-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Sous le soleil exactement

Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Faolán P. Riagal
Invité
avatar
MessageSujet: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptySam 8 Oct - 18:11

[postbg=https://zupimages.net/up/22/46/rnyp.png]

Le 08 octobre 1865

L'or. Faolan n'était pas un de ces fous assoiffés de ce métal jaune dont on disait qu'ils perdaient la tête et la vie en s'épuisant à chercher une rognure de richesse relâchée par la terre. Peut-être parce qu'il était déjà passé par tous les niveaux de vie, peut-être parce qu'il préférait l'eau des pierres. Par contre, l'idée de se dire qu'on pouvait en trouver rien qu'en grattant un peu, comme les chasses au trésor qu'il faisait, enfant, au milieu des simples des Bons Pères l'intriguaient et il avait eu envie de tenter sa chance.

De voir si les irlandais pouvaient aussi avoir de la veine, comme on disait.

Il aurait pu attendre. Il aurait du attendre. Si un patient lui avait dit se lancer à la recherche de l'or perdu avec un bras en écharpe, il aurait rit avant de le traiter d'imbécile.

Oui mais c'était pas pareil. Il savait ce qu'il faisait, lui. D'abord.

Enfin presque.

La chaleur de midi frappait de plein fouet le dos courbé de l'homme avec son tamis, un peu en aval de la ville.  Lonan, fatigué de chaleur, comatait sous l'arbre du coin, sa queue frappant vaguement les mouches agacées par le cours d'eau. Faolan était là depuis l'aube. Et rien. Il se redressa. Il avait déjà hôté son écharpe. Son épaule râlait, évidemment, mais hey, c'était qui le chef. Puis, il avait retiré son gilet. Ses bretelles. Ouvert la chemise. il avait chaud. Allez. Il retira le tissu collant de sueur à son dos. Son jean, bleu, contrastait avec la pâleur toute irlandaise de sa peau. Des marques, jeunes et vieilles, sillonnait un dos musclé par la guerre, l'équitation et le camping. Il n'était pas un de ces médecins de ville bedonnant. Un jour peut-être.

Gosh. Il allait cramer sous ce soleil. Ce n'était pas sérieux. Il bu à longs traits à sa gourde, renversant le reste sur ses épaules contractées. Lorsque.

Il se baissa une nouvelle fois, fouillant les cailloux rougeâtre qui restaient au fond de son tamis. Il avait bien vu. La chance du débutant peut-être. Ou Dieu qui lui envoyait un signe. Dans tous les cas, ça ne pouvait pas être autre chose...

Une pépite.
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyMar 18 Oct - 0:42

[postbg=https://zupimages.net/up/22/46/3wq3.png]
tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvLa mine. Ferdinand semblait, avec chaque jour qui passait, devenir doucement obsédé par ce terrain mystérieux qui, disait-il, regorgeait de trésor. Victoria peinait à comprendre tout ceci. Elle peinait à entendre l’ambition qui, doucement, rongeait son mari jusqu’à obscurcir son jugement. Jusqu’à noircir son âme. Entre deux bribes de conversations obtenues par des oreilles tendues ou par un maigre échange réalisé en sa présence, elle avait su comprendre que son époux désirait entrer en possession de ces terres que l’on disait prospèrent. Alors, la délicate jeune femme avait su laisser la curiosité la pousser jusqu’à ce lieu perdu, enfoui gardé par quelques hommes normalement payés par le gouverneur qui ne souhaitait pas voir homme ou femme le déposséder de ce qu’il nommait ses biens.

N'entrant que bien peu dans le ventre de la bête, sa bravoure n’atteignant pas sa grâce, elle avait fini par reprendre la route, longeant le cours d’eau qui la ramènerait à Crimson Town puis, plus loin, en sa demeure. Vêtue d’une toilette azur, ses mains gantées de dentelle tenaient une légère ombrelle qui la protégeait du soleil. Si on avait tenté de lui faire entendre que la solitude pouvait lui être dangereuse, elle affectionnait trop celle-ci pour s’encombrer d’une présence à ses côtés qui aurait pu veiller sur elle, bien qu’elle soupçonnât être suivie par un des hommes de main de son époux. Il n’espérait peut-être pas son malheur, finalement…

Aspirée par ses pensées, elle marchait d’un pas mesuré et prudent, l’environnement se voulant hostile en tout point la concernant. Midi avait dû sonner voilà peu de temps et la jeune femme savait qu’il lui faudrait rentrer pour le déjeuner. Mais alors même qu’elle songeait à cela, son regard, machinalement, s’était tourné vers le cours d’eau. Et sa marche s’était arrêtée quand elle se laissa aller à la contemplation de la musculature de celui qui se trouvait là. Ses lèvres s’entrouvrirent sans qu’elle ne puisse trouver mot à dire pour mieux manifester sa présence. Au lieu de cela, silencieuse, immobile, elle le regarda faire tandis qu’il se baissait pour mieux se relever, attrapant finalement sa gourde pour mieux en vider une partie sur ses épaules nues. Le rouge, doucement, était monté aux joues de la demoiselle qui s’accusait déjà d’un péché certain, incapable pourtant de dérober son regard à cette vue et de tourner les talons. Cette silhouette là n’avait rien à voir avec celle de son époux. Elle était forte, puissante, riche d’un passé violent…

Dévisageant l’homme depuis son dos, elle le vit se baisser une nouvelle fois, son tamis en main. Ainsi donc, il cherchait de l’or, cet homme qui se trouvait au cœur des eaux ? Lui aussi croyait en la prospérité des lieux ? Et visiblement à raison. Concentré sur le contenu de son tamis, il sembla s’attarder sur quelque chose qui y avait trouvé sa place, qui ne s’en délogeait pas. Incapable de voir de là où elle se trouvait, elle tenta un pas en avant… Et lâcha un petit cri quand son pied s’enfonça dans les eaux fraîches. L’étourdie avait avancé dans l’eau, sans même s’en rendre compte, se rattrapant du mieux qu’elle le pouvait, son second pied rejoignant son compère, ses souliers s’enfonçant dans la terre meuble et les cailloux et ses jupons se gorgeant d’eau par le bas. Mais la plus grande honte, elle, résidait dans ce cri qui venait de signaler sa présence à l’homme… Qu’elle n’avait pas su même reconnaître de dos.
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyMar 18 Oct - 17:05

C'était bien ça. De l'or. Salit par la boue et les embruns, il semblait cependant se remettre à luire sous la caresse précise du pouce du médecin. Alors c'était à ça que ressemblait une pépite. Une rognure d'ongle déformée par le courant, frappée par les pierres. Presque rien. Et pourtant tout. Il ne pensait pas en trouver. Il hésita à la ranger dans sa poche, de peur qu'un trou idiot ne fasse tomber son trésor. S'il n'avait pas eu peur des vols, il l'aurait montée en pendentif, juste pour garder le trophée de la chance des irlandais. Il se redressa et c'est à ce moment-là qu'un cri déchira le silence relatif de l'endroit. Lonan s'ébroua. D'un geste, l'homme se retourna, sa main gauche portée comme par réflexe vers son couteau, mouvement stupide si l'ennemi avait une arme à feu.

Le bruit avait été aigu. Féminin. Il releva les yeux. Il y avait bien une femme. Elle était vêtue de bleue et semblait à demi dans l'eau. Il glissa la pépite dans son bandage, avançant à grands pas vers la silhouette à contrejour, rangeant dans le même coup son arme. Ce n'est qu'une fois près d'elle qu'il la reconnu.

"Miss Standford ?!" Il secoua la tête, ses boucles brunes trempées faisant voleter quelques gouttelettes d'eau autour de lui. "Ne bougez pas, vous risquez de vous blesser la cheville. Prenez ma main, plutôt. Je vais vous conduire sur la berge."

