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 Les grands esprits se rencontrent

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Anastasia Porter
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MessageSujet: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyLun 12 Déc - 18:31


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  • Type de RP: normal
  • Date du RP : 12/12/65  
  • Participants : Anastasia Porter & Victoria Stanford.
  • Trigger warning : Pour l'instant ça va !
  • Résumé : Deux femmes lettrées se rencontrent et pourraient se mettre d'accord sur une idée aussi saugrenue qu'indispensable à l'essors de la ville.

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyLun 12 Déc - 22:39

Manger au Saloon avait des avantages. C'était varié, souvent bons, mais c'était sensiblement comme manger au restaurant tout les jours : Au bout d'un moment cela commençait à revenir cher et bien souvent le menu du saloon ne changeait pas souvent. Fort heureusement pour Anastasia Oward était un majordome des plus polyvalent. Désireux de remettre la main à la pâte il se décidait d'aller faire des commissions à l'épicerie de Crimson Town afin de pouvoir mitonner des plats sur le Poêle de leur chambre.

Si le Saloon était le cœur de la ville son épicerie était son poumon. Second organe vital pour son essor et surtout sa pérennité. Madame Pattemore en était la gérante qui, malgré sa condition de femme et surtout de veuve, avait réussit à redresser la barre et sauver son échoppe de la banqueroute. De nombreuses mauvaises langues tendent à raconter bien des choses saugrenues à son sujet. Certains disent qu'elle ferait transiter de la contrebande. D'autres qu'elle ferait du recel d'objets volés. Les plus superstitieux affirmeraient qu'il s'agit d'une sorcière et qu'elle aurait conclus un pacte avec le diable en sacrifiant son mari. Néanmoins, malgré les on dits et les racontars tous et toutes allaient faire leurs emplettes ici, pour le plus grand bonheur de la tenancière.

"Très agréable cette boutiquière." Disait Oward une fois sortie de l'épicerie en compagnie d'Anastasia sur ses talons. Tout deux portant des caisses en bois remplis de victuailles. "Sobre, professionnelle, à cheval sur les prix. J'apprécie les personnes pour qui les bons comptes font les bons amis."

"Oward, vous plaisantez n'est ce pas ?" Anastasia vérifiait bien que la porte était refermée et qu'ils descendent les marches du porche pour se retrouver dans la rue et loin des oreilles de Madame Pattemore. "Pardonnez moi l'expression mais Miss Pattemore est aussi agréable qu'une porte de prison."

"Et c'est précisément pourquoi je l'apprécie. On en attend pas moins d'une boutiquière. Les sourires et la politesse quand il s'agit d'acheter des produits de première nécessité est, à mes yeux, l'apanage des arnaqueurs et de ceux qui sont peu scrupuleux sur la qualité de leurs produits." Il réaffirmait sa prise sur sa caisse avant de reprendre. "De plus, je suis heureux de savoir qu'elle et moi sommes sur la même longueur d'onde. Le fait qu'elle vous ait refusé de vous vendre des friandises était une décision très sage."

"J'étais pourtant prête à lui payer rubis sur ongle. C'est inconcevable qu'on puisse refuser de me vendre des friandises !" Elle maugréait, visiblement vexée comme une enfant qu'on a privé de dessert. Créant une brève hilarité retenue de son majordome.

"Cela vous aurait gâté les dents et c'est la dernière chose qu'on désire d'une femme de votre acabit. D'ailleurs, madame. Avez vous réfléchi à se que vous voulez faire pour occuper vos journées ? J'ose vous rappeler que le temps file et vous m'avez affirmé que vous auriez une idée avant la prochaine messe dominicale."

Ca elle y avait réfléchis. A dire vrai, elle y réfléchissait tellement qu'elle passait une bonne partie de la nuit allongée sur son lit et les yeux grands ouverts à y penser. A essayer d'articuler ses idées chaotiquement disposées et à les ranger dans un ordre cohérent. Elle était absolument certaine qu'Oward allait dénigrer cette idée. De toute manière bien qu'il targuait sa protégée de trouver quelque chose pour occuper ses journées il allait tout refuser en bloc. Une sorte de psychologie inversée ou une étrangeté du même acabit. Elle pouvait, bien évidemment partir sur des extrêmes bien absurdes. En disant qu'elle voulait devenir mineuse, ou travailler comme ouvrière sur la voie de chemin de fer. Mais non, elle préférait rester sérieuse et se lancer à brides abattues sur son idée. Elle rassemblait ses idées, son courage et son argumentaire puis se lançait dans se qui allait être un plaidoyer.

"A dire vrai, Oward, j'ai bel et bien trouvé une activité. Et j'attendais que vous me posiez la question. De fait je vous remercie d'amener le sujet sur la table." Elle s'arrêtait en chemin et posait la caisse au sol. Oward, l'observait avec flegme et soufflait par le nez. Il voyait déjà le manège démarrer. Toutefois il la laissait déblatérer à loisir et tourner autour du pot à sa convenance. "J'y ai mûrement réfléchi et je pense que l'activité que je désire accomplir pourrait même, s'il advenait à se réaliser, être bénéfique pour cette ville." Oward gardait encore le silence. Une première pliure apparaissait sur son front. Il avait trouvé un premier contre argument sans même savoir le sujet principal. L'incipit était mal parti. "Je pense faire classe. Enfin, aider les gens d'ici à avoir accès à l'alphabétisation. Lire et écrire. Il semble que compter soit acquis pour la majeur partie des habitants. Toutefois le lettrisme semble plus compliqué. Puisqu'au bureau de poste il m'a souvent été donné de voir des habitants dicter des lettres avant de les envoyer. Je pourrais même faire ceci, dans un premier temps. Car de vous à moi l'écriture de l'agent des postes est absolument scandaleuse." Oward faisait un signe de tête l'invitant à continuer, une seconde puis une troisième pliure barraient son front. "Dans le meilleur des cas je pourrais même essayer de trouver des mécènes afin de faire sortir de terre une école. Dans les différentes villes que nous avons traversé grâce au rail ces dernières étaient de simples bicoques à une seule pièce. Ce ne sera pas très compliqué à faire bâtir et à financer." Quatrième pliure et l'héritière finissait pas s'impatienter. "Bon, dites quelque chose, Oward qu'on en finisse. Je sent que vous être en train de bouillonner !"

