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 Une mine de renseignements

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Tahlako
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MessageSujet: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyJeu 12 Jan - 17:21


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  • Type de RP: normal
  • Date du RP : 12/01/66  
  • Participants : Victoria Standford
  • Trigger warning : possible racisme, à voir
  • Résumé : Rencontre entre Tahl et Vic autour de la Mine

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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyJeu 12 Jan - 17:21

Le trou béant  brisait le paysage, abîmant la ligne d'horizon, bouche infecte aux dents de métal prête à mâcher l'âme des hommes. Les bêtes elle-même évitaient cet endroit. Et l'humidité suintait des entraîlles du monde comme autant de gouttes de sang perlant des blessures infligées par l'homme blanc.

Peu de traces menaient à cet endroit. Une route, cicatrice de civilisation la reliait au village et semblait piétinée des roues des chariots et du pas des chevaux ferrés. Quelques moutons, dont l'esprit sauvage avait été brisé par la domestication. Mais les vrais animaux, ceux qui n'avaient pasencore été réduits en esclavage et coupés de la Nature, savaient que ce terrier d'hommes était un poison pour le monde.

Les Miwoks allaient vouloir le fermer. Utiliser la force pour reboucher ce trou et effacer des mémoires comme de la surface la seule pensée blanche. Il ne pensait pas que c'était la solution. Nier ce qui était, c'était pire quelque part que de le faire. La mine existait. La blessure était là. La Terre n'oubliait pas. Il fallait trouver un moyen de faire avec. De détourner ce qui détruisait en quelque chose de beau, qui pouvait guérir ou construire. Comme l'agonie de la biche nourrit la tribu, la Mine pouvait, devait, devenir autre chose. Il ne savait pas quoi. Il n'avait pas cette imagination. Il y pensait cependant, assit sous son arbre, non loin de l'entrée béante.

Il avait suivi des traces toute la journée et indiqué aux chasseurs où se trouvaient les présents de la Nature pour que la viande et les peaux puissent aider la tribu. Puis, il avait suivi les buissons, un peu au hasard des rares baies qu'il pouvait récolter. Plusieurs terriers l'avaient éloigné de ses habitudes. En hiver, les proies étaient moins nombreuses. La Terre se reposait. Il avait alors décidé d'en faire autant.

Le vent froid ne dérangeait pas sa tunique doublée de fourrure fine, mais faisait cliqueter ses breloques tandis qu'il tentait de retrouver l'air du vent grâce à un pipeau grossièrement taillé. La mélodie n'avait rien des musiques composées et enfermées des blancs, elle tâtonnait, revenait en arrière, grésillait parfois. Elle était imparfaite et bancale, car tel était le Monde. Parce que les Esprits le voulaient ainsi.
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyDim 29 Jan - 23:58


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« Ne pouvez-vous pas aller le chercher ? Vous n’allez tout de même pas m’obliger à entrer. Pensez-vous que mon époux sera heureux de me voir prendre de tels risques ? » Non, c’était une certitude. D’ailleurs, il y aurait fort à parier que la première victime de Ferdinand ne serait pas ce pauvre bougre mais bien sa femme qui se serait mise en danger à venir s’enterrer sous la mine dans sa condition. L’homme semblait bien embêté et, pourtant, en guise de réponse, il croisa les bras sur sa poitrine, plaidant qu’il ne pouvait pas abandonner son poste mais qu’il pourrait faire passer un message à monsieur Stanford dès lors qu’il en aurait l’occasion. Soupirant, Victoria pinça les lèvres. Baissant un instant la tête, dissimulant son regard au mineur grâce à son large chapeau, elle finit par lui adresser un regard froid. « Dites lui que je suis venue. N’omettez pas de lui dire la manière dont vous m’avez renvoyée et faites lui savoir que j’espère le voir de retour de bonne heure ce soir."

Tournant les talons, elle s’était saisie des rênes de son cheval, ses gants de cuir empêchant ses mains délicates de subir le contact rugueux et irritant de cet attirail que le hongre n’avait de cesse de manquer d’arracher à sa prise. S’avançant vers le marchepied destiné à cet effet, elle se replaça en selle, la posture en amazone désormais à peu près maîtrisée, encourageant la bête à reprendre la route d’un pas assez entraînant. Elle portait donc un chapeau bordeaux en feutrine, lui évitant ainsi le froid et la lumière blanche d’un soleil d’hiver qui était tout de même agressif derrière les nuages. Un lourd manteau de couleur semblable l’enveloppait alors que la posture laissait deviner le volume que sa robe et ses jupons avaient su créer.

Elle était bien téméraire, de se promener seule, sur une monture qu’elle ne faisait qu’apprendre à apprivoiser. Pour autant, elle ne se risquait pas à des allures trop vives, prenant garde à rester au pas. Evidemment, l’animal pouvant être imprévisible, elle n’était pas à l’abri de quelques cavalcades indésirées. Ce n’était pas arrivé, ce qui lui avait permis de se mettre ainsi en confiance alors que sa condition lui aurait bien plus ordonné de rester à pied. Le docteur Riagal risquait de désapprouver, mais elle n’avait eu volonté de faire atteler une diligence pour emprunter une route encore bien trop peu tracée.

