eut au moins fort à penser et ce fut dans un désir de se soustraire à cette possibilité qu’elle l’entraîna, à sa suite, dans les écuries.

Présentant sa monture, elle observa l’homme venir caresser le chanfrein de la bête qui sembla apprécier le geste, cherchant également quelques friandises dans ses mains. C’est un cadeau qui a dû être hors de prix. Etonnamment, ce n’était pas la première pensée qu’avait eu Victoria en voyant l’animal. C’était surtout affreusement ridicule de lui offrir pareil animal alors qu’il était impossible ou presque pour elle de monter dessus. Elle s’était bien aventurée jusqu’à la mine, une fois, soucieuse d’y croiser Ferdinand, mais elle n’avait fait que marcher avec l’équidé. Je serai plus qu’honoré de m’en occuper et, si vous le désirez, vous aider à vous familiariser avec votre jument. « Avez-vous tant d’années à passer non loin de Crimson pour vous engager à une telle chose ? » Parce qu’il lui semblait inconcevable de ne pas céder à sa peur et qu’elle n’avait que fort peu envie de retenir contre son gré l’homme qui se tenait à ses côtés. Pour autant, le défi que cela représentait l’amusait doucement et elle sentait au fond d’elle qu’il ne tarderait pas à l’exalter.

Je pourrais la saisir dans les prochains jours, ou vous pourriez l’amener jusqu’au Fort. A nouveau, cette invitation. Penchant doucement la tête sur le côté, Victoria dévisagea Jamie un peu plus longuement, laissant naître un sourire autant charmeur qu’amusé sur ses lippes charnues et rosées. « Je constate que vous êtes au moins aussi déterminé que moi quand il s’agit d’invitation… Et puisque vous n’avez su résister à la mienne, je tâcherai d’honorer la vôtre, en temps voulu. » Elle ne voulait pas que le temps soit une pression certaine. Après tout, elle était supposée demeurer chez elle autant que possible et ne parcourait que la distance qui la séparait de Crimson depuis quelques jours. Le Fort, cependant, l’intriguait. Elle ne connaissait pas ce genre de lieu et avait nourri tant de pensées, plus jeune, à l’idée de partager une vie dans ce milieu… Une vie révolue, certainement.

« Venez… Je n’ai fait que nous retarder. » Replaçant son bras contre celui de Jamie, ses doigts venant doucement serrer l’étoffe de son manteau, elle le ramena sur le chemin dont elle l’avait dévié. « Quelques… Indiens se sont déjà aventurés jusqu’ici. Enfin, je n’en ai croisé qu’une, en réalité. Un incident qui n’aura pas eu de conséquences puisque la pauvre femme ne faisait que tenir un discours incompréhensible. » Cette expérience avait eu le mérite de la décourager de partir plus encore à la cueillette des fleurs. « Sinon, bien peu de monde n’ose réellement s’aventurer jusqu’ici. J’imagine que je ne suis certainement pas dans la confidence des divers incidents ayant eu lieu, Ferdinand aurait été plus capable de vous avertir sur le sujet… » Mais s’il avait été là, Jamie aurait-il trouvé sa place, sur ses terres ? Soupirant doucement, Victoria ferma un instant les paupières, tâchant de se reprendre. « Pardonnez-moi… Les dernières semaines ont été éprouvantes pour diverses raisons et j’ai bien peur de ne pas être si bonne compagnie que j’aurais aimé l’être… Que j’ai pu l’être, autrefois. »


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...

Retour vers le passé
avec Victoria Stanford



- Avez-vous tant d’années à passer non loin de Crimson pour vous engager à une telle chose ? Les directives de ses supérieurs avaient été claires. Cette partie de l'Ouest de la Californie était encore sauvage et l'armée ne pourrait la quitter que lorsque la bannière de la Nation et du Christ planera au-dessus de chaque maison. C'était là les désirs du Président pour ses concitoyens qui sortaient de plusieurs années de famine, de misère, de batailles. Tout ce sang et toutes ses morts devaient vouloir dire quelque chose, pour l'avenir.
- Ma présence ici, Madame, insista Jamie sur ce dernier mot afin de ne pas laisser la familiarité de l'époque s'immiscer trop aisément entre eux, les devoirs dont je suis chargé m'incombent de rester au moins cinq ans, si tout se passe bien. Quand il y pensait, c'était plus ou moins la durée de la guerre dont il venait de se libérer, à bout de souffle. Vous n'avez nul besoin d'autant de temps pour apprendre à monter à cheval, croyez-moi. Le Colonel avait déjà eu des jeunes soldats terrifiés par leur monture, par leur arme et sa manipulation, par le fait de devoir chargé une troupe ennemie. Tout s'apprenait et rien n'était impossible à qui désirait vraiment quelque chose. C'était sa philosophie... du moins, avant de retomber sur une Victoria mariée. Elle, était devenue une chose impossible. La future mère finit par accepter l'invitation du soldat et cela le réjouissait. Il pensa déjà à quoi lui montrer, que lui faire visiter, qui lui présenter ? La perspective de cette journée égayait son humeur à l'avance.

- Venez… Je n’ai fait que nous retarder.
Jamie offrit à nouveau son bras et Victoria s'en saisit avec douceur. Leur trajectoire reprit le plan initial et ils marchaient au rythme d'une promenade matinale, la conversation déviant vers les natifs qui vivaient autour d'eux. Mentionner ces Indiens reflétaient nécessairement l'inquiétude de la dame face à tout ce qui pourrait arriver. Sinon, bien peu de monde n’ose réellement s’aventurer jusqu’ici. J’imagine que je ne suis certainement pas dans la confidence des divers incidents ayant eu lieu, Ferdinand aurait été plus capable de vous avertir sur le sujet… Elle avait raison, tout homme avec des responsabilités comme celles qui pesaient sur les épaules du Gouverneur, ne partageaient pas ces détails de leur travail avec leur épouse. C'était généralement par soucis d'éviter peur et affolement.
- Nous n'avons pas discuté très longtemps, avec Monsieur Stanford. Nous nous sommes concentrés sur... l'affaire préoccupante actuelle, répondait Jamie sans nommer ni les noms des agresseurs ni utiliser des mots phares tels que "attaque". Victoria souffrait assez. Mais dès son retour nous avons convenu de nous revoir, je n'oublierai pas de lui rappeler la franchise qu'on s'est promis. Jamie tourna le regard vers son hôtesse. Afin de mener à bien mes missions. Etait-elle aussi embarrassée que lui à l'idée que, en raison de leur fonction, les deux hommes soient dans l'obligation de se côtoyer ? Le Colonel savait être professionnel, mais c'était souvent au dépend de ses émotions et sa sensibilité.