Oward inclinait légèrement la tête et fermait les yeux brièvement. "Je vous remercie, mademoiselle. Tout d'abord je tiens à saluer la sagesse d'une telle idée. J'aurais pensé, de prime abord, à des idées plus saugrenues. Comme évangéliser les tribus alentours, ou devenir chasseuse de prime. Heureux de voir que votre intellect ait pris le pas sur votre soif d'aventure." Anastasia croisait les bras et gonflait les joues en soupirant de manière sonore. Le Majordome ne s'en formalisait pas et poursuivait. "Seulement il me doit de vous avertir de plusieurs petits détails. savoir lire et écrire est une chose, mademoiselle, mais réussir à l'enseigner. Et je sais, à force de vous connaître depuis que je change vos couches culottes, que la patience et vous ne faites en général pas bon ménage." Il regarde autour de lui avec une sorte de gêne mêlée d'un dégout emprunt de mépris de classes. "Vous serez amenée à enseigner auprès d'enfants mais aussi d'adultes et il est certains que vous serez amenée à côtoyer les couteaux les moins bien affûtés du tiroir, si vous me permettez l'expression. Pensez vous, réellement, en toute honnêteté que vous aurez la patience d'aider ces pauvres bougres à accéder à l'éducation ?"

Oward marquait des points. Il était vrai et elle le reconnaissait humblement que la patience n'avait jamais été son fort. Toutefois elle en était certaine. Elle voulait faire ça : enseigner. L'évolution des mœurs et des mentalités passaient avant tout par l'accès à la culture. L'idée même de faire transiter aussi loin dans l'ouest les idées féministes des salons londoniens. D'aider ses femmes à dépasser leur conditions et faire valoir des droits à obtenir et à s'affirmer. Soudainement son envie d'enseigner n'était plus une lubie mais devenait une sorte de devoir à accomplir. Elle opinait gravement du chef. "Oui, j'en suis certaine."

"Bien. Alors à vous de trouver une manière de mettre votre plan à l'œuvre." Il reprenait la route et Anastasia le suivait en récupérant son chargement. "Mais avant cela, mademoiselle, un bon repas nous attend."


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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyVen 23 Déc - 22:22


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« Madame, avec votre autorisation, il me serait nécessaire de faire une halte chez l’épicière, madame Pattemore, à la demande des cuisines. Ils auraient, en effet, besoin de quelques épices pour le déjeuner de demain et craignent ne pas être dans la possibilité de les obtenir à temps. » « J’ignorais que vous entreteniez de bonnes relations avec les cuisines, Louisa… Mais je ne vois aucun inconvénient à cette halte, prenez soin de prévenir notre cochet. » La jeune domestique avait souri avant de s’exécuter dans une petite révérence. Elle en avait fait, du chemin, depuis ses maladresses à l’arrivée. Victoria se souvenait de ses craintes la concernant, de l’idée de devoir accélérer la fin de son travail au sein de la demeure des Stanford pour des raisons plus qu’évidentes : Elle n’avait aucun talent pour être femme de chambre. Alors, plutôt que de froidement la remercier, comme l’avait solidement argumenté Ferdinand, Victoria avait quelques peu revu les choses autrement, réattribuant à la maladroite jeune fille d’autres tâches. Plutôt que de veiller au confort des usagers du domaine, elle avait été associée à l’équipe d’entretien. Sa maladresse se cachait peu à peu avec le temps et si son travail n’était pas encore parfait, Victoria apprenait à la connaître. Aussi, cette révélation concernant son affection pour les cuisines pouvait être un indice non négligeable.

Louisa était montée sur l’assise du cochet, le temps de faire les quelques dizaines de mètres qui séparaient le cabinet du docteur Riagal de l’épicerie unique de Crimson Town. Dans l’habitacle de la diligence, derrière les tissus tendus empêchant au mieux le froid saisissant de se faire une place, Victoria s’autorisa enfin à sourire avec plus de largesse. Elle qui craignait couvrir quelque mal alors même que l’hiver s’annonçait, voilà que les nouvelles promettaient d’être plus heureuses, plus joyeuses. N’en dites rien à mon époux… Vous saurez quand il en aura été informé. La surprise était de taille bien qu’elle était plus qu’espérée. Alors que le véhicule se stoppait, la jeune femme avait posé une main sur son bas ventre, espérant presque pouvoir percevoir cette présence qui semblait s’être nichée là, dans le creux de son être, fruit d’un amour sincère et d’un désir furieux de voir le futur se montrer clément avec eux.

« Je fais au plus vite, ma dame. » Louisa aurait pu prendre l’après-midi si elle l’avait souhaité, la maîtresse de maison ne lui en aurait pas tenu rigueur. Finalement, plus le temps passait, plus elle pouvait retrouver calme et sérénité qui lui permettraient de demeurer stoïque si Ferdinand posait des questions sur son état de santé. Elle ne voulait pas le lui annoncer ainsi, comme on annonce les premières neiges. Non, elle souhaitait lui offrir cela comme un véritable présent, patience devant se faire également pour s’assurer des suppositions du docteur. Si à Noël, rien n’avait changé, alors elle saurait ce que cela voulait dire et pourrait joyeusement annoncer cela à son mari.

Pensive, se retenant de rire avec légèreté tant il lui semblait soudainement possible d’entrevoir le bonheur, elle fut soudainement attirée par une conversation qui avait pris place à l’extérieur de la dilligence. Deux personnes conversaient, un homme et une femme. Peut-être était-ce dans la manière de l’homme de s’adresser à son interlocutrice, mais Victoria devina le rang social de cette dernière à sa propre manière de s’exprimer, un léger accent se faisant entendre. Fronçant les sourcils, elle fut tentée de regarder de qui il pouvait bien s’agir, les doigts se tendant vers le tissu, le geste s’interrompant cependant avant d’arriver à son terme. La discrétion pouvait lui en apprendre davantage, non ? Cette jeune femme avait cette ambition qui sommeillait en la femme du Gouverneur… Mais qui se taisait, écrasée par le poids d’un sexe trop faible pour être entendu. Pourquoi n’osait-elle pas nourrir ses propres projets ?  Pourquoi n’essayait-elle pas de s’affirmer, à son tour ?