Laquelle n'était pas bien loin, en effet. Mais, habitué aux toilettes féminines pour en avoir défait un certain nombre - pour des raisons professionnelles, surtout - il savait à quel point les corsets perturbaient le souffle et l'équilibre, combien les chaussures, souvent trop petites pour plus d'élégance donnaient un mauvais appui, bref, à quel point les dames se torturaient pour avoir l'air séduisantes. Et il refusait de les juger pour ça.

Il avait, par ailleurs, parfaitement oublié sa propre tenue.

"Docteur Riagal. J'ai eu l'occasion de vous rencontrer il y a quelques jours." Elle ne devait plus s'en souvenir et il était très impoli de proposer sa main sans se présenter. "Vous n'êtes pas blessée ?" continua-t-il, l'aidant à se mettre en sécurité si elle le désirait...


Dernière édition par Faolán P. Riagal le Jeu 20 Oct - 12:23, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyMer 19 Oct - 22:55

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvElle s’agitait, tant bien que mal, cherchant à garder l’équilibre autant qu’à conserver ses précieux souliers qui semblaient s’être coincés entre les différents composants de la rivière. Voilà qu’elle s’était mise dans un sacré pétrin, elle qui avait été captivée par… Nom de Dieu, voilà qui méritait confession ! Cherchant à conserver son équilibre, l’esprit focalisé par cela, elle ne réalisa pas réellement que l’homme s’était finalement avancé vers elle… Pour mieux l’interpeler par son nom. Cillant un instant, relevant les yeux, elle croisa le regard – ou plutôt, d’abord, le torse – de ce médecin qui s’était présenté en la demeure des Stanford quelques jours auparavant. Voilà qui n’arrangeait, en rien, sa situation. Ecarquillant doucement les yeux, elle fut tentée de faire un mouvement de recul mais cela ne fit que menacer plus encore son équilibre. Et quelle situation pouvait la compromettre plus encore que celle-ci, si ce n’était son corps chutant lourdement dans les eaux froides de la rivière ? Ferdinand aurait bien des interrogations à poser, alors…

L’homme lui intima de ne pas bouger, au risque de se blesser. La demoiselle grimaça, persuadée que c’était déjà fort probablement le cas. Prenez ma main. Elle observa celle qu’il lui tendait avec un mélange d’envie et de retenue. Oh oui, ce geste était plus que salutaire et bienvenu et elle n’aurait certainement pas hésité bien longtemps si elle n’avait pas craint d’être vue en une si fâcheuse posture. Avec un certain sens des convenances, il lui offrit à nouveau son nom, elle qui le cherchait dans le creux de sa mémoire, les consonnances qu’elle avait s’approchant de celles qu’il lui offrit sans pour autant obtenir les véritables. Vous n’êtes pas blessée ? Fut-ce cette phrase qui acheva de la convaincre ? Il n’avait d’intérêt que son bien-être. Il lui portait assistance. Il lui offrait ce qu’elle n’avait que peu obtenu jusqu’alors : de l’attention. Ses doigts gantés, alors se glissèrent dans les siens, s’agrippant avec une certaine force pour renforcer son équilibre. « Je… Je ne crois pas… Mais mon pied semble coincé, je ne parviens pas à le dégager. » Doucement, elle tenta de le libérer à nouveau, en vain. Si elle souhaitait reprendre son pied, cela risquait de se faire sans son soulier. « Quelle sotte… J’avais l’esprit ailleurs, je n’ai pas pris la peine de faire attention au cours d’eau… » Et alors qu’elle se retenait d’énoncer les raisons, son regard se baissa de nouveau avec une certaine gêne, pour ne pas dire honte, un léger fard rosé venant empourprer ses joues. Un nouveau manque d’équilibre la poussa à assurer sa prise en plaçant son autre main sur son épaule, son ombrelle tombant à son tour dans les eaux claires du courant. Voilà qui devenait de plus en plus gênant, en réalité. L’homme n’avait nullement pris peine de s’habiller, se précipitant plus en avant pour la secourir. Elle était si proche de lui qu’elle pouvait détailler plus encore le grain de sa peau et les cicatrices qui l’ornaient. A de multiples reprises, son regard fit des va-et-vient, ne sachant plus où se poser, choisissant finalement d’opter pour la verdure depuis laquelle elle avait glissé.
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyJeu 20 Oct - 12:22


Il lui sembla qu'elle vacillait. Par réflexe, il tendit le bras en avant. Par chance, elle s'était rattrapée avant qu'il ne la touche et il en fut quitte pour une grimace alors que son épaule protestait contre le traitement qu'on lui faisait subir. Il attrapa les doigts gantée avec douceur mais fermeté, s'assurant de lui offrir un peu de stabilité. Comme elle se plaignait de son pied, il s'agenouilla devant elle, indifférent à la tâche sombre qui mouillait son tibia gauche et le bas de sa cheville droit.

"Ne vous réprimandez pas trop, Madame. Le sol ici est traitre et vous aviez certainement beaucoup de choses en tête au vu de la charge qui est la votre. Cela arrive."

Lâchant la main qu'il venait de saisir, il attrapa la cheville coincée à travers robe et jupon et la fit jouer délicatement entre les pierres. La boue semblait vouloir avaler les chaussures de la jeune femme.

"Je vais devoir soulever votre jambe, Madame. Si vous pouviez mettre votre poids sur l'autre, cela m'aiderait grandement. Appuyez-vous sur moi si nécessaire."

Il attendit qu'elle s'exécute et, avec le plus de délicatesse possible, libéra la jambe prisonnière. L'eau n'était même pas froide. Ce pays était décidément étrange. Il ramassa le chausson qui était resté coincé, alors que plusieurs paillettes étincelantes passaient devant ses yeux. Comme on essaie d'attraper les fées, il plongea sa main et en ramassa une. La sensation sous ses doigts était formelle. Une autre pépite. Il la glissa dans sa poche, indifférent à l'ombrelle qui fuillait au loin mais n'oubliant pas le vêtement de sa patiente. Ce ne fut qu'en se redressant qu'il remarqua le tissu lourd d'eau qui se plaquait sur ses jambes à lui. Et qu'il se rappela de l'indécence de sa tenue. Il rougit légèrement. On sauve d'abord. On s'habille après. Sûrement, Monsieur le Gouverneur lui en voudrait plus de négliger son épouse que de se montrer ainsi dévêtu. Il l'aida à remonter sur la berge, lui tendant sa chaussure.

"Est ce que vous vous sentez bien ? Voulez-vous que j'examine votre cheville plus avant ? Je ne pense pas qu'elle soit cassée mais une foulure est toujours possible..." Il y avait sa selle, près de Lonan, non loin de l'arbre où il s'était arrêté. Elle pouvait servir de siège de fortune pour un examen sommaire. Et il pourrait en profiter pour remettre au moins sa chemise.
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyDim 23 Oct - 22:04

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvAurait-elle pu seulement se rappeler son bras en écharpe ? Non, pas dans un tel moment durant lequel sa poigne s’était machinalement refermée sur son épaule pour mieux conserver son équilibre. Ainsi fonctionnait la survie, après tout. Fort heureusement, ses doigts n’étaient pas nus, la dentelle pour seule barrière entre leurs épidermes, mince barrage à un honneur perdu. Ce n’était que justice, après tout, pour celle qui s’était laissée absorber par cette vision certaine de l’homme à moitié dénudé. On récoltait ce que l’on semait, au final.