Le bruissement de leur pas s'accentua en même temps que l'obscurité qui n'avait pas tardé. Ils étaient à la moitié du tour de la demeure quand Jamie interrompit leur marche. Autant que faire se peut, il fit face à Victoria, sans lâcher son bras. Il ne comprenait pas qu'elle demande pardon, elle n'avait pas à faire cela. Avec lui, même si tout avait changé... la confiance mutuelle qu'ils se portaient restait intacte. - Ne vous excusez pas. Soyez vous-même, comme vous aviez pu l'être autrefois. Il ravala sa salive, toujours hésitant lorsqu'il évoquait le passé. Jamie n'attendait pas de réponse alors il continua à mettre un pied devant l'autre. Rentrons, tout est calme par ici. Le Colonel n'allait pas éterniser cette balade, ses hommes étaient à leur poste. En plus de la condition de la maîtresse de maison, il faisait frisquet et tout allait bien ce soir.

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyMar 13 Fév - 23:20




Au moins cinq ans. Pourquoi fallait-il que son cœur s’emballe à cette pensée ? Ses lèvres, doucement, s’entrouvrirent alors qu’elle dévisageait longuement l’homme à ses côtés, considérant le poids des mots qui étaient les siens. Si tout se passe bien. Chaque fragment de phrase ne faisait que réveiller la chaleur du cœur de Victoria qui se surprit à apprécier cette nouvelle, comme si son esprit n’avait attendu que cela, que de découvrir qu’il n’allait pas s’évaporer encore. Elle aspirait, déjà, à lui voler une belle part de ce temps égoïstement pour mieux le retrouver. Et pourtant, quelque chose lui donna presque envie de fuir cette région désertique si il devait s’y éterniser, pour mieux se préserver de ce cœur déraisonné qui battait avec une ferveur un peu trop grande, la rappelant une décennie en arrière, quand elle était encore une jeune demoiselle aux envies folles et au cœur imprenable.

Vous n’avez nul besoin d’autant de temps pour apprendre à monter à cheval, croyez-moi. Elle sourit doucement, baissant le regard avant de laisser échapper un doux rire. « Ne me provoquez pas à ce sujet, je pourrais vous surprendre… » Comme autrefois, l’audace franchissait ses lèvres dans des piques doucement provoquantes et savamment dosées, cherchant simplement à le faire réagir. Les habitudes avaient la vie dure et le naturel revenait au galop. Combien de temps lui faudrait-il, seulement, pour se rendre compte que ses sentiments à l’égard de l’homme qui ressurgissait de son passé n’avaient jamais réellement été enterrés ?

De concert, les doigts de Victoria venant enserrer son bras, ils quittèrent l’écurie pour mieux reprendre leur tour du propriétaire. Leur marche n’était ni particulièrement lente, ni pressée, la flânerie se faisant ressentir alors qu’ils s’étaient finalement éloignés du domaine. Elle sut, à l’attitude de Jamie, qu’il veillait à la place de ses hommes en lisière de la propriété. En même temps, ils échangeaient sur ce monde extérieur, Victoria n’ayant nulle crainte de lui confesser son manque de connaissances quant à ce qui se déroulait en ces lieux, désignant Ferdinand comme le véritable maître de la propriété. Nous n'avons pas discuté longtemps, avec monsieur Stanford. Nous nous sommes concentrés sur… l’affaire préoccupante actuelle. Elle retint un frisson alors qu’il évoquait ces choses qu’elle aurait préféré être en capacité d’oublier. « Je vois… » A dire vrai, elle n’avait aucune idée de ce qu’une interaction entre les deux hommes pouvait ressembler. Elle aurait aimé se faire souris discrète dans le coin de la pièce pour découvrir cela de ses propres yeux…

Mais dès son retour, nous avons convenu de nous revoir, je n’oublierai pas de lui rappeler la franchise qu’on s’est promis… Afin de mener à bien mes missions. Elle déglutit avec peine, son regard s’’étant naturellement tourné vers lui quand il avait agi de même. Ainsi donc, Jamie Anderson reprendrait, qu’elle le voulait ou non, une place dans sa vie et son quotidien. Quelle épreuve le Seigneur avait-il à nouveau décidé de placer sur son chemin ? Elle sourit avec politesse avant de soupirer, finissant par s’excuser de son attitude tant mélancolique que doucement touchée par l’ensemble de la situation qu’elle affrontait. Finalement, il vint interrompre leur marche, forçant la jeune femme à lui faire face, relevant ses yeux clairs vers les siens dans la pénombre ambiante. Ne vous excusez pas. Soyez vous-même, comme vous aviez pu l’être autrefois. Mais était-elle encore la même ? Dans le reflet de ses prunelles, il lui semblait que oui, elle était toujours cette jeune femme délicate et amusée, désireuse de goûter à un amour aussi fort que réciproque… Rentrons, tout est calme par ici… « Jamie… » Son prénom lui avait échappé autant qu’il la replongeait toute entière dans un temps révolu. Cherchant à ne pas accorder plus d’importance à cette erreur, elle déglutit pour mieux se donner contenance avant de reprendre. « Je n’ai jamais pu être autre chose que moi-même en votre compagnie… Et aussi surprenante votre présence est-elle ici, je n’ai nulle intention de me montrer fausse à votre égard… Pour autant… Dix années ont passé et je crains ne plus être exactement telle que vous m’aviez connue… » Elle était une épouse respectable et respectée. Elle était un modèle de droiture et de bienveillance, de bonté et de vertu. Pouvait-il remettre tout ceci en cause par sa simplement présence ?

Soupirant doucement, fermant les yeux un instant, elle ne rouvrit les paupières que pour mieux secouer la tête en indiquant la large demeure du menton. « Je vais pouvoir vous faire faire le tour de l’intérieur, afin que vous puissiez en connaître les moindres recoins. » Et puis, cette question qui tournait dans son esprit, la poussant à humecter ses lèvres avant de la poser aussi vite qu’elle le pouvait. « Ferdinand… Qu’a-t-il dit, exactement, concernant… cette nuit-là… ? » Avait-il seulement la moindre idée des horreurs qui alimentaient ses cauchemars ?


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyMer 21 Fév - 11:28

...

Retour vers le passé
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C'était comme s'ils se retrouvaient après une pause forcée. Jamie voyait dans cette bouche finement étirée, la même jeune femme qui lui souriait auparavant. Il entendait dans ses réponses audacieuses, la même Victoria qui s'était gentiment jouée de lui alors qu'il lui faisait la cour.
- Ne me provoquez pas à ce sujet, je pourrais vous surprendre… De cela le Colonel en était certain, cette femme accomplie ignorait elle-même à quel point elle pouvait se surprendre. Madame Davis était la preuve vivante qu'une dame pouvait être mariée et garder son identité. Jamie finit par sourire à la remarque mais ne répondit rien de plus, n'étant pas encore serein de toute cette nouvelle situation.