L’oreille tendue, elle ne perdit pas une bouchée des dires de cette conversation. Enseigner. L’idée était plus que bonne. Crimson Town possédait son lot d’enfants à éduquer et aucun d’eux ne pouvait prétendre aller à Bodie afin de recevoir un enseignement digne de ce nom. Et qu’adviendrait-il de ses propres enfants, quand l’heure viendrait de les instruire ? Quel instructeur accepterait de se déplacer jusqu’à ce microcosme dans le but de céder aux caprices d’un élu et de son épouse ? Je pourrais même essayer de trouver des mécènes. Un sourire s’était dessiné sur les lèvres de la jeune femme. Elle osait. Au nom de toutes les femmes, elle semblait prête à se faire moteur et figure de proue de quelque chose qui s’annonçait être plus grand encore. Louisa choisit le moment suivant pour ouvrir la porte de la diligence, ne permettant pas à Victoria de suivre paisiblement la fin de la discussion. Pour autant, elle ne pouvait décemment pas laisser les choses lui échapper. Pas alors qu’une flamme s’était allumée dans son cœur. [color=#ffff99« Louisa, un homme et une femme sont-ils encore dans la rue, à converser ? »[/color] La jeune métisse sembla surprise mais observa l’extérieur avant de hocher la tête. « En effet, madame. Ils s’éloignent. Dois-je faire part d’un quelconque dérangement ? » « Faites part à cette jeune femme qu’elle est attendue chez nous pour le thé. Et que cette invitation est formulée par mes soins. » Elle ne descendrait pas de la diligence. Elle avait ce petit pouvoir et était d’ores et déjà fatiguée par les prémices des neuf mois à venir. Mais elle ne pouvait pas reporter ses intentions. Louisa fit demi-tour, s’échappant dans la rue pour poliment exprimer l’invitation à cette inconnue… Qui trouverait des mécènes bien plus tôt que prévu.


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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyJeu 29 Déc - 4:21

L'annonce de la domestique sur l'invitation de madame Stanford avait l'effet d'une bombe. Tant pour Anastasia qu'Oward. Les deux se regardaient pendant plusieurs secondes comme des ronds de flan tandis que la pauvre Louisa attendait leur réponse en piétinant sur place. Plus ils prenaient du temps à étudier la question en silence et plus la domestique perdait du temps et faisait patienter sa maîtresse. "Dites à votre maîtresse que je viendrai avec plaisir. Vous demanderez pardon de ma part. Je ne peux lui fournir un billet en guise de réponse." Disait Anastasia avec un sourire de circonstance, le tout sous le regard désapprobateur de son majordome. A peine avait-elle terminé sa phrase que la pauvrette retournait au plus vite à la calèche de sa maitresse, laissant ainsi les deux britanniques l'occasion de retourner dans leur chambre d'hotel.

"La situation est absolument critique, Oward." S'exclamait-elle une fois la porte refermée. Le majordome levait les yeux aux ciel avant de rétorquer. "Vous pensiez vraiment passer inaperçu, mademoiselle ? Vous portez des pantalons, vous n'avez pas l'hideux accent des gens du crue. Il était évident que vous allez attirer l'attention des élites. Je trouve que c'est une bonne chose. Surtout concernant votre projet, non ?"

"Non ce n'est pas ça Oward. Ce n'est absolument pas ça..."
"Alors quoi, mademoiselle, quoi ?"
"Je n'ai absolument rien de décent à me mettre !" Oward pouffait de rire à cette phrase. Posant sur elle un regard de type je vous avais prévenu. "Ne faites pas ce regard avec moi, ô pas maintenant. Et non, il est hors de question que je porte la robe de la grande tante. C'est une simple prise de thé et non... La rencontre avec le président de ce pays ou une réception mondaine."
"En ce cas... Mettez une tenue qui vous met en valeur. Ou une tenue qui vous qualifie ? Quitte à se que vous passiez pour une effrontée jusqu'au bout."
"J'y compte bien, Oward ! Je gage à commencer à faire naître a mythologie, ma légende. Et je sais finalement quoi porter."

C'était à dos d'âne, juchée en amazone, accompagnée par son majordome, à pied, qu'Anastasia se présentait au domaine Stanford. Le personnel pouvait y voir une drôlerie en apercevant ces deux britanniques et ce bourriquot. Surtout cette femme, pas bien haute, qui mettait pied à terre pour avancer à tambours battant jusqu'à la porte d'entrée. Vêtue d'un long manteau de fourrure et sous celui ci d'une tenue digne d'une exploratrice en des terres plus tropicales ou orientale, le chef couronné d'un chapeau que l'on pouvait apercevoir dans les photographies des colonies britanniques et françaises. Une tenue garçonne, avec un chemisier, un gilet et foulard, ainsi qu'un pantalon de cavalerie et des bottes.

On les faisait ainsi patienter dans le vaste hall de la propriété. Le temps que Louisa aille informer madame Stanford de l'arrivée. On débarrassait les invités de leurs manteaux. Anastasia se balançait lentement d'avant en arrière, les mains dans le dos à la manière d'une polissonne heureuse de sa bêtise. Son regard curieux caressant tout sur son passage.
"Vous n'imaginez pas à quel point j'éprouve de la gêne de cette arrivée, mademoiselle."
"J'en suis très fière pour ma part. Puis je n'ai fais que vous écouter à la lettre, Oward. Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous même."
"Oh Anastasia..." d'un ton réprobateur suivit d'un soupir.
"Please, don't Oh Anastasia me*. Ce n'est absolument pas le moment de commencer à me réprimander. Je dois faire forte impression à cette madame Stanford. Qui sait, elle pourrait financer une partie de l'école."
Vous avez une idée d'à quoi elle ressemble ?"
"Pas du tout. J'imagine... Une grosse bourgeoise américaine. D'âge mûr. Plus de la quarantaine. Qui tentera de singer les manières britanniques afin de se donner de la sophistication." Elle faisait une grimace tandis qu'Oward levait les yeux aux ciel dans un "Bonté divine..."

