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Fille aînée du Chef
Mar 12 Déc - 23:17
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Type de RP: Normal
Date du RP : 12/03/66
Participants : Otto & Tall
Trigger warning : /
Résumé : Rp post convocation entre le Chef et Otoahnacto. Tallulah le rejoint pour lui tirer les vers du nez et avoir un topo du rassemblement des éclaireurs.
Tallulah
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Fille aînée du Chef
Mer 13 Déc - 10:54
Au son calme du tam-tam
Un peu plus d'une semaine s'était écoulée depuis la nouvelle d'un nouveau couple formé au sein de la tribu, qui n'avait au fond pas étonné grand monde, mais aussi depuis l'escapade nocturne d'Otoahnacto et Tallulah. Beaucoup de choses s'étaient passées cette nuit-là, qui laissa à bien des égards, une Tallulah angoissée. L'angoisse de ne pas voir son père réagir à cette matinée où Otto avait quitté son tipi, l'angoisse de porter sur ses épaules un secret partagé sur les agissements des visages pâles. Heureusement que le chasseur veillait et était présent aux côtés d'elle. A qui se confier si ce n'était pas lui, qui savait déjà tout ? Mais si le Chef avait tardé à convoquer le jeune homme sous son tipi, ce fut chose faite dernièrement, sans que la principale intéressée ne soit mise au courant. Elle avait observé depuis l'enclos des chevaux, l'endroit même où les deux hommes chers à son cœur conversait. Elle ne voyait que les peaux refermées de l'entrée et du sommet, s'échappa de la fumée. C'était une bonne chose, cela signifiait qu'Omawnakw avait accueilli Otto avec respect.
Mimiteh et Waban profitaient de la présence de Tallulah pour recevoir pommes et caresses parsemées, ici et là. Le regard fixe de la native était rivé sur la maison du chef. Elle s'imaginait des tas de scénarios et mots échangés tandis que plus près du tipi, une petite souris se fraya un passage entre deux pans de peaux lourdes sous laquelle elle réussit à s'infiltrer. A l'intérieur, de la fumée avait envahi le lieu mais ne fit tousser ni l'un ni l'autre des deux hommes, qui avaient l'habitude d'une telle atmosphère. Avec ma fille, vous avez toujours été très liés, avait dit le chef qui avait porté le calumet à ses lèvres. Son visage aux rides très prononcés n'entachaient pas la douceur de ces traits. En sortant de son tipi, ce matin-là. Vous avez fait une forte sensation. Il posa son regard sur le chasseur, puis lui tendit la pipe. J'ai attendu avant de te parler, car j'ai du me recueillir. Pour réfléchir. En temps normal j'aurai chanté pour Wakan Tanka, qu'il me fasse un signe pour apaiser les tourments de mon âme. Mais je n'ai rien fait de tel. Omawnakw parlait d'une voix douce et chaleureuse mais le ton était sérieux, autant que la situation l'exigeait. Otoahnacto, tu es une homme accompli, un excellent chasseur qui saura subvenir aux besoins de sa famille et je sais l'amour que vous vous portez l'un et l'autre. Ce n'est pas ça, le problème. Tu sais de quoi je veux te parler, n'est-ce pas ? Il hocha doucement la tête, bien sûr que le jeune tolowa savait. T'unir à ma fille n'est pas sans conséquence ; tu devras porter la coiffe du chef lorsque je rejoindrai nos ancêtres. Cette coiffe, il la portait actuellement, au-dessus de ses cheveux blancs. Imposante, longue, parsemées de plumes de toutes sortes qui racontait l'histoire de ses échecs et ses réussites. Les siennes, celles des anciens. Devenir le père de la tribu n'est pas une chose aisée, Otoahnacto, et votre génération doit s'attendre à tout. En disant ça, il parlait de tout : les miwok, les colons. La guerre était proche, il ne suffisait qu'un seul faux pas. Omawnakw avait toujours refusé d'être le chef qui lancerait un bain de sang. Nous en parlerons plus quand tu auras pris ta décision, mais être avec Tallulah, c'est être le futur chef tolowa. Il récupéra son calumet avant de conclure leur entrevue par une petite boutade. Tu sais, je suis étonné que ta mère ne soit pas venue me voir en entrant ici furibonde. Peut-être que tu devrais lui parler. Va, mon fils.
Tallulah toujours aux aguets, sentit son coeur soulagé en voyant Otoahnacto sortir enfin du tipi. Elle essaya de jauger son visage pour tenter de décrypter quelque chose mais il était totalement illisible, neutre, imperturbable. Elle grogna, puis sortit de l'enclos, le suivant jusqu'à chez lui. En traversant le campement, elle chercha par-dessus tout à éviter la mère de son amant, à qui elle n'avait pas parlé depuis. Sora riait toujours à gorge déployée en voyant à quel point Tallulah tentait de se faire petite, le temps qu'ils prennent une décision sur leur avenir. Mais par chance, pas de petite soeur empotée à l'horizon. Ses pas la menaient vite vers le sentier qui menait chez Otto. Le bruit de la rivière chantait déjà à son oreille le calme revenait à mesure qu'elle s'éloigna du camps. Il avait eu la présence d'esprit d'habiter un peu à l'écart.
Emmitouflée dans sa fourrure, elle s'approcha du tipi et n'entra pas tout de suite. Pour faire remarquer sa présence, elle siffla à la manière d'un chant d'oiseau...
Il semblait à Otoahnacto que tout avait changé, en l'espace d'un temps très court. Trop court. Depuis la nuit passée chez Tallulah, tout s'était accéléré. Le couple qu'ils formaient désormais n'avait surpris personne, comme si chaque Tolowa savait, avant les principaux intéressés comment leur relation évoluerait. C'était étrange et quelque peu déstabilisant. Même sa mère n'avait rien dit. Pour le moment. On ne le jugeait pas, c'est ainsi que les Tolowa étaient. Cependant, tous attendaient une forme de consécration de cette union. À la prochaine saison des mariages, nul doute que ces deux là seraient attendus de pieds fermes. Pourtant, l'un comme l'autre avaient eu maintes aventures, Tallulah plus que Otto, alors pourquoi cette fois-ci, tous estimaient qu'une union formelle serait célébrée ?
Pour couronner le tout, le chef de la tribu, père de Tallulah avait fini par demander à Otoahnacto de le rejoindre dans son tipi pour échanger. Ensemble, ils avaient échangé le calumet et quelques paroles. Comme sa fille, Omawnakw s'était montré plus généreux que le chasseur en mots. Pensif, solennel, le jeune chasseur avait médité les phrases du vieil homme et leur portée. Il ne voulait pas se prononcer, pas maintenant. La raison était simple, il ne savait pas encore ce qu'il voulait, il ne savait pas où cette relation les mènerait. Le chef le flattait, il le savait digne et capable de nourrir une famille, cependant, il soulevait un point important. Talulah était fille de chef, l'épousait impliquait la responsabilité de prendre la tête du clan à un moment donné. Tout du long, Otoahnacto ne s'était exprimé qu'avec des "hum" ou des "je sais", en passant par des "oui". D'un naturel peu loquace, il ne voyait pas quoi dire, l'enthousiasme lui manquant.
Son esprit était ailleurs, avec les blancs qu'il fallait faire reculer. Les amours viendraient après. Mais cela, il ne pouvait en faire part au vieillard. Aussi, il sortit un temps après sans avoir donné de réponse, il n'en avait pas. Un léger sourire avait étiré ses lèvres à la mention de sa mère. Lui avait une vague idée de pourquoi elle n'avait pas pris la peine de se déplacer jusqu'ici : elle ne croyait pas au mariage de son fils. Pour cause, elle lui avait déjà trouvé une épouse et jugeait Lullah sévèrement.
Il suivit le chemin qui menait jusqu'à son tipi, excentré et près de la rivière. Un tipi qu'une autre femme avait fait pour lui. Toujours dans ses pensées, il n'avait pas remarqué les regards qui s'étaient portés sur lui, à la sortie du tipi du grand chef, ni même celui de Tallulah qui le suivait. Une fois dans son foyer, il raviva le brasier et mis de l'eau à chauffer. Il irait voir sa mère plus tard, ne se sentant pas la force de l'affronter maintenant. Et de toute façon, que lui dirait-il ? Qu'il se trouvait dans une impasse ? Il aimait Tallulah mais il ne voulait pas devenir chef. Là, il retira sa peau de bison qui l'avait protégé du froid dehors et l'étendit un peu plus loin. Il retira ses mocassins mais conserva les grandes jambières qui le protégeaient du froid, sous son pagne. Il était entrain de chercher quelques herbes à infuser lorsqu'il entendi le chant d'un oiseau. Les sourcils froncés, il reconnut le chant d'un passereau qui ne passait pas l'hiver ici. Il comprit alors quel drôle d'oiseau l'attendait dehors. Se redressant, il s'approcha de l'entrée du tipi et releva la peau pour découvrir Tallulah emmitouflée dans sa fourrure.
Un sourire éclaira son visage en la découvrant là, le visage quelque peu tourmenté. Elle qui bravait toujours mille dangers, elle qui gardait le menton haut, c'était surprenant de la voir si déstabilisée.
- Il fait froid, entre vite, proposa-t-il en glissant un bras autour de ses épaules pour l'inciter à entrer.