Marchant, elle s’éloigna peu à peu de la mine. Ferdinand y passait une grande partie de ses journées, quand il n’était pas plongé dans ses affaires. Victoria avait pourtant cru que lui annonçait sa grossesse aurait un effet positif sur leur couple. Mais l’homme n’était rien de plus qu’un homme politique doublé d’une ambition qu’elle ne lui connaissait trop bien, ses intérêts familiaux passant toujours après ceux de son avenir glorieux. Soupirant, elle fronça les sourcils quand, le vent venant frigorifier ses oreilles, elle eut le sentiment de l’entendre chanter d’une manière bien étrange. Relevant la tête, elle freina la bête qui avait, elle aussi, pointé les oreilles dans une direction, la tête bien tournée trônant en haut d’une encolure relevée. Curieuse quoique doucement inquiète, elle reprit l’allure lente pour mieux s’approcher de la forêt qui bordait la mine et qu’elle connaissait pour son ruisseau dans lequel elle était déjà tombée.

Le hongre finit par s’arrêter, guettant quelque chose au loin. Plissant les yeux, Victoria chercha du regard l’objet de son attention, finissant par voir ce jeune homme, source même de cette étrange chant. S’approchant plus encore, elle mis plusieurs secondes avant de prendre garde à ses vêtements et à la teinte de sa peau. Arrêtant la monture avec une vivacité plus grande, soudainement prise par l’inquiétude, la monture s’ébroua, faisant part de son mécontentement, se faisant entendre par davantage que sa cavalière. Serrant les dents, elle dévisagea le jeune homme. Puis, consciente qu’elle interrompait quelque chose… « Je… Pardonnez moi de cette interruption. J’ai suivi cette étrange mélodie, je ne pensais pas que… » Que la nature de ces sons était d’origine humaine. Encore moins que cela était créé par un Natif.


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyMer 1 Fév - 15:25

Elle était blonde et blanche. Elle était enfermée dans le tissu qui serrait ses poignets et volait autour de ses jambes. Elle avait du cuir sur les mains qui tenaient le cuir posé sur le cuir de son cheval. Tant de cuir. Tant de barrière entre les deux êtres vivants. Pourquoi ? Il ne comprenait pas. Elle avançait avec douceur et il continuait à jouer, ses pensées suivant sans peine les notes de musique se mêlant au ruisseau. Elle tira sur le cuir qui fit rentrer le métal dans la bouche de la monture. Quelle cruauté. Les chevaux pouvaient pourtant apprendre à obéir sans tous ces artefacts.

L'animal s'ébroua, naturellement. La dame le regardait. Elle avait les yeux bleus. Il se demanda si elle voyait. Dans sa tribu, les yeux clairs étaient souvent aveugles mais elle semblait parfaitement capable de regarder. Les colons étaient vraiment étranges. Elle commença à parler. Il rangea l'instrument dans le fourreau qui, chez les autres, contenait souvent un couteau à la place. Sa tunique de daim brune se mêlant avec la terre de sa peau. Il avança, montrant ses mains au cheval qui vint les renifler. Doucement, il lui caressa les naseaux.

Elle ne pensait pas que. Que quoi. Les blancs pensaient si rarement. Elle s'excusait. De quoi. D'exister ? La terre était à tous. Si seulement ils pouvaient apprendre à l'arpenter sans la blesser, ils seraient aussi bien venus que n'importe qui d'autre. Mais ils en semblaient incapables.

"Etre juste musique cela." Son anglais était mauvais, il le savait. Il préférait le langage des bêtes à celui des hommes. "Comme ruisseau coule, oiseau chante." Il montra le ruisseau et la forêt non loin puis le cheval. "Sabot tape terre." Il sourit doucement.

"Vous loin route." Il n'avait que rarement vu de femmes en dehors des cicatrices laissées à la terre. "Perdue ?" La marque était pourtant visible d'ici, de même que la mine. Se perdre aussi près était difficile à croire, même de la part de quelqu'un d'aussi fermé à la Terre que des colons. Il haussa les épaules. "Aimer vouloir musique ?"
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyLun 27 Fév - 17:26


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S’était-elle montrée trop téméraire ? Perchée sur sa monture, elle n’avait nulle envie d’en descendre, la distance entre elle et l’étranger la sécurisant légèrement. Pour autant, elle le savait, elle était incapable de talonner l’équidé pour le pousser à une allure plus soutenue pour tenter de prendre la fuite. Dans tous les cas, que ce soit parce qu’il souhaitait l’arracher de là ou bien parce qu’elle chuterait, elle finirait à terre. Cette sécurité était donc des plus éphémères. La main crispée se refermant sur les rênes, elle forçait la bête à renâcler, à tenter de tirer. Victoria n’était pas suffisamment au fait pour comprendre qu’elle puisse irriter sa monture, incapable de se rendre compte d’autre chose que des gestes que réalisait le jeune homme qui se trouvait face à elle.

Il avait rangé son instrument, se levant finalement pour s’avancer vers elle, ne faisant que forcer la jeune femme à encourager sa prise, réalisant bien malgré elle une légère marche arrière à sa monture, toutefois rattrapée par la main du jeune homme qui se posa sur les naseau du palomino. Déglutissant avec peine, elle le regarda faire, cherchant à comprendre de quelle manière il allait s’en prendre à elle. Être juste musique cela. Sa syntaxe manquait cruellement de pratique mais elle dû laisser sa surprise se placer sur ses traits. La seule autre native qu’elle avait rencontré s’était exprimé dans un anglais correct quand ce jeune homme semblait faire des efforts, adaptant son vocabulaire à ses propos. Fronçant ses sourcils délicats, elle l’observa alors qu’il poursuivait, venant comparer la musique au bruit d’un ruisseau, au chant d’un oiseau… Et au martèlement des sabots d’un cheval.