La marche reprenant autour du domaine, la conversation évolua vers son entretien avec le gouverneur. Jamie aurait aimé pouvoir parler ouvertement à Victoria mais ce n'était plus sa place, il le savait et ne sortirait pas des sentiers battus. "Je vois" avait-elle répondu d'un air étrange qui laissait croire qu'elle ne voyait en réalité, pas vraiment. Le soldat s'était pincé la lèvre, si cela ne tenait qu'à lui, il lui raconterait tout ce qu'elle désirerait entendre simplement pour qu'elle ne se sente pas à l'écart.
Jamie n'était pas sûr, mais quelque chose lui disait que monsieur Stanford n'était pas un homme qui mêlait sa vie privée et professionnelle à table. Ce n'était pas quelque chose de mal, mais selon la façon de faire de chacun, pouvait être une source anxiogène pour l'épouse isolée.

- Jamie…
Avait-il seulement déjà entendu un son aussi doux que celui de Victoria prononçant son prénom avec le même regard posé sur lui que dans ses rêves, les plus lointains comme ceux plus récents, qui torturaient ces nuits ? Il se sentit déglutir mais garda le contrôle de ses jambes qui semblaient faillir. Ainsi, donc, la proximité qui s'était faite presque instantanément et naturellement refit surface. A moins qu'elle ne les avait jamais quitté ?

- Je n’ai jamais pu être autre chose que moi-même en votre compagnie… Le Colonel en était conscient, ça oui, elle l'avait démontré encore sur le chantier, en ville.
- Et aussi surprenante votre présence est-elle ici, je n’ai nulle intention de me montrer fausse à votre égard… Pour autant… Dix années ont passé et je crains ne plus être exactement telle que vous m’aviez connue…
Jamie avait plutôt l'impression que c'était la présence de Victoria Stanford, sur ces terres chaudes recouvertes de sable, qui était surprenante. Qu'elle soit de passage ne l'aurait pas étonné mais elle vivait bel et bien ici, dans ce domaine, éloignée de tout ce et ceux qu'elle connaissait. Il laissa échapper un petit rire embarrassé et expliqua très vite sa discrète réaction.
- Je vous écoute et j'ai le sentiment, que pour vous, le changement est une mauvaise chose ? dit-il, essayant de comprendre ce qui la poussait à croire ou sous-entendre qu'elle était moins bien qu'en 1856.
- En dix ans, j'espère bien que vous avez changée, Victoria. Il avait hésité sur son prénom, le coeur battant à la hâte d'un cheval de course.
- Quelle personne n'évoluerait pas sur des années ? Vous êtes qui vous êtes. Et vous... êtes merveilleuse, êtes une femme d'exception. La jeunesse de Victoria était encore à ses débuts, ce n'était que maintenant qu'elle découvrirait une nouvelle facette de la vie, avec cet enfant à naître. Elle qui avait tant voulu voyager, Jamie se doutait facilement qu'avec un homme politique pour époux, elle avait dû profiter des premières années de son mariage pour visiter d'autres contrées et pays. Cela expliquait la naissance tardive d'un enfant, du moins le supposa-t-il, il ne voulait pas réfléchir à cela mais ces pensées l'accablaient néanmoins.

- Je vais pouvoir vous faire faire le tour de l’intérieur, afin que vous puissiez en connaître les moindres recoins. Il approuva un signe du menton et suivait la maîtresse de la maison, au rythme de la future mère et ses pas plus petits en raison de sa condition et sa taille.
- Ferdinand… Qu’a-t-il dit, exactement, concernant… cette nuit-là… ? Le Colonel continuait de marcher, soutenant Victoria d'un bras et regardant droit devant lui. Il le devait, Jamie ignorait s'il était capable de croiser maintenant le regard de la jeune femme, qui avait tant souffert cette nuit-là. Il déglutit légèrement puis inspira, autant de manifestations discrètes de son malaise et de son impuissance momentanée pour faire plier ces criminels. "Il l'a malmenée, insultée, scarifiée. Il a voulu abuser d'elle. Tout ça devant moi, sans que je ne puisse réagir." L'ampleur était telle qu'il ne voulait pas même imaginer Victoria dans ces conditions. Alors, Jamie minimisa sa réponse pour ne pas la mettre mal à l'aise. Elle n'avait pas à revivre tout ça.
- Il a été catégorique et peu dans l'étalage de ses pensées. Je n'ai pu que supposer à l'aide de quelques sous-entendus, répondait le soldat qui posa enfin un regard sur elle. Mais en aucun cas vous ne serez dans l'obligation de répéter votre témoignage, mes dossiers sont complets. Avec ce qu'il possédait en information, le Colonel avait de quoi travailler. La plupart des hors-la-loi, au moment de l'attaque, n'avait pas caché leur visage et beaucoup s'était appelé par leur nom leur pseudonyme. Ces fiches regorgeaient de noms et de croquis de visages, que Jamie pourchasserait sans relâche.

En contournant la maison, ils arrivaient à la porte qui donnait sur la porte arrière empruntée par les domestiques. C'était ici qu'un début d'incendie s'était déclaré, avait-il appris.
- Pouvons-nous entrer par ici ?

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyMar 5 Mar - 10:50



Passé. Présent. Futur. Le temps semblait cesser son déroulé classique pour mieux se distordre, entrechoquant les souvenirs à des perspectives d'avenir qui n’avaient nul sens entre elles si ce n’était ce moment précis. Victoria essayait encore de comprendre pourquoi Dieu l’a mettait-il tant à l’épreuve, c’est derniers temps, de diverses manières. L'inconfort de cette situation se noyait dans le plaisir que ses souvenirs venaient réveiller en elle et ce fut donc avec un naturel déconcertant qu'elle osa l'interpeler autrement que par son rang, son titre. Jamie. Ce prénom avait si souvent hanté ses nuits, l’espoir de le retrouver ayant nourri son âme durant des semaines, jusqu’à ce que le silence l’emporte définitivement pour mieux l’aider à se confronter à son présent. Le prononcer à nouveau ne faisait que ranimer ces souvenirs, les flammes d’une passion vécue en partie se rallumant sous le bois qui les avait étouffées. Alors, elle chercha à mettre les mots sur tout ceci, sur sa volonté de ne pas se montrer fausse à son égard, d’être toujours égale à elle-même bien qu’elle ne fût plus vraiment sûre de ce que cela voulait dire.

