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Le sentier du retour
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Charles Beauchamp

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Jeu 19 Sep - 19:51



  • Type de RP: FB

  • Date du RP : 07/06/1865  

  • Participants :  @Charlotte Beauchamp  @Gabrielle Beauchamp

  • Trigger warning :

  • Résumé : Charles rentre du front et retrouve ses soeurs, le ranch, sa vie là où il l'avait laissée.

Charles Beauchamp

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Jeu 19 Sep - 20:27


Le soleil déclinait à l’horizon, enveloppant le paysage d’une lueur dorée qu'il avait contemplé des centaines de fois. Charles, assis à l’arrière d’un vieux chariot tiré par deux chevaux fatigués, observait en silence les vastes plaines devant lui. Le bruit régulier des roues sur le sol poussiéreux apaisaient ses pensées encore marquées par les bruits de canons et les cris des hommes s'effondrant dans la bataille, chargeant pour la plupart vers une mort certaine. Il avait laissé la guerre derrière lui, la violence du front et l'âpreté des combats. Résilient, Charles n'avait pas le luxe de se torturer l'esprit, il savait qu'en rentrant d'autres charges lui pèseraient sur les épaules.
À ses pieds reposait un gros sac de toile râpée, contenant tout ce qu’il possédait désormais : une veste usée, quelques livres écornés et des souvenirs qu’il n’osait pas regarder. À chaque cahot, le sac se balançait légèrement, incitant deux autres soldats à souffler. La terre sur laquelle leur voiture roulait était inégale et le trajet n'était pas de tout repos.

T'es d'où, toi, déjà ? renifla l'un des types qui avait un bras en écharpe et essayait maladroitement de s'allumer une cigarette.
J'ai un ranch pas loin d'une petite ville. Crimson. Charles se pencha pour lui allumer la clope. Le soldat, d'une trentaine d'années peut-être, le remercia. Et toi ?
Je taille la route un peu plus loin, au nord. En partant ma femme était enceinte, t'y crois, ça ? Mon môme va bientôt avoir cinq ans...
Un silence recouvrit la petite assemblée, conscient qu'une partie de leur vie avait été arrachée. Charles aussi se demandait ce qu'il avait pu rater, tout ce temps ? Si ses sœurs s'en étaient bien sorties ? Si l'état de leur père avait empiré ? Mais il avait eu le temps d'y réfléchir, durant ce long mois de retour à la maison. Une fois rentré, son père n'aurait plus de droit vis à vis du Ranch, il n'aurait plus son mot à dire et Charles lui construirait une cabane non loin pour qu'il y vive. Sa présence ne serait plus tolérée sous le toit principal. Le choix avait été facile, finalement ; préserver les filles était le plus important. Et Charlotte ? Et Gabrielle ? La pensée irrationnelle qu'elles puissent ne pas le reconnaître le traversa, car il avait changé, ces dernières années.
Charles s'était endurci d'une manière qu'il jugeait positive.

Le chariot s’arrêta enfin au croisement d’un petit sentier. L’endroit lui était familier. Il inspira l'odeur ambiante par les narines, longuement, jusqu'à ce que ses poumons ne puissent plus. Il expira l'air dans un grand sourire, les yeux portés sur la direction de la maison. Son bagage en main, il sauta par-dessus le chariot et fit signe à tout le monde.
Rentrez bien ! leur souhaita-t-il, comme lui pouvait à nouveau fouler sa terre. Merci l'ami ! Puis, se tournant vers la droite, il la vit. Là, au loin, il apercevait la silhouette de son ranch, sa maison. Son cœur se serra. Ce sentier de terre battue, encadré d'herbes sauvages, le menait vers la seule chose qui restait intacte dans son esprit : son foyer. Les collines environnantes étaient parsemées de pins noueux et de chênes robustes, tout comme il les avait laissés avant son départ. Rien n'avait changé ici, et pourtant, tout semblait différent. Ce n'était pas l'odeur qui émanait de l'écurie, ni la couleur du ciel ou ces piquets étrangement alignés le long de la prairie.

Alors, qu'est-ce que c'était ?

Vêtu de son uniforme, son sac dans une main tandis que de l'autre se crispait dans sa poche. Ses retrouvailles, il les avait imaginées et attendues, des mois durant. Il s'était vu des centaines de fois longer ce sentier, et voir Gabrielle au loin l'apercevoir, puis finir par courir à sa rencontre. Ou Charlotte affairée à une tâche à l'extérieur, qui en voyant du mouvement sur son terrain, se serait encourue sur un fusil chargé afin de défier quiconque oserait pénétrer ce lieu qu'elle semblait avoir ardemment défendu. Quelle serait la réalité des choses, le verraient-elles arriver, marchant paisiblement sur ce chemin ?


