Quelle serait la mort de ton personnage ?
✗ Je n’ai pas vraiment d’avis sur la question, cela dépendra du contexte certainement.

Quel est ton but à Crimson Town, à court et long terme ?
✗ Maintenir sa place en tant que gérante du ranch familial sans que son secret ne soit jamais dévoilé, faute de pouvoir être la propriétaire puisque ce droit revient à son frère Charles.


Où étais-tu lors de l'épidémie de dysenterie en 1857 et comment l'as-tu vécu ?
✗ Sa mère Joséphine a été la première à périr. Charlotte et Charles avaient 16 ans. Gabrielle à peine 9.
Ce décès a conduit à la descente aux enfers de la famille. François ne supportant pas le deuil commença à mettre ce malheur sur le dos de Gaby. Il sombra dans l’alcool suite à cela.
La famille est restée isolée durant tout l’épisode épidémique. Pour Charlotte comme pour son frère et sa soeur, cela a été un véritable choc.

✗ Chronologie
Année 1840 : arrivée de François et Joséphine Beauchamp en Californie
26 Juin 1841 : Naissance des jumeaux Charlotte et Charles
1848 : Naissance de Gabrielle
1857 : Dysenterie, mort de Joséphine
1861 : envoi de Charles à la guerre
Avril 1862 : mort de François
1865 : retour de Charles

Enfance
Charlotte est née un jour d’été dans le petit ranch des Beecham. Il faisait beau et bon, c’était le 26 juin 1841. Cette naissance a eu lieu à peine un an après l’arrivée de François et Joséphine Beauchamps.
Charlotte n’était pas seule dans le ventre de sa mère, elle partageait l’espace douillet avec son frère jumeau, Charles.
Les deux nourrissons naquirent en bonne santé, deux pour le prix d’un et ce qui aurait pu être considéré comme un bonheur perdit de sa saveur avec l’affaiblissement notable de la jeune mère.
La délivrance l’avait épuisée, elle avait perdu beaucoup trop de sang et le médecin était incertain pour la suite.
François, pour laisser son épouse Joséphine se reposer et se remettre, avait alors porté les enfants dans la petite bourgade voisine, espérant qu’une autre mère possédant suffisamment de lait puisse prendre le relais pour un temps.
Par chance il trouva deux femmes et les jumeaux furent séparés les quatre premiers mois de leur existence.
Après cela, ils grandirent cependant avec la joie propre aux enfants nourris, logés, cajolés la plupart du temps par leur mère aimante. Ce fut Joséphine qui leur apprit à lire, écrire et compter. En français et en anglais. François leur apprit le labeur et l’obéissance. Le bon air de la campagne et des vastes plaines les éloignèrent de la maladie la plupart du temps. Et sept ans plus tard, ils virent arriver une nouvelle merveille dans la fratrie, une petite soeur, Gabrielle.
Les parents pensaient qu’après cette grossesse compliquée, le corps de Joséphine serait trop épuisé pour recommencer.
Mais Dieu en avait décidé autrement et à force de prières et de bonne conduite, ils furent gratifiés de ce nouveau cadeau.
Le cadeau se transforma en poison aux yeux de père. La petite était souvent malade et pleurait beaucoup. François le supportait de moins et moins et passait ses nerfs sur les deux autres dès que leurs corvées n’étaient pas correctement réalisées.
Ainsi, les jumeaux connurent les invectives, puis la morsure du cuir sur leurs chairs à grands coups de ceinture. Pourtant, les enfants ne perdaient pas espoir et songeaient que ça aussi, ça passerait.