Dix années avaient passé. Victoria n’était plus la délicate enfant qui cherchait une place dans la bonne société, elle était devenue l’incontournable de cette dernière, influente auprès de ses pairs grâce à ses Noces célébrées avec Ferdinand. A Crimson Town, cela ne pouvait être mesuré à sa juste valeur mais les femmes de San Francisco n’avaient de cesse de l’écouter, de mieux chercher à lui ressembler. La jeune épouse du Gouverneur était devenue une figure de proue de ces voix silencieuses, étouffées sous le poids des hommes qui ne désiraient que mieux les contrôler. Elle était suffisamment belle pour que son avis soit légitime et avait su gagner en influence dans les cercles prisés des femmes de la bourgeoisie américaine. Et cela, si elle l’avait doucement espéré, elle n’y avait été réellement préparée. C’était en cela, aujourd’hui, qu’elle peinait à retrouver celle qui, jadis, s’amusait de peu et riait de cette vie qui coulait dans ses veines.

Je vous écoute et j’ai le sentiment que pour vous, le changement est une mauvaise chose ? Ca l’était, oui, si elle devait être une déception à ses yeux, d’une quelconque manière. Pourquoi était-ce seulement si important, aujourd’hui, de pouvoir être perçue sous son meilleur jour dans le regard de Jamie ? Elle n’avait plus à le séduire pour mieux le voir poser un genou à terre, elle qui était déjà mariée et heureuse en ménage… Elle tentait de s’en convaincre, tout du moins. Peut-être que l’honorabilité de l’homme était telle qu’elle ne pouvait que souhaiter le voir l’admirer, car cela voudrait dire qu’elle l’était également, honorable… ? En dix ans, j’espère bien que vous avez changée, Victoria. Mais pour devenir qui ? Si elle était devenue une effroyable mégère, souhaitait-elle le voir s’en rendre compte ? La beauté de son cœur se faisait ressentir dans chacune de ses actions et, pourtant, une part d’elle craignait voir l’ombre de Ferdinand glisser sur elle pour mieux la façonner à son image, pour mieux salir son âme d’une noirceur profonde. Quelle personne n’évoluerait pas sur des années ? Vous êtes qui vous êtes. Et vous êtes une femme d’exception. Elle répondit à ce compliment par une délicat sourire, ses doigts venant presser un peu plus son bras, le remerciant silencieusement alors que sa condition la poussait à ressentir quelques larmes émues venir lui brûler les paupières, sans pour autant glisser sur ses joues, ne rendant son regard que plus brillant.

Détournant la conversation sur leur mission première, elle l’informa de leur retour vers la maison qu’il appuya d’un hochement de tête, la guidant tant bien que mal dans son propre parc. Puis, sans prévenir davantage, la question la démangeant trop pour être simplement ignorée, elle finit par tenter de creuser sur l’épineux sujet qui avait su amener l’homme dans ces contrées reculées, qui le forçait à devoir se tenir à ses côtés pour s’assurer que nul autre mal ne lui soit fait. Son regard azuré glissa vers son voisin qui, semblait-il, prenait grand soin à ne pas la regarder, le visage droit tourné sur ce chemin qu’ils remontaient de concert. Le cœur de Victoria, lui, ne faisait qu’accélérer selon la longueur de ce silence plus éloquent qu’il n’aurait certainement voulu le faire. Il a été catégorique et peu dans l’étalage de ses pensées. Evidemment. La pudeur interdisait à Ferdinand d’exprimer les détails sordide de cette terrible nuit… Et ceux qui avaient finalement précédés celle-là. Je n’ai pu que supposer à l’aide de quelques sous-entendus. Et enfin, leurs regards se croisèrent, permettant à Victoria de lire dans ce regard la peine que cela pouvait causer, offrant sa propre terreur sans honte dans des prunelles océanes. Mais en aucun cas vous ne serez dans l’obligation de répéter votre témoignage, mes dossiers sont complets. Son témoignage n’avait, en réalité pas été relevé. Nul n’avait été assez brave pour passer outre les interdictions du Gouverneur et approcher son épouse malmenée afin de l’interroger de façon oppressante sur les agissements de Hudson à son égard. Une part d’elle souhaitait s’en délivrer, pourtant, quand l’autre appréhendait devoir en reparler. Elle hocha la tête, l’ombre d’un sourire passant sur ses lèvres, ne sachant quoi dire à Jamie pour mieux clore le sujet.

Finalement, les pas plus silencieux le menèrent jusqu’à la porte des domestiques, remplacée depuis peu par quelques travailleurs, l’ancien battant s’étant retrouvé couché au sol et noirci par quelques flammes lors de cette fameuse nuit. Pouvons-nous entrer par ici ? Elle haussa les sourcils, curieuse et intriguée, elle aussi. Après tout, en aucun cas, ce n’était son entrée. Pourtant, un sourire se dessina sur ses lippes pâles, la jeune femme opinant du chef. « Madame Stirling risque de vous détester… Mais elle ne saurait râler face à la protection que vous offrirez à tout le monde entre ces murs. » Elle attendit qu’on lui ouvre le battant pour mieux se glisser dans l’office et les couloirs de service. L’agitation gagnait les lieux, un dîner ayant été demandé par la maîtresse de maison pour un invité de choix. On entendait les pas précipités des valets organisant leurs allers et venus, ainsi que la voix portée de la cuisinière qui donnait plusieurs consignes à ses aides. L’ébullition qui se déroulait entre ces murs étaient une découverte pour Victoria qui n’avait pas pour habitude de se rendre dans cette partie de la demeure, à moins d’un cas de force majeure. Et quand cela pouvait arriver, ce n’était nullement en pleine activité des lieux. Souriant doucement, alléchée par les odeurs émanant de la pièce adjacente, elle s’y glissa silencieusement, son regard se posant sur les présents. Tous ne pouvaient la voir et pourtant, à mesure que les regards tombaient sur la maîtresse de maison et sur son invité, le silence se fit, les uns et les autres s’encourageant à la regarder et à se tenir droit, tel un piquet. Finalement, la dernière à se rendre compte de la présence de Victoria et Jamie, ce fut bien madame Stirling.