Le vent mordant avait eu le temps de caresser ses bras et son torse nu, et le petit courant d'air faisait virevolter le feu au centre du foyer. Il n'avait qu'une hâte, refermer derrière elle.
Listen to the wind, it talks. Listen to te silence, it speaks. Listen to your heart, it knows. ~Otoahnacto's theme~
Tallulah
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Ven 15 Déc - 18:18
Au son calme du tam-tam
L’entrée du chaleureux tipi se releva, laissant à Tallulah découvrir un visage qui sourit à sa rencontre. Elle rendit la pareille, ce premier sourire l’apaisa instantanément. Il ne sourirait pas si sa conversation avec le chef s’était mal passé, non ? C’était la question qui la taraudait. Avait-il parlé au chef ou à son père ? Mais peu importait, à l’évidence, le rôle avec lequel Omawnakw avait reçu le chasseur… Le discour aurait été le même, sans doute.
Il fait froid, entre vite, lui dit Otto que la vague de froid fit frissonner à vue d’oeil. Son bras entoura les épaules de la princesse tolowa, qui entra sans plus attendre dans le confort douillet de son amant. C’était Huyana qui lui avait construit son tipi, une intervention que Tallulah ne comprenait pas vraiment. Construire l’habitat d’un tiers était une attention particulière, il y avait peu de chance pour que cela ne cache pas quelque chose de plus grand derrière. En parler lui brûlait les lèvres mais elle devait se retenir, au moins le temps qu’Otoahnacto prenne une décision en toute connaissance de cause.
Une fois à l’intérieur et qu’Otto referma derrière eux, l’amérindienne garda tout de même sa fourrure sur les épaules. Le brasier naissant ne réchauffait pas encore assez pour qu’elle se découvre. S’asseoir n’était pas envisageable non plus, trop de choses cogitaient dans son esprit ; d’une part ce qui s’était dit chez le chef et de l’autre, une nouvelle sur ce serpent de fer incrusté dans la terre, qu’ils avaient découvert lors de leur escapade nocturne sur un chantier. A présent seuls, Tallulah se tourna vers lui, s’approchant d’un pas lent. De ses deux mains, elle lui prit la sienne et y déposa un baiser avant de plonger son regard sombre dans les prunelles noires de sa moitié. Le voile de curiosité qu’Otoahnacto pouvait facilement voir dans les yeux de la native était si évident que poser la question à voix haute était superflu. Mais, Tallulah le fit quand même.
Que t’a dit père ? Sa voix avait légèrement tremblé, tout comme ses doigts contre la peau chaude du chasseur. Elle connaissait bien Otto et devinait beaucoup de choses le concernant, mais ô grand jamais Tallulah n’aurait la prétention de dire qu’elle le connaissait par coeur, comme sa poche. Il voulait te parler de nous ? S’il y avait bien une question bête, ce devait être celle-ci. Bien sûr, il s’agissait d’eux ! Ou d’autre chose ? L’insistance n’était pas pressante, mais appuyé par un regard qui ne cilla pas. Au fond d’elle, Tallulah n’acceptait pas la vérité qui la rendait si fébrile, fragile et déstabilisée en cet instant. Et qu’as-tu répondu ? Elle ne s’avouait pas que la peur était entrée, vicieuse, par l’entrée de son coeur qui craignait d’être piétiné même involontairement. C’était ceux qu’on aimait le plus qui pouvait le plus nous faire de mal.
À peine avait-il pu refermer la peau de bête derrière eux, qu'Otto avait poursuivi sa quête de recherche d'herbes. En secouant quelques flacons et en ouvrant quelques pochettes il trouva enfin le mélange satisfaisant. Alors qu'il était sur le point de se rasseoir et de préparer la tisane, il se rendit compte que Tallulah était restée debout, couverte non loin de l'entrée. Voilà qui était curieux à ses yeux mais tandis qu'elle avançait enfin dans sa direction, il observa mieux son visage et comprit. Elle aussi semblait avoir milles pensées qui envahissaient tout son être. Il ne savait pas cependant ce qui l'inquiétait le plus. Que son père convoque Ottoahnacto ou bien la réponse de ce dernier.
Aussi, lorsqu'elle s'avança enfin vers lui et qu'elle saisit sa main entre les siennes, il afficha un sourire amusé, de la voir si tracassée. Cela ne ressemblait en rien à la Tallulah qu'il connaissait. Mais si elle s'inquiétait autant, c'est que c'était important à ses yeux. Alors qu'elle embrassait sa main, il en profita pour offrir une caresse à sa joue.
Que t’a dit père ? Demanda-t-elle et il l'abandonna là, pour mettre l'eau à chauffer. S'installant devant le feu qui commençait à crépiter, il posa en suspens le broc d'eau pour le porter à ébullition et plaça deux grosses pincées d'herbes dans deux petits récipients qui feraient office de tasse pour eux.
- Ah..ça, commença-t-il sans trop savoir où aller.
Mais déjà Tallulah s'emportait dans la curiosité et voulait savoir les tenants et aboutissants de la discussion. À son attitude, il fronça doucement les sourcils en levant son visage vers elle. Voici donc que l'impétueuse fille du chef commençait à perdre ses moyens.
- Oui, il a parlé de nous, mais ça je suppose que tu le sais déjà. Il veut savoir si j'envisage de faire de toi ma femme et si j'ai bien conscience de ce que cela implique.
Otoahnacto était calme comme à son habitude. Omawnakw était un homme sage, il se devait de penser comme un chef et comme un père. Il réfléchissait encore à la réponse qu'il devrait donner au grand chef. Cependant, Tallulah serait certainement moins patiente. Voulait-il vraiment faire de Tallulah son épouse ? Voulait-il devenir le chef ? Il ne s'était pas encore posé la question. Tout lui semblait aller trop vite. Après tout, Tallulah avait eu d'autres amants avant lui, est-ce que Omawnakw avait convoqué chacun d'entre eux ? Pourquoi avait-il l'impression qu'on leur prêtait une relation aussi définitive, comme s'ils n'avaient aucune autre option ? Et il n'avait pas encore échangé avec sa mère... Avec un soupir, il fit couler l'eau fumante dans les godets et observa un instant le message envoyé à Seano.
- Je suis resté silencieux, annonça-t-il alors à Tallulah en reprenant ses pupilles en otages.
Il n'avait pas honte de le lui dire et il ne craignait pas sa réaction. Qu'elle en soit satisfaite ou non, c'était fait pour l'instant. Pourtant, il se devait de lui expliquer la raison de son mutisme.
- Je ne peux pas me concentrer sur un mariage alors qu'une menace plus grande plane sur nous tous.
Et puis, sa mère essayait aussi de le marier avec Huyana qu'elle jugeait plus facile pour lui. Il faudrait aussi en discuter. Pour lui, les choses étaient claires ainsi et il pensait que Tallulah le comprendrait. Pourtant, ils s'étaient déjà disputés pour cette histoire de mariage entre lui et Huyana, alors peut-être qu'elle attendait plus que ce qu'ils vivaient présentement. Saisissant le godet de tisane, il le porta à ses lèvres pour en boire une gorgée. Et tandis que les feuilles tournoyaient dans le liquide doré, il posa à son tour une question.
- Tu aurais souhaité que je réponde quelque chose en particulier ?
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Tallulah
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Lun 18 Déc - 22:53
Au son calme du tam-tam
Otoahnacto était comme une rivière calme. Il le démontrait encore maintenant, pendant qu'il s'afférait à s'occuper de la préparation de sa tisane. Pour Tallulah, il était l'eau ; source de vie, de quiétude, bienfait pour tout être mais savait se défendre, noyant ses ennemis. Et elle était le feu ; brasier d'abord crépitant, il pouvait dévaster des forêts entières ou réchauffer les corps lorsqu'il était contrôlé. Oui, il a parlé de nous, mais ça je suppose que tu le sais déjà. Le savoir était une chose, mais c'était loin d'être suffisant. Il veut savoir si j'envisage de faire de toi ma femme et si j'ai bien conscience de ce que cela implique. Oui, de l'eau... Quelle paisible imperturbabilité qui fit sourire Tallulah. Parfois ça l'énervait et parfois, comme maintenant, elle se rappelait qu'elle aimait cette facette du chasseur. Il avait répondit aussi simplement que s'il annonçait aller chercher du bois. Tallulah inspira et se décida à ôter cette fourrure de ses épaules, la posant dans un coin de l'habitat. Je suis resté silencieux. Bien sûr qu'il l'avait été, la réponse était facile. Mais la princesse n'en démordit pas et prit la parole à son tour. Je sais que même lorsque ta bouche reste silencieuse, ton esprit lui, te fait penser. Pour être plus exacte, elle dirait même que c'était quand Otto était muet qu'il était en réalité en train de rélfléchir intensément. Je ne peux pas me concentrer sur un mariage alors qu'une menace plus grande plane sur nous tous. Tallulah se pinça la lèvre. Ce n'était pas tant l'idée d'un mariage retardé ou avorté qui lui donnait ce désagréable sentiment au fond de l'estomac. Pouvaient-ils réellement vivre au rythle des menaces qui les entouraient ? Le danger des visages pâles n'était pas une histoire qui datait d'hier, avec un raisonnement pareil ils mourraient avant d'avoir vécu. Tu aurais souhaité que je réponde quelque chose en particulier ? Tallulah haussa les épaules et vint s'asseoir près de la marmitte d'eau bouillante. Elle ne répondit pas tout de suite, laissant ses pupilles se laisser hypnotiser par le mouvement circulaire des feuilles qui pataugeaient sur la surface. Non, répondit la native, je voulais juste entendre la réponse d'Otoahnacto et c'est ce que j'ai eu. Ses yeux sombres cherchèrent leur jumelle. Tout ce que je peux dire, c'est que je veux soit tout, soit rien, quoique cela puisse être. Sans jamais que tu ne t'obliges à faire quelque chose que tu ne veux pas. Son petit sourire ne la quittait pas tandis qu'elle ramena ses genoux, les entourant de ses bras pour plus de confort. La coiffe ne t'intéresse pas, n'est-ce pas ? C'était la déduction la plus logique, à moins que son coeur ne tendait vers une autre femme. Tallulah prit ses cheveux pour les rabbatre tous d'un côté et commença à dénouer lentement les quelques noeuds tout le long de sa crinière épaisse. Nous nous sommes toujours tout dit et ça doit continuer, souffla-t-elle en appréciant la chaleur réchauffer sa peau. J'aime que tu me parles sans détour, sans jamais choisir précieusement tes mots, sous prétexte que je sois la fille d'Omawnakw.