Toutefois les pronostiques de la jeune héritière se voyaient bien floués. Loin d'une femme mûre qui descendait l'escalier c'était bel et bien une femme dans la fleur de l'âge. Plus vieille qu'Anastasia de prime abord, mais d'à peine quelques années. Une sorte de miroir déformé de la britannique. Là où elle petite fille noble en pleine crise d'adolescence tardive elle se retrouvait face à se que beaucoup de ses domestiques et parents auraient aimés qu'elle soit. Rien qu'à sa démarche quand elle descendait les escaliers elle avait l'air digne, polie et bien élevée. Anastasia retirait son chapeau et le gardait à son côté avant de saluer. "Vous devez être madame Stanford ? Enchantée, je suis Anastasia Porter et voici mon majordome Oward Stuart." Ce dernier faisait une courbette impeccable. "Nous vous remercions chaleureusement de nous invité pour le thé. Moi même j'ose avouer que prendre ce temps m'a particulièrement manqué et ..." elle prenait un discret coup de coude d'Oward. "Enfin, nous vous suivons là où vous désirez que nous le prenions." Elle offrait un grand sourire à Victoria. Le genre de sourire qu'on pourrait croire polie mais qui cachait beaucoup de malice. A sa tenue, à cette risette La dame du gouverneur ne pouvait s'y tromper : On ne risquait pas de s'ennuyer en compagnie de miss Porter.

* Je n'ai pas trouvé de bonne traduction de cette expression. Ou du moins que me plaise.


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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyMer 4 Jan - 22:51


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Elle n’eut pas à attendre longtemps. En réalité, Louisa fut de retour à la diligence bien plus tôt que Victoria n’aurait cru pouvoir l’espérer. « La dame s’excuse, mais elle n’a que ma parole pour vous offrir sa réponse. Elle vous fait dire qu’elle sera bien présente, Madame Stanford. » Victoria afficha un sourire satisfait. « Aurait-elle su vous décliner son identité ? » Après tout, si elle avait su écouter une conversation qui n’était pas la sienne, elle n’avait pas capté une telle information. Louisa joua avec ses doigts un instants, baissant le regard, parlant plus avec son corps qu’avec ses mots. Si cela était embêtant pour que les convenances soient merveilleusement tenues, Victoria vivait une bien trop belle journée pour se laisser abattre par si peu. Posant sa main gantée de cuir sur celles de sa domestique, elle sourit plus encore. « Allons, Louisa, je ne saurais vous en blâmer. Mais nous ferions mieux d’y aller, nous avons fort à faire pour cette journée. »

En effet, le reste de ce jour fut consacré pleinement à cette invitation que la maîtresse du domaine Stanford avait su formuler, activant les cuisines plus que nécessaire pour s’assurer qu’une collation sucrée trouverait place sur quelques plateaux durant cet entretien. Victoria avait fait aérer le petit salon, avait demandé à faire changer les fleurs, véritable contrainte en une saison telle que celle-ci, les bouquets étant alors agrémentés de branches de sapin et de chardons au violet fort soutenu, majoritairement. Elle avait pris temps de se reposer et de s’apprêter en conséquence. Victoria avait siesté en début d’après-midi, une grande lassitude s’étant emparée de son corps. Le docteur Riagal l’avait avertie sur cette fatigue notoire, et à l’entendre, elle ferait bien mieux de vivre entre quatre murs pour les neuf prochains mois, par pur précaution. Mais ce n’était pas dans son tempérament, elle qui avait passé le plus clair de sa douce vie de jeune femme à courir les mondanités. Aussi, prendrait-elle du temps pour elle et pour s’étendre afin de ne pas non plus risquer tous les diables, elle qui voyait son rôle être enfin endossé, huit années après ses Noces.

Son chignon avait été réajusté et on l’avait aidée à passer une robe plus habillée quoi que, pour autant, pas non plus digne sortie lors de soirées. La crinoline écartait légèrement le tissu autour de ses jambes, sa taille mince servant de sommet à un cône d’un beige soutenu, ceinturée de tissu bordeaux. Le haut de son corps était dissimulé par une chemise blanche, assez ample, lui offrant un air à la fois simple et pourtant sophistiqué, le col montant légèrement contre sa gorge fine. On acheva de la parfumer quand le majordome frappa à la porte de ses appartements, annonçant l’arrivée de ses invités. Tout sourire, elle chercha l’approbation de ses femmes de chambres avant de suivre l’homme de la situation. Avait-elle informé Ferdinand de ses intentions ? Nullement. Il avait fort à faire, et ne souhaitait pas le déranger pour ce qui était une simple idée. Non, elle lui indiquerait son implication dans ce projet quand celui-ci serait déjà fort bien mis en marche et assuré de se concrétiser. Elle ne souhaitait pas le voir l’aider ou lui mettre des bâtons dans les roues. Victoria avait, en l’espace d’une journée, trouvé deux chevaux de bataille : cette grossesse encore incertaine, et cette perspective de se sentir utile pour le bien de la communauté. Ces deux choses, finalement, elle les devait à la même personne et elle saurait remercier le docteur Riagal un jour, en temps et en heure pour sa sympathie.