Gabrielle Beauchamp

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Lun 7 Oct - 11:14

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C’était une journée ordinaire. L’air chaud de l’ouest, annonciateur de l’été brûlant, avait fait offert aux habitants de Californie un aperçu de l’Enfer qui risquait de les rattraper bien assez vite. Et par ces fortes chaleurs, il était un mal qui était plus marqué que d’autres et la jeune Gabrielle Beauchamp avait été contrainte de demeurer recluse dans la maison familiale, à réaliser des tâches ménagères assez sommaires tandis que sa sœur aînée et quelques volontaires déjà revenus du front. La guerre était finie, c’était ce qui se murmurait. Et pourtant, une âme manquait cruellement à ce microcosme qu’était leur ranch.

Si l’enfance demeurait en ses traits juvéniles, la jeune blonde avait cessé d’être une enfant trois années auparavant. La mort de leur père et ses circonstances avait forcé les deux sœurs à se serrer les coudes, tant pour permettre à Gabrielle de se remettre que pour mieux avancer sans qu’aucun membre de la gent masculine ne soit là à leur offrir des directives. Charlotte avait endossé des responsabilités donc personne ne l’aurait cru capable de faire et Gabrielle s’était naturellement placée à ses côtés. Agée de dix-sept ans, elle possédait désormais un corps de jeune femme et non plus de petite fille. Elle avait grandi, de bien des manières, mais surtout dans son esprit. L’enfance que ses aînés s’étaient promis de lui offrir s’était achevée dans les cris, dans la peur et dans la mort. La brûlure de la corde autour de son cou frêle la hantait encore parfois, elle qui avait laissé une légère marque brune sur sa peau. De ce jour sinistre, le plus grand changement demeura la voix de la demoiselle, autrefois fluette, tel le chant d’un oiseau, désormais voilée et doucement rauque, les cordes vocales demeurant traumatisées pour le reste de son existence. Elle ne lui allait pas si mal, cette voix et elle ne l’empêchait ni de chanter, ni de charmer.

La chaude journée ne lui ayant permis de quitter la maison, elle profita de la soirée qui s’annonçait pour, enfin, défier l’astre brûlant face à son déclin, ses rayons se faisant moins lourds, sa chaleur s’effaçant peu à peu au profit d’une nuit sans nuage. Vêtue d’une grande jupe beige et d’un chemisier blanc, elle avait repoussé ses longs cheveux blonds en arrière avant de placer sur sa tête le chapeau de son frère. Charles… Quand rentrerait-il ? Si la guerre était finie, pourquoi n'était-il donc toujours pas de retour ? L’inquiétude grandissait en son cœur à l’idée même de ne jamais le revoir. Pourtant, à ce sujet, Charlotte n’avait de cesse de la rassurer : Si Charles n’était plus, elle l’aurait senti. Une âme partagée par les jumeaux qui avait tant de fois permis à la jeune sœur de se rassurer après moults cauchemars. Chaque soir, depuis deux semaines, elle remontait l’allée qui permettait à tous de rejoindre la maison principale, s’arrêtant à la barrière. Et alors, armée d’une lanterne, elle s’asseyait, et elle attendait. Chaque bruit était prétexte à espérer voir son frère lui revenir, elle qui n’avait que réalisé plus encore comme il lui manquait, comme il semblait cruel de vivre sas lui.

Un foulard autour de son cou vint cacher les vestiges de la haine de son géniteur tandis qu’elle quitta finalement la demeure, se dirigeant vers l’étable où les veaux l’attendaient. Un à un, elle les mena à leur mère pour mieux leur permettre de manger. C’était sa mission, bien souvent, s’occuper des petits. Elle aimait les cajoler, les brosser ou passer ses doigts délicats dans leur poils durs. Les bêtes rentraient la nuit pour mieux s’épargner la possibilité de finir dévorés par quelque coyotes ou attrapées par des Natifs. Chaque tête comptait dans l’élevage car la viande était coûteuse et leur permettait de vivre. Quittant l’étable, essuyant son front d’un revers de manche, elle finit par porter quelques seaux d’eau jusqu’à l’abreuvoir des bovins afin de leur offrir l’eau nécessaire. Tirant la corde du puits, encore et encore, elle en remonta de quoi rafraîchir les animaux, n’hésitant pas parfois à en prendre dans le creux de sa main pour mieux rafraîchir son visage.

Ce ne fut qu’au cinquième aller-retour que son intuition la poussa à lever les yeux vers ce chemin tracé qui remontait vers chez eux. Et alors, ses yeux bleus tombèrent sur cette silhouette qui se détachait au loin. Plissant le regard, elle portait toujours son seau contre elle. Et, sans même véritablement être capable de le voir, elle sut. En son cœur, au plus profond d’elle, un tressaillement vint l’avertir de l’identité de cette silhouette. « Charles… ? » Un murmure entre ses lèvres, le prénom prononcé à la française venant réveiller mille souvenirs. Et son seau lui échappa des mains, se renversant sur le sol, mouillant sans qu’elle ne le remarque le bas de ses jupes. Son cœur battait contre ses côtes alors que ses pas la poussaient à avancer vers lui. « Charles ! » Un cri, poussé depuis les tréfonds de son âme. Le soulagement en émanait et ses bottines de cuir entamèrent une course sur le sol rougeâtre et poussiéreux. Une main était machinalement venue se saisir de sa jupe beige pour mieux s’éviter une chute malencontreuse. Il était encore loin, mais elle aurait probablement traversé le pays tout entier à ce rythme effréné pour mieux le retrouver. Son visage, lui transparaissait d’un bonheur aussi grand que l’étaient son amour pour lui.