Elle croisa son regard, le sourire du jeune homme devenant alors contagieux, poussant la jeune femme à étirer ses propres lèvres avec une douceur certaine. Vous loin route. A dire vrai, pas tant que cela… Enfin, elle le croyait. Se tournant, elle chercha le sentier qu’elle avait cru remonter entre les arbres, cherchant la route au loin. Ce qu’elle pensait être une poignée de mètres était devenu une distance doucement plus grande. D’un certain point de vue, elle n’était pas encore tant éloignée que cela, la passage se devinant à travers les différents arbres. Mais oui, du point de vue du Natif, elle pouvait s’être aventurée plus loin que d’autres n’avaient su le faire avant elle. Perdue ? Le sourire de Victoria s’étira un peu plus. « Non, je ne crois pas… Il me sera aisé de retrouver ma route, si ma monture a le pied sûr. » Et elle espérait qu’elle l’ait parce que ce ne serait pas son cas, l’hiver ayant su déposer çà et là son blanc manteau.

Aimer vouloir musique. Elle ne savait pas trop ce que cela signifiait, le dévisageant un instant. Elle avait peur de le vexer si sa compréhension était mauvaise et pourtant… Lui souligner qu’elle n’avait pas compris ne ferait que laisser penser à ce jeune homme qu’elle était bien mal éduquée. « Je… J’apprécie la musique, en effet. Bien que je dois confesser ma surprise de l’entendre en ces terres reculées… Bien peu de gens y semblent sensibles, ici. » Parmi ceux qu’elle côtoyait, en tous cas. Ferdinand et elle se battaient la place devant le clavier de leur piano mais bien peu étaient ceux capables de les imiter.


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyVen 10 Mar - 16:28

"Musique coeur de âme. Musique parler esprits nature. Musique rappeler chant cerf pour femelle. Cris oiseaux pour nourriture. Musique pas comme mots. Pas mentir. Pas trahir. Musique être partout, pas que dans ville des blancs."

Surtout qu'il n'aimait pas la musique qu'il entendait du Saloon. C'était comme si chaque note était en compétition avec les autres, qu'elle devait piétiner les voix qui chantaient derrière et le silence de la nuit. La musique qu'il connaissait des blancs était comme leur culture, elle recouvrait, détruisait, conquérait. Lui aimait la musique qui se perdait dans celle inaudible des mondes immatériels autour d'eux. Une transe aérienne portée par le vent, rythmée par le coeur. Les concepts étaient évidemment trop complexes pour qu'il puisse les exprimer dans la langue des colons et eux-même ne faisaient jamais l'effort d'apprendre la leur, ou alors c'était pour mentir.

"Cheval de toi sensible musique. Hommes dans mine frapper ensemble, dans musique. Tout le monde sensible musique, toujours. Colons peut-être pas vouloir admettre. Mentir. Comme Miwoks mentir pour paraitre forts, durs. Mais hommes tous pareils dans les esprits. Même différents pareils. Musique être nature et Nature être..." il dit le mot en Tolowa. Un mot complexe qui évoquait l'unicité dans la différence, une universalité des tribus des Vrais Hommes. Dans la Vraie langue. Il lui tendit sa flûte, pour démontrer son propos.

"Toi pouvoir faire musique. Essayer."
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyDim 12 Mar - 0:50


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La musique est le cœur de l’âme. Assise sur son cheval, Victoria avait souri avec douceur face à cette phrase, réalisant comme ils pouvaient avoir en commun malgré leurs nombreuses différences. Ne mettait-elle pas son cœur à l’ouvrage quand ses doigts effleuraient les touches noires et blanche du piano que se trouvait en leur demeure ? N’essayait-elle pas, au travers de la mélancolie des notes, de faire entendre à son époux sa solitude, son attente, son envie de le retrouver ? Ce moyen de communication « tait peut-être l’un de ceux qu’elle affectionnait le plus et ce jeune homme avait raison. Parlait-elle aux esprits de la Nature ? Elle ignorait seulement ce que cela pouvait vouloir dire mais comprenait alors mieux l’intention que le jeune homme mettait dans chaque note qu’il soufflait dans cette flûte.

Musique pas comme mots. Pas mentir. Pas trahir. La leçon qu’elle recevait était grande et elle ne cessait plus d’en être impressionnée, doucement touchée en plein cœur par ses dires, la douceur de son sourire trahissant tout le respect qu’elle pouvait avoir pour ses paroles. Alors qu’il lui disait cela, elle se remémora cet air délicat que Ferdinand s’était évertué à composer pour elle, lors du réveillon de Noël. Il ne mentait pas quand il appuyait sur ces touches, quand d’un air harmonieux, il lui avait offert son cœur sans même avoir à le dire. A cet instant, Victoria eut la fougueuse envie de forcer sa monture à tourner les talons pour mieux s’aventurer dans cette fichue mine afin de retrouver Ferdinand et l’étreindre contre elle. Elle se moquer qu’il puisse être Sali par la terre, qu’il puisse être en compagnie de certains de ses hommes de main, il les aurait fait partir pour mieux la serrer contre elle à son tour… L’aurait-il réellement fait ?

« Vos paroles sont si sages en dépit de votre âge que je devine aisément jeune… » C’était un réel compliment qu’elle lui offrait, son vocabulaire pouvant peut-être se montrer inaccessible pour le Natif, la barrière de la langue étant un obstacle que lui comme elle ne pouvait franchir aisément. Encore une fois, elle comptait sur son sourire pour se faire comprendre. Elle n’était pas un danger ou une menace. Lui l’était-il pour elle ? Ses mots semblaient indiquer le contraire mais Ferdinand aurait été là, qu’aurait-il dit ? Que sa naïveté et sa curiosité mélangées étaient à l’origine de cette attention offerte qu’elle donnait ?

