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 Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka

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Tallulah
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MessageSujet: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyMar 28 Mar - 21:04

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  • Type de RP: Normal
  • Date du RP : 2 Mars 1866
  • Participants : Tallulah &  @Otoahnacto
  • Trigger warning : Nuit d'amouuurrr
  • Résumé : Otto chope Lullah qui faisait (encore) le mur è_é



Dernière édition par Tallulah le Dim 30 Avr - 23:01, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyMar 28 Mar - 21:06

...



Les préoccupations de Tallulah étaient vastes, ces derniers temps, et allaient de la santé d’un louveteau à ce que pensait Faolan, jusqu’au tapage qui se déroulait à plusieurs lieues de leur tribu. Un endroit où se rassemblait chaque jour, des hommes blancs de tout âge pour se mettre à l’oeuvre en un seul chœur. Impossible pour elle de deviner ce à quoi ils s’affairent. Pour avoir le coeur net sur cette situation, et pour en faire part au Chef Omawnakw afin de le rassurer, la native désirait revoir le docteur de Crimson Town. Elle était certaine qu’il aurait réponses à ses questions, qu’il ne prendrait pas de gants pour masquer une possible vérité pénible à entendre.

Dans son tipi, Tallulah enfilait ses bottes, hautes jusque sous les genoux. La fourrure à l’intérieur était douce et lui tenait agréablement chaud, tout comme la peau de bête recouvrant ses épaules et sa robe à frange. Elle s’était apprêtée plus longtemps que d’habitude, sans même réellement s’apercevoir avoir changer trois fois de tenues, dans le seul but de se demander si cela plairait à Faolan. Le manque de docilité, cette insoumission aux règles, était une facette de sa personnalité que son père avait longtemps tenté de freiner, en vain. La native aux longs cheveux d'ébène devait visiblement être ainsi, elle qui parmi tant d'âmes avait été choisie pour endosser son rôle de ''princesse sauvage'' comme disaient les blancs.

Sur la terre, tout a une fonction, chaque maladie une herbe pour la guérir, chaque personne une mission. Telle est notre pensée de l'existence. Dans un murmure, Tallulah venait de réciter la sagesse du chaman tolowa, qui récitait ces paroles philosophiques et parfois prophétiques aux oreilles les plus inspirées. Bien avant de trouver son totem, elle s'était questionnée sur son chemin à tracer, sur sa mission ici bas en tant que fille aînée du chef. Si les esprits lui avaient attribués un tel rôle lourds de responsabilités, c'était qu'elle avait les épaules pour les mener à bien, non ? Se mêler ainsi aux colons faisait-il parti du plan de Mère Nature ou Tallulah se fourvoyait et quittait, sans même s'en apercevoir, les sentiers bénis ?

Après être sortie de chez soi et s'être faufilée au travers la flore dense de la forêt, son pas se régula à un rythme régulier jusqu'à son cheval. Celui-ci avait l'habitude de la voir débarquer à heure tardive, ainsi il ne se saisit nullement lorsque le doux sifflement de sa maîtresse se fit entendre. Tandis qu'elle le sella, Tallulah chercha réconfort auprès du Grand Manitou. Ô Wakan Tanka, si ce n'est pas ta volonté, fais-le moi savoir. D'une manière ou d'une autre, que je sois sûre de ce que je fais. Toi qui es le Grand Mystère de ce monde, éclaire-moi d'un signe. Si elle faisait fausse route dans ses démarches visant à se rapprocher de la culture blanche, à se fondre dans ce monde futur qui ne laisserait pas de place aux tribus sauvages, alors Tallulah désirait du costaud en terme de message divin.

La seule protestation du Chef ne suffirait pas...

Quelques minutes plus tard, les cheveux au vent, les sabots du mustang fonçaient vers la frontière menant à la ville.



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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyMer 29 Mar - 21:11

- Lullah ? chuchotta Otoahnacto au tissu faisant office de porte du tipi de la fille du chef.

Machinalement, il porta son regard à droite, puis à gauche avant d'essayer à nouveau. Si on le voyait rôder à cette heure-ci près du tipi de Tallulah, il aurait sa mère sur le dos dès le lendemain. Aucun son ne lui répondit. Il était tard, la nuit avait étendu son manteau depuis longtemps. Dormait-elle ? Il ne voyait nulle fumée qui s'échappait de son tipi. La mâchoire serrée, il se décida à entrer, juste pour confirmer ce que son cœur lui disait.
L'intérieur du foyer était vide et sombre. Il porta sa main au dessus du brasero encore tiède et sortit immédiatement.
Là, il s'engoufra dans la forêt, le coeur battant et la colère pulsant dans ses veines.

Elle n'était pas là. Encore. Ce n'était pas la première fois qu'il remarquait son absence. Toujours le soir, toujours la nuit comme quelqu'un qui cache quelque chose. Même à son meilleur ami.
Il se sentait blessé dans sa chair, meurtri dans la confiance qu'il lui témoignait. Chaque foulée devenait plus grande à mesure qu'il traversait leur terrain de jeu préféré.
Tel le lynx, il se déplaçait avec discrétion, évitant naturellement les branches cassantes et les buissons tortueux qui risqueraient de le dénoncer. Il faisait froid et sa peau de bête le camouflait autant qu'elle le réchauffait.

Il connaissait le chemin. Une sorte de certitude qu'il la trouverait là-bas. Sa jument et la sienne passaient régulièrement du temps ensemble. Il les avait vu. Une autre certitude l'avait envahi; celle que Tallulah ne restait pas dans la forêt la nuit.
Un instinct propulsé par la rancœur et la crainte li laissait à penser qu'elle était chez les hommes blancs. Mais pourquoi la nuit ?
Il essaya d'accélérer puis se résigna, ne souhaitant pas se faire repérer par quoique ce soit.

Enfin, après ce qu'il lui sembla une éternité, il entendit un sifflement léger au loin. Sifflement qu'il aurait pu reconnaître parmi mille. Il ralentit, toujours dans l'idée de ne pas dévoiler sa présence, puis saisit le peu de neige qu'il restait à hauteur de bras sur un sapin touffu pour la mettre dans sa bouche, réduisant ainsi la vapeur d'eau que faisait sa respiration à néant. La neige était encore dense à certains endroits mais on commençait à sentir que la saison du renouveau approchait à grand pas. Bientôt il ne resterait plus rien de l'hiver blanc et froid.

Accroupis derrière des buissons, il la vit entrain de seller son cheval. Voilà bien une coutume d'homme blanc. Bon sang mais que fichait-elle ? Était-elle entrain de renier sa tribu ? La voir se fourvoyer ainsi le rendait fou et l'espace d'un instant, il se sentit capable de l'invectiver et de lui demander des comptes !
Cette pulsion l'abandonna bien vite cependant, il ne cherchait pas le conflit, encore moins avec elle. Mais ce soir là, il voulait des réponses.
Alors il l'observa sans mot dire et dès qu'elle s'élança au galop, il patienta encore puis fit appel à Mimiteh.
La jument s'approcha pour une caresse et il s'excusa de venir l'ennuyer en plein coeur de la nuit en posant son front contre son chanfrein pour accompagner le murmure.

Sans hésiter, il sauta sur le mustang et partit sur les traces de sa meilleure amie, la colère irradiant toujours à travers ses veines, accompagnée par la peur désormais. Peur de la perdre d'une façon ou d'une autre.
Son galop se fit moins empressé que le sien, il la suivait du regard, de loin, seulement éclairé par la lune et les étoiles.
A plusieurs reprises il crut la perdre de vue mais lorsqu'il comprit enfin le chemin qu'elle suivait, il se dit qu'il ne servait plus à rien de se presser.
Crimson town.

L'incompréhension la plus totale peignait ses traits. Pourquoi ? Comment ? Que se passait-il la-bas qui réclamait sa présence ?
Il avança encore jusqu'au abord de la ville mais ne s'y aventura pas. Il fit demi-tour pour s'assurer de demeurer à bonne distance, à l'abris des regards de ces assassins et attendit.
Le temps s'égraina, la lune continua son périple et Otto demeura là.
Le froid lui paralysait le visage, heureusement que le corps de Mimiteh sous ses jambes le réchauffait.
De temps à autre, il soufflait sur ses doigts et frottait ses mains pour faire circuler le sang.

Après un temps indéfinissable, il perçut du mouvement et de loin, reconnut la silhouette de la fille du chef.
Alors tandis qu'elle galopait dans l'autre sens désormais, il se plaça volontairement sur son chemin. Droit sur son cheval, à l'arrêt, immobile et impassible, le regard rivé sur elle.
Les esprits en étaient témoins, elle répondrait de ses actes.
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyJeu 30 Mar - 20:02

...



Trop prise par ses objectifs, Tallulah n’avait même pas remarqué le chasseur à ses trousses. Et de fait, il s’agissait de son ami, qui pouvait être invisible s’il décidait de ne vraiment pas se montrer. Elle avait toutes les raisons valables pour regarder par-dessus son épaule, mais toutes ces émotions qui tourbillonnaient en elle lui firent défaut. D’abord la sauvegarde de son peuple, qui lui importait plus que n’importe quelle autre affaire sur cette terre. Ensuite, ces colons amassés dans un seul endroit à manipuler des outils en tapant contre la ferraille neuve… Ces deux points semblaient liés d’une manière ou d’une autre, car ces pensées laissaient son coeur lourd.

En arrivant aux abords de Crimson, comme à son habitude, Tallulah laissa son cheval à quelques mètres de là, caché au mieux derrière des arbres. Il suffisait d’un coup d’oeil sur l’animal pour comprendre qu’il appartenait à un natif, de par les quelques bijoux sur la crinière, le cercle jaune peint à même le pelage, autour de son oeil droit, ou la selle revue par les natifs qui consistait à mettre au moins un bout de tissu sur lequel prendre place, ces petits sacs en cuir et ses lanières qui pendaient maladroitement sur les côtés des flancs. Autant de détail qui trahirait la présence de Tallulah et alerterait les blancs, qui n’iront pas au-delà de la première impression donnée par le tableau, à savoir : un natif en pleine nuit, se baladant en ville et ayant cherché à masquer sa présence. Mais hélas, ce soir-là, Faolan Riagal resta introuvable. Peut-être une urgence médical lavait-elle tenu à l'écart de son officine, car la faible lumière des bougies n'avaient affiché que le visage de sa cuisinière et femme à tout faire. Tallulah, qui l'avait regardé à travers la fenêtre un court instant, s'était demandée s'il serait judicieux de demander à cette blanche quand le docteur serait de retour ? Mais la raison lui empêcha de commettre pareille bêtise, et la fille du chef rebroussa chemin.

Elle repasserait plus tard, pour lever le mystère...

Les galops du mustang éloignaient la ville en contre-plongée, jusqu’à disparaître dans l’horizon, petit à petit. Plus loin devant elle, Tallulah avait déjà aperçu cette silhouette qui restait statique, l’observant à mesure qu’elle s’approchait. La native avait vite pu mettre un nom sur ce corps tendu, un corps dont elle reconnaitrait les courbes et la fine musculature entre tous. Otoahnacto l’avait donc suivie. L’air marqué et sérieux sur son visage annonçait la couleur obscure de ses pensées.