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Charles Beauchamp

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Lun 7 Oct - 21:53



Rien n'avait changé.
Excepté le monde d'après guerre, tout ici évoquait la maison. Charles continua d'avancer, le cœur battant à un rythme qui s'accordait avec celui de ses pas. Il avait craint que le sol sous ses bottes autrefois si familier, ne le soit plus, mais il s'était trompé. Le sentier serpentait entre les arbres, les feuilles mortes crissaient sous ses bottes. Son regard suivait le chemin emprunté par le vent léger qui le poussait vers le bout du sentier, où soudain une silhouette l'interpella. Ce n'était pas Charlotte, il reconnaîtrait sa jumelle entre mille femmes blondes attroupées face à lui. Mais Gabrielle aussi, il la reconnaîtrait, alors... L'aîné plissa les yeux tandis que les battements de son palpitant s'affolaient ; son coeur savait avant même que lui, ne le sache. Elle n'était plus la jeune fille qu'il avait laissée derrière lui. Elle était devenue une femme. Charles s'arrêta un instant, incapable de faire un pas de plus. Le sac dans sa main tomba lourdement à terre, dans une volée de sable. Charles ! Une vague d'émotions le submergea ; la joie de la revoir, le regret de tout ce qu'il avait manqué, la peur de ne plus être celui qu'elle attendait. Cinq ans... Cinq ans de guerre, de sang, de mort. Pendant ce temps, la vie avait continué ici, sans lui. Ses yeux le brûlaient, et malgré ses efforts pour retenir les larmes, il sentait cette chaleur familière se former dans ses paupières. Les larmes montaient, piquaient, mais il ne pouvait les empêcher. Il tenta de chasser cette humidité traîtresse, en vain. Alors que sa vision se brouillait, il la voyait, petite silhouette frêle mais indéniablement celle de sa sœur courant à sa rencontre. Elle avait grandi, mais ses traits doux, ses cheveux, ce regard étaient les mêmes. Comme si le temps, cruel pour tant d’autres, avait choisi de l'épargner. Chaque pas qu'ils faisaient l'un vers l'autre réduisait les années qui les avaient séparés, et en une fraction de seconde, elle franchit la distance. Gabrielle se jeta dans ses bras avec toute la force de son cœur, Charles accusant le coup dans un sourire tremblant, ses pieds se plantant fermement dans le sol. Il chancela un instant, peu surpris par la fougue de son élan, puis ses bras se refermèrent désespérément autour d’elle. Il la serra contre lui, son visage enfoui dans ses cheveux. Il inspira profondément, retrouvant ce parfum familier qu’il n’avait cessé de chercher dans ses souvenirs pendant ces longues années. Le soldat rentré au bercail ne disait rien, car aucun mot ne serait assez fort pour exprimer ce qu’il ressentait. Ses mains, calleuses et endurcies par la guerre, se faisaient tendres sur son dos, la retenant contre lui comme s’il avait peur qu’elle s’évapore. Ce n’étaient pas des larmes de tristesse, mais celles d’un bonheur pur qu’on verse quand tout ce qu’on a perdu nous est soudain rendu. Leur étreinte semblait durer une éternité, Charles ne voulant pas la lâcher. Il murmura finalement, d’une voix rauque brisée par l’émotion. Gabrielle... Il s'écarta légèrement d'elle afin de pouvoir la détailler, son doux visage entre ses mains. Avec l'âge, elle ressemblait maintenant encore plus à leur tendre mère, qui depuis le Ciel devait être aussi attendrie que lui devant ces grands yeux bleus. Comme tu m'as manqué ! Et à nouveau Charles l'enlaça, les yeux rivés cette fois sur la porte d'entrée du ranch. Il attendait de revoir Charlotte et leur père sortir d'une seconde à l'autre à sa rencontre. Ces retrouvailles l'inquiétaient plus que celui de ses sœurs, ce qu'il avait à dire à leur paternel n'aurait rien de réjouissant mais était désormais nécessaire pour ne plus vivre dans cette ambiance instaurée depuis la mort de leur mère. En attendant de voir apparaître leurs silhouettes, l'aîné murmura à l'oreille de sa petite sœur, aussi collée à lui qu'une sangsue ! Tu sais ce qui me ferait plaisir, princesse ? C'est qu'une fois installé, tu me racontes absolument tout. On a beaucoup de temps à rattraper. Charles avait naïvement demandé ça sans même envisager que le pire ait pu se produire. En l'absence de notes sombres dans leurs correspondances, il n'imaginait pas à quel point en réalité,
tout avait changé.