Cheval de toi sensible musique. Etait-il réellement sensible uniquement à cela ? Il semblait à la jeune femme que, quoiqu’elle fasse, la réaction de sa monture était rapide et exagérée. Mentir. Fronçant les sourcils, elle fut surprise de cette accusation sans réellement l’être. Elle l’écouta parler, sa langue rattrapant le discours qu’il tentait d’avoir pour se faire comprendre. Victoria était un peu perdue, la fluidité du discours étant interrompue par une hésitation évidente qu’il avait à choisir ses mots, créant un clivage dans la compréhension de la jeune femme. Pour autant, quand il tendit la flûte vers elle, il n’eut guère besoin de mots pour se faire comprendre. De prime abord, elle tendit sa main, non pas pour se saisir de l’instrument, mais pour mettre une légère barrière entre eux. « Oh, je n’ai aucune connaissance du maniement de la flûte, monsieur. Un piano aurait été plus indiqué, je le pratique depuis mes sept ans… » Mais devant sa mine candide et sa volonté de la voir essayer, elle avait cédé, un peu guidée par la crainte de le voir se braquer si elle ne se pliait pas à ses volonté. Lâchant alors les rênes du cheval, elle posa machinalement ses doigts sur les divers trous, portant le bec à ses lèvres. Soufflant doucement, elle chercha la bonne résistance pour obtenir un son doux et délicat. Ses oreilles travaillées par l’apprentissage de la musique la guidèrent quand, un doigt après l’autre, elle déboucha les trous, essayant d’en comprendre le fonctionnement et l’écriture. Et enfin, elle s’essaya à une mélodie simple et courte, souriant au jeune homme en grimaçant légèrement. « La mélodie que vous jouiez tout à l’heure était bien plus belle que tout ce que je pourrais produire avec cet instrument, j’en ai bien peur… »


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyDim 26 Mar - 19:07

Jeune ? Sage ? Quel rapport ? La musique était un instinct. Les enfants voulaient tous chanter. Ils frappaient en rythme avant mêem de savoir ce qu'était un rythme. La musique n'avait pas d'âge et n'avait pas de sagesse. Il ne comprenait pas bien ce qu'lele voulait dire par là. Il reconnaissait par contre l'intonnation et le compliment. elle disait quelque chose de gentil, qui ne le repoussait pas, ne le menaçait pas, ne le traitait pas d'idiot. C'était agréable. Comment faire comprendre aux colons qu'il ne parlait pas mal par bêtise mais parce que leur langage était si différent du sien ? Certains natifs parlaient bien mieux que lui. Tallulah en particulier avait étudié auprès du vieux Clarence mais Tahlako avait appris le langage des saisons et des troupeaux et n'avait pas eu le temps de se pencher sur celui des blancs. Même alors, il n'en avait pas vraiment envie. Il n'aimait pas assez leur culture et ne voulait pas devenir comme eux.

Elle refusa la flûte. Il n'insista pas. Baissa la tête. L'écoutant, il tentait de comprendre le sens des sons qu'elle laissait échapper. Piano. Depuis sept ans. Il savait compter et avait compris qu'un an était un tour complet des saisons mais...un instrument qui demande tant de travail pouvait-il vraiment refléter la spontanéité du monde ? Dépité, il ne comprit pas vraiment ce qui la fit changer d'avis. Il lui tendit l'instrument qu'elle posa sur ses lèvres, ses doigts cherchant, maladroits, les trous et les mouvements pour former une mélodie simple. Elle débutait et, pourtant, arrivait déjà à former l'air de son coeur.

"Toute musique être belle si coeur. Pas plus belle, moins belle. Etre. Aigle pas plus beau que daim. Pas moins beau. Etre." Les blancs avaient cette manie de tout quantifier, de vouloir mettre les choses sur des échelles. Mieux, moins bien, quelle importance ? Tout avait une place dans la Nature et chaque esprit avaient des forces et des faiblesses que la Mère nourrissait afin que le tout soit préservé. Telle était la Roue des Choses. La musique n'était pas différente.

"Tu jouer toi. Je jouer moi. Piano être musique bizarre si besoin travailler. Musique pas travail. Cultiver terre, travail. Casser pierre, travail. Tanner peau, travail. Musique aider travail. Aider sommeil. Aider vie. Travail pas vie."

Même si les travaux qu'il avait cité aidaient, certes, à la vie car rien n'était inutile sur la terre. Jamais.
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyLun 10 Avr - 19:46


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Elle était affreusement gênée. Victoria excellait dans tout ce qu’elle entreprenait depuis son plus jeune âge, enfant ambitieuse et travailleuse qui n’avait jamais eu le moindre mal à réussir quand elle s’était simplement donné la peine de le faire. La musique était un Art dans lequel elle avait ardemment entrepris de travailler, passant des heures entières à l’apprentissage du décryptage des partitions, ainsi que dans le maniement du piano. Elle avait été surprise, d’ailleurs, de constater que Ferdinand lui était son égal en la matière, pourtant né homme et affublé d’un tout un autre tas de responsabilités qu’elle n'avait pas. La jeune femme avait alors tâché de se montrer meilleure que lui, de le battre à son propre jeu. En vain.