Tallulah le connaissait bien, peut-être même mieux que lui-même. Otto souhaitait que les choses soient claires entre eux, comme cela l'avait toujours été. Lorsqu'il réfléchissait au chemin parcouru, même s'il n'avait pas toujours exprimé ses ressentis, elle avait su lire en lui, à travers ses pupilles sombres. C'était facile et confortable de se savoir compris, sans avoir besoin de faire aucun effort. L'inverse était-il vrai ? Il en doutait. Depuis qu'il voyait Tallulah se rapprocher des hommes Blancs et encore plus depuis la découverte du serpent de fer, il avait parfois l'étrange sensation qu'elle lui glissait entre les doigts. Alors leurs deux points de vue s'afffrontaient. Il ne voulait rien céder car à ses yeux, le peuple avait plus d'importance que l'amour qu'ils partageaient tous deux. Et c'est aussi à cause de cette importance qu'il ne voulait pas de la coiffe. Otoahnacto ne serait pas un bon chef, il en était persuadé, et puis, il ne voulait pas l'être.
Le mouvement de Tallulah attira son attention tandis qu'elle venait s'installer à ses côtés. Alors elle donna sa réponse. Leurs regards se croisèrent et elle lui souffla sa manière de voir les choses. Tout ce que je peux dire, c'est que je veux soit tout, soit rien, quoique cela puisse être.
Une douleur passa dans ses yeux, fugace et il déglutit. Ils n'avaient jamais été tout ou rien. Ils avaient toujours gravité dans cette espèce d'ombre étrange. Tout à fait amis mais pas tout à fait amants. Aujourd'hui ils étaient tout à fait amants mais pas tout à fait mariés. Il y aurait toujours des incertitudes, des à peu près et des hésitations. Ne serait-ce que dans le monde qui les voyait vivre, plus rien n'était sûr à l'avenir. Et malgré tout cela, elle ne voulait pas l'empêcher d'être lui-même mais mesurait-elle la portée de ses propos ? Il ne voulait plus tendre la main vers l'homme blanc. Si autrefois il avait toléré leur présence, toléré l'implication de Tallulah dans leur ville, maintenant il ne le souhaitait plus. Les groupes qu'il formait dans le plus grand secret, servaient la cause du peuple. Et si cela devait être découvert, il risquait le bannissement. Craignait-il l'exil ? Non, il craignait de devoir laisser sa mère, sans personne pour la nourrir. Il cragnait de laisser Tallulah même s'il jugeait qu'elle survivrait sans lui.
Cette dernière adopta une position plus confortable et évoqua l'idée que la coiffe n'intéressait pas Otto. Il ne répondit pas dans l'immédiat, cherchant les bons mots, ceux qui refléteraient sans ambiguïté les états de son esprit. Tandis que Tallulah poursuivait son monologue, le rassurant sur la façon dont il devait agir, il pouffa doucement. Il ne choisissait jamais ses mots ? Comme elle se trompait... Il les choisissait toujours mais pas au risque de vexer la fille du chef non, au risque de blesser son amie, son amante.
- Je ne veux pas être Chef, concéda-t-il en plantant son regard dans le feu un moment.
Il but une nouvelle gorgée et se tourna vers elle, glissant un doigt le long de son bras nu. Sa peau était douce et chaude, invitant à plus de contact.
- Je n'en ai ni l'envie, ni les compétences. Je ne suis qu'un chasseur, mon rôle est de nourrir ma famille et cela me suffit. Croisant ses pupilles à nouveau, il ajouta : - Et toi, fille de chef tu mérites un homme capable de prendre la coiffe. Tu es faite pour ça. Vois-tu une autre issue ?
Il n'en voyait pas. À un moment ou un autre, ils en arriveraient là. Toute la tribu attendait beaucoup de Tallulah, elle ne pouvait pas les décevoir. Et s'il persistait dans ses vendettas et se faisait punir par les siens ou pire, par les colons, alors mieux valait peut-être qu'il ne soit plus associé à la future femme du chef.
Tallulah
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Fille aînée du Chef
Ven 22 Déc - 17:51
Au son calme du tam-tam
Je ne veux pas être Chef.
La princesse le savait, ce n’était pas une surprise. Elle l’entendit cependant confesser ça à haute voix et elle ressentit une sensation désagréable peser dans sa poitrine, sans pour autant laisser son état se lire sur son visage. Comme Otoahnacto, ses yeux étaient rivés sur les flammes dansantes au milieu du petit brasero.
Sa voix resta bloqué au fond de sa gorge, elle ne sut que dire pour l’instant et préféra se recueillir, le laissant s’exprimer. La caresse le long de son bras la fit frémir, contact l’empêchant de partir trop loin dans ses pensées les plus anxieuses. Un mince sourire la prit à ce moment, un court instant. Elle appréciait toujours les attentions d’Otto, quel qu’ils soient. Je n’en ai ni l’envie, ni les compétences. Tallulah croisa les pupilles du tolowa. Il serait un tout autre genre de chef, c’était une vérité qu’elle ne pouvait pas nier, mais pas mauvais et sûrement pas incompétent. Je ne suis qu’un chasseur, mon rôle est de nourrir ma famille et cela me suffit. En tant de paix, cette pensée était légitime, mais en des temps aussi incertains que maintenant, pouvaient-ils tous se suffire à simplement exécuter leur rôle principal ? Et toi fille de chef tu mérites un homme capable de prendre la coiffe. Tu es faite pour ça. Vois-tu une autre issue ? Etait-il réellement en train de lui fermer son coeur, de lui suggérer un autre homme pour partager sa vie ? Ils se regardaient et petit à petit la détresse de Tallulah, même si elle s’intensifiait, se mêla à une colère silencieuse qui lui fit serrer des poings et crisper la mâchoire. De quel droit se proclamait-il lui-même indigne de porter la coiffe ? Ne pas en avoir envie était une chose, mais c’était le chaman qui pouvait dire avec certitude, quelle âme était capable. Les esprits de tous les anciens chefs lui soufflaient la réponse, le guidait jusqu’à la conclusion d’une longue prière chantée vers les cieux.
Tu me dis que je mérite un autre que toi, Otoahnacto ? répéta-t-elle sans défaire son regard du chasseur, d’une voix ferme mais sans hausser le ton. Il ne méritait pas qu’elle se fâche, après tout ne venait-elle pas de lui dire que le choix lui appartenait et qu’elle le respecterait ? Tallulah haussa les épaules, niant de la tête dans un mouvement lent. Otto, si tu ne veux pas être chef, cela veut dire que nos vies se passeraient l’une à côté de l’autre, mais pas l’une avec l’autre. La nuance était importante, excessivement importante. Une existence avec Otto, mais sans lui pour la détailler d’un regard amoureux après une nuit d’amour, au coin d’un feu, la sueur perlant encore leur tempe ? Sans lui pour la faire rire aux éclats ou vagabonder sur les plaines à dos de Mimiteh et Waban ? Pour les bains de minuit à la rivière, sous la protection de leur grande amie la lune, leur corps frémissant l’un contre l’autre ?
Perdre Otoahnacto serait comme couper cet épais fil qui la retenait définitivement à sa tribu, qui l’empêchait de s’égarer dans des contrées domptées par les visages pâles, qui réduisait quasi à néant une profonde curiosité envers ce peuple blanc. Tous les chefs sont différents, Otoahnacto, continuait la princesse. Nous en avons eu des sages comme Père, des anticipateurs, même des chefs un peu plus offensifs. Ou voulait-elle en venir à lui rappeler tout ça ? Ce n’était pas un moyen détourné de lui faire changer d’avis, mais plutôt qu’il puisse relativiser. Devenir chef serait un outil pour mener leur tribu vers l’idéal auquel il aspirait pour ses pairs. Tu n’es pas qu’un chasseur. Un chasseur n’irait pas mettre le feu là où les hommes blancs se regroupent. Elle s’était redressée, tendue. Tu diriges déjà des groupes de tolowa volontaires comme éclaireurs, Otto ! Embués de larmes qui ne couleraient pas, ses yeux brûlaient face à la montée de celles-ci. Impulsivité brutalement étreinte par de la tristesse, c’était avec cette réaction naturelle que son corps la protégea de tout éclat.