Charlotte Beauchamp

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Mar 8 Oct - 17:44
La porte de la maison s'ouvrit sur Hank, le pas lourd de ses bottes fatiguées par l'âge, frappant le plancher.
- Charlotte, les génisses sont rentrées, Gabrielle est déjà sur le coup pour leur ramener les veaux et s'occuper de tout ce petit monde, annonça-t-il de sa voix légèrement éraillée par le temps.

La jeune femme se tourna naturellement vers son plus vieil employé, un sourire flottant sur ses lèvres roses.
- Merci Hank.
D'un geste vif, elle acheva de trancher le morceau de viande sur la large planche en bois posée sur la cuisinière avant de déposer son couteau à côté. Elle s'essuya les mains dans le tissu de son tablier en faisant à nouveau face à l'homme qu'elle connaissait depuis bien des années.
- Tu veux un café avant de rentrer ? proposa-t-elle, avenante.
- Ça ne serait pas de refus, rétorqua le vacher, en déposant son couvre-chef sur la table avant de s'installer, tirant la chaise devant lui.

Le sourire de la fille Beauchamp s'élargit et elle s'affaira à faire chauffer le précieux breuvage avant de continuer la préparation du repas.
Le soleil accablant commençait à disparaître à l'horizon. Hank avait un peu de trajet pour rentrer chez lui, tout comme les autres employés. Parfois, il restait dormir dans la grange, pour ne pas laisser les filles seules. Depuis la mort du patron et l'absence du fils, il rechignait à rentrer chez lui tous les soirs. Charlotte pensait qu'il se sentait bien seul en réalité et que leur protection n'était qu'une excuse. Elle ne le lui avait jamais dit cependant, pour ne pas le vexer et aussi parce qu'elle tenait à lui. Depuis la mort de son père, Hank était ce qui s'en rapprochait le plus.
Il l'avait épaulée après le décès, avait pris son parti quand certains des hommes avaient préféré aller voir ailleurs, plutôt que de travailler pour une femme. Hank était son ange gardien, il veillait sur elle en l'absence des hommes Beauchamp et Charlotte savait qu'elle pouvait compter sur lui pour l'aider à résoudre ses problèmes.

Les journées se ressemblaient toutes, le travail avec les animaux était éreintant et lorsque le soleil déclinait, la jeune femme préparait à manger tandis que la plus jeune prenait le relais sur des tâches tout aussi importantes, mais un peu moins physiques. Cela rassurait l'aînée, qui ne souhaitait pas la mettre en difficulté pour éviter de déclencher des crises.

L'odeur du café empli la pièce alors qu'elle terminait de découper une carotte. Elle récupéra la cafetière et entreprit de verser le liquide dans la tasse de l'homme qui déjà, s'était affalé sur la chaise en bois.
- Ça a été aujourd'hui ? Demanda-t-il en entourant la tasse de ses mains rugueuses, rongées par les cals de labeur.
- Oui, tu savais que...
Elle marqua une pause.
- Tu as entendu ?

Il lui avait semblé entendre un cri, non plutôt un appel, dehors.
Elle fit silence, le cœur battant à l'affût d'un nouvel indice, lorsqu'elle reconnut la voix de Gabrielle, étouffée par le bois de la maison.
Sans réfléchir une seconde de plus, elle posa la cafetière et se précipita à la porte, inquiète. Et si le ranch se faisait attaquer ? Et s'il arrivait quelque chose à Gabrielle ?
Elle ouvrit le panneau de bois à la volée et chercha du regard sa cadette dans le soleil couchant. Balayant les étables et les écuries, ses yeux finirent par trouver l'objet de ses recherches, bien plus loin, sur le chemin menant chez elles.
Les yeux froncés en découvrant une seconde silhouette, son cœur manqua un battement dès qu'il comprit, ce qui se tramait.
Stupéfaite, elle porta sa main à sa bouche, incrédule. Charles était là, tenant leur sœur dans ses bras. Charles était là, son frère était revenu.
Un sanglot la fit suffoquer sur place et sentant soudainement la présence de Hank dans son dos, elle bredouilla :

- Charles est rentré, avant de se jeter en avant.

Les émotions la submergeaient tandis qu'elle se mettait à courir le plus vite possible, portée par les ailes du soulagement et par une tenue adaptée. Elle ne portait plus de jupe depuis longtemps et pouvait s'en féliciter ce jour-là. Son tablier battait ses cuisses cependant, autant que ses larmes ruisselaient le long de ses joues pour se fondre dans ses cheveux blonds, mal coiffés après une journée de travail au ranch.
Sa natte frappait son dos en une mesure régulière à mesure que ses enjambées, la rapprochaient de lui.
- Charles ! hurla-t-elle. Charles !