Aussi, se retrouver avec cette flûte en main et semblait si peu adroite dans son maniement était une chose qu’elle n’appréciait guère. La mise en échec lui était difficile et elle aurait préféré pouvoir se défendre avec des armes qui lui étaient propres. Cependant, elle ne souhaitait pas blessé le jeune homme qui se trouvait là, d’une quelconque façon et c’est pour cela qu’elle avait tenté, malgré tout, de faire preuve de musicologie en réalisant une courte mélodie, découvrant quels sons pouvaient bien sortir du long tube à mesure que ses doigts en bouchaient les trous.

Il parla à nouveau, venant argumenter un propos qu’elle ne comprenait pas réellement, sauf dans son idée générale. « Exister. Oui, je vois ce que vous voulez dire… » Enfin, elle espérait surtout ne pas se méprendre et se tromper. Elle espérait pouvoir le comprendre malgré ces mots qui n’étaient pas les siens, normalement. Piano être musique bizarre si besoin travailler. Allez savoir pourquoi, cette simple phrase provoqua son hilarité. Riant de bon cœur, elle effraya même sa monture qui broncha légèrement, s’agitant sous sa selle, martelant le sol de ses sabots laissés trop longtemps à l’arrêt. Cherchant à ramener l’équidé au calme, Victoria lui flatta l’encolure, comme on le lui avait appris, murmurant de douces paroles à voix basse, espérant le voir s’éteindre. « Veuillez m’excuser, je ne souhaitais pas me moquer de vous, au contraire. Je crois que jamais personne ne m’avais démontré que la musique pouvait-être si légère et dotée de sens que dans son improvisation… J’ai passé tant d’heures à travailler sur ces œuvres que oui, je conçois ce que vous dites. »


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptySam 22 Avr - 23:58

Il avait dit quelque chose de drôle, semblait-il. Il pencha la tête. Il n'avait pas l'impression qu'elle se moquait de lui. Il était possible qu'en inversant des mots ou se trompant de prononciation il ait dit quelque chose d'amusant. Il espérait qu'elle lui expliquerait. Ainsi, il pourrait apprendre et se corriger. Souvent, les blancs prenaient les natifs pour des idiots car ils parlaient mal leur langue et ne pouvaient pas aborder des concepts poussés. Mais ce n'était pas le cas. Le choc des cultures et des idiomes étaient seuls responsables. Tahlako n'était pas le plus intelligent des Tolowa mais il n'était certainement pas plus bête qu'un autre, blanc ou non. D'ailleurs on ne connaissait quasi aucun colon qui savait parler la Vraie Langue.

"Je pas fâché. Pas croire moquerie. Moquerie pas même musique du rire." Expliqua-t-il tranquillement avant d'avancer jusqu'au cheval, lui murmurant des paroles de tranquillité en Tolowa pour qu'il arrête de s'inquiéter de la longue immobilité à laquelle on le forçait.

"Pourquoi travailler oeuvres ?" Il lâcha l'animal plus calme et recula d'un pas pour mieux voir son interlocutrice. "Quoi oeuvre être ? Chansons ? Chants Tolowa appris oreille avec. Entendre adultes chanter. Faire pareil. Apprendre. Pas travailler mais apprendre. Comme oiseau apprendre à voler." Et tout comme il apprenait la langue des blancs, d'abord en ne comprenant presque rien, maintenant en comprenant presque tout mais sans savoir exactement comment décliner les mots dans cette langue qui semblait aussi codifiée que les gens qui la parlaient.
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptySam 6 Mai - 23:52


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Pas croire moquerie. Comment pouvait-on être autant détaché de ces principes qui avaient, toutes sa vie durant, animé Victoria ? La moquerie était un rite de passage dans la haute société. On critiquait tout, d’un chapeau détonnant à une toilette mal conçue ou bien mal portée. Le choix des couleurs, des bijoux… Tout était passé au peigne fin et sujet à des remarques toujours plus mordantes les unes que les autres auxquelles la seule réponse convenable était de ricaner derrière un éventail pompeux. Mais de quel droit, exactement, les femmes de la bonne société agissaient-elles ainsi ? Pourquoi avait-elle parfois viré à la paranoïa en entendant quelques ricanements sur son passage, supposant à la moquerie ? Victoria le réalisa brutalement, face aux mots innocents de cet enfant et sa simplicité. Le moindre rire était source d’une probable moquerie et pourtant, de quelques mots, il lui sembla qu’il était plus à même de lutter en société qu’elle ne le ferait jamais. Moquerie pas même musique du rire. Ainsi donc, il pouvait repérer les moqueries des rires francs par les intonations de ceux-ci ? Ne pouvait-il donc pas lui apprendre comment faire afin de cesser des inquiétudes vaines ou, au contraire, savoir quand les choses la prenaient pour cible ?

Pourquoi travailler œuvres ? Elle cilla depuis son cheval qu’il avait su apaiser de quelques mots qu’elle n’avait su entendre. Puis, poursuivant les paroles, il plongea Victoria dans une grande confusion. Comment expliquer un concept aussi ardu que celui d’une œuvre musicale, composée et écrite par un grand homme, à quelqu’un d’aussi simple et partageant le savoir oralement ? Ne mettaient-ils donc rien à l’écrit ? N’avaient-ils pas de code pour cela ? « Je… Nous avons un code noté sur papier et nous reproduisons les choses que nous lisons, tout simplement. Simplement reproduire les choses entendues dénatureraient l’originale… » Elle toussota, ne souhaitant pas lui faire remarquer qu’il chantait certainement quelque chose de fort différent que les générations précédentes. Désireuse de couper court à son malaise, elle observa les alentours. « Que faites-vous là ? Si proche de la mine, c’est dangereux… » Ferdinand ne portait pas en son cœur ces sauvages, comme il les dénommait lui-même. Si l’on venait à le trouver, alors ne serait-il pas en danger ? Une âme aussi pure, cela serait un véritable crève-cœur…