Adolescence
Les jours passaient et se ressemblaient tous, malheureusement.
Les mots durs et les coups pleuvaient chaque soir ou matin. L’accalmie venait le reste de la journée quand chacun vaquait aux occupations du ranch et que François était à l’extérieur.
Charlotte et Charles apprirent à s’occuper du ranch : Charlotte à gérer les naissances et le potager avec sa mère, Charles à mener les bêtes et à s’occuper des clôtures avec son père.
La petite Gabrielle grandissait bien mais subissait l’assaut de crises incompréhensibles par moment.
François commença à penser qu’elle était possédée, surtout quand sa salive se mettait à mousser pour s’échapper de sa bouche.
Alors, tandis que Joséphine et Charlotte essayaient d’apaiser la petite, François la regardait l’œil mauvais puis quittait la maison.
Si Charlotte avait un jour espéré rencontrer l’amour à force de lire les 3 romans de la maison importés de France, ses espoirs avaient vite fondu comme neige au soleil. De toute façon, elle était très seule en dehors de son frère et de sa petite sœur. Avec nul ami pour jouer, comment pensait-elle trouver l’amour ? Seul Charles était autorisé à se rendre dans la ville la plus proche Crimson, les femmes étaient condamnées à rester au ranch. Aussi, Charlotte délaissa bien vite ses pensées jugées impures et se concentra sur les travaux du ranch.
Et puis, le malheur frappa avec une violence qu’elle n’aurait jamais cru possible. Un mal plus grand encore que celui qui frappait sa jeune soeur.

Sa mère sombra dans la maladie et se vida de tous ses fluides. La maison empestait les déjections acides et la mort. Le visage de Joséphine s’émacia, gâchant sa beauté et ses mots autrefois si doux.
Charlotte tenta de ménager Gabrielle à peine âgée de 9 ans mais rien ne pouvait empêcher les enfants de venir parler et toucher leur maman.
Et puis une nuit, Joséphine poussa son dernier soupir et ce fut le début de la vraie descente aux enfers.

François commença à boire, de plus en plus, rongé par la douleur et gagné peu à peu par la folie.
Le ranch était isolé, la fratrie livrée à elle-même.
En plus de devoir supporter leur propre deuil, ils durent faire face à l’entretien de la maison et peu à peu du ranch. Les peaux-Rouges apparaissaient parfois à la frontière des champs, créant un climat d’insécurité. Ils n’avaient encore jamais attaqués mais Charlotte se mit à les craindre. Tels des loups, ils venaient, observaient et repartaient. L’ignorance de leurs intentions la rendait folle. Elle demanda à Charles de lui apprendre à se servir d’un fusil.
Ce dernier prit le relais de son père avec les vaches et les chevaux, s’occupant du négoce lorsque leur père était trop ivre pour discuter.
Charlotte s’occupait de Gabrielle, éveillant un instant maternel puissant qu’elle apportait tout autant aux poulains et aux veaux.
Impuissants, ils subissaient les violences de leur père, qui dans son aliénation, commença à émettre l’hypothèse que la faute devait se porter sur Gabrielle. Bâtarde fille du diable, elle avait souillée l’âme de sa mère.

Les journées et les nuits étaient rythmées par les sautes d’humeurs de François.
Puis la guerre éclata et Charles fut envoyé sur le front. Les deux filles restèrent à la maison, la peur au ventre de ce qui pourrait bien arriver.