Son visage s'éclaira d'un sourire, puis d'un rire, fendant les larmes au moment où elle se jeta sur lui, sans aucune délicatesse. Sur eux, même, parce que Gabrielle était encore dans les bras de son frère.
Le choc n'en fut que plus délicieux, comme si son corps se sentait à nouveau entier, sa moitié étant enfin présente.
Le bras autour de lui le serra fort alors qu'elle enfouissait son visage dans son cou, de puissantes larmes chaudes extériorisant sa joie de le savoir là. En vie. Entier.
- Tu es là...tu es là...répétait-elle, rompue par l'émotion, pleurant et riant à la fois.

Dans cette étreinte fraternelle qui les maintenait tous les trois, elle se sentit complète. La fratrie était enfin réunie.




Gabrielle Beauchamp

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Lun 14 Oct - 13:52

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C’était lui. Bien sûr, que c’était lui ! Comment avait-elle pu seulement hésiter ? Comment avait-elle pu seulement douter de son retour ? Elle aurait pu crier ce nom, encore et encore, s’époumonner à le faire mais l’air était un mal nécessaire pour mieux nourrir sa course effrénée jusqu’à ses bras qu’il avait su lui ouvrir, refermant les siens contre sa nuque, leurs corps venant s’entrechoquer avec force et chaleur. Expirant avec profondeur, elle laissa échapper un sanglot incontrôlé, ne s’attendant pas même à pleurer. Mais c’était si bon, si agréable d’être là, soudainement. Le jeune homme l’avait alors serrée contre lui, plongeant son visage dans ses cheveux. Elle ne se souvenait plus de la sensation que cela pouvait lui faire, lui qui était si grand quand il les avait quittés… A moins qu’elle ne fût celle qui était petite, grandissant au fil des ans, devenant une femme davantage qu’une enfant. Elle avait désormais les bras assez longs pour mieux faire le tour de sa taille tandis qu’elle se sentait mieux lotie dans les siens. Gabrielle… Son prénom, comme un murmure brut qu’il prononçait enfin d’une voix plus grave qu’elle ne l’avait jamais été dans ses souvenirs. Elle sanglota un peu plus, se mouchant presque sur sa chemise alors qu’elle se nourrissait véritablement de sa chaleur, de ce contact qui lui avait tant manqué.

Avec douceur, il se détacha légèrement d’elle, portant ses doigts sur le doux visage de la blonde, poussant ses yeux bleus à se relever vers lui, croisant enfin le regard de son frère adoré et laissant naître cette étrange alchimie. Comme tu m’as manqué ! Ses lèvres subirent le soubresaut d’un nouveau sanglot étouffé sous les mots lourds de sens que lui adressait son aîné. Elle était profondément émue, elle qui n’avait pu que trop longtemps imaginer cet instant sans savoir véritablement à quoi s’attendre. La réalité était plus belle que tous ses rêves, soudainement, et Gabrielle ne put que soupirer d’un profond soulagement alors qu’il l’étreignait à nouveau avec force et chaleur. Enfin, elles ne seraient plus seules. La pièce manquante de ce puzzle que composait la fratrie Beauchamp venait de leur être rendue et elle s’en extasierait longuement, encore et encore. « Toi aussi, tu m’as manqué… » Chaud murmure prononcé contre le torse de l’aîné, elle resserra sa propre prise sur lui, le gardant contre elle égoïstement alors même que Charlotte devait être mise au courant de ce merveilleux retour.

TU sais ce qui me ferait plaisir, princesse ? C’est qu’une fois installé, tu me racontes absolument tout. On a beaucoup de temps à rattraper. Elle rit au cœur de ses pleurs, hochant pourtant la tête. Le récit de ces dernières années serait long et profondément intense mais elle ne l’épargnerait d’aucun détail. Parce qu’elle n’avait rien à lui cacher, parce qu’elle voulait qu’il reprenne au plus vite sa place dans leur monde. Charles ! Une autre voix s’était levée, derrière elle. La dernière représentante de leur douce famille avait fini par comprendre à son tour, d’une manière ou d’une autre et les cris se faisant de plus en plus fort et les pas se rapprochant laissa Gabrielle comprendre qu’elle les rejoignait sans même se retourner. Blottie contre son frère, elle fut bientôt enlacée de plus belle, le corps de Charlotte se joignant presque violemment à leur duo, provoquant l’hilarité de la cadette alors qu’ils échangeaient tous leur chaleur. [i]Tu es là… Tu es là… »[/color][/b] Grimaçant légèrement, coincée entre ses deux aînés, elle finit par dire. « Moi aussi, je suis là… Vous m’écrasez, tous les deux ! » Finalement, rien n’avait véritablement changé et c’était presque comme si Charles n’était jamais parti, en dépit de tout ce qui avait pu arriver à l’un ou aux autres durant ces longues années.


