Trigger warning : mort, suicide, sexe, autre ? n'oubliez pas de mettre en hide les parties concernées.
Résumé : Huit mois après avoir obtenu son diplôme, en colère contre le Colonel Sanderson pour son affectation, Theophilus revois son père adoptif.
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Mar 22 Aoû - 16:10
Décembre 1865, huit mois après la signature de l’armistice, on sentait encore le chaos généré par la guerre. Les combats n’avaient pas cessé pour autant ; des officiers sudistes rebelles aidés de leurs compagnies continuaient par conviction une guérilla contre l’armée nordiste et tuaient tout ancien esclave qui croisait leurs routes. Des vautours de la pire espèce en profitaient pour attaquer voyageurs et habitation isolés. Pour nous autres nordiste, il y avait encore beaucoup à faire.
Majors de ma promo, diplôme d’officier cadet en poche, j’avais été relégué comme simple estafette. Sans même avoir connu le baptême du feu. D’anciens camards de classe horrifiés par la réalité des combats et devenus envieux ne tardèrent pas à faire circuler rumeur et moquerie. J’étais devenu la honte de mon régiment, le fils à papa qui devait tout à son paternel. Je n’étais pas dupe et savait qu’il était plus que probable qu’il y avait une once de vérité derrière tout ça.
Moi, qui petit adulait mon père adoptif, étais d’autant plus en colère contre lui. Plus que quiconque, il savait que je connaissais les risques d’un soldat avant même que la moitié d’entre eux ne sachent pisser droit. Plus que quiconque, il savait que c’était mon rêve de marcher dans ses pas.
Estafette, il m’avait fait et patiemment, je rongeais mon frein, jusqu’au moment où l’occasion me sera donné de le revoir. Huit longs mois a subirent des remarques cinglantes furent nécessaire avant que le haut commandement me donne des ordres de mission pour le Colonel Anderson. Une petite partie de moi était heureuse de sa promotion, mais ça n’étouffait en rien la rancœur accumuler à son égard.
Il me fallut quelques jours de trajets dans la neige et le froid pour rejoindre Fort Douglas dans l’Utah. Ces derniers mois, les longues traversés à travers tout le pays avaient marqué mon corps par la fatigue et la faim. Le garçonnet que le Lieutenant avait envoyé à l’école était devenu un jeune homme élancé.
Je ne perdis pas de temps. À peine arrivé, je me dirigeais directement vers les quartiers des officiers. Je faisais encore partie de l’armée pour le moment et avais une mission à accomplir, mais ce serait la dernière. Il allait sûrement être surpris par cette décision mais j’avais bien l’intention de lui faire comprendre que c’était de sa faute. Ma colère contre lui avait réveillé un sentiment endormi depuis bien longtemps, j’avais des envies de meurtre, celle de venger ma famille.
Chapeau sous le bras, je frappais à la porte attendant qu’on me permette d’entrée. Je n’avais aucune envie de me faire mettre au fer pour insubordination ; d’abord le devoir après la colère. Une voix familière ne tarda pas à se faire entendre et je fis irruption sans tarder, me mettant au garde-à-vous avant de lui remettre la missive.
Colonel ! Félicitations pour votre promotion mon Colonel ! Les ordres de Washington mon Colonel.
Depuis qu’il m’avait recueilli, je l’avais toujours salué ainsi ; dans un premier par jeu voulant imiter les soldats, puis le temps passant, me considérant comme soldat se fut par respect envers tous mes supérieurs.
Jamie Anderson
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Colonel
Mer 23 Aoû - 10:29
Il n'est de véritable déception, que de ce qu'on aime
Pendant la guerre civile en 1862, les remparts du fort Douglas avaient été établi dans l'Utah, à Salt Lake City. Comme nombreux forts, son but principal était de maintenir l'ordre. Il avait été nommé ainsi en l'honneur du sénateur Stephen A. Douglas, un homme politique influent dont une peinture trainait d'ailleurs quelque part entre ces murs. Jamie avait toujours trouvé ça grotesque de donner le nom de "quelqu'un d'important" à un lieu. Ce quelqu'un n'aura d'ailleurs jamais mis les pieds ici. Et qui définissait l'importance d'une personne ? Ces questionnements existaient dans ses pensées car il était issu d'un milieu rural. L'armée lui avait appris le respect de la hiérarchie et des personnalités diverses, mais toujours lui restait ce petit truc au fond de son esprit...
Pour l'heure, Jamie avait le nez dans la gestion des ressources humaines, de planification opérationnelle et de logistique. La guerre était peut-être finie sur papier, mais il restait énormément à faire sur tout le territoire. Elle n'avait été qu'un premier chapitre d'une longue et lourde épopée à venir. Il le sentait, rien n'était scellé. Tout commençait. Derrière son bureau, une tasse de café fumante entre les doigts, il gardait un œil avisé sur les ressources au sein de son régiment. Ce n'était pas à lui de s'occuper d'un tel fardeau bureaucratique mais les ressources étaient trop importantes pour être négligées. Non pas qu'Anderson n'avait pas confiance en ses hommes, mais il était assez perfectionniste que pour vouloir s'en charger.
On toqua à la porte alors qu'il but une gorgée. −Entrez, lança Jamie sans décrocher son regard du carnet de notes journalier. La lumière pénétrait dans la pièce où jonchaient la paperasse à perte de vue. Seule la table dans l'extrémité droite était impeccable. Sur sa surface, reposa une carte sur le positionnement de l'armée, des villes et villages du territoire, des tribus autochtones repérées.
−Colonel ! Félicitations pour votre promotion mon Colonel ! Les ordres de Washington mon Colonel.
Cette voix familière. Cette voix que Jamie ne s'était pas attendu à entendre avant un moment. Cette voix qui était différente du souvenir qu'il en avait, mais qu'il reconnut néanmoins sans aucun mal. Les yeux écarquillés par la stupéfaction et la joie, Jamie leva vivement la tête, un sourire radieux sur le visage. Au repos, soldat. Il contourna son bureau pour faire face au jeune homme qui avait maintenant de l'allure, de la prestance. En prenant la missive dans une main et bien qu'il ait pris connaissance de sa promotion, le colonel fraîchement nommé préféra venir enlacer celui qu'il considérait comme son fils. Il était un sentimental et malgré toutes les médailles, le petit passait avant tout. Il était rassuré de le voir sain et sauf. De toute évidence tout au long de la guerre, il n'avait jamais arrêté de prendre des nouvelles de Theophilus sans que celui-ci ne le sache vraiment. Jamie n'avait pas voulu interférer dans son apprentissage.
Theo, murmurait l'aîné en resserrant sa prise autour de son fils. Mon bonhomme. Content de te revoir, tu me fais une belle surprise ! L'officier se rua sur la cafetière et servit le jeune homme d'une bonne tasse fumante. Assied toi, on a tellement à se dire !
(C) LAURA
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Jeu 24 Aoû - 9:07
Au repos soldat !
Je changeais immédiatement de posture. Le geste était devenu un réflexe avant même qu'il ne m'envoie à l'école. Même s'il m'avait toujours montré une certaine affection, je ne m'étais pas attendu à un tel accueil maintenant que je faisais officiellement partie de l'armée.
Déstabilisé, je ne savais plus comment réagir. Une partie de moi était heureuse de le revoir, mais je ne pouvais oublier ce que je considérais comme une trahison à mon égard. Ne sachant plus trop sur quel pied danser, je finis par lui rendre son étreinte après un instant d'hésitation, décidant de profiter des retrouvailles avant de devoir les gâcher.
Je suis heureux de vous revoir Père. Les ordres et le devoir, Père.
Ça sonnait autant comme une excuse qu'une explication. J'aurais aimé pouvoir le revoir plutôt en donner plus de nouvelles, mais après le début de la guerre, les choses étaient devenus plus compliqués. Qu'elles soient égarées, interceptée, ou plus simplement par manque de temps, les lettres se sont faites plus rare de ma part comme de la sienne.
Merci père !
Son invitation, à rester est plus que bienvenue ; frigorifié comme j'étais par ma longue chevauché, j'appréciais la douce chaleur régnant dans son bureau. Avec délectation, je saisie la tasse fumante a deux mains. Pour mon plus grand plaisir, l'arôme du café chaud changeait des marmites réchauffé qu'on nous servait à nous autre soldat.
En effet !
Malgré toute ma colère accumulé, les innombrables scénarios et longs monologues que j'avais ressasser durant le trajet, j'avais peur. Peur qu'il n'accepte pas ma décision, qu'il se détourne de moi et de perdre mon père. Il m'avait sauvé, m'avait élevé, et offert une chance unique que j'allais maintenant lui jeter à la figure.
J'ai une dernière chose pour vous Père.
Avec une boule au ventre grandissante, je détachait les insignes de mon uniforme et les posa entre nous. Les yeux rivés sur les insignes, je n'osais pas relever la tête pour affronter son regard et encore moins le confondre pour le moment. J'avais honte de renier ainsi tout ce qu'il avait fait pour moi depuis ces quatorze dernières années. Si je l'admirais pour avoir gravi les échelons à son seul mérite, je le haïssais de m'avoir privé de nombreuses occasions pour accomplir mes propres faits d'armes.
Jamie Anderson
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Colonel
Mar 29 Aoû - 17:37
Il n'est de véritable déception, que de ce qu'on aime
L'accolade avait duré assez longtemps pour que Jamie sente une certaine raideur, juste avant que Theophilus ne lui rende la pareille. Il ne lui en tenait pas rigueur, les mois entiers passés avec ses frères d'arme changeaient un homme, bien plus que ce qu'on pouvait imaginer. Le Colonel ne savait pas tout de son vécu, excepté les bribes récoltées par telles missives et correspondances au gré du temps qui s'écoule. Ce n'était jamais assez, pour un père. Un rôle qu'il avait accepté très vite et dont il était fier. Pas de lui-même, mais de sa pupille. C'était ce bon garçon qui l'avait rendu meilleur, Jamie le savait. Lorsqu'il y avait un enfant dans votre vie, vous ne pouviez que changer en une version plus satisfaisante.
Les deux hommes s'étaient installés, chacun buvant dans sa tasse fumante. Jamie n'arrêtait pas de fixer son gamin. Il observait tout ce qui avait changé chez lui, du regard jusqu'à l'attitude, de ses traits plus marqués jusqu'à sa posture. Il avait bien appris, mais de cela, le colonel n'en avait jamais douté. En lui, il avait toujours eu confiance. Ce n'était pas le cas des autres, de la guerre, de ses tourments qu'elle infligeait aux novices même les plus confiants.
J'ai une dernière chose pour vous Père.
L'officier se redressa sur sa chaise, intéressé. A dire vrai, il s'était attendu à tout. A une conversation des plus enjouées entre un père et son fils, qui se racontaient leur expérience et leur vie séparé. A un verre plus fort pour fêter des retrouvailles et une promotion bien méritées. A tout, sauf à le voir se défaire des insignes une par une par. Jamie resta fébrile, sa tasse de café entre les doigts, figé. Il la déposa lentement sur le bureau alors que le jeune officier finissait de déposer les armes. Le colonel voulait croiser son regard mais son fils l'évita.
−Un homme qui prend une telle décision se doit d'affronter la réalité, Jarett Theophilus Junior. Regarde-moi, dit calmement Jamie, non sans être ému par cette décision. Est-ce que tu peux au moins m'expliquer pourquoi ? La question était désespérée, car il ne comprenait pas. En si bon chemin, Theophilus rejetait une grande partie de sa vie, celle qu'il avait toujours connue et dans laquelle il baignait avec facilité. Il était fait pour porter une arme, pour défendre son pays et ses citoyens. Je dois comprendre, il faut que je sache... pourquoi. Pourquoi tu veux quitter ta maison ?
L'officier gradé se releva en trombe. Il ne pouvait pas exprimer sa colère, pas avant d'avoir eu des explications, des justifications. Il priait pour qu'il ne s'agisse pas d'une amourette qui viendrait tout briser. Jamie avait le plus grand respect pour l'amour et les aléas du coeur, mais servir quand on le pouvait, c'était un devoir.
(C) LAURA
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Mer 30 Aoû - 21:58
Jarett Theophilus Junior, le ton était donnés et ça n’augurait rien de bon. Il était rare qu’il m’appelle ainsi. Je me souvenais parfaitement de chacunes des fois où il avait utilisé mon nom en entier. Il y avait bien sur la surprise qu’il m’avait faite pour mon admission à l’école militaire alors que je me demandais ce que j’avais bien pu faire de mal, mais nous n’étions pas ce cas de figure loin de là.
C’était des réprimande qui m’attendaient. Je réprimais bien vite un petit, un petit sourire au coin nerveux, en repensant à la dernière bêtise qui m’avait valu de me retrouver dans une situation semblable : je m’étais levé un matin avant le clairon et avais discrètement emprunté une arme à feu voulant m’exercer à l’insu de Monsieur Anderson. Aussi évident que ça puisse paraître, je n’avais pas réfléchi au fait qu’un coup de feu était tout sauf discret et je ne parlais même pas du branle-bas de combat général que mon action avait déclenché dan le camp.
J’avais appris à connaître mon mentor et voyais qu’il fulminait intérieurement, mais je n’étais plus un enfant comme il le soulignait si bien. Je n’étais pas un lâche, j’étais devenu un homme et un soldat. Même si c’était le père qui posait la question, ce serait le colonel qui me mettrait au fer pour désertion ou validerait mon choix. Mon sérieux reprit, je relevais la tête, non sans une certaine appréhension.
Vous vous trompez Père, l’armée n’a jamais été ma maison. C’était vous, vous et votre ancienne compagnie seulement étiez ma famille, mon foyer…
Je ne souhaitais pas l’accuser ; plus j’y réfléchissais moins ça me semblait illogique. Ça allait contre nombre de principes qu’il m’avait inculqués, tout comme le fait de ne pas agir sous le coup de la colère.
Oui ! J’aimerais retourner che… heu...
Ma formulation était maladroite. Je fermais un instant les yeux et pris une profonde respiration. Ils brillaient d’une larme que je refusais de laisser couler en les rouvrant. Que ce soit à cause du choc émotionnel ou par peur de l’abandon, je lui avais toujours refusé des explications sur ce qui m’était arrivé.
Je suis né à Crimson Town, Père. Mes parents y avaient un ranch… ou une ferme peut-être. Ils ont été tués avant que…
Même si ça ne dépeignait pas toute la vérité, je n’avais jamais considéré l’omission comme un mensonge. Je continuais de fixer sans sourciller, les yeux toujours brillants. Je suspendis ma phrase avant de parler de ma petite sœur. Il voudrait probablement me convaincre que je courrais après un fantôme, mais j’avais l’intime conviction qu’elle était encore en vie ; pourquoi s’embêter à secourir une fillette d’une maison en flamme si c’était pour la tuer ou l’abandonner plus loin ?
… Avant que vos hommes ne me trouvent. Père, j’aimerais retourner dans ma ville natale.
Qu’il se soit renseigné sur moi sans que je ne le sache, ne m’importait que peu. Si ce n’était pour lui apprendre quelque chose, c’était pour lui prouver ainsi qu’à moi-même que j’avais mûri et que je n’étais plus ce petit garçon affamé et perdu au fond des bois.
Jamie Anderson
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Colonel
Jeu 31 Aoû - 23:17
Il n'est de véritable déception, que de ce qu'on aime
Le colonel s'était posté près de la fenêtre, tournant le dos au jeune officier après lui avoir lui-même dit de ne pas baisser les yeux. Il s'était ainsi positionné pour laisser son regard bleuté courir sur le centre du Fort, où ses lieutenants entrainaient les dernières recrues. Bien sûr qu'il devrait faire face à Theophilus, mais il lui fallait un temps de répit pour remettre ses idées en place et accepter ce qu'il prenait pour une défaite personnelle. Vous vous trompez Père, l’armée n’a jamais été ma maison. C’était vous, vous et votre ancienne compagnie seulement étiez ma famille, mon foyer… Ces paroles étaient autant un pincement au coeur au vu de sa décision, qu'un soulagement d'être rassuré être toujours aimé par lui.
Theo... murmura le soldat qui ne fixait un point invisible par-delà la cour. Il ne voyait plus que la poussière envolée par le vent et n'entendait que cette voix qu'il avait connue immature, avant qu'elle ne se transforme en celle virile, d'un homme accompli.
Je suis né à Crimson Town, Père. Mes parents y avaient un ranch… ou une ferme peut-être. Ils ont été tués avant que… Jamie se retourna vivement. Il ancra ses yeux dans le regard perdu de son fils, un regard emplit de larmes. Des traitresses dévoilant son immense peine qu'il avait porté seul durant toutes ces années. Une information qu'il aurait pu dénicher en fouillant le passé du gamin, à l'époque. Mais il s'était contenté d'accepter simplement sa présence. Le colonel avait toujours deviné que Theophilus avait sa propre histoire à raconter, mais il ne l'avait jamais forcé. Un jour allait venir où il épancherait la lourdeur de son cœur et il sembla que ce jour fut tout indiqué. … Avant que vos hommes ne me trouvent. Père, j’aimerais retourner dans ma ville natale. Jamie inspira, bruyamment, profondément, longuement. Ce n'était pas pour montrer un état exaspéré, une déception ou une colère grondante. C'était pour mieux essayer d'assimiler la bombe lancée dans sa direction, sans aucune couverture pour l'en protéger. Avait-il vu sa famille se faire tuer sous ses yeux d'enfant innocent ? qu'avait-il vu, vécu, pour qu'aujourd'hui il prenne un chemin si différent de la sécurité que lui avait donné son père de substitution. Theophilus ne lui disait pas tout, devait-il insister maintenant qu'il s'ouvrait ?
La distance qui les séparait disparue. Le colonel s'était avancé, contournant son bureau impeccablement organisé pour se tenir droit à côté d'un Theo resté assis. Il posa doucement sa main sur la tête du garçon, les émotions s'élançant violement en lui. Il ne devait pas réagir en parent, sa pupille n'avait pas besoin de cela. Il devait rester calme, serein, compréhensif. Ah, si seulement son paternel bien aimé lui avait parlé de tout ce qu'un père pouvait ressentir... Raconte-moi, Theo. Raconte-moi enfin qui tu étais avant que je ne te trouve frigorifié et affamé sur cette terre abandonnée. Jamie s'accroupit, presque à genoux, presque suppliant. Son regard demandait pitié à ce fils, désiré et choisis au milieu de nul part.
Et je te raconterais aussi quelque chose sur moi, que tu ignores.
(C) LAURA
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Ven 1 Sep - 17:41
Son ordre avait été comme un électrochoc. Je fixais désormais son dos, récitant un très court résumé de mon histoire comme je l’aurais fait avec n’importe quel compte-rendu destiné à un supérieur quelconque. Même si mes yeux me trahissaient, je m’étais un point d’honneur à ne faire paraître aucune émotion sur mon visage comme tout bon soldat que j’étais.
Il se retourna d’un coup respirant bruyamment comme s'il était hors de lui. Mon regard, embué de larmes, croisa alors le sien. En quelques enjambés, il couvrit la distance qui nous séparait. Je m’étais attendu à long monologue sur le devoir envers notre partie, sur l’honneur d’un soldat, mais pas à ce qu’il lève la main sur moi. Une partie de moi était satisfaite que ce soit lui qui déclenche les hostilités ; je n’aurais rien à me reprocher et à regretter par la suite ainsi.
Une fois de plus, il réussit à me déstabiliser par un simple geste. Ce que j’avais pris pour une agression n’était en réalité que compassion. Au prix d’une grande et lente inspiration je réussis à ne pas me laisser submergé par l’émotion.
J’étais déçu, qu’il est pu penser avoir besoin de proposer ce honteux chantage pour connaître mon histoire. Si je ne la lui devais pas au moins par respect, c'était par affection pour sa personne qu’il avait le droit de savoir. Même si je devais avouer qu’il avait réussi à titiller ma curiosité surtout que je pensais le connaître mieux que personne.
Je crains de devoir vous décevoir Père. Je n’ai plus beaucoup de souvenirs de ce temps-là…
Je levais la tête au plafond fermant les yeux pour chercher au plus profond de ma mémoire des souvenirs que je m’étais forcé d’oublier. Quelques larmes rebelles perlèrent le long de mes joues avant que je ne rouvre les yeux, un sourire triste dessiné sur le visage.
...Il y avait un cours d'eau près de la maison… J’aimais y attraper des grenouilles et petits poissons… Ma petite sœur regardait avec un mélange de crainte et de fascination, ces derniers évoluer dans leurs prisons faites de galets. Par moments elle y plongeait la main avant de la retirer aussitôt en poussant un cri dès qu’elle frôlait un de ces animaux avant de se mettre à rire.
...Ma mère… Ma mère aimait bien chanter. Elle me prenait sur ses genoux pour m’apprendre à lire… La bible, je crois. Le soir, elle racontait des histoires pour m’endormir...
On dormait ensemble dans le même lit avec ma sœur. La nuit, je la serais régulièrement contre moi pour la réconforter quand elle faisait des cauchemars.
... Mon père était souvent occupé avec ses bêtes. Parfois, il m’autorisait à l’accompagner et me faisait monter à cheval...
Quant à ma sœur où il la faisait monter devant lui ou, pour son plus grand plaisir, il l’installait sur un vieil âne et marchait à côté d’elle.
J’entrecoupais mon récit de pauses. Autant pour mieux me remémorer ces quelques moments sacrés que pour me permettre de reprendre autant que possible le contrôle de mes émotions malgré de régulières larmes solitaires. Malgré mes désirs d’impassibilité, je ne pouvais cacher une profonde mélancolie.
… Un soir, un Indien s’est introduit chez... Chez nous…Il...Il…
Les yeux fermés, les lèvres parcourues d’un incontrôlable tremblement et le ventre secoué de spasmes, je pleurais désormais abondamment incapable de continuer mon récit dans cet état. Il fallut de longues minutes et plusieurs bruyants reniflements avant de trouver la force de continuer.
Il a tué mes parents. J’étais caché sous le lit. J’ai rien pu faire.
Mon geste me semblait d’autant plus impardonnable que ma sœur était à côté de moi l’instant d’avant. J’étais un lâche, un couard et pire que ça ; j’étais responsable de sa disparition. Il me fallut une fois de plus un long moment d’épanchement avant que je ne reprenne mes esprits. Malgré mes yeux rougis, j’étais redevenu impassible.
Il a mis le feu à la maison, je me suis enfui dans la forêt et me suis perdu. La suite, vous la connaissez. Permettez moi d'y retourner pour honorer leur mémoires, je vous pries.
Jamie Anderson
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Colonel
Lun 4 Sep - 11:52
Il n'est de véritable déception, que de ce qu'on aime
Le Colonel observait silencieusement sa pupille qui cherchait au fond de sa mémoire, les images qu'il avait pu sauver de son passé. En même temps, il ne s'empêcha pas lui-même de se rappeler des premiers mois avec Theophilus. Un petit garçon qui ne parlait pas beaucoup de lui et qui avait continuellement un air triste sur le visage. C'était du moins comme cela que Jamie avait ressenti les choses. ...Il y avait un cours d'eau près de la maison… J’aimais y attraper des grenouilles et petits poissons… L'aîné laissa la nostalgie le gagner. Avec Olivia, ils s'amusaient à l'époque à faire des choses similaires. C'était pour cette raison que Jamie était convaincu que ce que Theo lui relatait à l'instant, étaient de vrais souvenirs. Parfois notre mémoire nous jouait des tours. On pouvait croire tellement fort à une chose qu'on finissait par la penser réelle.
Pour la première fois depuis tant d'années, Theophilus s'ouvrait sur son histoire. Jamie buvait ses paroles, le regard fixé sur les traits de ce jeune garçon qui n'était pas le sien, mais qu'il aimait d'un amour paternel sincère. Il l'entendit parler de cette mère qui l'avait couvé de douceur, de ce père qui lui avait appris de la vie. C'était à eux que Theo ressemblait, non pas à lui. Tout les différenciait, de la couleur de cheveux à celles des yeux, de la carrure à la morphologie. Rien ne les liait visuellement mais ils avaient réussi à piétiner ces règles. Les liens du sang étaient importants, mais il n'avait pas à écraser son contraire.
… Un soir, un Indien s’est introduit chez... Chez nous…Il...Il…
Theophilus perdait ses mots. Il se noyait dans un chagrin qui refit surface. Mais cela devait sortir une bonne fois pour toute, il devait tout partager avec la seule personne qui se souciait à présent réellement de lui. − Je suis là Theo, tu peux parler. Je suis là. Jamie lui laissa le temps nécessaire pour reprendre son récit. Lui-même était profondément ému et touché, mais il ne se laissa pas aller à ses émotions. Il devait rester fort pour son fils qui avait besoin de quelqu'un pour s'appuyer et trouver refuge, réconfort. La suite était celle que le Colonel avait imaginé. L'indien avait tué les parents et la maison fut brûlée. Par chance, le petit Theophilus avait pu s'échapper et c'était là qu'on le retrouva. Ce qu'il ignorait, c'était que plusieurs semaines après leur rencontre, Jamie et la compagnie avaient fait des recherches. Mais le bonhomme s'était tellement éloigné de sa ville natale que le régiment ne fit pas le lien entre lui et la maison en cendre dont ils avaient eu vent. Personne ne le cherchant ni ne le réclamant, ils l'avaient gardé pour en faire l'officier qu'il était aujourd'hui.
Theophilus avait terminé de parler et il se reprit. Entre ses quatre murs, que tous les deux, il n'avait pas à être le soldat que la Nation exigeait. Jamie lui avait déjà dit qu'entre eux, il pouvait rester naturel. Mais le gamin montra très tôt que tout cela lui tenait à coeur et il avait parfaitement assimilé leur vie, leur règle. − Ma famille est toujours en vie, en Oregon. Elle me manque. Mais si elle est encore unie aujourd'hui, c'est parce qu'il y a très longtemps, j'ai dû tuer un homme. Jamie se leva pour faire quelques pas vers la fenêtre et laisser de l'espace à son fils. Le jour où ma petite soeur a failli être kidnappée, j'ai tué un inconnu désarmé qui n'avait rien vu venir. Je lui ai tiré dans le dos. Pourtant Jamie avait toujours eu à coeur d'apprendre à sa pupille de ne pas être lâche. Pourquoi est-ce que je te raconte tout ça ? Il marqua une pause, comme pour permettre à Theo de répondre. Mais il reprit vite la parole. Parce qu'à aucun moment je n'ai aimé tirer sur lui, je l'ai fait car sur le moment c'était ce qu'il fallait faire. Jamie inspira, ce qu'il allait dire n'était pas facile. Ta famille repose en paix depuis longtemps, maintenant. Quelle meilleure façon de l'honorer que de t'engager à protéger le peuple de ses ennemis ? Comment comptes-tu les honorer ? En te vengeant au lieu de servir ?
(C) LAURA
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Lun 4 Sep - 23:40
− Je suis là Theo, tu peux parler. Je suis là.
Jusqu’à maintenant, j’avais toujours eu peur de lui révéler d’où je venais. Peur qu’il me renvoi là-bas et que l’Indien revienne alors que je me sentais en sécurité entourée d’autant de soldats ; peur qu’il m’abandonne dans un orphelinat ou me laisse à un lointain parent que je n’avais jamais vu, alors que je m’étais attaché à la vie dans le camp, à ses occupants et plus particulièrement au Lieutenant Anderson.
Être un enfant entouré d’autant d’adultes comportait de nombreux avantages. Il n’était pas rare de me voir courir d’un bout à l’autre du camp. Il y avait toujours quelqu’un pour me montrer un peu d’attention, ce que recherchais tout particulièrement après le drame qui avait frappé ma famille ; une sentinelle qui me troquait momentanément ses jumelles contre un verre d’eau ; un éclaireur pour me raconter ses nouvelles aventures contre le pansage de sa bête. Et même le Lieutenant qui me faisait lire des traités et théorie sur la guerre.
Mais cette proximité qui m’apportait tant de réconfort était aussi un inconvénient. Ces moments d’insouciances étaient régulièrement ponctués par des vagues à l’âme. Dans ces instants où j’avais besoin de solitude, je refusais tout contact et encore moins un interrogatoire, partant même parfois en courant pour aller pleurer dans un coin. Il n’était pas rare que je refuse d’adresser la parole aux coupables plusieurs jours, leur jetant un regard noir du haut de mes six ans.
Le temps passant, en grandissant et la rigueur militaire aidant, je faisais la sourde oreille à toute question que je jugeais indiscrète. Ce qui était auparavant des jeux à mes yeux devinrent petit à petit des tâches quotidiennes que je m’efforçais de faire du mieux que possible. Malgré tout, une petite partie de moi ne pouvait s’empêcher de se sentir exclu quand le lieutenant et cohorte de soldats sortait du camp et voulais prouver que j’étais tout aussi capable que n’importe quelles recrues. Mais sans la discipline de fer d’officier supérieur, c’était pour moi l’occasion d’apprendre des jurons et à tirer auprès de soldats plus laxistes restés pour surveiller le camp.
J’étais abasourdi, bien que c’était logique, je n’avais jamais imaginé mon père adoptif avoir une famille et encore moins une sœur. Toujours abattu par mon histoire, je me levais un instant après. Il avait réussi là ou j’avais été pleutre. Les épaules lasses et la tête lourde, je me dirigeais vers la fenêtre. Sa première question me laissa perplexe. Puis surpris mes yeux s’agrandirent quand je compris ou il voulait en venir, me laissant entendre qu’il avait deviné mes intentions. Je déglutis avec difficulté. Toutes tracent de colère ou de tristesse avait disparut. Mon cerveau bouillonnait, j’avais intérêt à choisir mes mots avec soins et vite.
Me venger ? Et comment ? Ça fait déjà quinze ans, jamais, je ne pourrais le reconnaître. Non, je veux les honorer en protégeant ceux qui y vivent. La guerre est finie, nos ennemis sont partout, je serais plus utile là-bas à veiller sur la ville que mes parents ont voulu aider à bâtir.
Je ne mentais pas ; je me sentais bien incapable de reconnaître le meurtrier de mes parents. Par contre, je n’avais toujours pas parlé de ma petite sœur. Fort de sa révélation, je gardai cette carte en mains comme dernier atout pour jouer sur ses sentiments avant de devoir laisser parler la colère.
Jamie Anderson
Inscris le : 27/07/2023
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Colonel
Mer 6 Sep - 18:15
Il n'est de véritable déception, que de ce qu'on aime
Ses confessions avaient été dites le coeur léger. Jamie voulait s'ouvrir à Theophilus pour qu'il comprenne qu'il n'était pas un ennemi, qu'à lui, le jeune garçon pouvait tout dire. Le jugement ne faisait pas parti des attributions du Colonel, il n'était pas là pour que l'ombre de son glaive surplombe la tête d'un autre. Sa mission était de rendre à la justice ce qui lui revenait de droit, mais pas de punir.
Posté devant la fenêtre, il sentit son fils qui le rejoignait à ses côtés. Sans tourner son visage peiné vers le petit, qui ne l'était plus vraiment, Jamie l'écouta réfuter cette sombre histoire de vengeance. Jamie hocha la tête ; il le crut sur parole. Comment pouvait-il en être autrement, Theophilus n'était pas un menteur et de surcroît, il était conscient qu'un jour tout finissait par se savoir. Jamie l'avait élevé dans cette compréhension, celle où le passé nous rattrapait toujours. “La guerre est finie” disait sa pupille, arrachant un mince et triste sourire à l’aîné qui se décida enfin à regarder l’homme qu’était devenu ce petit orphelin.
− La guerre n’est pas finie, Theophilus. Il reste de la résistance rebelle sudiste. Il y a encore des attaques sur tout le territoire. Il y a toutes les conséquences engendrées que le pays va subir encore quelques années. Il y a la tension qui remonte vivement avec les tribus, il y a les hors-la-loi qui tuent, violent, pillent impunément le peuple.
Un éclair d’incompréhension traversa son regard alors qu’il ne cillait pas, alors qu’il mettait le jeune officier au pied d’un mur long à franchir. − Comment peux-tu penser une seule seconde qu’elle soit finie ?! Sa voix s’était enrouée dans sa gorge, l’émotion le gagnant sans prévenir. − Si tu penses cela, c’est que tu n’es pas prêt ! C’est que j’ai bien fait de… Il ne finit pas sa phrase, le jeune Jarett ne savait pas que son tuteur avait influencé son absence sur le front. Cela n’avait pas à être un secret mais le Colonel se doutait que la nouvelle ne plairait pas à son protégé. Si la question venait à être posée, il serait honnête, comme il l’avait toujours été. En mûrissant, tout se comprenait en temps voulu. Jamie se frotta les yeux et poussa un soupir qui pouvait à tort être pris pour de la lassitude ou un sentiment de déception. Cela ne l’était pas, jamais Theophilus ne l’ennuierait, jamais il n’en serait déçu. Un parent se devait d’accompagner son enfant, de le guider malgré ses décisions. − Je ne m’opposerai pas à ton choix, fiston. C’était une évidence. Jamie préférait les savoir en bon terme et éloignés plutôt que proches avec de la rancoeur qui rongerait tous les bons sentiments qu’ils se portaient l’un à l’autre. Puis, rien n’assurait le Colonel que Theophilus partirait malgré un refus catégorique de mettre fin à ses états de service. − Il me faudra un peu de temps pour m'y faire.
(C) LAURA
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Mer 6 Sep - 22:15
Je m’étais mal exprimé. Il ne m’avait pas compris alors que nous étions d’accord sur ce point. Mais l’heure des grandes batailles était révolue. Bien sûr que je savais pertinemment qu’il y aurait des conséquences ; à commencer par les désertions de plus en plus nombreuses ; des hommes venus chercher l’honneur ou la gloire à la guerre et qui faisait le choix de l’argent facile, augmentant d’autant plus le nombre de hors-la-loi parcourant notre pays.
Je sais tout ça Père. Mais la résistance n’a plus de commandement centralisé. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que la rébellion soit écrasée. Nous nous battons désormais contre des lâches qui fuient dès qu'ils nous aperçoivent et reviennent tels des rats dès qu’on a le dos tourné. C’est pour ça que nos villages ont besoin de Shérifs et d’adjoints. C’est pour ça que je veux y retourner.
Pas prêt !? J’avais réagi aussitôt emporté par une colère passagère contre celui que je considérais comme un père. Sa remarque me laissait un goût amer, et venant de sa part avait tout d’une insulte à mes oreilles. Pas prêt ? Vous plus que quiconque savez que je suis plus qualifié que la plupart de ces branles mous qui vous entourent. Je désignais d’un geste dédaigneux, les recrues qui peinaient à marcher au pas de façon coordonné. Si moi, je n'étais pas prêt à quoi eux pouvaient bien servir.
..."C’est que j’ai bien fait de"… Était-ce la preuve que j’attendais ? J’en avais le pressentiment. Je commençais à fulminer intérieurement. D’abord, il m’insultait, puis m’avouait à demi-mots que c’était lui qui m’avait fait estafette et maintenant me montrait ouvertement sa déception envers moi. S’il cherchait à me rejeter, c’était gagner, je n’allais pas lui laisser d’autres choix que de me faire exécuter pour désertion ou me laisser partir.
Alors que j’allais laisser exploser ma colère, le brasier qui n’avait demandé qu’une étincelle pour s’enflammer, fut balayé d’un coup de vent. Après ce qu’il m’avait dit, je ne pouvais m’attendre à ce qu’il accepte ma décision. Il ne me retenait pas contre mon gré. J’y voyais un geste honorable de sa part pour rester en bon terme avec moi. Ce ne serait que l’insulter de lui demander des explications concernant mon affectation. Je regrettais désormais d'avoir levé la voix alors qu’il me considérait toujours comme un fils.
Penaud, me traitant de sombre abrutit, je me tournais vers lui. Je vous prie de me pardonner Père. J’ai parlé sans réfléchir. Je m’attendais désormais à une de ces longues leçons de morale que j’estimais pour une fois avoir bien méritées. Père ! Cette fois, ce fut à moi d’initier l'accolade. Je vous remercie pour votre bénédiction père.Je ne vous décevrais pas. Je ne prolongeais pas plus longtemps notre étreinte. Nous étions devant la fenêtre et ne souhaitait pas que des rumeurs se propage au sein de son régiment.
Le cœur léger, un sourire aux lèvres, je m’apprêtais à sortir de la pièce et à goûter cette toute nouvelle liberté. Je sentis dans sa voix comme une pointe d’amertume cette dernière déclaration. Je me retournais, un petit sourire complice au coin et me mit au garde-à-vous. Comme toute bonne estafette, je me devais d’apprendre par cœur les missives les plus importantes par simple précaution. Un autre que moi aurais sûrement fait un tour en cellule pour insubordination, mais je n'étais de toute façon plus soldat.
Mon Colonel ! Je connais les rapports, mon colonel ! Cette région est sous bon contrôle, les incidents isolés et mineurs. Mon Colonel, votre présence ne serait t’elle pas plus utile dans l’ouest, Colonel ?
Ce n’était en rien des accusations mais plutôt une proposition. Je ne savais même pas s’il y avait un fort à Crimson Town, mais l’idée était maintenant plantée en lui et serait ravie de l’accueillir sur place si jamais la graine germait, mais ce serait aussi le temps révélation pour lui comme pour moi.
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Jamie Anderson
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Colonel
Jeu 7 Sep - 18:28
Il n'est de véritable déception, que de ce qu'on aime
La jeunesse s'emportait vite. Elle était impulsive et crachait un venin qu'elle regrettait aussitôt. Theophilus n'était pas une exception à la règle, tout dans son attitude confortait l'aîné dans sa pensée. Celle où ce jeune homme n'était pas prêt, bien qu'il fut persuadé du contraire. Pas prêt ? Vous plus que quiconque savez que je suis plus qualifié que la plupart de ces branles mous qui vous entourent. Jamie leva un regard interrogateur sur son fils. Quand es-tu devenu si orgueilleux ? Ne jamais sous-estimer personne, n'est-ce pas toujours ce que je t'ai appris ? Tous ces branles mous, comme tu les appelles, ce sont tes frères d'armes. Ce sont ceux sur qui tu peux compter sur le terrain. Theo...
Une nouvelle inspiration. A quel moment Jamie avait dérapé dans l'éducation de l'officier Jarett ? A coup sûr, leur séparation y était pour quelque chose. Lui avoir imposé cette distance avait visiblement fait souffrir le gamin, qui à l'époque était déjà bien jeune. Trop jeune pour saisir l'importance de toutes ces décisions ? Mais rien de tout cela ne changea la vision de Jamie Anderson. Il allait accepter avec petitesse le choix de Theophilus, devenu un homme capable d'emprunter des chemins tortueux et de les assumer en conséquence. C'était une chose respectable. L'orphelin ne s'était pas attendu à obtenir avec facilité le oui de son tuteur, alors sa réaction fut de taille. L'expression de son visage d'abord surprise se transforma en un sourire qui attendrit malgré tout, le coeur du Colonel. Je vous remercie pour votre bénédiction père. Je ne vous décevrais pas.
Jamie serra le garçon dans ses bras, avant que l'accolade ne prit rapidement fin. Je n'ai pas peur que tu me décoives, cela n'arrivera pas. Si tu es heureux, je le serai également. Je ne veux pas que tu te déçoives toi-même, pensait l'aîné qui regardait Theophilus prendre le chemin de la sortie. Il aurait aimé discuter des révélations qu'il lui avait faites sur son passé. Il aurait aimé prendre le temps de discuter après autant de temps sans nouvelle.
Mon Colonel ! Je connais les rapports, mon colonel ! Cette région est sous bon contrôle, les incidents isolés et mineurs. Mon Colonel, votre présence ne serait t’elle pas plus utile dans l’ouest, Colonel ? Le Colonel sourit, l'enthousiasme du major de sa promo était communicative. Si Dieu le veut, nos chemins pourraient s'y recroiser, Monsieur Jarett. Je l'espère. Rompez.
Crimson Town... répéta Jamie lorsque la porte claqua, le laissant seul à nouveau. Il prit une carte et mis un moment avant de trouver ce petit bout de territoire où se situait la ville. Ainsi Theophilus aspirait à se ranger du côté des hommes de loi. Si shérif il y avait dans cette ville, alors il recevrait une lettre de recommandation, au cas où un certain Mr. J. Jarett ne toque à sa porte...
(C) LAURA
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