Quémandant du sel pour la troisième fois, elle finit par relever le regard vers la jeune fille qui était supposée le lui tendre avec une mine sévère. « Mais enfin, es-tu sotte pour ne pas… Oh ! » Ses yeux marron se posèrent sur Victoria qui l’observa avec un tendre sourire. « Oh, madame ! Veuillez m’excuser, je n’avais pas la moindre idée de… » « Tout va bien… Nous ne sommes que de passage, reprenez donc vos activités sans nous prendre en considération. » Quelques uns hésitèrent mais, finalement, reprirent leur travail, la tâche à accomplir étant grande. Victoria, elle, s’avança vers la cuisinière. « Madame Stirling, je vous présente le colonel Anderson. » La cuisinière passa son regard vers Jamie auprès de qui elle inclina le menton. « M’sieur le colonel, c’est un plaisir. J’espère que vous saurez trouver les plats de ce soir à votre goût… C’est pour ça que vous venez m’voir, madame Stanford ? » Victoria sourit avec douceur. « Aucunement. Vous avez toute ma confiance à ce sujet. Le Colonel souhaitait se rendre compte de la structure de la demeure afin de pouvoir en assurer pleinement la sécurité avec ses hommes… A ce sujet… J’ai permis à ceux-ci de se présenter à vous pour obtenir un repas chaud par jour. » La cuisinière grommela légèrement. « Beh tiens… Ils n’ont rien à manger, au Fort ? » Victoria plissa légèrement le regard. « Rien d’aussi bon que vous ne sauriez leur servir. Ce n’est pas négociable, je le crains. Une soupe chaude leur permettra déjà de mieux affronter les températures les plus fraîches. » « D’accord, d’accord… Moi j’dis juste que monsieur pourrait finir par m’en vouloir de nourrir tous ceux qui passent alors que vous rechignez à avaler un quignon de pain. » Le regard de Victoria se fit plus sombre et la cuisinière s’excusa à demi-mot, dans une grimace. Soupirant doucement, la maîtresse de maison finit par détourner le regard. « Nous ne tarderons pas à passer à table. Nous allons vous laisser vous préparer. » Et alors, elle tourna les talons, quittant la pièce pour mieux rejoindre les escaliers de service. Se tournant vers Jamie, elle tenta d’afficher une mine des plus neutres avant de poursuivre. « Cette escalier traverse la demeure en hauteur, reliant tous les étages par les couloirs de service. S’ils n’avaient pas également attaqué par ce front, peut-être aurions-nous pu nous enfuir par cette voie mais, malheureusement… Vous connaissez la suite et avez pu constater comme les dégâts furent importants. » Les murs, à certains endroits, étaient encore noircis. Leur structure n’était pas en péril et la priorité dans les quelques travaux n’étaient pas là, aussi, la cuisine retrouverait son entièreté dans les prochaines semaines.


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyDim 10 Mar - 22:43

...

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On lui annonça qu'une certaine madame Stirling ne verrait pas son intrusion d'un bon oeil, mais comme toute personne raisonnable elle comprendrait facilement qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une curiosité mal placée du Colonel mais bien d'un point de vue global de toute la maison pour effectuer au mieux son travail. Un soldat devait connaitre son champs de bataille pour savoir comment le protéger de l'avancée ennemie, il en était de même pour un vaste domaine tel que celui des Stanford.
- Elle saura me pardonner, j'en suis convaincu, répondit Jamie dont le sourire visait à montrer qu'il ne serait pas offusqué et ce, quoiqu'il arrive.
Le battant s'ouvrit et Victoria s'engouffra la première, il n'était pas question de lui ouvrir le pas, elle était ici chez elle et l'officier n'oubliait pas sa place d'invité. Il ne pourrait passer outre ces limites, il suffisait de les franchir une seule fois pour que tout s'effondre d'une manière ou d'une autre.
Il y avait beaucoup d'agitation et cela fit penser au colonel, au même rythme dans les cuisines du Fort Crimson. Leur cuisinier était seul bien qu'aider par plusieurs officiers pour qui il était plaisant de se déconnecter quelques heures de la réalité, par cette activité culinaire. Tout le monde était gagnant dans cette façon de faire instaurée par Jamie Anderson. Dès le départ, il avait demandé à chacun de ses soldats quelles étaient leur passe-temps en temps de paix, qu'est-ce qui les rendait heureux. Ainsi il découvrit chez ses hommes, des musiciens, des artistes, de bons fermiers, des charpentiers... Il y avait de tout, parmi ses cinq cent officiers !

Jamie suivait Victoria, comme son ombre. Il regardait sa robe qui semblait danser à chaque pas qu'elle faisait pour marcher jusqu'à la pièce d'où émanait une délicieuse odeur de mélange d'ingrédients. Il inspira ce parfum par les narines, qui lui mit l'eau à la bouche.
Les regards s'arrêtaient sur eux à mesure que le personnel se rendait compte de leur présence. Jamie leur souriait poliment, il avait un respect pour chaque corps de métier, quel qu'il soit. Le plus jeune cireur de chaussures à San Francisco méritait qu'on le respecte pour son travail soigné, après tout.
- Madame Stirling, je vous présente le colonel Anderson.
Il inclina doucement la tête, courtois.
- M’sieur le colonel, c’est un plaisir. J’espère que vous saurez trouver les plats de ce soir à votre goût… C’est pour ça que vous venez m’voir, madame Stanford ? A tort ou à raison, cette madame Stirling paraissait être sur ses gardes. Si Victoria n'avait pas répondu, il l'aurait lui-même fait en rassurant la dame sur le fait que la simple odeur lui donnait l'eau à la bouche et que par conséquent il ne doutait aucunement de la qualité des plats. En expliquant que quelques soldats viendraient à l'occasion demander une assiette, la réponse de madame Stirling amusa Jamie qui la trouva avec la langue bien pendue. Si pendue qu'elle dévoila devant tous, l'appétit minime de sa maîtresse. Cette information inquiéta le Colonel, un manque d'appétit ne devait pas être bon pour une femme enceinte, non ? Du moins il avait toujours entendu dire que les mères portant un enfant "mangeait pour deux".
- Nous ne tarderons pas à passer à table. Nous allons vous laisser vous préparer. A ces mots, Victoria quitta les cuisines. Son regard qui s'était assombri, comme si madame Stirling avait révélé un noir secret, n'était pas passé sous le nez de l'officier. Il n'avait pas beaucoup parlé mais avait observé avec une attention particulière la pièce, la disposition des sorties et sur quoi elles débouchaient, ainsi que les expressions de ces visages pour certains encore inconnus...
- Cet escalier traverse la demeure en hauteur, reliant tous les étages par les couloirs de service. S’ils n’avaient pas également attaqué par ce front, peut-être aurions-nous pu nous enfuir par cette voie mais, malheureusement… Vous connaissez la suite et avez pu constater comme les dégâts furent importants.
Les yeux de Victoria pourtant si doux dégageaient maintenant quelque chose de plus, quelque chose qui pouvait se traduire par une fissure dans l'âme et il la vit, tapie dans le bleu de ses iris. Il l'écoutait lui présenter les lieux mais il pensait à ce qu'avait dit madame Stirling. Pourquoi une perte d'appétit ? Serait-ce du à son état ou serait-ce plus que cela ?
- Victoria, attendez... ! Sa main se referma avec délicatesse sur son bras, pour l'arrêter dans son élan au risque de continuer à marcher sans cesser de parler pour décrire les innombrables pièces sous son toit. Une façon à elle, peut-être, de passer à autre chose et chasser les paroles de sa cheffe cuisinière. Ils étaient pour l'instant à l'abri des regards, au moins l'espérait-il car Jamie la regarda avec une intensité nouvelle, un bon paquet de secondes avant d'ouvrir la bouche. - Je me rends compte que je ne vous ai pas demandé vraiment si vous alliez bien... ? Sa main toujours au contact du tissu qui faisait sa robe, il déglutit au ralenti et sentait toute la chaleur pesante lui brûler la poitrine. Son geste n'était pas anodin et n'avait pas sa place entre eux et pourtant il ne bougea pas d'un pouce. - Avec ce qu'a dit madame Stirling, je.. je souhaite simplement m'en assurer. Il aurait aimé pouvoir lui demander si elle était heureuse, dans sa vie, mais de quel droit se permettrait-il une telle chose ? Qu'est-ce qu'une question pareille déclencherait si elle lui répondait que non ? Ou pire, si elle lui disait qu'elle l'était réellement et sincèrement... ?