En prononçant ses paroles, le chasseur savait que la réaction de Tallulah ne se ferait pas attendre. Il la connaissait suffisamment pour savoir, que son tempérament de feu allait prendre le relais à ce moment précis. Il voulait juste lui laisser le choix, s'assurer qu'ils ne commetraient pas d'erreur. Et en même temps, Otto ne voulait pas presser les choses. Leur couple était récent, pourquoi fallait-il que la tribu les voit déjà mariés ? Tu me dis que je mérite un autre que toi, Otoahnacto ? Le regard qu'elle lui lança était éloquent. Elle ferait taire les braises, juste parce qu'elle respecterait son choix. Cependant, elle ne put s'empêcher d'ajouter l'un de ses pensées. Passer leur vie côte à côte mais pas l'un avec l'autre. Oui, c'était tout à fait ça. La nuance était subtile mais présente. N'était-ce pas ce qu'ils faisaient depuis si longtemps ? Vivre côte à côte, s'épaulant au besoin mais gardant leur intimité pour d'autres ? Combien d'hommes Tallulah avait-elle connus ? Il n'avait jamais été jaloux. Alors pourquoi les choses semblaient-elles si différentes maintenant ? Était-ce parce qu'ils s'étaient trouvés désormais ? Supporterait-il vraiment de la voir en épouser un autre, de l'imaginer nue contre le corps d'un autre ? Ses yeux détaillèrent sa peau un instant, cherchant la réponse. Est-ce que son amour pour elle le rendait possessif ? Ou bien était-ce la possession de ce corps qui l'avait rendu ainsi ? Pourrait-il renoncer à elle, juste pour ne pas être chef ?
Tallulah poursuivit ses propos, relevant comme chaque chef était unique. Il en avait bien conscience, elle n'était pas obligée d'essayer de lui montrer ce qu'il pourrait être. Il n'était tout simplement pas prêt. Elle s'était redressée et son attitude autant que sa voix montrait la tension qui l'agitait. Il n'était qu'un chasseur malgré tout ce qu'elle lui disait. Ces dernières actions n'étaient pas le reflet de ce qu'il était. Pour être honnête, lui-même ne se reconnaissait pas dans ces actes. C'est comme si la menace l'avait rendu proactif, comme si le danger agitait l'eau en un courant violent.
Il se leva à son tour et s'avança vers elle.
- Lullah, murmura-t-il en cherchant ses yeux des siens parce qu'il savait qu'elle ne tarderait pas à pleurer.
Ses mains se posèrent sur ses épaules et dévalèrent ses bras avec lenteur et tendresse, jusqu'à ses mains dans lesquelles il entrelaça ses doigts.
- Je dis juste que j'ai besoin de temps. Et je comprendrais que tu ne veuilles pas attendre. Je suis prêt à ce sacrifice pour te voir heureuse et protégée.
S'inclinant en avant, il vint poser son front contre le sien et ferma les yeux un moment, cherchant à apaiser l'électricité dans l'air.
- L'homme que tu décris, celui qui embrase les possessions des blancs, celui qui diriges des troupes, ce n'est pas moi au fond, te le sais. Je n'ai jamais été cet homme. Et pourtant...pourtant je me découvre dans ces actes et j'ai l'impression de perdre pied. Si je devais aller trop loin, je ne souhaite pas emporter le peuple avec moi.
Il n'avait pas de garde fou et subitement, les sages paroles de Rainseeker lui revinrent en tête. La guerre pouvait mener sur le chemin du sang et de la douleur. N'était-ce pas le chemin qui se profilait devant eux ? N'était-ce pas le chemin qui, depuis tant d'années, traçait un sillon dans son esprit ? Il était peut-être temps de consulter les esprits à nouveaux ou bien temps de s'éloigner un peu, pour renouer avec les anciens et la nature. Mais à son retour, que trouverait-il ?
Tallulah
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Ven 29 Déc - 7:41
Au son calme du tam-tam
Omawnakw savait que sa fille était amoureuse d’Otoahnacto. C’était pour ça qu’il avait convoqué le jeune chasseur en âge de s’unir. Les autres hommes qui avaient partagé la couche de la princesse n’étaient pas inconnus du chef, ni de personne, mais Tallulah ne les avait pas aimé. Même si elle n’en avait pas parlé avec son père, elle le devina aisément. La pression pouvait faire fuir un homme, comme une femme aussi. On lui avait déjà conté l’histoire de cette fille de chef, il y a un siècle, qui avait choisi de ne pas porter le poids de ses responsabilités par amour pour un simple membre de la tribu. Cette histoire lui revint de plein fouet, alors qu’elle ne l’avait plus entendue depuis dès années. Et elle, jusqu’où était-elle capable d’aller pour Otto ? Elle avait la chance d’avoir une soeur qui pouvait prétendre au titre également, après tout…
Otoahnacto se rapprocha d’elle, “Lullah” avait-il prononcé de sa douce et chaleureuse voix. L’interpellée leva vers lui un regard très embarrassé de réagir aussi peu conventionnellement. Heureusement, c’était lui, et elle n’avait pas à avoir honte. Les larges mains du natif touchèrent sa peau, la caressant dans une lente descente. Les frémissements arrivaient, traîtres subtiles mettant en avant toute la sensibilité qu’elle ressentait quand il la touchait. Je dis juste que j’ai besoin de temps. Et je comprends que tu ne veuilles pas attendre. Je suis prêt à ce sacrifice pour te voir heureuse et protégée. Un mince sourire franchit les lèvres de l’amérindienne. Elle ne cilla pas tandis qu’ils se regardaient. Le petit garçon qu’elle avait connu n’était plus là, ni cet adolescent. Otto était un homme qui mettrait son bonheur avant le sien, il l’avait dit et redit. Elle laissa leur front se coller l’un contre l’autre, un geste de tendresse qu’ils avaient toujours eu l’un pour l’autre. Une proximité qui avait le pouvoir de calmer Tallulah. Son amant avait ce don inné d’apaiser les tensions, surtout les siennes, volcan perturbable qu’elle était.
C’est vrai, Otto, je ne t’ai pas reconnu dans ces actes mais ça ne m’a pas déplu de voir ce que tu es capable de faire pour les tiens. Tu n’as jamais été cet homme, mais… au final, on n’arrête jamais de se découvrir, non ? Elle l’interrogea du regard, elle-même ignorant si elle attendait vraiment une réponse à cette question. Tu ne dois pas avoir l’impression de perdre pied, tu n’es pas seul. Regarde, j’étais réticente et pourtant je suis là. Et d’autres sont avec nous. Ce n’était peut-être pas de tout ça qu’il voulait. Comme Otto venait de le dire, il était un chasseur qui nourrissait les siens, c’était ce qui le rendait heureux. Tallulah elle, aspirait à d’autres choses qui s’étendaient au-delà de leur tribu mais ne visaient que des bienfaits pour les tolowa. La princesse ne voulait simplement pas être seule dans ces combats. Faire partie de ce rang, de cette lignée, était la plupart du temps loin d’être un cadeau. Elle n’avait jamais pensé au fait que son diadème invisible puisse être un frein dans sa relation avec le chasseur.
Otto… souffla-t-elle en posant sa tête contre le torse du natif. Ses mains venaient entourer son cou de façon légère, sans l’étouffer d’une quelconque pression pour mieux le sentir. De toute façon, la chaleur de son corps était intense et la réchauffait déjà depuis de longues minutes. Comme elle était bien à cet endroit précis, quelle idée de devoir s’en défaire un moment ou un autre. Mais Tallulah était une intrépide aventurière dans l’âme, une curieuse sans limite, il lui fallait bouger, dévaler les plaines, courir et sauter dans la rivière froide. Le temps, tu en as. Mon père ne cèdera pas sa place tant qu’il respire. Sa gorge se noua, elle savait le chef déjà très âgé. Omawnakw se précipitait-il parce qu’il sentait la fin arriver ? Cette idée lui donna la nausée. Quant à moi je t’attendrais d’ici là. Nous pouvons encore pour l’instant, rester comme ça, figés dans le temps. Le silence retomba tandis qu’elle regardait un point invisible à l’autre bout du tipi.
De quoi as-tu besoin pour te sentir mieux ? Elle pouffa alors et partagea la cause de son hilarité. D’une bonne discussion... avec ta mère ?
Le contact sembla apaiser la jeune amérindienne. Otoahnacto savait pertinemment ce que Tallulah souhaitant entendre. Qu'il comptait bien l'épouser et devenir le prochain chef. Il le savait depuis ce soir si particulier où leur amitié avait basculé. Elle ne souhaitait pas qu'il en épouse une autre, elle le voulait pour elle seule. Si Tallulah avait été une fille comme les autres, il n'aurait pas autant réfléchi sur le sujet. Mais voilà, Lullah n'était pas une fille quelconque, elle était l'avenir de la tribu et ses choix impacteraient forcément tous les membres du clan, jusqu'au choix de son époux.