Otto, que fais-tu là ? Une question banale posée sans réellement attendre de réponse, celle-ci étant évidente. L'étalon de Tallulah ralentit puis trotta autour de l'homme, avant de s'arrêter face à lui, après avoir fait un tour complet autour de l'amérindien. Tu.. tu m'as suivie ? Pourquoi avoir fait ça ? Son regard s'emplit d'incompréhension. S'il voulait savoir quelque chose, Otoahnacto savait qu'il pouvait simplement le lui demander et sa franchise s'exprimerait sans se faire prier. Depuis quand nous nous épions les uns les autres ? Son meilleur ami n'avait pas pu se trouver là par hasard, comme en témoignait ce regard dur qu'il lui adressait et qui la fit pâlir. Sois franc avec moi et dis-moi pourquoi tes yeux reflètent de la colère. Tallulah avait une petite idée de ce qui désappointait Otto, mais qu'importe le nombre d'années qui les reliait, elle avait toujours eu en horreur les différends et les disputes avec lui. Bien que leur avis divergeait sur bien des points, cela n'avait jamais altéré leur grande, belle et unique amitié, qui pour Tallulah pouvait aisément s'apparenter à de l'amour.




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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyMar 4 Avr - 14:44

Combien de temps avait-il patienté ? La seule bonne réponse était : trop.
Lorsque le galop du cheval de Tallulah résonna dans la plaine en un son mat caractéristique, Otoahnacto se tendit légèrement et Mimiteh s'agita, piétinant sur place en émettant un petit son plaintif avant de souffler fort par ses naseaux.
Les mains posées sur son garrot, Otoahnacto caressa doucement la base de sa crinière pour lui indiquer que tout allait bien. Contrairement aux hommes blancs, les natifs montaient à cru leurs chevaux, tissant des liens profonds avec eux. Tallulah cependant, commençait à aller à l'encontre de leurs traditions. Il ne comprenait pas les buts qu'elle nourrissait.

La lumière des astres nocturnes éclaira les traits de la jeune indienne tandis qu'elle se rapprochait. Il put lire la surprise et l'incompréhension sur son visage. Elle l'interpella dès qu'elle fut à portée.
Que faisait-il ici ? Comment osait-elle seulement poser la question. Il demeura immobile, la mine grave et le visage fermé.
L'étalon de Tallulah ralenti puis passa au trot avant d'effectuer une volte autour de lui. Mimiteh piaffa sur place lentement, sentant la tension dans l'air s'alourdir.
Son amie d'enfance se plaça devant lui et lui reprocha de l'avoir suivie. Il la laissa parler, visiblement, elle ne devait pas être très à l'aise de se faire surprendre ainsi.
Car s'il y avait bien une personne sur la plaine qui devait répondre de ses actes, ce n'était pas lui.

Il releva le menton, la regardant de toute sa hauteur. Ses yeux d'ébène reflétaient une certaine dureté et de la colère.
Oui, il était en colère contre elle. En colère parce qu'elle se mettait en danger, en colère parce qu'elle lui cachait de graves faits, il en était certain, sinon pourquoi sortir en plein milieu de la nuit pour rejoindre la ville des Visages pâles ?

Pour la première fois de toute son existence, Otoahnacto sentit le tourment de la colère couler dans ses veines, à flot.
Il s'était fâché bien des fois, avait grondé d'autres, mais jamais, les esprits de la nuit lui en étaient témoins, jamais il n'avait ressenti pareille rage à l'encontre de Tallulah.
Hurler aurait peut-être été la solution pour extérioriser ses émotions mais cela ne lui ressemblait pas. Et puis, la nuit était propice à la discrétion pas aux éclats.
Ignorant volontairement ses paroles, il la toisa un certain temps, puis pressa ses jambes sur les flans de Mimiteh pour lui faire faire demi-tour.

- Rentrons, dit-il d'un ton qui n'amenait pas de question en menant son cheval au pas.

La déception se mêlait à sa colère, mais Otto n'était pas le père de Tallulah, ni même son mari. Il n'avait aucun droit sur elle, à part celui de supporter et de digérer ses frasques en silence.
Celle-ci lui sembla de trop. Depuis combien de temps cela durait-il ? Combien de nuit avait-elle passé dans la ville rouge ? Loin des siens ? Et avec qui ?
Quelle affaire nécessitait le manteau de la nuit pour la couvrir ?
Tout était trop suspect pour être honnête et subitement, il préféra ne pas savoir. Il en avait assez.

Assez de se sentir le seul des deux à refuser les hommes blancs.
Au fond de lui, quelque chose céda, créant un fossé entre la native et lui-même. Il se sentit impuissant à aller à l'encontre du cours du temps, dépassé et terriblement vulnérable. Il dégutit silencieusement et se borna à regarder droit devant lui. Le seul chemin possible, les ramènerait vers les siens.
Les Tolowa étaient pacifistes cependant, lui avait ses limites. Et bientôt, s'il n'y prenait pas garde, alors quoi ?
Bientôt elle monterait à cheval comme eux et s'habillerait également comme eux ?
Il préférait mourir plutôt que de voir ça.
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyMer 5 Avr - 10:39

...



Aucun son n’était émis par l’amérindien, qui se contenta de regarder Tallulah sans rien dire de plus que ce que ces yeux trahissaient. La princesse native y lisait une colère comme elle n’en avait jamais vue chez son ami, et le frisson que cela lui causa la fit frémir de tout son long. Une vague désagréable qui la parcourait jusqu’à l’extrémité des doigts, laissant sur son passage un sentiment de culpabilité mêlée à de la tristesse. Tallulah n’aimait pas ressentir ces négativités, encore moins à l’égard d’Otoahnacto qui paraissait lui en vouloir comme jamais auparavant. Elle n’était pas stupide, elle savait bien ce qui rongeait le coeur de son ami. Une seule chose les différenciait et Tallulah l’avait remarqué il y a plusieurs années, lorsque Clarence avait vécu avec eux un temps, et qu’il lui appris la langue des blancs. Elle s’était fort intéressée au savoir du vieux considéré fou par son peuple, quand lui n’avait pas voulu prendre part à ces cours, qui pour la native, était une mine d’or. C’était bien pour cela, qu’il n’avait pas besoin de dire clairement ce qui le tourmentait pour qu’elle comprenne. Mais il fallait qu’il le dise pour qu’elle puisse lui expliquer sa vision des choses, pour peu qu’Otto veuille bien l’écouter.

Rentrons.

Voilà le seul mot qu’il avait décidé de prononcer. La jeune femme resta là, à le regarder s’éloigner, le coeur lourd. Puis elle tapa légèrement du talon sur le flanc de l’animal, restant en retrait tandis que les trots se multipliaient sur la plaine. Silencieuse, elle observa Otto de dos, ses longues mèches noires serpentant dans l’air au gré du vent. Il n’avait pas le droit de la suivre, de la ramener à bon port et qui plus est, la faire se sentir coupable. Pour la princesse qui avait une vision bien moins traditionnelle de la place de la femme native, il était hors de question qu’on bafoue sa liberté d’agir et de penser, même si dans ce cas précis elle devina qu’Otoahnacto n’agissait que par instinct de protection. Et elle l’aimait infiniment pour cette peine qu’il se causait à tenter de veiller sur elle, qui était un électron libre.

Puis, l’orée de leur forêt se dessina à l’horizon. La moitié du trajet avait été fait sous un manteau d’étoiles où pas un bruit ne vint saisir les âmes endormies. A quelques pas de la flore protectrice de Mère Nature, Tallulah n’en pouvait plus de ce silence qui sonna comme une punition. Elle accéléra le pas et se positionna en obstacle face à Mimiteh qui fut obligée de s’arrêter. Les sourcils froncés, ses pupilles cherchaient celles d’Otto pour tenter de capter son regard, aussi dur soit-il. Parle-moi, s’il te plaît, je n’apprécie pas le conflit avec toi. Encore ce silence qui perdurait. C’est parce que j’ai été à Crimson ? lança-t-elle en pointant du doigt la direction de la ville. Tu me connais mieux que personne, tu sais que tout ce que je fais n’est pas forcément réfléchis mais je le fais pour de bonnes raisons ! Le manque de réaction était pesant pour Tallulah, qui décida de choisir ce moment pour en rajouter une couche afin de sortir Otto de ses gonds. Il n'y avait que comme ça qu'ils pourraient s'endormir en paix cette nuit. Elle descendit de Waban et une fois à terre, croisa les bras. Je ne te suivrais plus tant que tu refuses de me parler. Je suis sûre que tes pensées enveniment ton esprit, laisse-moi les apaiser.

Son regard s'adoucit une fraction de seconde, alors que la princesse murmura doucement entre ses lèvres.
C'est nous... Otto et Lullah.




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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyJeu 6 Avr - 14:03

Les chevaux se mirent à trotter naturellement. Otoahnacto ne réfréna pas le besoin de Mimiteh, si la jument souhaitait avancer plus vite que ce qu'il lui imposait à l'origine, il s'y plierait. Cela les ramènerait d'autant plus vite.
Il ruminait sa colère, le visage de Tallulah s'inscrivant dans son esprit. Sa contrariété, son incompréhension et ses reproches, il les réfutait. Pas une fois il ne se tourna vers elle durant le chemin du retour, il savait qu'elle le suivrait et n'avait pas besoin de vérifier. Peut-être commençait-elle à se sentir coupable de ses agissements ?
Elle pouvait s'estimer heureuse, il aurait pu prévenir son père ou tout autre guerrier pour venir assurer sa sécurité. Mais il était venu lui, pour éviter de solides ennuis à la jeune femme.


Il ne lui adressa pas non plus la parole. Il n'en avait pas envie, la déception resserrant sa gorge, la colère acidifiant ses veines.
Tallulah n'apprécierait pas, elle qui cherchait toujours la discussion, cependant il fallait qu'elle s'y fasse. Il ne céderait plus rien, pour sa propre sécurité et même si elle y était désespérément aveugle.
L'orée de la forêt leur apparut enfin et Otto poussa un soupir de soulagement. Ils seraient bientôt à l'abri.
Soudain, l'étalon de Tallulah le dépassa et vint se placer de manière à lui barrer la route. Sa jument stoppa son trot et il fronça les sourcils face à l'attitude rebelle de la jeune femme.
Il leva le menton, la toisant légèrement tandis qu'elle lui demandait de lui parler, tandis qu'elle pointait du doigt la ville des colons.
Son regard se fit plus dur, ne voyait-elle pas qu'elle le poussat à bout ?
Il conserva le silence, même lorsqu'elle persista avec ses mots sensés l'apaiser. Oh oui il la connaissait, par coeur même depuis qu'ils étaient enfants. Et cette attitude de partir en douce la nuit à la visite des hommes blancs ne ressemblait pas à son amie.
Elle était irréfléchie la plupart du temps mais pas folle. Cependant, il commençait à sérieusement douter de ce qu'il savait d'elle.
Depuis qu'elle côtoyait les hommes blancs, elle avait changé. C'était indéniable et cela le peinait car il sentait qu'elle s'éloignait. Il était entrain de la perdre.
Leur lien immuable se disloquait.