Se présentant en haut du grand escalier de marbre du hall, elle avait baissé les yeux alors que le Majordome l’annonçait. Victoria n’avait nul titre de noblesse, les Etats-Unis ne s’embêtant que bien peu des têtes couronnées, mais dans une autre vie, elle avait dû être de sang noble. Son port altier et sa grâce naturelle accompagnaient le moindre de ses pas et ce fut avec un sourire délicat qu’elle se présenta devant l’autre jeune femme, ne manquant pas de notifier son accoutrement sans rien laisser paraître. Nul contact ne fut donné entre les deux jeunes femmes qui avaient sensiblement le même âge. Cependant, cette étrangère ouvrit la bouche, se munissant de cet accent britannique fort marqué pour mieux se présenter. Anastasia Porter. Victoria fut étonnée de ne jamais avoir eu vent de ce nom auparavant, elles qui semblaient partager bien des choses, hormis leur apparence. Présentant son majordome, Victoria sourit, adressant un regard en coin à Jenson qui avait plissé les yeux, dévisageant l’autre homme alors que celui-ci exécutait une révérence avec un maintien bien plus impressionnant que celui de quiconque en ces terres. « Je suis en effet, Madame Stanford, mais je pense pouvoir dire que vous pouvez m’appeler Victoria, mademoiselle. Soyez tous deux les bienvenus. » Remerciant son hôtesse, Anastasia s’attira immédiatement la sympathie naturelle de la maîtresse de maison. Avec un retard empli de douceur, elle finit par reporter son attention sur son propre majordome. « Jenson ? Sauriez-vous conduire monsieur Stuart auprès des autres membres du personnel afin qu’il puisse être reçu avec une hospitalité digne de notre demeure ? Je vous prierais également de faire monter le thé et les collations dans le petit salon bleu. » Elle n’avait pas besoin de lui dans l’immédiat et elle était certaine que, de Majordome à majordome, les deux sauraient échanger sur leurs maîtresses respectives. N’apprenait-on pas tant de choses à l’aide du personnel d’une maison et de leur langue bien pendue ? Jenson acquiesça alors que Victoria se tourna vers l’autre demoiselle, lui indiquant une porte à leur côté. « Venez donc, je vous en prie. »

Prenant le pas, elle guida la brune jusqu’au fameux salon de taille plus que raisonnable, orné d’une tapisserie fleurie de bleu. Désignant le sofa, Victoria prit place dans celui qui se trouvait en face, lissant avec soin le tissu de sa jupe avant de reprendre. « Je vous dois des excuses, me semble-t-il. Rares sont les fois où il m’arrive d’agir avec si peu de convenances et tant de spontanéité, mais il me semblait important de vous rencontrer… Surtout après avoir pu entendre quelques mots de votre conversation, ce matin. » Levant une main en gage de reddition, elle sourit doucement. « Nulle n’était mon intention de me faire témoin de votre discussion qui, je dois l’avouer, était en plus partagée dans l’intimité d’une dame avec son serviteur, mais je crains qu’elle n’ait pris place aux côtés de la diligence stationnée dans laquelle j’attendais le retour de Louisa, dont vous avez pu faire connaissance. Vraiment, cette curiosité est inexcusable et je ne pourrais vous blâmer si vous décidez de m’en tenir rigueur. »


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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyLun 23 Jan - 12:38

La voix de Victoria était du miel pour les oreilles d'Anastasia et surtout d'Oward. Ce dernier se prenait de rêverie de remplacer la diablesse qui lui servait de maîtresse par ce petit ange descendu des escaliers menant au paradis. Il suivait ensuite prestement le domestique dont il notait rien qu'à son regard de grands manquement à l'étiquette britannique mais dont il se gardait bien de commenter. Ah Dieu, si seulement il pouvait reprendre un peu le commandement d'une équipée de serviteurs. Il devait se l'avouer ces journées à vociférer et à presque s'ulcérer face à l'incompétence de ses subordonnés commençait presque à lui manquer.

Même dans la démarche les deux jeunes femmes, bien qu'issus du même milieu social, restaient opposées. Là où Victoria semblait flotter gracieusement avec sa robe l'on entendait clairement les talons des bottes d'Anastasia. Le regard de la jeune héritière se posait partout. Il y avait un mélange assez subtile entre la mode britannique et un côté plus rural propre à l'Amérique. C'était diffus mais à la fois dépaysant et la vue du petit salon bleu finissait de parfaire le tout. Elles s'installaient enfin, l'une en face de l'autre, la table basse pour l'instant vide, en guise de frontière entre elles deux. Adviendrait-il un jour où elles seraient assises l'une en face de l'autre ? L'énoncé de Victoria faisait blémir son vis à vis. De quelle conversation avait-elle perçu les dire ? Pas celui du mariage dans la colonie d'Hong-Kong ou de sa fuite éperdue contre ses responsabilités ; conversation tenues lors de leur entrée dans le magasin général de Crimson Town. Ou alors était ce leur débat en sortie ?

Il fallait en avoir le cœur net et tenter de noyer le poisson pour un temps. Ainsi, alors qu'un ange passait, l'on venait servir le thé, accompagné de petits biscuits secs, dans une adorable porcelaine. Tout cela laissait amplement le temps à Ana de préparer ses mots et de s'humecter des lèvres désespérément sèches. "Tout d'abord," démarrait-elle en préambule pour ensuite éclaircir délicatement sa voix. "Je tenais à vous remercier encore une fois pour votre invitation et la chaleur de votre hospitalité, madame Stanford. Je peux vous appeler Victoria ? Va pour Victoria." Le naturel cavalier revenait au galop et ainsi elle s'élançait. "Quoique vous ayez pu entendre dans votre calèche c'est malheureusement la stricte vérité à propos de mes intentions." Sujet vague pour ensuite enchaîner sur la précision. "Il faut dire que je débat d'énormément de choses avec Oward. Pour un majordome ce dernier est particulièrement perspicace et vif d'esprit. Malheureusement je ne sais laquelle de nos conversation vous avez pu involontairement écouter. Ainsi je vais supposer qu'il s'agisse de la moins honteuse de toutes et de celles qui ne portent pas sur de quelconques affaires matrimoniales ou sur se qu'attendent les gens d'une femme de ma stature." Elle croisait les jambes et reposait son dos contre le dossier du sofa, la tasse toujours entre ses mains. La droite tenant la hanse, la gauche soutenant délicatement la coupelle. Son sourire polisson ne quittant toujours pas ses lèvres soulignant l'éclat dans son regard. "De fait, je vais en conclure que vous avez entendu le fait que j'aspire à y ouvrir une école ici bas, à Crimson Town. C'est effectivement une idée qui m'a traversé l'esprit. A dire vrai, et pour être tout à fait honnête envers vous, j'aspirais au départ en user comme d'une pirouette pour avoir la paix. Mais là..." Elle reprenait le temps de boire une gorgée, d'apprécier le parfum du thé ainsi que ses qualités gustative. "Voilà que vous me convoquez pour sans doute en parler. J'imagine que c'est une aspiration que vous avez également. N'est ce pas ? Ca me prend de court ainsi je serai franche envers vous : On démarre quand ?"