Il voulait prendre le temps de réfléchir, il voulait mesurer le danger à venir. La menace grandissait de jour en jour, comment pouvait-il seulement se concentrer sur du bonheur à fonder un foyer ? Les petites attaques qu'il mettait en place avec certains Tolowa commençaient à devenir régulières. Les groupes ne ciblaient pas les individus mais bien le matériel. Leur but était de ralentir l'avancée du serpent de fer. À force d'agissements cependant, Otto savait que la réponse de l'homme blanc deviendrait de plus en plus virulente. Il avait décidé de moins impliquer Tallulah dans ces actions pour ne pas la mettre en danger. Comme elle lui avait donné la responsabilité de gérer les groupes, cela lui convenait bien. Seulement voilà, lui qui ne souhaitait pas prendre partie, se retrouvait à présent avec des envies de plus. La peur ou l'excitation du danger, il ne savait pas encore quoi exactement mais durant ces nuits en particulier, il avait le sentiment de troquer sa peau d'Otoahnacto contre celle d'un guerrier plus alerte et plus courageux. Il se sentait glisser dans la vie d'un autre et craignait le point de non retour.
Front contre front, Tallulah reprit la parole et lui avoua aimer l'homme qu'il devenait à ces moments là. Cet homme capable de faire tant de choses pour protéger les siens, lui plaisait. Otto était moins optimiste. Un homme capable du mieux pouvait être capable du pire. Pourtant, entendre Tallulah prononcer ces mots eut un effet galvanisant, d'autant plus qu'elle expliquait qu'il avait su rallier les foules. En effet, la fille de chef avait d'abord rechigné à ces opérations pour finalement venir les embrasser.
Elle murmura son surnom avant de venir se coller contre lui. Le souffle régulier de sa respiration sur son torse nu l'apaisait, ses doigts caressant sa nuque avec délicatesse éveillaient le moindre de ses sens. Enveloppés dans un écrin de chaleur, Tallulah le rassura en lui disant qu'ils avaient encore du temps. Du temps pour que le chef actuel cède sa place, du temps durant lequel elle l'attendrait. La fille de chef avait fait son choix et patientait pour qu'il puisse faire le sien. N'était-ce pas le plus grand honneur qu'elle puisse lui faire ?
Il la serra dans ses bras tandis qu'elle lui demanda ce dont il avait besoin pour se sentir mieux. Il n'avait jamais été porté sur "la chose" mais depuis qu'ils s'étaient trouvés tous les deux, ces actes avaient pris une teinte nouvelle. Un sourire malicieux étira ses lèvres alors que ses mains longèrent les côtes de la jeune femme, dévalant ses flancs jusqu'à ses hanches. Il crut qu'il l'avait chatouillé quand il l'entendit pouffer mais dès lors qu'elle évoqua une discussion avec sa mère, il comprit d'où venait l'hilarité. Amusé il se détacha d'elle, en prenant soin de saisir un bout de la peau de bison qu'elle avait encore sur ses épaules pour lui cacher le visage.
- Une discussion avec ma mère hein, renchérit-il un sourire aux lèvres. Que pourrais-je bien lui dire ? Que la fille du chef m'a ensorcelé ? Et que ma volonté propre m'abandonne ! Peut-être que lui demander de venir me sauver me ferait me sentir mieux oui !
Il se laissa tomber sur sa couche, à plat dos sans quitter Tallulah des yeux. Elle en riait mais lui était surpris de ne pas voir sa mère débarquer. La nouvelle de sa convocation avait du faire le tour du village, il ne pourrait pas y couper et ce combat serait dur à gagner. Tallulah était capable de lui laisser le temps nécessaire, pas Ehawee.
- Si tu veux, je te laisse aller la voir à ma place en prenant soin de ne lui laisser qu'une arme à portée.
Et ce fut son tour de rire.
Listen to the wind, it talks. Listen to te silence, it speaks. Listen to your heart, it knows. ~Otoahnacto's theme~
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Dim 31 Déc - 21:50
Au son calme du tam-tam
Il avait sourit et Tallulah le lui rendit, encore plus émerveillée par la beauté naturelle qui se dégageait d'Otoahnacto. Il était de ces hommes avec un charisme fou qu'il ignorait posséder. Parler de sa mère n'avait pas été anodin, la princesse voulait tâter un terrain qu'elle savait houleux. Depuis leur nuit à l'orée de la forêt où ils s'étaient longuement parlé, quelque chose la tracassait. Une chose dont ils n'avaient pas discuté en profondeur et qui tourmentait son esprit. Si tu dis à Ehawee que j'ai ensorcelé son fils adoré, jamais elle ne m'appréciera ! répondait sérieusement Tallulah qui ne savait plus sur quel pied danser pour plaire à la mère. Peut-être que pour lui plaire, elle devait simplement s'éloigner d'Otoahnacto, finalement ? Peut-être que lui demander de venir me sauver me ferait me sentir mieux oui ! La native leva les yeux au ciel tandis que lui, se laissa tomber sur sa couche. Elle croisa les bras dans un léger déhanché, pour le fixer toujours munie de son sourire. Mais même s'ils en riaient innocemment aujourd'hui, Tallulah était persuadée que la madone ne resterait pas les bras croisés. Si une chose ne passait pas inaperçu dans leur village, c'était bien la convocation dans le tipi du Chef. Il était positionné en hauteur, de façon stratégique et entouré d'autres habitations. Tout le monde avait une vue parfaite sur la maison d'Omawnakw.
Bientôt, Ehawee sortirait du silence.
Si tu veux, je te laisse aller la voir à ma place en prenant soin de ne lui laisser qu'une arme à portée. La princesse haussa un sourcil, puis décroisant les bras, vint s'asseoir à califourchon sur son amant. Le tenant ainsi dans son étreinte, elle répliqua sur le même ton. Hm... Tu sais que je suis aussi fougueuse qu'elle, quand il s'agit de défendre mes intérêts. Par intérêt, elle faisait surtout référence aux personnes qu'elle aimait, estimait, portait dans son cœur. Elle était prête à prouver à Ehawee qu'elle méritait le chasseur, plus que n'importe qui d'autre. Et en parlant de ça... Otto, depuis que tu m'as parlé de Huyana, est-ce que quelque chose à changer ? Ce n'était pas la jalousie qui lui faisait poser cette question. Bien qu'ils apprenaient depuis petits à ne pas se laisser gangrener par un tel sentiment, il s'était accaparé de la jeune femme, petit bout par petit bout. Ses longs cheveux tombant le long de son buste, les fourches venant chatouiller le ventre d'Otto, elle le regardait de manière intense comme si elle cherchait une réponse dans le fond de ses yeux. Entre toi et elle, je veux dire. As-tu sérieusement songé à la prendre pour femme ? La question était d'autant plus légitime maintenant qu'Otoahnacto devait faire un choix. Ou si tu n'y pensais plus, est-ce que maintenant, tu vas y penser ?
Tallulah colla ses paumes contre la peau chaude du chasseur, s'appuyant légèrement contre lui pour un meilleur maintien.
Observer Tallulah s'inquiéter de ce que pourrait penser Ehawee d'elle était amusant. La jeune femme ne laissait rien ni personne lui dicter sa conduite et se fichait bien de ce qu'elle pouvait dégager. Pourtant, à ce moment précis, Otoahnacto comprit à quel point la fille du chef souhaitait être appréciée par la mère de ce dernier. Il ne souffla mot et la laissa se tracasser un peu. La vérité était assez simple en réalité. Ehawee appréciait Tallulah mais considérait qu'elle ne pourrait rendre son fils heureux. À chaque fois que le chasseur en avait parlé avec sa mère, les mêmes mots revenaient systématiquement. Trop fougueuse, trop dissipée, pas assez tempérée. Tallulah était tel le feu, impossible à endiguer sauf en l'étouffant tout à fait. Otoahnacto était l'eau, facile à canaliser.
Aussi, Otto s'amusait de voir Tallulah considérer très sérieusement sa relation avec sa possible nouvelle mère. Elle possédait ce don, d'être si sérieuse pour des histoires soit futiles, soit comme ici en l'occurrence, où rien n'était fait. Allongé sur sa couche, il la contemplait tandis qu'elle se battait avec ses idées, un vague sourire sur les lèvres. Alors elle vint s'asseoir sur lui et lorsqu'elle mentionna être aussi fougueuse que sa propre mère, il pouffa véritablement car c'était mot pour mot ce que Ehawee lui avait déjà dit à maintes reprises. Il hocha la tête, affirmant ce qu'elle lui indiquait. Oui, Tallulah était le genre de femme prête à se battre pour ce qui lui tenait à coeur. Se battrait-elle pour lui ? Il n'en doutait pas une seule seconde. Avait-elle besoin de se battre pour lui ? Non. Tout son être lui appartenait jusqu'à l'entièreté de son cœur. Ses mains glissèrent le long des cuisses de la jeune femme et remontèrent jusqu'à sa taille espérant mettre un terme à tout ça. Devaient-ils vraiment régler les histoires de mariage cette nuit ? Il lui avait demandé d'attendre pour pouvoir régler la question.
Pourtant, Tallulah insista en ramenant Huyana entre eux. Il soupira et décida de lui répondre comme il l'avait toujours fait : avec franchise.
- Je t'ai dis un jour, que je comptais épouser Huyana. Je le pensais vraiment, je pensais que c'était le bon choix. Huyana serait une épouse facile, qui ne ferait jamais rien pour me contrarier. Notre vie serait paisible et sans histoire. Et puis, j'ai passé une nuit avec toi fille de Chef et tout a changé. Tu m'as alors dis que même si je décidais de rester avec toi, tu accepterais une seconde épouse sauf Huyana. Est-ce de la jalousie ? Que t'a-t-elle fait ?