Dans un nouvel éclat, Tallulah descendit de cheval et annonça qu'elle ne bougerait pas d'un pouce tant qu'il refusait de lui parler. Quel caprice puéril ! Otoahnacto en fut exaspéré et lorsqu'elle énonça leurs surnoms, il crut qu'il allait céder.
Comment osait-elle utiliser leur proximité pour le manipuler ? Il n'en fut que davantage contrarié.

A son tour, il descendit de cheval, caressa l'encolure de sa jument et comme à son habitude, posa son front contre son chanfrein qu'elle lui offrait gracieusement. Il la laissa tranquille suite à cela, Mimiteh passait son temps là où elle le souhaitait, il savait toujours la retrouver.
Lorsqu'il se retourna vers Tallulah, elle le regardait toujours, les bras croisés dans son attitude tellement butée.
Il soupira et lui fit face.
Le temps avait passé mais il la dépassait toujours d'une bonne tête. Il s'avança au plus près, presque menaçant, réduisant la distance entre eux à la longueur d'une main.

- C'est toi. Juste toi, Tallulah. Toi qui traverses la nuit pour rejoindre la ville des Blancs. Toi qui te mets en danger sans rien dire à personne. Toi qui me caches des choses, clama-t-il d'un ton acerbe. Vois tu encore un nous dans tout ça ? Moi pas.

Son regard se fit plus pénétrant, il la jaugeait à n'en pas douter. Que devait-il encore attendre d'elle ? Il commençait à douter de sa fiabilité. Sinon, pour quelles autres raisons se rendrait-elle en cachette de nuit dans la ville des colons ? Il refusait même d'en prononcer le nom.

- Tu t'es égarée et je te conseille de retrouver le bon chemin avant que je ne le mentionne à ton père. Je ne serais pas toujours là pour venir te chercher, les lumières des astres nocturnes ne seront pas toujours là pour te guider.

Ses paroles s'envolaient à travers de petits nuages de vapeur, sans laisser de trace. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, il n'amait pas cette situation, il n'aimait pas être dur avec elle. Mais s'il ne le faisait pas ? Qui savait jusqu'où elle était capable d'aller ? Et soudain il lui en voulu de le contraindre à agir de la sorte.


Dernière édition par Otoahnacto le Ven 7 Avr - 17:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyJeu 6 Avr - 16:32

...



Toujours avec cette froideur que Tallulah ne lui connaissait pas, son ami mit pied à terre. Sa colère se voyait dans chacun de ses soupirs, de ses rides, de son attitude… de ses regards posés sur elle, qui de coutume étaient si doux. Ses bras croisés laissaient penser que jamais il ne lui en avait autant voulu, laissant la native démunie, sans savoir comment agir face à cette nouvelle facette d’Otoahnacto. Tandis qu’il l’observait, elle dut lever le menton ; il était fier, grand et imposant. Si elle ne le connaissait pas, si elle ne le savait pas aussi doux, tendre et pacifiste, elle aurait pu le craindre et faire un pas en arrière. Mais elle se tint aussi droite qu’un piquet, sans flancher, cherchant déjà ses mots ; non pas pour se justifier, mais expliquer sa pensée.

Bien sûr qu’il y a toujours un nous ! Comment peux-tu dire ça ?! La princesse tolowa se mordit la lèvre pour ne pas qu’il les voit trembler sous l’émotion que ces phrases. Le ton avec lequel il s’adressait à elle le rendait méconnaissable aux yeux de la brune qui cherchait désespérément un moyen pour retrouver Otto. Tu sembles oublier ma position et les devoirs que ça incombe, j’agis toujours en fonction de notre tribu ! Ses sourcils se fronçaient, les plis de son front se multipliant tandis que ses traits déformaient ce visage habituellement  si souriant. Si je ne te dis pas tout c’est pour de bonnes raisons, tant que je n’ai rien de tangible, à quoi cela servirait d’envenimer ton esprit ? Ce n’est pas ton fardeau. Tallulah se mit à inspirer profondément, perdant un instant son regard au loin dans les étoiles, pour ne pas à avoir à constater la manière dont il la fusillait. C’était insultant de le voir la fixer comme si elle était une étrangère.

Il y a des choses pour lesquelles tu ne peux pas me protéger, Otoahnacto. Il était rare qu’elle l’appelle par son nom complet, ce détail mettait l’accent sur la fissure qui se créait entre les deux amis. Une fissure qu’elle voulait à tout prix colmater et réparer, car le perdre l’anéantirait. Elle lui attrapa la main, la serrant fort entre ses doigts. Je suis désolée que tu te sois senti mis de côté. Un instant de silence lui suffit à reprendre la parole ; elle ne voulait pas lui donner l’occasion de la couper dans son élan. Je me suis liée d’amitié avec l’un d’entre eux. J’avais des questions à lui poser sur une activité étrange qui se passe plus loin sur les plaines. Je voulais savoir de quoi il s’agissait, d’accord ? Je n’étais pas en danger, cet homme blanc a un coeur bon, il ne me fera jamais de mal. Tu me croirais sur parole si tu le rencontrais. Le contact de leur main l’une contre l’autre avait pour but de rappeler au chasseur que même s’il était en colère, il s’agissait d’elle, et qu’il n’avait pas à être sur ses gardes, sur la défensive, en sa présence. Il n’était pas là, alors je suis rentrée. Mais je vais y retourner, Otto. Parce que je suis sûre que ce qu’il se passe va changer beaucoup de choses, en bien ou en mal je l’ignore.

Tallulah jaugea sa réaction. Impossible pour elle, à ce stade, de deviner ce qu’il pensait. Je suis la fille du chef, j’ai un devoir d’émissaire, de parlementer. Mon père les tolère mais ne veut pas se mêler à eux, je ne pense pas que ce soit la bonne solution. Même Raiseeker pense que l’avenir ne nous sourira pas, et c’est maintenant qu’il faut mettre toutes les chances de notre côté !

Que voulait-il de plus ? L’évidence n’était-elle pas logique, était-elle la seule à constater que les tribus couraient à leur perte en restant entre eux ? Des centaines d'entre elles avaient été éradiquées, il était hors de question que les Tolowa subissent pareil sort. Leur sang ne devait pas couvrir ces terres ancestrales. Les chefs devaient interagir plus souvent avec les colons, ils devaient montrer qu’eux et leur peuple était prêt à l’intégration. Beaucoup de natifs, dans d’autres contrées, s’étaient déjà occidentalisés. Tallulah ne souhaitait pas de voir les tolowa abandonner leur coutume, qui étaient précieuses à ses yeux, mais au minimum s’implanter dans la vie des blancs était nécessaire pour leur survie… c’était ce que lui dictait les esprits, dans son coeur, elle en était certaine.




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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyVen 7 Avr - 17:52

Plantée devant lui, Tallulah gardait la tête haute. Otoahnacto fut presque déçu de voir qu'il ne l'intimidait même pas. Il ne voulait pas spécialement lui faire peur ou quoi que ce soit dans le même genre mais au moins, sa haute stature aurait pu lui donner un semblant d'autorité.
Comme d'habitude, Tallulah n'écoutait personne, n'en faisait qu'à sa tête même quand les arguments étaient sous ses yeux. Elle prétendait qu'il y avait un "nous" quand bien même elle ne pensait pas à lui en agissant de la sorte.
Il émit une petite expiration en tournant la tête sur le côté. Tout ceci n'allait rien apporter de bon, ni pour elle ni pour lui.

Ainsi coincé, il n'avait d'autre choix que de l'écouter, même si ses paroles n'avaient aucun sens pour lui. Il se contint, essaya de demeurer calme comme à son habitude, mais elle allait trop loin.
Que croyait-elle finalement ? Qu'il était jaloux ou juste peiné qu'elle lui ait caché tout ça ?
Cela n'avait rien à voir, bon sang ! Comment pouvait-elle être si aveugle...

Le ton montait, à mesure qu'elle débitait ses paroles, il sentait qu'elle perdait patience et lui aussi.
Pour la première fois depuis qu'il la connaissait, il sentait que quelque chose au fond de lui s'agitait. Une colère latente, un feu intérieur qui commençait lentement à le consumer entièrement.

Elle lui avait pris la main, pour mieux l'amadouer peut-être mais c'était trop tard. Il la laissa parler, convaincu que de toute façon, il ne pourrait pas placer un mot tant elle était investie dans ses propos.
Tallulah était comme ça, bavarde, elle s'emballait tel un cheval sauvage et prenait toute la place. Comme son animal totem, elle feulait malgré sa fragilité, elle faisait le dos rond, menaçait mais au final, elle ne restait qu'un caracal effronté qui faisait plus de bruit qu'il ne griffait.


- Je ne veux pas le connaître ! Lâcha-t-il subitement, d'un ton plus fort qu'à son habitude. Je me fiche bien de savoir ce que tu lui trouves. Ils sont tous pareils. Leur cœur ne connaît que la violence et le meurtre. Ils ne respectent rien.

Il retira sa main des siennes sans douceur et croisa les bras sur sa poitrine.

- Le fait que ton père les tolère ne doit pas te pousser à agir en ce sens. Ils sont dangereux. Tu es mieux placé que n'importe qui pour le savoir, tu as vu ce dont ils sont capables. As-tu oublié Kwatoko ?


Il se sentit injuste d'invoquer ainsi l'esprit du défunt mais peut-être serait-ce la seule chose qu'elle entendrait. Son coeur cognait fort dans sa poitrine, comme un tam-tam en temps de guerre. C'était surprenant et complètement déroutant. Il inspira profondément pour calmer le feu brûlant mais à présent qu'elle avait amorcé la dispute, il se sentait le besoin de ne pas la laisser gagner.
Car si elle estimait avoir le dernier mot, il savait très bien qu'elle continuerait ses agissements nocturnes et il ne pouvait approuver.

Soudain, il la saisit par les épaules et se pencha vers elle, approchant son visage au plus près. Il vit ses yeux légèrement aggrandis, surpris par son geste et les accrocha de ses pupilles sombres.

- Tallulah. Il y aura un nouveau chef chez les Tolowa, que tu le veuilles ou non, ton père sera rappelé à la terre et à ce moment là, un autre prendra sa place. Penses-tu qu'il poursuivra ton œuvre ? Tu te mets en danger pour rien. A moins que....ça te plaise en réalité ?

L'idée venait de le frapper. Il était parti du principe qu'elle se forçait à les côtoyer pour aider son peuple mais, peut-être y trouvait-elle un certain plaisir en réalité ? Cela expliquerait qu'elle adopte certaines de leurs coutumes. Incrédule, il recula vivement, la regardant d'un œil neuf de haut en bas. Les sourcils froncés, la bouche entrouverte, il ne savait plus comment exprimer le dégoût qui doucement se distillait en lui en imaginant Tallulah occidentalisée. Sa tallulah.
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptySam 8 Avr - 14:48

...