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyJeu 11 Mai - 10:19

Un code noté pour faire la même chose ? Mais pour quel intérêt ? La musique était comme la vie, changeante. On entendait une mélodie, on tentait de la reproduire mais les erreurs en faisait quelque chose d'autre qui devenait de plus en plus éloignée à chaque essai comme la fleur semble identique à sa soeur et change de couleur au fil des saisons sans qu'on ne se rende compte de son passage. C'était comme tout art, unique. On ne pouvait pas reproduire de façon identique deux gestes d'une main pour une sculpture, une perle, une broderie. On ne pouvait pas jouer deux fois exactement le même son alors pourquoi vouloir essayer et travailler à l'obtenir ? C'était incompréhensible mais cela expliquait un peu pourquoi les colons n'arrivaient pas à s'adapter à la terre qu'ils appelaient Crimson. Ils essayaient de faire à l'identique ce qui se faisait ailleurs, et ailleurs, et ailleurs. Alors que rien qu'ici, Miwok et Tolowa se différenciaient avec leur habitat. Les Miwok durs comme la pierre refusant de plier et les Tolowa, souples comme la forêt, englobant pour mieux absorber. Mais la jeune femme changea de sujet et le regard du jeune natif se fit un peu plus dur alors qu'il regardait la blessure des blancs à la Terre.

"Vouloir comprendre. Pourquoi colons frapper terre. Faire grotte sans rester dedans. Tracer...routes qui abîment terre et rouler pierres." Il soupira. "Travail ici faire bruit. Peur gibier. Oiseaux rester loin. Lapins changer terrier et loups territoire." Puis. "Colons pas idiots. Pas stupides. Hommes comme natifs. Pas faire ça si pas besoin. Si je comprendre besoin, pouvoir aider. Plus besoin frapper terre. Oiseaux, lapins et loups revenir."

Il se doutait bien que les colons ne partiraient jamais et qu'ils en avaient après l'or. Le métal était précieux également pour les natifs quoi que ceux-ci se contentaient des cadeaux de la rivière et du vent - bien plus fréquents depuis l'ouverture de la mine. Mais il ne comprenait pas cette insistance à détuire ce qu'ils voulaient. Ne se rendaient-ils pas compte qu'en rompant l'équilibre délicat de la nature, ils pouvaient irriter les esprits de l'or et des pierres ? Leurs efforts étaient contre-productifs. Comment cela se pouvait-il qu'ils ne le sachent pas ? Ou qu'ils continuent quand même ? Ca le dépassait. Et comme son rôle était aussi de garder un oeil sur leurs bruyants voisins, il passait de temps en temps observer qui était là, qui semblait commander. Et comment.
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptySam 20 Mai - 1:02


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Echanger sur une notion aussi simple que pouvait l’être la musique était déjà quelque chose qui marquait le clivage entre leurs cultures. Il semblait ne pas comprendre comment et pourquoi fonctionnait les apprentissages de la jeune aristocrate quand elle tentait de lui faire entendre qu’il ne pouvait être un véritable mélomane en ne faisant que tenter de reproduire les choses sans appui véritable sur les sons attendus. C’était, finalement, presqu’un miracle que la mélodie qu’il produisait avec sa flûte puisse se montrer si harmonieuse. Pour autant, il ne revint pas sur les choses, ne faisant que lui offrir un visage doucement pensif et sérieusement dubitatif.

L’interrogeant alors sur sa présence, soulignant le danger que cela pouvait représenter, ce fut au tour de la jeune femme de froncer les sourcils légèrement. Vouloir comprendre. Comprendre ? Était-il réellement là pour cela, lui qui avait des coutumes si éloignées de ce que l’homme blanc pratiquait ? Arriverait-il seulement à adopter la même pensée qu’eux pour véritablement comprendre ? Pourquoi colons frapper terre. Victoria se sentit soudainement bien incapable de lui répondre alors que les questionnements étaient listés. Et il lui exposa alors toutes ces choses que le travail des miniers impactait sur le monde qui était le leur. Le gibier qui fuyait, le déséquilibre dans la Nature se créait. Et à cela, elle n’avait pas grand-chose à dire. Flattant l’encolure de sa monture, elle soupira doucement. « Les Hommes ont trouvé… De l’or. Et l’or est très précieux. Alors ils doivent le sortir de la terre, pour exploiter ces richesses enfouies. Vous gagneriez également à être plus riches, si vous cherchiez vous-même cet or… Mais je ne peux que vous mettre en garde, car les Hommes sont prêts à tout pour en posséder le plus. »

Soupirant doucement, elle savait comme Ferdinand avait vocation d’agrandir ses richesses et qu’il ne s’arrêterait devant rien. N’avait-il pas déjà pris la peine de se battre dans ces mines pour sa vie, et pour ces pépites d’or ? Elle aurait préféré qu’il renonce, qu’il la reconduise à San Francisco où ils auraient retrouvé leur vie d’avant mais, au fond d’elle, Victoria connaissait suffisamment les ambitions de son époux pour savoir que même les caprices qu’elle ferait ne le pousseraient pas à changer d’avis. « Vous ne devez pas vous approcher davantage, jeune homme, cela ne ferait qu’entraîner un drame, j’en ai bien peur. Je suis navrée d’apprendre que tout ceci peut nuire à bien des aspects et je vous assure que je ferais de mon mieux pour en discuter avec les responsables mais… » Mais elle n’est qu’une femme et son autorité était très limitée. Pour ne pas dire inexistante. « Mais j’ai bien peur que cela ne puisse changer les choses… Et que l’évolution de ceci prendra une tournure pire encore. » Car les galeries étaient profondes et nécessitaient parfois l’emploi de manières fortes qui ne ferait que provoquer plus grand bruit encore.