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Victoria Stanford
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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyJeu 14 Mar - 12:25



Quelque chose avait changé. Dans son attitude, dans son regard, Victoria n’était plus l’avenante hôtesse enchantée de retrouver celui qui avait su se faire une place dans son existence dans un passé pas si lointain. Les mots de la cuisinière l’avaient contrariée si bien qu’elle lui avait adressé un regard courroucé qui ne lui ressemblait que trop peu, trahissant cette honte qu’elle avait à ne plus se nourrir avec appétit. Le plaisir culinaire n’existait plus dès lors que sa gorge s’était nouée à cause de l’angoisse, à cause de l’ensemble du désastre que semblait être devenue son existence. Elle savait que les mots de son employée ne se voulaient pas accusateurs ou même blessants car la jeune épouse du gouverneur ne savait que trop bien l’inquiétude qui était partagée à l’office, loin de ses oreilles. Jenson le lui avait dit, tout comme Louisa : Tous constataient comme cette mélancolie maladive était en train de l’approcher d’un ravin duquel elle semblait prête à sauter. Et au-delà de la métaphore, Victoria avait songé à rendre tout ceci littéral.

Victoria, attendez… ! Lui aussi s’en était aperçu. Et quelle déception devait-elle être, soudainement, à ses yeux… Les doigts de Jamie, pourtant, se tendirent jusqu’à son bras sur lequel ils se refermèrent avec une douceur certaine, forçant la jeune femme à s’immobiliser et à se taire. Son regard bleu glissa vers cette main, vers ces doigts qu’elle avait su étreindre une décennie plus tôt. Elle se rappela la chaleur qui glissait en elle à chaque fois qu’il lui était permis de caresser sa peau, à chaque fois qu’on lui permettait de le toucher sans que nulle matière ne vienne se glisser entre eux. Des instants trop rares qui avaient été précieusement enfouis dans les méandres de ses souvenirs et qui décidaient de rejaillir aujourd’hui, alors même que son regard détaillait ce geste qu’il avait eu, qu’il conservait sur l’étoffe qui couvrait son bras. Les domestiques étaient affairés à leur tâche et si l’escalier de service était un point stratégique de la grande demeure des Stanford, le plus gros de leurs missions prenait place ailleurs, leur offrant une intimité surprenante autant que fragile.

Je me rend compte que je ne vous ai pas demandé vraiment si vous alliez bien… ? Elle ouvrit machinalement la bouche, prête à offrir la réponse générique qu’elle apportait à tous sans même réfléchir. Oui, elle allait bien. Parce qu’elle n’avait pas le choix, parce que c’était ce que l’on attendait d’elle. Alors pourquoi les mots ne sortaient-ils pas ? Pourquoi restaient-ils bloqués dans sa gorge, le regard qu’elle releva vers le colonel s’humidifiant de larmes qu’elle se refusait à laisser couler sur ses joues. Elle n’avait que trop pleuré, déjà. Elle n’avait que trop laissé cette mélancolie l’emporter, elle n’avait plus le droit de s’effondrer. Et certainement pas devant lui. « Jamie, je… » Souffler son nom n’aida guère, forcée comme elle était de baisser le menton, cherchant à garder le contrôle, à ne pas montrer davantage de fissures dans ce masque si parfait qu’elle portait depuis des semaines, avant même l’attaque de ces barbares. Avant même son arrivée à Crimson. Comme ce fardeau était-il lourd à porter…

Avec ce qu’a dit madame Stirling, je… Je souhaite simplement m’en assurer. Elle ferma les paupières un instant, mesurant comme son employée avait su la trahir par une simple allusion, comme le simple fait de s’oublier pouvait cheminer par son assiette. Les lèvres délicatement pincées, elle soupira longuement quand, dans un geste machinal, ses doigts vinrent délicatement se poser sur ceux de l’homme qui retenaient son bras, la pulpe de ses doigts glissant sur le dos de cette main tendre et protectrice, captant la chaleur qui en émanait et qui réchauffaient, déjà, ses doigts glacés. « Je ne peux… » Tout en elle se contredisait déjà. L’étiquette et la bienséance étaient déjà bafouées alors pourquoi s’attachait-elle tant à vouloir les honorer dans un silence profond duquel elle finirait par sortir en affirmant un mensonge ? Elle ne pouvait délivrer l’étendue de ses sentiments à quelqu’un qui n’était pas son époux. Et même à lui, elle taisait la moitié de ses ressentis. On lui demandait d’être forte, d’être digne et d’être inspirante. Victoria, depuis son arrivée en ces terres rougies, n’avait plus l’impression que d’être le fantôme d’elle-même, se forçant à tout ceci, cherchant à s’accrocher dans les maigres réconforts que la vie lui offrait. Seulement, ces derniers s’étaient faits plus rares au fur et à mesure que le temps s’égrainait.

Son silence, finalement, était la plus belle des éloquences. Rouvrant les yeux, elle lui offrit un regard gêné, le détournant avec hâte car ne souhaitant pas qu’il puisse entrevoir le gouffre dans lequel reposait son âme. « Ces derniers jours… Ont été compliqués. » Il y avait tant à dire, en réalité. Elle ne savait plus même où remonter. A ce jour où elle comprit que son époux possédait une part de ténèbres ? A celui où elle avait compris que leur mariage serait grandement écrasé par ses ambitions politiques ? Ou bien avant cela, même, quand du jour au lendemain, les lettres de Jamie Anderson ne s’étaient plus jamais tenues entre ses mains pour mieux lui offrir de ses nouvelles, pour mieux affirmer la puissance de l’amour qui existait entre eux ? Ce n’étaient pas les derniers jours qui avaient été compliqués, mais bien les dernières années. Humectant ses lèvres, elle finit par lui rendre ses yeux tristes. « J’ignore même quoi vous répondre à cette question pourtant si triviale seulement, à vous, je ne saurais m’enfoncer dans ce mensonge qui consiste à affirmer que je vais bien. » Cela, avait-elle le droit de le dire ? Ils enfreignaient déjà trop de règles pour que celle-ci soit celle qui lui porte le plus préjudice. Ses doigts reposant sur sa main, doucement, s’enroulèrent contre les siens, les étreignant autant qu’ils se glissaient entre son bras et cette main brûlante. Un maigre sourire vint se poser sur ses lèvres. « J’espère seulement ne pas me tromper en vous affirmant que je finirais par aller mieux. » N’était-ce pas le plus important, finalement ? Elle devait survivre à ces jours sombres, s’accrochant à l’idée même que la lumière puisse se présenter au bout de ce long chemin de croix.