Adulte
La violence de François ne cessa d’augmenter et Charlotte craignait pour la vie de sa sœur qu’elle défendait corps et âme. Pourquoi ne pas avoir été chercher de l’aide en ville ? Oh elle craignait bien trop les représailles de son père si elle quittait le ranch et puis, peut-être était-ce la norme après tout ? La jeune femme n’avait jamais rien connu de différent.
Une fin d’après-midi, cependant, tout bascula et remit les choses en perspective.
Après une énième saute d’humeur de François, celui-ci décida de s’en prendre physiquement à Gabrielle. Glissant un nœud coulant autours de son cou gracile, il la traîina sur le sol jusqu’à la grande. Charlotte fut alertée par les cris de sa jeune sœur et se précipita à son secours jusqu’à la grange.
Lorsqu’elle arriva, le visage de sa sœur virait au violet tandis que leur père tirait sur la corde pour la hisser dans les airs par le dessus d’une poutre.
Sans réfléchir d’avantage, elle se rua sur lui, sautant sur son dos pour le faire lâcher prise en hurlant.
D’abord surpris, il lui assena un mauvais coup de coude sur la tempe qui la fit basculer sur le sol et c’est à moitié sonnée qu’elle vit le corps de sa sœur léviter dans les airs. Se redressant, elle saisit alors une pelle, seul instrument qu’elle trouva a portée et frappa aussi fort qu’elle le put sur son père qui lui tournait le dos, trop occupé à craquer une allumette.
Horrifiée à l’idée qu’il puisse vouloir brûler sa sœur vive, elle frappa une seconde fois.
Le corps de son père s’effondra et Gabrielle chuta sur le sol à son tour. Charlotte se précipita vers sa sœur pour s’assurer qu’elle respire encore et fut soulager de voir sa poitrine se soulever, lentement mais avec la force propre au combat de la vie.
Les yeux clos de soulagement, ruisselant de larmes muettes, elle la berça longuement jusqu’à ce que la jeune fille ouvre les yeux.
Ses joues avaient reprit sa teinte claire et diaphane, ses lèvres redevenues roses se tordaient d’incrédulité face à l’assaut d’un père.
Toutes deux regardèrent alors le corps de ce dernier gisant sur le sol non loin, une flaque de sang s’étant propagée à travers la terre battue.

Charlotte était mortifiée. La gorge sèche, les lèvres et les épaules encore tremblantes de son méfait. Gabrielle avait-elle vu ? Non, l’inconscience l’avait frappé bien avant que Charlotte n’agisse.
Déglutissant avec peine, elle murmura :
- Il est mort…en essayant de te tuer. Dieu l’a puni pour son crime en lui faisait faire une mauvaise chute sur le manche de la pelle regarde. Tu es seine et sauve désormais.

Un mensonge qui sera sa version définitive et dont elle tentera de se convaincre pendant les années qui suivront.
Le lendemain, elles enterrèrent l’homme et c’est ainsi que Charlotte se retrouva à la tête du ranch.
La Guerre faisait rage depuis à peine deux ans et dans les lettres de Charles, rien ne laissait présager de son retour prochain.
Les sœurs Beecham commencèrent à se rapprocher de la ville de Crimson pour le négoce. La folie de leur père ayant éloigné les acheteurs au fil du temps, il fallait redresser la barre.
Et bientôt, le petit ranch devint pérenne. Charlotte gérait les affaires d’une main de fer, son esprit borné et farouche tenait en estime la plupart des négociants et ceux qui ne la prenaient pas au sérieux étaient tout simplement ignorés par la jeune femme qui refusait de marchander avec eux.
Elle offrit a sa petite sœur, adulte à présent, le poney dont elle avait toujours rêvé.
Son secret bien gardé, les jours s’écoulèrent à nouveau, bien remplis par le labeur.

Avec joie, elle accueillit le retour de Charles en 1965.
Lorsqu’il lui indiqua reprendre l’affaire familiale à présent, elle refusa, souhaitant conserver son indépendance.
Ce sujet est à l’origine de bien des discordes avec son frère qui persiste à vouloir la marier, ce que la jeune femme refuse catégoriquement arguant que nul crétin n’est digne d’elle.
Les divergences sont grandes et éloignent les jumeaux. Charles se rapproche de Gabrielle , souhaitant certainement la rallier à sa cause. Charlotte préfère éviter d’y penser et se contente de s’occuper des chevaux et des vaches, lorsqu’elle n’est pas en vadrouille pour vérifier les clôtures, attifée avec les vêtements de son père, un fusil à la main.
A-t-on jamais vu une jeune femme à marier habillée comme un cowboy au milieu de son bétail ?