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Charles Beauchamp

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Mer 16 Oct - 17:46




Le bonheur d'avoir survécu était intense et se matérialisait ici-même. Ce n'était qu'à cette seconde que la patience de Charles était récompensée, maintenant qu'il pouvait serrer Gabrielle dans ses bras, qui lui retournait les mêmes sentiments. Il sourit contre elle, sentant son parfum, ne cessant plus jamais de l'éteindre et la sentir. Sa famille, aussi petite soit-elle entre ces deux sœurs et son père. Il avait ses nombreux défauts et ses nombreuses folies, mais Dieu le lui avait donné comme paternel et il n'avait d'autres choix que de le trainer à sa suite. Comme espéré, c'était à présent Charlotte qui dévalait l'allée, criant son prénom avec la hâte d'une jumelle qui récupérait enfin sa moitié, une part d'elle qui avait terriblement manqué. C'était ce qu'il avait douloureusement éprouvé ces dernières années. Charlotte se jeta contre eux, une nouvelle fois Charles encaissa le coup dans un rire mêlé à des larmes de joie. Ses bras étaient assez larges pour les y envelopper toutes les deux, les deux femmes les plus importantes à ses yeux.
Tu es là...tu es là...
Les mots de Charlotte étaient si poignants qu'il en ressentit leur poids dans son coeur, comme si ces cinq années avaient été subies et non vécues. Pour lui, en tout cas, tel avait été le cas.
J'suis là. Je vous laisserai plus jamais, murmura Charles. Une promesse bien audacieuse ; la guerre était peut-être finie mais elle menait en son terme, des différends encore tenaces. L'ouest était un monde violent, tout pouvant arriver n'importe quand, avec n'importe qui. Comment préservez ses sœurs de tous les dangers ? Comment se préserver soi-même et rester en vie, s'il fallait sans cesse faire rempart, chaque jour que Dieu fait.
Moi aussi, je suis là… Vous m’écrasez, tous les deux !
Charles avait ri tandis qu'il se détacha lentement d'elles, les observant encore une fois. Une lueur de tristesse traversa son regard. Le temps ne s'était pas figé pour eux, non ; Charlotte présentait de nouveaux traits marqués qu'il ne lui connaissait pas, Gabrielle était quant à elle, transformée.

Au loin, Hank arrivait à son tour, moins rapide que les jeunes femmes. Une accolade fraternelle poussa le fils Beauchamp dans les bras de leur employé, qui était bien plus que ça, finalement. Hank lui assura s'occuper de son sac pour qu'à trois, la fratrie rentre et se retrouve paisiblement. Alors Charles au milieu des deux soeurs, il les prit bras-dessus bras-dessous, marchant vers le ranch sans se dépeindre de son large sourire. C'était à ça que ressemblait le bonheur : un ciel dégagé, un ranch animé, l'herbe mouillé et le parfum de la terre fraîchement retournée.
Charlotte, tu n'as pas prévenu papa ? questionnait le blond qui s'étonna de ne pas le voir arriver. Leur relation n'avait jamais été au beau fixe, mais comme tout père, François souhaitait voir revenir son garçon.
Les choses vont changer, expliqua-t-il. Je vais devoir lui parler, et après... après, ça ira bien. Ils arrivaient à l'entrée de la maison mais n'ayant toujours pas eu de réponse hormis un regard en biais de Hank qui garda cependant le silence, Charles s'arrêta sur le perron, une main sur la taille. Qu'est-ce qu'il y a ? Et il observa ses soeurs à tour de rôle, attendant que l'une d'elle craque. A coup sûr, si Charlotte ne prenait pas les devants, ça serait Gabrielle qui lâcherait le morceau dans quelques secondes.


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Mer 16 Oct - 19:35
C'était si bon de l'avoir dans ses bras, si bon de se sentir enfin complète. Les larmes coulaient toujours, entrecoupées de rires euphoriques dans ce laps de temps qui semblait s'être arrêté.
Après des années coupée de ce lien si profond, Charlotte éprouva la sensation que tous les morceaux du puzzle se recollaient, enfin. Les choses auraient pu être différentes sans cette Guerre, sans l'alcool, sans la mort de leur mère. Elle aurait pu imaginer mille destins différents, aucun n'aurait pu arranger son présent. La vérité, c'était que leur frère avait dû les laisser avec un père alcoolique et fou à lier sans que personne ait son mot à dire. Elle ne lui en voulait pas non, elle en voulait à Dieu qui persistait à lui mettre des embuches tout au long de sa vie. Depuis, elle ne le priait plus. Depuis, elle se débrouillait.

J'suis là. Je vous laisserai plus jamais
Le son de sa voix lui apparaissait comme le plus précieux du monde, en quatre ans, elle avait eu la sensation de l'avoir presque oublié. À moins qu'il n'ait eu le temps de changer ?
Charles était marqué par la Guerre et les choses horribles dont il avait été témoins, Charlotte possédait, elle aussi, des marques, dont il ignorait encore tout. Mais pour combien de temps ? Il faudrait bien lui dire pour leur père. Il faudrait bien mentir, encore. Elle espéra avoir le cœur et la force de le faire sans faillir.