Ses tentatives s’avéraient vaines. Dans ce même élan de colère, Otto avait retiré sa main, cherchant peut-être à maintenir cette froide distance entre les deux. Eux qui de coutume étaient si proches et pouvaient discuter en toute circonstance, venaient de trouver la faille de leur relation qui pourrait tout détruire. Cette éventualité chargea Tallulah d’une tristesse indescriptible, dont elle sentit le poids dans son cœur qui s’alourdissait. Elle était incapable de parler, alors que son ami affirma se ficher pas mal des blancs, qu’il les mettait au final tous dans le même sac. Quand sa haine envers les visages pâles avait-elle pris autant de proportion, si grande que même elle ne pouvait la contenir ?

Qu’Otoahnacto parle de son père et de Kwatoko étaient des évidences qui n’étonnaient pas la princesse native. Elle se doutait que la mort de son mentor, par la main de l’homme blanc, serait un argument de taille contre l’avis peu conventionnel de l’amérindienne face à ces colons.

C’est justement parce que je suis mieux placée que n’importe qui, que je sais qu’ils ne sont pas tous dangereux. Dans ses souvenirs, encore très clairs aujourd’hui, cette bande de criminels étaient des hors-la-loi sans foi ni loi qui n’étaient pas représentatifs de leur nation toute entière. Et j’ai toujours ce désir de venger la mort de Kwatoko, même si je sais que cela n’ôtera pas mon chagrin. Tallulah baissa un instant les yeux, regardant ses chaussons creuser péniblement dans cette terre. Se souvenir des derniers instant de son professeur était toujours désagréable, le bruit du coup de feu résonnait alors inlassablement dans sa mémoire.

Otoahnacto avait cette attitude défensive, la même qu’il tiendrait face à un ennemi. Pourquoi son regard changeait-il autant à son égard, pourquoi ses oreilles n’entendaient pas ce qu’elle tentait désespérément d’expliquer ?

Ne parle pas de nouveau chef tant que mon père respire encore, s’offusqua-t-elle, mais qu’est-ce qui te prend ?! Son oeil se durcit un instant, imaginant la fin de son géniteur, la laissant seule avec sa soeur. Cette conversation la renvoyant à une réalité face à laquelle le chef Omawnakw l’avait toujours mise ; elle devait se trouver un mari avant son départ pour le monde des esprits. Tallulah ne comptait plus le nombre de conversation où elle s’entendait refuser quelconque mariage, au grand damn de son père, qui hochait simplement et silencieusement de la tête. "Ce n'est pas ma destinée", lui disait-elle, convaincue d'avoir une toute autre mission que le Grand Manitou lui avait préparée. Quand il y aura un nouveau chef, je verrais ce que je ferai. Mais je ne pourrais pas rester si je ne m’y sentirais plus à ma place. Sa voix s’était faite plus ferme, mettant ainsi les choses au clair. Je partirai soit chez les tolowas dispersés à l’est, soit… Elle ne finit pas sa phrase, de peur de blesser son âme soeur. L’était-il toujours ou la fissure serait-elle trop profonde pour pouvoir la colmater ?

Il ne s’agit pas de savoir si ça me plait, ou non. Oui, j’ai toujours été curieuse des visages pâles, et cela n’est un secret pour personne. J’ai rencontré cet homme qui a montré une facette agréable de leur peuple, ils ont des connaissances qui nous font des défauts, et inversement. Otto, comprends-moi, s’il te plaît !
La détresse de perdre ses repaires s'empara d'elle, tandis que les larmes embuèrent ses yeux. Il n'était pas facile pour elle de nager à contre-courant, et Tallulah se savait pas si elle était prête à faire une croix sur Otto, son père, son peuple. Sa motivation était fébrile et s'ils se mettaient à plusieurs face à elle, pour l'empêcher de sauver les siens, la native douta pouvoir résister. Je pense réellement que nos tribus sont en danger. Que préfères-tu ? Te battre jusqu'à ce que nous disparaissions de la surface de la Terre ou nous accoutumer pour avoir la chance de perdurer ?




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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyLun 10 Avr - 10:39

Et voilà qu'elle reprenait la défense de ces envahisseurs. Comment pouvait-elle faire confiance à tout un peuple en se basant sur un seul homme ?
Un cœur bon avait-elle dit, pourtant que savait-elle de son cœur ? Il en vint à la regarder d'un œil neuf. Depuis quand était-elle si naïve ? Si encline à se jeter dans la gueule du loup ?
Tahlako avait été capturé, jeté en prison, que voulait-elle de plus ? Qu'ils finissent définitivement asservi les uns après les autres ?
Il comprenait sa curiosité, lui-même était encore envoûté par la femme qu'il avait vue. Son visage hantait par moment ses nuits et ses jours. Ce secret pernicieux qui s'il n'y avait pas pris garde aurait pu le conduire au même comportement que Tallulah. Était-ce cela ? Avait-elle une inclination pour cet homme dont elle avait fait mention ?
Cela expliquerait bien les prises de risques qu'elle effectuait juste pour le voir.

Il ne pouvait cependant lui poser la question, y avoir songé relevait de ce que lui même ressentait et cela, il ne pouvait le lui partager. A l'instant même où il laissa le fantôme de la femme apparaître dans son esprit, son cœur fit une dangereuse embardée.
Il réfutait ces sentiments, fermement, depuis toujours. Peut-être Tallulah n'était-elle pas assez forte pour le faire. Il ne pouvait lui montrer la voie, pas sans se dévoiler.

Sa colère prit une nouvelle dimension lorsqu'elle s'offusqua de la mort de son père. Aveugle, elle était aveugle, il n'y avait pas d'autres explications. Et voilà qu'elle allait même jusqu'à mentionner un potentiel départ si le nouveau chef ne lui convenait pas. Avait-elle perdu l'esprit ? Elle était prête à quitter sa tribu, à le quitter lui ?
Pour d'autres Tolowa ou pour...il comrit immédiatement ce qu'elle avait signifié et la regarda, estomaqué.
Les sourcils froncés, il passa à côté d'elle et recommença à marcher pour diffuser sa colère ailleurs que dans ses poings ou pire, dans ses mots.

- Non ! Hurla-t-il pour la première fois de sa vie.
Et ce son le surprit certainement plus à lui qu'à elle.
Lui, habituellement si tempéré, si modéré explosait de colère et de tristesse. Elle serait capable de quitter son peuple et de rejoindre les visages pâles. Que le grand manitou lui en soit témoin, il allait forcément se réveiller.

- Je ne veux pas te comprendre, pas quand tu dis que tu préférerais partir, pas quand tu évoques la simple idée que tu pourrais vivre auprès d'eux.

Il remarqua ses yeux embués, lui-même se sentait fébrile. Jamais ils ne s'étaient disputés, jamais il n'avait crié. Et pourtant, cette nuit là, tout basculait à cause de la présence de ces hommes.
La douleur de ce qui se jouait entre eux se distillait dans sa haine grandissante à l'égard des colons. En plus des terres, ils prenaient aussi les femmes courageuses comme Tallulah. C'était plus qu'il ne pouvait supporter, plus qu'il ne pouvait contenir.
Les yeux chargés de douleur il la regarda à travers la nuit et lança d'une voix étonnamment calme soudain.

- Je préfère mourir en me battant plutot que de survivre auprès de ces parasites. Quand ils auront volé toutes les terres, les femmes (et il insista sur le mot en la regardant de haut en bas), ils s'en prendront à nos croyances, aux esprits et à la terre mère. Alors oui, je préfère me battre pour ce que j'aime et qui me tient à cœur, plutôt que de les y aider.

Détournant le regard, parce que c'était trop dur, il serra les dents un instant. Ils ne se comprenaient plus. Où étaient passées leurs promesses, leurs jeux et l'amour qui les liait ?
Tout semblait balayé en un seul instant, un seul acte.
Il souffrait mais ne voulait pas le lui avouer, il ne s'était jamais senti aussi impuissant de toute son existence. Jamais il n'aurait pu imaginer qu'un jour, ils en arriveraient là tous les deux.

- Si tu veux suivre cette voie, c'est ton choix Tallulah. Mais ne compte pas sur moi pour t'y accompagner. Je ne serais plus à tes côtés.


Il soupira, blessé. N'avait-elle pas dit qu'il ne pouvait la protéger de tout ? Elle avait raison, il ne pouvait la protéger d'elle-même et de ses pensées envenimées.


Dernière édition par Otoahnacto le Jeu 13 Avr - 21:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyJeu 13 Avr - 13:01

...



Le cri d’Otoahnacto saisit la princesse native comme jamais auparavant. Elle l’observa, silencieuse, faire ses pas afin de décharger sa colère. Le “non” qui était sorti de sa gorge fit écho dans l’esprit de Tallulah de nombreuses minutes encore, la paralysant sur place. Non pas de peur, car elle savait que son âme soeur était incapable de lui causer le moindre mal, mais parce qu’elle se rendait compte petit à petit de la douleur qu’elle causait à Otto. Il souffrait là, sous ces yeux et par sa faute, bien qu’elle ne pouvait que s’empêcher d'éprouver des regrets à l’égard de ces actes. Ceux-ci n’étaient peut-être pas toujours raisonnable, mais tout de même réfléchis. De quelle façon pouvait-elle allier sa tribu et les colons, assez pour ne pas perdre son ami ? Assez pour ne pas que la terre suinte du sang des tribus ?

Il refusa d’écouter chacun des mots que prononçaient Tallulah. Pourtant sa franchise n’avait pas pour but de briser leur grande amitié qui frôlait l’amour qu’elle pensait… immuable. Otto, s’il te plaît, on en est de toute façon pas encore là ! Tout ce que je te demande, c’est de me faire confiance, au moins une fois de plus. Je t’en prie. Tallulah le suivait du regard, alors que sa silhouette se déplaçait dans la nuit froide. Elle pouvait voir sur la chair de son ami qu’il grelottait, mais en ressentait-il seulement les effets, lui qui semblait se noyer dans cette vague d’émotions négatives ? Doucement, elle retira l’une de ses fourrures, faisant un pas vers lui pour le lui poser sur ses épaules. Un geste attentionné envers Otoahnacto qu’elle aura toujours, qu’importe leur différend. Les colons avaient déjà foulé leur terre sacrée depuis des centaines d’année. C’était au début de toute cette histoire qu’il aurait fallu s’imposer comme les miwok semblaient vouloir le faire. C’était aux prémices que le sang des visages pâles aurait du couler, leur montrant qu’ainsi l’Ouest leur appartenait et qu’elle n’avait rien d’une terre promise pour les blancs. Aujourd’hui il était trop tard pour se battre, les colons étaient trop nombreux et mieux armés. Qu’est-ce qu’une guerre pourrait bien leur apporter, sinon leurs tribus dispersées, voire décimées ? On ne peut pas juger un peuple uniquement sur ces mauvaises action. Tu dois les cotoyer avant d’avoir un avis si tranché. Ce sont les miwoks qui sont dans ce jugement, pas nous ! Les esprits nous guident sans cesse et moi je sens que je dois créer ce lien avec les visages pâles, un contact permanent qui pourrait nous sauver ! Mais pourquoi refuses-tu de comprendre à quel point c’est important ?! C’en était fini de la retenue, Tallulah avait aussi crié, trahissant le désespoir qui faisait battre son coeur en cet instant. Pourrait-elle seulement vivre sans la présence de la seule personne qui pouvait se vanter de la connaître, sur le bout des doigts ? Pourrait-elle seulement être heureuse sans l’aura d’Otto à ses côtés ?

