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 gold will cause your loss

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Tallulah
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MessageSujet: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyDim 16 Oct - 17:43


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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyJeu 20 Oct - 19:36

...



L’hiver s’annonçait doucement et je me sentais dans l’obligation d’anticiper cette saison rude. Des générations entières de nos ancêtres nous avaient enseigné la manière la plus pure et respectueuse de survivre en milieu hostile, mais eux n’avaient pas connu l’arrivée des colons. Ils n’avaient pas connu l’éloignement des animaux sauvages, qui voulaient éviter les visages pâles et leur arme bruyante, effrayante et douloureuse lorsque la balle déchirait leur chair. Plus les années passaient et plus il devenait compliqué d’espérer une chasse correcte. Certaines des bêtes les plus prisées se trouvaient de l’autre côté du territoire miwok, nous empêchant de mettre la main dessus, tels que les bisons. Ma tribu n’avait pas assez de peaux pour les mois à venir, les dernières avaient été vendues à Mr. Seagraves pour favoriser le stock de nourriture.

Des compromis… toujours que des compromis.

Aujourd’hui n’avait pas fait exception, et je rentrais exténuée, d’une chasse peu fructueuse. Les corps sans vie de plusieurs chiens de prairie pendaient sur les côtés de ma selle, rattachés à des nœuds négligés. Mais comment quelques petits mammifères allaient remplir les ventres affamés des plus gourmands ? Notre peuple connaissait bien la famine et dès le plus jeune âge, nous apprenions la modération, le partage. Néanmoins les premières conséquences d’une faim jamais satisfaite se voyaient de plus en plus sur les corps des tolowas. Il était inutile de demander une aide saisonnière à nos voisins miwok, ceux-ci refusant catégoriquement de balayer les différends passés. Quant à demander de l’aide à la ville la plus proche, Crimson Town… Je ne savais pas quoi en penser. Si leur avoir simplement prêter main forte durant l’épidémie avait bousillé notre traité de paix avec le chef miwok, quelle sera leur réaction si nous nous “abaissons” à quémander ? Une déclaration de guerre pour mettre un terme à la honte qu’on leur infligeait ?

Ma réflexion prit cependant fin lorsque le bruit distinctif de branches écrasées se fit entendre. Mes pas s'arrêtaient nets, tandis que mon cheval suivit le mouvement sans se poser de trop de questions. C'était simple, pour lui ; je le guidais, il m'emmenait, me suivait, m'aidait. Lentement, ma main passa par dessus mon épaule, cherchant le contact froid mais rassurant d'une flèche. J'avais beau être sur les terres de mon père, cela n'écartait aucun danger. Les blancs ne respectaient pas nos limites de territoire ; ils se pensaient loin devant ces règles établies depuis très, très longtemps...
La découverte d'une silhouette masculine qui n'avait rien d'un natif, de par sa couleur de peau et ses vêtements, me fit songer qu'on devait peut-être souligner à nouveau le détail des délimitations. On n'empiétait pas sur leur ville et leur alentour, pourquoi s'acharnaient-ils ?

Vous êtes sur le territoire des tolowa, dis-je d'une voix assurée, tandis que mon arc était bandé, visant le dos de l'inconnu. Vous n'avez rien à faire ici. Je n'allais pas tirer, sauf s'il se montrait hostile, comme la plupart de son peuple. C'était une façon grossière de tenter de le dissuader à trainer dans les parages. Vous avez de la chance d'être tombé sur moi, si cela avait été un guerrier de ma tribu, il ne se serait pas montré aussi conciliant. Mon anglais était très bon, grâce à Clarence, vu comme un vieux fou la plupart du temps. Il avait vécu quelques années avec nous, avant de repartir vers la civilisation moderne. Toujours armée et prête à détendre la corde, je m'avançais vers lui, restant à distance raisonnable. Je cherchais à voir son visage ainsi que l'ombre d'un revolver.

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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMer 26 Oct - 11:54

L'automne soufflait ses derniers feux. Dans ce monde qu'il ne connaissait pas, Faolan s'émerveillait des rouges, ocres et sables s'étendant devant lui, zebré des aiguilles sombres des épicéas aux troncs immenses, tour de babel végétales que l'innocence permettait de s'élever droit vers le ciel. La faune, la flore, tout lui était étranger, ici, bien plus que ne l'avaient été les grandes citées civilisées de la côte est, anglicisées malgré elles par l'implantation massive de ce que l'Angleterre pouvait faire de plus misérable et désespéré.

Ici, pas de ghettos, pas de clans. Des hommes et des femmes appelés par l'aventure et le désir de se réaliser eux-même, regroupés autour d'une forge, d'une foi, d'un cours d'eau. Ou d'une mine. Il y avait été plusieurs fois à présent. Plus que l'or en lui-même, il aimait chercher. L'exaltation de ne pas savoir si son temps serait fructueux ou non. Le frisson du joueur. Si parier avec une autre créature du Seigneur était un péché, certainement cela ne l'était pas de se confronter à ses créations sans âme ni conscience, n'est ce pas ? Il n'en était pas fondamentalement certain mais, à défaut de pouvoir en discuter avec un homme d'église, il se gardait bien de se poser la question.

Aujourd'hui, la récolte avait été fructueuse. Moins que lorsqu'il avait rencontré Miss Sandford, certes, mais assez pour qu'il puisse jouer avec l'idée de monter ce nouveau petit caillou en pendentif.

Pas pressé (son cabinet médical était encore en réparation donc il ne pouvait pas pratiquer), il avait laissé Lonan le conduire au gré des buissons tendre qui attiraient l'équidé. Il respirait tranquillement, s'enivrant d'odeurs et de souvenirs nouveaux. Il aimait bien l'endroit. La ville, encore en devenir, recelait des milliers de promesses. Tout était à faire. Il avait l'impression d'être utile. D'avoir la chance d'assister, de participer, à l'envol d'une communauté. Elle pouvait s'étendre, se renforcer, fleurir et devenir LA ville de Californie. Elle pouvait éclore, se faner, et terminer fantôme. Rien n'était écrit. Rien n'était déterminé par la naissance, le titre, les lois. On pouvait encore avoir une influence sur...

Une voix féminine le sortit de sa rêverie. L'accent lui était inconnu. Le timbre également. Il regarda derrière lui pour se retrouver face à une peau-rouge.

La première vraie peau-rouge de sa vie. Ceux civilisés de Boston ne comptaient pas. Il leva ses deux mains gantées, bien ouvertes pour montrer qu'il venait en paix. Elle parlait bien anglais. Preuve qu'ils n'étaient pas si sauvages que certains le laissaient entendre. Ou bien que l'anglais était une langue de sauvage. L'idée le fit sourire sans aucune moquerie, d'une simple joie. Du bout du doigt, il fit tomber son chapeau pour montrer son visage. Puis, sans geste brusque, il se retourna sur sa selle. Lonan mangeait. Il était assez bon cavalier pour se permettre ce genre de facéties. Son revolver pendait du côté droit et l'écharpe vide de son bras droit devant lui. Il oubliait sans cesse cette stupide épaule.