Il ne comprenait pas qu'elle s'entête à ce point au sujet de cette honorable jeune femme du clan. D'un regard, il embrassa son foyer.
- C'est elle qui a fait ce tipi. Pour moi. Espérant certainement que je l'invite à y vivre avec moi. Et pourtant regarde, ce n'est pas elle qui partage ma couche. Quand je me serais décidé, je lui rendrais son bien. Ma seule certitude pour l'instant, c'est que je ne veux pas de la coiffe mais je te veux toi.
Alors il se redressa pour faire face à Tallulah, dégagea ses cheveux en frayant à sa main un chemin jusqu'à sa nuque et accrocha son regard.
- Juste toi, murmura-t-il. Et rien d'autre.
S'il s'écoutait, il lui aurait proposé de partir tous les deux, loin de tout, dans une contrée où la nature possédait encore tous ses droits. Une force invisible cependant, l'empêchait de quitter les siens et lui réclamait de se battre pour son peuple. Il n'était pas guerrier et toute son éducation le poussait à la bonté et au pardon. Il sentait toutefois que son cœur s'était lassé à force de trahison, à force de mauvais traitements des blancs à leur encontre. Et il ne voulait plus rien céder. Pas même pour les beaux yeux de celle qu'il chérissait.
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Mer 3 Jan - 0:29
Au son calme du tam-tam
Même si des choses s'étaient écoulées entre le moment où il avait affirmé épouser Huyana et sa question actuelle, rien n'était définitif, la princesse le savait. Leur mode de pensée n'était pas linéaire, c'était un cercle continu et infini... des possibilités vastes et changeantes, selon la direction prise par le vent. Otto se répéta en disant que la native aurait été une épouse facile et non contraignante ; tout ce que Tallulah n'était pas, insoumise incapable de se faire toute petite. Parfois, cependant, elle se surprenait à envier cette facilité d'un esprit dompté. Mais ses pensées furent vite chassé par cette agréable chaleur envahissait ses joues roses, alors que le chasseur confia que tout avait changé après leur première nuit ensemble. Elle sentit son coeur se serrer fort dans sa poitrine, c'était si apaisant de l'entendre parler de ç... Tu m'as alors dis que même si je décidais de rester avec toi, tu accepterais une seconde épouse sauf Huyana. Est-ce de la jalousie ? Que t'a-t-elle fait ? Elle haussa un sourcil, cherchant dans sa mémoire le moment stupide où elle avait prononcé ses mots. Elle croyait Otoahnacto sur parole, il ne lui mentait jamais, mais elle avait complètement oublié avoir dit pareille folie. Si folie tout ça était... Elle fit une sorte de mimique coupable en espérant que cela suffise à son amant, pour toute réponse. Bien que dans leur coutume, la polygamie était banale, les consciences de la génération de Tallulah s'était davantage éveillée ; elle avait peut-être quelques branches en plus d'évolution sur leur arbre, qui pouvait dire ? Le seul fait d'avoir refusé le mariage autant d'années était en soi une progression dans leur mode de vie. Encore à l'époque de sa grand-mère et même de sa mère, les femmes devenaient mères très tôt. C'est elle qui a fait ce tipi. Pour moi. Espérant certainement que je l'invite à y vivre avec moi. La princesse roula des yeux, admettant en silence qu'Huyana avait fait de l'excellent travail. Et pourtant regarde, ce n'est pas elle qui partage ma couche. Quand je me serais décidé, je lui rendrais son bien. Ma seule certitude pour l'instant, c'est que je ne veux pas de la coiffe mais je te veux toi. Je te veux toi. La chaleur dans ses joues s'étaient maintenant éparpillée dans tout son être. Elle n'était pas venue le rejoindre ici pour espérer une nuit d'amour, mais là tout de suite, le chasseur était si désirable. Au-delà de l'admirer pour le tolowa qu'il était, Tallulah était conquise par tout ce qui faisait de lui, Otoahnacto. Cette façon de parler, sa voix chaude, sa posture, sa démarche féline, son regard extrêmement doux... ses muscles sollicités lorsqu'il brandissait la flèche aiguisée d'un arc, la concentration de l'instant qu'il avait à fixer sa cible, une seconde avant de relâcher la pression. Il se redressa, captant le regard de sa Lullah qui déglutit devant lui. Juste toi et rien d'autre. Elle aurait pu en avoir les larmes aux yeux mais se limita à ce radieux sourire. Je te veux toi, répondit-elle à son tour, se sentant tout à coup très maladroite d'avoir posé toutes ces questions. Sa main caressait longuement la peau du chasseur, tandis que le feu étreignait leur corps, les enveloppant dans une épaisse peau de bête invisible qui les tenait à l'abri de tout tremblement. Il n'y a que toi pour me faire me sentir comme ça, finit-elle par admettre alors que ses pupilles ignoraient les flammes dansantes du brasero pour se concentrer sur la proximité contre son âme soeur. La fragilité... La peur... l'envie, parfois la jalousie. Elle laissa ses yeux couler sur les lèvres d'Otto, avisant entre le désir de l'embrasser et celui de le contempler. Mais cet aveu ne faisait pas honneur à la fille de chef parfaite qu'elle se devait d'être, la liste de ses défauts étaient si longues... L'amérindienne entoura le visage du chasseur de ses deux mains pour finir par le regarder simplement, ses pouces caressant ses joues, l'un d'eux se frayant un passage jusqu'à la lèvre inférieure du jeune tolowa. Elle aimait le caresser et l'observer des longues minutes, c'était sans aucun doute l'une de ses activités favorites. Et toi ? comment parfois, je te fais te sentir ?
Les lèvres de Tallulah s'étirèrent en un sourire, illuminant son visage bien plus que les flammes du brasier derrière eux, bien plus que les flammes qui l'habitaient depuis toujours. Elle était belle et sauvage, elle était la vie. Je te veux toi, répondit-elle comme un écho à ses mots. La main du chasseur caressa la nuque de la fille du chef et à son tour, ses lèvres dessinèrent un sourire. Le temps sembla s'étirer dans ce cocon de douceur et d'intimité, qu'ils arrivaient à dompter peu à peu. Les silences avaient toujours eu leur place entre eux, parfois plus profond que leurs paroles. Aujourd'hui, ils étaient agrémentés de contacts charnels, de désir latent. L'atmosphère s'était réchauffée, pas seulement à cause du brasier. La proximité de leurs corps, l'intensité de leurs regards et ce silence toujours, à peine rompu par les crépitements du feu. C'était comme si les esprits s'étaient réunis pour leur chanter une douce mélodie, un murmure poétique que leurs oreilles n'entendaient pas mais qui touchait leurs êtres enivrés.
Lorsque Tallulah évoqua ses sentiments, Otoahnacto inclina légèrement la tête, intrigué. Cela ne lui ressemblait pas, de se dévoiler de manière si vulnérable. Cette fragilité, cette peur qu'elle évoquait ne ressemblait pas à la Tallulah qu'il connaissait. Lullah semblait braver mille dangers jusque dans ses rêves, Lullah ne savait pas être vulnérable. Jusqu'à aujourd'hui. Il la contempla dans cet instant éphémère car il savait que ça ne durerait pas, il détailla chacun de ses traits, de la courbe de ses lèvres à celle de son nez. Elle aussi le regardait avec une intensité nouvelle. S'interrogeait-elle ? Il aurait donné bien des choses pour savoir à quoi elle pensait à ce moment précis. Alors elle entoura son visage de ses mains et caressa sa peau de ses pouces délicats. La pulpe de son doigt dessina une courbe jusqu'à sa lèvre inférieure et il dut se retenir pour ne pas embrasser cette caresse.
Et toi ? Comment parfois, je te fais te sentir ?
Il haussa doucement les sourcils, ne s'étant pas attendu à ce que la discussion prenne cette tournure. Parler n'avait jamais été son fort, pas plus qu'exprimer ses émotions de la sorte. Il comprit cependant que Tallulah avait besoin d'entendre ces sentiments, après tout, ne venait-elle pas d'exprimer les siens ? Il déglutit, un peu gêné d'être pris au dépourvu. Sa main abandonna la nuque de la jeune femme, dévalant son bras jusqu'à sa taille qu'il pressa doucement, comme pour se donner du courage. Le corps de Tallulah sur lui éveillait des sens qu'il avait longtemps tus. La façon dont elle le regardait, son impatience, avait le don de le faire chavirer autant que de le faire sourire.
- Invincible, souffla-t-il en venant cueillir un baiser. Courageux...fort... Ses lèvres frôlaient les siennes à chaque mot. - Et parfois, exaspéré.
Un nouveau sourire mutin éclaira son visage avant qu'il ne se laisse retomber sur la peau de bison, les bras devant lui pour se protéger de la réaction de Tallulah. Un éclat de rire le secoua avant qu'il n'attrape la jeune femme pour la faire rouler à ses côtés.
- Je ne suis qu'un chasseur, s'amusa-t-il. Et parfois, tu me fais me sentir comme la proie.
Et c'était vrai. Il se sentait plus fort, capable de soulever des montagnes pour elle et avec elle. Pour autant, le caractère fort de Tallulah prenait parfois toute la place entre eux. C'était bien ainsi, l'équilibre était atteint. L'eau et le feu. L'impulsivité et la tempérance. Deux âmes soeurs réunis et retrouvées.