Signalant l’état de son équilibre et le fait que son pied était coincé, elle fut plus que surprise de le voir se baisser. N’aurait-elle pas été tenue, Victoria serait très certainement tombée en arrière. Rougissant de plus belle alors que l’homme lui conseillait de se montrer indulgente avec elle-même, certainement piégée par le sol traître, elle se retint de mentionner comme son regard n’était plus à ses pieds mais bien braqué sur lui alors même qu’il menait un effort certain… Et que l’alliance à son droit aurait proscrit tout ceci. Ferdinand aurait été là… Elle n’aurait certainement pas pris le temps de dévisager ainsi cet homme, c’était certain. Ses doigts laissèrent filer ceux du docteur, alors qu’elle sentait son emprise se refermer sur sa cheville. Dieu du ciel, pourvu que Ferdinand n’apprenne jamais cela…

Il tenta de l’aider à récupérer ce membre bloqué, sentant sa volonté de l’extirper de là. Mais finalement, il du concéder ne pas y parvenir, mettant en place une autre stratégie. L’écoutant un instant, elle hésita, avant d’obéir. Elle n’avait définitivement pas envie de demeurer piégée dans cette rivière pour le restant de ses jours, après tout. Alors, l’un après l’autre, elle effectua les gestes qu’il lui avait intimé de faire. Et finalement, ses doigts autour de sa cheville, elle se dégagea de son soulier pour mieux reprendre son pied. « Ah ! J’ai bien cru que je demeurerai là pour toujours… » L’homme s’était penché, rattrapant la chaussure encore immergée. Puis, toujours en la soutenant, il l’aida à remonter sur la berge. Soupirant longuement, Victoria tendit la main pour mieux reprendre son soulier désormais en bien mauvais état. Est-ce que vous vous sentez bien ? La question méritait d’être posée alors qu’elle reposait le pied à terre, cherchant à vérifier que le geste ne lui était pas douloureux. Evoquant l’examen de sa cheville et la possible foulure, elle releva ses yeux clairs vers lui. « Je… J’imagine qu’il vaut mieux se montrer prudent, n’est-ce pas ? » Les complications tardives seraient bien plus pénibles à gérer que si le médecin de la ville l’auscultait d’ores et déjà, n’est-ce pas ?

Laissant machinalement couler l’eau de son soulier, elle finit par poser les yeux sur l’intérieur désormais boueux de la chaussure. Avisant rapidement la tenue de l’homme et le fait qu’elle soit trempée, elle haussa les sourcils. « Je crois vous êtes redevable… Votre pantalon est abîmé par ma faute. Je tâcherais de vous en faire refaire un neuf chez le tailleur et… » Sa phrase était restée en suspens, son regard à nouveau plongé sur sa chaussure et sur l’étrange éclat qui semblait briller, là, dans le creux du talon. Ses doigts fins et délicats s’y aventurèrent alors, extirpant ce qu’elle n’avait jamais cru possible de voir. L’or entre les doigts, elle douta, observant le médecin. « Est-ce que c’est… ? » Quelle était le pourcentage de chance pour qu’elle puisse trouver ce trésor à cet instant ? Ferdinand saurait peut être lui pardonner sa mésaventure du jour, finalement…
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyMer 26 Oct - 12:40


Hochant gravement la tête, Faolan s'apprêtait à un petit discours sur les états des chevilles et l'importance des soins des foulures afin qu'elles ne deviennent pas récidivantes, lorsque la jeune femme retira un caillou de sa chaussures. Et comme certains latins se plaignent de scrupules (scrupulum) dans leurs sandales, la femme du Gouverneur retira tout naturellement un morceau d'or de la sienne. Il acquiesca, sortant celle qu'il avait trouvée un peu plus tôt de sa poche.

"Il me semble. Je ne suis pas expert, bien sûr mais c'est en tout cas ce que j'ai trouvé tout à l'heure dans mon tamis. Félicitation Madame. Protégez le bien, certaines personnes désespérées pourraient être prêtes à tout pour une once de ce métal."

Il rangea la sienne et referma doucement les doigts gantés de la jeune femme sur sa découverte. Puis, il sourit, soudain amusé.

"C'est une bonne chose, vous pouvez à présent chasser le mauvais souvenir de votre chute avec celui de la découverte de ce joyaux."

Il semblait véritablement content à l'idée qu'elle puisse se raccrocher à quelque chose de positif. Clairement, Dieu avait voulu que l'accident soit fructueux, à la fois en tant que leçon sur la traitrise du sol mais aussi dans les souvenirs lumineux de la jeune femme. Les voies du Seigneur étaient décidément pleines de sagesse. Il ne laissa toutefois pas son esprit vagabonder trop longtemps. Elle était toujours blessée. Ils étaient toujours trempés. Et il fallait toujours la mettre en sureté.

"Pouvez-vous poser le pied au sol ? Je pourrais vous donner mon bras jusqu'à l'arbre que vous voyez là bas." Il était à peine à une centaine de mètres. "Je serai alors mieux à même de vous examiner. Mais si la station debout vous est trop douloureuse...je peux vous porter ou bien courir chercher ma monture pour qu'elle vous transporte. Il en sera fait selon votre désir."


Dernière édition par Faolán P. Riagal le Jeu 3 Nov - 14:24, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptySam 29 Oct - 0:20

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvElle était là, entre ses doigts, attirant les rayons du soleil pour mieux les y refléter. Ferdinand avait raison. Ce fut la première pensée qu’elle eut alors qu’elle semblait hypnotisée, l’espace d’un court instant, par ce minuscule trésor. Faolàn avait hoché la tête, acquiesçant à sa demande, lui confirmant qu’il s’agissait bien là de ces misérables cailloux pour lesquels certains étaient prêts à se battre. D’ailleurs, farfouillant sa poche, il ne tarda pas à placer deux autres fragments d’or sous les yeux de la demoiselle. Ses lèvres s’étaient entrouvertes sous la surprise, dévisageant l’homme et ses pépites avant de revenir à celle qu’elle détenait précieusement. Félicitations, madame. Devait-on réellement la congratuler pour un effort qu’elle n’avait pas réalisé ? Très rapidement, il lui précisa qu’elle devait se montrer prudente avec une telle possession, certains se montrant plus dangereux à la simple vue du métal jaune. Obéissant, elle glissa le morceau d’or dans l’un de ses gants, l’un des endroits les plus sûrs qu’elle possédait. Puis, d’une phrase, le médecin lui tira un sourire. Oui, c’était une bonne chose qui effaçait presque sa cascade précédente. « Et votre sauvetage viendra parfaire ce souvenir, c’est une certitude. Merci d’avoir, pour ainsi dire, volé à mon secours. »

Mais il ne tarda pas à reprendre les choses en main et son rôle de soignant repris le dessus. L’interrogeant sur son équilibre, offrant des solutions avant même qu’elle n’ait répondu, la forçant à évaluer également la distance d’un regard, à s’interroger sur ses capacités physiques du moment. Evoquant la possibilité de la porter, elle le dévisagea à nouveau, les joues se faisant rose alors que cette éventualité était écartée massivement dans son esprit. Evoquant sa monture, elle se demanda si tout ce désagrément était bien nécessaire. « Je devrais pouvoir marcher. Votre bras, bien sûr, sera le bienvenu pour mieux assurer mon pas. » Souriant doucement, elle se tint fermement à lui et avança en boitillant jusqu’à l’arbre qu’il avait su désigner. Toussotant avec une certaine gêne, elle tenta bien volontiers de rire doucement de cette situation fort cocasse. « J’imagine qu’en venant vous installer comme docteur à Crimson Town, ce n’était pas dans le but de venir en aide à de jeunes demoiselles étourdies, ne sachant plus même où poser leurs pieds. » Ou même leur regard, celui de l’épouse du Gouverneur essayant tant bien que mal d’éviter au plus de croiser le sien ou de dévisager toute autre partie de son être.
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyJeu 3 Nov - 14:50

Elle était d'une distinction parfaite, et d'une intelligence certaine. Il en fallait pour rebondir ainsi sur les paroles de réconfort qu'il lui offrait et les tourner en un remerciement adroit. Il s'inclina en toute réponse, laissant son sourire indiquer qu'il appréciait le compliment, sans en être totalement dupe. Ces paroles de convenances n'étaient jamais autre choses. Si ca n'avait pas été lui, elle aurait prononcé exactement les mêmes. Il était assez habitué à la haute société pour ne pas y lire plus que l'expression d'une gratitude tranquille.