Si tu veux suivre cette voie, c'est ton choix Tallulah. Mais ne compte pas sur moi pour t'y accompagner. Je ne serais plus à tes côtés.

Tallulah le regardait fixement, de ces yeux vides où les larmes coulaient si discrètement qu’elle ne put même pas les sentir, traîtresses pointant d’un doigt accusateur l’épine dans son cœur. Elle n’avait pas l’énergie à le frapper de ses poings, ni lui hurler qu’il était un idiot et que s'il devait mourir, le monde n'aurait plus aucun sens. Mais rien ne se dégagea d'elle, qui restait statique, pataugeant dans un sentiment de solitude extrême. Car à y penser réellement, elle n'avait jamais été seule, et il y avait toujours eu quelqu'un pour l'aimer. Si Tallulah devait faire une introspection rapide de sa vie, c'était l'image d'Otoahnacto qui lui venait en esprit ; il avait toujours été là, et venait de lui dire qu'il ne le sera plus.

Elle tenait toujours la fourrure entre ses doigts glacés, et reprenant doucement conscience de son être, elle se remit à marcher vers lui. Sans le regarder, la native lui posa le manteau sur les épaules, puis resta un instant près de lui. Sa main vint frôler la sienne, doucement, dans un geste hésitant car elle ne supporterait pas de le voir la rejeter. Je ne pourrais pas vivre si tu n'es plus de ce monde. Tout comme je ne pourrais pas vivre si tu me haïs. Ca reviendrait à la même chose. Elle lui saisit le bras et s'y colla, comme si sa vie en dépendait, et d'une certaine façon cela était le cas. Le visage enfoui contre la fourrure, serrant aussi fort que possible le bras d'Otto, elle avait fermé ses yeux et s'apprêtait à lui demander une faveur. Parce que je t'aime, je veux que tu m'accompagnes pour espionner leur chantier. Rien que tous les deux. Et parce que tu m'aimes, j'espère que tu vas accepter, ainsi nous verrons à quel point l'heure est grave. Et lorsque tu verras de tes propres yeux l'ampleur de la puissance que les blancs possèdent, j'espère que tu ouvriras les yeux... à moins que cela ne soit moi qui me défasse de ce voile ? Est-il seulement possible que j'interprète mal les messages des esprits ?




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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyJeu 13 Avr - 22:20

Lui faire confiance. Le pouvait-il encore ? Il n’en était plus sûr.
Tallulah persistait à s'engouffrer dans quelque chose de dangereux, qui les dépassait tous deux. Crier ne servait visiblement à rien, elle était aussi bornée qu’un élan !
Il fulminait, soupirant bruyamment à chaque expiration, incapable de vraiment se calmer.
La tempête soufflait toujours mais il ne savait plus quelle forme lui donner.
Il avait froid cependant, ses tremblements étaient liés à ses émotions dont il était incapable de se libérer.
Elle le rendait fou avec ses agissements stupides et inconsidérés. Que devait-il faire si elle refusait d’entendre raison ?
Il ne voulait ni la menacer ni la violenter mais l’idée de la perdre définitivement lui était insupportable.
Si un seul colon posait la main sur elle, les esprits lui en soient témoins, il mettrait leur ville à feu et à sang avant de sombrer lui-même.

A son tour, Tallulah se mit à crier, ravivant les braises qu’il peinait à calmer.
Oui, les Miwoks étaient dans le jugement mais peut-être avaient-ils raison en réalité ?
Peut-être que les blancs ne comprenaient que la force et les armes.
Il savait bien que leurs bâtons crachant le feu pouvaient décimer toute une tribu mais, était-ce une raison pour se rendre sans rien tenter ?

Et que croyait-elle ? Qu’en devenant amis, qu’avec des accords, les Tolowa conserveraient leurs terres et leurs ressources ? Il ne l'envisageait pas un seul instant. Les visages pâles creusaient déjà la montagne pour ce qu’ils appelaient “l’argent”. Un concept étrange que Otto n’avait toujours pas saisi alors qu'est-ce qui les empêcherait de vouloir toujours plus ?

Dès lors, il n’avait trouvé la force que de lui annoncer qu’il ne la suivrait pas sur cette voie et elle l’avait regardé un long moment sans rien dire, ni faire quoique ce soit. Figée, elle pleurait en silence et il sentit la brûlure de son cœur fendu.
Elle avait retiré sa fourrure et il se demanda quelle bête l’avait piquée. Le froid était mordant, même si la neige avait commencé à fondre. Il suffisait d’observer les volutes de fumée qui s’élevaient depuis leur bouche.
Elle marcha subitement dans sa direction et il se crispa instantanément face à cette attitude. Qu’avait-elle encore en tête ?
Un nouveau tremblement le secoua tandis qu’elle posait sa fourrure sur lui et il sursauta presque lorsqu’il sentit sa main frôler la sienne.
Il ne la retira pas pour autant. Alors elle lui saisit le bras et s’y plaqua en resserrant sa prise.

Les paroles qu’elle prononça apaisèrent son cœur tourmenté quasi instantanément. Elle ne voulait pas vivre sans lui, elle ne voulait pas qu’il la haïsse et pourtant…
Il ne voulait pas vivre sans elle non plus et ne voulait en aucun cas la haïr mais ses agissements demeuraient un mystère pour lui. Il la connaissait mieux que quiconque et pourtant, ne la comprenait pas.
Cette idée lui comprima l’estomac.

Alors l'impensable se produisit. Elle lui demanda de venir espionner les visages pâles avec elle et appuya sur sa requête en arguant qu’ils feraient cela ensemble, par amour.

Il demeura un instant interdit, ses mots tournant encore et encore dans son esprit. Le ramenant des années en arrière, alors qu’ils étaient à peine adulte. Le contact de leurs corps, mouillés par la rivière, cette tension entre eux prête à exploser s'ils ne succombaient pas aux pulsions des corps et des âmes. Ils étaient liés et chaque instant de sa vie ou presque, lui faisait retrouver ce chemin.

Naturellement, ses bras se déplacèrent autour d’elle et il l’enlaça. Là, il ferma les yeux et soupira, apaisé mais inquiet.
Il voulait la protéger, il voulait tant être celui qui ne lui ferait pas défaut, celui qui pourrait vieillir à ses côtés et pourtant, pourtant, quelque chose au fond de lui persistait à lui faire croire que leurs chemins seraient différents.

Se détachant doucement d’elle, sans pour autant retirer ses bras, il attendit qu’elle lève son visage vers lui pour planter son regard dans le sien.
Cette expression sur ses traits le rendit nostalgique et raviva ce souvenir d’été où ils avaient partagé un premier baiser.
Ils étaient jeunes et pensaient qu’il s’agissait de l’amour romantique qui poussait aux unions. Et ils s’étaient trompés.
Qu’en était-il de ce soir ?
Plus il la regardait et plus son cœur se réchauffait. Ses tremblements s’étaient apaisés, doucement remplacés par un sentiment plus latent qu’il ne saisissait pas.

Elle était belle, ses yeux brillaient encore des larmes abandonnées ayant sillonné ses joues. Ses lèvres pleines et son souffle tiède étaient un appel au baiser.
Il déglutit, quelque peu perturbé par ses pensées puis ferma les yeux fort, le temps d’un battement de cils.
Alors, se penchant vers elle, il embrassa ses pommettes, comme s’il pouvait boire les vestiges de ses larmes pour effacer la douleur.

- D’accord, dit-il simplement sans cesser d’embrasser les stries de sa peau. Parce que je t’aime, j’accepte.

Et pour sceller ces mots, il posa son front contre le sien en signe de respect et d’affection.
Il se sentait plus léger subitement et un peu gêné. Jamais il n’avait hésité une seule seconde à lui montrer son affection par des mots alors pourquoi cette nuit, ces mêmes mots semblaient avoir une dimension différente ?
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptySam 15 Avr - 15:40

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Comme à une bouée de sauvetage, Tallulah se cramponnait aux bras d’Otoahnacto, les paupières vivement fermées. Elle avait proposé une alternative en prenant en compte tout ce qu’il avait pu lui dire, car l’avis et la parole de son âme soeur lui étaient précieux. Elle ne s’était pas rendue compte de l’avoir à ce point mis de côté, et dans sa volonté de bien faire, avait complètement négligé cette facette de leur relation qui ne tenait qu’à de très simple chose ; la communication, la confiance. La native n’avait pas désiré lui attirer plus de problème, en oubliant qu’Otto s’y jetterait corps et âme s’il la savait au milieu de tracas. Il était comme ça, tout dévoué. Le chasseur n’avait encore prononcé aucun mot, mais son geste suffit à apaiser Tallulah. Elle sentit ses bras forts l’enlacer, l’étreignant dans l’endroit le plus sûr et agréable du monde. Un petit sourire, malgré tout ce qu’ils avaient pu se dire, se dessina sur ses petites lèvres charnues. Un premier pansement venait de se poser sur son cœur, elle qui avait déjà cru perdre à tout jamais l’amour de cet homme irremplaçable. Tandis qu’elle se plaisait à être ainsi bercée tout contre son torse, la princesse cherchait réponse à une question qu’elle s’était posée la première fois il y a dès années, et qui encore maintenant la laissait dans le flou. Tout en Otoahnacto lui plaisait, son absence se ressentait, sa colère la faisait souffrir, son amour semblait lui donner des ailes… Elle n’avait jamais saisi, cette nuit là après la cérémonie des totems, pourquoi leur baiser lui laissa cette étrange sensation à son égard. Il pouvait pourtant être tout, pour elle ; ami, âme soeur, même amant s’ils le décidaient en commun accord. N’avaient-ils simplement pas été prêt, à l’époque ? Etaient-ils trop jeunes pour comprendre l’ampleur de ce qu’était s’unir ?

A ces pensées, Tallulah leva simplement son regard vers Otto, qui s’était doucement détaché d’elle pour mieux l’observer. Elle le trouvait si beau, l’aura qu’il projetait l’avait toujours enveloppé dans ce cocon si douillet et accueillant. Il y a plusieurs années, l’apprenti chasseur qu’il était, l’avait regardée de la même façon que maintenant. Ces souvenirs omniprésents refaisant surface, elle se laissa transporter par eux, laissant cette même vague parcourir son corps entier. C’était comme revivre cette nuit magique qu’Otto lui avait offerte.