"Oh. Veuillez m'en excuser. Je n'avais pas conscience d'empiéter sur vos terres, Mademoiselle." Il ne cherchait pas à la détailler, malgré la curiosité qui brûlait dans ses yeux clairs. "Pourriez-vous, s'il vous plait, m'indiquer comment en sortir ?" Autant ne pas faire de vague tout de suite. "Et me dire s'il m'est possible de baisser les bras. Mon épaule est encore douloureuse." Il ne bluffait pas. Il en tremblait presque. Juste un peu.
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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyJeu 27 Oct - 22:18

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Au son de ma voix, l’inconnu s’était arrêté. J’imaginais que son corps avait pu être traversé par ce même choc électrique, vous parcourant l’échine lorsque la surprise vous saisissait. Alors qu’il me fit face après une habilité surprenante, révélant ainsi son visage et son arme, je fronçais des sourcils en prenant la peine de l’écouter parler. Les mots étaient puissants, et les tribus le savaient bien ; autant que les actes, la parole d’un homme bon valait plus que de l’or. A combien se mesurait la sienne ? Ma flèche visant toujours l’espace entre les deux yeux de l’étranger, je m’attardais sur son regard. De la bienveillance en émanait, mais hors de question de baisser la garde si prématurément.

Es-tu comme la fourmi qui ne s’inquiète jamais des situations dans laquelle elle s’embourbe ? questionnais-je de façon rhétorique, en le tutoyant tout naturellement. Le vouvoiement ne faisait pas parti de ma culture et j’avais du mal à imprégner cette coutume qu’était la leur. Clarence m’avait expliqué que le vouvoiement était un signe de respect, mais j’en avais vu des hommes et des femmes s’entretuer malgré ce signe “de respect”. Chez nous, excepté notre chaman, tous étions sur une même ligne face au regard aiguisé de l’aigle. Comme elle, tu démontres une étonnante… confiance en certaine situation, comme si la providence des esprits allaient te guider. Un peu comme maintenant., soulignais-je en désignant mon arc du menton, qui le tenait toujours en joue. Il me parla de son bras endolori, que je finis par observer, comme pour chercher un signe apparent qui confirmerait sa requête. Un faible tremblement m’apparut en effet, allant chercher cette empathie au fond de moi qui causera certainement ma perte un beau jour de printemps. Je baisserai mon arc lorsque tu descendras de ton cheval, et que ton arme te sera hors d’atteinte, répondis-je simplement. Je ne doutais pas qu’il se plierait à ma demande, la pointe de ma flèche étant sans doute très convainquante.

Je n’attendis pas que la semelle de sa botte ne frôle le sol terreux de notre territoire pour rengainer. Dans la sacoche qui pendait à ma ceinture, j’en sortis un morceau de carotte frais, avant de m’avancer vers son étalon. Tous les chevaux en sont friands, expliquais-je en tendant le légume sous la gueule de l’animal. Je n’apprenais sans doute rien à son cavalier, à qui je ne ferais cependant pas l’affront de caresser le mustang. Étrangement, chez les visages pâles, il était très mal vu de toucher le cheval d’autrui. En glissant mon regard dans la direction de l’étranger, je repris l’étalage de mes interrogations. Tu es qui, pour ton peuple ? Tu es quelqu’un d’important ? Mon accent me trahissait mais je me faisais très bien comprendre. Pourquoi est-ce que tu t’es rendu jusqu’ici ? Sa question concernant la direction à prendre pour détaler aussi vite qu’il était venu resta en suspend, j’avais décidé de ne pas y répondre tout de suite. Même si je ne les comprenais pas toujours dans leur action et leur décision, j’appréciais en savoir davantage. Père n’aimait pas cela et malgré ses nombreuses tentatives pour m’empêcher de m’approcher de trop près, ses échecs se suivirent l’un à la suite de l’autre.

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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyJeu 3 Nov - 14:15

La fourmi. Cela le fit sourire à nouveau. On l'avait plus souvent comparé à la cigale, léger et chantant, qu'à la fourmi, laborieuse et obstinée, quand bien même il l'était lui aussi. Pour son frère, pour son père, il ne l'était jamais assez et, comme il aimait passionnément son métier, comme soigner l'autre était une partie de ce qu'il était au plus profond, lui-même ne le voyait pas comme un travail. Il lisait tout ce qui lui tombait sous la main parce qu'il aimait apprendre. Il s'acharnait sur ses remèdes parce qu'il aimait surmonter les obstacles et utiliser l'intelligence que Dieu lui avait offerte pour résoudre les puzzle que Dieu lui proposait.

La jeune femme n'attendait pas de réponse. Il ne lui en fournit aucune, écoutant simplement ces phrasés si différents de ce qu'auraient pu dire un cow-boy ou même une dame dans la même situation. Elle semblait curieuse. Déterminée à le comprendre. Alors qu'il savait simplement qu'il n'y avait pas grand risque. Si elle avait voulu le tuer, elle l'aurait fait sans se dévoiler, quand il était encore dans ses rêveries. Comme elle l'avait interpelé, elle cherchait une issue pacifique. Et comme il n'avait pas l'intention de poser problème, il n'avait pas de raison d'avoir peur. Quelle que soit l'arme qu'on pointait sur lui.

La guerre l'avait, il fallait l'avouer, beaucoup insensibilisé à ce genre de menace. Il était dans la main du Seigneur et de lui seul viendrait sa défaite. Il hocha la tête, bougeant toujours sans mouvement brusque et sautant à bas de sa monture. surpris par l'allégement soudain, Lonan broncha un peu avant de s'intéresser à nouveau à une touffe d'herbe qui le narguait, sous un cactus. Une carotte, plus savoureuse encore et nettement moins difficile à attraper lui fut tendue. Il la pinça délicatement entre ses longues lèvres et la croqua avec délice, sa queue rythmant le plaisir qu'il avait à savourer le légume.

Faolan avait baissé les bras, remis son chapeau correctement et glissé le membre blessé dans son écharpe. Lui aussi suivait l'indigène des yeux. Elle avait des mouvements souples, d'une beauté sauvage qu'il trouvait fascinante. Et pas de corset. C'était quand même plus joli, des formes qui pouvaient bouger.

"Je suis un médecin. Je soigne les gens. Je ne sais pas si ça me rend important. Un peu je crois, mais ce n'est pas forcément justifié. Après tout, sans le laboureur, médecin ou non, je n'aurais rien à manger."

Peut-être s'enquiait-elle de sa valeur pour le prendre en otage. Auquel cas, elle serait déçue. Personne n'allait s'ennuyer à payer pour lui. Il ne lui mentait pourtant pas. Il pensait chaque mot qu'il disait.