La voix de Gabrielle rompit le moment et les deux ainés se mirent à rire. Gabrielle rayonnait et l'espace d'un instant, Charlotte crut retrouver la joie de l'enfance, dans l'air espiègle de la cadette.
La fratrie se sépara sans vraiment s'éloigner pour autant, chacun jaugeant l'autre pour observer le moindre détail figé sur les traits. La joie demeurait, irradiant tout sur son passage, même les ténèbres.
Les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Serait-ce pour le meilleur ou le pire ? Charlotte voulait croire au meilleur, elle espérait que le pire soit enfin derrière, voilà quatre ans qu'elle faisait tout pour ça. Ses mains usées pouvaient en témoigner.

Hank se joignit à la fête, offrant une accolade bien sentie à celui qui était devenu, sans le savoir, l'homme de la maison.
Et tandis qu'ils se mirent à marcher tous les trois, bras dessus, bras dessous, Charlotte s'interrogea sur les changements à venir. À travers ses lettres, elle n'avait pas mentionné la mort de leur père car elle craignait que Charles soit affecté, inquiet pour elles. Elle ne voulait pas qu'il se déconcentre au risque d'être tué. Lui en voudrait-il ?
Elle espéra que non.

Évidemment, les premières questions fusèrent et pour toute réponse, elle lui offrit un sourire mal assuré. Son regard dévia sur sa petite sœur pour voir si elle était sur le point de vendre la mèche. Leurs regards se croisèrent et Charlotte inspira profondément, prête à assumer l'annonce de la nouvelle.
Arrivés devant la porte de la maison, elle n'avait pourtant toujours rien dit, même quand Charles avait émis l'idée de parler à leur géniteur, pour que les choses changent.
Comme il attendait une explication, Charlotte déglutit et observa le sol un moment. Incroyable la teinte de ce brin d'herbe avec le coucher de soleil. Ses doigts trituraient le tissu de son tablier et elle finit par souffler sur une mèche qui lui barrait le visage. Le drame de sa vie. Relevant les yeux, elle croisa ceux de Hank qui, par son expression, la poussait à l'aveu.

- Papa est mort, Charles, lâcha-t-elle tout à coup. Ça fait déjà trois ans. Je suis désolée de ne pas te l'avoir dit, c'est juste que...je voulais que tu restes concentré sur ce dans quoi tu étais engagé.

Les sourcils inclinés par la peine et le regret, elle ajouta :
- Je suis désolée.

Hank se racla la gorge. Ne sachant plus que faire ni que dire, Charlotte s'engouffra dans la maison en vue d'achever la préparation du diner.

Gabrielle Beauchamp

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Sam 2 Nov - 22:00

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L’étreinte s’acheva dans les rires de ses aînés qui finirent par la laisser un peu respirer. Tous trois demeurèrent un instant là, à se dévisager longuement, jouant au jeu des sept différences avec celui ou celles qui avaient tant échappé à leur regard durant des années entières. Il n’était plus uniquement le jeune homme quittant l’enfance. Charles était devenu un brave soldat, à la silhouette athlétique qui se devinait sous ses vêtements encore trop protocolaires, bien loin de ceux qu’il porterait probablement à nouveau au Ranch. Bon Dieu, il allait vivre à nouveau avec elles. La joie faisait vibrer les pupilles de la cadette qui admirait son frère comme le héros qu’il était, s’imaginant déjà lui offrir une nouvelle chemise, plus confortable, plus semblable à celui qu’il était… Charlotte l’autoriserait-elle à la conduire en ville pour une telle emplette ?

Finalement, l’ensemble de la fratrie regagna peu à peu la maison, bras dessus, bras dessous, comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, tous trois, bien que les joues encore humides de chacun vinssent rappeler l’émoi qui était le leur. Un employé encore présent finit par souligner comme il était de trop et rassembla ses affaires pour mieux laisser aux Beauchamp leur fief. Charlotte, tu n’as pas prévenu papa ? Ah. Voilà à peine une poignée de minutes que le jeune homme était de retour et déjà, les choses se gâtaient. Annoncer à Charles dans une lettre que leur père était mort n’aurait fait que le déconcentrer, là-bas, sur le front, où il aurait pu mourir. Aussi, les deux sœurs étaient tombées d’accord : elles n’annonceraient rien par courrier. Mais maintenant qu’il était là… Je vais devoir lui parler et après… Après, ça ira bien.