Ses lèvres se retrouvaient sur ses pommettes, dans un contact doux qu’elle aurait aimé égoïstement rendre éternel. Il venait d’accepter sa proposition, déchargeant cette lourde peine qui affligeait sa conscience. Elle hocha lentement la tête, ne cachant pas sa joie, derrière ce sourire. Son front contre le sien, elle dût se mettre sur la pointe des pieds, appréciant leur proximité qui n’était pas nouvelle mais différente. Cette étreinte dura de bonnes secondes, et dans sa légendaire impulsivité qui la caractérisait et pouvait rendre fou ses proches, Tallulah glissa ses mains sous le manteau de fourrure, caressant la peau d’Otoahnacto. Elle frôla ses flancs, le sentant frémir sous la pulpe de ses doigts, et longea son dos tout en se collant à lui. En retrouvant à nouveau ces yeux si expressifs qu’étaient les siens, elle cherchait dans les pupilles de sa moitié la réponse à sa question intérieure, celle qu’elle n’avait jamais posée à voix haute. Mais il semblait autant perdu qu’elle ne pouvait l’être.

Prenant quelques centimètres en plus sur la pointe de ses pieds, Tallulah colla tendrement sa bouche contre la sienne. Elle n’avait volé qu’un chaste mais intense baiser, qui s’était néanmoins éternisé avant de reprendre sa place avec regret. On va le faire dès demain soir, sans rien dire à personne. Si nous trouvons des réponses, on en parlera au chef. C'était la seule chose qu'elle dit, sans rien ajouter de plus à leur dispute ou pourquoi elle l'avait embrassé. Etait-ce seulement nécessaire, après tout ?




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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyDim 16 Avr - 12:48

Ils demeurèrent là un instant, front contre front, âmes entrelacées.
Le silence s'était imposé comme la seule réponse à leurs humeurs. Après les disputes, après les cris, l'accalmie avait pris possession des lieux en une tendre étreinte partagée.
La situation pourtant restait étrange pour Otoahnacto. Depuis combien de temps tous deux n'avaient-ils pas échangé un tel moment ? La proximité lui paraissait familière et étrangère à la fois.
Elle faisait écho à une promesse longtemps prononcée et aussi à un espoir d'avenir quelque peu redouté.

Il se sentit d'avantage perdre pied lorsqu'il perçut les mains de Tallulah se faufiler entre les épaisseurs de tissus et de poils de bêtes pour venir retrouver la chaleur de sa peau.
Ses doigts étaient glacés et il frissona à leur contact. Mais était-ce seulement à cause du froid ? Il se posa la question, véritablement concerné par cette sensation nouvelle en vague écho d'un souvenir du passé.
Son épiderme se couvrit d'une chair de poule aux sensations délicieuses, chaque passage des doigts de Tallulah provoquant un sillon embrasé sur son corps.
Ses mains, habiles, décrivaient de légers mouvements sur ses flancs, entourant tout son être jusqu'à remonter dans son dos. Il frissona, réprimant un soupir de contentement en maintenant ses yeux clos.
Son souffle le trahirait-il ? Il faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître, détestant l'idée de se montrer si vulnérable à son contact.

Quand il ouvrit à nouveau les yeux, elle le regardait aussi. Leurs pupilles sombres, jumelles brillaient d'un éclat particulier qu'il ne sût interpréter.
Alors, se hissant à nouveau Tallulah posa ses lèvres sur les siennes en un baiser chaste mais pas dénué d'émotions.
Il ne sut comment répondre à ce baiser et se contenta de la laisser faire et de prendre ce qu'elle souhaitait.
Quand bien même son corps exigeait plus, il se fit violence et la regarda s'éloigner de lui, rompant la chaleur pour une nouvelle vague de froid.

Désappointé, il hocha simplement la tête à la mention de leur aventure à venir. Évidemment, Tallulah n'avait pas pour autant oublié les blancs et la menace qu'ils réprésentaient, alors que lui...venait de voyager dans un tout autre monde qui n'appartenait qu'à eux, en l'espace de quelques contacts auxquels il ne pensait plus avant cette nuit.
Cela ne pouvait pas durer. Il se frotta le visage d'une main ferme et attendit qu'elle retire les accessoires de son cheval. De son côté, il souhaita bonne nuit à Mimiteh et la laissa aller à sa guise, comme à l'accoutumée.

Son esprit ne cessait les aller-retours entre ces sensations nouvelles et celles, partagées lors d'une autre nuit, il y avait fort longtemps. C'était différent. Pourquoi ? Avaient-ils seulement grandis ?
Y avait-il autre chose ? Était-ce cette peur viscérale de la perdre qui avait éveillé de nouvelles émotions ?
Il fronça doucement les sourcils en cherchant la réponse puis leva le visage vers la frondaison des arbres. Est-ce que le vent murmurait un message ? Il se frotta les mains pour se réchauffer puis se souvint qu'il portait encore la peau de bête de Tallulah.
Se rapprochant d'elle, il reposa ce qui lui faisait office de manteau et l'invita à regagner le village. La nuit était déjà bien avancée et les émotions les avaient déjà ébranlés.
Pourtant, tandis qu'il marchait à ses côtés, il ne put s'empecher d'annoncer.

- Je vais épouser Huyana.

Il y avait bien réfléchi et poussé par la volonté de sa mère, avait fini par se convaincre que c'était là le bon choix. Il était temps qu'il trouve sa place et qu'il devienne un mari, un père.
Alors pourquoi cherchait-il encore à voir Tallulah depuis plusieurs jours ? Pour le lui annoncer bien évidemment. Pourquoi lui courrait-il derrière en pleine nuit ? Pourquoi chacun de ses gestes pouvait l'envoyer dans le ciel ou sous terre ? Il n'était plus très sûr de lui désormais mais, dès qu'il s'agissait de la fille du chef, l'avait-il déjà été ?





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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyDim 16 Avr - 17:12

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Leurs mustangs prenaient leur aise dans les alentours, tandis que les deux natifs s’enfonçaient dans l’ombre des gigantesques arbres qui les entouraient. Veillant sur leur intimité, les masquant aux regards indiscrets qui passeraient par là. La neige avait quasiment disparu, ne laissant derrière elle que des bribes de preuve de son passage, comme les branches nues de ces larges troncs, ou ce léger duvet blanchâtre qui perdait de sa superbe au faîte des arbres les plus hauts. Un spectacle époustouflant si on arrivait à oublier la température qui se refroidissait dès la nuit tombée.

L’un à coté de l’autre, Tallulah repensait encore à ce que son ami lui avait dit. Certains mots lui avaient fait plus mal que d’autres, mais elle le remerciait tout de même intérieurement d'avoir été franc. Car ce n’était qu’au pied du mur que la native comprenait parfois des évidences. Comme ce soir, où il avait été clair sur le fait qu’elle le perdrait si son affinité pour les colons dépassait l’entendement. C’était un problème que la princesse aux yeux noirs remettait à plus tard, elle trouverait bien de quoi concilier chacune de ces brèches. Pour l’heure et maintenant qu’ils savaient quoi faire en ce qui concernait l’activité suspecte des blancs, son coeur et sa raison étaient bien loin dans ses pensées. Ses pas se trouvaient être en rythme parfait avec ceux d’Otto, qu’elle observait du coin de l’oeil quand elle espérait qu’il ne la voyait pas.
Son père aimait beaucoup ce chasseur, il était courageux, loyal, vaillant… et était arrivé à tisser un lien avec sa fille, si compliquée à bien des égards. Au fil des années, le chef observait les deux enfants, puis adolescents et enfin jeunes adultes. Il avait suivi de loin l’évolution de leur relation, ne saisissant pas forcément ce qui les animait, ne saisissant pas la flamme indescriptible entre eux. Il ne comprenait pas pourquoi Tallulah avait été maintes fois touchée par ce que ce garçon pouvait faire, dire, penser. Mais Omawnakw ne s’était jamais immiscé dans leur histoire, tant que la princesse était heureuse et en confiance.

Les doigts de Tallulah frôlaient la main d’Otoahnacto, quelques secondes avant qu’elle ne vienne les y entrelacer. C’était un geste qu’elle lui accordait souvent et qu’il n’avait jamais rejeté ; un geste de tendresse auquel elle ne pourrait renoncer pour rien au monde. Ces quelques amants qui s’étalaient sur les dernières années n’avaient pas connu la Tallulah affectueuse et romantique qu’Otto avait vu grandir, même parfois s'épanouir dans ses bras. Ils n’avaient dû se contenter que de sa chair, alors que ses sentiments se gardaient précieusement dans une boîte au fond de son coeur.
Il avait l'air d'être préoccupé, mais elle ne lui demanda ce qui le tourmentait. Il en parlerait quand il en sentira l'envie et le besoin, en attendant, il savait qu'elle était présente. Mais alors que le silence était propice et agréable, la voix d'Otoahnacto le brisa de la même façon que le coeur de la native à ce moment. Soudainement.

Je vais épouser Huyana.

Le temps semblait s'être arrêté, et sa main lâcha celle du chasseur. Tallulah n'avait pas eu besoin qu'il répète, elle avait très bien compris ces mots et leur sens, mais malgré cela son visage s'était figé dans une expression d'abord indéchiffrable, avant que ses yeux ne s'embuent une seconde fois de larmes. Oh, elle avait déjà tant réfléchi à ce moment où il lui annoncerait son union avec une autre femme. Elle y avait réfléchi car elle ne savait pas si cette femme, pouvait être elle. La nouvelle était inattendue, et elle força la native à chercher dans sa mémoire si elle l'avait déjà vu avec Huyana ; une fille douce et réservée, qui correspondrait peut-être à Otto ? Qu'est-ce que tu racontes ? lâcha-t-elle alors, la voix rouillée par les émotions. Pourquoi tu me parles d'Huyana ! Elle criait à présent, sa profonde tristesse laissant place doucement à la colère, une fois le choc de l'annonce passé. Une colère qu'elle ne comprenait pas elle-même mais qui lui brûlait les entrailles, qui rendait son palpitant aussi lourd que le roc.

En s'avançant vers lui, les sourcis froncés, elle lui suppliait tacitement des explications. Mais la princesse n'eut pas le bon sens d'attendre une réponse satisfaisante. Tu vas t'ennuyer avec elle ! Huyana n'est pas faite pour toi, ce n'est pas une femme qui te fera vivre des aventures à la pleine lune ! Elle ne te décevra jamais, mais tu vas mourir d'ennui ! Le portrait qu'elle peignait de cette prétendante était la stricte vérité du point de vue de Tallulah, qui ne sentait même pas les larmes rouler sur sa joue rougie par le froid. A tous les coups, Otto avait eu la pression de sa mère pour se marier, "devenir un véritable homme". Au fil des générations, les mariages se faisaient de plus en plus vieux ; Si elle était née il y a deux générations, la native aurait déjà eu au moins trois enfants. Tallulah parlait vite, sans reprendre sa respiration, et lorsque sa tirade prit fin son souffle saccadé trahissait la tension qui la prenait aux tripes, l'adrénaline dans ses veines.