"Je ne suis pas arrivé en ville il y a très longtemps. Je ne connais pas votre pays et ses paysages. Je voulais voir, simplement, ces décors si différents de chez moi. Chez moi, ce n'est pas le désert. Nos pelouses sont plus foncées et les herbes bien moins hautes, fauchées par le vent. Le monde est gris, bleu, vert et blanc alors que le votre est jaune, rouge et brun... c'est très onirique."
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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptySam 5 Nov - 23:29

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Dans le regard de l’homme blanc, Tallulah pouvait voir qu’il la détaillait autant qu’elle-même l’analysait. C’était un échange visuel et silencieux qui informait déjà, d’une certaine façon, qu’il n’était pas l’un des plus stupides et irresponsables de son peuple. Elle en avait cotoyé des idiots qui pensaient pouvoir dégainer plus vite qu’elle ne pouvait décocher, à leur plus grand regret, ils l’avaient sous-estimée. Mais alors que l’amérindienne l’écouta répondre à ces interrogations, elle entendit ce mot presque magique à ses tympans, celui de médecin. Naturellement, elle baissa son arc, avant de simplement le mettre dans le sac transporté par son cheval. Chez les tolowas, les guérisseurs étaient précieux, peut-être au même niveau que le Chef lui-même. Elle ne ferait jamais l’affront de blesser, voire tuer, un homme qui soignait.

Chez nous, les guérisseurs sont très importants, expliqua-t-elle simplement. On les protège au péril de nos vies, car ils ont un don qui vaut tous les sacrifices. La fille du chef s’approcha alors davantage de cet inconnu, qui lui paraissait maintenant bien moins menaçant depuis qu’elle en savait un peu plus sur lui. Sa vocation, son regard doux, sa voix calme, tout cela était des détails qui rassuraient.

Les décors, ici, sont différents car nous ne cherchons pas à posséder la nature, dit Tallulah sans masquer l’air espiègle qui s’afficha sur son visage. Ses paroles directes et véridiques devaient être dites, avec la meilleure volonté du monde à tenter de faire passer un message. Vous, vous la détruisez, et maintenant que vos haches n’ont plus rien à abattre, vous arrivez sur nos terres. Cela ne sonnait pas comme un reproche, Tallulah était sereine, alors qu’elle parlait. Son coeur n’était pas empli de cette haine dévorante car elle pensait au fond d’elle que les choses pouvaient s’améliorer. Et je ne comprends pas "onirique", qu'est-ce que c'est ? Clarence ne m'a pas appris ça. La jeune femme, qui se tenait debout face au médecin, attrapa de ses fines mains le bras blessé. Laisse-moi regarder, fit la brune en se penchant légèrement au-dessus, écartant l’écharpe pour une meilleure visibilité. Pourquoi était-il si mal en point, personne ne s’occupait de lui ? J’ai quelque chose qui peut te soulager. Elle lui fit signe de s’asseoir et attrapa une sacoche à sa ceinture. En s’accroupissant aux côtés de l’homme blanc, Tallulah ouvrit l’enveloppe en cuir pour laisser découvrir une pommade, un cataplasme qui faisait des merveilles sur les plaies ouvertes et bien d’autres maux. Fait avec du piment de cayenne, dit-elle en agitant doucement le remède, ça vient de notre chamane.

La native connaissait bien la réticence des colons à s’essayer aux bienfaits pourtant prouvés de son peuple, mais elle ne risquait rien à le lui proposer.

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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMar 15 Nov - 15:07

L'arc fut rangé avec un naturel impressionnant, de ceux qui étaient une extension du bras. Pour avoir trimballé un fusil, le médecin savait qu'il n'était pas si facile de glisser quelque chose de long et solide dans son dos. Elle semblait très entraînée et cela lui posait mille questions. On disait que les autochtones, même les femmes portant enfant, vous scalpaient pour un regard de travers. Il ne prêtait pas beaucoup de foi à ces racontars. Les humains en général n'étaient pas violents par principes. Là, il devait revoir son jugement. Clairement, leurs femmes étaient entraînées au combat ou, à tout le moins, à porter des armes. Lorsqu'elle reconnut sa "valeur", il hocha simplement la tête.

"Je pense que chaque personne vient sur cette terre avec un certain nombre de talents précieux. Si je respecte ceux qui ont décidé de cultiver ce talent par le travail et la connaissance, je ne pense pas que certains aient une valeur intrinsèque plus grande qu'un autre. Il s'agit surtout de décider ou non d'utiliser ce qu'on a pour le bien de la communauté ou de le gâcher pour son bien égoïste. C'est ça qui définit les hommes. Pas le don." Il le pensait sincèrement. Né noble, élevé par des prêtres puis une famille qui ne voulait pas de lui avant d'étudier dans la bourgeoisie, il avait côtoyé toutes les franges de la société ou presque et savait que, derrière les manières et les habits, tous étaient fait de la même façon. Avec des humeurs, des maladies, des maux à soulager. Il respectait les fonctions, oui. Il était assez intelligent pour faire les courbettes qu'il fallait devant les rares qu'il se devait de saluer, parce que c'était un devoir social mais, au fond, il était méritocrate et s'en cachait rarement.

"Onirique c'est...qui appartient au rêve. Au-delà de la conscientisa...au-delà de ce qu'on sait voir ou non. Un paysage onirique est un paysage étrange, familier sans l'être. Comme un rêve peut représenter quelque chose sans vraiment le montrer." Il s'efforça de parler avec des mots simples, comme ceux que ce Clarence pourrait connaitre. Il oubliait souvent le peu de vocabulaire des américains. "Mon pays n'a pas été détruit à la hache. Il y a peu d'arbres parce que la terre n'est pas profonde. La pierre grise affleure un peu partout sous une herbe courbée par les vents. Les anglais détruisent tout pour reconstruire leur idée de la nature sauvage mais nous ne sommes pas comme eux. Comme, je suppose, vous trouvez que chaque tribu est fondamentalement différente, nous avons plusieurs origines, nous aussi."

Il s'assit alors, curieux de voir ce qu'elle pouvait lui proposer. Il doutait que la médecine des sauvages ait une quelconque efficacité sur les blessures encore fraiches de son épaule. Un boulet de canon était tombé non loin, son souffle et ses débris meurtrissant l'épaule tournée pour protéger le visage d'un patient. Surtout avec du piment. Certes, les marins en prenaient contre le scorbut - lui trouvait qu'on avait un meilleur résultat avec le citron ou les oranges - et cela pouvait remplacer le poivre dans certaines classes mais ce n'était vraiment pas répandu. Et il n'avait jamais entendu parler de piment qui ne soit pas ingéré. Cependant... il enleva sa chemise, révélant l'état réel de ses meurtrissures.

"Si vous le désirez et que cela ne vous manquera pas, je vous en remercie. La médecine de mon pays n'a rien qui permette d'accélérer la réparation des chairs. Vous mettez ceci sur vos blessures ? Fermées ou ouvertes ? Vous savez comment elle est faite ?"
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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMar 22 Nov - 14:09

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Tallulah n’était pas sûre de comprendre chaque mot prononcé par le guérisseur, mais le message global était très clair. Il respectait chaque vie sur la terre mère et pour cela, elle lui vouait d’ors et déjà un profond respect également. Qu’elle le revoit ou non, une chose était certaine, la native se comporterait envers lui comme elle le ferait avec les guérisseurs de sa tribu. Tu aurais fait un très bon tolowa, dit-elle avec un sourire à peine dissimulé. Moi je n’ai pas encore découvert mes talents. Chez nous, ça peut se révéler très tôt comme pour nos chamans, ou très tard. Peut-être jamais. Et si cela n’était jamais, alors le coeur du tolowa pouvait être pris dans un étau de solitude infinie. Ce n’était pas un échec en soi, car les enseignements disaient bien qu’un talent pouvait se cacher derrière une main tendue, derrière le devoir d’une squaw à gérer un quotidien difficile. Le titre de fille du chef n’accordait aucun privilège à Tallulah. Comme toutes les femmes, elle cuisinait, s’occupait des enfants et de la propreté de la tribu, veillait au bon approvisionnement des ressources. Elle n’était pas destinée à prendre un jour la place de son père non, tout chef était élu par sa tribu. Les femmes ne pouvaient prétendre à cette place, mais quand bien même, leur voix était précieuse parmi les leurs et elles étaient véritablement écoutées.