Forcément, Gabrielle chercha le regard de sa sœur, ne sachant pas comment faire. Qui devait le lui dire ? Pire encore : comment annoncer une mort qui datait de plusieurs années ? Le silence vint briser la jovialité de ces retrouvailles et même Charles finit par le comprendre, s’inquiétant momentanément de ce silence, de ces réactions. Il s’étaient arrêtés de marcher, bien qu’ayant atteint le perron de la maisonnée. Et puis, dans un soupir, Charlotte finit par briser le silence. Papa est mort, Charles. Ah, oui, il était vrai que le tact n’était pas une qualité familiale mais malgré tout, Gabrielle avait intimement espéré qu’elle fasse mieux que cela. Ca fait trois ans. De mieux en mieux. Charlotte avait décidément un avenir éloquent, littéralement. Je suis désolée de ne pas te l’avoir dit c’est juste que… Je voulais que tu restes concentré sur ce dans quoi tu étais engagé. Bon, c’était un peu mieux. Gabrielle tourna son regard, le dévisageant avec inquiétude et resta là alors que leur sœur filait droit vers la cuisine, comme une échappée bienvenue. « Charles… » Doucement, elle vint reprendre la main de celui qui avait tant manqué à son existence durant des dizaines de mois. « Quand c’est arrivé, notre seule inquiétude, c’était que toi, tu ne reviennes jamais… » Parce que ça aurait pu être le cas. Parce qu’il aurait pu périr sur le front, pour le bien de la Nation. Et elles n’avaient pas idée de quand la guerre finirait. Et dans l’occupation de leurs jours, cet événement devint factuel et rien de plus. Nulle commémoration n’avait lieu chaque année car leur père, après tout, n’avait jamais vraiment su leur manquer.


My father said that
I would burn


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Charles Beauchamp

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Dim 3 Nov - 17:13




Nul besoin pour Charles de douter ; il savait que sa jumelle s'apprêtait à lui annoncer la mort de leur père. Elle observait les détails du sol avec un intérêt démesuré et il la connaissait assez pour savoir qu'elle cherchait ses mots. Et que sans aucun tact, elle finirait par les laisser sortir sans trop y réfléchir. Mais bien que le frère sache tout cela, il devait l'entendre prononcer les mots qui rendraient tout ça réel. Papa est mort, Charles. Il se sentit faillir légèrement. Les jambes qui le retenaient étaient figées dans le sol, solides, mais le reste de son corps avait été troublé. Sa première pensée avait d'abord été un soulagement ; soulagé de ne pas avoir à l'affronter. Ça fait déjà trois ans. Je suis désolée de ne pas te l'avoir dit, c'est juste que... je voulais que tu restes concentré sur ce dans quoi tu étais engagé. Charlotte s'excusa puis s'enfuit, l'abandonnant avec cette information qui le laissa d'abord sans voix. Contrairement à Charlotte, lui avait eu plus de complicité avec leur père, sans doute car il était un fils. Plus de liberté, de droit. Il était l'héritier de François et celui-ci, même s'il était dur avec tous ses enfants, n'oubliait jamais ce détail. Ca n'avait jamais été l'amour fou, entre eux. L'amour qu'il portait à leur mère était infini et elle lui manquait chaque jour ; pour leur paternel, Charles savait qu'il s'en remettrait vite. Pour l'heure il ne comprit pas pourquoi ce décès ne lui avait pas été annoncé trois ans plus tôt. Comme si elle avait deviné sa question, Gabrielle prit la parole de sa douce voix, bien plus encline à la douceur que son aînée. Charles... Quand c’est arrivé, notre seule inquiétude, c’était que toi, tu ne reviennes jamais… Il serra cette main venue le réconforter mais sa peine était grande à cet instant ; à moins que ça ne soit un orgueil blessé d'avoir été mis à l'écart ? Tout était mélangé dans son cœur, qui était si lourd, à présent.
Non, répondit Charles. Non, c'est pas une raison suffisante pour me cacher sa mort. Et il entra à la suite de sa jumelle, dans la maison, passant devant Hank qui tentait de se faire tout petit. Il avait entraîné Gabrielle avec lui avant de la lâcher pour s'approcher de Charlotte, qui se tenait de dos, affairée au diner.

Attends, tu n'peux pas me dire qu'il est mort il y a trois ans, être désolée et clore la discussion ! fit Charles, qui gardait néanmoins son calme. Les sourcils froncés il dévisagea sa sœur, essayant de comprendre pourquoi réellement elle n'avait rien dit. J'ai passé ces trois dernières années à vous écrire, à écrire à papa, à m'inquiéter de ce qu'il pourrait faire contre vous en mon absence... ! C'est le savoir en vie à vos côtés qui m'a terrifié, Cha' ! Le grand frère avait légèrement haussé la voix, il espérait qu'elle l'entendait à défaut de l'écouter. C'était pas une décision qui te revenait, de me cacher quoique ce soit... souffla Charles en tirant une des chaises pour s'y installer lourdement. Accoudé, il se frotta longuement le visage, comme pour se tirer d'un mauvais rêve. Il était irrité dû au manque de sommeil, il avait mal aux jambes d'avoir tant marché pour rentrer à la maison.

Il est mort de quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? reprit-il plus calmement, il y a autre chose que tu as jugé bon de me cacher ?


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