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyMar 30 Mai - 22:45

Les Hommes. Elle parlait comme si les natifs n'en étaient pas. Ils étaient pourtant plus humains que les blancs, plus naturels. Leur couleur était celle de la terre. Personne ne savait d'où étaient sortis les colons avec leur langage et leurs coutumes étranges. Oui, l'or était précieux. On en faisait des bijoux. Certains ancêtres en faisaient des armes. Il était beau et malléable. Rare et donc pouvait s'échanger. Mais l'or ne se mangeait pas. Il ne chauffait pas l'hiver. Il ne servait pas à chasser ou aux rites avec les Esprits. L'or n'était pas très utile au delà de sa simple beauté et les natifs apprenaient à trouver beau ce qui avait une place dans la Nature.

Seuls les enfants pouvaient remuer la terre pour autant d'or. Les blancs étaient des enfants. Nombreux et armés de magie qui tuait de loin. C'était ce qui inquiétait le plus Tahlako. Ils avaient la maturité des enfants et la puissance du lion des montagnes. Cela n'était pas naturel non plus et n'aurait jamais dû être.

Les colons étaient vraiment des êtres étranges.

"Nous savoir or ici depuis longtemps. Laissé tranquille, juste prendre ce que Nature donne. Rivière détache. On trouve. On prend. Faire décoration. Nature savoir quantité. Pas plus. Laisser pour la Terre ce que pas donner. Vous prendre. Arracher. Forcer. Terre pas aimer."

Il soupira.

"Colons pas tous comme Hommes de vous. Beaucoup être humains comme Tahlako. Parfois, Esprits malins égarer esprits. Perdus. Pas connaître Terre d'ici. Faire choses pas bien."

Nouveau soupir.

"Je pas espoir arrêter. Pas faute de toi. Mais peut-être moi comprendre. Expliquer. Hommes de vous et Humains parler. Trouver...savoir..." il cherchait ses mots, mit ses mains devant lui, pliant les doigts pour confronter, phalanges contre phalanges puis, les dépliant, les entrelaça. "Comme ça."
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyMar 6 Juin - 15:40


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Nous savoir or ici depuis longtemps. La jeune femme le dévisagea longuement. Comment avaient-ils pu avoir connaissance de telles richesses sans jamais avoir tenté de les exploiter ? C’était insensé. Pour elle, cela l’était car quand bien même elle n’était que femme, elle connaissait le poids de l’or et son attrait. Juste prendre ce que Nature donne. Ces pauvres gens n’avaient aucune chance face au rouleau-compresseur que serait Ferdinand Stanford face à eux. Plusieurs fois, elle lui avait souligné qu’il lui fallait se méfier de ces gens qu’il appelait communément Sauvages, n’approuvant pas son discours, les considérant plus qu’elle ne l’aurait dû, principalement par curiosité. Mais aujourd’hui, elle réalisait la faiblesse qui était la leur et la fragilité de leur existence. Ils contestaient mais ne s’appuyaient que sur des valeurs qui feraient rire aux éclats les politiciens du monde. Et cela peinait énormément l’épouse du tyran qui viendrait les arracher à leur terre, car elle voyait ce qu’ils refusaient encore de voir.

Esprits malins égarer esprits. Perdus. Pas connaitre Terre d’ici. Faire choses pas bien. Ils ne se comprenaient pas et pourtant, elle eut le sentiment qu’il pouvait lire dans son esprit. Ferdinand était malicieux, ambitieux, manipulateur… Était-ce lui, l’esprit malin venu d’ailleurs qui ne connaissait nullement cette Terre mais qui avait vocation de la saccager ? Elle aurait pu le lui dire, désigner ce coupable, mais c’aurait été avouer sa propre faiblesse. Car même si Ferdinand lui prêtait parfois une oreille attentive, il ne l’écouterait pas sur ce sujet, lui qui s’était borné à la faire venir en ces terres sur l’énonciation d’une rumeur, qui avait failli perdre la vie sous ce tas de roches… Rien ne saurait le retenir. Il faudrait simplement affronter les conséquences de l’horreur qui s’annonçait. Le visage innocent du jeune homme n’en était que plus douloureux à regarder, tant il s’évertuait à désirer ouvrir le dialogue, à tenter de préserver la Nature qu’il défendait et qu’il voyait comme si précieuse. Mais elle baissa légèrement le regard, impuissante face à ses requêtes. « J’entends… Je sais que votre volonté n’est que trouver l’harmonie entre vous et nous… Comme la musique. Deux chants peuvent s’accorder quand bien même ils ne parleraient pas le même langage seulement… » Ce fut à son tour de soupirer, ses épaules se levant légèrement alors que son regard triste se posait sur le jeune homme. « J’ai bien peur qu’il ne soit déjà trop tard… Ces Hommes n’auront pas volonté d’apprendre… Ils pensent déjà tout connaître… Et j’en suis terriblement navrée. »