La description que l’homme lui fit de sa propre civilisation intriguait Tallulah. Elle savait qu’en dehors des petits patelins comme Crimson, qui avait encore cet aspect très primaire d’une véritable ville, il y en avait de plus grandes avec justement ces pierres sur lequel marchait les habitants, ces grands bâtiments  surplombant de longues rues. Elle aurait bien aimé voir un jour à quoi cela ressemblait, mais son père n’était pas très enclin à la laisser partir si loin, là où les esprits ne pourront pas l’atteindre pour veiller sur elle. Tallulah n’avait pas peur, elle ne craignait pas de s’aventurer en dehors des sillages bien connus des tolowas, mais elle ne désobéirait pas au Chef. Ma curiosité est forte et tu la nourris encore plus, s’enquit-elle. Comme quelques membres de sa tribu, elle avait l’envie de connaître les visages pâles mais redoutait ce dont ils étaient capables, surtout envers eux. Malgré l’aide que les natifs avaient apportés il y a huit ans, lors de l’épidémie, beaucoup de leur voisin restait sur la réserve. Beaucoup d’entre eux s’armait de leur fusil si les amérindiens s’approchaient de trop près. Des bagarres éclataient lorsque les tolowas se risquaient à aller vendre leur produit artisanal.

Ravie de pouvoir aider à son échelle, Tallulah inspecta d’un oeil surpris la blessure de son nouvel ami. Quelle étrange plaie était-ce donc là ? Aucun animal ne pouvait infliger pareille chose ! je n’ai jamais vu ça, souffla la jeune femme tandis que ses doigts palpaient la chair de son interlocuteur. Je suis désolée, je.. je crois que cela n’aura aucun effet. Mais qu’est-ce qui t'es arrivé ? Pourquoi est-ce qu’un guérisseur est autant blessé, tu n'es pas censé te battre, ton talent est précieux ! La question était très sérieuse, car ceci n’était pas le fait d’un ours, qui pourtant pouvait faire de sacrés ravages. Elle se leva finalement et se plaça juste à côté de lui, pour pouvoir regarder de plus près. Oui, répondit-elle à sa question, on l’utilise tout comme une centaine d’autres de décoctions, pommades, infusion ou mélanges. On a des plantes à macérer, ou mâcher pour les douleurs dans la bouche, dans la tête, les dents. Des plantes à fumer et ceux qu’on écrase jusqu’à en faire de la poussière. Alors que le vent soufflait, les branches des arbres se firent entendre, attirant l’attention de Tallulah. Les tolowas croyaient dur comme fer aux esprits de la nature, ils croyaient que ceux-ci communiquaient via la flore et la faune, mais quant à comprendre ce qu’ils désiraient c’était une autre histoire. Quel est ton nom ? demanda-t-il en l’observant de ses grands yeux bruns.

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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMer 23 Nov - 16:09

"Parfois, nous sommes les derniers à voir nos propres dons." acquiesca-t-il avec gravité. Il n'avait pas vraiment de doute sur les siens. On l'avait dirigé très tôt vers les soins. Déjà au monastère il posait beaucoup de questions sur les plantes du carré médicinal et il avait été encouragé à se porter vers cette voix qui contenait la rédemption de son péché originel, le meurtre de sa mère lors de sa venue à la vie.

Père ne lui avait jamais pardonné. Teagan gardait une distance froide et polie et l'on sentait bien que la blessure était de celle qui ne se guérirait jamais. Sous l'impulsion des frères, on l'avait dédié à cette vocation qu'il avait embrassée toute entière. Et parce que le Seigneur était Bon, cette voie lui convenait tout à fait.

Mais elle disait bien que pour les chamans - c'était le mot des guérisseurs et des prêtres, non - la révélation était plus tôt. Elle ne semblait pas vieille, cette chasseuse. Hésitant à lui demander son âge, il laissa passer le moment, se contentant de sourire quand elle avoua être curieuse de son monde, de son pays. Il était important que les indiens sachent que les blancs n'étaient pas qu'une tribu immense. Et pas tous anglais.

"Comme je suppose pour les hommes des tribus, les blancs ne sont pas toujours d'accord et il existe des guerres entre certains d'entre eux. Loin à l'Est, certaines personnes se sont mise à décider qu'ils pouvaient posséder d'autres êtres humains. Leur faire ce qu'ils voulaient. Les faire travailler jusqu'à la mort. Acheter et vendre les enfants loin des parents. Les battre, les humilier, leur enlever toute identité." L'esclavage était une horreur. Ce n'étaient pas parce que les noirs étaient païens qu'il fallait se comporter comme des bêtes !

"Le groupe avec lequel j'étais avait décidé que ce n'était pas possible. On s'est battus pour les libérer, pour interdire ce genre de pratique et punir ceux qui le feraient quand même. En tant que guérisseur, je ne me suis pas vraiment battu, mais j'étais là pour soigner les combattants pour qu'ils puissent survivre et repartir au combat si besoin."

Il ne regrettait pas cette pierre à l'édifice même si son épaule lui cassait royalement les pieds.

"Il faut imaginer des centaines et des centaines et des centaines d'hommes des deux côtés. On ne pouvait pas être trop loin des combats. Sinon, les gens allaient mourir avant d'arriver jusqu'à nous. Et puis un jour, un boulet de canon...un gros caillou de métal, est tombé sur l'endroit où je gardais tous mes remèdes dans des bouteilles en verre. Ca a explosé. J'avais un patient, un blessé, non loin, alors je me suis retourné pour le protéger. Et voilà."

Il haussa les épaules, ce qui le fit un peu grimacer.

"Ca ira, c'est long à guérir mais ce n'est que de la chair. Il ne faut pas s'en faire."

Il ne remit cependant pas sa chemise, la laissant inspecter les dégâts si elle le désirait. Qu'elle ne grimace pas ni ne s'enfuie en voyant ce qu'était devenue son épaule était déjà le symbole d'un courage fort. Il hocha la tête. En Europe aussi ils avaient des décoctions, pommades, infusion ou mélange. Eux aussi faisaient des inhalations, des macérations et chiquaient. Mais jamais de piment, sauf à avaler pour des problèmes intestinaux.

"Faolan. Dans ma langue, ça veut dire "petit loup". Faol qui veut dire loup, et làn qui est un suffixe d'affection." Il plongea ses yeux clairs dans l'océan brun qui le fixait avec un calme empli de curiosité. "Et toi ?"


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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMer 23 Nov - 19:47

...