Un sourire en coin mêlé d'un léger gloussement et d'un clin d'oeil, voilà qu'Anastasia faisait tapis d'entrée de jeu sans réellement savoir les intentions de son interlocutrice. Au fond elle adorait ça naviguer à vu avec les gens.


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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyDim 5 Fév - 0:59


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Elle espérait forcément ne pas avoir outré la jeune femme qui lui faisait face en lui dévoilant avec tant de franchise l’audace dont elle avait su faire preuve en écoutant une conversation qui ne lui était guère destinée. Fort heureusement pour elle, on apporta le service à thé et la boisson chaude fut versée dans les deux tasses, laissant à la brunette le temps de digérer les informations que l’épouse du gouverneur venait de lui transmettre. Ce ne fut que lorsque la porte se referma que mademoiselle porter osa enfin prendre la parole, répondant à son hôtesse.

Elle se montra polie, la remerciant à nouveau pour cette invitation, chose à laquelle Victoria répondit par un léger hochement de tête. A vrai dire, aurait-elle su qu’une jeune demoiselle aussi bien éduquée se trouvait dans les environs, elle aurait certainement pris la peine de l’inviter à converser autour d’un thé à bien d’autres occasions bien que… Il semblait évident que l’exercice demandait à son vis-à-vis quelques efforts. Je peux vous appeler Victoria ? Ces manières directes en témoignait et pourtant, sans même laisser le choix à l’aînée des deux femmes, elle statua la chose, forçant la maîtresse de maison à pincer légèrement les lèvres pour retenir un rire pourtant bien naturel. L’audace débordante qui émanait de ce corps l’inspirait autant qu’elle l’intimidait. Il semblait à Victoria ne pas être seulement capable d’agir avec tant de légèreté que le faisait l’Anglaise.

Malheureusement ? Haussant les sourcils, elle cilla un instant, essayant de comprendre en quoi les projets de la demoiselle pour la ville en devenir qu’était Crimson pouvait être malheureux. Venant étoffer son propos, la blonde sembla commencer à comprendre, ses pensées étant confirmées à l’instant même où la demoiselle souligna qu’elle n’avait pas idée de la conversation que Victoria avait pu entendre. Ainsi, je vais supposer qu’il s’agisse de la moins honteuse de toutes. Cette fois-ci, il lui fut difficile de retenir un léger éclat de rire qu’elle vint tenter d’étouffer d’une main placée devant ses lèvres, exclamation lui échappant bien malgré ses efforts, bien rapidement transformée en toussotement, comme un hoquet impromptu étant venu se loger dans la conversation. Achevant de dissimuler son trouble en se saisissant de sa tasse de thé, elle écouta la fin de cette partie en prenant une gorgée brûlante tout en reposant ses yeux clairs sur cet énergumène des plus fascinants.

J’aspire à ouvrir une école. Oui. Voilà. C’était bien de cela que Victoria souhaitait s’entretenir avec la brune et son regard, de fait, s’aiguisa légèrement, comme un oiseau trouvant enfin sa proie. D’abord songée comme une farce pour mieux s’offrir la paix, elle percevait également le potentiel de cette entreprise et l’intérêt que portait visiblement la femme du gouverneur au projet ne faisait que la motiver davantage. Hochant la tête quand elle supposa les aspirations qu’elle pouvait avoir, Victoria n'hésita décidément plus à rire quand, d’un aplomb magnifique, la jeune femme lui demanda quand commenceraient-elles ? Reposant tasse et soucoupe sur la table dans un tintement de porcelaine, la future mère pencha légèrement la tête, dévisageant légèrement l’autre jeune femme. « Vous êtes… Particulièrement étonnante, mademoiselle Porter. Puis-je vous demander à quoi avez-vous voué votre vie jusqu’à présent ? Vous semblez bien jeune et pourtant, je lis en vous une confiance que l’on obtient qu’à force d’épreuves, chose que je ne peux guère vanter d’avoir eu dans mon propre parcours… » C’était un regret, en effet, la nostalgie la gagnant. Ses seuls mérites jusqu’alors avaient été d’avoir organisé bon nombre d’événements mondains à la gloire du nom qu’elle portait depuis ses Noces et d’avoir su se tenir au bras d’un homme suffisamment ambitieux. Voilà pourquoi ce projet d’école la poussait à quelques envies, à un désir plus profond d’affirmation.

Soupirant légèrement, liant ses mains sur ses cuisses drapées, elle posa un sourire délicat sur ses lèvres avant de poursuivre. « Vous comprendrez que nous nous aventurons toutes deux dans des mers inconnues… Je n’ai encore jamais mené de front un tel projet et pourtant, je pense qu’il s’agit là de quelque chose qu’il me tient également à cœur d’offrir à Crimson… Mon époux n’a pas encore eu vent de ces ambitions que je nourris et je l’informerai de la chose une fois que le projet pourra être suffisamment viable pour lui être présenté. Je ne souhaite pas le voir s’emparer de la chose pour simplement me combler, voyez-vous ? » Elle souriait avec une tendresse certaine. Peut être que la brune face à elle ne comprendrait pas, mais c’était d’une grande importance pour elle. « Bien… J’imagine qu’en premier lieu, un financement sera nécessaire ? Je m’occupe de cela, si cela vous convient. Il va nous falloir trouver un emplacement pour qu’un tel bâtiment puisse prendre place… J’ignore combien d’enfants se trouvent également en ville, peut-être est-ce une information que je pourrais m’occuper de traiter ? A moins que vous ne souhaitiez mener l’enquête vous-même auprès des locaux ? »


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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyMar 14 Fév - 11:46

La conversation amusait de plus en plus Anastasia qui, par son audace parvenait à briser la glace comme un navire explorant les pôles. Naviguer à vue, ne pas craindre de se faire percer par un iceberg, ignorer totalement vers quoi on se dirige. Bref, ça finissait par être toute sa vie et elle adorait ça. Elle écarquillait des yeux ronds comme des billes à l'évocation du parcours possible d'Ana' ainsi il était temps de jouer d'un peu de bagou pour offrir la version la plus méliorative de sa totale incompétence en bonne ingénue téméraire qu'elle est.