Un craquement de branche la fit sursauter, son regard se posant au loin, guettant quiconque pourrait arriver. « Je dois partir… Si l’on me trouve en votre compagnie, ils se méprendraient et s’en prendraient à vous… Cela ne doit pas arriver. Je… J’essaierais de parler à ces hommes qui dirigent. De leur faire entendre que ce qu’ils font est mal mais… Vraiment, je ne pense pas être capable de les pousser à changer d’avis. » Ecartant sa main, elle encouragea sa monture à entamer un demi-tour. « Rentrez chez vous. Ils n’hésiteront pas un instant à vous faire du mal s’ils vous prêtent les mauvaises intentions. »


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyMer 14 Juin - 21:16

Elle comprenait. Elle avait l'air triste de comprendre. Et il ne pu que la rejoindre dans cette tristesse quand elle expliqua le fond de sa pensée. Elle était honnête au moins. Elle n'essayait pas de détourner le visage sur ce qu'étaient les siens. Et elle aussi, malgré elle, par habitude. Ne serait-ce que par les chaussures de fer de son cheval ou son utilisation des routes. Il ne pouvait le lui en vouloir, c'était son monde, son habitude, simplement ce n'était pas le bon monde, pas la bonne terre pour des habitudes venues d'ailleurs. Elle pensait que les hommes de son peuple n'auraient pas la volonté d'apprendre, il ne pensait pas autrement. Les Esprits seraient donc leurs professeurs et comme avec l'épidémie qui avait fauché tant de blancs et laissé les tribus tranquille, beaucoup mourraient et les survivants n'apprendraient pas forcément. Il allait falloir à la Terre beaucoup de colère et de résilience pour éduquer ou rejeter ces gens.

Il secoua la tête. "Pas essayer toi. Pas si danger toi arriver si. Pas..." il allait dire que ce n'était pas de sa faute, seulement ce n'était pas vrai et il évitait en général de dire sciemment ce qui n'était pas. "Toi pas hommes de tribu toi. Si pas entendue, pas parler. Parler sans entendre être comme...pluie dans la rivière. Inutile. Faire des trous qui se rebouchent et ne jamais arriver à déborder. La neige fondre déborder. Pas pluie. Toi pluie. Moi vent du soir. Passe. Est oublié. Repasse. Est oublié."

Les Miwoks étaient un orage qui frappait, explosait et revenait l'été suivant. Qu'étaient les autres tolowa ? Il ne savait pas, sa métaphore se finissait là, sans vrai message à passer. Tant pis. Il posa sa main sur l'encolure de la bête qu'il aida dans son demi-tour puis attrapa son collier pour la tenir droite.

"Besoin main monter ?" Il avait oublié cette histoire de cou qu'il fallait mettre avec la main, encore une image qu'il ne comprenait pas pour une expression bizarre.
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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyDim 25 Juin - 1:45


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Ce jeune homme était d’une sympathie certaine et il était attendrissant, pour Victoria, de le voir tenter de la dissuader de parler si cela pouvait représenter un danger pour elle. Le serait-ce ? Au mieux, on lui rirait au nez avant de la remettre à la place qui est la sienne, loin des conversations abordant de tels sujets. La comparant alors à la pluie, tombant dans la rivière, eau se confondant avec de l’eau, il s’attribua le rôle de la brise légère, allant et venant sans être remarquée. Oublié. A nouveau, elle eut un sourire triste, ne se rappelant que trop rapidement qu’il valait mieux pour elle quitter les lieux et rentrer.

Faisant faire volteface à sa monture, il s’empara du harnachement, l’empêchant de prendre la fuite dès à présent. Besoin main monter ? Naturellement, elle fronça les sourcils, essayant de comprendre ce qu’il tentait de dire. « Je… » Observant ses mains, elle essaya de mieux voir ce qu’il pouvait dire. Critiquait-il sa monte ? Elle n’était pas performante, certes, mais elle avait le mérite d’avoir vaincu sa peur et de s’y essayer malgré tout. « Je dois vraiment partir… » Son regard s’était relevé vers la route qu’elle avait quitté, qui n’était pas si loin. Où étaient les hommes de Ferdinand ? S’attaqueraient-ils au jeune Natif, malgré sa passivité bien lisible ? Talonnant légèrement la monture, elle l’encouragea à prendre le pas, retrouvant son équilibre face à l’inertie bien que faible. « Ne quittez pas les frondaisons. J’essaierais de parler avec eux, je vous le promets. »


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MessageSujet: Re: Une mine de renseignements   Une mine de renseignements EmptyMer 28 Juin - 22:33

Il lâcha la bride sans insister. Hochant la tête sans raisonner davantage. Elle avait l'air inquiète, impatiente de retrouver les siens. Il ne voulait surtout pas lui faire peur, la laisser croire qu'il était du genre à la retenir contre son gré. Ce n'était pas le cas. Ne quittez pas les frondaisons. Autant expliquer à un oiseau ce qu'était une frontière. Il irait où il lui semblerait pertinent d'aller et les décisions d'autres humains auxquels il ne devait rien ne l'en dissuaderait pas. Tahlako était avant tout une âme libre. Il ne voulait pas qu'on l'empêche de faire ce qu'il voulait, surtout quand il n'empêchait personne de faire de même.

Pensif, il regarda la jeune femme s'éloigner vers la blessure de la montagne. Il espérait que rien dans le monde de fer et de destruction qui était le sien ne la blesserait jamais. Il en doutait. Des gens capable ainsi de saigner la Nature juste pour des cailloux brillants n'étaient pas de ceux qui soignent et guérissent. Aucune chance. Avec un soupir, il fit demi-tour et reparti dans les bois.
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