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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptySam 16 Mar - 18:26

...

Retour vers le passé
avec Victoria Stanford



Un visage que Jamie ne connaissait pas à Victoria se dessinait doucement sur son visage. Un air si triste qu'il lui était impossible de ne pas remarquer. Comment n'avait il pu ne rien voir avant que madame Stirling ne fasse sa remarque ? Il s'en voulait, il s'en voulaient tellement. A mettre un mur tout autour de lui, afin de se protéger de l'amour qu'il avait porté à l'égard de Victoria Stanford, le Colonel fut aveuglé. Il n'avait pas voulu souffrir, ni même la mettre dans un embarras certain à être trop familier avec elle. Mais ce château de cartes s'effondrait petit à petit, car déjà ils avaient franchi une première limite.
- Jamie, je...
Il attendit une suite de mots qui ne vint jamais. Ses yeux bleus se mirent à briller, dans la pénombre du couloir il arrivait quand même à distinguer ces petites et timides larmes retenues par la ténacité de la dame, à entendre sa gorge se nouer. Qu'est-ce qui pouvait bien la rendre si triste au point de nuire à son appétit ?
Était ce lié à sa grossesse ?
Pourtant Olivia lui avait écrit, lorsqu'elle attendait son enfant, qu'elle mangeait tout ce qui lui passait par les mains ! Ce n'était pas la même chose pour toute les femmes ? La vie de Jamie Anderson n'avait à aucun moment été ponctuée par une femme enceinte gravitant autour de lui, excepté les vieilles histoires de sa mère et les récits de sa petite soeur.
- Je ne peux... disait-elle par dire avant de poser ses doigts froids contre les siens, bien plus chauds. Le choc de température l'inquiéta, assez pour qu'il resserre son étreinte dans le désir de la réchauffer.
- Que ne pouvez-vous pas, Victoria ?
Il insistait peut-être, mais il le fit tout en douceur. Elle comprendrait aisément que ce n'était que par une sincère inquiétude. Elle resta cependant silencieuse et ce silence grave était pour Jamie plus claire que tous les mots.
-  Ces derniers jours… Ont été compliqués. Il inspira par les narines, alors que la compréhension de ces maux éclairait son esprit embrumé sur ce qui chagrinait. Le colonel n'en était pas sûr, avec les femmes il ne l'était jamais... Encore moins avec Victoria, qu'il ne pouvait plus prétendre connaitre si jamais un jour il l'avait réellement connue. Toutes ces lettres envoyées sans qu'aucune réponse ne vienne lui mettre de la joie dans le cœur. Il ne s'y était pas attendu mais accepta cette décision. Par déduction, Jamie comprit que Victoria avait rencontré monsieur Stanford pendant son absence. Comment en vouloir un seul instant à Victoria d'avoir trouvé sa perle rare ? C'était chose impossible, d'autant plus qu'elle ne pouvait rien au fait que sa perle rare à lui, c'était elle.
- J’ignore même quoi vous répondre à cette question pourtant si triviale seulement, à vous, je ne saurais m’enfoncer dans ce mensonge qui consiste à affirmer que je vais bien.
Le colonel fronça des sourcils, retenant toujours le contact de leur main l'une contre l'autre. Il ne devait pas, Jamie le savait, hors il n'y avait nul autre moyen de la rassurer qu'avec ce geste et peut être, les bons mots s'ils arrivaient à les laisser franchir s'exprimer ?
- Vous n'avez pas à mentir. Mettez simplement des mots sur ce qui rend si triste. Si cela est trop difficile, vous réessayerez plus tard. Sa mère bien-aimée l'avait poussé à communiquer, à dire ce qui le rendait heureux, en colère, ou dépité. Elle disait que la Sainte Bible enseignait sur la puissance des mots. Que c'était pour cela qu'il fallait dire à l'être aimé qu'on l'aime, et sans perdre de temps, comme si ce jour était le dernier.
- J’espère seulement ne pas me tromper en vous affirmant que je finirais par aller mieux.
Le sourire de Jamie se faisait large, il fit signe de la tête qu'il comprenait, du moins lui semblait-il.
- Votre époux reviendra, déclarait alors le colonel. Parce que c'était bien de cela qu'il était question, de cette tâche noire sur le tableau parfait de Victoria Stanford ? L'absence de son mari lui pesait, elle se languissait de son retour. Une courte seconde, le soldat ferma les yeux pour les rouvrir aussitôt. Il venait de chasser non pas une, mais des images mentales trop douloureuses pour qu'il ne s'attarde dessus. C'était tout ce que lui évoquait les yeux larmoyants de cette femme, tout ce que lui évoquait cette conversation aux allures de conspiration.
- En attendant son bon retour, je suis là pour vous. Comme un ami qui ne vous abandonnera pas, le ferait. Sa pomme d'Adam trahit sa déglutition, qui elle trahit son malaise. Il n'était pas complètement serein, jamais quand certains sujets étaient abordés en parallèle à une autre.

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MessageSujet: Re: Retour vers le passé | Jamie & VIctoria   Retour vers le passé | Jamie & VIctoria EmptyLun 18 Mar - 14:23



Et si… ? L’interrogation vint prendre racine dans les pensées de la jeune épouse du Gouverneur, comme un ver s’immisce dans une pomme pour la dévorer de l’intérieur. Avec de telles questions, elle devenait apte à refaire l’entièreté de son monde, incapable pourtant de redécouvrir à quoi ressemblerait sa vie. Trop de doutes l’assaillaient au quotidien, depuis quelques semaines, pour lui laisser l’opportunité de dormir paisiblement, sans même évoquer les cauchemars qui terrorisaient ses nuits. Elle n’était plus sûre de rien et avait espéré voir en Ferdinand un phare dans sa nuit pour l’aider à regagner le rivage, pour éviter la noyade. Elle n’aurait nullement pensé que ce phare serait présent, en la personne de Jamie Anderson.