Si tu prends femme, que va-t-il nous arriver ? souffla-t-elle alors simplement, mettant en évidence la peur principale qui la paralysait. Et s'il se mariait, que tout changeait entre eux, qu'est-ce qui allait empêcher Tallulah de partir ? Est-ce qu'au moins, tu l'aimes ? Si tu me dis que oui, alors je n'aborderai plus jamais le sujet et j'accepterai ta décision. Elle était restée loin de lui, pour ne pas influencer sa réponse, ou peut-être pour pouvoir mieux s'enfuir si la réponse était trop douloureuse à entendre.





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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyLun 17 Avr - 22:21

Dès que Otohanacto avait prononcé ses mots, Tallulah lâcha sa main. Il crut d'abord qu'elle le faisait par respect, juste parce qu'il venait de lui annoncer s'être promis à une autre. Chez certaines tribus natives, les hommes pouvaient avoir plusieurs femmes. Cette tradition existait également chez les Tolowa, de fait, l'appartenance n'était pas vraiment monnaie courante. Aussi, il ne comprit pas immédiatement cette attitude de la part de Tallulah.

Cette dernière s'était figée, le visage traduisant..il n'aurait su dire quoi. De la tristesse ? De la surprise ou bien de la colère ?
Elle demeura là, immobile sur le chemin les yeux gonflés d'eau. Puis elle se mit à crier.
Ce fut son tour d'être surpris. Pourquoi se mettait-elle dans un état pareil ?
Il la regarda les yeux légèrement arrondis, ne sachant plus ce qu'il devait dire ou faire.
Elle s'avança vers lui tout à coup et il fut tenté de reculer d'un pas. Son attitude portait une espèce de rage qu'il ne lui connaissait pas.
Son regard se fit interrogateur et il se demanda s'il devait répondre à la dernière question qu'elle venait de poser. Pourquoi lui parler de Huyana ? Ne venait-il pas de le lui dire ?

La patience n'était pas le fort de la fille du chef, elle répondit seule à sa question, n'hésitant pas un seul instant à dénigrer l'union.
Il n'apprécia pas qu'elle parle de sa future femme de la sorte. Huyana méritait plus de respect.
A son tour, il fronça les sourcils, prêt à lui dire que justement, il avait envie d'une femme douce et calme, pas une femme qui s'échappait en plein milieu de la nuit pour aller rendre visite aux colons !
Avec Huyana il pourrait dormir sur ses deux oreilles et qui sait, peut-être auraient-ils des affinités de manière à ce qu'aucun des deux ne s'ennuie.
Mais Tallulah pleurait et il comprit alors que sa colère était lié à la peine.
Il se ravisa de lui aboyer dessus à son tour, croisa les bras sur sa poitrine en attendant que l'orage passe, car il savait que ça allait passer.
Elle parlait vite, oubliait de respirer. Ses larmes apportaient des sanglots inachevés comme si elle était en proie à une sorte de crise de panique. Et puis enfin,
son souffle s'amenuisa et elle posa LA question qui avait toute son importance.
Qu'allait-il advenir d'eux ?

Il la regarda en inclinant légèrement la tête sur le côté, un sourire tendre étira ses lèvres.
Tallulah et lui resteraient certainement ce qu'ils étaient. Marié ou non, il y aurait toujours ce lien indéchiffrable entre eux. Cet amour qui ne trouvait pas sa place.

Aux dernières interrogations de Tallulah, il leva les yeux au ciel.

- Si je ne te connaissais pas, je pourrais croire que tu es jalouse. On ne t'a pas appris à partager ?

Son sourire s'élargit, charmeur. Évidemment que Tallulah avait grandi dans le partage. Tous les Tolowa connaissaient cette éducation. Cependant, Tallulah, par son caractère entier ressentait parfois le besoin d'être la première. Première à monter à cheval, première à tirer sur la proie, première à décider.
Il s'avança vers elle d'un pas assuré par ce qu'il s'apprêtait à faire. Sa démarche était définitivement féline et à la fois, impérieuse. Lorsqu'il parvint jusqu'à son amie d'enfance, il accrocha son regard mouillé du sien bien plus serein.
Ses larges mains vinrent se refermer de chaque côté de son visage, encadrant parfaitement ses traits malgré l'obscurité. Alors, se penchant sur elle, il souffla d'un ton sérieux :

- Non je ne l'aime pas. Mais...est-ce que tu vois une autre femme susceptible de mieux me convenir ? Tu as l'air bien au fait de quel genre de femme j'ai besoin.

Et sur ces mots, il l'embrassa. Pas d'un baiser chaste comme elle avait pu le faire quelques instants plus tôt, non. D'un baiser chargé de cette chaleur qu'elle seule pouvait diffuser. Ses lèvres se pressèrent contre les siennes, avides et plus expérimentées que cette soirée de pleine lune.
Ce contact raviva le désir, réveillant un écho des émotions du passé. Une timidité enveloppée sous un rougeoiement de braises qui ne demandaient qu'à s'enflammer.

Glissant une de ses mains derrière sa nuque pour mieux la soutenir, il caressa sa joue de son pouce laissé autour de son visage puis rompit le baiser.

- Je t'écoute, dis moi de quelle femme j'ai besoin.
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyJeu 20 Avr - 0:11

...


C’était la question la plus importante à poser et Tallulah l’avait mise là, sur la table, serrant des poings tant la réponse était crainte mais attendue. Ses ongles pénétrants doucement sa chair, elle n’avait pas prévu que le visage d’Otoahnacto ne se décrispe autant. Ces traits étaient passés par autant d’émotions, et entre la surprise, l'incompréhension et la colère, elle-même ne pouvait traduire ce tourbillon vertigineux qui se produisait dans son propre corps. Des pieds à la tête, cette sensation ne la quittait pas ; elle lui était pourtant familière, à la proximité de son ami. Ces dernières années, maintes fois elle l'avait ressenti, sans jamais l'écouter vraiment. Ce jour lui semblait être bon à tendre l'oreille ; car si elle se savait peu jalouse, elle savait néanmoins qu'imaginer Otto uni à une femme lui était invraisemblable. C'était une chose qui lui paraissait comme un rêve dont elle se réveillerait. Mais Tallulah avait touché Otto, elle avait senti sa chaleur contre sa peau ; c'était loin d'être un songe sans conséquence. Parler de partage n'allait pas de paire avec son âme soeur, ces deux mots n’ayant rien à faire dans la même phrase. Combien de fois ne lui avait-elle pas déjà dit, qu’il lui était précieux ? Et puis, quel fou partagerait une lumière aussi scintillante qu’Otoahnacto, que les esprits avaient mis sur son chemin dans leur grande bonté ?

Mais elle ne répondit rien, et puis elle devina qu'il n'attendait pas réellement éclaircissement à sa question. Il n'en n'avait pas besoin, Otto connaissait bien Lullah. Même s'il ne comprenait pas la diplomatie qu'elle tentait avec les colons, sa démarche finirait par un jour lui faire sens. En attendant, la princesse native se tenait là, la silhouette figée face à la douceur que dégageait cet homme. Le sourire qu'il afficha, sur ce visage aux traits détendus, calma la frénésie de son palpitant. Jamais son coeur n'avait autant tambouriné dans sa poitrine, au point de lui faire mal ; mais en même temps, jamais elle n'avait cru perdre Otoahnacto, et ce soir était une révélation dans son coeur. Après leur dispute, après ce mariage envisagé, Tallulah s'était sentie perdre pied. L'espoir avait un instant quitté son esprit et elle s'était sentie défaillir, à l'idée d'une vie sans lui. Tallulah voulut lui faire part de cela, mais ne s'attendit pas à la suite de sa phrase. Sa bouche s'entrouvit tant la surprise était de taille, à le voir s'avancer vers elle avec autant d'allure, de celle qui était décidée et fière. Otoahnacto paraissait la détailler avec un oeil nouveau, et en même temps, elle s'était toujours sentie ainsi contempler par ce doux regard. Qu'est-ce qui semblait changer alors que tout était identique à hier ? Otto.. souffla-t-elle dans un faible murmure, une seconde avant que les mains de son partenaire ne la garde dans leur emprise bienveillante.

Non je ne l'aime pas. Le soulagement la gagna instantanément, tant qu'elle en oublia d'expirer ce soupir d'aise bloqué au fond de la gorge. Mais si l'amérindienne crut pouvoir happer l'air, avec moins de peur qui rendait sa respiration fébrile, c'était sans compter sur ces lèvres saisissant les siennes. Ce baiser avait presque le goût d'une première fois, tant il était chargé d'intensité, de passion... et de ce qui s'apparentait le plus à une preuve d'amour indescriptible, qu'il lui faisait alors ressentir ainsi. Les mains de Tallulah se fermaient sur les avant-bras du chasseur, s'abandonnant totalement à cet échange, qui encore une fois se faisait dans l'ombre rassurante de la nuit. De quoi avait-il parlé, déjà, avant de capturer sa bouche dans cet élan qui avait ravivé les braises d'une flamme inextinguible ? Tallulah peinait à remettre de l'ordre dans ses pensées, l'initiative de son âme soeur était bien trop agréable et surprenante pour qu'elle vienne y mettre un terme d'elle-même. Son souffle qui s'écrasait contre sa peau, sa langue menant cette danse lascive autour de la sienne... Cette vague de fourmillements lui chatouillant le bassin, les reins, la poitrine. Autant de sensations virevoltant en son fort intérieur, qu'Otoahnacto rompit en réitérant sa question de manière très sérieuse. Tallulah dût reprendre ses esprits, son regard d'abord perdu car encore dans les nuages se ressaisit cependant vite, avec les yeux de son partenaire posés sur elle.

Il la tenait toujours à proximité de son visage, et ce contact avait beau être très naturel entre eux, ce soir Tallulah fut presque effrayée... effrayée de constater, qu'en pensant l'avoir perdu à jamais, elle comprit que ça n'avait toujours été que lui véritablement et personne d'autre. Qu'elle l'aimait dans la simplicité et depuis le début, mais avait été trop immature pour le comprendre. Effrayée que lui ne la verrait toujours comme sa Lullah, et non pas comme la femme dont il avait besoin. Je crois que... commença la princesse avant de ravaler sa salive. Soudainement, elle avait perdu la voix, il avait réussi à ce qu'elle se sente toute petite. Ce n'est juste pas elle qu'il te faut, tu ferais une grosse bêtise et au fond de toi tu le sais très bien... Tallulah tournait en rond, elle n'osait pas sortir les mots qui avaient réellement leur sens. Tourner autour du pot l'aidait néanmoins à prendre courage. Son visage toujours entre les mains d'Otto, elle s'approcha de quelques millimètres, pour chuchoter. Comme s'il s'agissait d'un secret qu'elle espérait qu'il ne comprenne pas, qu'il demande de lui répéter et qu'elle finisse par dire autre chose. Je sais maintenant ce que tu es pour moi. Et je.. je crois que malgré mes folies, je peux te rendre heureux plus que... Sa voix baissa à mesure qu'elle parlait, il était étrangement difficile d'ouvrir ainsi son coeur, bien que ce soit lui. Les risques, la peur d'un rejet, tout était trop important pour être pris à la légère. ..n'importe quelle autre femme... Son visage s'était détourné, elle ne voulait pas lire dans les pupilles d'Otoahnacto, alors son regard fixait un point invisible sur l'arrière-train de Mimiteh qui broutait. Elle aurait aimé partir, là tout de suite, pour s'allonger sous les étoiles et s'y perdre sans penser aux tracas des mortels de ce monde. Mais Tallulah ne pouvait pas se résoudre à partir en laissant son âme soeur seule, sur une note aussi incertaine.