Si elle avait été célibataire, coeur et parti à prendre, il aurait galamment badiné. Avec une femme mariée, par contre, il n'y avait pas à prendre de libertés. Il lui offrit donc son bras, faisant attention à caler son pas sur les siens pour lui éviter tout inconfort. Ce n'est qu'une fois la jeune femme bien installée sur la selle qu'il se détourna pour attraper ses habits pendus à une branche. Il lui tourna le dos, sans arrière pensée, pour rester le plus décent possible alors qu'il remettait chemise, bretelles et gilet de costume, remontait son jean correctement et reprenait figure civilisée.

"Mon état comme mon caractère m'ordonnent de venir en aide à toute créature du Seigneur qui se trouverait en détresse, indifféremment de son genre, de son statut social ou même de la nature de son mal." Il souriait en se retournant, voulant montrer que malgré sa réponse, il n'était nullement vexé, cherchant simplement à remettre les choses dans leur contexte.

"J'y vois surtout l'opportunité de faire connaissance avec vous et de permettre d'éviter à votre époux les affres de l'inquiétude que lui aurait causé votre santé si vous aviez du guérir d'une angine de poitrine ou d'une noyade. D'ailleurs, je tiens à ce que vous sachiez qu'il n'entendra pas parler de cet incident par ma bouche. Les choses que je verrai ou que j'entendrai dire dans l'exercice de mon art, ou hors de mes fonctions dans le commerce des hommes, et qui ne devront pas être divulguées , je les tairai, les regardant comme des secrets inviolables.* J'ai prêté serment et je m'y tiens."

Il s'agenouilla à nouveau devant elle, son sac près de lui, tendant sa main disponible pour qu'elle y glisse son pied. Il y avait encore à faire.

*en grec ancien dans le texte
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyDim 6 Nov - 0:37

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvAgrippée à son bras, elle se laissait guider jusqu’aux affaires entreposées du médecin de la petite bourgade. A peine s’était-il installé, voilà déjà qu’elle pourrait attester de ses compétences. Sa parole serait-elle suffisante pour encourager les habitants de la ville à prendre la direction de son officine ? C’était un gage de qualité, non ? Enfin, ils arrivèrent près de la selle sur laquelle il l’aida à prendre place avant de mieux s’écarter, s’emparant de ses vêtements. Durant tout le processus de rhabillement Victoria avait pris soin de poser son regard sur le ruisseau qui poursuivait son cours, le clapotis de l’eau venant occuper le léger silence qui avait pris place entre eux. Soulignant sa propre bêtise, venant remarquer qu’il ne s’attendait certainement pas à offrir ce genre de soins dès ses premiers jours dans la région, elle fut enchantée de l’entendre lui répondre qu’il agissait sans la moindre distinction, prêt à venir en aide à quiconque en aurait besoin. Se retournant, il offrit même à la demoiselle un léger sourire auquel elle répondit avec une certaine contenance.

S’approchant à nouveau d’elle, il se montra à nouveau très positif, guettant les opportunités qu’un tel incident générait, notamment l’idée de faire plus ample connaissance avec elle. Mentionnant son époux, Victoria baissa un instant le regard. S’il n’avait pas à s’inquiéter de sa santé, il aurait bien d’autres questions à lui poser et elle espérait secrètement que la vision de cette pépite qui se tenait maintenant dans son gant saurait être une réponse suffisante. Il n’entendra pas parler de cet incident par ma bouche. C’était plaisant, de savoir qu’elle pouvait lui faire confiance bien qu’elle n’avait rien à dissimuler à Ferdinand. Les cachotteries étaient les prémisses d’un mariage qui battait de l’aile. Comment aurait-elle pu lui mentir quand elle aspirait à voir son couple se souder davantage dans ce milieu qui leur était à tous deux hostile ? S’adressant alors à elle dans ce qu’elle reconnut comme étant du grec, il capta son attention sans même qu’elle puisse saisir pleinement le sens de ses phrases. Cependant, si elle avait des lacunes, la simple mention de son serment suffit à Victoria pour comprendre de quoi il en retournait. « Et je ne peux que constater plus encore quel bon médecin vous faites. Je n’avais pas l’intention de cacher cela à Ferdinand donc n’ayez crainte, ce ne sera pas un secret trop lourd à porter. » Son sourire se fit doux et franc alors même qu’il s’agenouilla à ses pieds. Voilà qui était fort étrange, à nouveau. La main doucement tendue, il attendait que Cendrillon accepte d’y glisser son pied, ce qu’elle fit doucement. Le laissant faire, répondant quand il la questionnait, elle demeura sérieuse et à l’écoute durant cet instant attendant le diagnostic.
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyMar 8 Nov - 14:57


"Je ne peux qu'approuver et encourager l'honnêteté dans un ménage." Répondit-il, très sérieux. Il n'était pas très au fait de ce qu'il se passait entre un homme et une femme une fois les portes closes. Il savait comment on faisait dans un lit - ou dans une botte de foin, il n'était pas regardant - mais les réalités de la vie à deux lui étaient inconnus. Il n'avait jamais vu sa mère avec son père. Il avait passé ses jeunes années dans un monastère puis son adolescence entre le château familial peuplé de ses seuls père et frère et à l'école. Il se demanda s'il saurait y faire. S'il était capable, lui, de prendre soin d'une autre personne, plus fragile que lui. La peur de briser l'autre par inadvertance autant que l'incertitude sur ce qu'il voulait pour son avenir l'avait, pour le moment, écarté du chemin matrimonial mais, s'il se décidait à rester ici, il se devait d'y repenser.

Monsieur Standford a eu bien de la chance avec son épouse, se dit-il en observant la finesse de la cheville dans sa main.

Doucement, il commença à palper l'articulation, tournant le pied pour diagnostiquer une entorse externe ou interne, massant pour faire circuler le sang et éviter un hématome disgracieux. Il devait lui faire un peu mal, malgré tout, mais il faisait de son mieux pour que ce soit plaisant.

Son Maître d'Apprentissage lui avait bien apprit à voir avec les doigts, aussi pouvait-il laisser ses yeux guetter les signes d'inconfort ou de gêne chez sa patiente. Puis, une fois sûr de lui, il posa le talon sur sa cuisse pour attraper de quoi faire un bandage de fortune.

"Vous avez une légère entorse. Elle guérira par elle-même mais je me dois de vous recommander le plus de repos possible. Restez debout, oui, marchez un peu, mais évitez les sols traitres et les escaliers. Une récidive serait facile tant que le tendon ne sera pas remis. Il est possible qu'un hématome se forme sur vos extrémités. C'est à dire un bleu, soit au niveau de la cheville et du talon, soit des orteils. Ce ne sera pas grave. Si vous avez des douleurs, un linge mouillé et froid pourra vous soulager. Normalement, si le Seigneur le veut, dans une semaine, il n'y paraitra plus. Je vous fais un bandage pour vous aider à retourner chez vous. Vous pourrez l'enlever ce soir et ne plus le remettre."

Comme toujours, quand il parlait de médecine, son ton était posé, calme et assuré. Il savait ce qu'il faisait et pourquoi. Tout en parlant, il avait fait le rapide bandage. Il libéra alors la jambe qu'on lui avait confiée, a regret,  se releva et tendit la main.