Je connais ce mot, “esclave”, répondit Tallulah dont les yeux s’embuèrent, un instant, de larmes. Son peuple aussi avait souffert de l’emprise des premiers colons et toutes ces tragiques histoires étaient contées lors de certaines cérémonies, pour ne jamais oublier le passé, car il n’y avait que de lui qu’on apprenait. Le chaman exécutait cette danse autour du feu, si lourde et grave, dans des cris déchirants le ciel. Les âmes des ancêtres ayant été arraché à leur famille pour servir les blancs avaient toujours aussi mal. Ils ont envoyé beaucoup de nos frères et soeurs dans ce pays, “haurôpe” ? heurop ? L'Europe. Le mot exact lui échappait, eux l’appelait le “voisin derrière l’océan”. Peu d’entre eux étaient revenus de leur captivité, les conditions de leur travail forcé pouvaient être exécrables. Que cela soit dans les mines ou en tant que domestique, le physique et la psychologie de ces hommes et femmes finissaient par avoir raison de leur soif de vivre, réduit au silence par les coups et les viols, les insultes dégradantes et les menaces de mort. Un temps qui n’était pas encore révolu et pour lequel il fallait faire quelque chose. Seulement, une guerre était-elle la seule solution ? Ton peuple pourrait raser le nôtre demain s'il en avait envie. Une amère constatation qui lui fit froncer des sourcils, une fraction de seconde, tandis que l'évidence la heurtait de plein fouet. Mais l'espérance d'une alliance ne l'avait pas encore quittée.

Le guérisseur accepta de lui raconter le moment de son accident. Toute ouïe, Tallulah buvait ses paroles, imaginant du mieux qu’elle pouvait cette scène surréaliste avec des “centaines et centaines et centaines d’hommes” dans les deux camps. Cela faisait beaucoup de têtes à imaginer, beaucoup trop pour elle qui n’avait participé qu’à quelques querelles entre tribus ou des attaques de blancs sur leur territoire. Mais jamais autant. Il y avait cependant cette tension dans l’air, depuis quelques années, et la tribu miwok n’arrêtait pas de les mettre en garde : de plus en plus de visages pâles à l’horizon signifiaient qu’ils voudront certainement, un jour, entamer un nouveau chapitre de leur histoire, celui d’un nouveau monde où les natifs n’auraient pas leur place. Déjà à l’heure actuelle, les amérindiens sentaient qu’ils étaient de trop sur leur propre sol ; celui-là même où leurs aïeux étaient nés, où ils avaient cultivé la terre et scellé des alliances. Nous n’avons pas de telles armes ici, rien qui ne fasse… “tout exploser”. Ce que tu dis, ça fait peur.Ce sont des armes puissantes entre les mains d’idiots… Son murmure n’était qu’un souffle et peut-être qu’il n’aurait rien entendu de sa remarque. Tallulah n’avait pas le désir de le froisser en critiquant son peuple, après tout elle ne pouvait juger que ce qu’elle avait vu d’eux, n’est-ce pas ? A savoir de la peur, engendrant la bêtise.

Les doigts de la native frôlaient la chair meurtrie, ne faisant que l’effleurer dans une lente ascension vers l’épaule. Cet homme était bâti de telle manière à pouvoir porter des troncs d’arbre aisément, sa force semblait impressionnante. Chez eux, la pudeur n’avait pas le même sens que chez les colons, alors détailler ainsi cet inconnu ne semblait pas gêner Tallulah plus que de raison. Elle ne pensa pas non plus à s’embarrasser de l’avis de son interlocuteur, qui avait sur lui les mains d’une grande curieuse qui n’avait jamais vu et touché de si près un homme blanc. Certes, Clarence avait vécu avec eux, mais il était vieux et fou et jamais elle n’avait posé ses mains sur lui pour autre chose que le soulager de maux. Les tolowas étaient plus secs, surtout les chasseurs qui sollicitaient beaucoup leur muscle. Tu es donc le loup qui a cru pouvoir traverser l'eau bondissante de la rivière, répondit-elle d'un air taquin. Je suis Tallulah, "eau bondissante", ou agitée. Toujours en mouvement, toujours allant de l'avant, se présenta l'indienne en affichant un radieux sourire. Toi, fit-elle en lui remontant sa chemise quand elle constata le vent frais qui hérissait ses poils, tu es le loup qui a tenté de traverser la rivière. Mais je t'ai trouvé avant que tu ne te noies. Sa métaphore était simple. Faolan marchait sur un territoire dangereux pour lui et elle l'avait flairé avant qu'un autre tolowa moins compréhensif ne le fasse. Je vais te raccompagner. J'aime ton aura, elle est attirante. Elle sortit une gourde de sa sacoche et buva une longue gorgée avant de la tendre à Faolan. Eau-de-vie. C'est bon en toute circonstance ! Ca te donne chaud et ça calme ta douleur.


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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyLun 28 Nov - 10:20

"L'Europe. Ce n'est pas un pays, c'est...un groupe de pays. Un groupe de tribus. Mon île est là bas même si nous sommes un peu éloignés d'eux." Il soupira. "Mon peuple le pourrait. Mais j'espère qu'il y a parmi nous suffisamment de gens de bonne foi pour comprendre que ce n'est pas une solution. Certains peuples ne veulent que s'agrandir sur les terres des autres. Mais la majorité, celle qu'on ne voit pas, celle que l'on n'entend pas, ne veut rien d'autre que rester chez elle, avoir chaud, ne pas avoir faim, et vivre en paix."

L'anglais était colonialiste. Il semblait que cette nation n'aurait de cesse que de déclarer siennes toutes les parties du globe, sans prendre le temps de comprendre ou de connaitre les peuples qu'elle souhaitait plier à son joug. Les Celtes n'étaient pas de cette trempe là. C'étaient des voyageurs qui aimaient découvrir et retourner sur leur terre. Leur île. Celle qui lui manquerait toujours, à lui. Il eut envie de la rassurer. De lui dire qu'il comprenait sa peur. Qu'elle était réelle, sérieuse. Mais qu'il existait des gens bien dans ce monde. Blancs ou non. Des gens qui ne se sentaient pas plus grand, debout sur une montagne de cadavres. Il ne trouva pas ses mots. Il ne trouva pas le courage de la prendre dans ses bras, d'oser des gestes de tendresse envers une femme qu'il ne connaissait pas. Il baissa les yeux.

Elle le touchait, légèrement et ce contact, qui n'avait rien de médical, faisait monter en lui beaucoup trop de pensées mêlées. Désirs, souvenirs et sensations qui revenaient à son esprit fort peu à propos. Il sentit ses joues s'empourprer mais se força à la regarder quand elle se présenta. Elle avait de beaux yeux et de belles dents. Il attrapa la gourde d'alcool, en bu une bonne gorgée. Le liquide fort eu au moins le bénéfice de lui remettre les idées en place. Il se leva doucement, lui rendit le breuvage.

"J'ai eu de la chance, je m'en rend compte." La chance des irlandais. Il comptait beaucoup dessus. Il l'avait toujours fait. Il n'arrivait pas à se reprocher son escapade puisqu'il avait rencontré cette jeune femme.