Tallulah
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Sam 6 Jan - 19:28
Au son calme du tam-tam
Invincible, courageux, fort. Elle lui dirait que c'était exactement ce qu'elle avait imaginé pour lui, s'il n'était pas en train de murmurer contre ses lèvres, son souffle chaud caressant sa bouche. Tallulah ferma ses paupières quelques secondes, s'imprégnant de la proximité de son amant, décuplant les effets qu'il imposait naturellement à son corps. Et exaspéré. La princesse rouvrit les yeux et se mit à lui chatouiller les flancs tandis qu'il retombait sur sa couche. A dire vrai, elle était tout à fait d'accord avec les termes, mais n'était pas prête à l'admettre si facilement. Otoahnacto l'emporte dans son élan et une fois à terre, elle se lova dans ses bras, humant son odeur. Je ne suis qu'un chasseur. Et parfois, tu me fais me sentir comme la proie. Il ne l'avait pas dit sur le ton de la réprimande, ce n'était pas quelque chose de mauvais. Le connaissant, il devait sans doute y voir une sorte d'équilibre.
Tallulah se tourna lentement jusqu'à être allongée sur le côté. D'une main elle retenait sa tête et de l'autre, son regard détaillait le profil de l'homme qu'elle aimait. Tu ne peux être un très bon chasseur que si tu as déjà eu la place de la proie. C'est ce que... Ce que Kwatoko lui avait enseigné. La fin de sa phrase se noua dans sa gorge. Elle inspira et se mit sur le dos, observant un point fixe. Elle n'était plus mélancolique lorsqu'elle pensait à son ancien et premier mentor, mais ça la rendait toujours un peu nostalgique. Une époque révolue qui s'était terminée brutalement ; sur le bruit détonant d'un coup de feu. Cette histoire datait d'il y a trop longtemps pour qu'elle vienne lui gâcher le moment.
Otto, je dois te dire quelque chose. Ses yeux noirs caressaient la peau de son amant. Sur le serpent de fer. Il n'allait pas apprécier la première partie de son histoire, et toute compte fait, ni la seconde. J'ai été voir le guérisseur blanc, Faolan. Je devais savoir ce qu'il avait à me dire sur ce qu'on a vu, cette nuit là. Elle guetta sa réaction avant de continuer de parler, agissant en conséquence. La princesse n'ignorait pas l'incompréhension du chasseur sur la curiosité qu'elle avait envers les colons, et elle ne lui demanderait pas d'essayer de comprendre. Mais seulement, ils pouvaient tirer avantage. Il m'a dit qu'ils construisaient un "train". C'est quelque chose de très grand, de très long, qui peut transporter toute sorte de chose. Nourriture, matériel... hommes. Tallulah ne détourna pas son regard d'Otoahnacto. Elle ne dit rien de plus, sachant qu'il en viendrait à la même conclusion qu'elle, à savoir qu'une telle chose leur apporterait des ennuis en masse. Le docteur Riagal ne lui avait pas expressement dit que ce train était dangereux pour les tribus, mais bien sûr, il n'allait pas faire l'aveux d'une remarque aussi sombre pour l'avenir...
Je crois qu'on va avoir besoin plus que de quelques éclaireurs. Peut-être même qu'ils devraient en parler en Chef, qui ignorait tout de ce projet immense qui pouvait causer leur perte lorsqu'il viendra à bout. Les miwoks étaient-ils au courant de ce "train" ? Tallulah pensa que non... Sinon ils auraient réagi, n'est-ce pas ?
Otoahnacto pensait que la fille du chef viserait la tête mais elle choisit les flancs. Il se mit à rire dès que les doigts de l'amérindienne effleurèrent sa peau. À travers ces jeux innocents, il eut le sentiment de retrouver leurs adolescences et leurs moments insouciants. Au fil des saisons, tout s'était compliqué. Et aujourd'hui, voilà où ils en étaient. Tallulah lovée contre lui, emmitouflée dans la chaleur de leurs corps et de ce foyer. C'était apaisant et presque trompeur, comme s'il n'y avait plus de danger dehors. Pourtant le danger était bien présent, bien réel. Il le perçut davantage lorsqu'elle reprit ses paroles, citant les mots de son ancien mentor. Des mots que lui aussi connaissait car l'adage n'était pas rare chez les chasseurs même s'il l'avait détourné aujourd'hui, pour elle.
Elle s'était tournée sur le côté, contre lui et l'observait. Il pouvait sentir le poids de son regard sur lui. Le détaillait-elle ? Depuis toujours, ils pouvaient passer des journées entières à simplement s'observer mutuellement, comme si leurs regards transcendaient les mots. Lui observait l'ouverture au sommet du tipi, pensif. Toute cette situation lui semblait incroyablement complexe et il savait que le dénouement ne s'orchestrerait pas sans sa décision à lui.
Otto, je dois te dire quelque chose. Sur le serpent de fer. Il tourna son visage dans sa direction, cueillant ses yeux sombres au passage. Quelque chose dans le ton qu'elle venait d'employer lui soufflait que ça n'allait pas lui plaire. Une intuition ? Ou bien la connaissance plus profonde de la jeune femme ? J'ai été voir le guérisseur blanc, Faolan. Je devais savoir ce qu'il avait à me dire sur ce qu'on a vu, cette nuit là.
Il fronça les sourcils à cette annonce et son visage se durcit. Elle l'avait encore fait, elle avait rencontré l'homme blanc sans le lui dire. Il était contrarié, qu'elle se mette en danger et qu'elle agisse encore une fois, sans le consulter. Et elle comptait vraiment l'épouser ? Peut-être était-ce justement parce qu'elle se permettait ce genre de largesses. Il se redressa, assis sur sa couche, le visage toujours tourné vers elle. Là, dans l'immédiat, la seule chose qu'elle pouvait faire était de lui en dire plus. Ce qu'elle fit. Elle lui expliqua ce qu'était cette créature métallique (un "train") et il comprit tout de suite la menace qu'il impliquait. Si cette chose pouvait amener nourriture, matériel et hommes en grande quantité alors leur temps était compté. Ils n'arrivaient déjà pas à se faire entendre au milieu d'une petite ville alors qu'en serait-il dès que celle-ci se serait élargie ? Que deviendraient les troupeaux de bisons ? Leur forêt ? Leurs femmes ?
Il se détourna d'elle, le cœur subitement affolé. Son souffle se fit plus court à mesure que les battements furieux de son être tambourinaient dans sa poitrine, la cognant à l'instar des tambours. Dès que la construction du serpent serait finie, alors il serait trop tard.
Je crois qu'on va avoir besoin plus que de quelques éclaireurs. Sans attendre plus, il se releva et regagna le brasier. Le moment n'était plus à l'insouciance, le moment n'était plus à des choix d'union ou de coiffe. Non, le moment était à la recherche de nouvelles stratégies ou bien l'homme blanc les poursuivrait jusqu'à les détruire. Les paroles de Rainseeker lui revinrent de plein fouet. La guerre, le sang et la perte de sa tribu. Il regarda Tallulah et une rage sourde déforma ses traits un instant.
- Il nous faudra plus que ça, annonça-t-il entre ses dents serrées. Lui qui avait toujours été si tempéré ne saisissait pas vraiment ce qu'il lui prenait, cette situation le changeait. Il remit de l'eau à chauffer à travers des gestes moins doux qu'à son habitude, tous ses muscles semblaient tendus.
- Il nous faut parler avec les Miwoks. Il faut réunir les tribus, nous n'avons plus le choix. Isolées, nous sommes des proies faciles mais ensemble, peut-être pourrons nous nous défendre et sauver nos terres.
Il se leva et passa une peau de bison sur ses épaules puis commença à se tresser les cheveux.
- En attendant, je dois réunir plus de volontaires et augmenter le nombre d'attaques.