"Cependant, sachez que ma discrétion sera toujours assurée. Si vous avez besoin de conseils, de soins ou d'aide pour vos soucis, ma porte vous est toujours ouverte et je ne dirai jamais rien à personne sans votre expresse permission. Mettez votre poids sur le pied blessé. Est ce que vous le sentez ? Pouvez-vous plier la cheville d'avant en arrière ? Sentez-vous un inconfort quelconque ?"
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyVen 11 Nov - 0:31

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvJe ne peux qu’approuver et encourager l’honnêteté dans un ménage. Elle avait laissé ses lèvres s’étirer. Cela, sa mère le lui avait enseigné, certainement trop effrayé à l’idée de voir les éventuelles cachotteries de sa fille lui jouer un mauvais tour dans les griffes d’un homme tel que Ferdinand. Pour autant, la demoiselle trouvait cela bien normal. Jamais elle n’aurait souhaité dissimuler des informations à son époux, éprouvant l’envie, elle-même, de connaître l’ensemble de ses pensées et de ses secrets. Elle l’espérait, son mari lui semblait honnête, se gardant simplement de trop lui présenter des sujets qu’il estimait être possiblement lassants pour elle. Ainsi, les affaires n’était pas le centre de leurs conversations. Cependant, perdue dans ses pensées, elle s’interrogea sur tout autre chose : le médecin qui se trouvait face à elle avait un passé et une histoire. Avait-il eu une épouse, lui aussi ?

Baissant le regard sur ces mains qui manipulaient sa cheville, elle notifia l’absence d’alliance. Elle ne le connaissait que très peu et pourtant, il lui semblait que ce monsieur Riagal n’était nullement un mauvais bougre et pourrait aisément trouver la compagnie d’une douce moitié. Grimaçant alors qu’il pliait la cheville dans un certain sens, elle tenta de songer à d’autres choses, observant les alentours. Ils étaient seuls, décidément, l’homme de main de Ferdinand qu’elle était persuadée d’avoir aperçu ayant cessé sa filature… Ou était trop bien dissimulé dans les buissons. Finalement, il posa son pied à terre, ses mains farfouillant ses affaires. Un légère entorse. Soit, c’aurait pu être bien pire, en effet. Quémandant à la jeune femme du repos, elle répondit d’un hochement de tête très scolaire. Lui expliquant que son pied pourrait changer de couleur, il lui donna les conseils avisés pour mieux repousser la douleur. Un bon médecin, c’était une certitude. Abordant le bandage, il s’était agité autour de sa cheville, maintenant fermement l’articulation sans pour autant serrer à l’excès sa jambe.

Finalement, la besogne terminée, il se redressa, lui tendant une main qu’elle saisit avec un doux sourire. Abordant à nouveau sa discrétion, évoquant des conseils ou des soins qu’il pourrait lui apporter, il précisa qu’il n’aurait à répondre de personne la concernant. Devant les dernières consignes qu’il lui donna, elle s’essaya à la tâche et hocha la tête de gauche à droite. « Non, aucun inconfort. Je sens le maintien du bandage mais pas de gêne autre. » Si elle avait baissé machinalement le regard à cet instant, pourtant incapable de voir ses pieds sous ses jupons, elle releva la tête vers lui, tout sourire. « Je crois pouvoir certifier que vous êtes décidément le meilleur médecin que j’ai été amenée à croiser… Je vous suis redevable, monsieur Riagal. Toute cette histoire aurait pu avoir une fin bien plus tragique. » Hochant poliment la tête, elle avait finalement relâché sa main, retrouvant son propre équilibre un court instant, cherchant son centre de gravité. « Vous semblez également fort instruit sur ce qu’un couple se doit de chercher… Peut-être viendrais-je vous demander conseil, oui… » Huit années de mariage et pas un seul enfant… La question la tourmentait doucement, cherchant à être raisonnée par la pratique et l’absence de Ferdinand dans sa chambre.
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyMar 15 Nov - 16:44

"Je suis au désespoir, Madame, d'apprendre que vous n'avez pas eu la chance de croiser plus compétent que moi. Et soulagé cependant de voir que, malgré tout, vous êtes en bonne santé." Il plaisantait à moitié et l'amusement brillait dans ses yeux clairs. Il était facile de lire sous sa face burinée l'autodérision qui ne cachait pas une grande confiance en ses capacités et la gêne amusée qu'il ressentait devant une telle flatterie. Il se savait très bon médecin. Il avait beaucoup travaillé pour tout au long de sa vie était fier d'avoir un métier permettant d'allier un savoir scholastique - contrairement à toutes les formes d'artisanat - et l'utilisation de ses mains - ce que n'avaient en général pas les autres professions demandant des capacités intellectuelles.

Tout en soutenant calment la jeune femme, leurs doigts à peine séparés par le fin tissu de ses gants, il avait quitté sa posture médicale et repris celle de l'homme du monde. Cela se voyait dans des regards plus polis, plus retenus que lorsqu'il cherchait à trouver les failles du corps. Son dos était plus droit et s'il se souvenait avoir porté la demoiselle, il maintenait à présent une distance parfaitement respectueuse.

Tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin. Ni son âne. Ni son esclave.

"Etre médecin, c'est, comme je le disais, être dans l'intimité des familles. Pour pouvoir soigner correctement un trouble, je dois connaître tout ce qu'il se passe autour, aussi gênant cela peut-il être. Aussi, un médecin se retrouve-t-il souvent confident de ce qu'il se passe derrière les portes closes des chambres à coucher. De cette expérience, vient un savoir qui n'est certes pas aussi fin que celui des mères et grands-mères mais que je mettrais humblement à profit de qui me le sollicitera."

Il pouvait répondre à beaucoup de questions sur la conception, ses gênes, les mesures que l'on pouvait prendre dans certains cas pour que l'homme ne soit plus un obstacle à la volonté divine. Ce n'était pas la partie de son métier qu'il appréciait le plus. Faire venir la vie en ce monde était un miracle et avoir la responsabilité du succès ou de l'échec d'une telle magie lui faisait plus peur que tout au monde. Les femmes étaient tellement fragiles. Elles mourraient si facilement en donnant la vie. Savoir tout ce qui pouvait aller mal le terrifiait littéralement. Il lâcha la main de sa patiente, sifflant Lonan qui arriva en trottant, ses oreilles intelligentes pointée vers le Donneur de Pommes - qui ne faillit d'ailleurs pas à sa mission, en tendant une autre, petite, verte et acide en direction de Victoria.

"Si vous voulez bien le tenir pendant que je le selle, je pourrais vous ramener plus rapidement chez vous. Il s'appelle Lonan. Dans ma langue, ça veut dire le merle."
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyVen 18 Nov - 22:32

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvQu’il était bon de pouvoir lui offrir les compliments qu’il méritait sans craindre de froisser son époux. Peut-être était-ce pour cela qu’en dépit de la situation, la légèreté prônait dans cette discussion et que Faolàn, tout aussi modeste soit-il, souligna sa tristesse de savoir que peu de médecins compétents aient su croiser la route de la demoiselle. Hâtivement, elle se sentit forcée de rajouter quelques mots. « Je ne suis pas non plus exemple en matière de patients, ayant eu la chance d’éviter bon nombres de maladies et d’accidents aussi sots que celui-ci par le passé. Les médecins n’ont pas eu raison de me côtoyer davantage. » Souriant doucement, elle s’était remise sur pied, satisfaite de constater qu’elle ne souffrait pas, mais se rendant à l’évidence : marcher jusqu’à la demeure qui était la sienne s’annonçait être complexe.