"Tallulah. C'est joli. Chez nous, l'eau est source de vie. Elle est l'une des forces les plus puissantes. C'est ce qui nous anime. Nous vivons entourés d'eaux. Nos jours de pluie sont aussi nombreux que vos jours de soleil. L'eau est notre élément." Il siffla Lonan qui s'était éloigné pour brouter un peu une rare pousse d'herbe ici et là.

"Si je peux me permettre...fait attention. Pour les hommes blancs, une femme qui touche notre peau, c'est souvent perçu comme des avances. Certains pourraient alors se croire autorisés à être entreprenants. Je ne voudrais pas que tu te brûles."

Pour de l'eau, ce serait dommage.
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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyJeu 1 Déc - 17:51

...



Tallulah l’écoutait parler de cette minorité qui ne désirait qu’une vie paisible au sein de leur foyer. Vu de cet oeil, on pourrait se plaire à se dire qu’ils n’étaient pas tous si différent les uns des autres, à l’excepté de la culture, les croyances et la couleur de peau. Les paroles du guérisseur ravivaient l’espoir qui s’éteignait parfois, à petit feu, dans le coeur de la native. Car elle en vivait, des moments de doute, à ressasser les paroles des miwok qui leur disait que viendra bientôt ce jour où l’homme blanc leur plantera un couteau dans le dos. Elle ne voulait pas y croire, malgré les tueries qui avaient déjà été commises. J’espère que tu dis vrai, petit loup, et que nos espérances trouveront refuge dans le futur, sourit-elle en inclinant légèrement la tête, comme songeuse à un avenir meilleur qui croiserait la route des colons. Le monde ne serait-il pas magnifique, s’ils vivaient en harmonie, à échanger leur connaissance mutuelle ? Mais tu es bien loin de ta terre natale, s’enquit-elle d’un air interrogateur. Voyager me donne envie, mais pas vivre au-delà de nos territoires, je suis très famille. Ils doivent te manquer, tes parents, ta femme ? La curiosité de Tallulah était bien connue de sa tribu et maintenant qu’un des citoyens de Crimson ne semblait pas rebuté à l’idée de parler et d’être en compagnie d’une amérindienne, elle s’en donnait à coeur joie. Si elle n’avait pas été aussi bien élevée, sans doute qu’elle le bombarderait de question et autre banalité qui différaient entre leur quotidien, leur façon de voir la vie, d’aborder les problèmes, leur rapport au bien matériel. C’était des sujets passionnants qui nourriraient des heures de conversations, qu’ils n’avaient hélas pas devant eux ; la route jusqu’à la lisière n’était qu’une histoire d’une trentaine de minutes.

L’éclat de son rire franc suivit les éloges de l’homme. Merci, répondit la jeune femme lorsqu’elle crut qu’il parlait d’elle et non de son prénom, en disant que c’était joli. Toi aussi tu es joli, affirmait Tallulah qui était sincère, vous avez une tête très différent de nous mais c’est “exotique” pour nous ! finit-elle par dire dans un petit rire. Avec quelques femmes célibataires de sa tribu, les plus jeunes, elles étaient souvent amenées à parler des colons en effectuant les diverses tâches du quotidien. Mais c’était aux abords de la rivière, lorsqu’elles procédaient au lavage des vêtements et que les hommes n’étaient pas présents, qu’elles se lâchaient véritablement dans des discussions sans filtre.

Alors qu’il siffla son cheval, Tallulah appela le sien, dans un son qui se fondait plus dans la nature et qui se comparait à un claquement de la langue. Il se mit à trotter à la suite de sa maîtresse, qui marchait aux côtés de sa nouvelle connaissance. Il lui parla des avances, mais Tallulah ne saisissait pas véritablement ce que cela signifiait. En fonction du reste de sa phrase, elle fit une déduction des plus simples. Oh, tu veux dire, pour faire du sexe ? interrogea-t-elle. La brune prit la main valide du colon, tourna sa paume vers le ciel et y passa délicatement l'extrémité de ses doigts, dans un geste lent. Chez nous, faire ça signifie qu’on accepte d’inviter l’homme dans notre tipi. Tu veux parler de ça quand tu dis des avances ? Elle rit doucement, amusée d’apprendre ces petites choses sur les nouveaux américains. Chez les tolowas, la sexualité hors mariage n’était pas dérangeante, sauf si l’individu était promis à quelqu’un d’autre. Ca m’intéresse, renchérit-elle, et que fait un homme pour demander l’attention d’une femme ? Clarence lui avait déjà dit qu’offrir un bouquet était souvent bien vu, par exemple. Mais pourquoi arracher la racine d’une merveilleuse fleur pour qu’elle se meure dans la nuit ?


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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyLun 12 Déc - 11:41

Il l'espérait aussi. Un monde de paix loin du colonialisme des anglais mais aussi des autres continentaux qui ne semblaient jamais se contenter de la Terre que Dieu leur avait donnée. Autant il comprenait l'importance des missionnaires qui portaient la parole divine à ceux qui n'avaient pas eu la chance d'être né en l'entendant, autant il ne voyait pas l'intérêt de "coloniser". Partager les savoirs suffiraient à faire comprendre l'importance d'une vie civilisée et le confort de la science. Il n'y avait pas besoin de guerre. L'échange suffisait. Déjà beaucoup d'autochtones se tournaient vers les villes. Il soupira.

"Mes parents sont morts, mon frère ne me manque pas vraiment même si j'aurais voulu voir grandir ses filles, mes nièces. Je n'ai pas de femme." Elle était morte, elle aussi. En portant l'enfant d'un autre qui n'était pas même né vivant. S'il avait pu faire quelque chose. Sauver l'un des deux. Mais ils n'avaient pas voulu qu'il s'occupe de l'accouchement, méfiants qu'ils étaient de l'amour pur et sincère qu'ils s'étaient voués tous les deux. Comme s'il aurait pu faire du mal à la femme qu'il aimait par jalousie.

Enfin. Il avait mis un océan et plusieurs mondes entre ces souvenirs et lui, ce n'était pas pour s'en rappeler. Il faisait beau, ici, à Crimson. Tallulah était une femme magnifique, visiblement intelligente et curieuse, elle n'avait pas à supporter les regrets d'un amour d'adolescent. Le doigt sur sa paume le fit rougir un peu, à nouveau, mais il hocha la tête.

"C'est cela. Un homme...et bien cela dépend de ses intentions. Si c'est juste pour une fois ou s'il cherche une compagne. Pour une nuit, il va chercher le contact. Toucher le dos, la main, la cuisse. Pour certains les fesses mais c'est très impoli. D'autres vont passer le bras autour de la taille... c'est variable. Mais toujours du contact physique. S'il s'agit de séduire, d'avoir des sentiments, par contre, il va faire des cadeaux, offrir des fleurs, des bijoux, il va passer du temps avec elle, frôler peut-être le bout de ses doigts ou remettre ses cheveux en place. Il va lui proposer de faire des balades ou d'aller boire du thé... bref, il va chercher à avoir des moments seuls avec la demoiselle et lui montrer qu'il cherche à la connaitre et qu'il pourra prendre soin d'elle."

Il n'était pas très doué pour ce qui était de la drague en général. Ses aventures avaient souvent été avec des filles de la campagne, étourdies par son titre et sa bonne mine. Ainsi que souvent par l'alcool des fêtes, qui s'étaient données à lui dans l'innocence simple des amours ancillaires. Il les avait appréciées à sa façon, toutes, sachant parfaitement qu'il n'y avait aucun espoir d'engagement ni de l'une, ni de lui-même.

Tomber amoureux lui était arrivé naturellement et il avait eu cette envie d'être avec elle, de lui murmurer des promesses. Il n'avait pas cherché à la séduire. Ils s'étaient séduits mutuellement, avec le temps, la proximité et leurs jeunesses mutuelles. Il n'avait pas eu le temps de faire ses preuves ou de demander sa main, de toute façon.

Et depuis, son coeur n'avait pas encore été touché.

"Chez vous, vous avez des rituels pour dire à une femme que vous voulez passer votre vie avec elle ? Vous restez toujours avec le même homme ou bien vous changez ? Qui décide ? Le chef de tribu ? Un père ?"

Lui aussi était connu, dans son domaine d'Irlande, pour être un incorrigible curieux.
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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyVen 16 Déc - 22:52

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La solitude semblait avoir emprisonné cet homme dans un étau, mais il ne se laissait pas abattre. Faolan parlait de cette famille qui vivait bien loin, sur des terres ancestrales qui racontaient son histoire et ses origines. Comme il devait se sentir bien seul, par moment ? Tallulah, elle-même, ressentait cette pesanteur autour d’elle alors que les siens n’étaient jamais bien loin. La native se sentit prise d’une violente vague d’émotion pour ce guérisseur, un élan d’empathie soudaine qui lui fit tourner un visage compatissant dans sa direction. Il n’y avait pas de mots pour combler ce vide en son coeur, rien à offrir de plus que le sourire qu’elle lui adressa en cet instant. Plutôt que s’attarder sur la tristesse et la dureté que la vie répandaient parfois - souvent, Tallulah se réjouissait que sa nouvelle connaissance soit généreuse en informations. Avec ses explications fort bien imagées sur le comportement d’un homme dans telle ou telle situation, elle arrivait à mieux comprendre certaines scènes à laquelle elle avait pu assister, ou qu’on lui avait contées.

Chez nous, c’est plus simple, répondit Tallulah qui voyait le rite des blancs d’un oeil curieux mais qui lui faisait tourner la tête. Il y avait trop à s’accommoder pour espérer un accouplement ou lier deux âmes. Si les parents n’ont pas promis leur enfant à quelqu’un, il sera assez libre dans ses relations. Je vais me donner en exemple pour être clair, d’accord mahiingan ? fit elle, un sourire en coin, avant de continuer son explication. Les relations hors mariage ne sont pas interdites mais déconseillées. Il ne faut pas non plus se montrer à la vue de tous, par respect des anciennes traditions. Il y a beaucoup de façon de montrer que quelqu’un nous plait, à savoir la franchise directe et ce petit geste que je t’ai montré. Elle le refit sur sa propre paume en guise de rappel, contente de voir un visage pâle s’interroger sur leur coutume et façon de faire.

Pour les demandes en mariage, tu vas trouver ça comique. D’abord l’homme demande au père de la fille, et ensuite seulement à la fille, si le père accepte. Pour ça, il la porte dans ses bras, sur une couverture rouge, et entre dans le tipi des parents. Tallulah se mit à rire, car un tolowa l’avait déjà prise de court en tentant sa chance. Elle l'avait laissé faire, pour le seul plaisir de le voir essuyer un refus certain et rire aux éclats durant trois bons jours, avant que cela ne soit de l'histoire ancienne. Son père avait refusé car il souhaitait pour son aînée, un homme digne et fier, quelqu’un de particulier et spirituel, avec un coeur bon. Une femme peut changer de mari s’il ne l’a pas respectée, et inversément. S’il l’a battue ou trompée, il peut même être rejeté de la tribu. C’est interdit, chez nous. Alors valait mieux ne pas se tromper d’âme soeur !

Les branches craquaient sous les pas de Tallulah. Ils arrivaient doucement en lisière de la forêt, déjà au loin se dessinait la longue plaine qu’il faudrait au guérisseur de traverser pour rejoindre la ville. Elle ne lui avait pas dit qu’elle était la fille du Chef, car son père lui interdisait de parler de son statut au sein de la tribu. Elle serait un moyen de pression évident si l’information arrivait à mauvaises oreilles, mais Faolan n’en aurait que faire, de cela la native en était certaine.

En s'arrêtant en bordure de route, car le chemin de Tallulah s'arrêtait là, la jeune femme fouilla un instant dans son sac. Elle en sortit un bracelet en fine lanière de cuir tressé par ses soins, qu'elle plaça sur le poignet de Faolan. Son totem était gravé dessus. Si tu rencontres autre tolowa, montre leur ça avant qu'ils ne t'arrachent les yeux. Ils ne te feront aucun mal.

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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMer 21 Déc - 12:43

Si les parents n'ont pas promis leur enfant. Ainsi, les mariages arrangés avaient également leur place dans cette culture. Il était intéressant de noter que, même chez ceux qu'on appelait "Sauvages", il y avait une politique qui pouvait aller au delà de l'amour ou de l'envie.

S'il était resté en Irlande, nul doute que son frère lui aurait trouvé une petite anglaise tout bien comme il fallait pour participer à l'effort de continuité de la lignée paternelle. Il n'aurait pas supporté, pensait-il, de se lier à vie avec une femme pour laquelle il n'aurait ni affection, ni respect. Le mariage était une institution sérieuse, dans laquelle il fallait se jeter à âme perdue.

Il hocha la tête, attentif à curieux à ce qui allait suivre, se demandant également ce que ma-hi-in-gan signifiait. Si elle l'avait déjà dit, il l'avait oublié. Il rougit quand elle refit "le signe" se demandant si elle tentait de lui faire passer un message subtil mais se contenta de hocher la tête.

"Chez nous aussi, la demande se fait d'abord au Maître de famille. Qui peut-être le père mais ce n'est pas obligatoire. Chez moi, par exemple, c'est mon frère qui a reprit le titre. Si j'avais eu une soeur non mariée, il aurait fallu la demander à Teagan. Les partages des richesses et les détails techniques du mariage sont discutés entre le futur époux et le père. Ou, si le mariage a été décidé par les chefs de famille, entre les deux pères.

Quand un homme choisit lui-même son épouse, il tente quand même d'avoir son assentiment avant de faire sa demande. D'abord parce que passer sa vie avec quelqu'un qui nous hait est une immense solitude. Mais aussi parce que certains pères demandent l'avis de leur enfant. Par contre, si ce sont les familles qui choisissent, l'assentiment...l'accord est très peu demandé. Les hommes ont en général la liberté de dire non. Les femmes, jamais."


Ils arrivaient déjà en lisière de la forêt mais le médecin n'avait pas envie de quitter cet endroit hors du temps. La compagnie de la guerrière lui plaisait beaucoup et ce qu'il apprenait ne faisait que nourrir sa curiosité grandissante. Il allait reprendre quand elle lui fit un présent qui le toucha plus qu'il ne l'aurait pensé.

On ne lui faisait pas de cadeaux. Il avait de l'argent. Parfois, on le remerciait d'un soin avec des objets ou des paniers de fruits. On le remerciait beaucoup, il n'avait pas à se plaindre de ce côté là, mais des cadeaux...comme ça, sans raison, sans contrepartie, juste pour lui faire plaisir, à lui, comme s'il était spécial. C'était rarissime.

Touché et un peu perdu, il hocha la tête gravement, laissant les doigts de la jeune femme frôler son poignet. C'était dit, il n'ôterait pas cette protection qu'on lui offrait, ainsi, par sympathie pure.

"Je n'ai rien à te donner qui ait autant de valeur que ce que tu viens de m'offrir. Et je salirais ton geste en essayant. Sache que ton présent me touche plus que je ne le saurais dire."

Il toussota, regardant autour de lui, gêné par les sentiments qu'il avait en lui et qu'il n'arrivait pas à canaliser. On l'avait prévenu que sa sensibilité lui jouerait des tours. Et quand il pensait enfin en être arrivé à bout, le monde s'ingéniait à lui prouver l'inverse.

"Si tu as besoin de quoi que ce soit, ou si tu as envie de me voir, n'hésite pas à demander le docteur ou m'envoyer quelque chose avec un loup gravé. Je saurai que c'est toi." Il eut un petit sourire. "Le Seigneur m'a définitivement en Sa garde. J'aurais pu être blessé voire tué par ma négligence et, à la place, j'ai fait une magnifique rencontre. Je me souviendrai de ce jour, Tallulah. Merci."
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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMer 28 Déc - 23:01

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Les femmes ne peuvent jamais dire non ? répéta–t-elle, assez choquée. C’est très triste. Elles doivent être malheureuses. Chez nous, les femmes sont importantes, elles sont le réceptacle des esprits. Le chaman a toujours préféré s’entourer d’elles que des hommes. Cela concernait les tribus tolowa éparpillées sur toute la Californie. Evidemment, Tallulah avait connaissance de la manière dont d’autres natifs géraient la hiérarchie de leur peuple. Lorsqu’elle était petite, son père avait recueilli des familles entières qui s’abritaient d’un chef dictateur qui ne bannissaient pas les viols ou les humiliations. Ces sujets de conversation bien trop sérieuses restaient pour la native un excellent moyen de tenter de comprendre leur voisin chrétien. Une prochaine fois, si elle croisait à nouveau la route du loup, Tallulah aimerait bien lui demander pourquoi ils n’avaient qu’un Dieu ? N’avait-il pas trop à faire avec tout un monde qui grouillait de personnes en quête de spiritualité, qui quémandait une aide divine pour les problèmes du quotidien ? Chez eux, les entités se comptaient par dizaine avec tous un rôle à jouer. Les tâches étaient départagées et sans doute que cela était plus facile à gérer. Un mystère de plus sur sa liste de curiosité à assouvir !

Le guérisseur était-il comme elle, à ce moment ? Voulait-il aussi rester ainsi, à discuter plus de temps qu’il ne fallait réellement, dans les bras de mère nature qui camouflait volontiers leur ombre se mouvant au gré de ces imposants troncs d’arbre. Si Otto la voyait en ce moment, il aurait certainement froncé des sourcils une seconde avant de jouer les chevaliers blancs. Tallulah n’était pas censée se promener de la sorte en présence d’un blanc ; car bien que sa tribu n’était pas hostile aux colons, la proximité avec ce peuple parfois bien plus bestial et sauvage qu’eux, était dangereuse. Son père ne serait jamais le premier à brandir les armes et ouvrir les hostilités, mais il était méfiant. La naïveté n’avait pas sa place, notamment car les anciens traités, que les autochtones avaient signé avec les premiers envahisseurs, s’étaient soldés d’un échec doublé d’une violente trahison.

Très contente que tu aimes ! sourit la brune, heureuse de voir que Faolan savait reconnaître les véritables présents. Il n’était pas fait d’or et avait été travaillé à la main, ne valait pas même un centime au marché ambulant. Mais il avait réussi à voir sa valeur malgré l’indélicatesse du dessin tissé. Je pense que nous nous reverrons, lui répondit Tallulah, soudainement plus sérieuse. Les esprits ne peuvent pas avoir mis une belle âme sur mon chemin pour aucune raison, ils ont toujours idée derrière la tête ! Son rire perça le silence empli de quiétude de la forêt. Puis, rebroussant chemin à reculons sans quitter le regard doux du guérisseur, elle fit un signe de la main. Brassant l'air d'un mouvement lent, elle y dessina un demi cercle qui signifiait un aurevoir.

Sur le chemin de son retour, Tallulah ne s'était pas retournée. Lorsqu'elle ne fut plus dans le champs de vision de cet homme, elle se mit à courir, la plante de ses pieds se heurtant au sol dur et humide de la forêt. Elle courait à en perdre haleine, pour que son cœur batte si fort qu'elle ne le sente plus s'extasier.

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MessageSujet: Re: gold will cause your loss   gold will cause your loss EmptyMer 4 Jan - 14:12

"Elles doivent obéir à leurs pères. Elles peuvent les convaincre dans l'intimité, évidemment. J'imagine qu'un homme aimant sa fille la préfèrera heureuse et épanouie mais souvent, des considérations économiques ou sociales passent avant les désirs des jeunes gens. Il est généralement admis que les adolescents ne font pas toujours les bons choix pour eux-même et que se référer à la sagesse des aînés est préférable."

On n'avait pas tenté de le marier. Son père était mort avant que la question ne se pose et son frère préférait sans doute qu'il ne fasse pas souche avant que lui-même n'ai pondu un héritier. N'ayant pour le moment engendré que des filles, il s'inquiétait sans doute pour l'avenir de leur noble lignage. Ce n'était pas quelque chose qui ennuyait Faolan. Il avait aimé. Il l'avait fait bêtement, comme l'adolescent qu'il venait de décrire. A présent, s'il pensait vaguement à se poser, il ne cherchait plus vraiment les élans de la chair. On pouvait les épancher ailleurs, autrement, même si c'était quelque chose qui faisait parfois froncer les sourcils de l'église. Le présent vint couper ses pensées et c'était tant mieux. Elle semblait véritablement heureuse. Son rire résonnait dans les branches, comme le vent parfois les faisait tinter. C'était joli.

Elle traça un cercle dans sa paume et s'enfuit. Il resta là, doucement, à se demander ce que cela voulait dire. Ce n'était pas le signe du tipi. Il en était à la fois soulagé et déçu. Soulagé parce qu'il n'avait pas envie de ternir la beauté de cette rencontre par les élans de la chair. Déçu car, il fallait bien l'avouer, elle n'était pas qu'une âme mais aussi un corps et qu'il y avait bien longtemps qu'il ne s'était pas senti troublé de la sorte. Lonan piaffa.

Secouant la tête, Faolan remonta doucement sur sa monture et reprit le chemin du village, ne s'arrêtant qu'une seule fois, lorsqu'un éclat doré sous le soleil attira son attention. Une pépite avait été la raison de leur rencontre, qu'une pépite cloturait. Le Seigneur avait ses voies. Il s'en senti rassuré. Tout irait bien.
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