"Pour être tout à fait honnête avec vous, Victoria, elle trempait les lèvres dans son thé pour les humecter et profiter du goût quelques instants. Mais également pour accentuer le semblant de suspense qu'elle veut instaurer. Mon parcours n'est pas très folichon je dois bien l'avouer. J'ai vécu recluse une bonne partie de mon enfance et de mon adolescence dans le manoir sur les côtes. Mon seul horizon intellectuel était ma perceptrice et les ouvrages de femmes qu'elle parvenait à m'amener sous le manteau. Comme par exemple Jeanne Barret. Une française du siècle dernier qui s'était grimée en homme pour faire un tour du monde en bateau. Ou bien l'archéologue Hester Stanhope, elle aussi déguisée en homme, elle a mené des fouilles archéologiques en Palestine ! Non mais vous vous rendez compte de l'audace de ces femmes ?!" Ses paroles transpirait une passion, voir même une sorte d'esprit combattif. Comme si ces femmes étaient pour elle des modèles à suivre. "Mais véritablement je suis là car j'aspire à faire la même chose que cette femme anonyme dans un livre de voyage intitulé The Englishwoman in America". Sauf que moi, elle relevait son petit nez volontaire, arquant un sourire bouffi d'une confiance abrupte. "Je compte bien creuser mon trou ici
plus longtemps qu'une simple villégiature vers de la famille. En sommes, pour conclure, nos parcours ne sont pas si différent l'un de l'autre, ma chère. Le point de divergence fut sans doute la rencontre qui a bouleversé la mienne."
Elle se penchait en avant pour récupérer non pas un petit mais trois, les calant entre les phalanges de ses doigts. Elle croquait, songeuse, dans celui logé entre son index et son majeur. "Et également le fait que je suis ici sans l'approbation parentale, ni de quiconque d'ailleurs. Mais ceci n'est qu'un détail qu'on peut aisément balayer d'un revers de la main ; N'est ce pas ?" Elle soulevait un sourcil, croisait les jambes pour reposer ses avant bras sur un genou.

Venait enfin le sujet de l'école. Il était temps de parler de manière plus prosaïque et professionnelle. Exercice ô combien difficile pour Anastasia mais elle faisait l'effort d'écouter sagement, notant quelques petites objections, mais aussi des propositions et des ajouts. "Je ne souhaite pas le voir s’emparer de la chose pour simplement me combler, voyez-vous ?" Disait Victoria se à quoi Anastasia, d'un geste vif de sa main équipée d'encore des biscuits répondait de manière directe. "Pas de mari. Nous sommes bien d'accord. Il s'agit là de Notre projet et nous, simples femmes à leurs yeux, nous le mènerons à bien et à son terme." Ses mots se durcissait à mesure qu'ils étaient évoqués. On pouvait presque imaginer une femme politique, tant et si bien qu'également sa main se refermait et qu'aux mots "mèneront à bien" et "à son terme", elle agitait rudement l'index pour appuyer ses dires avec conviction et dureté. Soudainement elle avait une nouvelle envie. C'était de faire comme sa perceptrice et d'offrir à Victoria ces idées nouvelles qu'une femme peut être autre chose qu'un vulgaire ventre, qu'une plante en pot qu'on affichait ostensiblement à ses pairs. Le tout en disant de manière plus distinguée "vous voyez ma femme ? Elle est belle ma femme, hein ?" . Dans sa réflexion elle avait cessé d'écouter Victoria. Toutefois, elle offrait à cette dernière la plus belle démonstration de mauvaise élève au monde. Celui d'hocher la tête, régulièrement, et répondre par des onomatopées pour donner l'impression criante qu'elle écoutait. Fort heureusement la question finale l'arrachait à sa rêverie. "Une enquête ? Quelle enquête ? Ah ! Oui ! Elle essayait de se rattraper vaille que vaille aux branches. "Je pense malheureusement qu'il faille ouvrir l'école à plus que des enfants. Voyez vous, j'officie, et l'officier des postes aussi, souvent en guise de scribe. Ecrire les lettres pour quelqu'un, en lire pour d'autre et leur expliquer le contenu. Je vous raconte pas comment l'illétrisme fait des ravages dans le coin, et je ne vous parle pas en ville. Quand j'y étais c'était une ho-rreur. Bref.... Où en étions nous ? Ah oui ! Donc ouvrir à tout le monde et je peux également fournir une partie du financement. J'ai amené beaucoup de liquidité dans mes bagages. On part sur ça ? On part sur ça."


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Victoria Stanford
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent   Les grands esprits se rencontrent EmptyMar 7 Mar - 18:24


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C’était étrange. A la fois, Victoria se sentait plus que jamais à sa place en compagnie de cette étrange jeune femme dont les manières étaient pourtant lisibles à travers un comportement encore très enfantin. Et pourtant, la fraîcheur que dégageait cette personnalité forte l’intimidait, en venant même à penser qu’elle n’était plus celle qui avait proposé cette entrevue et qui menait la danse qu’était cette conversation. Alors oui, elle avait mis en avant l’étonnement que cette jeune personne suscitait en elle, se montrant plus curieuse que les convenances ne l’auraient autorisé à l’être dans un environnement comme San Francisco. On ne demandait pas aux gens ce qu’était leur vie, mais on se devait d’écouter quand ils se mettaient à en parler car c’était d’une importance capitale pour la suite des conversations. Pourtant, laissant des principes de côtés dans une convivialité qui se formait naturellement, elle se montra directe et osa demander à Anastasia quel était son passé.