Il sembla décontenancé par son silence et pourtant, s’il cherchait à insister à l’entendre se livrer à lui, il ne se montrait guère oppressant. Qu’aurait fait Ferdinand ? Ne l’aurait-il pas empoignée avec force pour l’intimer de parler plutôt que de balbutier sans le moindre sens ? Jamie, lui, avait laissé ses doigts s’enrouler autour des siens dans une douceur infinie, son regard guettant la moindre réaction de la future mère pour mieux l’accompagner dans son mal être, dans ses tourments. Vous n’avez pas à mentir. Mettez simplement les mots sur ce qui vous rend si triste. Si cela est trop difficile, vous réessayerez plus tard. Elle lui offrit un sourire aussi triste que tendre. Comme elle aimerait pouvoir lui livrer l’ensemble de ses maux pour qu’il puisse l’étreindre avec compassion et lui dire comme il comprenait. Plus tard, oui. Peut-être y parviendrait-elle, au moins en partie.

Il hocha la tête, un sourire s’étirant sur ses lippes qu’elle avait déjà tant observé par le passé. Votre époux reviendra. C’était une sentence cruelle que de l’entendre lui dire cela. Et pour autant, ces mots étaient ceux qui étaient supposés la réconforter à cette heure. Le regard de Victoria se baissa légèrement, observant un instant leurs doigts entrelacés tandis qu’il évoquait cette relation forte qu’elle entretenait avec un homme autre que lui. Et si elle l’avait attendu ? Et si elle l’avait épousé ? Quelle serait sa vie, aujourd’hui. Chassant cette idée folle de sa tête, elle soupira doucement, cherchant à chasser l’ensemble de la mélancolie qui l’habitait dans ce souffle profond, ses épaules s’abaissant à mesure qu’elle agissait. En attendant son bon retour, je suis là pour vous. Comme un ami qui ne vous abandonnera pas, le ferait. Elle releva le regard vers lui, inclinant doucement son minois sur le côté pour mieux l’observer. « Vous avez toujours été là pour moi… » C’était une réalité. Depuis qu’il était entré dans sa vie, Jamie avait œuvré à la rendre heureuse, à se dévouer à son bonheur. En quoi les choses changeaient-elles aujourd’hui, finalement ?

Une porte s’ouvrit, signe d’une présence imminente, faisant sursauter Victoria qui, instinctivement arracha presque ses doigts de la main de l’homme qui se tenait à ses côtés, regardant soudainement partout sauf là où il se trouvait. La bulle avait été percée, brisée par cette arrivée sauvage qui permit à Victoria de reprendre momentanément le contrôle de cette situation. « Bien… Les étages, disions-nous. » Pinçant les lèvres délicates, elle adressa un regard gêné à Jamie avant de s’en retourner vers l’escalier qu’elle était supposée gravir, quelques instants plus tôt. Menant son invité dans les étages, elle tâcha de poursuivre la visite en se montrant la plus raisonnable possible quand tout son être demandait à être étreint par les bras protecteur de celui qui en avait la responsabilité.

Elle présenta les pièces à l’homme, le laissant regarder l’intérieur de chacune d’entre elle, accomplissant son devoir sécuritaire en analysant les possibilités d’entrée et de sortie. Passant de l’aile est à l’aile ouest de la maison, ils passèrent en revue les appartements des invités – certains occupés par monsieur Tiffany par les affaires qui se trouvaient encore là – la bibliothèque qui avait à peine retrouvé l’ordre qui était le sien, Victoria se remémorant comment elle s’était cachée là, avec les domestiques, avant que la brute ne vienne… Son regard s’était porté sur le sol, cherchant des traces rouges de cette hémoglobine qui avait noyé le parquet quand ce sauvage avait scalpé la pauvre jeune fille qui avait travaillé à son service. Un frisson glissa le long de son échine et Victoria s’était échappée de cette pièce comme si sa vie en dépendait. Puis, la visite les avait menés vers les derniers appartements. Ceux de Ferdinand et les siens, indépendants. « J’espère que vous comprendrez que je ne peux vous permettre d’entrer dans les appartements de mon époux en son absence… Et puis, vous avez déjà pu voir son bureau, n’est-ce pas ? » Qui, finalement, était la pièce maîtresse de la maison. Elle lui adressa un maigre sourire avant de, naturellement, le conduire jusqu’à ses appartements. « Entrez, je vous en prie. » Dans quelles circonstances, exactement, un homme avait-il le droit de rompre l’intimité d’un tel lieu en imposant sa présence ? Hormis son époux, nul n’avait sa place en ces murs et si tout ceci se justifiait aisément, elle savait intimement qu’elle transgressait quelque chose. « Mon boudoir. La chambre est par là, ainsi que la salle d’eau. » Avait-il besoin d’en voir plus ? Ne valait-il mieux pas demeurer distant de tout ceci ?

A nouveau, elle soupira doucement, cherchant à trouver le courage de le regarder à nouveau, ses yeux clairs venant plonger dans son regard. « Inutile de préciser que je préfèrerais éviter de croiser l’un de vos hommes dans de tels endroits. Si cette requête vous semble, évidemment, raisonnable. » Jamie pouvait prendre ses repères et reconnaître autrement où se trouvaient ces précieux espaces dans l’ensemble de la demeure, seulement, elle ne pourrait tolérer la présence d’un tiers dans ceux-ci. A moins qu sa vie, vraiment, n’en dépende. Son regard se posa longuement sur la fenêtre qui offrait une vue plaisante sur le parc dont ils avaient fait le tour et d’où l’homme pouvait aussi se rendre compte d’une certaine visibilité de ses hommes quant à ces lieux. « J’ignore quand Ferdinand sera de retour… » Une suite qu’elle donnait à retardement su cette conversation précédemment entamée et interrompue. Machinalement, une main glissa sur son ventre très légèrement arrondi. « Il n’a pas été capable de me donner une date pour tout ceci et… J’ai peur qu’il ne revienne pas. » Que se passait-il, à Sacramento ? Elle ne pouvait le deviner. Elle n’était convaincue que de très peu de choses, son époux n’ayant su la rassurer plus que cela avant de prendre la route, l’évitant autant que possible et la blâmant pour… Tournant son regard vers Jamie, elle eut un nouveau sourire triste. « Depuis ce jour-là… L’enfant ne bouge plus et je… J’ai si peur de ce que cela pourrait vouloir dire… » Cet enfant, elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Plus rien d’autre ne saurait dépasser l’amour inconditionnel qu’elle nourrissait pour cet embryon qui se développait en son sein, le couvant avec tendresse, le protégeant avec hargne. Seulement, elle se sentait responsable de l’absence de mouvements. Avait-il renoncé à se battre ? N’était-il plus, en elle ? Le docteur Riagal l’avait avertie du bien être de l’enfant et comme son désir ardent de le sentir bouger ne ferait que l’empêcher de percevoir les véritables signes. Du repos et de la relaxation, ainsi qu’une remise en forme de son être, voilà ce qu’il avait su recommander, au-delà de ses maux plus précis. En attendant, si elle perdait ce petit être chéri, pourquoi son époux reviendrait-il ?


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