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Trigger warning : Aucune
Résumé : Isabella décide de suivre le conseil de son employeuse et se décide à s'acheter une arme à feu pour ce protéger, alors que le contexte à Crimson Town a bien changé. Elle demande de l'aide à celui qu'elle prend pour un armurier de passage alors qu'il s'agit d'un "simple" employé.
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Isabella Matamoros
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Messages : 262 Feuille de personnage Disponibilité RP: Oui Dialogue: #ff9966 Age: 22 Métier: Cavalière au Ranch Beauchamp Caractéristiques:
En galère mais débrouillarde
Lun 4 Nov - 22:02
Des lacunes à combler
Finalement, Isabella avait su comment s’était terminée la Foire d’été. Hudson s’était montré. Il était le nouveau maire de Calico. Il voulait maintenant que brigands et honnêtes gens acceptent une forme de cohabitation. Et personne n’avait pu s’y opposer. Pas même le Gouverneur Stanford n’avait pu montrer les crocs devant cette invasion de loups.
Depuis, les ennemis d’hier se glissaient parmi nous.
La boiteuse détestait ce qu’il se passait. A chaque fois qu’elle croisait leur dégaine à Crimson Town, elle se sentait plus acculée. Elle craignait voir de, un jour, retrouver la trogne de celui qui avait assassiné froidement son oncle, dans cette étroite chambre du West Wild Saloon où ils ne s’étaient arrêté que pour une nuit, sans avoir la moindre idée que Sébaste n’en repartirait jamais.
La situation devenait plus insupportable que ce que l’estropiée était prête à accepter. Quelque part dans son esprit, elle se souvenait du conseil que sa nouvelle employeuse, Charlotte Beauchamp, lui avait glissé : la française préférait savoir sa palefrenière armée. Or, la seule arme, le Colt 1860 Army de Sebastian, qu’elle avait tenu en sa possession avait été dérobé dans cette soirée d’enfer qui avait marqué cette ville et ses résidants. Alors, à contre cœur, elle avait économisé, rongé son frein en vivotant pour espérer pouvoir trouver quelque chose d’adapté. Par le passé, elle avait déjà tenu des armes que ses mains de femmes ne parvenaient pas à tenir parce que l’emplacement de la gâchette avait été pensé pour les poignes de soldats. Elle espérait donc trouver, chez cet armurier qui s’installait temporairement dans un commerce désaffecté chaussure à son pied – même si le jeu de mot paraissait inapproprié.
Isabella s’y était rendue en début de soirée, juste après sa journée de travail, encore suante des heures passées en carrière à dresser des chevaux pour leur apprendre leur métier au contact des bœufs. Devant le magasin, des caisses en bois avaient été vidées et négligemment empilées, signe que la marchandise avait été déballée. D’ailleurs, sous les fenêtre à battant du dépôt dont la devanture se composait de planche en bois grises et fendillée, un petit panneau avait été suspendu. En lettres tracées à la main, dans une écriture bien scolaire on lisait : « Armurerie & Fournitures – Ouvert aujourd’hui ». A l’intérieur, la boiteuse entendait qu’il y avait de l’agitation. Elle se glissa à l’intérieur discrètement.
Elle fut étonnée de ne trouver ni meubles sophistiqués ni vitrines rutilantes comme elle avait pu se l’imaginer ; l’endroit est simple, mais chaque détail est pensé avec soin. Une longue table, faite de solides planches de cèdre empilées, longeait un mur. Sur ce comptoir improvisé, des rangées de revolvers Colt et de Remington luisaient sous la lumière des lampes à huile accrochées au plafond. Chaque arme était posée sur un carré de feutre, et leur acier poli réfléchissait la lueur vacillante des flammes, donnant au lieu une atmosphère de sanctuaire.
Derrière la table, de vieilles étagères en bois grinçaient sous le poids de caisses en bois brut. Elles contenaient des barillets de poudre noire, soigneusement empilés et étiquetés, ainsi que des munitions pour revolvers et carabines. Un fusil Winchester Model 1866, brillant comme un joyau dans cette salle aux allures de caverne, trônait, soigneusement posé en travers de la table, prêt à attirer l'œil du prochain prospecteur ou du conducteur de diligence qui franchira la porte. Ce modèle, avec sa crosse de bois finement polie et son boîtier en laiton, était l'un des préférés des aventuriers de la région. À côté, une série de fusils Henry attendaient, leur bois sombre et leur long canon révélant une puissance prête à être libérée.
À l’avant du comptoir, quelques blagues à tabac en cuir tanné et des couteaux Bowie étaient disposés sur des carrés de toile usée, rappelant que le commerce n’offrait pas que des armes à feu, mais aussi des outils essentiels pour les voyageurs. Sur un petit panneau cloué près de l’entrée, une note manuscrite indiquait qu'il est possible de commander des réparations d'armes et des services de nettoyage. Une invitation discrète mais efficace, qui attirait le chuchotement des curieux.
A moins que ce soit autre chose qui fasse bavasser les deux autres clients attroupés... En plus de zieuter les articles, ils tournaient autours d'étagères d'où provenait le cliquetis significatif de douilles qui tintaient.
Isabella ne l’avait pas encore vu et, dès qu’elle posa les yeux sur le gigantesque bougre qui sortait des caisse les boites remplies de cartouches, elle se demanda comment elle avait pu le louper. Le physique hors du commun attirait l’œil. Il était si grand qu’il avait sûrement dû se baisser pour ne pas se prendre le linteau de la porte au travers du front. Il était si large qu’il donnait l’impression de pouvoir toucher les deux extrémités de la pièce juste en déployant les bras. Et il soulevait des cagettes remplies de munitions comme si elles ne pesaient rien et en prenant la précaution de ne pas heurter la moindre étagère, tellement il était à l’étroit.
— Un éléphant dans un magasin de porcelaine… se fendit un client. — Une chance que, ici, tout ou presque soit en acier, rétorqua l’autre avec sarcasme.
Des commentaires désobligeants que la jeune femme trouva aussi méchants que déplacés. Surtout que les bougres n'auraient jamais eu les cojones de les prononcer devant le concerné. Même si l’image, elle le reconnaissait, collait assez à ce qu’elle voyait. Elle n’osa rien dire, feignant de regarder encore la marchandise.
Et, pour elle, rien ne ressemblait plus à un pistolet qu’un autre pistolet, elle devait se l’avouer.
Comme personne ne vint la servir, elle se permit de s’approcher du colosse, malgré sa peur de l’interrompre en plein travail. Ne voyant pas d’autre personne à qui s’adresser, elle avait supposé que le commerce fût le sien.
— Bonsoir, m’sieur, salua-t-elle pour attirer son attention avant de rapidement décliner son attention : Je cherche une arme.
Avec un air gêner, elle de dépêchait d’ajouter :
— Quelque chose pour moi. Facile à transporter. Et pas trop cher. Vous sauriez me conseiller ?
Il devait bien s'y connaître, non ? Chercherait-il à la flouer en lui vendant un vieux pétard mouillé ? En tout cas, sans oser s’approcher à cause de cette carrure qui visiblement l’impressionnait, la mexicaine gardait une expression marquée par la méfiance et l’inexpérience pour ce type de sujet. En temps normal, elle n’aurait jamais cautionné la violence que toute cette marchandise évoquait.
Mais elle se trouvait à l’Ouest. Et, à l’Ouest, c’était la loi du plus fort qui régnait. Avec sa jambe moins et son allure de sac d’os, elle avait quelques petites lacunes à combler.
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La campagne ce n'était vraiment pas son truc, mais il se voyait mal repartir à New York, ni même aller dans une autre grande ville. Il préférait rester dans un coin tranquille pour faire profil bas. Mais le naturel revient toujours au galop et il avait essayé de trouver des trucs bien payés, mais pas très légaux à faire. Seulement, pour le moment, il était le nouveau dans le coin, donc il attirait l'attention, sans parler de sa carrure, donc le profil bas devait continuer pour le moment. En plus, il faisait face à un autre problème. Que ce soit des boulots légaux ou non, une grande majorité de ces boulots demandaient d'être mobile, donc d'avoir un cheval. Il pouvait bien s'arranger avec le patron de l'écurie pour emprunter ou louer un cheval de trait, histoire que ce dernier supporte au mieux son poids. Le souci, c'était surtout qu'il ne savait pas monter. En plus, il n'aimait pas les chevaux. Peur ? Lui... Oui peut-être un peu.
Fort heureusement, Crimson Town était plus grande que ce qu'il avait pensé et donc, il y avait du boulot sur place. L'écurie, la scierie, et plus récemment un armurier intermittent avait décidé de s'arrêter dans le coin pour vendre quelques armes. Et il risquait bien de se faire de l'argent, la foire d'été de la ville avait eu ses rebondissements, de violents rebondissements même. L'homme était passé au saloon le soir d'avant pour demander à quelques hommes de l'aider à s'installer contre quelques billets et Alonzo l'avait convaincu qu'il suffirait, s'assurant de se prendre la paye rien que pour lui.
Il était donc venu le matin pourri embaucher comme il était prévu. Après un petit-déjeuner bien entendu. Son employeur du jour avait choisi un genre de petit entrepôt pour s'installer et il y avait plus à faire que simplement décharger le matériel, déjà, il fallait placer des écriteaux, remettre de l'ordre, remplacer quelques planches et autres. Il valait mieux que l'endroit puisse fermer et ne soit pas une passoire, même si le vendeur n'avait pas prévu de rester longtemps, et peut être même pas prévu non plus de dormir ailleurs que dans son magasin improvisé.
La matinée se résuma à cela, et après un repas le midi, il reprit le travail, sous la direction et avec l'aide du vendeur. En gros, Alonzo portait et transportait le plus lourd et le vendeur lui disait où tout déballer, agençait et s'occupait de faire ses pancartes et autres trucs du genre. Le New-Yorkais était un piètre tireur et ne comptait que sur ses muscles, mais il connaissait les armes tout de même. Enfin, en gros quoi. Il ne pourrait pas sortir le nom ou l'histoire du arme, pas même une marque, mais il connaissait les bases. De manière très vulgaire, cela dit.