L’honnêteté était une qualité rare chez les gens de leur monde. La franchise manquait à beaucoup au profit des faux semblants et des sourires de façade épuisants. Ferdinand n’avait jamais eu à la reprendre sur ce point, Victoria jouant à ce jeu des mondanités avec une perfection qui en aurait envié plus d’un et, pourtant, la lassitude la gagnait quand, à travers des lignes plates et si bien tracées, elle devinait les pensées de ceux avec qui elle échangeait des mots. Aussi, quand la brune face à elle déclara vouloir se montrer honnête, elle ne put qu’acquérir l’attention de la future mère entièrement. Evoquant enfance et adolescence morne, l’épouse du Gouverneur aurait volontiers pu la plaindre par principe, car c’est ce qu’aurait certainement voulu la bonne société, mais elle ne le fit guère, se souvenant de sa propre enfance doucement similaire. Une préceptrice, une mère qui prenait garde à son maintien et à sa grâce, soulignant sa beauté et un père douloureusement absent, offrant des cadeaux pour mieux combler cet amour qu’il se refusait de lui donner dans un premier temps, espérant toujours voir le ventre de son épouse s’arrondir pour avoir un fils. Et finalement, se rendant à l’évidence, il avait montré son attention à cette enfant, la chérissant, plaçant sur ses épaules un poids terriblement lourd pour elle.

Ecoutant distraitement Anastasia parler de ses lectures, elle raccrocha quand elle aborda ses aspirations puisées dans un livre de voyage. Je compte bien creuser mon trou ici. Ainsi donc, elle aspirait à s’installer véritablement et Crimson était son port d’attache, désormais. Nos parcours ne son pas si différents. C’était vrai et faux en même temps. La liberté qui était sienne était un renoncement que Victoria avait fait voilà bien des années. Elle mentionna une rencontre qui força Victoria à hausser les sourcils d’une curiosité certaine. Je suis ici sans l’approbation parentale. Les yeux de la maîtresse de maison s’arrondirent devant pareille folie. Balayer ce détail d’un revers de la main ? « Je ne suis guère certaine que notre vision à ce sujet soit… Tout à fait similaire. » Qu’auraient pensé ses propres parents si elle s’était aventurée à l’autre bout du monde sans laisser d’adresse ? Le déshonneur se serait abattu sur elle, accompagné de la déception profonde qu’elle aurait alors représenté. Et pourtant, dans un élan désinvolte, elle enviait terriblement l’audace de cette jeune femme.

Ce projet commun qu’elles avaient était une clé de voute pour l’avenir de Crimson. C’était son rêve à elle, non celui de son époux qui ne tarderait pas à s’approprier l’idée si cette dernière devait être un succès. Elle souhaitait que la surprise soit totale, que la chose soit sienne et qu’elle soit l’unique représentante du couple Stanford à remercier pour cette œuvre charitable. Souriant devant la réponse de la brune, elle appuya ses dires d’un hochement de tête assuré. Oui. Leur projet.

Elaborant une stratégie, elle offrit plusieurs pistes de réflexions autour de ce projet. Souhaitant voir la future enseignante mener une enquête auprès de la population locale pour évaluer les besoins en terme d’enseignement, elle sembla la prendre de court. D’ailleurs, elle eut quelques propos qui surprirent Victoria et lui fit réaliser un peu plus le clivage qui existait entre elle et les autres. Jamais elle ne s’était posé la question de l’apprentissage des adultes. Jamais elle n’avait pensé qu’il serait utile d’instruire les aïeux et pourtant… Pourtant, les remarques de Ferdinand concernant le manque cruel de culture des locaux était une réflexion qui se replaça dans sa mémoire. Illettrisme. Soupirant doucement, la mine soucieuse, elle s’inquiéta de ces pauvres gens qui semblaient alors n’avoir que peu de chance dans leur futur. On part sur ça ? Semblant conclure un accord avec elle-même, Victoria leva la main. « Les fonds monétaires ne doivent pas être un problème et je tiens à participer à plus de la moitié de cela. C’est une évidence pour moi. Pour autant, nulle reconnaissance ne sera exigée me concernant, je veux seulement que les futurs enfants de cette ville puissent accéder à une éducation mieux encadrée… Et que l’on puisse rattraper les choses de façon correcte avec ceux déjà présents. » Machinalement, elle avait posé une main sur son ventre avant de prendre conscience de son geste, l’ôtant hâtivement, la réorientant sur sa tasse de thé, ses doigts se refermant sur l’anse pour mieux la porter à ses lippes. Buvant une gorgée, reprenant le fil de ses pensées, elle finit par hocher la tête. « Mais je crois pouvoir affirmer que nous sommes en effet d’accord. Les futurs étudiants de cette école pourront se réjouir d’avoir un professeur aussi dynamique et investi que vous. Votre soif d’exploration est un atout véritable qui saura certainement faire naître la curiosité en chacun d’entre eux. Les vocations pourront alors émerger et je n’ai nul doute à penser qu’ils sauront voir plus grand que ce à quoi on les destinait. » Parce que c’était cela qu’elle espérait, pour tous. La tristesse du paysage rougeoyant de Crimson méritait bien que quelques âmes sachent s’en éloigner pour mieux faire part au monde de leur grande intelligence dissimulée et mal considérée. « Afin de ne pas informer mon époux de nos projets, malgré les visites récurrentes qui s’imposent entre nous, m’accorderez-vous le droit de lui suggérer que votre venue est là pour m’assurer une compagnie digne de ce nom ? Je crois qu’il aspire à me voir davantage accompagnée à l’avenir, ma solitude est un fardeau que j’ai cessé de dissimuler, mais si mon esprit est bien nourri par nos projets, peut être la morosité de cette situation saura se faire oublier ? »


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