Peut-être était-ce l’intimité dont ils disposaient qui la poussa à en dire plus qu’il ne fallait sur des sujets tout autre, la confiance qu’inspirait son soignant lui déliant la langue sur des sujets plus personnels, plus relatifs à son couple. Ferdinand lui en voudrait-il de parler de ceci ? S’il l’apprenait, c’était certain, et le médecin n’avait eu de cesse de répéter qu’il tairait ce qu’elle pourrait lui révéler dans le cadre de ses soins alors… Alors oui, elle s’était laissé aller à une demi confidence qui suffit au Dr Riagal pour comprendre de quoi il pouvait en retourner. Gênant. Oui, c’était cela, terriblement gênant, d’admettre qu’après huit années de mariage pourtant auréolé d’un certain désir charnel, nul enfant n’avait su voir le jour. Ce qu’il se passe derrière les portes closes des chambres à coucher. Bien peu de choses, en réalité, bien qu’elle devait admettre que ce nouveau départ à Crimson avait su raviver quelques passions entre elle et Ferdinand. Déglutissant avec gêne, baissant le regard, elle le laissa finir, réfléchissant plus que n’ayant envie de commenter ses propos. Elle en avait déjà beaucoup dit et n’osait pas s’aventurer plus avant dans un sujet qu’elle se devait avant tout de discuter avec le principal concerné. Mais l’inquiétude grandissait, pourtant, au creux de son être, de ne pas être capable de donner la vie. Car si l’un des deux membre du couple souffrait d’un problème pour la conception d’un enfant, c’était forcément elle, n’est-ce pas ?

Il siffla, la sortant brutalement de ses pensées, et sa monture s’avança vers eux au petit trot. Lui offrant une pomme, il ne tarda pas à en donner une à Victoria, lui demandant de le tenir pendant qu’il le sellerait. Lonan. Le Merle. Pinçant doucement les lèvres, elle s’exécuta du bout des doigts, ignorant même comment tenir correctement un équidé, elle qui n’y avait été que très peu confrontée. Lonan, de ses lèvres agiles, tenta de s’emparer de la pomme qu’elle détenait, la poussant à retenir un petit cri, concédant l’objet sans résistance. Respirant profondément, elle avait souri jaune. « Décidément, je crois que c’est tout l’ouest sauvage qui m’est hostile… » Il ne fallait pas une bonne vue pour penser qu’elle n’avait rien à faire là, qu’elle n’était pas adaptée à cet environnement et que bon nombre de gens devaient en rire ou espérer la voir partir. Était-ce pour cela qu’elle ne s’était, pour l’heure, pas encore aventurée à proprement parler dans Crimson Town, se cantonnant à son château aux barreaux dorés ? Le poil luisant de l’animal, pourtant, attira ses doigts tremblants, la demoiselle osant les poser sur le chanfrein de la bête, le parcourant de haut en bas. « J’imagine que votre histoire commune remonte à plusieurs années ? On dit qu’un homme peut être jugé à sa monture… Je n’ai pas œil assez avisé pour m’y risquer mais il semble vous obéir parfaitement. » Elle s’appuyait évidemment sur l’efficacité du rappel qu’il avait mis en place, un simple sifflement poussant la monture à venir vers lui.
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyLun 21 Nov - 11:32

Au cri, il s'était retourné, ses reflexes de soldat toujours affutés malgré la démobilisation. Sous le verni que son statut social lui avait conféré, il restait un homme d'instinct avant tout. Un homme d'extérieur qui n'était jamais aussi heureux que lorsqu'il pouvait faire ce qu'il voulait quand il voulait, sauter les barrières, passer les barricades. Par chance, ce n'était que Lonan qui, bien dressé à ne pas mordre qui lui donnait des pommes, avait habilement attrapé le fruit de ses grosses lèvres. La jeune femme avait rit, un peu jaune semblait-il avant de poser des questions sur l'animal. Faolan reprit son travail, posant d'abord la couverture, puis la selle, réglant les étrillers et la sangle, amusé par le ventre de son camarade qui se gonflait par réflexe comme le font tous les chevaux.

"Lonan est un réformé de l'armée, comme je l'ai été à mon tours à la fin des conflits. Il m'avait été confié lors de quelques missions et nous nous étions bien entendus. J'ai été heureux d'apprendre qu'il avait survécu et que nous pouvions continuer ensemble sur le chemin de la paix."

Il y avait eu tant de morts lors de ce conflit. Des hommes, des animaux. Des régiments d'hommes de couleurs que l'on rendaient à leurs propriétaires une fois le combat terminé. Leur propriétaire. Cela le faisait frissonner d'horreur. Comment pouvait-on simplement penser que Dieu avait pu faire certains hommes au dessus des autres par autre chose que les simples capacités personnelles. La couleur, c'était purement esthétique. Un cheval blanc n'était pas plus rapide ou plus puissant qu'n cheval noir. L'homme blanc était peut-être plus avancé dans la civilisation que l'homme noir mais c'était par chance, parce qu'il avait eu le Seigneur et la Religion pour le guider. Ce n'était pas une différence culturelle. A l'intérieur, blancs et noirs étaient parfaitement identiques. Il en avait vu assez pour en être certains. Bref. Il secoua la tête et les fantômes des horreurs des combats le quittèrent. Il resserra une nouvelle fois la sangle, pesant sur les étrillers pour vérifier du bon équilibre du tout.

"Vous n'avez visiblement pas l'habitude d'être autour des chevaux. Si je peux me permettre un conseil, Madame, il serait sage d'apprendre à vous comporter avec eux. Ils sont une part intégrante de l'Ouest américain. si fueris Rōmae, Rōmānō vīvitō mōre; si fueris alibī, vīvitō sicut ibi., Si tu es à Rome, vis comme les Romains ; si tu es ailleurs, vis comme on y vit. Je me doute que vous n'aviez jusqu'ici pas eu la nécessité de les approcher plus que de raison et que vous êtes délicate pour des animaux aussi grossiers mais je pense que cela fera plaisir au village de voir que vous vous appropriez ses coutumes." Légère rougeur. "Evidemment, vous êtes en droit de me dire de me mêler de ce qui me regarde. Je sors clairement de mon rôle. Si vous permettez, je vais vous prendre par la taille pour vous hisser sur le dos de notre ami le merle. Puis je viendrai derrière vous et vous protègerai le temps du retour."

Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyJeu 24 Nov - 23:34

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvIl était toujours bon de connaître une histoire, de s’instruire sur le passé des uns et des autres. L’animal qui se trouvait face à elle, ayant bien manqué de lui voler un doigt, en avait une, en partie commune à celle de son cavalier. Victoria imaginait des choses inspirantes sur leur vie commune, lui qui avait su dire au couple Stanford son statut dans l’armée Américaine lors de la guerre. Réformé de l’armée. Ainsi donc, cet animal était bien plus brave qu’elle ne le serait jamais. Souriant, sa main caressant timidement son chanfrein, elle l’écouta lui offrir ce pan d’histoire, ces retrouvailles inattendues et bienvenues leur permettant de reprendre un bout de route ensemble.

Tenant toujours les rênes de l’animal comme il le lui avait demandé, elle l’observa tirer sur les sangles pour assurer la prise de la selle. Puis, il avait repris la parole. Pas l’habitude d’être autour des chevaux. C’était une réalité qui ne pouvait être dissimulée, tout comme le reste. Elle n’avait l’habitude de rien, en ces terres, son Royaume se faisant de salons de musique, de discussions échangées dans des sofa moelleux et de mets fins et gouteux partagés autour d’une grande table merveilleusement dressée. Victoria avait apprivoisé les corsets davantage qu’une quelconque bête et elle ne pouvait mentir à ce sujet car son aspect précieux était des plus voyants à Crimson Town. Si je peux me permettre un conseil. Le pouvait-il ? En temps normal, elle l’aurait certainement repris, sa langue se faisant fouet par peur d’être humiliée devant ses pairs. Mais ils n’étaient pas là.

Lui expliquant le rôle de ces précieuses montures dans cette région du monde, il lui conseilla fortement de s’adapter à ce climat et à cet endroit, chose qu’elle avait cru pouvoir faire avant de réaliser quelles difficultés se trouvaient sur sa route… S’approprier les coutumes. Le discours était si opposé à celui de Ferdinand… Le Gouverneur voulait imposer son univers à Crimson Town, ne laissant pas la possibilité à ces gens de vivre comme bon leur semble, dérangeant leurs habitudes, quand le docteur lui conseillait de se faire caméléon. Quel conseil était le bon ?

