Emilio "Cazador" Magón

La même chose que dans tous les patelins qui croisent sa route. Faire des dollars rapidement et discrètement, et surtout s'assurer qu'Odhran reste en vie. C'est la tâche la plus compliquée. Il aime aussi partir sur un grand coup, mais pour ça, faut encore convaincre son partenaire... Et éviter les étoiles qui brillent de façon terne. Enfin pas celles qui sont dans le ciel quoi. Enfin, les hommes-de-loi quoi, merde. Et si cela se passe comme dans les autres patelins, et bien... Cela finira relativement mal.

Où étais-tu lors de l'épidémie de dysenterie en 1857 ?

Au Mexique, près de la frontière. Emilio y arpentait le désert avec une bande de pistoleros dégénérés qui pillaient, volaient et violaient. Il a certainement eu deux ou trois coulantes à l'époque, mais rien de comparable avec une foutue dysenterie. Non, c'était plutôt dû à l'alcool frelaté ou la viande mal cuite. Il était certainement en train de traquer des voyageurs aux poches bien remplies, pour être exact.

Anecdotes

► L'état civil étant ce qu'il est, notamment au Mexique, son âge est approximatif et Emilio n'a pas grande idée de sa date précise de naissance. Elle change selon les discussions.

► Emilio Magón est un véritable fils de pute. Sa mère travaillait dans un bordel à Guaymas, et il a été en partie élevé dans cet univers. Il en garde un certains respect pour les filles de joie et ne supporte pas qu'on les maltraite. Voyez cela comme du déterminisme si vous le souhaitez, mais il a même été marié à une prostituée pendant quelques temps. Il garde encore son alliance à l'annulaire. La pauvre n'a pas eue une fin décente...

► Il s'est extirpé dans la misère en rejoignant très jeune des bandes de malfrats mexicains qui retournaient la région. Il faisait les basses besognes pour eux et servait d'éclaireur. C'est là qu'il a appris à tirer. Pas à lire, malheureusement. Rapidement chassé vers la frontière, il fut enrôlé de force dans l'armée mexicaine en 1847. Ouaip, il était sur le front à 14 berges, de quoi vous secouer un peu. C'était ça ou la corde.

► A la fin de la guerre, il profite de la présence de bandes de pistoleros dans la région frontalière pour reprendre ses activités de brigand. Il rejoint la bande d'Antonio Huertas, dit La Cobra. Il devient une fine gâchette à ses côtés et son limier, développant un talent fou pour la traque. Et ça vaut aussi bien pour le gibier que pour les êtres humains...

► Après avoir fait son lot de braquages et de bains de sang, Emilio sent le vent tourner. La Cobra se fait vieux, ses lieutenants sont à deux doigts de s'entretuer pour récupérer le butin de la bande. Il décide de les alléger de ce fardeau et se tire avec les pesos. C'était en 1861.

► Commence une longue fuite vers le Nord. Franchir la frontière n'était pas compliqué. Survivre seul un peu plus. El Cazador ne sait que chasser et braquer. Faire un coup seul, pas facile. Mais il a assez d'argent pour continuer son bout de chemin très tranquillement... Vers quoi ? Il en a aucune foutue idée. Pas question d'acheter un ranch et jouer les pionniers... Il sent que l'Amérique a son lot de pognon à se faire.

► Malheureusement pour lui, s'il sait bien traquer, ce n'est pas le seul. Et un fin limier sait toujours qu'un homme, aussi précautionneux soit-il, laisse toujours quelques traces. Trois anciens de ses camarades sont à ses trousses et le suivent tant bien que mal depuis des mois. Ils finissent par le retrouver dans un trou perdu. Une fusillade éclate au saloon et Emilio parvient à en refroidir un avant de prendre la poudre d'escampette, laissant son butin derrière lui. Ils auront mis 8 longs mois à le retrouver. Il ne sait pas si l'argent est encore caché ou s'ils l'ont récupéré.

► Il continue alors d'errer seul sur la terre des gringos. Après quelques aventures rocambolesques, il fait la rencontre de cette vieille ordure d'Odhran. Si le vieux ne suscite que de vieux réflexes sanguinaires chez le chicanos, ils finissent par s'entendre après on ne sait quel miracle. Les deux deviennent associés et prennent la route ensembles. Odhran fait des affaires, Emilio prend sa part et assure la sécurité du puant. Moins risqué que braquer seul et continuer à laisser couler le sang sur sa route, et assez excitant et profitable pour l'instant. L'irlandais est un escroc qui roule bien sa bosse, Emilio doit l'avouer, et il ne se passe pas un jour sans qu'il leur arrive une merde. Mais même s'il peut pas piffer ce négociant malhonnête, il doit avouer qu'il y a toujours du blé à se faire et quelques aventures à vivre avec lui. Alors après avoir songé pour la énième fois à l'égorger dans son sommeil, il se met en scelle, on the road again, avec le vieil irlandais.