Listen to the wind, it talks. Listen to te silence, it speaks. Listen to your heart, it knows. ~Otoahnacto's theme~
Tallulah
Inscris le : 29/07/2022
Messages : 293 Feuille de personnage Disponibilité RP: Oui Dialogue: #cc9966 Age: 28 Métier: Fille aînée du Chef Caractéristiques:
Fille aînée du Chef
Mer 10 Jan - 10:43
Au son calme du tam-tam
A peine avait-elle avoué être partie revoir le guérisseur blanc, que le visage d'Otoahnacto se durcit. La princesse assuma son acte et accepta en silence le mécontentement affiché par le chasseur. Elle avait deviné cette réaction et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Les réticences du tolowa étaient comprises, Tallulah savait pourquoi Otto adoptait ce comprotement envers les visages pâles. Leur conversation l'avait beaucoup éclairé à ce sujet. La situation actuelle était cependant trop inquiétante pour qu'elle se refuse un peu d'aide. Faolan était un homme avec un coeur bon, cette certitude était ancrée en Tallulah. Les esprits ne pouvaient la laisser s'aventurer aussi loin, si réellement elle courrait des risques. Quelques secondes avant qu'il ne se détourne d'elle, la princesse avait pu voir dans les yeux d'Otto, une peur qui n'était pas naissante mais qui s'était accrue. Elle aussi, son coeur s'était serré. Ce serpent de fer changeait tout, maintenant qu'ils connaissaient son fonctionnement et son utilité. Tallulah regardait Otoahnacto, dont la respiration devenait plus angoissée, c'était presque si son palpitant s'entendait à travers sa chair. Elle lui laissa le temps pour accuser la nouvelle à sa façon, et il ne tarda pas à le montrer de quelle manière. Il nous faudra plus que ça. Tallulah se redressa lorsque le chasseur se releva. Elle l'observa remettre l'eau à chauffer, dans cette nouvelle attitude qui n'était pas caractéristique de son âme soeur. Sa gestuelle était brusque, sa mâchoire serrée. Elle n'appréciait pas le voir dans cet état et étrangement, elle s'en sentit coupable. Pourtant ce n'était pas elle qui construisait cette abomination menaçant de traverser leur terre. Alors pourquoi cette lourdeur dans sa poitrine ? Il nous faut parler avec les Miwoks. Elle haussa un premier sourcil devant la précipitation du chasseur. Il faut réunir les tribus, nous n'avons plus le choix. Cette fois, elle se leva. Isolées, nous sommes des proies faciles mais ensemble, peut-être pourrons nous nous défendre et sauver nos terres. Elle tentait de parler mais Otoahnacto s'empressait de partager le fil de ses pensées à haute voix. En attendant, je dois réunir plus de volontaires et augmenter le nombre d'attaques. Son esprit était en pleine ébullition. Otto, regarde-moi, dit-elle après avoir marché jusqu'à lui. Parlons-en d'abord, là tu agis sous l'impulsion de ce que je viens de te dire. Avec douceur, elle soutenait le regard du natif. Je suis d'accord, il nous faut de l'aide, mais impliquer les miwoks ce ne sera pas anodin. Il faut qu'on organise tout ça intelligemment. Pour quelqu'un qui ne voulait pas porter la coiffe, il parlait pourtant comme un chef décisionnaire. Elle était sûre qu'il y serait à sa place, avec ce rôle. Mais Tallulah garda le silence sur ça, ce n'était pas le moment opportun pour faire étalage de ses impressions ; c'était le rôle des esprits les plus sages de le guider vers le bon choix. Si les deux tribu doivent officiellement se réunir il faudra parler à mon père. La princesse croisa les bras, ils en avaient déjà discuté, de contacter les miwoks dans le plus grand des secrets. Ou alors on rencontre d'abord les enfants de Powaqa. Ohanzee, Kaliska et Nashoba. Elle était très jeune la dernière fois qu'elle les avait vu et déjà ils avaient cette vision fort différente de leur peuple ; aujourd'hui, où en étaient-ils ?
Tallulah avait marché jusqu'à lui et il ne l'avait même pas sentie arriver tant son esprit cherchait une solution à tout ça. Les Miwoks accepteraient ils ? Il pensait pouvoir retrouver Kaliska sans problème, même s'il ne l'avait pas vu depuis longtemps, la piste d'un bison de cette taille ne serait pas difficile à retrouver. Et après ? Otto, regarde-moi Comme hypnotisé par ses mots, son regard s'ancra dans le sien. Il poussa une profonde expiration et ferma les yeux un instant, avant de poser ses mains sur les épaules de la jeune femme. Elle avait raison, agir avec une telle impulsivité ne lui ressemblait pas. C'était presque étrange, on aurait dit que leurs rôles venaient d'être inversés. Otto si calme en temps normal cédait à une proactivité dont il n'était pas familier. Lullah au contraire gardait un calme exemplaire.
- Tu as raison, avoua-t-il quelque peu piteux. Cela ne me ressemble pas. Il n'aimait pas l'homme qu'il était entrain de devenir, que l'homme blanc le poussait à devenir. Tandis que Tallulah poursuivait ses explications, il acheva de natter ses longs cheveux noir qu'il attacha avec deux liens de cuir puis s'installa au bord du feu. Durant un moment, il posa son regard sur le brasier, voyant en lui un signe annonciateur de guerre tout en réfléchissant aux nouvelles paroles de la fille de chef. Oui, il faudrait inciter les deux chefs de tribus à se rencontrer, organiser un Pow wow semblait inévitable, mais les Miwoks accepteraient-ils seulement ? Ils étaient trop fiers pour chercher des alliés et trop virulents pour recréer une amitié. La solution résidait peut-être dans la mise en relation avec leurs enfants. Comme un écho à ses paroles, Tallulah mentionna la même chose. Il la regarda et lui tendit la main pour qu'elle vienne s'asseoir près de lui. Il ne voulait pas exposer le plan à voix trop haute. Même si les Tolowa respectaient l'intimité des tipis, la peau qui recouvrait l'ossature était suffisamment fine pour que des informations puissent la traverser. Et puis, il restait les jeunes, toujours avides d'écouter les adultes. C'était devenu plus qu'un jeu parfois, une espèce de défi de venir glaner des informations sans se faire prendre.
- Je pense pouvoir retrouver Kaliska, je l'ai croisée il n'y a pas si longtemps, commença-t-il tout bas. Elle pourrait faire le lien, si on arrive à la convaincre.
Seulement deux saisons s'étaient écoulées depuis la rencontre avec la fille Miwok. Il n'avait pas oublié les paroles qu'ils avaient échangées et savait déjà, que ce serait certainement la plus dure à convaincre.
Il glissa sa main dans celle de la jeune femme, jouant de ses doigts sur la paume de sa main. - Mais je dois aussi expliquer la situation aux groupes qui fonctionnent avec nous. Les renards et les corbeaux voudront agir au plus vite. Les petits groupes qui agissaient dans l'ombre s'étaient donnés des noms d'animaux qu'ils jugeaient opportuns en fonction de leurs compétences au combat. Certains étaient plus faciles à orchestrer que d'autres. Ces deux là étaient particulièrement enthousiastes à l'idée de ralentir les blancs dans leur entreprise. Les renards se jouant d'eux, les corbeaux volant tout ce qu'ils pouvaient. Des ruses et des vols, est-ce que cela suffirait ?
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Tallulah
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Lun 15 Jan - 12:41
Au son calme du tam-tam
Otoahnacto retrouva la raison et le calme, deux caractéristiques qui l'avaient toujours représentés. Tallulah ne le connaissait pas sous d'autre jour, elle était impressionnée de le voir s'agiter ; comme lorsqu'il avait crié lors de leur conversation il y a de ça dès semaines. Jamais la voix habituellement tendre et douce de son meilleur ami n'avait autant fait sursauté son coeur. C'était donc ça, le chasseur était un homme pour qui la famille comptait plus que tout au monde. Leur monde à eux s'étendait sur ses plaines, les tolowas ne désirant rien de plus simple que ce qui leur revenait de droit. Otto était un passionné qui pour ce qui lui était cher, tenterait tout pour déplacer les montagnes ; la princesse le voyait comme ça. Ce qui était cher au chasseur, c'était sa tribu. Tu as raison, cela ne me ressemble pas. Il y avait un âge où l'on ne changeait plus. Tandis que Tallulah regardait Otto, elle se disait que l'homme n'avait pas encore atteint cet âge. Le regard perdu dans le brasier, elle savait pourtant qu'il l'écoutait. Il l'écoutait toujours, même s'il n'était pas d'accord avec elle ; le respect d'Otoahnacto envers elle n'avait jamais fait faux bond, Tallulah se sentait écoutée à chaque fois qu'ils discutaient. Je pense pouvoir retrouver Kaliska, je l'ai croisée il n'y a pas si longtemps, lui dit-il alors qu'elle mit sa main dans celle qu'il lui tendait, pour le rejoindre près du feu. Elle s'installa à ses côtés, se calant contre lui en hochant la tête. Tallulah désirait en savoir plus sur les circonstances de cette rencontre peu anodine, mais ce n'était pas le moment opportun pour satisfaire sa curiosité. Si tu penses réussir à la retrouver, fais le. Sinon, nous savons qu'elle court avec le bison, il suffira de nous rendre près des hordes. Ses yeux se perdaient dans la caresse de ses doigts contre sa paume ; Otoahnacto redevenait lui-même, elle le sentait à ce contact apaisant. Mais je dois aussi expliquer la situation aux groupes qui fonctionnent avec nous. Les renards et les corbeaux voudront agir au plus vite. La princesse lui répondit par un simple sourire, sans aucun signe pour approuver ou désapprouver ses paroles. Il était le chef de la meute qu'ils avaient monté ensemble, c'était à lui que revenait la décision. Tallulah grimpa sur les jambes, prenant position confortable sur lui. Elle encercla les joues du natif de ses deux mains, approchant sa bouche jusqu'à ce qu'elle s'écrase délicatement contre son front. Un premier baiser, avant que ses lèvres ne glisse vers le bout de son nez. Un second baiser, puis elle s'écarta assez pour pouvoir chercher ses deux billes sombres mais où aucune mauvaise intention n'avait jamais été décelée, aucune haine n'y avait jamais brillé. Que faire si elle refuse de nous écouter ? Dans mes souvenirs, Nashoba était plus ouvert aux discussions. La princesse glissa ses doigts le long d'une des nattes. Il faut réfléchir dès maintenant à des arguments ou des alternatives dans le cas où Kaliska ne veut pas porter notre message jusqu'aux siens. Mais je pense qu'il ne faut pas lui dire, dès le départ, ce que l'on sait. Ces informations sur ce serpent pourraient être un déclencheur qui leur donnerait une bonne raison de faire ce qu'ils font de mieux... Elle inspira profondément, terrifiée à l'idée que ces temps tendus ne se transforment en une guerre sanglante.