Il avait rougi, prenant conscience de l’assurance qu’il avait pris à lui proposer cela. Alors, il en revint à sa quête principale : celle de la ramener à bon port. Lui indiquant qu’il allait la hisser sur le dos de l’équidé, elle avait tourné la tête vers lui. « Dans d’autres circonstances, j’imagine que je vous aurais volontiers signalé de rester à votre place… Mais… Je dois avouer que vous avez raison… Ce qui alimente mon désir de vous souligner que je n’ai pas besoin de vos conseils, puisqu’ils sont trop justes… » Elle avait souri, écartant l’éventualité qu’elle puisse être sérieuse. Soupirant doucement, elle avait reposé le regard sur Lonan. « Ferdinand pense que c’est à nous d’éduquer les gens de Crimson en leur montrant la voie adéquate vers un avenir radieux… Je dois avouer ne pas être convaincue par ses dires mais… Regardez-moi… J’aurais beau tenter de me familiariser aux coutumes locales, un rien m’effraie, la moindre chute me blesse… Je n’obtiendrais nul respect, simplement des railleries… » Elle était doucement fataliste. Pouvait-il percevoir dans ses mots et son ton qu’elle n’avait que peu envie, elle-même, de se trouver là ? Que ce n’était pas un choix… ? Avisant la selle, elle soupira, s’avançant doucement vers le dos du cheval pour que le docteur puisse, au mieux, la hisser sur la selle. « Allons-y… Tentons déjà une première chevauchée… »


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyLun 28 Nov - 10:47

Il allait sans dire qu'il avait raison. Il s'y connaissait trop bien en culture cherchant à en élever une autre, du moins selon leurs principes. C'étaient des sujets sur lesquels il avait énormément médité, le soir lorsqu'il se couchait, à la messe parfois, ou quand les attentes se faisaient longues. Il attrapa la jeune femme par la taille, la touchant le moins possible, avant de la hisser sur le dos de la monture qui ne broncha pas. Lui grimaça tandis que l'effort faisait trembler son épaule encore affaiblie par sa convalescence.

"Mettez votre genou autour du pommeau de la selle, cela vous donnera une meilleure assise et n'hésitez pas à saisir soit le pommeau, soit la crinière de Lonan. La selle risque de bouger un petit peu lorsque je monterai. C'est normal et je vais le rééquilibrer par la suite, ne vous inquiétez pas."

Il rangea d'abord ses affaires dans les fontes, vérifia une nouvelle fois que tout était en ordre, confia à nouveau les rennes à la jeune femme puis, attrapant le cuir, se hissa derrière elle, calant son torse contre son dos pour éviter qu'elle ne parte vers l'arrière, prenant les guides de cuir, ses bras autour de la frêle figure. Ainsi, elle ne risquait rien. Il claqua sa langue et Lonan s'avança, tranquillement, sur le chemin de l'écurie.

"Votre époux m'en a en effet touché mot lors de notre première rencontre." Il s'en souvenait parce que ça l'avait frappé. Ne descendez pas trop à leur niveau, nous devons les élever, avait-il plus ou moins dit. "Je suis désolé de ne pas être d'accord avec lui. Ou tout du moins, de différer sur la méthode. Pour vous élever sur Lonan, j'ai du me mettre à votre hauteur. Pour élever un enfant, nous devons partir de son niveau. Si votre époux veut un jour permettre à ses administrés de s'élever au dessus de leur condition. S'il veut les éduquer aux bienfaits de la civilisation, leur faire quitter leurs habitudes frustres nées de la terre et des besoins vitaux, il faut qu'il descende à leur niveau. On ne peut pas tirer quelqu'un vers soi sans le toucher et on se lasse bien vite de tenter seul d'atteindre un piedestal." Il sourit doucement. "Ce n'est que mon avis, une fois encore. Mais je croyez en l'expérience d'un homme venant d'un peuple qu'on tente d'élever contre son gré depuis cinq siècles. L'exemple et la contrainte ne sont pas suffisantes."

Il n'était pas contre. Permettre à chacun d'atteindre son potentiel. Amener l'éducation et la religion jusqu'à ces terres sauvages afin que les bienfaits de la science et de la philosophie permettent de s'élever au dessus des besoins matériels. C'était une noble tâche et il avait à coeur d'aider le gouverneur dans cette entreprise. Ils étaient opposés sur la méthode. Pas le résultat.

"Cependant, ne pensez pas être sujette à raillerie. Vous êtes déracinée mais malgré cela, vous avez une force de caractère qui est admirable. Vous restez vous-même dans cet environnement hospitalier. On ne se moque pas de la rose qui pousse au milieu des chardons. On l'admire. Quand bien même elle perdrait un ou deux pétales dans la bataille."
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyLun 5 Déc - 0:17

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvCe docteur ne soignait pas que les mots du corps. Il semblait être bon dans la prise en charge de ceux de l’âme. C’était étonnant pour Victoria de se laisser aller à quelques confidences mais peut-être en avait-elle davantage besoin qu’elle ne le pensait. La jeune femme était une façade qui ne faisait que bien trop peu part de ses émois car ainsi avait-elle été élevée et ainsi savait-elle se comporter quand Ferdinand était là. Pourtant, Crimson Town et le néant qu’elle représentait invitait la jeune femme à nourrir ce vide par ses mots.

Les mains de l’homme de médecine s’étaient refermées sur sa taille et elle tenta de faire abstraction de la chose. Par sa force et avec un peu d’élan de la part de cette chère madame Stanford, il parvint à la hisser, l’asseyant sur la selle qui lui offrait déjà un équilibre bancal. Votre genou autour du pommeau. Fronçant les sourcils, elle aurait volontiers demandé au docteur ce qu’était un pommeau mais le manche saillant en cuir fut une invitation à obéir à cet ordre. Rassemblant ses jupons du mieux qu’elle le pouvait, sa prise manuelle finit par se faire dans les crins épais de l’équidé. Respirant aussi profondément qu’elle le pouvait, Victoria obéit docilement, hochant la tête sous ses directives, s’emparant des rênes quand il le fallait. Finalement, il l’avait rejointe, son dos venant naturellement se caler contre son torse. Les deux bras de l’homme encadrèrent la jeune femme qui rougit doucement et ce fut avec un claquement de langue que la monture entama son pas. Se crispant instantanément, il fallut plusieurs secondes à Victoria pour constater que sn équilibre était éprouvé… Sans être entièrement mis à mal. Ainsi soutenue par le docteur Riagal, elle mesura la possibilité de chuter et finalement, ce fut parce qu’il parla qu’elle parvint à se détendre.

Ferdinand laissait toujours un souvenir à quiconque le rencontrait, bon ou mauvais. Je suis désolé de ne pas être d’accord avec lui. Comment aurait-elle pu lui en vouloir quand les opposants de son époux se faisaient de plus en plus nombreux chaque jour ? Lui, au moins, en dépit de son avis divergeant, ne cherchait ni à nuire au Gouverneur, ni à punir ses biens… Ou sa femme. Usant de métaphore, il exprima son propre point de vue. Pourtant, la jeune femme demeura silencieuse, ces sujets n’étant normalement pas les siens. Et si elle commençait à dire au médecin qu’il avait raison… Qu’est-ce qu’il finirait bien par penser d’elle ?