Je t'en prie, dis quelque chose.




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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyDim 23 Avr - 19:33

Tallulah sembla quelque peu perdue. Il chercha dans ses yeux à comprendre ce qui se passait mais ne vit rien de répréhensible. Avait-il eu tort avec ce baiser ? Il en avait eu envie et n'avait pas cherché plus loin. Ce n'était pas dans ses habitudes d'agir de manière si spontanée mais un murmure au fond de lui, lui avait soufflé que le moment était choisi.
Ce baiser était à sa place. Leurs corps n'avaient pas menti. Il hésitait sur la marche à suivre désormais, était-elle surprise ? Trop peut-être et c'est pour cela qu'elle tardait à répondre peut-être. Avait-il fait preuve de trop d'assurance ?
Il ne savait plus et se mordit la lèvre inférieure en attendant, la peur au ventre qu'elle ne lui demande simplement les raisons de cet acte.
Avait-elle aimé autant que lui avait aimé ?
Il était prêt à recommencer sur le champ. Et plus encore.
Son être tout entier vibrait encore du contact et du goût de sa bouche, comme si chacune de ses cellules s'était imprégnée.
Et soudain, elle parla. Otoahnacto était suspendu à ses lèvres, regrettant presque son geste si cavalier.
Mais que lui avait-il pris ?

Lullah cherchait ses mots et il eut envie de fermer les yeux pour éviter de croiser ses pupilles et pour amoindrir l'impact de ce qu'elle s'apprêtait à dire.
Otto était un homme brave ceci dit, il se devait d'affronter les conséquences de ses actes.

La fille du chef n'était pas d'accord avec son choix, elle pensait qu'il savait que Huyana n'était pas pour lui.
Il se contenta d'un "ah", véritablement surpris. En réalité, il pensait que Huyana pourrait lui convenir. Elle était calme et sage, assez jolie, habile pour les travaux inhérents à sa condition. Il pensait vraiment qu'elle pourrait convenir.
Ce n'était pas si grave s'il ne l'aimait pas après tout. Les unions n'avaient pas forcément besoin d'amour pour fonctionner.

Soudain, Tallulah s'approcha au plus près et il retint son souffle. Allait-elle l'embrasser à son tour ? Les battements de son coeur devinrent plus forts et plus rapides.
Elle chuchota simplement, comme pour lui dévoiler le plus grand des secrets et à nouveau, il lui accorda toute son attention.
Chacun des mots qu'elle prononça, trouva un chemin jusqu'à son esprit, même la fin qu'elle énonça dans un filet de voix à peine audible.
Qu'avait-elle dit ? Qu'elle pensait être celle qui lui convenait ? Qu'elle pensait le rendre heureux ? Etait-elle entrain de...
Il n'en croyait pas ses oreilles et resta là, immobile à la regarder.
Souhaitait-elle qu'ils s'unissent aux yeux du peuple ? Qu'il la prenne pour épouse ?
Lui ? Le chasseur et ami d'enfance ?

C'était...inespéré.

Je t'en prie, dis quelque chose.

Une nouvelle fois, sa voix le ramena à la réalité. Elle attendait sa réaction désormais et il fut pris d'un soulagement intense. Elle ne le rejettait pas, bien au contraire. Elle le voulait lui.
- Je...amorça-t-il hésitant avant de reprendre d'un ton crâne. Si j'avais su que j'étais capable de te clouer le bec en agissant ainsi je l'aurais fait depuis longtemps.

Cette attitude ne lui ressemblait pas mais il était tellement heureux qu'il ne savait pas comment l'exprimer. Il pouffa véritablement face à la réaction de l'amérindienne, puis, à nouveau attiré par ses lèvres reprit son sérieux.
C'était comme si, une étrange barrière invisible venait de s'abattre entre eux, ouvrant tous les chemins possibles.
Il ne s'expliquait pas encore comment, ni pourquoi mais le résultat était là.
Alors, toujours absorbé par ses lèvres, il la relâcha toutefois et essaya de repousser l'envie de goûter encore à sa bouche.

- Crois-tu que je puisse aussi te rendre heureuse, plus que n'importe quel homme ?


Ils n'étaient plus ces jeunes adultes immatures, leur vie d'aujourd'hui prenait une toute nouvelle tournure et il savait que ce ne serait pas simple, qu'ils se disputeraient souvent, surtout si Tallulah persistait à rejoindre les colons. Alors il voulait s'assurer qu'ils seraient plus forts que cela, qu'ils pourraient surmonter n'importe quelle épreuve. S'ils s'aimaient suffisamment alors il ne douterait plus.
Est-ce que cet amour adolescent avait assez mûri pour les lier définitivement aujourd'hui ?
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Tallulah
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MessageSujet: Re: Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka   Wankatakiya etunwan yo Wakan Tanka EmptyJeu 27 Avr - 23:13

...


 
Le fil des émotions qui traversait Otoahnacto se lisait sur son doux visage, comme un livre ouvert, pour Tallulah qui l'avait maintes fois lu et qui le connaissait par coeur. Elle pouvait déceler ce soulagement dans le regard de sa moitié, alors qu'elle venait de timidement lui répondre, dans cette hésitation qui ne la caractérisait pas, elle qui de coutume fonçait tête la première. Toutes les portes ne s'étaient pas toujours ouvertes avec sa manière brusque de les envisager, et l'idée-même que la porte du coeur d'Otto ne reste scellé lui coupait le souffle. Mais tandis que la native lui demanda de parler, c'était ce qu'il fit sans plus attendre sur une note légère qui lui donna un début de sourire. Elle-même n'avait pas su qu'il avait ce tel pouvoir de lui clouer le bec en agissant de la sorte, et la seule persepctive qu'il recommence à l'infini lui réchauffa le coeur. Blottie contre son partenaire de toujours, Tallulah priait pour que jamais cette étreinte ne s'achève ; un désir à la fois fou et égoïste de ne jamais quitter cette bulle. Un endroit sécurisant comme ses bras, accueillant ses lèvres et tout simplement à l'image d'une rivière calme comme Otoahnacto tout entier. Dans son esprit, c'était souvent ainsi qu'elle se le représentait ; un fleuve d'eau douce qui suivait son cours, mais qui par temps orageux ou lors de violentes tempêtes, montrait davantage sa force brute. Ces yeux noirs levés vers cet homme qu'elle avait tant de fois contemplé, observé, dévisagé, Tallulah le regardait encore, cette fois d'une façon nouvelle. De la manière dont chaque femme s'attardait sur l'homme par lequel elle était attirée.

La magie qui se joua alors ne se brisa pas, pas même lorsqu'Otto l'éloigna doucement pour mieux lui poser cette question. Elle afficha un plus large sourire, celui de l'évidence de sa réponse. C'est ce que tu as toujours fait, dit-elle, me faire rire, me protéger à tout instant et même quand je ne te demande rien, d'être là de près ou de loin, d'être l'épaule sur laquelle je peux épancher ma douleur ou ma colère... me rendre heureuse. Tallulah haussa les épaules, comme si depuis le début, ça avait été juste là sous leur nez, mais trop aveuglés pour le voir.

Sous ses vêtements, autour de son cou, Tallulah attrapa ce collier offert par Otoahnacto il y a des années. Ce jour de l'année 1854, ce n'était pas de son totem dévoilé qu'elle se souvenait avec autant de ferveur, comme si c'était hier. C'était cette soirée passée avec son meilleur ami, à cette escapade en sa délicieuse compagnie, à ce baiser plein de surprises juste avant qu'il n'éternue et la fasse rire de plus belle. C'était ce Otto qu'elle aimait, et il n'avait pas changé, au fond de lui. On ne savait pas ce que c'était, cette pierre colorée, à l'époque. Aujourd'hui on sait qu'elle vaut beaucoup d'argent, confia-t-elle, mais pour rien au monde je ne t'échangerai contre quoique ce soit... ou quique ce soit. Sa main vint se poser sur la joue de l'amérindien, poursuivant sa lente course vers son cou, l'achevant sur sa nuque à laquelle elle s'aggripa pour se coller à lui. Tallulah le prit dans ses bras, en le serrant de toutes ses forces. Elle laissa ses doigts se mêler à la longue chevelure noire du natif, jouant de ses quelques mèches qu'elle enroula autour de son index tandis qu'elle relâchait son étreinte. Mon père t'apprécie énormément. Mais je n'ai aucune idée de ce qu'il dirait. Et ta mère... Tallulah ferma les paupières, peu confiante à l'idée de passer sous les radars de la maman qui aimait très fort son fils et qui avait un avis bien tranché sur la princesse tolowa. Elle ne me pense pas bien pour toi. Sans doute que ces sentiments étaient nés à raison, car Tallulah emportait toujours Otto avec elle dans ses déboirs et la pauvre mère ne comptait plus ces nuits où son fils était absent et rentrait tout boueux d'une expédition signée Lullah.

Les deux se remirent à marcher à travers les arbres, leurs chevaux les suivant à la trace, à quelques mètres de là. Côte à côte, Tallulah lançait des regards tantôt amusés à Otoahnacto, tantôt plus... équivoques. L'extrémité de ses doigts s'amusaient parfois à frôler ceux du chasseur, ou les franges de son pantalon. Le jeu du chat et de la souris avait, aussi loin qu'elle s'en souvienne, toujours existé entre eux et l'amérindienne s'était toujours plue à chercher à attirer le regard de son âme soeur sur elle. Aujourd'hui, encore plus. L'orée de la forêt se dessina et la jeune femme s'arrêta alors, sifflant à Waban le son significatif pour qu'il rejoigne l'enclos. Guidant les chevaux vers leur maison, avec les autres mustangs de la tribu, elle referma la clôture de bois derrière eux en prenant un instant pour les choyer du regard. C'était alors que, d'un ton très sérieux, sa voix partagea les pensées qui l'enflammaient. Si tu dors avec moi cette nuit et que tu sors de mon tipi demain matin, nous n'aurions pas à en faire toute histoire d'en parler à la tribu. Fidèle à elle-même, ce n'était pas dans ses habitudes de prendre des pincettes, mais l'avis d'Otoahnacto lui importait et s'il estimait que ce serait trop brutal, elle n'allait pas insister. Ou juste un peu. Toujours accoudée au rondin de la clôture, Tallulah tourna enfin vers lui ses yeux. Autant pour une nouvelle fois lire en lui, qu'effleurer ses lèvres du regard, dont la caresse lui manquait déjà.




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