Le début de soirée arrivait et pour le moment, il n'y avait pas eu beaucoup de clients, même si les gens commençaient à entrer. Pour le moment, juste deux zigotos. Le proprio était parti en disant à Alonzo qu'il reviendrait dans quelques minutes. L'espagnol pariait sur une envie pressante, mais peut-être qu'il allait juste annoncer l'ouverture de son échoppe au saloon ? Pour le moment il était donc seul dans le magasin à finir sa journée, il restait encore quelques boites à ouvrir et des armes à rangés. Il garda quand même un œil sur les deux clients, histoire qu'ils ne leur viennent pas à l'idée de se servir.
Puis soudain, une odeur. Ça sentait comme à l'écurie. Il tira légèrement sa chemise pour renifler, voir si ça venait de lui, mais non. Bien qu'il ne sentait pas la rose non plus. Puis une voix se fit entendre s'adressant à lui, il posa ce qu'il avait dans les mains, se redressa et se retourna pour finalement baisser la tête et voir un petit bout de femme. Petite, menue, le teint halé, les cheveux noirs et l'odeur d'écurie. C'était elle qui sentait comme ça, et envoyant sa jambe de bois, il identifia le bruit qu'il avait entendu plus tôt, ce n'était donc pas une table bancale. Visiblement, elle le prenait pour le vendeur, qui n'était toujours pas revenu d'ailleurs.
Heu... j'suis pas l'vendeur.Il se gratta la tête et regarda autour de lui.Viens.
Dit il en lui faisant un signe de tête. Il arriva prêt du comptoir ou il ouvrit l'une des boites, il en profita pour déballer le tout et l'exposer et il prit l'une des armes, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
J'sais pas comment ça s'appelle. Mais j'sais qu'ça tire deux coups, t'aura pas plus discret et léger. D'là d'où j'viens c'tais populaire chez les putes. Et j'peux t'assurer qu'ça fait sauter une cervelle, à condition d'être proche, pratiquement à bout portant. Sinon...
Y'a ça aussi. Cinq coups, un poil plus lourd, mais ça tir un peu plus loin. Ça reste des armes à poudre, donc c'est chiant à r'charger, mais si t'veux de la défense ça d'vrit suffire j'pense. Pareil pour la portée, les deux armes tir pas loin... mais si c'est pour s'défendre y'a pas b'soin tirer loin... Enfin, j'crois... Pour l'prix j'te conseille juste d'ach'ter un truc pas récent, ça s'ra moins cher. Si t'connais des gens qui savent y faire y pourront t'aider à l'entret'nir.
Isabella Matamoros
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En galère mais débrouillarde
Mer 6 Nov - 21:49
Le grand dadais qui rangeait les munitions n’était pas le vendeur. Il parut embêté. A vrai dire, Isabella l’était tout autant. Pourtant, ça n’empêcha pas l’homme de l’emmener vers le comptoir d’où il ouvrit une caisse. En la déballant lui présenta deux modèles sous le nez.
Le premier, un pistolet compact et raffiné, se distinguait par un mécanisme à deux coups superposé. Difficile de faire mieux au vu de sa taille réduite. La construction en acier poli paraissait robuste. Le métal contrastait avec l’élégance des plaquette de nacre, sur le côté, qui donnait une touche de sophistication inattendue. Une arme de légitime défense sur une courte distance et rien de plus.
Une arme « populaire chez les putes », précisa le travailleur. Troublée, Isabella ne sut si elle devait le prendre personnellement et se justifier. Se débattre avec l’allégation qui ne sonnait que dans sa tête paraissait illusoire : avec sa silhouette de cure dent et ses vêtements de trop large de garçon, elle sentait qu’elle n’avait pas le profil. Ni pour faire le tapin, ni pour détenir une arme comme celle-ci.
Assez naturellement, elle se tourna donc vers le second choix que l’homme lui tendait. L’arme lui disait quelque chose. Il ressemblait beaucoup au colt de Sebastian. Celui qui lui avait été arraché par l’enfoiré qui l’avait froidement buté. Les mains légèrement tremblantes à cause de ce souvenir, la boiteuse tendit la main pour saisir le revolver colt modèle 1849 pocket. Compact, elle ouvrit le barillet pour vérifier qu’il faudrait y mettre du 31 et pas du 42. Le percuteur paraissait en été. La crosse en bois de noyer poli offrait une prise en main ferme. Pas tout à fait confortable, certes, mais, pour une arme dissuasive ou à sortir en cas d’extrême vulnérabilité, ça suffirait. Le canon octogonal donnait de l’équilibre à la pièce de fonte.
« Chiant à r’charger » comme toutes les armes à poudre avait précisé l’homme. La mexicaine avait simplement hoché la tête pour approuver.
— Celui-là est à combien ? demanda-t-elle en reposant l’arme sur le comptoir. Vous m’conseillez lequel du même modèle ?
Dans sa poche, elle faisait rouler avec inquiétude sa petite liasse de dollars en priant silencieusement pour avoir assez.
— Quoique si vous n’êtes pas vendeur… J’dois demander à qui, dites ?
Elle déglutit, mal à l’aise à l’idée de l’interrompre dans son travail. Ce type avait l’air d’avoir trimé toute la journée. Il n’avait probablement pas besoin de perdre son temps avec une cliente aussi passablement indécise.
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L'esprit d'Alonzo se perdait à penser qu'elle ferait bien de se fixer un canon de 12 à son moignon, en vérité, il ne savait pas si c'était possible, mais l'image de cette petite nénette qui tire et s'envole à chaque coup le faisait un peu rire intérieurement. Ce n'était pas bien de se moquer, comme, absolument personne le lui avait apprit. Non, ça faisait du bien. Il savait qu'il en était souvent la cible lui-même. Mais au moins, lui n'avait pas à l'entendre, à moins d'avoir quelqu'un de burné en face.
Bon, là elle commençait à lui demander des choses qu'il ne savait pas, les prix, les modèles, il ignorait même comme ses armes s'appelait. L'une était une arme à pute, l'autre un flingue plus petit pour lui. Donc, pour ce qui était de faire des propositions, cela allait le dépasser. Encore une fois, le grand dadais se gratta la tête avant de hausser les épaules et de répondre.
J'sais pas. Là, j'fais mon max grande. Faudra attendre que l'proprio r'vienne et...C'est à ce moment-là que la porte s'ouvrit pour laisser entrer un homme, fort bien habillé.Quand on parle du loup...
L'homme portait des habits plus distingués que la majorité des gens à Crimson, pas autant que de réels bourgeois, mais mieux que la majorité. On sentait que malgré son magasin intermittent, il ne venait pas réellement des espaces sauvages. Alonzo, c'était même demandé si ce mec ne fuyait pas quelque chose, comme tant de gens dans l'ouest. Une fois entré, l'homme grimaça et sortit un mouchoir pour le placer sur son nez.
Dieu, cette odeur...Il remarqua les deux hommes dans la pièce, qui parlaient tout à l'heure sur Alonzo, il se dirigea vers eux et dit d'un ton bien mielleux.Messieurs, messieurs, bienvenue dans mon échoppe intéressante, est-ce que l'une de ses beautés vous intéresse, n'hésitez pas, je suis à votre service. Heu, non merci, nous ne faisons que regarder. Ho bien sûr, veuillez m'excuser, n'hésitez surtout pas si vous avez la moindre question, je suis à votre service.
Alonzo regarda la scène son visage restant calme, il murmura pour lui-même, même si la jeune femme l'entendrait aussi.
La gorge la plus profonde de l'ouest...
Le vendeur se rapprocha d'Alonzo et d'Isabella par la suite, toujours avec son mouchoir sur le nez et son air dégoutté.
Monsieur Reyes, je ne vous paye pas à bâiller aux corneilles, vous avez fini de décharger ? Ca va pas tarder. Alors continuez, vite, vite.Dit-il d'un geste de la main, puis il posa son regard sur Isabella.Que fait tu ici traîne savate ? Nous ne vendons pas de confiserie ici ! C'est une cliente... Répondit Alonzo en reposant les deux armes proposées et s'éloignant pour finir son travail. Une cliente ? Je ne vends pas de lance-pierre jeune fille. Sais-tu au moins ce que tu cherches ? Mais as-tu au moins de l'argent ? Le commerce d'armes ne fait pas la charité.
Le colosse continuait de jeter des yeux vers Isabella et le vendeur, il ne savait pas trop pourquoi, en tout cas, il avait hâte de finir son travail pour ne plus être aux ordres de cet idiot, il continua donc d'aller et venir dans la boutique n'hésitant pas à se faire de la place entre les quelques clients présent, peu soucieux de ce qu'il renvoyait.
[hrp : Hésite pas à jouer le vendeur ;) ]
Isabella Matamoros
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Jeu 7 Nov - 0:15
Le propriétaire était absent, lui annonça le colosse. Cependant, souvent, quand on parle du loup, on en voit la queue. Et cet homme là paraissait tout bonnement odieux.
Il avait cette dégaine de nouveau riche, du coyote qui savait sentir le filon pour s’en mettre plein les poches, du self-made-man qui tenait son affaire à bout de bras pour mieux écraser ses semelles sur ceux qui n’avaient pas l’audace de l’égaler. Mal à l’aise en le voyant débarquer, Isabella eut tout de suite envie de rentrer dans un trou de souris pour déguerpir. Peut-être que finalement, l’achat d’une arme pouvait attendre encore un peu. Était-elle vraiment pressée ?
En fait, oui, elle l’était. Parce que chaque jour qui passait se voyait accompagner de sa horde de hors-la-loi blanchis par Horace Hudson et le jeu de ses belles relations. Sans défense, elle ne pouvait continuer de se priver d’un objet qui, au mieux, saurait faire dissuasion.
Crispée, elle fit de son mieux pour ne pas relever la grivoiserie de la remarque du magasinier. A la place, elle tira discrètement le col de sa chemise pour vérifier si l’odeur qui indisposait le bon vendeur venait d’elle. Force était de constater qu’après sa journée de travail acharnée, elle empestait certainement la sueur et le fumier. Et, même si elle n’y pouvait pas grand-chose, elle s’en trouva gênée. Troublée de ne pas savoir quoi répondre quand il la prit pour une traîne savate à la recherche d’un lance-pierre. Elle ne sut pas quoi répondre. Heureusement, le géant répondit à sa place, assurant qu’elle était cliente. Et, même si le numéro condescendant ne s’arrêta pas pour autant, elle lui fut silencieusement reconnaissante.
— Je… Un revolver colt 1849 pocket, si vous avez, se surprit-elle à répondre confusément après une hésitation. Pas un neuf mais en état de marche, c’est mieux. Et deux boîtes de cartouches de 31, s’il vous plait.
Ses mains tremblaient un peu quand elle sortit de sa poche la petite liasse de dollars. Elle espérait que ça suffirait pour couvrir cette dépense exceptionnelle pour elle. Elle jeta aussi un regard par-dessus son épaule pour vérifier que personne ne l’observait de trop près pour avoir l’idée de simplement lui mettre une volée pour partir avec le fruit de son dur labeur et de la vente de la monture de son oncle qu’elle avait gardé sous le coude en cas de coup dur.
Le retour de Hudson politiquement accepté était un coup dur. Et elle voulait que l’acquisition du revolver ne soit qu’une formalité. Manque de bol : il y avait toujours un abruti pour toujours tout rendre compliqué…
Dans un coin, le grand type qui l’avait conseillée était retourné au rangement de ses étagères. Elle n’avait même pas eu le temps de lui dire merci. D’avoir pris le temps de déballer les deux articles qu’il avait rapidement reconnu dans la caisse.
— Celui-ci ? demanda le vendeur, avec un sourire mi-crapuleux, mi-offusqué. — Par exemple, acquiesça Isabella en hochant sobrement la tête. — Vingt dollars alors !
La boiteuse froissa les billets, recomptant plusieurs fois.
— Une seule boite de cartouches alors. — Alors vingt-et-un, lâcha le propriétaire. — Vous aviez dit vingt ! s’offusqua Isabella. — Vingt le colt. Un la boite de munitions, précisa-t-il sans quitter son air narquois.
Comprenant que le type venait de changer d'avis, Isabella recompta une dernière fois, avec frustration. Il lui manquait deux dollars. Deux petits dollars.
— Dites, c’est pas donné ! s’esclaffa un client, un peu en retrait, en train de regarder les remingtons en chiquant du tabac.
Il semblait avoir suivi la conversation.
— Hé, c’est à moi tout ça. Je donne bien les prix que j’ai envie ! s’irrita le vendeur en lançant à l’autre client un regard froid de serpent mal luné.
La mexicaine fit un petit pas en arrière. Elle comprenait qu’elle ne se sortirait pas de ce bourbier. Par fierté, elle n’avait pas envie de s’écraser. Néanmoins, financièrement, les cartes n’étaient pas de son côté.
— Ce ne sera pas pour moi, lassez tomber, lâcha alors amèrement la palefrenière.
Un peu blessée, elle quitta le commerce, frustrée, déçue de ne pas avoir eu l’occasion de proprement négocier. Une chose lui disait que, si elle n’avait présenté de la sorte, le bougre lui aurait donné un discours bien différent. Et des prix bien plus réaliste, aussi.
Elle ne pouvait pas se résigner à reculer. C’était trop urgent alors elle attendit un peu en réfléchissant. Quand le colosse sortit du commerce pour empiler une autre caisses vites au-dessus du tas qui culminait déjà au-dessus de l’enseigne de l’échoppe.
— Señor ? l’interpela-t-elle. J’veux… J’veux pas vous demander ça mais, comme ce type a l’air de faire un peu à la tête du client vous… Vous voudriez bien m’aider ?
Le grand dadais n’inspirait pas confiance au premier coup d’œil. Il avait juste eu le mérite de ne pas l’envoyer bouler quand elle l’avait pris maladroitement pour le tenancier. Et, même avec des mots crus, il avait pris le temps de la conseiller. Peut-être que, dans la situation dégoutante où elle se trouvait, ça suffisait.
— J’vous donne l’argent et vous négociez, proposa-t-elle directement. La différence est pour vous. Il y a dix neuf dollars. Vous avez entendu ce que je voulais acheter, je crois...
Elle se mordit l’intérieure des joues en lui tendant la liasse de billets. C’était tout ce qu’elle avait et ce pour quoi elle avait travaillé d’arrache-pied. Il aurait aussi bien pu l’enfourner dans ses poches, prétendre que c’était à lui et partir avec aussi sec… Avec sa stature de géant et ses mains de combattant, elle ne se serait pas risquée à frontalement le défier. Elle n’aurait plus qu’à simplement s’asseoir sur ses deniers et tout recommencer.
Mais Isabella croyait en Dieu. Et Dieu se manifeste sous toutes les formes, aussi monstrueuse de prime abord soient-elles. Elle voulait croire à la bonté simple de ce type. Et peut-être que bêtement, elle se trompait. L’avenir le lui dirait.
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Il fallait s'y attendre, ce connard allait tenter d'arnaquer la jeune femme, il fallait s'en douter et elle allait s'écraser bien entendu. Et bien non, Alonzo vit qu'elle n'allait pas payer une arme aussi chère, qu'elle ne se ferait pas abuser si facilement, mais elle n'avait d'autres choix que de refuser. Visiblement, ne pas faire une vente allait bien au vendeur, certainement pour ce sentiment de force et d'importance que cela allait lui donner. Ce mec était le genre de sous-merde qu'Alonzo connaissait que trop bien. Mais pour lui, ce n'était pas si grave, il avait de quoi les gérer, elle, en revanche, peut-être pas. Franchement, ça lui faisait un peu de peine, il fallait bien l'avouer.
Il continua donc son travail, qui, comme il l'avait annoncé, était bientôt terminé, il allait pouvoir prendre sa paye et aller se coller une bonne binouze bien méritée au saloon. Douce bière, son amante de prédilection à présent. Il sortit du magasin après la démonstration du vendeur pour aller entreposer les dernières caisses vides. Il s'essuya le front, le boulot était donc fait. Pas de fierté du travail bien remplit pour lui, encore une fois, ses mains valaient de l'or et il les mettait dans la merde, enfin, selon lui.
C'est là que la voix de la jeune femme l'interpella encore. Il se retourna vers elle. L'éclopé avait un plan visiblement, négocier à sa place et en échange, il aurait la différence. C'était un très bon deal pour lui, il avait les “arguments” pour négocier. Il avança la main vers les billets de la jeune femme, mais il retira sa paluche. N'émettant qu'un son :
No.
Le manipulait-elle ? Tombait-il dans son piège ? Il ne savait pas, il en avait peur, mais il savait une chose. Il n'allait pas prendre l'argent de cette jeune fille. De son point de vu ce con de vendeur aurait du lui vendre son arme, il pourrait en profiter. Mais quelque chose en lui ne voulait pas, il ne voulait pas de l'argent de celle qui s'était faite abuser par ce con. Il enchaîna, hésitant à lui parler en espagnol, il préféra l'anglais.
J'ai une meilleure idée, viens.
Il pénétra à nouveau dans le magasin et se dirigea directement vers le vendeur. L'homme regarda Alonzo entrer puis regarda un peu méfiant la jeune femme (si elle avait accompagné Alonzo). Il reporta son regard sur le colosse qui se planta devant lui.
J'ai fini le travail. Très bien. Voilà votre paye Monsieur Reyes.
Il tendit plusieurs billets verts au géant, qui les compta, avant de poser à nouveau ce regard sur le vendeur. Ce dernier n'était plus du tout calme, mais emplit d'une colère.
Uno, il en manque deux. Pardon ? J'sais compter Cabron. Ho, heu... oui... je suis tête en l'air vraiment.
L'homme balbutia, et sortit les deux billets manquant, se servant de son mouchoir, plus pour s'essuyer le front cette fois-ci.
Pourquoi est-elle...
L'homme s'interrompit, car Alonzo venait de poser “amicalement” sa main sur son épaule. Son regard était toujours extrêmement menaçant. Et il appliqua une pression avec sa main, l'homme étouffa un petit couinement de douleur et on pouvait voir ses jambes se fléchir sous la douleur. Alonzo, c'était placé de manière à ce qu'hormis Isabella, aucun autre client ne puisse les voir. Et il parla plus doucement pour n'être entendu que de lui et de la jeune femme si elle était proche.
Dos, J'pense que j'mérite un p'tit billet d'plus pour avoir accueilli et conseiller une cliente non ? Certainement... oui... L'homme lui lâcha donc un billet supplémentaire. Et Alonzo pressa encore plus, l'homme devenait rouge et plia encore plus les genoux sous la douleur. Et J'pense que comme première cliente d'ton boui-boui elle mérite une ristourne non ? Disons... l'arme moitié moins chère ? Hum... Ha... aille... oui... Suis-je bête... Bien sûr, le premier client à droit à un geste commercial... pour sûr... Lâchez-moi s'il vous plaît.
Alonzo relâcha la pression. Et s'écarta, s'assurant que les quelques clients autour n'avait pas vu, ou pas clairement identifiée la situation. Le vendeur, rouge comme une pivoine, retrouva sa contenance, faisant comme si de rien n'était.
Ha ha.... mais bien sûr, j'avais oublié l'offre pour mon premier client jeune femme... je... Je te fais l'arme que tu voulais et deux boite de cartouche pour 12 dollars, qu'en dis tu ?
Alonzo voyant les choses se faire, il préféra s'en aller, il avait déjà eu ce genre d'interaction. Plus simple quand le vendeur est nouveau comme lui, sans aucun ami dans le coin. L'espagnol sortit donc pour prendre une bonne bouffée d'air.
Isabella Matamoros
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Jeu 7 Nov - 12:35
Dans le refus clair et évident du géant, Isabella eut d’abord une profonde déception. Il avait tendu la main et maintenant se ravisait. Sur le moment, à la façon dont il la regardait avec de fortes suspicions, elle comprenait surtout qu’il ne voulait pas l’aider. Elle replia rapidement les billets et les fourra dans un geste rapide au fond de son pantalon. Pour l’achat du revolver, elle devrait probablement encore patienter.
A moins que…
Le colosse avait une idée. Il retourna dans le magasin. Restant en retrait, sur le pas de la porte, elle regardait ce qu’il se disait, les sourcils froncés, étonné du manège de l’homme. Il réclamait son salaire. Un salaire qui lui fut verser incomplet. L’ouvrier le remarqua sur un ton dur. On lui tendit rapidement les billets manquants.
Quand le vendeur remarqua que la boiteuse ne s’était pas en allée comme elle l’avait annoncé, l’armurier marqua un arrêt. Il essaya de poser une question mais la grande paluche du grand costaud venait de s’écraser sur son épaule pour le ramener à lui et la discussion. L’immense paume se referma. Elle broya l’employeur presque sans forcer. Et ce fut à ce moment que, sur le ton des messes basses les négociations reprirent. Isabella s’approcha, sans trop savoir si elle devait intervenir ou laisser faire. Son cœur de catholique détestait voir un homme, aussi peu vertueux soit-il, souffrir. Mais ses calculs de miséreuse lui assuraient que c’était bel et bien dans son intérêt de ne pas bouger.
Le colosse, Monsieur Reyes, puisque c’était ainsi que son employeur l’avait appelé, dominant facilement le commerçant par son physique extraordinaire, entama une négociation pour obtenir un billet de plus pour lui et une ristourne pour elle. Contraint dans sa chair, le pauvre type n’eut pas d’autre choix que d’accepter pour se voir libéré. Cramoisi, humilié, il essaya de retrouver de la contenance quand il fut relâché. Il ressortit le revolver qui n’avait pas été rangé pour le remettre à la place où le premier marchandage mené par la mexicaine avait débuté.
Le prix était passé de 21 à 12 dollars. Une inversion de chiffre qui changeait tout pour la fille d’écurie.
Elle ne réfléchit pas longtemps. D’autant plus que son "protecteur" quittait la pièce pour la laisser terminer en paix. Dans des gestes un peu hésitants, elle se saisit d’une boite de munition, l’ouvrit, chargea le barillet juste pour s’assurer que le calibre qu’il lui donnait était bien adapté. Parce que ses doigts osseux tremblaient un peu, une cartouche roula sur le comptoir. Dans un geste vif, elle la récupéra au vol, avant qu’elle ne tombe sur le plancher malgré l’exaspération évidente de l’armurier qui trépignait.
Pour le calmer, elle posa la somme toute ronde sur le comptoir et glissa l’arme dans son dos, à la ceinture de son pantalon en laissant sa veste retomber sur ses rein pour la masquer. Son père l’avait toujours porté ainsi mais, dès qu’elle en aurait l’occasion, elle essayerait de trouver un holster ou quelque chose de plus approprié.
— Gracias, avait-elle soufflé en embarquant les deux boites de munitions en bois au couvercle coulissant empilés dans une main.
Le remerciement ne s’adressait pas vraiment à lui, mais, polie, elle ne savait pas trop ce qu’il fallait dire dans ces cas précis.
Sans attendre que le bougre s’énerve ou change d’avis, elle se faufila cahin-caha vers la sortie.
Là, elle retrouva le géant. Elle ne savait pas trop quoi dire là non plus. Elle bredouilla :
— J’vous r’vaudrais ça, m’sieur Reyes.
Un nom royal pour un physique de tueur des bas-fonds, pensa-t-elle, en le prononçant à voix haute.
— J’peux… J’peux vous proposer un verre au saloon ? tenta Isabella sans trop savoir si ça se faisait ou pas.
Une part d’elle aurait probablement préféré qu’il refuse l’invitation. Pourtant, sur les dollars qu’il lui restait, il avait bien le droit à son petit bénéfice sur la transaction qui venait de se conclure, et elle s’en serait voulu de ne pas avoir fait l’effort de proposer.
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Il aurait peut-être pu forcer pour avoir plus, mais il savait qu'il ne fallait pas pousser sa chance, c'était déjà bien. De toute manière, il n'était peut-être pas un génie, mais il savait qu'en l'embauchant pour l'aider à décharger son matériel l'homme y avait gagné, mieux encore, il aurait certainement dû avoir deux personnes pour faire ce travail, donc il s'en remettrait, peut-être même qu'il le réembaucherait pour partir, qui sait.
La jeune femme sortie à son tour du magasin, en espérant que son achat lui plairait, et d'une certaine manière, en espérant qu'elle n'en a pas besoin. Même si dans l'ouest une arma avait toujours son utilité. Pas que dans l'ouest en réalité. Elle le remercia et il hocha simplement la tête, il avait beau se là jouer dur à cuire, il n'aimait pas voir les petites gens se faire arnaquer, pire encore, il n'aimait pas tellement voir la différence de traitement qu'il y avait entre lui, ses gros muscles et sa tête patibulaire et d'autre personne qui n'avaient pas la chance d'être bâti comme lui. Même s'il le savait, la loi du plus fort était toujours d'actualité, plus encore dans ce trou.
Le visage d'Alonzo sembla s'éclaircir et un sourire pointa sur ce dernier, une invitation à boire ? Ou du moins ne serait-ce qu'un verre. Ça, il aimait, c'était rare qu'une femme lui propose ça, d'ailleurs, il se posait la question. Elle buvait ? Il l'imaginait plutôt boire du lait et ne pas traîner dans un endroit comme le saloon. L'avait-il déjà vu là-bas ? Peut-être, il n'était pas sûr. Il ne l'imaginait pas dans ce genre d'endroit.
Pour sûr, j'crache pas sur une bière, surtout offerte.
Mains dans les poches, Alonzo pivota pour ensuite se diriger vers le saloon, centre de son monde en ce moment, c'était un peu l'endroit où il rechargeait ses batteries. En plus, il y avait toujours des bruits de couloirs là-bas, l'un des meilleurs endroits pour en apprendre plus sur la ville et ses habitants. L'espagnol avançait ans se préoccuper des gens sur son passage, la majorité ne voyant pas de soucis à s'écarter pour le laisser passer. La politesse par la peur. S'assurant qu'elle suivait, ralentissant si besoin, il reprit la conversation pour mettre quelques petites choses au clair.
Ha. Et j'm'appelle Alonzo. Laisse le “Monsieur” au placard. J'ai l'impression qu'on a l'même âge.
Du moins c'est ce qu'il pensait, entre sa gueule de gorille et sa carrure, on lui donnait souvent plus. Et elle, avec sa dégaine et le fait qu'elle ne soit pas très coquette, ni très mignonne, du moins sous cette couche de sueur et avec l'odeur... Cela devenait difficile de réellement savoir en réalité. Le vouvoiement ne le gênait pas réellement, il avait pris l'habitude, comme le disait le vieux Beneth à l'époque, Alonzo, c'était un homme qu'on appelait “Monsieur”, rapport à son aspect intimidant.
Il ne lui demanda pas son prénom, il se disait qu'elle le ferait elle-même. Il passa une de ses mains sur son omoplate pour venir s'étirer un peu en même temps qu'il marchait, cela avait été une longue journée mine de rien, mais il était content, en plus de l'argent cela lui avait un bon entraînement. Et grand et costaud, c'était bien, mais entretenir sa musculature, c'était encore mieux. Il reprit la parole, il y avait une question dont il aimerait avoir une réponse.
Hé au fait. Tu sens l'canasson, c'est naturel ou t'bosse avec des ch'vaux ?
Très honnêtement, il espérait que ce soit le cas, mais d'un autre côté, il l'imaginait mal monter à cheval avec sa jambe de bois, par contre elle avait peut-être des informations sur quelqu'un qui pourrait lui apprendre à monter ses fichus animaux, il avait sous-estimé l'importance de ces derniers dans une si petite ville reculé de tout.
Isabella Matamoros
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Jeu 7 Nov - 15:17
Alors que c’était précisément son heure de débaucher, le grand dadais ne refusa pas l’invitation tendue. Une bière au saloon, après une journée de labeur, ça sonnait bien. Isabella l’admettait aussi. Elle avait un peu besoin de laisser de côté ce qui venait de se passer.
Une arme, à la fois, ça changeait tout et, en même temps, c’était si commun qu’elle n’avait juste pas à y penser. De toute façon, elle ne comptait pas s’en servir. Elle espérait ne jamais avoir besoin de tenir qui que ce soit en joug. Dieu avait dit « Tu ne tueras point » et elle ne voulait pas commettre un péché. Même si, il y a longtemps, elle l’avait déjà fait par pure pitié.
Emboitant le pas du colosse en essayant de ne pas le ralentir se sa démarche chaloupante, elle se rendit avec lui au West Wild Saloon à l’heure d’affluence. Les ouvriers, des commerçants, les filles de joie et les cowboys éreintés étaient de la partie. Il fallait un peu jouer des coudes mais, comme la mer devant Moïse, la foule s’écartait devant el señor Reyes. L’homme voulait d’ailleurs qu’elle cesse de lui donner du « Monsieur ». Son prénom, c’était Alonzo. Et Alonzo supposait que, à peu de choses près, ils étaient de la même année.
Isabella en doutait. Avec sa trogne patibulaire et burinée, il paraissait bien plus vieux. Peut-être qu’elle lui donnait – quoi ? – une petite trentaine d’années ? Difficile de s’en persuadée.
— Vingt-deux, pour moi, glissa la cavalière avant d’ajouter brièvement : Et mon nom, c’est Isa.
Il y a longtemps, elle avait appris que « bella » en italien, elle avait appris que ça voulait dire « belle ». Depuis, elle le retirait souvent, quand ce n’était pas essentiel de donner son nom au complet. De toute façon, elle répondait aussi quand on appelait « L’estropiée », « La Boiteuse », « La Chica Coja » au moins assez sûrement que quand on devait se passer des formalités pour alpaguer son camarade d’un « Ogre » ou d’un « Grand Dadais ».
Sans trop de difficultés, l’homme leur fraya un chemin jusqu’au comptoir. Il parla de son odeur qui semblait l’incommoder. Une odeur de canassons. Gênée, Isabella porta à son nez le col de sa chemise trop large pour elle. Elle sentait le foin et le fumier, oui. Pas plus pas moins que les autres cowboys attablés qu’ils dépassaient. Et il aurait été bien malade celui qui, naturellement, puait de la sorte.
— J’travaille dans un ranch, oui. J’suis cavalière pour des français installés pas loin, finit-elle par préciser en s’accoudant au comptoir.
Elle ne s’attarda pas sur le sujet. Elle ne demanda pas non plus ce que lui faisait : elle avait vu qu’il servait d’homme de main pour l’armurier.
Arrivée au comptoir, Isabella attendit son tour. Alice finit par la voir. Elle lui offrir un large sourire. Un peu comme aux autres mais celui que la prostituée qui aidait au service pour la boiteuse était un peu différent. Difficile de ne pas se douter que ces deux femmes se connaissaient.
— Tiens la boiteuse ! Ça fait longtemps !
De haut en bas, elle dévisagea l’homme qui l’accompagnait. Elle l’avait probablement déjà vu et le remettait même si elle semblait se demander comment ces deux-là s’étaient rencontrés.
—Hola guapa, salua la mexicaine. Deux pintes, Alice, s’il te plait.
Elle posa un billet sur la table. La blondinette eut une mine étonnée. Habituée à voir la jeune femme galérer et se montrer très raisonnables sur ses consommations, elle s’étonna de la voir posséder un papier vert sur lequel il faudrait rendre la monnaie.
Derrière elle, le propriétaire des lieux, monsieur Green, pris le billet des mains de son employée. Il le froissa entre les mains et, en servant un regard rassuré, il alla chercher la monnaie. Les cents tombèrent sur le comptoir en même temps que la jolie leur tendait les deux pintes. La cavalière saisit la sienne et, quand elle vit une table avec une banquette se libérer à l’écart, elle y traina sa carcasse, ravie d’enfin pouvoir soulager son moignon toujours bien éprouvé à la fin d’une longue journée.
Elle prit la chaise, laissant la banquette au colosse poussant un soupire de satisfaction. Ici, c’était moins bruyant. Ils pouvaient un peu mieux s’entendre parler. Alors elle lui posa presque tout de suite une question pour le faire parler et qu’ils n’aient pas à boire dans un silence gêné :
— Et donc, Alonzo … C’est la première fois que je vois par ici. Ça fait longtemps que tu as là ? Qu’est-ce qui vous amène, toi et tes gros bras ?
Avec un air détaché typiquement hispanique, elle porta la pinte à ses lèvres, en prenant une grande gorgée. La soif la tenaillait et, sans être exceptionnelle, le produit faisait du bien là où il passait.
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Le saloon était bondé, c'était l'heure d'affluence après tout. Il aimait cette ambiance, ça lui rappelait les pubs de NY, de bons moments, ça buvait, ça gueulait, ça se tapait. Le bon temps où il pouvait se faire des combats à mains nues pour de l'argent, le plus beau étant que c'était même légal, parfois. Était-ce le bon temps ? Non pas vraiment, il était trop jeune pour dire ça et cela lui rappelait forcément pourquoi il était arrivé ici. La jeune femme lui donna enfin son nom. Isa, court, c'était tant mieux, plus simple à retenir. Il eut un sourire en entendant l'age de la jeune femme.
Pareil ici. Mais les coups dans l'gueule font vieillir faut croire.
Lorsqu'elle lui annonça où elle travaillait, il comprit pourquoi elle sentait comme ces cow-boys. Par contre, il ne masqua pas une certaine surprise lorsqu'elle lui annonça qu'elle était cavalière, et sans tact aucun, il répondit :
T'arrives à monter avec ta jambe d'bois ?
Si c'était vrai, elle devait vraiment bien se débrouiller. Cela l'arrangeait en vérité, enfin, à voir. Ils arrivèrent jusqu'au bar, pratique de dépasser les gens de taille et d'épaule, ça ouvre tellement de portes. Ils attendirent un peu avant que la catin derrière le bar normée Alice apparut pour prendre leur commande. Visiblement, elle et Isa se connaissaient déjà. Alice le dévisagea un instant avant de le saluer à son tour.
Et toi, tu es Alonzo, c'est ça ?
Il hocha la tête. Il l'avait déjà vu, mais il s'en méfiait, cela pouvait même se voir en ce moment, ne répondant que d'un hochement de tête et semblant peu à l'aise sous le regard de cette fille de joie. Le regard du colosse préféra se poser sur le patron de l'établissement. Il n'était pas sûr de qui il était en fait, il ne l'avait jamais vu pour tout dire. Ou brièvement. Puis il se souvint qu'il n'avait fait que grignoter à midi et il avait aussi faim.
Y a quoi à manger ? Goulash de bœuf et boulette de maïs mon grand. Mets-m'en un...Il se tourna vers Isa.T'as faim ? C'moi qui régale si t'veux.
Puis il prirent leur commande pour aller s'installer dans un endroit plus calme et surtout plus confortable, Alice leur assurant qu'elle viendrait servir le, ou les plats. Le grand brun posa ses fesses avec un petit soupire de soulagement, longue journée, mais surtout cela avait été très chiant, au moins cela nourrirait sont homme. Il proposa de trinquer avec la jeune femme, puis prit une ou deux lampées de sa bière. Elle commença l'interrogatoire, heureusement, ils seraient deux à y jouer, vu qu'elle l'intriguait aussi, il devait bien se l'avouer. Cette fois-ci, il décida de parler ne Espagnol, il se doutait qu'elle comprendrait.
Ça fait même pas une semaine, j'crois. Hum... La diligence ?Il prit une pause, se doutant bien que ce ne fût pas la réponse attendu et que cela ne la rendrait que plus curieuse. Enfin peut-être.Comme beaucoup, j'imagine, fuir un passé et chercher la fortune. Et toi ? T'es toute seule ici ?
Cela lui paraissait un peu incongru, un petit bout de femme comme elle devait avoir de la famille pour l'épauler non ? Peut-être pas un mari, il doutait qu'un homme veuille d'une éclopée, encore que, dans l'ouest tout était possible.
Isabella Matamoros
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Jeu 7 Nov - 18:10
Le verre s’était transformé en un repas puisque le grand Alonzo n’avait proposé de commander des plats. Un peu de viande et des boulettes de maïs gonflées… Quiconque connaissait Isabella savait qu’elle ne savait pas dire « non » quand on lui mettait de la bouffe sous le nez.
Ainsi, elle se bloquait un peu plus avec cet étranger qui aurait pu la broyer sans même y penser. L’un en face de l’autre, ils attiraient quelques regards comme les monstres de foires. Le géant la face burinée et la boiteuse rachitique. Un tableau bizarre qui s’étirerait au moins le temps que les plats soient amenés et les verres puis les assiettes vidées.
En attendant, Isabella écoutait le concis récit que el señor Reyes lui servait.
— La diligencia... répéta-t-elle songeusement. (La diligence…)
Le colosse avait raison sur un point : ici, beaucoup venaient pour fuir le passer et d’autres espérer trouver fortune. La ruée vers l’or, ça s’appelait.
Quand l’homme retourna les questions, la boiteuse hésita à répondre franchement. Que dire ? La vérité ? Elle l’avait déjà beaucoup racontée. Son histoire sonnait presque comme une comptine, à force de l’épuiser. Mais surtout, Isabella se demanda s’il était bien judicieux d’indiquer à ce type qu’elle vivotait ici par ses propres moyens, sans maris, sans frère, sans père pour veiller sur elle. Cela sonnerait comme un aveu de vulnérabilité et, pour le moment, elle aurait peut-être dû ne rien dire et s’en cacher.
Une seconde, elle toisa cet homme aux yeux noirs qui ne semblait déjà pas la croire capable de monter à cheval. Elle hésita une dernière fois, en essayant de le détailler. Dans les grands traits à par son physique hors norme, il avait des airs de gars simple. S’il l’avait aidé chez l’armurier, elle le voyait mal la planter maintenant.
Alors, en tapotant le revers de l’ongle sur sa choppe elle expliqua, en passant à l’espagnol sans s’en rendre compte elle aussi :
— Teníamos una posta de caballos. Fue atacado. Y... (On avait un relais à chevaux. Il a été attaqué. Et…)
Elle ne finit pas cette phrase. Et le reste, Alonzo pouvait s’en douter.
— Desembarcamos aquí por una noche. La noche que los hombres de Horace Hudson atacaron a la gente de aquí. Y mi tío bueno... (On a atterri ici pour une nuit. Le soir où les hommes de Horace Hudson s’en sont pris aux gens ici. Et mon oncle bah…)
Elle ne compléta pas non plus. Son expression lasse et endeuillée suffisait. Et le reste, on avait peut-être dû déjà lui raconter. Les murs de Crimson Town portaient encore les impacts de balles qui témoignaient de ce qu’il s’était passé et les tensions avaient été ravivées à cause de l’intervention de du brigand à la Foire. Isabella n’y avait pas assisté. On lui avait rapporté.
— He encontrado trabajo. Ahora estoy con los Beauchamps, conclut-elle brièvement. (J’ai trouvé du travail. J’suis avec les Beauchamps maintenant.)
Isabella déglutit. Elle but une autre gorgée de bière en évitant le regard de l’homme.
— ¿De dónde es usted? ¿A qué se dedicaba allí? Insista-t-elle parce que son camarade de beuverie ne se montrait pas bien bavard sur lui. (Tu étais d’où toi, à la base ? Tu y faisais quoi avant de venir là antes de venir aquí?)
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Ça lui faisait du bien de reparler un peu espagnol, il y avait pas tant de monde qui le parlait à New York, alors qu'a l'Ouest, c'était une langue bien plus présente, presque autant que l'anglais, peut-être même plus. Les deux hispaniques à une table, il n'y avait peut-être que ça qui les liait un peu ses deux-là, sinon, ils étaient bien différents l'un de l'autre, s'en était presque comique en réalité, un drôle de duo assurément, même s'il doutait qu'ils se voient si souvent. Même dans une si petite ville, ils n'étaient pas du même monde.
Il sentit bien qu'il ait peut-être fait une erreur en lui posant sa question, cela se voyait à la manière dont ses doigts réagissaient, mais en même temps, parler de soi, pour eux deux, voir même la majorité des gens de l'ouest, c'était toujours parler de problèmes, de traumas de choses pas exactement faciles à vivre. Il ne savait pas bien ce qu'elle entendait par les “on” qu'elle utilisait, mais il se doutait qu'il devait s'agir de sa famille, ou du moins de gens très proche. Donc elle échouait ici à cause d'un drame. Pas simple, surtout pour un petit bout de femme comme elle. Elle parla néanmoins de son oncle, mort ici pendant cette fameuse nuit dont il avait déjà entendu parler.
T'en a chié visiblement. C'est jamais simple la vie.
Mais elle avait un truc, c'était certain, malgré tout ça, elle était là, elle travaillait autant que possible, elle s'armait pour se défendre, elle avait des cojones, plus que ce que beaucoup pourraient penser. Peut-être même plus que ce qu'elle pourrait penser elle-même. Ça, il pouvait totalement, et il allait totalement le respecter. Comme il le disait souvent “plus t'es p'tit, moins c'est simple” après tout. Cependant il n'exprima pas d'excuses polies, il n'allait pas la prendre en pitié, quelque chose lui disait qu''elle méritait mieux que ça.
Et bien entendu, comme il l'était prévu, cela allait être à son tour. Et comme elle, il exprima de manière gestuelle quelques hésitations, pas que ça lui plombait le moral, plus qu'il ne voulait pas trop en dire pour ne pas qu'on l'utilise contre lui. Bon, il y avait des choses qu'il ne voulait pas dire et contrairement à elle, il ne pensait pas avoir le courage de révéler des choses qui le rendraient vulnérable, ou le feraient passer pour un faible.
Hum... J'viens d'une grande ville à l'est. Quand t'es un fils de pute qui a vécu et grandit entre les bordels et la rue, tu finis par rejoindre un groupe. Un gang même. Après tout, j'allais pas devenir pasteur avec ma gueule et ma carrure. Le reste est classique, j'ai mis des coups, j'en ai pris, ce genre de trucs.
Il n'avait pas de soucis à avouer ce genre de choses, en changeant d'état, il n'avait pas trop à se soucier de ses crimes passés, sauf si c'étaient des crimes d'états et de ce qu'il en savait, ce n'était pas le cas. C'est à ce moment-là qu'Alice apporta deux assiettes de goulash, un petit plat pour deux de maïs et une miche de pain. Toujours silencieux face à elle, il la remercia d'un simple signe de tête.
Et ça c'est pas bien fini, tu dois t'en douter vu qu'je suis là maint'nant. Mais bon, c'était pas mal l'temps qu'ça a duré.
Il prit une boulette de maïs qui trempa dans son ragoût avant de l'avaler goulûment et de s'en lécher les doigts et enchaîna avec une nouvelle gorgée de bière. La nourriture ici était simple, mais très efficace et surtout, souvent bien servit. Il faudrait qu'il réfléchisse plus sérieusement à voir pour un poste de vigile du saloon, les avantages devaient être intéressants, mine de rien.
Tant qu'j'y suis, t'penses que t'pourrais m'apprendre à monter à ch'val ? J'ai d'quoi t'payer et j'me suis pas rendu compte à quel point j'suis bloqué sans ça dans ce trou.
Dit il alors qu'il enfournait une cuillère de ragoût dans sa bouche, suivit là aussi d'une bière.
Bordel, la bière brune me manque un peu...
Murmura-t-il pour lui-même.
Isabella Matamoros
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Jeu 7 Nov - 21:44
— Es obvio que lo has tenido. La vida nunca es sencilla, fit le colosse. (T'en a chié visiblement. C'est jamais simple la vie.)
Elle n’aurait pas formulé la chose ainsi, mais on pouvait le dire comme ça, oui. Bon résumé. Elle ne put s’empêcher de sourire pour marquer son aversion pour les galimatias et le pathétisme que certains lui rejetaient un peu trop vite au visage.
Ici, tout la plupart traînait son histoire comme un boulet. Elle ne le vivait pas de cette façon. Pour elle, Dieu la mettait à l’épreuve et elle avançait, dans l’espoir de le rencontrer et de trouver la pénitence en sa compagnie. Le reste n’avait pas d’importance.
Alors elle avait de la reconnaissance quand celui d’en face recevait les informations qui la concernait sans chercher à la prendre en pitié. Sincèrement, elle appréciait.
Lui aussi, il venait de loin. D’encore plus loin qu’elle probablement. D’une grande ville. Elle comprenait que par « grande ville à l’est », il parlait celles de l’autre côte de ce vaste pays, très loin, plus que ce qu’elle pouvait se représenter. Il était un « fils de pute ». Il avait grandi parmi elles avant de tomber dans la rue et les intrigues de gang, sûrement vite recruté pour sa carrure. Il avait pris des coups. Il en avait donné.
Mais avait-il tué ?
Sur la pinte de bière, les doigts d’Isabella s’agitaient un peu en tapotant sur le contenant. Une part d’elle s’imaginait parler à un assassin, un meurtrier, un voleur ou pire… Elle essayait de ne pas y penser. Même les pires individus avaient le droit de se repentir et de rentrer dans un chemin plus honorable. S’il était probablement venu pour fuir quelque chose, peut-être que ce serait la rédemption que finalement il trouverait. Elle ne pouvait pas mieux lui souhaitait.
Pour le reste, elle accueillait avec une certaine indifférence ses origines : après tout, même les catins se rendaient à la messe, le dimanche.
En parlant de putain, Alice qui était au service leur apporta des assiettes fort bien garnies. Isabella la gratifia d’un remerciement discret. Et le fumet n’avait pas encore effleuré son nez que la boiteuse écarquilla les yeux comme un dogue qui se retenait de ne pas se jeter sur sa gamelle. Visiblement ça la démangeait. Et dès que la travailleuse s’éclipsa, la cavalière plongea la cuillère pour la porter à sa bouche. Une fois, deux fois… Et elle ne s’arrêta pas. Pour ne pas avoir à parler pendant que, méthodiquement, elle vidait très efficacement son assiette comme une affamée, elle lui posa d’autres question pour le faire parler.
— ¿Por qué no terminó bien? ¿Cómo ves las cosas hoy? ¿Tienes ganas de patalear y gritar aquí? No estoy seguro de que tengan tu talla de uniforme si quieres unirte al ejército... commenta-t-elle, pensive. (Pourquoi ça ne s’est pas bien fini ? Comment tu vois les choses aujourd’hui ? Envie de prendre et de donner des coups ici ? J’suis pas sûre qu’ils ont ta taille d’uniforme si tu veux rejoindre les rangs de l’armée…)
Et puis, la conversation glissa sur un tout autre sujet. Le géant évoqua sa frustration à ne pas pouvoir se déplacer à cheval. Il ne savait pas monter et il voulait apprendre. Aussi étonnée que dépitée, Isabella détourna les yeux de son assiette pour le regarder à nouveau. Même assit il faisait au moins trois fois sa tête. Entre ses mains, la pinte ressemblait proportionnellement à un simple verre à whisky. Et il voulait poser son cul dans une selle… Est-ce qu’au moins quelque chose de cette taille existait ? Malgré son expérience dans le domaine, elle l’ignorait.
— Primero tendrás que encontrar una montura adecuada... argua-t-elle en essayant de se montrer optimiste et sans chercher à le blesser. Si no, tendrás que aprender a llevar el arnés en solitario o en pareja. No podrás ir a todas partes, pero puedo enseñarte. Si la solución te conviene, sería mucho menos complicado. (Il faudrait déjà trouver une monture adaptée… Sinon, il faudra que tu apprennes à atteler en simple ou en paire. Tu ne passeras pas partout mais je peux te montrer. Si la solution te convient, ça serait beaucoup moins compliqué.)
Après tout, les fermiers et les personnes âgés le faisaient. Avec des chevaux placides, entraînés et bien dressé, il paraissait plus censé de trouver un petit chariot pour ce grand morceaux. Il ne pourrait pas prendre tous les chemins, certes. Mais pour un personnage aussi haut, et aussi large… Elle ne pourrait pas faire grand-chose pour l’aider tant qu’ils n’auraient pas mis la main sur l’équidé capable de le soulever. Si, toutefois, celui-ci existait.
Elle essaya de réfléchir rapidement et de se souvenir des animaux qu’elle avait vu passer en ville. Il y a quelques mois, elle avait vu passer un type avec de solides animaux qui toisaient haut et tractaient fort. Une piste dont elle lui fit immédiatement part :
— Hay un criador que vende caballos de tiro cerca de Calico, creo. Ya ha venido aquí a vender. Puedo intentar ir contigo y encontrarte uno, si quieres llevar tu caballo. Te pondremos en él y veré cómo te va... (Il y a un éleveur qui vend des chevaux de traits près de Calico, je crois. Il est déjà venu vendre par ici. J’peux essayer de t'accompagne et de t'en trouver un, si tu veux te prendre ton cheval. On te mettra dessus et on verra bien comment tu te débrouilles...)
Celui qui lui avait payé son offert son dîner semblait avoir la souplesse d’une bois de cerf. Elle ferait ce qu’elle pourrait pour aider mais, comme ça, de prime abord, le projet paraissait laborieux et compliqué.
Même s’il devait être perçu comme un don de Dieu par la plupart de ses rivaux, ce physique devait bien desservir dans bien des situations. Mais Isabelle voulait croire qu’il existait toujours des solutions.
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Elle avait de l'appétit la jeune femme. C'était une bonne chose, certains diraient qu'un bon coup de fourchette donnait une bonne impression. Là, en l'occurrence, il avait l'impression de voir une crève la dalle, ce qui n'était peut-être pas si faux. Ou elle avait l'habitude de devoir partager dans une famille nombreuse, ou simplement avec un frère ou une sœur chapardeuse. Non, elle devait juste crever la dalle plus souvent que ce qu'il pensait. Cela lui semblait être la raison la plus logique, plutôt qu'une ancienne habitude.
Il commençait sérieusement à l'apprécier cette jeune femme. Il y a un ou deux ans, seules les femmes aux belles courbes et peu farouches lui plaisait. Elle n'avait pas de belles formes, pas autant du moins, mais elle avait du caractère, elle ne se reposait pas sur sa féminité, elle travaillait... C'était plus une femmes que certaines qu'il avait connu. Du moins, c'est ce qu'il pensait. Il se trompait ? Peut-être, mais il n'avait que faire du semblant, de cette superficialité que les autres femmes créaient. Et même pas que les femmes, en fait. Elle était juste... Réelle, vraie.
À ces pensées, il se demandait alors : jouait-elle un rôle ? Faisait-elle semblant ? De primes abords, il dirait que non, mais les femmes étaient capable d'une telle félonie qu'il n'en était pas sûr. Toutes les femmes faisaient cela ? Il était perdu, et il allait devoir rapidement sortir ces pensées de son esprit, cela allait juste le bloquer. Autant chasser tout cela. Rien de mieux qu'une nouvelle cuillère de goulash, une boulette de maïs et un morceau de cette miche de pain pour ça. Ho et bien sûr quelques lampées de bières.
Et la voilà lui demander pourquoi cela avait mal fini à New-York. Et encore une fois, il était perdu, d'ailleurs, cela devait se voir sur son visage, devait-il en dire plus ? Moins ? Entre les deux, simplement dire les choses sans préciser, comme souvent. Il soupira, les yeux sur sa bière, semblaient perdus dans un songe lorsqu'il répondit.
Tous ceux qui m'étaient proches, l'étaient... parc'que j'étais balèze, parc'que j'pouvais leur servir...Il finit sa pinte en cul-sec et après avoir reposé son verre, il dit, plus bas.J'veux plus en parler.
Elle le jugerait certainement, elle, qui avait tant perdu semblait bien mieux vivre la chose que lui, après tout, il n'avait connu que trahison, était-ce pire ? Mieux ? Et le voilà qui se repose des questions idiotes. Il prit quelques cuillères de son ragoût, et quelques boulettes de maïs, mais elle avait de nouvelles questions. Plus simple pour lui.
Se battre, c'est la vie. On se sent jamais autant en vie qu'dans un combat. Mais ça s'fait pas vraiment ici, les combat à mains nues... Tss. L'armée ? Non merci, d'jà j'serais qu'une cible mouvante, et un chef militaire y a rien d'pire.
Elle lui répondit ensuite sur le sujet d'apprendre à monter un cheval. Il ne pensait pas que se serait si compliqué, mais son poids et sa carrure, allait rendre les choses plus compliquées. Elle lui parla d'apprendre un tenir une charrette plutôt que de monter lui-même, et d'un vendeur de chevaux près de Calico, mais il avait une autre idée en tête.
Un ch'val de trait ça irait, tu penses ? Y a l'vieux qui tient l'écurie... J'ai bossé pour lui une fois, il a un ch'val de trait qu'il appelle “Vieille Carne”. Ou alors j'suis trop... Lourd pour un canasson ?
En soi apprendre à monter un cheval ou un attelage, c'était bien, mais il espérait un jour pouvoir avoir juste un canasson, mais peut-être que son gabarit le lui interdisait ? Puis, il remarqua l'incroyable fourchette d'Isa.
T'as d'jà fini ? T'as la dalle, tu veux une autre assiette ?
Isabella Matamoros
Inscris le : 09/04/2024
Messages : 262 Feuille de personnage Disponibilité RP: Oui Dialogue: #ff9966 Age: 22 Métier: Cavalière au Ranch Beauchamp Caractéristiques:
En galère mais débrouillarde
Ven 8 Nov - 10:08
Après la nuit de l’attaque de Hudson, Isabella avait dû faire des choix : soit elle vendait son dernier cheval pour manger, soit elle se rationnait et essayait de vivoter de cueillette et grâce à la charité chrétienne. Ainsi, elle ne s’était pas séparée de Tehuano et sa stature, déjà d’une nature peu généreuse, était devenu bien plus sèche encore. Jusqu’à ce que le simulacre de poitrine ne disparaisse, que les côtes saillent et que les hanches s’évident. Commencer à travailler pour les Beauchamps avaient renfloué les caisses et, donc, son assiette. Elle s’était de nouveau privée pour économiser assez pour s’offrir un pistolet. Et, maintenant, même si elle essayait d’un peu se tenir devant l’étranger, elle mangeait vraiment comme une affamée.
Les beaux jours reviendraient. Peut-être même qu’un jour elle serait grosse comme une maison. Et même si certains aurait fort jugé cette évolution, la boiteuse n’y voyait pas un piètre épilogue. Cela voudrait dire qu’elle aurait réussi quelque part.
Du coin de l’œil, elle observa Alonzo, qui mangeait avec plus de retenu. Elle se demanda combien de repas il lui fallait pour maintenir le muscle et le gras attaché à son squelette démesuré. Ça ne devait pas être très rentable à entretenir, en oubliant que tout le monde n’était pas vraiment égal face à cette question d’absorption. S’il y avait de l’égalité quelque part, ça se saurait de toute façon…
Isabella sauçait son assiette avec un bout de miche de pain en écoutant l’homme raconter brièvement ce qu’il s’était passé à l’Est. A demi-mots, il avoua la tromperie qu’il avait subi. Et il ne voulait pas en parler davantage. Isabella respectait sa volonté en hochant la tête comme pour promettre de ne pas y revenir. Chacun devait porter son histoire. On ne la livrait qu’aux gens de confiance ; ceux avec qui on avait discuté plus qu’une journée, généralement.
Pour ce grand dadais au physique de combattant herculéen, la vie rimait avec le combat. Frôler la mort, encaisser les coups, ça faisait se sentir vraiment, racontait-il. Il faisait des combats à main nue avant mais pas ici. Il n’y avait pas ce genre de "festivités" ici. Du moins, Isabella n’y avait encore jamais assisté. Pourtant, elle aurait trouvé l’initiative plus louable que les combats de chiens qui étaient menés à la sauvette certains soir. Les animaux n’avaient rien demandé. Les hommes, eux, choisissaient. Du moins, autant qu’il était possible de choisir une destinée dans ce siècle contrit de contraintes impalpables…
En parlant de contrainte, l’espagnol paraissait fuir l’autorité comme la peste. Elle l’avait un peu compris avec l’armurier. Et l’évocation de l’armée lui tira un commentaire salé. Elle ne chercha pas à creuser.
Alonzo rebondit donc sur l’idée de trouver un cheval de trait. Il avait travaillé un peu à l’écurie de Crimson et savait qu’un vieux avait-là un grand cheval. « Vieille Carne », il l’appelait. Pauvre animal qui devait constamment traité comme un objet.
Pas très différent de celui qui pensait pouvoir être son cavalier.
— Necesito ver el caballo, Alonzo. Te lo diré. Es una cuestión de proporción de tamaño, expliqua la cavalière. También será difícil encontrarle una montura adecuada. Pero podemos intentarlo. Si no, siempre queda la opción de ir en carro. Siempre puedes hacerlo, aunque sea vieja o esté rota. Puede ser muy práctico. Y requiere menos habilidad cuando el caballo está suficientemente entrenado. (‘Faut que je vois le cheval, Alonzo. Je te dirais. C’est une histoire de taille. Ce sera aussi dur de te trouver une selle adaptée. Mais on peut essayer. Sinon, restera l’option d’aller en carriole. Ça, tu pourras toujours le faire, même vieux, même cassé. Ça peut être bien pratique. Et ça demande moins de compétence quand le cheval est suffisamment dressé.)
Elle jeta un coup d’œil au géant pour essayer de le rassurer. Elle voulait se montrer optimiste. Après tout, elle était la preuve que, avec un peu d’entêtement et de volonté, on pouvait finir par y arriver.
Ayant complètement vidé et saucé l’assiette, elle se laissa retomber sur le dossier de son siège pour, sous la table, discrètement ouvrir sa ceinture et se rajouter un peu de marge. Alonzo lui proposa une autre assiette mais elle déclina avec un sourire reconnaissant mais un petit geste de la main. Elle avait mangé vite et elle avait l’impression de se sentir comme un de ces serpent du désert s’étant désarticuler la mâchoire pour avaler tout rond quelque gros lièvres et devenant incapable de se déplacer, totalement entravé jusqu’à l’ingestion totale. Une sensation qu’elle adorait après ce qu’elle avait traversé mais elle aurait été incapable d’ingurgiter plus.
— Gracias, Alonzo, le remercia-t-elle en faisant un petit geste de la main pour déclarer forfait. No te preocupes. Así está bien. Tenía demasiada hambre. (Merci Alonzo. Ne t'inquiète pas. C’est juste bien comme ça. J'avais trop faim.)
Isabella prit le temps d’observer le visage de l’homme. La brutalité de son physique tranchait avec cette gentillesse marquée. Sa façon de parler était directe et c’était facile de communiquer avec lui. Par uniquement parce qu’ils parlaient la même langue : surtout parce qu’ils n’étaient pas faits, ni l’un, ni l’autre pour se vautrer dans une comédie emplie de faux-semblants. Elle ne se sentait pas en danger avec lui-même s’il aurait pu l’écrabouiller parce qu’elle reconnaissait ce caractère franc et brut de décoffrage qu’elle avait souvent croisé chez les voyageurs du relais. En tout cas, ceux avec qui elle avait aimé discuter.
Instinctivement, parce que, mieux que personne, la mexicaine avait que les gens allaient et venaient, qu’elle faisait partie de ces rares individus que comptaient l’Ouest qui s’attachaient vite à une terre et avait besoin de rêver y prospérer, elle se mit à poser les mêmes questions que celle qui ponctuaient ses soirées dans l’affaire qu’on lui avait enlevée.
— ¿Adónde irás después? Es decir : en cuanto puedas volver a montar... demanda ensuite la boiteuse. (Tu partiras où après ? Dès que tu pourras à nouveau te déplacer ?)
D’où il venait, elle avait vaguement compris. Mais où irait-il après ?
Déjà, comme toujours, Isabella intégrait l’idée de voir, à nouveau, un visage qu’elle trouvait attachant malgré son irrégularité s’éloigner comme elle l’avait toujours fait.
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Instinctivement, quand on lui avait parlé de ce Hudson, il s'était dit qu'il pourrait essayer de bosser pour lui, un chef de gang, certainement riche etc. Bien entendu, personne ici ne dirait du bien sûr lui, donc il évitait de prendre en compte l'avis des gens de cette ville pour se faire le sien, mais il reconnaissait, à présent, que ce mec ne lui disait rien. Exploiter les faibles pour faire de l'argent, c'était la base pour un criminel, ou un chef d'entreprise, mais les deux étaient la même pour lui. Mais Hudson semblait aller plus loin, il avait beau avoir détesté son chef de gang Flyod sur la fin de sa “carrière” d'homme de main, au moins quand ce dernier voulait régler des comptes avec un autre gang, c'était des combats de rue avec des règles. Mano a mano. Si un mec comme Hudson était venu à NY pour faire la même avec ses manières de faire, on l'aurait retrouvé dans le fleuve Hudson... Tient, amusant ça. Et enfin, dernier problème, cet idiot faisait parler de lui, il allait donc attirer la loi et ou le gouvernement dans le coin à force. Enfin, ce n'était que son analyse.
La discussion continua sur l'objectif d'apprendre à monter. Elle semblait rassurante, mais elle lui avouait tout de même que cela serait compliqué, cela allait dépendre beaucoup de la taille du cheval. Si l'idée d'utiliser une carriole semblait, une bonne idée, son instinct lui disait qu'il finirait un jour par avoir besoin de monter un cheval seul pour plus de facilité à se déplacer. Mais il l'écoutait, c'était elle la connaisseuse et il n'avait pas l'intention de briser un dos de cheval non plus. Cela lui coûterait cher cette histoire. Il continuait de manger, alors qu'elle avait fini, tout en écoutant ce qu'elle lui disait, puis il reprit la parole.
Okay. Et bien si un jour t'a le temps de voir ça avec moi, n'hésite pas à me le dire, je suis souvent au saloon et je bouge pas tellement de la ville de toute manière.
Et il était du genre facilement repérable dans la population, étrangement. Il ne put retenir un petit sourire en la voyant s'affaler sur son siège après son repas, une bonne descente et une bonne fourchette, c'étaient généralement de bons indicateurs de ce qu'on lui avait appris. En-tout-cas, actuellement il ne se méfiait plus trop d'elle, elle semblait vraiment honnête avec lui, elle était directe et sympa, il ne regrettait pas de l'avoir rencontré pour sûr.
Il alterna entre ses boulettes de maïs et sa viande et finit, lui aussi son assiette, essuyant sa bouche avec sa manche, il soupira un grand coup, y avait pas à dire une bière et un bon repas chaud après une longue journée de travail ça faisait plaisir. Elle lui demanda ensuite où il comptait aller une fois qu'il pourrait se déplacer. Alonzo haussa les épaules et répondit.
Nul par en particulier. J'pense pas bouger d'ici en réalité, un ch'val c'est surtout si j'ai b'soin d'atteindre d'autres villes du coin. Pour bosser ou autre. J'aime être l'moins dépendant possible. T'façon plus à l'ouest, c'est l'océan, j'crois.
Il pourrait aller plus au nord ou plus au sud, mais cela avait peu d'importance, cela ne changerait rien en réalité. Là, il était à Crimson, il trouvait du travail, il avait espéré rester dans un domaine hors-la Loi pour plus d'argent, mais il ne mettait pas de côté le fait de se poser dans un job plus légal, mais pas chiant, c'est la dernière barrière pour lui, surtout pas un boulot chiant.
Toi, tu comptes rester, j'imagine ? Sinon t'aurais p'tête pas ach'té une arme.
Il se saisit de sa pinte, déjà fini à cause du cul-sec de touts à l'heure et il fit une petite moue. Il regarda Isa pour lui demander.
J'vais m'en chercher un autre, t'en r'veux ?
Isabella Matamoros
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En galère mais débrouillarde
Ven 8 Nov - 17:24
Doucement Isabella acquiesça devant la proposition. Elle voulait bien aider le géant à poser son séant sur une selle, dès qu’il aurait trouvé une monture prête à supporter sa disproportion. En fin de journée, à son retour du ranch, elle pourrait emprunter l’un des paddocks désaffectés pour l’été, à l’arrière de la ville, pour l’assister du mieux qu’elle le pourrait.
Dans une foule, elle n’aurait pas de mal à le distinguer. Et, elle-aussi, il ne tarderait pas à la reconnaître grâce à sa démarche d’éclopée.
— Voy por el camino del rancho por la mañana y vuelvo por la tarde, précisa la jeune femme. Paso regularmente por el salón, pero si quieres estar seguro de encontrarme, no dudes en buscar cerca de los prados de caballos. Yo también voy a misa los domingos por la mañana, si me necesitas. En cuanto encuentres un caballo para ti, te echaré una mano, te lo prometo. (Je pars le matin au ranch et je reviens le soir. Je passe régulièrement par le saloon, mais si tu veux être sûr de me trouver, n’hésite pas à guetter près des enclos. Je vais aussi à la messe le dimanche matin, si tu as besoin. Dès que tu as trouvé un cheval pour toi, je te filerai un coup de main, je te le promets.)
En plus, elle aimait bien l’idée que ses gros bras amicaux puissent trainer dans les parages au moments où elle était un peu plus vulnérable et occupée, juste avant de monter dans la petite piaule qu’elle louait. Il y a quelque temps, un détraqué l’avait agressée et, depuis, elle ne s’autorisait plus à trainer tard. Elle ne trainait pas beaucoup dans la rue et encore moins depuis que Hudson avait gagné la mairie de Calico et que ses sbires allaient et venaient librement, sans la moindre gêne.
A cause de cette nouvelle configuration, elle avait songé partir. Elle n’y arrivait pas, cependant. Les Beauchamps comptaient sur elle et son oncle était enterré dans le cimetière à quelques pas de là. Alors elle avait acheté ce revolver toujours caché sur ses reins derrière son gilet. Et elle verrait bien ce qui l’attendrait…
En face d’elle, el señor Reyes finissait à son tour son assiette. Il n’aimait pas être contraint mais ne comptait pas partir. Une petite lueur s’alluma dans le regard de la mexicaine. Cela voulait dire qu’il pourrait faire partie des visages qu’elle reverrait. Et, au milieu des pourris, une trogne amicale, même marquée par les cicatrices et burinés par les combats du passé, ça valait un peu plus que l’or des rivières de ces contrées à ses yeux.
— Yo tambien, voy a quedarme por aquí, sí, acquiesça-t-elle. (Oui, je vais rester par ici, moi aussi)
Combien de temps ? Ça elle ne savait pas trop. Mais elle n’avait pas les épaules de recommencer ailleurs ce qu’elle avait déjà fait ici. Il y avait enfin quelques personnes, des employeurs, des collègues, le shérif, pour, même de loin, veiller un peu sur elle. Avec une jambe en moins et une famille envolée, c’était déjà bien assez, elle songeait.
— No creo que un muchacho fornido como tú tenga demasiados problemas para encontrar trabajo, commenta-t-elle, en le parcourant des yeux rapidement. Te deseo lo mejor. En cuanto puedas moverte, puedo preguntar a mis jefes si necesitan tus servicios, si quieres. (Je pense qu'un gaillard balèze comme toi n'aura pas trop de mal à trouver du travail. Je te le souhaite en tout cas. Dès que tu pourras te déplacer, je pourrais demander aussi à mes employeurs s'ils ont besoin de tes services, si tu veux.)
Alonzo lui proposa un autre verre. Isabella hésita. Le saloon se remplissait. Le volume sonore montait encore. Des morceaux de conversations qu’elle percevait ici et là la distrayait et elle avait plus de mal à se concentrer sur la discussion. Passant le plus clair de ses journées dans les grands espaces silencieux, avec les bêtes, ses méninges fatiguaient vite dans ce type d’environnement. Pas que ça ne lui aurait pas plu de rester plus longtemps mais la grenouille de bénitier se montrait un peu mal à l’aise dès que commençait le ballet des joueurs de poker et des putains qui montaient à l’étage accompagnées.
— No, te dejaré disfrutar de tu velada, amigo. Gracias por la comida. Y gracias por lo que pasó antes con el otro carbón, fit-elle en se levant. (Non, je vais te laisser profiter de ta soirée, désolée. Merci pour l’assiette. Et merci pour tout à l’heure avec l’autre abruti.)
Elle lui sourit amicalement, fit un petit pas en avant. Avec un petit clin d’œil tout ce qu’il y a de plus maladroit, elle lui glissa avant de partir :
— Espero verle de nuevo pronto. (J’espère te revoir bientôt)
Elle partit cahin-caha. Dehors, le soir était tombé vite mais il restait un filet de jour qui se glissait entre les bâtiments des avenues. Isabella sortit sa pipe de ses frusques. Elle la bourra et l’alluma. Jusqu’à chez elle, elle traina la patte en évitant les regards comme d’habitude. Mais pour la première fois depuis qu’elle vivotait à Crimson Town, la cavalière n’avança pas avec une peur au fond des tripes. Plusieurs fois sur le trajet, elle vérifia que le colt n’avait pas bougé avec un mélange d’appréhension et d’apaisement.
Pas de doutes : voilà qui lui changerait un peu la vie. Elle n’avait plus qu’à apprendre à proprement tirer comme Charlotte Beauchamps et ce serait le début d’une nouvelle forme de paix intérieure. A défaut de la voir réchauffer les rues de ce trou paumé et peuplé de ravagés.
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Le colosse sortit d'une de ses poches son vieux calepin et un crayon, pour noter ce que lui disait, ou lui avait dit Isa. C'était de bonnes information et il n'était pas sur de touts retenir tout de suite, donc autant prendre des précautions.
C'est noté. Je verrais avec le vieux de l'écurie.
Dit il simplement. En espérant que la “Vieille Carne” puisse suffire à supporter son poids, mais il avait vu l'engin et y avait des chances. Ou pas, en fait, il n'y connaissait rien. Les choses prenaient forme pour lui mine de rien, il trouvait du boulot à droite, à gauche, il avait trouvé quelqu'un de sympathique qui allait, essayé, de lui apprendre à monter, il n'avait plus qu'à essayer de se fixer quelque part maintenant. Peut-être que son passif de hors-la-loi allait devoir être révisé, un poste au saloon lui apporterait un peu de bagarre et une certaine stabilité. A voir.
Il hocha la tête quand elle lui dit qu'elle resterait dans le coin aussi, c'était tant mieux, il n'avait pas réellement parlé aux gens du coin, du moins pas autant qu'avec elle, donc il était plutôt content de savoir qu'elle allait rester. D'ailleurs, elle lui parla des Beauchamp et du fait qu'ils pourraient embaucher quelqu'un comme lui. Il griffonna cette information.
J'y réfléchirais, c'est une bonne info.
À nouveau, il hocha la tête quand elle lui dit qu'elle allait partir et le laisser profiter de la soirée. Ce genre d'ambiance bondée ne devait pas être sa tasse de thé, il pouvait comprendre, pour lui, c'était comme être à la maison en vérité.
Fait attention en rentrant.
Lui dit-il simplement, il eut un sourire après le clin d'œil et les dernières paroles de la jeune femme. Lui aussi, il espérait bien la revoir, elle était une bouffée d'air frais dans cette ville faisandée. Et ça faisait du bien de parler avec des gens qui étaient juste de bonnes personnes. Mais il n'avait rien trouvé à dire, ou il n'avait pas osé dire grand-chose. Il la regarda s'éloigner, et il finit par se lever pour s'installer au comptoir, plus proche de la source pour écouler un peu d'argent dans l'alcool, comme toujours.
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