Ne pensez pas être sujette à raillerie. Elle ne pouvait pas l’observer, se retourner aurait été un acte suicidaire en cet instant. Aussi, elle apprécia chacune de ses paroles sans qu’il ne puisse voir le sourire naître sur ses lèvres, sans qu’elle ne puisse croiser son regard. Oui, déracinée. Elle n’aurait su mieux l’exprimer, elle qui n’avait jamais pensé mettre un jour les pieds en ces contrées si éloignées de la civilisation qu’elle connaissait et qui lui était si chère. Il invoquait une force de caractère admirable, prônant le fait qu’elle demeure elle-même en ces lieux. On ne se moque pas de la rose qui pousse au milieu des chardons. Elle avait légèrement ri. « J’ai bien peur que cette bataille-ci ne vienne m’enlever davantage que quelques pétales… » Soupirant doucement, elle observa le paysage, surprise par le confort acceptable de cette première chevauchée. « J’ai bien peur que vous ne me connaissiez que trop peu, docteur, pour parvenir à ces conclusions… J’ai bien peur que cette force de caractère que vous invoquez ne soit guère suffisante. Je ne peux être autrement que moi-même car c’est bien tout ce que l’on m’a appris à montrer. Je n’ai jamais eu vocation de m’installer en un lieu comme Crimson Town… Et je n’espère pas m’y éterniser. » Elle ne connaissait pas les plans de Ferdinand. Elle ne savait pas combien de temps devrait-elle supporter tout ceci. Quelques semaines, certainement, tout au plus… « Je n’ai que peu croiser les habitants de cette bourgade mais… Mais les regards qu’ils m’adressent ne font que me rappeler que je n’ai rien à faire en ces lieux… »


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Invité
Invité
avatar
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyJeu 8 Déc - 11:20


Elle avait rit. C'était une victoire en soi car elle devait se sentir mal à l'aise. Lui-même n'avait pas l'habitude d'une telle promiscuité en dehors de tout acte médical et faisait de son mieux pour paraitre insouciant et sincère, se répétant inlassablement les symptômes de la peste pour calmer son cœur un peu trop sensible aux émanations féminines de sa protégée.

Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain.

Et tu ne lui parleras pas non plus de son cœur qui se cache sous les pétales. Ce n'est ni le moment, ni l'endroit. Il aurait eu envie de la rassurer, par des gestes autant que par des mots. Envie de lui dire que certes, il la connaissait peu, mais qu'il connaissait les gens et qu'il les jugeait vite et bien. De lui cacher que le Gouverneur Standford n'avait pas du tout l'attitude d'un homme qui est en transit. Il réfléchit un moment et le silence joua dans la poussière levée par le pas tranquille de Lonan.

"Il est vrai que je n'ai pas encore le bonheur de pouvoir affirmer bien vous connaitre. Et que je ne suis arrivé en ville qu'il y a peu de temps. Mais je connais les hommes rudes qui hantent l'Ouest et y cherchent fortune. Ils vous regardent certes, mais ils n'en pensent pas moins." Il réfléchit.

"Peut-être pourriez-vous proposer à votre époux de faire venir des jeunes filles infortunées mais de bonne condition pour vous tenir compagnie, pour habiller de fleurs sauvages le sol entre vous et les cactus, si je peux me permettre de filer la métaphore. Des aides pour l'installation de certaines boutiques comme une modiste ou un salon de thé  vous permettrait de vous sentir moins seule également. Il y a beaucoup à faire. Tout à créer. C'est ce qui rend cet endroit fascinant à mes yeux. Et je pense à ceux de votre époux également. Il semble être un homme d'action et de vision. Forger une ville à son image, n'est-ce pas une noble cause ?"

Et se prendre un peu pour le Créateur, sûrement. L'humilité n'avait pas semblé être la vertu cardinal du Gouverneur. Ce n'était clairement pas celle de Faolan qui, même si lui ne voulait modeler rien ni personne.

"J'ignore combien de temps vous resterez parmi nous. Bien que j'apprécie votre compagnie, si vous êtes malheureuse à Crimson, je vous souhaite d'en partir rapidement pour des contrées qui vous siéraient davantage. Mais les écritures nous apprennent à faire feu de tout bois et je suis certain qu'en y réfléchissant, vous trouverez votre place ici. Par exemple, si vous pouviez changer une chose en ville, une seule, laquelle serait-ce ?"
Revenir en haut Aller en bas
Victoria Stanford
Leader ignorée
Victoria Stanford
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 532

Feuille de personnage
Disponibilité RP: Oui
Dialogue: #ffff99
Age: 28
Métier:
Pépites d'or: +2
Caractéristiques:
Leader ignorée
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement EmptyJeu 15 Déc - 15:29

tumblr_inline_p8hf4bSOXt1rcrg0y_250.gifvLe seul autre corps contre lequel sa carcasse avait su s’étendre était celui de son mari. La chaleur émanant de l’enveloppe corporelle de Faolàn lui offrait un sentiment étrange. Elle ne pouvait pas dire que c’était inconfortable et ne pouvait décemment pas avouer que cela était réconfortant, allant même jusqu’à oublier les raisons qui avaient façonné cette conclusion. Bercée par le pas tranquille de la monture au poil sombre, elle se surprit à vouloir converser avec lui. Mais au-delà de ce choix, elle se surprit à avoir une véritable conversation avec quiconque depuis son départ de San Francisco et ce constat était terriblement triste.

Le docteur Riagal avait cette sympathie qui semblait naturelle en lui, cherchant à lui offrir conseils, prêt cependant à encaisser une quelconque remarque piquante de la part de la jeune femme si cette dernière devait se montrer en désaccord ou s’il franchissait une limite. A sa proposition de faire venir des jeunes filles infortunées pour lui tenir compagnie, Victoria réfléchit à son tour. Ces demoiselles n’auraient aucun plaisir à se trouver là si ce n’était celui de plaire à la femme du Gouverneur pour quelques raisons que ce soit. Modiste, salon de thé… Il évoqua un train de vie qui lui semblait si loin et qui lui manquait et pourtant… Et pourtant la réalité du terrain poussait la jeune femme à penser que ces demoiselles ne s’éterniseraient pas plus qu’elle ne l’espérait devoir le faire elle-même. Forger une ville à son image. « Je pense malheureusement avoir passé l’âge de jouer à la poupée, docteur Riagal… Ces pauvres demoiselles risqueraient bien de se faner bien plus vite que la rose que vous évoquiez… Si tout est à construire, je doute qu’une modiste ait fort à faire dans un tel endroit et si l’argent ne sait remplir les caisse, alors les commerces finiront par fermer aussi vite qu’ils auront été ouverts… J’aurais mille projets en tête mais tous sont bien futiles et trop peu appropriés à Crimson pour être viable, je le crains… Il faudra des années à Ferdinand pour espérer faire de cette ville autre chose que ce qu’elle est. » Des années. Elle le soufflait elle-même et pourtant, elle refusait de le croire. C’était une passade. Une nouvelle fascination de son époux, jusqu’à la suivante, obnubilé qu’il pouvait être face à cette mine dont il vantait les trésors.

Vous trouverez votre place ici. L’espoir semblait vivre dans les mots du médecin, plus que dans le cœur de celle que l’on confondait aisément avec une aristocrate. Elle sourit, avant de hausser les sourcils face à une interrogation plus que surprenante. Changer une chose ? « J’ai bien peur de ne pas savoir, même, par où commencer, monsieur Riagal. La météo ? Ce désert aride de terre rouge ? Les habitants de cette ville… ? Et pourtant, aucune de ces choses ne peut réellement être changée, n’est-ce pas ? Nous ne sommes Dieu et c’est bien lui qui sait gouverner nos vies sur ces points, n'en déplaise à mon époux… » Elle haussa les épaules, réfléchissant cependant plus encore à sa question, avant de rajouter. « Je changerai certainement quelques coutumes… J’aimerais partager avec tous ces gens plus qu’un territoire… Des souvenirs, des moments… Voyez comme cela semble naïf… »


Tiny Pretty Thing

KoalaVolant
Revenir en haut Aller en bas
https://crimsontown.forumactif.com/t213-victoria-stanford-poupee-de-chair-a-l-esprit-vif https://crimsontown.forumactif.com/t261-victoria-stanford
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Sous le soleil exactement   Sous le soleil exactement Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Sous le soleil exactement
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Crimson Town  ::  :: La mine-
Sauter vers: